«La guerre du camembert est finie», a clamé Patrick Mercier, président de l’ODG Camembert de Normandie, lors d’une conférence de presse au Sénat le 2 avril. Alors que jusque-là de nombreuses voix se sont opposées au projet de double cahier des charges de l’AOP Camembert de Normandie, de nombreux sénateurs, à l’initiative de Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne, ont souhaité le défendre. «C’est un excellent compromis», défend-elle. Dès 2021, deux gammes de Camembert de Normandie coexisteront: un véritable au lait cru et un cœur de gamme au lait pasteurisé. «L’ensemble de la production sous l’AOP actuelle passera en véritable et le fabriqué en Normandie deviendra AOP», explique Patrick Mercier, pour qui cet accord «permet de lever la confusion qui perdure depuis 1983», date de création de l’AOP. Périco Légasse, critique gastronomique, défend la stratégie de l’ODG. «Oui, jusque-là, on s’est battu pour garder le lait cru, concède-t-il. Mais aujourd’hui on a gagné le véritable Camembert de Normandie». Si industriels et producteurs ont abouti à un compromis, «la guerre avec les défenseurs du lait cru perdure», professe-t-il.
Didier Bouville