A l’issue de plusieurs jours de négociations, la Pologne et l’Ukraine ont conclu le 18 avril un accord sur la reprise du transit des céréales ukrainiennes, suspendu depuis le 15 avril. Date à laquelle Varsovie avait décidé unilatéralement, sans consulter la Commission européenne ni Kiev, d’interdire jusqu’au 30 juin toute importation de produits agricoles ukrainiens bon marché accusés de tirer les prix vers le bas afin de protéger ses agriculteurs. «On a réussi à mettre en place des mécanismes faisant que pas une seule tonne de blé ne restera en Pologne», a déclaré le ministre polonais de l’Agriculture, Robert Telus. Avant de préciser que «la surveillance des céréales ukrainiennes se fera notamment par un système GPS». Solidaire avec les difficultés rencontrées par la Pologne, la ministre ukrainienne du Développement économique, IIoulia Svyrydenko a indiqué qu’il était important «de réagir rapidement et de manière constructive à cette situation de crise». Le transit des céréales ukrainiennes devrait donc pouvoir reprendre dans les prochains jours, selon les deux parties. Cet accord permettra ainsi de continuer l’export des céréales ukrainiennes à destination des pays tiers (Afrique, Moyen-Orient) où l’insécurité alimentaire ne fait que s’aggraver dans un contexte d’envolée des prix des denrées alimentaires de base. En revanche, la Slovaquie et la Hongrie qui avaient emboîté le pas de Varsovie en prenant une mesure similaire, avaient toujours en revanche maintenu le transit des céréales ukrainiennes via les «Voies de solidarité».
Didier Bouville