lavolontepaysanne.fr Actualités - Agriculture - Aveyron
Elevage - Cultures - Machinisme - Ruralité

Archives
Filières

19 aout 2021

Bleus des Causses : un partenariat estival fructueux

Pendant l’été, les producteurs de Bleu des Causses AOP ont assuré la promotion et la vente de leur fromage sur le marché de Pont de Salars, le 14 juillet et 11 août.

Une nouvelle saison de partenariat estival s’achève pour le Bleu des Causses AOP avec les restaurateurs du département. Une nouvelle fois, ils ont été nombreux à mettre en avant le fromage sous AOP sur leur carte pour le plus grand plaisir des amateurs !

Cécile et Loïc Barbier, propriétaires de l’Hôtel des Voyageurs à Pont de Salars depuis 6 ans sont des fidèles du Bleu des Causses AOP. Ils avaient reçu favorablement l’invitation de David Albouy, éleveur de vaches laitières et producteur de Bleu des Causses sur leur commune, à promouvoir ce fromage du pays dès le démarrage de l’opération «De la fourche à la fourchette».

Ambassadeur local

«Nous sommes d’autant plus heureux que cet établissement ait été partant parce qu’il bénéficie d’une belle réputation. A l’Hôtel des Voyageurs, on y mange bien et bon !», résume David Albouy. Cécile au service et Loïc en cuisine ont en effet à cœur de faire partager à leurs clients, qu’ils soient touristes, locaux, ouvriers ou lors de grands repas de famille ou d’entreprises, les bons produits de chez eux ! Le chef cuisinier a fait ses classes à Lacaune dans un établissement classé Logis de France, ses parents étaient bougnats à Paris. Avec son épouse, Cécile, originaire du Tarn, ils ont repris l’Hôtel des Voyageurs avec l’envie de mettre à l’honneur les produits de leur terroir. «Nous avons la chance d’avoir une gamme très vaste de produits de qualité, des fromages, des charcuteries, des viandes... tout près de chez nous. Pourquoi irions-nous chercher ailleurs ?», sourit Cécile. D’autant que la clientèle est en demande de cette authenticité, de cette qualité, de cette proximité. «Nous aussi, nous sommes contents d’avoir ce contact direct avec les producteurs de Bleu des Causses, c’est ce que nous recherchons. C’est en échangeant avec eux que nous apprenons à mieux connaître le produit et à mieux le défendre auprès de nos clients !», poursuit Cécile.


A côté de son frère le Roquefort qui trône sur le plateau de fromages, la famille Barbier accomode le Bleu des Causses dans sa cuisine, dans les salades, en feuilleté, en sauce ou encore dans les burgers ! «C’est un fromage onctueux, crémeux, facile à cuisiner», commente Loïc Barbier, content de pouvoir compter sur ce produit local dans sa cuisine.

En passant à l’Hôtel des Voyageurs, on ne peut manquer la belle affiche du Bleu des Causses à l’entrée de la salle de restaurant, ou les sets à son effigie sur les tables du petit déjeuner... Une belle promotion pour ce fromage et pour l’agriculture locale.

Dans les restaurants et sur le marché d’été

«Sur le secteur de Pont de Salars, nous sommes quelque 26 producteurs de Bleu des Causses», complète Sébastien Gisquet, lui aussi producteur et membre du collège producteur à l’ODG Bleu des Causses. «Nous avons à cœur de faire le tour des restaurants du coin pour leur présenter notre fromage et leur donner envie de l’utiliser dans leurs préparations ou sur leur plateau de fromages», poursuit-il. Avec David Albouy, il a tenu un stand pour faire déguster le Bleu des Causses AOP, sur le marché de Pont de Salars ce mercredi 11 août.


«Nous avons été sollicités il y a quelques années par la mairie et le syndicat d’initiatives de Pont de Salars pour participer au marché organisé pendant l’été le mercredi soir. Nous avons retenu deux dates, l’une en juillet, l’autre en août et nous nous relayons entre producteurs pour tenir le stand», continue Sébastien Gisquet. «C’est l’occasion de rencontrer des gens du coin mais aussi beaucoup de touristes en vacances autour du lac qui ont peut-être découvert notre fromage dans les restaurants au bord du lac !». Pendant toute la soirée, les producteurs proposent des dégustations et assurent la vente. «Nous avons vraiment de bons retours. Les gens prennent le temps de venir discuter, de poser des questions : comment on produit ce fromage, avec quel lait, comment on soigne nos animaux...

Ce contact est important. Nous avons d’ailleurs d’autres projets de marchés sur Rodez, Bozouls, en lien avec nos deux fermes découverte (Le Gazenas à Flavin et au Gandalou à Rodelle)».

Ces échanges sont aussi de bons moteurs pour les producteurs qui entretiennent depuis plusieurs années cette belle dynamique autour de leur Bleu des Causses. Dernière innovation en date, la création d’un labyrinthe géant de maïs par un producteur de Bleu des Causses sur la commune de Pont de Salars (lire par ailleurs), une autre façon de parler du fromage en s’amusant ! «Les enfants sont très friands de notre fromage au goût certes corsé mais très onctueux, souvent ce sont eux qui demandent à leurs parents d’en acheter !», sourit Sébastien Gisquet.  

De quoi encourager les producteurs à s’impliquer plus encore dans la promotion de leur Bleu des Causses !

Eva DZ

05 aout 2021

Vente en circuit court : un guide pratique pour aider à se lancer


Vous souhaitez commercialiser vos produits en circuits courts ou développer cette forme de vente que vous pratiquez déjà, mais vous vous interrogez sur sa mise en place ? Par où commencer ? Qui peut m’accompagner ? ... Dans le cadre du Projet Alimentaire territorial Grands Causses Lévézou, la Chambre d’agriculture de l’Aveyron, l’APABA et le PNR des Grands Causses ont travaillé à la rédaction d’un guide pratique à destination des producteurs, avec la participation de la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre de métiers et de l’artisanat et du Conseil départemental.

Ce mémo apporte les principales informations pour se lancer dans la vente en circuit court. Il donne quelques clefs de réflexion à affiner avec ses contacts ressources.
Un indispensable pour se lancer dans les circuits courts !
Pour se le procurer, contacter :
• Manon Lilas, Chambre d’agriculture Aveyron : 05 65 98 16 00, manon.lilas@aveyron.chambagri.fr
• Lisa Spetz, APABA : 06 98 72 88 00, alimentation@aveyron-bio.fr
• Sébastien Pujol, PNR des Grands Causses : 05 65 61 43 62, sebastien.pujol@parc-grands-causses.fr

Ce guide a été réalisé grâce au soutien de l’ADEME, du fonds européen agricole pour le développement rural, de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron, du PNR des Grands Causses, de l’APABA, de la CCI Aveyron, du Conseil départemental et de la Chambre de métiers et de l’artisanat.

