Au cours des sept premiers mois de l’année, 320 millions de litres de lait de chèvre ont été livrés, un niveau inégalé depuis 2012. « Ce dynamisme de la production contribue à la renationalisation de l’approvisionnement industriel français », analyse l’Institut de l’élevage dans une note de conjoncture. En hausse, selon les mois, de 3 à 7 % le printemps dernier, la collecte de lait de chèvre devrait cependant décroitre cet automne et s’aligner sur celle des campagnes passées. Les prix du lait de chèvre restent en retrait depuis le début de la campagne. Les goûts des consommateurs ont changé durant la période de confinement. En effet, les ventes de buchettes ont explosé au détriment des fromages à forte valeur ajoutée, réduisant à 11,86 € le prix de vente du kilogramme de fromage de chèvre (-1,2 %). Aussi, le lait livré a été payé moins cher aux producteurs. Mais l’augmentation de 5 % des volumes collectés par rapport à 2019 a compensé partiellement cette perte de prix. Les éleveurs ne doivent pas compter sur une reprise des cours des chevreaux d’ici la fin de l’année. Les stocks de viande invendus (500 tonnes équivalent carcasse) durant la période pascale pèseront sur les cours. Actuellement, ces derniers s’établissaient à 2,70 €/kg, soit 20 % de moins qu’en 2019 (3,40 €/kg). « La cotation a même cédé 10 centimes aussitôt après Pâques, à 2,60 €/kg, un prix qui se maintient depuis », analyse l’Idele.
Didier Bouville


