Après cinq années de négociations, l’UE et la Nouvelle-Zélande devraient conclure le 30 juin un accord de libre échange dans lequel les produits ovins et laitiers néo-zélandais bénéficieraient de contingents tarifaires supplémentaires à taux zéro après une période d’introduction progressive de sept ans. Tous les produits laitiers sont concernés: 15000t supplémentaires pour le beurre (qui s’ajouteraient aux 75000t de contingents en vigueur aujourd’hui), 20000t supplémentaires pour le fromage (contingent actuel de 11000t), 13500t pour les poudres de lait demi-écrémé et poudres de lait entier, 3500 t pour les protéines de lactosérum concentré et une libéralisation complète pour les fromages «bleus» et les fromages fondus. Concernant la viande ovine, l’UE offrirait 38000t équivalent-carcasse supplémentaires qui s’ajouteraient aux 126000t de contingent actuel. Ces concessions pourraient être «dévastatrices» pour la filière ovine de l’UE, alerte Michèle Boudouin, présidente de la FNO et du groupe du groupe de travail ovin du Copa-Cogeca. «Selon la Commission européenne, elles ne mettent pas en danger la filière car la Nouvelle-Zélande ne remplit qu’à 60% le contingent actuellement en vigueur», mais c’est oublier «la capacité de réaction de la Nouvelle-Zélande qui en cas de perturbations sur les marchés mondiaux pourra réorienter ses exportations vers l’UE et ainsi remplir ses contingents tarifaires», prévient-elle. Les industriels laitiers de la Fnil et de l’Ania s’inquiètent, eux aussi, de l’impact de cet accord sur leur filière soulignant l’«absence de contrepartie» pour le secteur européen.
Didier Bouville


