« La Commission européenne n’a pas assuré la finalisation de l’évaluation de l’impact sur le développement durable en temps utile, notamment avant la fin des négociations commerciales UE-Mercosur. Ceci constitue un cas de mauvaise administration » explique la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, dans une décision publiée le 17 mars. Sans émettre de recommandation, elle invite instamment la Commission à « veiller à ce que, à l’avenir, de telles évaluations soient achevées avant la conclusion des négociations commerciales ». Son enquête fait suite à une plainte de cinq ONG (ClientEarth, Fern, Veblen Institute, La Fondation Nicolas Hulot et la Fédération internationale pour les droits humains), qui réclament de connaître l’impact de l’accord sur les plans économique, social et environnemental, ainsi que pour les droits de l’homme. En procédant ainsi, la Commission prend « le risque aussi d’affaiblir la capacité des parlements européens et nationaux à débattre en profondeur de l’accord commercial » assure-t-elle. Tout en indiquant que « le fait de ne pas finaliser l’évaluation nécessaire expose l’UE à la critique selon laquelle elle ne prend pas au sérieux toutes les préoccupations soulevées ».
Didier Bouville