Prochain salon des circuits courts en février

La dynamique de développement des approvisionnements locaux se poursuit !
Suite au succès de la 1ère édition 2020 du salon des circuits courts et après une édition 2021 contrainte par le contexte sanitaire, l’ensemble des partenaires travaillent d’ores et déjà à la préparation de la 3ème édition qui se tiendra lundi 21 février 2022 à Millau. Quelques nouveautés sont prévues : tables rondes, ateliers thématiques, buffet et tombola…

Eva DZ

22 juillet 2021

Veau d’Aveyron et du Ségala : les éleveurs passent à la HVE

Lors de l’audit chez Eric Issanchou, la présence de haies, indicateur rentrant dans les critères de biodiversité évalués, a été vérifiée par le technicien de l’IRVA (photo IRVA).



Les premières impressions positives de l’Interprofession Régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala sur la possible accessibilité de ses éleveurs à la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) se confirment. 96% des éleveurs ayant suivi les formations proposées par l’IRVA en juin-juillet, devraient décrocher leur certification niveau 3 d’ici la fin d’année.

Eric Issanchou, éleveur de Veau d’Aveyron et du Ségala à Brandonnet, adhérent à la SA4R, a suivi la formation et encourage les producteurs à s’engager dans la démarche HVE. «L’environnement est une préoccupation générale et notre production de Veau d’Aveyron et du Ségala est tout à fait compatible avec ces nouvelles attentes et exigences. Plus nous serons de producteurs à nous y engager et plus nous pourrons prouver que nos pratiques sont vertueuses», argumente l’éleveur qui va obtenir sa certification HVE pour 3 ans.

«Produire avec bon sens»

Pour lui, le processus de formation-audit visant à la certification proposée par l’IRVA, n’a «pas été très compliqué» : «Il faut retranscrire avec précision et rigueur nos pratiques sur la ferme, celles que je suis depuis mon installation en 1991. Il faut être vraiment précis et bien tenir à jour nos registres comme nous pouvons le faire déjà pour notre label», souligne l’éleveur. Rien d’insurmontable donc selon Eric Issanchou. «La formation se tenait en deux temps, une première partie à distance sous forme de module vidéo que j’ai pu regarder à mon rythme quand je voulais. Au cours de cette première partie, j’ai pu évaluer si je satisfaisais à tous les critères du niveau 1 (conditionnalité PAC). S’en est suivie une journée en salle avec d’autres éleveurs, pour mettre en commun nos données, échanger, peaufiner notre demande de certification. Et enfin un audit sur ma ferme pour vérifier les points de détails avec un technicien de l’IRVA», résume l’éleveur, qui affiche un nombre de points suffisant pour prétendre à la certification de niveau 3. «Chez moi, je suis dans les clous avec mes pratiques de toujours dans mon élevage. Cette certification HVE nous pousse encore plus loin dans l’autonomie de nos élevages».

Selon Eric Issanchou, cette certification est «tout-à-fait atteignable» pour une grande majorité d’éleveurs en système Veau d’Aveyron et du Ségala : «Cette certification est un atout de plus dans notre communication sur notre produit, auprès des consommateurs et de nos partenaires, c’est une marque de qualité supplémentaire pour notre label. Il nous faudra le faire savoir pour gagner en volume commercialisé et en valeur ajoutée !», conclut Eric Issanchou.  

L’éleveur de Brandonnet est l’un des 47 éleveurs à avoir suivi la première salve de formations proposées par l’IRVA dans le cadre de l’accompagnement collectif vers la certification HVE. «96% des participants vont passer en niveau 3», témoigne Aurélie Fayel, chargée de mission à l’IRVA, satisfaite de voir se confirmer les premiers tests de l’été dernier. «Le modèle de production du Veau d’Aveyron et du Ségala, de par les pratiques des éleveurs, entre tout à fait dans la démarche HVE».   

HVE : une logique de bons points

La certification HVE labellise une exploitation et les produits qui en sont issus (vaches, veaux, céréales...). Elle valorise les pratiques vertueuses des agriculteurs et peut leur permettre à terme, outre de faire la preuve de leurs efforts en matière de préservation de l’environnement, de dégager une valeur ajoutée supplémentaire.
Pour prétendre à la certification HVE, des points sont attribués en fonction des pratiques de chacun dans quatre domaines : la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la gestion de l’irrigation si elle est pratiquée.
Infos auprès de l’IRVA : 05 65 73 78 04

D’autres formations cet automne

Face au succès des premières formations, l’IRVA en partenariat avec l’ADPSA et les Chambres d’agriculture de l’Aveyron et du Tarn, propose de nouvelles dates dès la rentrée en vue d’une obtention de la certification d’ici la fin d’année et offrant dans le même temps la possibilité d’accéder au crédit d’impôt.

Trois sessions, financées par VIVEA, sont programmées :
- 1ère session : à partir du 31 août en distanciel et le 21 septembre à Rodez
- 2ème session : le 7 septembre et le 14 septembre à Rodez
- 3ème session : le 16 septembre et le 27 et/ou 28 septembre (en fonction du nombre de participants) à Albi (les éleveurs aveyronnais peuvent s’y inscrire).
Inscriptions au plus vite via le formulaire envoyé par mail par l’IRVA.

Eva DZ

16 juillet 2021

Les producteurs de lait de montagne ouvrent leur ferme

Marie-Amélie Viargues a accueilli les producteurs de lait de montagne qui ouvriront leurs portes cet été. Ensemble ils ont dégusté les crèmes caramel et le gâteau à la broche préparés avec les produits Mont Lait, par Sébastien Gaches, restaurateur à Ségur.

Pour la première fois, les adhérents de l’association des producteurs de lait de montagne porteurs de la marque Mont Lait, ouvrent les portes de leur exploitation. En Aveyron, quatre producteurs donnent rendez-vous les 18 juillet et 8 août pour expliquer leur démarche et partager leurs produits.

Ils étaient habitués à venir à la rencontre des consommateurs dans les magasins où sont distribués leurs produits porteurs de la marque Mont Lait qu’ils ont créée mais les déplacements ont été rares ces derniers mois en raison de la crise sanitaire. Du coup, cet été, les producteurs de lait de montagne ont décidé de donner rendez-vous aux curieux sur leur ferme. Une première au sein de l’association des producteurs de lait de montagne qui fait figure de test dans les 7 départements du Massif central où sont installés les plus de 800 adhérents (404 points de collecte). En Aveyron, ils seront quatre producteurs à recevoir les visiteurs dimanche 18 juillet et 8 août.


