Lors de son audition par les sénateurs en vidéoconférence le 2 avril, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, s’est déclarée «convaincue que le travail sur une société résiliente nous prémunira contre les crises climatiques, écologiques et sanitaires» à l’issue du coronavirus. «Il est important que tout le monde, les élus, les think tanks, les responsables économiques partagent le constat de la vulnérabilité dans laquelle nous nous sommes placés, et l’importance, au moment où nous voudrons faire repartir notre économie, de ne pas répondre en se fragilisant pour les crises d’après», a poursuivi la ministre, dénonçant les récentes remises en cause du Green deal européen par les responsables polonais et tchèques. Contrant par avance de futures critiques sur le manque d’ambition écologique du plan de relance, la ministre a par ailleurs souligné les incertitudes sur l’état économique de la France à l’issue de la crise, appelant en la matière à l’«humilité». Les contours d’une éventuelle stratégie de reprise demeureront cependant flous pendant encore quelques semaines, puisque, aux yeux du gouvernement, «l’heure n’est pas aux plans de sortie et de rebond, l’heure est à la crise sanitaire.»
Didier Bouville