Fil info

Suite à l’annonce par Danone de la conversion de sa laiterie de Villecomtal-sur-Arros (Gers) en usine de boissons végétales, la FNPL demande, dans un communiqué paru le 17 novembre, des «solutions de collecte pour tous» les éleveurs qui ne le seraient plus par le géant laitier français, près de 200 (187 points de collecte). «Le projet prévoirait, dans une phase de transition, l’accompagnement de chaque collaborateur et un soutien individualisé aux éleveurs», expliquait Danone la veille dans son communiqué. Mais il est encore trop tôt pour en connaître le détail, indique son équipe de communication. «Nous attendons de Danone une échéance écrite pour l’arrêt de la collecte et de savoir quels moyens vont être mis sur la table pour accompagner les producteurs», a déclaré à Agra Presse Romain Gavoille, le président de l’OPSOL (Organisation des producteurs du Sud-Ouest laitier). «Certains éleveurs arrêteront, déplore Romain Gavoille, pour les autres, il faudra trouver de nouveaux acheteurs. Il n’y a pas que Danone qui collecte du lait dans le Sud-Ouest…» Pour appuyer sa demande, la FNPL met notamment en avant le statut d’entreprise à mission dont s’est doté Danone depuis l’été 2020.

Eva DZ

«Pour permettre d’aller chercher de la valeur ajoutée, il faut que la HVE reste un segment de marché », estime Hervé Lapie, secrétaire adjoint de la FNSEA en charge de la certification environnementale a l’occasion des Rencontres de la HVE à Paris le 18 novembre. Pourtant, des questions sur l’ampleur à moyen terme de la HVE commencent à se poser, alors que le nombre d’exploitations certifiées HVE a été multiplié par 13 entre 2019 et 2021, en passant de 1500 à 19 000 selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Et comme la HVE est devenue un critère d’accès au deuxième niveau des éco-régimes de la future Pac, «beaucoup de monde risque encore d’aller vers la certification, qui pourrait devenir le nouveau standard», prévient Alessandra Kirsch, directrice des études chez Agriculture & stratégies. «La place de la HVE pourrait aussi évoluer dans la PAC. On peut imaginer que dans cinq ou dix ans, elle devienne l’un des critères d’accès», prévoit même Hervé Lapie. La révision en cours de la HVE pourrait cependant refroidir les enthousiasmes. Alors que les résultats de l’audit menés par le ministère sont attendus pour le premier semestre 2022, des discussions seraient déjà en cours au sein de la commission nationale de la certification environnementale (CNCE) pour renforcer les exigences sur les engrais ou les produits phytosanitaires. Avec pour but, selon le ministère, d’appliquer le nouveau cahier des charges avec la nouvelle PAC en 2023.

Eva DZ

Un foyer de peste porcine africaine (PPA) a été confirmé le 15 novembre dans un élevage à Lalendorf, dans le nord-est de l’Allemagne, a annoncé l’institut Friedrich-Loeffler (IFL) dans un communiqué le lendemain. Il s’agit du premier cas dans la région de Mecklembourg-Poméranie occidentale, seul Land à la frontière avec la Pologne à avoir été épargné jusqu’à présent. L’exploitation concernée est un site d’engraissement «avec 4038 porcs sur place», indique le site spécialisé Pig Progress. «Tous les porcs de la ferme ont été abattus, et le zonage et la surveillance habituels sont en cours d’application», précise le média. D’après l’IFL, institut de référence en Allemagne pour la PPA, «les décès de porcs d’engraissement s’étaient multipliés ces derniers jours» dans l’élevage, ce qui a déclenché une enquête. L’origine de la contamination est «encore incertaine», affirme Pig Progress, qui relève que l’exploitation est «située à environ 100 km des zones de surveillance», et que la région ne connaît aucun cas de PPA en faune sauvage. Depuis l’arrivée de la PPA en Allemagne en septembre 2020, «plus de 2700 cas ont été détectés chez des sangliers» dans deux Länder (Brandebourg et Saxe), rappelle l’IFL. Trois cas en élevages avaient ensuite été confirmés en juillet dans le Brandebourg.