Crème caramel et gâteau à la broche avec Mont Lait


Pour lancer cette nouvelle opération de communication, ces quatre producteurs se sont retrouvés chez Lionel et Marie-Amélie Viargues, éleveurs bovins lait à Pruines. Par un bel après-midi ensoleillé, dans un petit coin du vallon, auprès des vaches, le petit groupe a présenté son envie de recevoir les consommateurs, d’échanger avec eux, de montrer comment ils travaillent et bien sûr de leur faire déguster leurs produits Mont Lait au nombre de trois, le lait de consommation demi-écrémé, la raclette et le beurre de baratte doux et demi sel.


«Nous voulons tout simplement faire parler de notre démarche et nous avons pensé que l’un des moyens de favoriser l’échange est d’ouvrir nos fermes», explique Marie-Amélie Viagues, administratrice à l’APLM et chargée de la communication. «Nous faisons de bons produits dans un territoire qui le mérite, nous pouvons donc en parler facilement !».


Sébastien Gaches, restaurateur à l’Hôtel du Viaur à Ségur, a pris l’habitude depuis quelques temps de cuisiner avec le lait Mont Lait. En bon ambassadeur des produits de qualité de l’Aveyron, il avait concocté pour le lancement de cette opération fermes ouvertes, des crèmes caramel au lait Mont Lait et avec l’aide de sa maman, un gâteau à la broche avec du beurre Mont Lait ! «Vous avez tout intérêt à faire connaître une agriculture qui propose des produits de qualité, qui plus est, à côté de chez nous !», a encouragé le restaurateur du Lévézou. «Les restaurateurs sont de très bons ambassadeurs pour mettre en avant nos produits auprès des consommateurs, nous sommes heureux de pouvoir compter sur leur soutien et en particulier celui de Sébastien Gaches», confie Marie-Amélie Viargues. Ce dernier a d’ailleurs suggéré aux producteurs de lait de montagne de faire des animations dans les restaurants à la rencontre des consommateurs.


La rencontre des consommateurs, les producteurs de l’APLM y sont habitués avec les nombreuses animations qu’ils proposent dans les magasins où les produits Mont Lait sont distribués. «Mais depuis un an, la crise sanitaire a limité nos sorties et donc nos échanges avec les consommateurs», avance Marie-Amélie Viargues. «Quand nous avons lancé cette idée de fermes ouvertes, les producteurs ont tout de suite été partants», se réjouit l’administratrice qui espère pouvoir renouveler l’opération chaque été.


Une communauté Mont Lait !


«Il n’y a pas mieux pour communiquer sur nos produits que d’en parler directement avec les consommateurs», poursuit Maryline Crouzet, directrice de l’APLM. «Notre objectif est de créer un réseau d’ambassadeurs, une Communauté Mont Lait composé de producteurs, de restaurateurs... et de nouveaux partenaires». «Nous  avons tous à y gagner !», complète Sébastien Gaches. Pour le restaurateur, les partenariats avec les producteurs locaux sont importants : «Ils sont un bon outil de promotion pour nous aussi !». Comme d’autres, il est à l’affût de ce qui se produit près de chez lui et dans son département : «Ce qui m’a marqué en premier lorsque j’ai découvert la marque Mont Lait, c’est qu’elle permet un retour direct aux producteurs et les agriculteurs sont mes premiers fournisseurs, et mes premiers clients !». Sébastien Gaches à l’Hôtel du Viaur utilise chaque semaine quelque 40 litres de lait et 10kg de beurre et pourquoi pas bientôt la raclette dans ses fameux burgers ! Et n’hésite pas à publier la liste de ses fournisseurs... Un ambassadeur efficace qui saura parler de cette nouvelle initiative des producteurs de lait de montagne.


«Cette première année de fermes ouvertes fait figure un peu de test avec des visites sur inscription et un nombre limité de participants, pour respecter les consignes sanitaires mais aussi pour que ce soit plus simple pour les producteurs qui accueillent», avance Marie-Amélie Viargues, qui garde dans un coin de la tête, l’idée pourquoi pas de lancer des randonnées gourmandes autour des produits Mont Lait.

L’association qui grimpe !

Depuis la vente de la première brique de lait en 2013, la marque Mont Lait continue de grandir. Forte de plus de 800 adhérents (404 points de collecte) dans 7 départements du Massif central (Aveyron, Lozère, Cantal, Corrèze, Creuse, Haute-Loire, Puy de Dôme), elle a produit en 2020, 11,15 millions de litres de lait, transformés en lait de consommation demi-écrémé UHT (brique et bouteille), en raclette (barquette ou meule) et en beurre de baratte (doux et demi-sel).
Sur un litre de lait vendu 94 centimes sous la marque Mont Lait, 10 centimes reviennent à l’APLM qui gère, anime et assure la promotion auprès des consommateurs, 3 centimes aux entreprises de transformation pour compenser les coûts de collecte en zone de montagne et 4 centimes aux producteurs, soit pour 2020, quelque 450 000 euros reversés aux éleveurs.
Les ventes, essentiellement en GMS, sont en progression constante dans les 7 départements de production et sur une ligne grand sud de Bordeaux à Lyon. Une extension de la zone de distribution est en réflexion, de même qu’une ouverture de la gamme de produits.


Eva DZ 

15 juillet 2021

Jeune Montagne : l’équilibre est assuré malgré la crise

Les producteurs de la coopérative Jeune Montagne étaient réunis en assemblée générale fin juin (photo coopérative Jeune Montagne).

Fin juin, la coopérative Jeune Montagne a organisé son assemblée générale. L’occasion de faire le point sur une année 2020 «bien singulière» selon le président, Gilbert Cestrières.

2020 avait pourtant bien débuté pour Jeune Montagne mais la crise sanitaire et l’instauration d’un confinement au printemps ont perturbé ce bon démarrage comme l’a expliqué le président, Gilbert Cestrières. «Après un premier trimestre de bonne facture, nous avons craint une chute des ventes lors du premier confinement mais heureusement, l’été a corrigé les pertes du chiffre d’affaires des mois d’avril et mai et l’automne a été plutôt favorable aussi. Finalement la baisse de notre activité hors domicile a été compensée par une consommation accrue des ménages», explique le président de Jeune Montagne.


«Bravo aux équipes !»


«Je l’ai dit à l’ensemble des équipes, Jeune Montagne, grâce à eux, a réalisé une belle performance car rien n’était gagné d’avance ! Les restaurants étaient fermés de longs mois, les rayons à la coupe fermés aussi ou restreints. Il n’empêche, les ménages ont augmenté leur consommation de nos produits et se sont fait plaisir en achetant plus souvent de l’aligot, en choisissant du Laguiole AOP, une chance pour nous», détaille le président.


