Dans une lettre ouverte commune adressée le 13 avril au gouvernement, les présidents du Sedima (distributeurs de machines agricoles) et d’Axema (constructeurs) souhaitent «alerter les responsables politiques français et européens» sur les effets combinés de l’inflation des matières premières (acier, énergie), de difficultés d’approvisionnement en certains composants et de la fermeture de débouchés liés à la guerre en Ukraine. Les fédérations craignent pour leurs entreprises, à cause d’une demande qui pourrait être réduite par l’inflation et la fermeture de marchés à l’export, mais aussi de difficultés de trésorerie chez les distributeurs qui ne réussiraient pas à répercuter ces hausses.
Elles craignent aussi une «désorganisation de la production agricole», en raison de l’allongement des délais de livraison de machines agricoles. Selon une enquête d’Axema, ces délais se sont allongés en moyenne de 11 semaines «par rapport à une situation normale». Selon la filière du machinisme agricole, cela «peut mettre en péril la bonne exécution du travail de la saison et hypothéquer les récoltes à venir». En dernier lieu, les deux fédérations craignent une détérioration des relations entre distributeurs et agriculteurs, aussi bien pour la vente de matériel neuf que la reprise de matériel d’occasion.
Didier Bouville


