L’espoir suscité par les négociations russo-ukrainiennes à Istanbul a immédiatement fait refluer les cours des matières premières agricoles, mais la volatilité reste de mise dans un contexte encore très incertain. «C’est parti comme une balle»: Damien Vercambre, courtier au cabinet Inter-Courtage, a vu en l’espace de quelques heures les cours du blé et du maïs chuter de plus de 20 euros et celui du colza de 73 euros en séance mardi sur Euronext. Après trois heures de négociations à Istanbul, le chef de la délégation russe a fait état le 29 mars de «discussions substantielles».
Mais dès le lendemain matin, après des réactions occidentales prudentes voire sceptiques, le Kremlin douchait les espoirs d’avancées rapides, jugeant que ces pourparlers n’avaient permis «aucune percée». Le maïs tendait à se stabiliser le 30 mars sur le marché européen, notamment «parce qu’il est tellement cher que les opérateurs cherchent des alternatives, comme le maïs brésilien qui arrive sur le marché» avec la nouvelle récolte, indique Gautier Le Molgat. En revanche, le répit a été de courte durée pour les oléagineux. Le colza repartait à la hausse mercredi sur Euronext, avec des variations toutefois de moindre ampleur que la veille.
Didier Bouville