Au final, le bilan de l’année est à l’équilibre et le chiffre d’affaires 2020 égale celui de 2019 : «Je le répète, c’est une vraie performance étant donné le contexte !», se réjouit Gilbert Cestrières qui précise que les stocks sont restés à un niveau normal et que les ventes de lait ont été stabilisées. En 2020, les 73 producteurs de la coopérative ont produit 16 millions de litres de lait, une tendance à l’identique par rapport aux années précédentes. «Nous redoutions de ne pouvoir transformer l’ensemble du lait collecté du fait de la restriction de nos débouchés. Nos vaches, elles, n’arrêtent pas de produire ! Mais cela n’a pas été le cas, nous avons pu valoriser l’ensemble du lait de nos producteurs, grâce à l’implication de toutes nos équipes», poursuit le président.


Ces comptes à l’équilibre sont le résultat de l’adaptation de la politique commerciale de la coopérative qui pourra donc maintenir «un bon niveau de ristourne» à ses producteurs. «En avril 2020, nous n’aurions jamais pensé finir l’année comme cela», a souligné le président qui a félicité l’ensemble des équipes de la coopérative.


En 2021, la coopérative Jeune Montagne espère concrétiser un certain nombre de projets. Le premier d’entre eux est bien sûr de maintenir le niveau de résultat et déjà les tendances des deux premiers trimestres sont prometteuses... Ce qui va permettre à la coopérative de réaliser les investissements en cours notamment sur le site de Laguiole où près de 10 millions d’euros vont être déboursés pour réaliser un nouvel atelier de fabrication de l’aligot de l’Aubrac.


Les projets d’investissement se concrétisent


Les responsables de Jeune Montagne espèrent une livraison des travaux à la rentrée 2022, les premiers coups de pioche ont été donnés il y a quelques jours ! «Grâce au soutien du Conseil départemental, de la Communauté de communes - et nous attendons les retours du Conseil régional et du ministère de l’agriculture - nous allons pouvoir disposer d’outils modernes à la capacité adaptée, de conditions de travail améliorées, d’une qualité de produits consolidée», a assuré Gilbert Cestrières. «Dans le nouveau bâtiment, nous allons bénéficier de trois lignes de fabrication de l’aligot de l’Aubrac. Avec ces nouvelles installations, nous pourrons répondre plus facilement à une demande croissante et nous récupèrerons aussi la place notamment pour nos caves d’affinage du Laguiole AOP», détaille-t-il. En effet, les tendances de consommation sont plutôt positives depuis le début d’année, avec des volumes de vente importants de Laguiole AOP et d’aligot de l’Aubrac. «Nous gagnerons aussi en confort et en sécurité de travail pour nos salariés, c’est important parce qu’ils n’hésitent pas à mouiller la chemise pour assurer la qualité de nos produits».


La crise sanitaire a perturbé l’activité de Jeune Montagne mais, une fois de plus, la coopérative a su «tenir bon» : «Nous nous sommes engagés dans des projets ambitieux, nous avons des défis à relever mais nous pouvons avoir confiance dans nos capacités à assurer l’avenir de nos exploitations et de notre coopérative», a conclu Gilbert Cestrières, qui se veut plein d’espoir pour l’avenir.

Eva DZ    

08 juillet 2021

L’Aveyron à titre d’exemple sur la qualité des viandes !


Les représentants des Organismes de Défense et de Gestion des viandes label rouge et IGP de France ont été accueillis en Aveyron, par leur président Pierre Cabrit, éleveur de Veau d’Aveyron et du Ségala et André Valadier. Ici au buron du Couderc dans le village d’Aubrac.


Il n’y avait pas meilleur exemple que l’Aveyron pour accueillir la Fédération nationale des labels rouges et IGP/AOP sous l’appellation Fil Rouge, associée au syndicat des Labels Porc et Charcuteries, SYLAPORC ! En assemblée générale pendant deux jours, les 5 et 6 juillet, une soixantaine d’ODG (organisme de défense et de gestion) ont profité des paysages, de la gastronomie et de la convivialité à l’Aveyronnaise !

Fil Rouge est une association nationale qui regroupe les Organismes de Défense et de Gestion (ODG) qui défendent, gèrent et font la promotion d’une ou plusieurs appellations en label rouge et IGP pour les viandes de bœuf, veau, agneau assoicées à SYLAPORC. Elle a choisi l’Aveyron, sûrement un clin d’œil à son président, Pierre Cabrit, éleveur de Veau d’Aveyron et du Ségala à Sainte Croix pour son assemblée générale 2021. L’occasion de mettre à l’honneur les filières de qualité aveyronnaises et elles sont nombreuses : Label Rouge «Agneau Fermier des Pays d’Oc», Label Rouge et IGP «Agneau Laiton de l’Aveyron», Label Rouge «Bœuf Fermier Aubrac»,Label Rouge et IGP «Veau d’Aveyron et du Ségala».


Visites de fermes et dégustations au programme !


Sur l’Aubrac, le Causse, le Ségala et la vallée du Lot, les professionnels venus de toute la France (Vendée, Pays de la Loire, Pays Basque, Ardèche, Limousin...) ont visité des fermes engagées dans les démarches qualité, afin de comprendre leurs spécificités et bien sûr de déguster ces produits d’exception ! Pour introduire leur séjour en Aveyron, qui de mieux qu’André Valadier pour les accueillir au détour d’un buron dans le village d’Aubrac ! Accompagné de Patrick Mouliade, président de l’association Bœuf Fermier Aubrac, de Mathieu Gély, éleveur à Laguiole et dont le troupeau est à l’estive à Aubrac tout près du buron que son frère a rénové pour y faire déguster les produits de l’Aubrac, les participants ont bien compris la détermination et la volonté des éleveurs aveyronnais de faire la différence avec leurs produits de qualité ! «Dans nos démarches, il est des valeurs que ni la bascule, ni le compteur ne peuvent mesurer : le sensoriel, le culturel, l’émotionnel, l’esthétique, qui sont à la base de plus-values certaines auprès des consommateurs, à condition de ne pas faire semblant !», aime à rappeler André Valadier. «L’Aubrac a retrouvé un potentiel que ce soit sur le lait de vache à travers l’AOP Laguiole ou sur la viande à travers le label rouge Bœuf Fermier Aubrac et l’IGP Fleur d’Aubrac, en prenant appui sur ses ressources, sur son territoire... en ne faisant pas semblant !».


