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Comme attendu, les montants versés aux agriculteurs aux titre des éco-régimes (nouvelle éco-conditionnalité des aides découplées) pourront être de deux niveaux («standard» ou «supérieur»), et selon trois voies d’accès : pratiques agronomiques, certification et infrastructures agroécologiques. Une subtilité a été ajoutée: les infrastructures agroécologiques permettront d’obtenir «un bonus» dans les deux autres voies. La bio et la HVE (3ème niveau de la certification environnementale) donneront accès au niveau «supérieur» et le ministre s’est engagé à ouvrir des travaux sur un accès aux écorégimes par une certification environnementale de niveau « 2+ », sans préciser pour quel niveau de rémunération. Sur la voie des pratiques agronomiques, les principes retenus sont le non-labour sur un pourcentage des prairies, la couverture végétale d’un pourcentage des inter-rangs et la diversité des assolements sur terres arables (y compris plantes légumineuses, protéines végétales, plantes sarclées, avec cas particulier pour exploitations à fort taux de prairies permanentes, ou faible superficie en terres arables). Si bien qu’en grandes cultures, calcule le ministre, 79% des exploitations «auraient accès au niveau standard ou supérieur», 13% «seraient exclues et devraient modifier environ 5% de leur assolement», et enfin «10 à 15% n’y sont pas du tout éligibles».

Eva DZ

La proposition de loi Sempastous, qui devrait permettre aux Safer de contrôler les structures sociétaires, inquiète les experts fonciers et agricoles, professionnels indépendants. Dans un communiqué publié le 20 mai, le Conseil national de l’expertise foncière agricole et forestière (Cnefaf) estime nécessaire l’intervention d’un expert indépendant pour l’évaluation de la valeur des parts sociales. «La proposition de loi est muette sur ce point. En tant qu’instructeurs du dossier, est-ce aux Safer, qui ne disposent pas de l’expertise nécessaire, d’effectuer cette évaluation, qui se doit d’être la plus objective possible ?».

Pour le Cnefaf, l’évaluation des parts sociales de sociétés nécessite des compétences complexes d’évaluation, non seulement du foncier, mais aussi du matériel agricole, de l’état des sols, parfois des valeurs économiques, des bâtiments et habitations. «Il convient d’interdire la double intervention de tout opérateur qui s’arrogerait la capacité de procéder concomitamment à des évaluations et à des transactions immobilières», conclut le Cnefaf.

Didier Bouville

Philippe Camburet, céréalier bio dans l’Yonne, a été élu à la présidence de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) lors de l’assemblée générale qui s’est tenue les 18 et 19 mai, annonce un communiqué publié le 20 mai. «Depuis 2018, Philippe Camburet présidait le groupement des agriculteurs biologiques de Bourgogne et occupait la fonction de secrétaire national Grandes cultures à la FNAB», rappelle l’organisation. Il succède à Guillaume Riou, qui quitte la présidence après trois ans de mandat pour rejoindre la liste PS d’Alain Rousset en Nouvelle-Aquitaine. «J’ai à cœur de voir arriver bientôt l’agriculture biologique à un niveau de popularité dans le paysage agricole français tel que la reconnaissance de ses atouts coulera de source», a déclaré le nouveau président de la Fnab, qui est à la tête d’une exploitation de 200 ha avec son frère. Le nouveau bureau sera composé de cinq autres membres, dont l’arboricultrice Irène Carrasco (Lot-et-Garonne) qui occupera la fonction de trésorière.

Didier Bouville

Le Parlement européen, la Commission de Bruxelles et les États membres de l’UE vont tenter de finaliser, trois ans après la proposition initiale, leurs discussions sur la future Pac lors de trois jours de pourparlers les 25, 26 et 27 mai à Bruxelles. Les institutions européennes espèrent finaliser un premier accord politique, qui demandera certainement à être précisé techniquement par la suite. Afin de faciliter les tractations, un « super trilogue » réunissant les négociateurs des trois volets de la Pac (plans stratégiques, OCM et règlement horizontal) se tiendra en parallèle du Conseil des ministres de l’Agriculture.

