Pointant les restrictions occidentales visant son secteur agricole, la Russie a appelé le 13 avril à les lever, sous peine de mettre fin le 18 mai à l’accord d’Istanbul relatif aux exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire (conclu en juillet 2022). En raison de ces sanctions qui empêchent la mise en œuvre formelle du second accord relatif à l’exportation des engrais russes, conclu également en juillet 2022, Moscou avait proposé le 18 mars de proroger l’accord pour 60 jours, plutôt que la reconduction tacite initialement convenue de 120 jours. Dans un communiqué, Moscou a mis en avant cinq exigences, dont la reconnexion au système bancaire international Swift de la banque russe spécialisée dans l’agriculture Rosselkhozbank, la reprise des livraisons en Russie d’engins et pièces détachées agricoles, l’annulation des entraves pour assurer des navires et accéder aux ports étrangers. Elle a également demandé le dégel des actifs de sociétés russes liées au secteur agricole situés à l’étranger et la reprise du fonctionnement du pipeline Togliatti-Odessa, qui relie la Russie à l’Ukraine et permet la livraison d’ammoniac. Le 7 avril, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait déjà menacé, à l’issue d’un entretien avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu à Ankara, de suspendre l’accord «si aucun progrès n’est réalisé dans la levée des obstacles aux exportations d’engrais et de céréales russes».
Eva DZ