Un bel exemple sur lequel le président aveyronnais de Fil Rouge, Pierre Cabrit, a tenu à s’appuyer. «L’Aveyron est un territoire préservé où il y a des savoir-faire engagés ! Plus globalement en France, nos démarches de qualité sont connues et reconnues par les consommateurs, elles font la différence parce qu’elles garantissent la traçabilité, la qualité, l’origine, le lien au territoire... mais nous devons aller plus loin, continuer de les rassurer sur les enjeux environnementaux, le bien-être animal...». Lors de cette assemblée générale, les ODG, élus, institutions... ont exprimé lors d’une table ronde leur vision sur la question environnementale et les solutions permettant de démontrer aux consommateurs l’impact positif des méthodes d’élevage des produits sous Label Rouge, IGP et AOP sur l’environnement. «Dans nos cahiers des charges respectifs, nous avons déjà des éléments de réponse sur ces nouvelles attentes de la société : taux de chargement, période de pâturage... Nous devons les mettre en avant, le faire savoir», poursuit Pierre Cabrit.

Reconnaissance et rémunération

«La loi Egalim a mis au jour la nécessité d’une montée en gamme, nos labels sont des outils de référence en la matière. D’ailleurs les premiers signaux se ressentent : la consommation de viande sous label rouge, notamment en bœuf, progresse, c’est encore un peu timide en veau et en agneau», constate le président de Fil Rouge. Et d’apporter des chiffres convaincants : «60% des consommateurs ont confiance dans les viandes sous label rouge. C’est un signe positif qui doit nous servir de levier pour aller chercher la juste rémunération des producteurs. Il en va aussi de l’avenir de nos filières, pour en assurer le renouvellement avec l’arrivée de nouveaux éleveurs».  


Les visites d’exploitations ont étayé ce discours chez Aurélien Bousquet, éleveur de Veau d’Aveyron et du Ségala, Philippe Tabardel, éleveur d’agneau laiton de l’Aveyron et Bruno Montourcy, éleveur de porcs. «Nous sommes fiers de nos éleveurs Label Rouge et/ou IGP, nous savons que nous pouvons compter sur les citoyensconsom’acteurs pour faire la différence par leurs achats et choisir la qualité vraie !», a conclu Pierre Cabrit.


Eva DZ

01 juillet 2021

Assemblée générale d’Aprovia : une filière à son apogée

L’assemblée générale d’Aprovia vendredi 25 juin, en matinée, à Druelle Balsac.

«C’est la meilleure année depuis toujours», s’enchante le directeur d’Aprovia Jean-Luc Bruel. «D’abord parce que la barre des 120 euros pour un agneau label rouge a été atteinte. Un prix de 8 euros le kilo, tout éleveur en rêve. Il est aujourd’hui autour de 7,40 euros». L’organisation de producteurs entend capitaliser sur cette hausse des prix qui ne «pourra pas redescendre». Pour les éleveurs, le prix de vente paraît durable. La filière ovine ressort solidifiée de la crise sanitaire avec une baisse de 30% des importations de viande ovine. «La dynamique est clairement positive», affirme Jean-Luc Bruel. Deux facteurs expliquent cette baisse : l’engagement de la filière pour inviter à nouveau les produits français dans les foyers et ensuite la crise sanitaire qui a provoqué la contraction des importations issues notamment du Royaume-Uni et de Nouvelle-Zélande. «La filière ovine française a les moyens d’assurer la consommation intérieure de l’hexagone», assure Philippe Tabardel, président d’Aprovia.


Sujet du moment, la PAC s’invite dans tous les esprits. Mais chez Aprovia, l’état d’esprit est à l’optimisme. «Notre filière, de par l’engagement vers la qualité avec le label rouge et l’agneau laiton, a toujours été en avance sur ces problématiques. Notre cahier des charges se dirige naturellement vers ces critères du bien-être animal, de la valeur environnementale. Notre mot d’ordre est de ne pas subir mais au contraire d’être pionniers», développe le président d’Aprovia.


Exemples donnés par les intéressés, le programme Green Sheep, Mouton Vert en Français, et la mention Haute Valeur Environnementale (HVE). «Sur ces sujets, les adhérents d’Aprovia sont déjà bien positionnés. Pour continuer à avancer dans la bonne direction, nous allons établir des diagnostics d’émissions de gaz à effet de serre par exemple. Ou encore rénover tout l’aspect technique : le parasitisme, mieux prendre en compte le climat, effectuer des analyses... Les consommateurs, outre ces programmes, ont des exigences. Que ce soit au niveau qualité comme pour l’aspect respect de l’environnement. Nous ne devons pas avoir peur d’ouvrir nos élevages pour montrer nos pratiques. Il n’y a pas besoin de faire peur aux gens quand tellement de choses existent déjà», assure Philippe Tabardel.


Aprovia représente 234 éleveurs au 31 décembre dernier pour 60 111 brebis. 76 904 agneaux ont été produits ce qui représente une baisse de 0,75% par rapport à l’année 2019. Aprovia est organisée en trois familles de production. Les éleveurs allaitants au nombre de 168, les 53 éleveurs laitiers et la filière AB représentée par 41 adhérents.
Et peu importe la catégorie, tous les voyants sont au vert. Le nombre d’agneaux sous la mère commercialisés a augmenté de 1 084. Soit 30 agneaux par semaine en plus. Avec un record de 1 301 bêtes vendues sur une semaine, du jamais vu depuis 1992. 34 833 d’entre elles sont sous label sur un total de 38 317.


Concernant la filière agneaux laitiers, bien que le nombre total baisse de 4,88% en 2020, le prix à la pièce augmente de 4,49 euros pour atteindre 56,96 euros. Idem pour les agneaux sevrés avec une augmentation de 9,22 euros par animal soit 0,56 euro de plus au kilo.


Et enfin, les éleveurs bio s’en sortent le moins bien avec un agneau vendu à 128,11 euros soit une baisse de 1,74 euro. Mais stable au niveau du prix au kilo (+0,03 euro). Les agnelets eux sont vendus 3,05 euros plus chers à 54,63 euros par tête. Et les brebis augmentent de 80 centimes.

Jérémy Duprat

01 juillet 2021

AOP Bleu des Causses, des pâtures aux fourneaux !

Autour de la médaille d’or décrochée au concours général agricole, producteurs, transformateurs, affineurs... acteurs de la filière Bleu des Causses AOP renouvellent leur partenariat avec les restaurateurs aveyronnais du 15 juillet au 15 août.

Pour la quatrième année, l’AOP Bleu des Causses renouvelle son partenariat avec les restaurateurs aveyronnais. Du 15 juillet au 15 août, il sera à la carte et sur les plateaux de fromages d’une soixantaine de restaurateurs du département. Les producteurs ont accueilli quelques-uns d’entre eux sur une exploitation, lundi 28 juin, afin de partager leur passion pour ce fromage de caractère.

Il n’y a pas plus passionné que François Fleys pour exprimer son attachement au Bleu des Causses AOP. L’éleveur laitier de Rodelle et son jeune associé, Mathieu Bras ont accueilli les acteurs de la filière Bleu des Causses AOP, producteurs, transformateurs et plusieurs restaurateurs pour une après-midi de partage autour de ce fromage à pâte persillée de caractère.
«Merci de nous faire connaître !»   


