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A l’occasion d’un conseil d’administration le 14 février, Patrick Bénézit a été élu président de la Fédération nationale bovine (FNB) avec près de 90% des suffrages, en remplacement de Bruno Dufayet qui ne se représentait pas après deux mandats. Patrick Bénézit est secrétaire général adjoint de la FNSEA. Il est «éleveur dans le Cantal, en race charolaise, en agriculture biologique, en Gaec avec sa femme et son fils», précise le communiqué de la FNB. Cédric Mandin (Vendée) est élu secrétaire général.

 FNB+Benezit

La rédaction

Le gouvernement a déposé, en vue de l’examen de la proposition de loi (PPL) Descrozaille en première lecture le 15 février au Sénat, un amendement visant à rétablir la prolongation de l’expérimentation du relèvement du seuil de revente à perte de 10% (SRP+10) jusqu’en 2026. Cette disposition, adoptée à l’Assemblée, a été suspendue par les sénateurs de la commission des Affaires économiques, le 8 février. Cinq amendements déposés par des parlementaires vont également dans ce sens. La version actuelle de la PPL prévoit que ce dispositif, en vigueur jusqu’au 15 avril, soit suspendu jusqu’au 1er janvier 2025, puis de nouveau expérimenté au cours de l’année 2025. Dans son rapport, la sénatrice Anne-Catherine Loisier explique, en substance, que la commission considère que le SRP+10 participe à l’inflation actuelle. Elle ajoute que sa suspension ne relancera pas la guerre des prix sur les produits alimentaires, contrairement aux craintes exprimées par les filières. En outre, un amendement du gouvernement propose de supprimer l’article introduit par les sénateurs de la Coméco qui étend l’encadrement des promotions aux produits non alimentaires.

La rédaction

En 2021, le marché des produits issus de l’agriculture biologique dans le monde a atteint près de 125 milliards d’euros, en augmentation de près de 4 milliards d’euros (+3%) par rapport à 2020, selon le rapport annuel du FiBL (Institut de recherche en agriculture biologique) publié le 15 février en marge du salon Biofach de Nuremberg. Dans l’Union européenne le marché s’est élevé à 46,7 milliards d’euros, soit une augmentation de 4% sur un an. Mais le FIBL met en garde: cette hausse est plus faible que celle des surfaces cultivées en agriculture biologique. Et d’ajouter, sans disposer encore de chiffres précis, que le marché européen a été particulièrement touché en 2022 par une croissance plus faible de la demande d’aliments biologiques en raison de l’inflation. Dans le monde, un peu plus de 76,4 millions d’hectares étaient cultivés en agriculture biologique à la fin de 2021 (dont 15,6 millions d’hectares dans l’UE), ce qui a représenté une croissance de 1,7% ou 1,3 million d’hectares par rapport à 2020. Dans l’UE, la hausse a été de 5,2%. L’Australie est le pays avec la plus grande surface agricole biologique au monde (35,7 millions d’hectares), suivie de l’Argentine (4,1 Mha) et de la France (2,8 Mha).

 Bio+Agriculture Biologique

La rédaction

Alors que le ministère de l’Agriculture planche sur un nouveau plan agroforesterie, l’Afac-agroforesterie invite dans son «appel de la haie» publié le 13 février, à «repenser de fond en comble les politiques de la haie et à fixer leur ambition à hauteur des enjeux environnementaux». «La stratégie 2023-2028 qui est en train d’être finalisée a bien identifié les leviers, mais ne fixe pas d’objectif à long terme», regrette Baptiste Sanson, responsable stratégie et projets au sein de l’association. Dans son appel, l’association propose de doubler le linéaire actuel de haie d’ici 2050, actuellement estimé à 750 000 km, et de viser le «zéro dégradation de haie». Doubler le linéaire supposerait selon l’association de planter au moins 25 000 km de haie par an contre 3000 à 4000 actuellement. Côté dégradation, l’Afac rappelle que l’un des principaux leviers à court terme consisterait à appliquer plus strictement la conditionnalité prévue par la nouvelle BCAE 8 (ex-BCAE7) sur le maintien des éléments de paysage. «Il y a tellement de dérogations qu’on se demande s’il existe une réelle protection», déplore Baptiste Sanson. Avec son appel, l’association espère attirer l’attention des décideurs pour défendre un portage interministériel de la haie.

Didier Bouville

Les représentants des chasseurs, de la FNSEA, des JA et des chambres d’agriculture se sont réunis le 13 février pour réaffirmer le contenu de l’accord trouvé sur les dégâts de gibiers en 2021 en vue d’une signature avec l’État au Salon de l’agriculture, indique un communiqué. Objectif pour les organisations réunies autour de la table: réduire «de 20 à 30% les surfaces agricoles détruites par les sangliers» au niveau national d’ici trois ans. L’accord, détaille le communiqué, «comporte une boîte à outils pour augmenter les prélèvements de sangliers, un accord sur la possibilité d’agrainage dissuasif, une réforme de l’indemnisation». Validé il y a deux ans, ce document n’avait pas été publié «en attente de l’accord entre l’État et la FNC», rappelle le communiqué. Durant la campagne présidentielle, Marc Fesneau avait promis à la FNC (chasseurs) de travailler sur une «boîte à outils» permettant de mieux réguler les dégâts de gibier, et sur leur accompagnement financier. La journée aurait également été l’occasion de revenir sur les programmes menés conjointement par les chasseurs et les agriculteurs tels qu’Agrifaune. Autant de projets que les organisations espèrent démultiplier «à travers un programme ambitieux d’implantation de haies, de surfaces et d’infrastructures écologiques favorables au petit gibier».