Eva DZ

La Commission européenne a présenté le 17 novembre sa proposition visant à limiter l’impact des importations de l’UE sur la déforestation mondiale en interdisant la mise sur le marché communautaire de certains produits agricoles et forestiers lorsqu’ils contribuent à la déforestation. Six produits, qui ont été jugés comme les plus problématiques, sont visés : viande bovine, bois, huile de palme, soja, café et cacao. Les entreprises qui mettent sur le marché ces produits de base (et certains de leurs dérivés comme le cuir ou le chocolat) seront tenus de collecter les coordonnées géographiques des terres sur lesquelles ils ont été cultivés et devront soumettre à un système d’information européen une déclaration dans laquelle elles confirment qu’ils ne sont pas issus de terres déboisées ou dégradées après le 31 décembre 2020. La Commission européenne classera les pays comme présentant un risque faible, moyen ou élevé avec un système simplifié pour les zones à faible risque et des contrôles renforcés pour les zones à haut risque. Ce sont les États membres qui seront responsables de l’application effective du règlement. Selon Bruxelles, ces dispositions devraient empêcher au moins 29 % de la déforestation due à la consommation par l’UE soit au moins 31,9 millions de tonnes d’émissions carbone dans l’atmosphère chaque année.

Eva DZ

La Commission européenne a présenté le 17 novembre une stratégie européenne pour les sols qui prévoit en particulier une nouvelle législation contraignante pour préserver leur santé, attendue en 2023. L’objectif est de parvenir à une «bonne santé des sols» dans l’ensemble de l’UE d’ici 2050. Une initiative «tester votre sol gratuitement» sera proposée aux agriculteurs. La stratégie prévoit également de «mettre un terme à l’augmentation nette de la surface de terres occupées». Les Etats membres devront donc limiter l’artificialisation, et lorsque cela n’est pas possible, la compenser en utilisant des terres non exploitées pour les cultiver ou les renaturaliser. Bruxelles lancera aussi d’ici la fin de l’année une initiative en faveur de la séquestration du carbone dans les sols et participera à l’initiative mondiale «4 pour 1000», afin d’augmenter la teneur en carbone organique des terres agricoles. Les sols requièrent le même niveau de protection juridique à l’échelle de l’UE que l’air ou l’eau, indique la Commission. Mais les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) espèrent que cette stratégie ne sera pas une «nouvelle couche administrative» pour les agriculteurs. Le Copa-Cogeca rappelle que les caractéristiques des sols varient considérablement et qu’il est donc difficile d’établir des normes générales de qualité à l’échelle de l’UE.

Eva DZ

La FNSEA s’est satisfaite, le 12 novembre dans un communiqué de presse d’avoir été entendue par les parlementaires. En effet, elle avait porté devant les députés un amendement, dans le cadre du projet de Loi de finances pour 2022 (PLF 2022), visant à augmenter le montant du crédit d’impôt dédié à l’agriculture biologique. Après un vote positif des députés, ce crédit d’impôt est porté de 3 500 euros à 5 000 euros. Dans le même temps, les députés ont accédé à la demande de la FNSEA qui avait proposé que le plafonnement du cumul du crédit d’impôt avec l’aide à la conversion, aujourd’hui fixé à 4 000 €, évolue à 5 500 €. Saluant cette avancée qui « renforce l’accompagnement des agriculteurs engagés en bio » , la FNSEA demande à poursuivre dans la voie « d’une approche économique de l’agriculture biologique car le développement de l’offre doit impérativement rester en cohérence avec le développement de la demande », souligne le communiqué. En effet, de nombreuses produits (lait, œufs…) estampillés biologiques peinent actuellement à s’écouler sur les marchés.

