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Une vingtaine de ministres de l’Agriculture de l’UE a demandé «le maintien, à prix courants, du budget de la Pac pour la prochaine période de programmation à son niveau actuel pour l’UE à 27», dans une courte déclaration présentée par la France le 14 octobre, à l’occasion de la réunion du Conseil agricole à Luxembourg. Ce texte a été signé par 16 délégations et soutenu par trois autres à l’oral. L’Allemagne n’a pas apporté son soutien à cette déclaration, mais sa ministre de l’Agriculture, Julia Klöckner, a tout de même indiqué qu’elle se battrait pour «un budget adéquat» pour la Pac. Le ministre français Didier Guillaume espère que cette mobilisation portera ses fruits: «On sent un infléchissement», veut-il croire. Il estime que les engagements pris par les ministres de l’Agriculture de l’UE sur l’environnement justifient le maintien de l’enveloppe agricole. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE doivent reprendre, les 17 et 18 octobre à Bruxelles, leurs difficiles négociations sur le cadre financier pluriannuel de l’UE pour 2021-20727.

Didier Bouville

L’Inra (Institut national de la recherche agronomique) et l’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) fusionneront le 1er janvier 2020 pour devenir l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), ont indiqué les ministres de la Recherche et de l’Agriculture le 14 octobre. Deux décrets portant création de l’Inrae sont parus le samedi 12 octobre. Les deux ministres justifient cette fusion par l’objectif de répondre «par une recherche d’excellence» aux défis inégalés du dérèglement climatique, de l’érosion de la biodiversité et de l’aggravation de la malnutrition, entre autres. Ils forment le vœu que l’Inrae «incarne une recherche porteuse de solutions de long terme et d’innovations à court et moyen termes» et rappellent leur engagement «en faveur d’une science ouverte, participative, interdisciplinaire permettant de construire des transitions au plus près des attentes de la société et avec elle».

Didier Bouville

Contactés par Agra Presse le 11 octobre, les Jeunes Agriculteurs et la Confédération paysanne se disent satisfaits des modalités de la concertation sur le Plan stratégique national (PSN) de la future Pac, lancée par Didier Guillame le 10 octobre. Cette concertation doit permettre de dessiner d’ici fin 2020 les modalités d’application de la future Pac en France. Lors de la réunion du 10 octobre, les JA ont notamment insisté sur l’installation et sur la gestion des risques. «On veut qu’il y ait une vraie ambition forte sur les aides contracycliques, la gestion des risques devient essentielle pour les exploitations, car les risques se multiplient», indique-t-on chez les Jeunes Agriculteurs. Autre mesure que les JA veulent obtenir: le ciblage des aides vers les actifs agricoles.

Didier Bouville

«Aucune déflation ne sera demandée pour les fournisseurs PME (marques de PME) lors des négociations 2020», annonce Système U dans un communiqué du 11 octobre. Dans cadre d’un accord avec la Feef (fédérations des PME), l’enseigne s’engage également à finaliser les négociations avec les PME avant le 31 décembre et non le 28 février (date officielle de fin des négociations commerciales annuelles) «de sorte à donner une visibilité immédiate aux PME dès le début de l’année». Il est aussi prévu que «les filières à forte volatilité des matières premières (porc, lait) fassent l’objet d’un accompagnement particulier». Ces engagements viennent enrichir le «cadre de collaboration commercial favorable aux entrepreneurs PME» que les deux parties avaient signé en début d’année. «Des engagements parfaitement conformes avec l’esprit de la loi Alimentation que nous continuons à soutenir malgré les attaques récentes», revendique Dominique Schelcher, président directeur général de Système U.

Didier Bouville

Lors de l’examen de la première partie du Projet de loi de finances (PLF) pour 2020 le 10 octobre, les députés de la commission des Finances de l’Assemblée nationale ont adopté un amendement annulant la baisse de 15% du niveau de la taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non-bâti (TATFNB) affectée au réseau des chambres d’agriculture. Le PLF prévoyait de réduire de 45 M€ le plafond de cette taxe. L’amendement adopté, déposé par le député LR d’Ardèche Fabrice Brun, annule également les dispositions du PLF prévoyant de régionaliser la perception de la TATFNB, en affectant son produit aux chambres régionales d’agriculture plutôt qu’aux chambres départementales. Lors des discussions, les députés n’ont pas adopté un amendement du rapporteur général du PLF, Joël Giraud (LREM), qui prévoyait d’annuler la baisse de 15% de la TATFNB, mais d’effectuer en 2020 un prélèvement équivalent de 45 M€ sur le fonds de roulement des chambres d’agriculture. La première partie du PLF doit être examinée en séance publique à l’Assemblée à partir du lundi 14 octobre.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture a officiellement lancé le 10 octobre la concertation autour du plan stratégique français, qui détaillera les modalités nationales d’application de la Pac 2021-2027. Le gouvernement compte finaliser ce document d’ici la fin 2020, avant de le transmettre pour validation à la Commission européenne début 2021. Co-pilotée avec les Régions de France, la concertation sera «la plus ouverte possible» et associera professionnels, salariés, industriels et société civile, a précisé Didier Guillaume lors d’une réunion élargie du Conseil supérieur d’orientation agricole (CSO). Elle se fera en deux temps. D’abord, un «diagnostic partagé» sera élaboré d’ici la fin 2019 et présenté en décembre. Au premier semestre 2020, la seconde phase permettra de «choisir les priorités d’action» et de les traduire en mesures concrètes (modalités, ressources financières, niveaux d’ambition attendus). Cette deuxième phase passera par des réunions de concertation «avec l’ensemble des parties intéressées», en parallèle d’un débat public mené par la Commission nationale du débat public (CNDP).