Didier Bouville

Le rapport non finalisé (‘working paper’) de la Cosmap proposant des pistes pour améliorer la prise en charge des troubles psychosociaux au travail dans l’agriculture a été mis en ligne par la chaire internationale des études comparées de la santé au travail (CIECST). Comme attendu, parmi 34 recommandations détaillées, il préconise de mieux connaître la situation des salariés et non-salariés agricoles en leur créant un «questionnaire élargi» dans les enquêtes nationales sur les conditions de travail. Il recommande d’améliorer la «surveillance» des troubles, d’«affiner» des indicateurs spécifiques de la santé mentale, et de développer davantage les «interactions» entre «les acteurs de la santé et de la sécurité au travail et les régimes assurantiels». Il propose de clarifier les critères de reconnaissance d’incapacité permanente partielle (IPP) en matière de pathologie psychique, qui donne droit à réparation. Et, il propose d’aligner le taux minimum d’IPP requis pour les exploitants sur celui des salariés, soit 25% d’IPP (au lieu de 30%). En outre, le rapport préconise d’améliorer la prise en charge économique des exploitants pour leur donner le temps de «consolider leur état de santé» après une maladie ou un accident. Enfin, il propose plusieurs pistes pour améliorer la prévention des risques psycho-sociaux, notamment chez les non-salariés agricoles.

Didier Bouville

Préfète de l’Allier depuis le printemps 2022, Valérie Hatsch a été nommée directrice de cabinet de Marc Fesneau, par un arrêté paru le 8 février au Journal officiel, comme attendu. Selon le journal régional La Montagne, Valérie Hatsch, 53 ans, a effectué le début de sa carrière au ministère de l’intérieur (police, renseignement intérieur), avant de rejoindre le corps préfectoral en 2012. Elle remplace Fabrice Rigoulet-Roze, nommé préfet de la région Pays de la Loire, depuis le 30 janvier.

Eva DZ

Alors que 2023 s’annonce «compliquée» en raison de l’inflation, Limousin Promotion va «renforcer» sa communication, a annoncé le 10 février cet organisme de défense et de gestion (ODG) qui chapeaute six Labels rouges et trois IGP (bœuf, veau, agneau et porc). S’adressant au grand public et aux professionnels, les Viandes limousines mettront notamment l’accent sur «l’alimentation équilibrée». Elles accroîtront par ailleurs leur présence au Salon de l’agriculture (dans les halls 1 et 7.1). Une manière de stimuler la consommation, alors que l’inflation provoque un «manque de différenciation dans les prix» payés aux éleveurs, remarque Jean-Marc Escure, le directeur de Limousin Promotion. «Des animaux bien finis sont payés environ 5,7 €/kg, contre 5,3 à 5,4 €/kg pour des animaux non finis, et 4,8 €/kg pour des vaches laitières», déplore-t-il. Un faible différentiel qui «n’incite pas les éleveurs à finir leurs animaux», avec à la clé un risque de «standardisation de la viande», selon lui. En 2022, année «en demi-teinte», les ventes de bœuf limousin ont progressé de 2,7% (à 7417 tonnes), quand les autres catégories subissent un recul: -4% pour le «Limousin junior», -10,5% pour les veaux sous la mère, -3,5% pour le porc et -16,5% pour l’agneau.

Eva DZ

«En nous battant, nous avons réussi à ramener beaucoup de discussions à l’échelle régionale», se félicite Thierry Coué, vice-président de la FNSEA en charge du dossier nitrates après la publication du septième programme national d’actions nitrates au Journal officiel (JO) le 9 février. Parmi les principales victoires syndicales, détaille-t-il, figurent la souplesse accordée sur une fourchette de taux d’argile pour déroger à la couverture des sols, ou encore la flexibilité agrométéorologique permettant d’avancer la date de fin d’interdiction d’épandage. Autant de dispositifs sur lesquels le syndicat majoritaire reste «vigilant» afin qu’ils puissent bien être activés dans chaque région. «Le sujet le plus dur reste celui des zones d’actions renforcées», regrette Thierry Coué, alors que l’arrêté soumis à consultation mais non-publié au JO prévoit d’abaisser le taux de nitrates de 50 à 40 mg/L pour définir ces zones. Eaux et Rivières de Bretagne dénonce de son côté une «régression par rapport au précédent plan d’action». «La complexité du texte est avant tout liée aux réticences de la profession, face à laquelle l’État a cédé sur tous les points», regrette Estelle Le Guern, chargé de mission agriculture. L’association prévoit «d’étudier la légalité du texte», en vue d’un éventuel recours juridique.

Eva DZ

Pour éviter une aggravation de l’insécurité alimentaire dans le monde dans un contexte de crises multiples (changement climatique, conflits, Covid-19), les dirigeants de l’OMC, de la FAO, du FMI, de la Banque mondiale et du Pam ont appelé le 8 février dans leur troisième déclaration conjointe les gouvernements et les donateurs à soutenir les efforts déployés au niveau local pour répondre aux besoins dans les points chauds tout en renforçant la préparation aux crises. Ces organisations ont également réitéré leur appel à la fois à soutenir les mesures de facilitation des échanges afin d’améliorer la disponibilité des aliments et des engrais dans les pays les plus vulnérables et à appuyer les initiatives de financement du commerce de manière transparente et non discriminatoire. Enfin, elles invitent les pays à réformer et réorienter les subventions vers des programmes temporaires mieux ciblés pour la sécurité alimentaire mondiale et des systèmes alimentaires durables. Selon le Pam, 349 millions de personnes dans 79 pays souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire aiguë.

Eva DZ