Pour la quatrième année, les producteurs de Bleu des Causses travaillent à la notoriété de leur fromage auprès des restaurateurs aveyronnais : «Nous avons d’abord été à la rencontre des restaurateurs de notre zone de production afin de créer un vrai lien de confiance et de proximité avec ces chefs. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux n’avaient pas l’habitude de travailler ou de proposer notre fromage à leur carte. C’est chose faite maintenant !», introduit Laurence Nayral, une des productrices à l’origine de cette opération de promotion. Jérôme Chaumat, président de l’ODG Bleu des Causses et Clément Chayriguès, président du collège producteurs au sein de l’ODG, confirment d’ailleurs la volonté de «se faire connaître chez soi !». «Nous sommes une «petite» filière de 80 producteurs, 45 millions de litres de lait collectés par an, 430 tonnes de fromages, 3 affineurs mais une grosse envie de se faire connaître et de promouvoir notre si bon fromage», complète Jérôme Chaumat. François Fleys et Mathieu Bras, accompagnés d’autres producteurs, Laurence Nayral, Sébastien Gisquet, Clément Chayriguès... ont exprimé combien ils étaient heureux de participer à cette filière de qualité : «C’est extrêmement gratifiant de produire un lait qui servira à fabriquer un fromage sous appellation, et encore plus gratifiant de le voir sublimer par les restaurateurs auprès des consommateurs !», ont-ils témoigné.


A travers la visite de l’élevage de François et Mathieu avec séchage en grange et robot de traite, et la présentation des étapes de fabrication par Sébastien Chanson de chez Lactalis AOP Terroir, les restaurateurs présents ont bien compris ce qu’était le Bleu des Causses, comment son lait était produit, puis tranformé, affiné... avant d’arriver sur les tables ! «Nous sommes ravis de cette invitation parce que nous avons l’habitude d’avoir du Bleu des Causses sur notre plateau de fromages, de le proposer dans des salades, sur des pizzas, en feuilleté, en sauce aussi mais nous ne savions pas vraiment comment il était produit», témoignent Alain et Valérie restaurateurs à Villecomtal (ils ont repris chez Picou il y a un peu plus de 6 ans). «Je ne le verrai plus de la même manière», poursuivent-ils, impressionnés par les installations visitées, le travail engagé par les éleveurs pour produire un lait de qualité à travers une alimentation raisonnée, non OGM et basée sur le pâturage. Des critères validés par un cahier des charges sur lequel la filière a travaillé pendant plus de 15 ans.


Ambassadeurs


 M. et Mme Andrieu, gérants du restaurant Le Planol à Flavin sont aussi des fidèles de la première heure au Bleu des Causses ! Ils le connaissent bien grâce à Laurence Nayral, agricultrice à quelques pas de chez eux et ambassadrice du Bleu des Causses dans sa ferme découverte. «Nous privilégions les produits locaux dans notre cuisine», explique Mme Andrieu. «Nous avons la chance d’avoir l’embarras du choix dans les fromages avec de nombreux éleveurs laitiers dans le coin et en plus, sur le Bleu des Causses, nous pouvons nous approvisionner en direct chez Laurence, à la ferme du Gazenas, c’est idéal !», complète la restauratrice. Le Bleu des Causses avec sa pâte souple et onctueuse offre de nombreuses possibilités en cuisine. Au Planol, il est proposé en dôme avec un cœur à la poire... «C’est important de pouvoir dire à nos clients que les plats qu’on leur sert sont réalisés à partir de produits d’ici, il faut être fier de nos produits», conclut Mme Andrieu.


Une solidarité que les producteurs de Bleu des Causses veulent continuer d’entretenir avec les restaurateurs : «Ils ont connu une période difficile et nous voulons, à travers cette opération de promotion renouvelée, leur montrer que nous sommes à leurs côtés», conclut Clément Chayriguès.


Eva DZ

29 juin 2021

IRQUALIM Le Nutri-Score n’est pas adapté aux produits sous signes de qualité

Les produits traditionnels et sous Signe d’Identification de Qualité et d’Origine en Occitanie (AOC, Label Rouge, IGP...) pourraient être menacés par l’affichage Nutri-Score sur les emballages qui devrait être généralisé en 2022. Les responsables des filières de qualité ont fait part de leurs inquiétudes, accompagnés de l’IRQUALIM, institut régional de la qualité agroalimentaire en Occitanie.

L’Union européenne devrait imposer d’ici 2022 la mise en place du Nutri-Score, un affichage qui serait apposé sur l’ensemble des produits alimentaires. Ce logo informe sur la qualité nutritionnelle des produits sous une forme simplifiée,  basée sur une échelle de 5 couleurs, du vert foncé au orange foncé, associée à des lettres allant de A à E. Dans la future obligation de présentation sur la face avant des emballages, tous les produits qui seront classés entre D et E ne pourront plus bénéficier de promotion, ni de mise en avant. Une décision que redoutent les responsables des filières sous signes officiels de qualité, représentées à l’échelle de l’Occitanie par l’IRQUALIM.


Un marketing punitif


Pierre Ginèbre, directeur de l’IRQUALIM rappelle le fondement du Nutri-Score : «à la base, cet affichage concernait les produits ultra transformés, comme les barres chocolatées, les sodas, les plats préparés... C’est un bon outil, utile pour informer les consommateurs sur la composition des produits. Néanmoins, nous considérons qu’il ne peut être appliqué de la même manière à nos produits de qualité». Il cite en exemple l’huile d’olive classée en C ou D : «forcément de l’huile d’olive contient avant tout du gras !» ou encore le Roquefort tout comme d’autres fromages sous AOP ou IGP dont le taux de sel est élevé ainsi que le taux de matière grasse ! «Pour autant ces produits sont fabriqués selon des cahiers des charges encadrés, précis et sont à consommer dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée, accompagnée par exemple d’une salade pour l’huile d’olive comme pour le Roquefort !», argumente Pierre Ginèbre. «Si le Nutri-Score est totalement justifié sur les produits très transformés, il n’est pas adapté à nos produits de qualité, de terroir, garants d’une recette traditionnelle qui sont naturellement peu transformés» : «prenons un jus de pommes bio et local, son Nutri-Score ne sera pas bon car il contient du sucre ! Si on y met de l’aspartame, édulcorant artificiel qui remplace le sucre, son Nutri-Score sera plus favorable mais il perd toute sa nature ! Cela n’a pas de sens !», ajoute le directeur de l’IRQUALIM. Il dénonce aussi les incohérences du système : «une paupiette de Veau d’Aveyron lardée de gras, vendue brute, sera moins bien notée au Nutri-Score que si elle est vendue en plat préparé accompagnée de riz par exemple !».
Clairement, les responsables des filières de qualité craignent que les consommateurs se détournent de leurs produits au profit de denrées industrielles dont la recette a peut-être été transformée pour être mieux notées. Soutenus par les Chambres d’agriculture, le monde de l’agroalimentaire, Jean-Louis Cazaubon, président de l’IRQUALIM et Jacques Gravegeal, vice-président, ont adressé une lettre à l’ensemble des députés de l’Occitanie pour leur faire part de leurs inquiétudes face à la mise en place du dispositif sur les produits alimentaires sous Signes Officiels de Qualité et d’Origine (AOC/AOP, IGP, Bio, Label Rouge...) : «6 Français sur 10 déclarent choisir un produit en fonction de son Nutri-Score (Etude relevanC Advertising), c’est une véritable catastrophe qui s’annonce par l’instauration d’un marketing punitif. Les consommateurs risquent de privilégier des produits ultra-transformés qui ont une bonne notation au détriment des produits traditionnels, plus vertueux», résument-ils.   