Didier Bouville

Les croix vertes dressées au bout des champs et le long des routes ne suffisent plus pour calmer les agriculteurs. Cette initiative, qui a eu un énorme succès, vient d’un groupe d’agriculteurs autour de Bauer Willi, le blogueur. Un autre groupe Facebook « Land schafft Verbindung » a organisé une manifestation le 12 octobre devant les bâtiments du ministère de l’Agriculture à Bonn, avec convoi de tracteurs. Sur Facebook, ce groupe réunit quelque 10 000 agriculteurs de toute l’Allemagne. L’un des organisateurs, originaire du Schleswig-Holstein, a appelé à la démonstration ainsi : pour être audibles, nous voulons voir des tracteurs sur les routes pour faire pression ; mais pas de pailles allumées, ni de pneus, ou de lisier devant les bâtiments administratifs. Le président du DBV (principal syndicat agricole allemand), Joachim Rukwied, a déclaré de son côté qu’il soutenait ces manifestations, à condition toutefois qu’elles restent sans violences. Mais à ce stade, il entend privilégier le dialogue avec la société. Sa position n’est cependant pas partagée par tous les dirigeants du syndicat. Certains souhaiteraient être davantage présents dans ces démonstrations de mécontentement pour provoquer un sursaut dans la société. Aux Pays-Bas également, des agriculteurs veulent continuer les protestations qu’ils ont engagées en début de mois. Une manifestation est prévue le 16 octobre. Là encore, c’est un groupe qui est à la manœuvre : FDF, Farmers Defence Force, une association d’autodéfense contre les effractions dans les bâtiments d’élevage.

Didier Bouville

La production européenne brute de bœuf (y compris vif) devrait reculer de 0,9% en 2019, indique la Commission dans son rapport trimestriel sur les perspectives à court terme, publié début octobre. Une diminution due à la décapitalisation «dans plusieurs pays producteurs clés» (France, Pays-Bas, Belgique) au scandale sur la viande avariée en Pologne et à une baisse des exports en vif. De son côté, le porc bénéficie d’une demande chinoise soutenue: les exportations européennes totales de viande de porc devraient progresser de 20% sur 2019. En l’absence de croissance de la production porcine (+0,4% en 2019), les prix augmentent, ce qui pourrait pousser les consommateurs à se reporter vers la viande de volaille. Celle-ci profite par ailleurs d’une «forte demande au niveau mondial», provoquant une hausse de la production (+2,5% sur l’année) et des exportations (+4,5%). Les importations augmentent encore plus (+6%), notamment en provenance du Brésil et de Thaïlande. De son côté, la viande ovine progresse de 1% en 2019 grâce à de «meilleures conditions fourragères» qu’en 2018 et à une hausse des abattages britanniques, sur fond d’anticipation du Brexit.

Didier Bouville

Face à des productions en baisse et des coûts de production en hausse, la Fnec (éleveurs de chèvres, FNSEA) demande, dans un communiqué de presse du 8 octobre, une hausse du prix payé aux producteurs. Elle «doit être effective très rapidement», réclame le syndicat. La sécheresse estivale «a fortement pénalisé les lactations et sévèrement compromis la qualité et le rendement des fourrages», déplore la Fnec. Elle estime à 5% la hausse du prix de revient des éleveurs de 40 euros les 1000 litres. «Qu’attend-on pour répercuter les hausses des coûts de production dans le prix du lait? Est-on condamné à attendre une nouvelle période de pénurie de fromage dans les rayons pour réagir?», lance le syndicat à destination des transformateurs et distributeurs.

Didier Bouville

«C’est une grande réussite», a affirmé le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey, au siège du syndicat, à l’issue de la journée de mobilisation nationale du 8 octobre, commune avec les Jeunes agriculteurs, sur le thème «France, veux-tu encore de tes paysans?» Les deux syndicats revendiquaient à 16h «l’ensemble des départements français mobilisés», «100 blocages ou opérations escargot», 6000 tracteurs et 10000 agriculteurs. Une réunion est prévue en fin de journée avec le ministre de l’Agriculture pour lui «porter un premier avertissement». La semaine prochaine, une action syndicale d’étiquetage de l’origine des produits est prévue en grande distribution et restauration collective. Enfin une «nouvelle mobilisation» est prévue le 22 octobre dont le mode opératoire n’a pas été dévoilé. Mais Jérôme Despay promet «une montée en puissance». Les syndicats ont listé leurs principales revendications: pas de ratification du Ceta, un meilleur budget pour le ministère et les chambres d’agriculture dans le cadre du projet de loi de finances 2020; des arbitrages favorables concernant les zones de non-traitement, l’adoption de leurs propositions sur le délit d’entrave dans le cadre de la proposition de loi portée par le sénateur Jean-Noël Cardoux, actuellement en 1re lecture au Parlement; une déclaration de soutien du président de la République; et des mesures pour les pensions des agriculteurs déjà à la retraite.

Didier Bouville