En termes d’organisation, une première session de trilogue sera organisée le 25 mai. Le 26 au matin les ministres des Vingt-sept feront un premier point sur l’état des discussions. Le trilogue reprendra dans l’après-midi et en soirée, un nouveau point sera organisé avec les ministres. La présidence portugaise espère (c’est son plan A) avoir bouclé les pourparlers à ce moment-là. Si ce n’est pas le cas, un nouveau trilogue est prévu le 27 dans l’après-midi pour clore les débats dans la soirée. Les principaux dossiers encore sur la table sont: les éco-régimes (en particulier la question de la période de deux ans d’apprentissage); la conditionnalité renforcée (rotation des cultures et surfaces d’intérêt écologique notamment); les normes sociales sur lesquelles insiste fortement le Parlement; la redistribution des aides et les mesures de sauvegarde qui pourraient être prévues face aux importations de pays tiers (sur les résidus de pesticides en particulier).

Didier Bouville

Dans un article publié fin mars dans Nature Sustainability, des chercheurs canadiens concluent grâce à l’analyse de 118 articles scientifiques issus de 51 pays que «la biodiversité cultivée et sauvage ainsi que les rendements en poids ou valeur à l’hectare diminuent avec la taille des exploitations». Toutefois, rapportés au temps de travail, «les résultats sur le rendement sont identiques», ce qui suggère que la meilleure productivité des plus petites exploitations serait liée à la forte disponibilité en main-d’œuvre familiale, expliquent les chercheurs. Quant à la relation entre la taille des exploitations et la biodiversité, elle s’expliquerait par les pratiques des producteurs, et la forte présence de bords de champs. Aucune relation statistiquement significative n’a en revanche été trouvée entre la taille des exploitations et «l’efficience des intrants, les gaz à effet de serre, ou les profits». Si les revenus des petites exploitations sont plus importants à l’hectare dans des pays comme l’Inde, ou l’Éthiopie, ils seraient en revanche plus faibles dans des pays développés comme les États-Unis, «ce qui suggère que les petits exploitants ont un meilleur accès aux marchés, intrants et technologie dans les pays où ils sont les plus représentatifs». Près de 85% des exploitations dans le monde font moins de deux hectares, mais elles cultivent seulement 14 % de la SAU mondiale.

Didier Bouville

Représentant un secteur trop «peu visible», la FC2A (commerce agricole et agroalimentaire) publie un livre blanc pour gagner en reconnaissance, a-t-elle annoncé le 19 mai à l’attention notamment des pouvoirs publics. «Ce sont des métiers sont trop cachés», a dit en conférence de presse le président Gérard Poyer. Le livre blanc vise à «lever le voile sur le commerce agricole et agroalimentaire». La FC2A, qui regroupe des activités en grains et agrofournitures, bétail et viandes, fruits et légumes, pomme de terre, œuf, revendique un chiffre d’affaires de 15 Mrd€ pour ses quelque 1 000 entreprises, un «lien direct» avec un agriculteur sur deux. Les commerçants en bestiaux pèsent 60% du marché national, ceux dans l’œuf 90%, les grains 30%, d’après la fédération. «Nous sommes indispensables au bon fonctionnement des filières agricoles», a considéré le vice-président Antoine Pissier. Celles-ci lui paraissent «aujourd’hui trop résumées : producteurs, transformateurs, distributeurs». Il s’agit d’y «intégrer le maillon essentiel du commerce», a-t-il déclaré. Et de s’adresser aux pouvoirs publics pour «relever ensemble» sept défis, dont le premier est de «faire reconnaître le rôle structurant des entreprises du commerce agricole et agroalimentaire».

Didier Bouville

Si le cabinet du ministre de l’Agriculture affirme que la date communiquée n’est pas définitivement arrêtée, plusieurs sources syndicales indiquent qu’un Conseil supérieur d’orientation de l’économie agricole (CSO) est prévu, ce vendredi 21 mai, au cours duquel il est attendu que Julien Denormandie dévoile ses arbitrages concernant la déclinaison française de la future Pac, également appelée Plan stratégique national (PSN). Initialement prévus mi-avril, cette réunion et l’arbitrage du ministre ont été finalement décalés, notamment en raison de la survenue d’un grave épisode de gel qui a mobilisé le déploiement de mesures d’urgence. Les services de la DGPE (ministère de l’Agriculture) conduisent depuis le début de l’année des consultations avec les organisations professionnelles et les parties prenantes, qui ont donné lieu à la publication de premiers scénarios, d’abord sur le premier pilier – qui ont donné lieu à des manifestations des réseaux de la FNSEA