Lettre aux députés


L’IRQUALIM propose de réserver le Nutri-Score aux produits ultra-transformés et de laisser le consommateur choisir : «Avec tous ces affichages, le consommateur est infantilisé. La base de la nutrition, c’est le plaisir, le patrimoine, l’équilibre, le lien au terroir, le maintien d’une économie locale... Avec ce Nutri-Score, on pénalise les bons élèves qui font le choix de suivre un cahier des charges rigoureux qui répond aux attentes sociétales... Et si en plus, nous sommes privés de promotion, c’est la double peine !», regrettent les membres de l’IRQUALIM. «Plus de 50% du chiffre d’affaires agricole et agroalimentaire de la Région est réalisé par les produits traditionnels, de territoire... Nous ne pouvons pas laisser faire une telle décision qui ne nous correspond pas et qui met clairement en danger nos filières, nos territoires !», dénoncent-ils. «Nos arguments sont valables et nous espérons être entendus et défendus par nos élus de territoire !», ont-ils encouragé.

Eva DZ


Dans notre prochaine édition, des responsables de filières témoigneront de l’impact de ce nouvel affichage sur leurs produits de qualité.

17 juin 2021

OS Race Aubrac : Nouveau nom, nouvelle identité visuelle mais mêmes rôles et missions

La nouvelle identité visuelle de l’OS Race Aubrac.


L’OS Race Aubrac (ex UPRA Aubrac) a changé de nom, s’est créé une nouvelle identité visuelle qu’il vient de dévoiler mais il garde les mêmes missions et services auprès des éleveurs.

L’UPRA Aubrac (Unité Pour la RAce) a été créée en 1996 afin de réunir l’ensemble des organismes intéressés par la sélection, la promotion et la diffusion de la race Aubrac. L’UPRA Aubrac a été reconnue Organisme de Sélection (OS) de la race Aubrac par arrêté ministériel en 2008, renouvelé en 2014. Au 1er novembre 2018, elle a été agréée Organisme de Sélection à l’échelle européenne par le ministère conformément au Règlement Zootechnique Européen.


En 2021, une réflexion a été engagée au sein du conseil d’administration sur l’identité (nom et logo) de la structure ; celle-ci n’ayant pas évolué depuis 1996.
Un groupe de travail de quelques administrateurs a été force de propositions. Leur travail conjoint avec l’agence de communication et un sondage en ligne impliquant l’ensemble des éleveurs adhérents à l’Union Aubrac (Livre Généalogique) a permis au conseil d’administration de valider le nouveau nom : OS Race Aubrac ainsi que la nouvelle identité visuelle.
Cette nouvelle identité a été adoptée en assemblée générale extraordinaire de la structure le 28 mai à Nasbinals.
Ce changement d’identité n’impacte en rien les rôles, missions et services de la structure encadrés par le Règlement Zootechnique Européen. Il s’agissait d’actualiser son identité par rapport au travail de sélection actuel et de projeter ainsi l’OS dans l’avenir de la race Aubrac.


L’OS Race Aubrac définit et met en œuvre le programme de sélection de la race, dont les axes sont en lien direct avec les contraintes économiques de l’environnement de l’éleveur. En sont membres : le Herd-Book / Livre Généalogique (Union Aubrac), l’Entreprise de Sélection, les coopératives de mise en place, les Organisations de Producteurs, le négoce/commerce, les Etablissements de l’Elevage et les filières qualité (SIQO).

17 juin 2021

Union de coopératives BEVIMAC Centre Sud, le souffle d’air de l’Algérie

Pierre Terral, président de l’union de coopératives BEVIMAC (photo d'archive)


Comme l’année dernière en raison du contexte sanitaire, l’Union de coopératives BEVIMAC Centre Sud n’a pu tenir son assemblée générale en présentiel. Son président, Pierre Terral, fait le point sur l’année écoulée.

Comment s’est passée l’année 2020 pour BEVIMAC ?
P. Terral : «L’année a été plutôt satisfaisante car l’activité a été soutenue. BEVIMAC a commercialisé 107 700 têtes, soit une hausse de 1 940 animaux (+1,8%). Le volume d’activité de notre union de coopératives est en progression chaque année.
En revanche, nous avons subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire : notre chiffre d’affaires est en baisse de 5 millions d’euros (-3,8%). La raison principale est la chute des cours du broutard notamment à partir du début de 2ème semestre.

Comment se portent les marchés à l’export ?
P. Terral : En 2020, BEVIMAC a accentué sa conquête de parts de marchés sur les pays tiers et notamment l’Algérie qui représente 50% des parts de marché. Il y a encore 5 ans, ce marché n’existait pas pour nous !
Néanmoins l’année a été compliquée. Nous avons clairement ressenti les conséquences de la crise sanitaire sur l’économie notamment en Italie, qui reste notre principal débouché. Là-bas aussi, les restaurants étaient fermés, les flux touristiques étaient quasi nuls et les consommateurs ont privilégié les achats de viande en GMS, moins chère. Par ailleurs, d’autres pays comme l’Espagne, la Pologne sont venus en Italie concurrencer nos animaux français avec des prix au plus bas en raison de la réduction du marché turc où ils sont bien présents.
De même, l’Algérie a subi une baisse de sa monnaie de l’ordre de 18% en 2020, ce qui a maintenu des prix resserrés et un tassement des cours de façon générale.   

Quelles sont les perspectives pour 2021 ?
P. Terral : A l’heure où les restaurants réouvrent, où les circuits commerciaux reprennent peu à peu, nous espérons une remontée des cours du broutard. Nous avons ressenti une légère embellie sur le mois de mai même si le prix du jeune bovin en Italie n’est pas au niveau espéré. Il est néanmoins difficile de se prononcer sur la conjoncture des prochains mois. Nous espérons tous ne pas subir la même baisse que l’année dernière en début d’été. La visibilité va dépendre de la reprise économique. A ce jour, nous continuons de remplir nos bateaux !