Didier Bouville

A l’occasion de l’assemblée générale de Cerfrance, Benoit Hureau a été nommé président de son conseil national, annonce le réseau de conseil et de comptabilité dans un communiqué le 10 novembre. Il succède à Hervé Demalle qui assurait ce mandat depuis 2017. Benoit Hureau était président de Cerfrance Champagne Nord-Est Ile-de-France (CNEIDF). Il est agriculteur, associé d’un Gaec dans les Ardennes orienté en polyculture et aviculture.

Didier Bouville

Dans le cadre du projet de loi de finances rectificative (PLF-R) pour 2021, l’Assemblée nationale a adopté dans la soirée du 10 novembre l’abondement de 10 millions d’euros (M€) au compte d’affectation spécial «Développement agricole et rural» (Casdar). Sur cette enveloppe, 7,3M€ sont fléchés vers le programme n°776 (Recherche appliquée et innovation en agriculture) et les 2,7M€ restants sont affectés au programme n°775 (Développement et transfert en agriculture). Cette mesure est inscrite dans l’article 6 du PLF-R sur les comptes spéciaux (Etat D) et n’a fait l’objet d’aucune modification de la part des députés. Deux jours plus tôt dans l’Hémicycle, à l’occasion de l’examen du PLF 2022, le ministre de l’agriculture Julien Denormandie avait indiqué que les chambres d’Agriculture ainsi que les organismes nationaux à vocation agricole et rurale (Onvar) bénéficieront de cette enveloppe budgétaire supplémentaire.

Eva DZ

L’envolée des dépenses mondiales d’importations alimentaires, qui devraient atteindre un «niveau record» en 2021, inquiète l’Onu, quant à la capacité des pays pauvres, très souvent importateurs de nourriture ou d’engrais, à continuer de se nourrir. «Les échanges mondiaux de produits alimentaires se sont accélérés et sont sur le point d’atteindre leur plus haut niveau jamais enregistré tant en volume qu’en valeur», indique un rapport publié le 11 novembre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). «La hausse rapide des prix des produits alimentaires et de l’énergie pose d’importantes difficultés aux pays et aux consommateurs les plus pauvres, qui dépensent une part importante de leurs revenus dans ces produits de première nécessité», ajoute la FAO dans son rapport semestriel sur les Perspectives de l’alimentation mondiale. Selon l’organisation onusienne, les dépenses mondiales d’importations alimentaires devraient atteindre en 2021 plus de 1.750 milliards de dollars, soit une augmentation de 14% par rapport à 2020, et 12% de plus que ce qui était prévu en juin 2021.De janvier à août, l’indice FAO des prix alimentaires a grimpé de 34% et l’indice des prix mondiaux des intrants a enregistré une hausse de 25% sur la même période.

Eva DZ

Les ministères de l’agriculture et de l’industrie ont annoncé aux organisations professionnelles agricoles, aux industriels et aux distributeurs un renforcement des contrôles de la DGCCRF (répression des fraudes) sur les contrats signés en amont et en aval des filières alimentaires, lors du premier comité de suivi des négociations commerciales qui s’est tenu mardi 9 novembre. «L’objectif est que la loi Egalim 2 soit appliquée et d’éviter les stratégies de contournement», a précisé le ministère de l’Agriculture à la presse le 10 novembre. Le plan présenté par le gouvernement aux parties prenantes prévoit de réaliser «quatre fois plus de contrôles cette année», sans préciser combien ont été réalisés lors des précédentes négociations. Bercy identifie deux points de vigilance: le respect de «la disposition qui vise à tenir compte du coût des matières premières agricoles» dans un contexte de forte hausse des coûts de production et «les éventuelles pratiques abusives qui visent à contourner la loi» notamment pour le commerce à l’international. «Nous avons constaté que tant du côté des industriels que des distributeurs des efforts ont été mis en place pour prendre en main cette loi et que les négociations se déroulent au mieux», assure le ministère de l’agriculture.

Eva DZ