Didier Bouville

Lactalis, qui collecte le quart du lait français, prévoit de rémunérer davantage les producteurs de lait en 2021 vu la remontée des cours mondiaux, a dit son président, Emmanuel Besnier, le 18 mai. «Nous sommes assez confiants sur une hausse du prix du lait en 2021», a déclaré lors d’une conférence de presse M. Besnierl. «Pour 2021, normalement, le prix du lait en France devrait être en hausse significative, il sera tiré par les marchés internationaux» des matières premières que sont le beurre et la poudre de lait, revenus à des «niveaux d’avant Covid», a-t-il ajouté. En 2020, Lactalis avait payé le lait de vache 369 euros les mille litres en moyenne en 2020 (toutes qualités confondues, lait biologique compris), contre 370 euros en 2019. Lactalis n’a pas communiqué d’estimation chiffrée pour 2021. Par rapport aux autres grands industriels du lait français – Sodiaal, Agrial et Savencia – «on est l’entreprise qui valorise le mieux le lait en France», a affirmé mardi M. Besnier. «On est les mieux-disants et on a réussi cette année à stabiliser nos prix», a-t-il insisté. Évoquant les négociations commerciales 2021, les discussions ont été «difficiles» et «ne permettront pas forcément de justifier» une revalorisation supplémentaire du prix du lait, a rapporté M. Besnier.

Eva DZ

À l’occasion de la semaine de l’Agriculture française, l’association Pour une agriculture du vivant a présenté son indice de régénération, «le premier outil open-source de mesure du score agroécologique d’un système de production, développé à destination des agriculteurs, techniciens, acteurs des filières», comme l’explique un communiqué du 7 mai. Sur la base de la nature du sol, des pratiques agronomiques, du pourcentage d’infrastructures agroécologiques, des utilisations de pesticides, et des formations suivies par les producteurs, le logiciel open source calcule un score sur 100. «La transition se mesure enfin de manière simple mais non simpliste», estime Anne Trombini, directrice de l’association. Pour l’heure, seules les grandes cultures et l’arboriculture peuvent calculer leur indice. Après une expérimentation sur 105 fermes, Pour une agriculture du vivant espère déployer l’outil sur 20000 exploitations en trois ans. Le projet a bénéficié de l’appui des chercheurs du conseil scientifique de l’association, dont Jean-Pierre Sarthou (Inrae), Pascal Boivin (Hepia, Genève), et Alain Peeters (UCL Louvain).

Eva DZ

L’Argentine – quatrième exportateur mondial de boeuf à hauteur de 3,37 Mrd$ en 2020 – a suspendu pour trente jours ses exportations de viande bovine dans l’espoir de contenir la flambée des prix sur son marché intérieur, a annoncé le gouvernement le 17 mai. «En conséquence de l’augmentation soutenue du prix de la viande bovine sur le marché intérieur, le gouvernement a décidé de mettre en oeuvre un ensemble de mesures visant à réguler le secteur», a indiqué le président de centre-gauche, Alberto Fernandez, dans un communiqué. La suspension des exportations a été prise dans l’attente d’un «ensemble de mesures visant à mettre de l’ordre dans le fonctionnement du secteur, restreindre les pratiques spéculatives et éviter l’évasion fiscale», a encore indiqué la présidence. Le 16 mai, sur la chaîne C5N, M. Fernandez s’est dit «préoccupé» par la hausse des prix des produits alimentaires (+65,3% entre avril 2020 et 2021, selon l’Institut de promotion de la viande bovine argentine). En réaction, l’organe qui regroupe les représentants de l’agriculture et de l’élevage argentins a annoncé dans un communiqué «l’arrêt de la commercialisation de toutes les catégories de bétail du jeudi 20 mai à minuit jusqu’au vendredi 28 mai à minuit inclus». D’après Daniel Peregrina, président de la Société rurale argentine (grands producteurs), les «dommages» provoqués par la suspension des exportations vont «diminuer l’offre de viande, ce qui finira par faire monter les prix comme cela s’est déjà vu dans le passé.»

Eva DZ

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