Quelle est la stratégie de Bevimac pour redresser les prix ?
P. Terral : Notre challenge 2021 est de conserver nos parts de marché. BEVIMAC est le premier opérateur qui exporte vers l’Algérie. Et sans cette diversification des débouchés, la chute des cours aurait été encore plus catastrophique en 2020. Retrouver de la valeur pour nos éleveurs, pour nos coopératives passe par la diversification. Nous sommes aussi à l’affût de nouveaux marchés sur le Proche et le Moyen-Orient même si ce n’est pas simple parce qu’il faut pouvoir faire sa place. Se pose aussi la question du poids des animaux. Notre commercial travaille sur l’adéquation de l’offre à la demande du marché. Certains clients sont en attente d’animaux plus légers que nous encourageons via une grille de prix. Si nous voulons garder ces marchés, nous nous devons de nous adapter. Bien sûr, l’Italie reste notre marché prioritaire avec 73% d’animaux exportés. Ce pays est en capacité d’absorber de gros volumes, c’est un marché mature, sûr et BEVIMAC en a besoin. Mais cela ne doit pas nous empêcher d’avoir plusieurs cordes à notre arc pour faire tenir les prix !


Valoriser au mieux les animaux de nos adhérents, conserver nos parts de marchés sur les pays tiers sont nos ambitions pour les années à venir. Tout en continuant de prospecter mais cela prend du temps. Mais ce temps passé n’est pas perdu, nous en avons la preuve aujourd’hui avec l’Algérie, un marché resté solide malgré la dévaluation de sa monnaie. C’est aussi un marché de proximité.
BEVIMAC a su au fil des années consolider sa réputation d’export par bateau, son efficacité dans les réseaux commerciaux, ce qui nécessite de mobiliser des fonds importants. L’union de coopératives reverse la quasi totalité de ce qu’elle gagne aux coopératives adhérentes tout en confortant ses fonds propres pour se positionner sur de nouveaux marchés et pour passer les moments de crise comme celle que nous connaissons».

Recueillis par Eva DZ         

10 juin 2021

Nutri-Score, les labels rouges vent debout contre l’affichage obligatoire

Pierre Cabrit, président de l’IRVA, défend les viandes de qualité. Ici lors d’une visite de sa ferme avec des restaurateurs (photo archives).

Dans nos deux dernières éditions, les filières de qualité exprimaient leurs inquiétudes quant à l’obligation d’affichage du Nutri-Score sur leurs produits respectueux d’un cahier des charges et identifiés par un signe officiel de qualité. Pierre Cabrit, président de l’Interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA) et président de Fil Rouge (fédération interprofessionnelle des viandes label rouge, IGP et AOC), partage lui aussi, ces interrogations quant à l’adaptabilité de ce concept sur les produits sous label.

«Nous ne sommes pas du tout contre le principe d’un Nutri-Score, un indicateur qui a pour vocation de rassurer le consommateur d’un point de vue nutritionnel mais il faut qu’il soit objectif, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui», introduit Pierre Cabrit, président de l’IRVA et de Fil Rouge. Il s’en explique : «Le Nutri-Score actuel ne prend pas en compte la quantité moyenne d’aliments ingérés dans un repas et donc leur équilibre. Le fromage, l’huile affichent d’emblée un mauvais score, or si on les replace dans un contexte alimentaire, leur association avec d’autres produits comme la salade... améliore leur score !».


Il prend aussi l’exemple du vin désormais associé à un message de prévention quant à la quantité consommée : «un à deux verres de vin de temps en temps peut même avoir des effets bénéfiques sur la santé !». Tout est donc une question d’équilibre ! «Je regrette que les consommateurs soient à ce point infantilisés dans le choix de leurs produits et dans la composition de leur menu !».


Un outil trop simpliste


Pierre Cabrit regrette également l’imprécision du Nutri-Score qui ne prend pas en compte les additifs, les conservateurs utilisés dans les produits ou les plats : «un jus de pomme va être mal noté en raison du sucre (naturel) qu’il contient, en revanche un soda light sera mieux noté parce que le sucre a été remplacé par l’asparthame ! L’approche du Nutri-Score est trop simpliste : on met en face de produits ultra-transformés, nos produits qui ont toute leur raison d’exister, de par leur histoire, leur lien au terroir. En trois secondes, on attribue une note à un produit qui est le fruit de savoir-faire, de tradition. Ce n’est pas équitable !».


Le système a été élaboré pour les produits industriels. Pour Pierre Cabrit, «les fabricants se sont mis en phase pour adapter leur recette au Nutri-Score. La valeur nutritionnelle trahit la valeur santé ! Ce qui est en totale contradiction avec la demande plurielle des consommateurs, de plus en plus exigeants. Nos cahiers des charges, eux, vont plus loin en les rassurant sur le bien-être animal, sur l’éthique de production, sur l’environnement... Des notions que nous ne pouvons réduire à une simple note». Il prend l’exemple du Pélardon en Ardêche, ce fromage qui fait la richesse de tout un territoire, sans lui, la dynamique régionale serait réduite à néant.
Comme toutes les autres filières de qualité, le Veau d’Aveyron et du Ségala vit ce paradoxe : «la viande brute est notée A mais une paupiette de veau d’Aveyron en chair pure bardée d’une lamelle de porc est classée C voire D alors que ce gras accompagne simplement la cuisson, on ne le mange pas ! Et une paupiette «standard» composée de gras de porc et accompagnée d’un légume est classée A !». Clairement le consommateur s’y perd, dénonce Pierre Cabrit.


La Fédération interprofessionnelle des viandes label rouge est elle aussi, vent debout contre cette généralisation du Nutri-Score. «Nous ne pourrons pas faire avancer le problème de la qualité de la nutrition de cette façon. Les démarches industrielles ne seront pas durables devant les consommateurs», argumente Pierre Cabrit.


Distorsion de concurrence


La France a légiféré sur le Nutri-Score dont l’affichage était dans un premier temps, facultatif, mais ce n’est pas satisfaisant parce qu’il crée de la distorsion de concurrence, selon les responsables de filières de qualité. Pierre Cabrit propose plusieurs options : soit la France choisit de ne pas imposer ce dispositif pour ne pas créer une distorsion que l’on ne pourra pas maîtriser, soit on perfectionne le Nutri-Score en faisant valoir l’ensemble des attentes des consommateurs et en s’appuyant sur le contrôle des cahiers des charges.
En Occitanie, le débat est maintenant bien lancé, Pierre Cabrit, à travers Fil Rouge, souhaite que l’ensemble des démarches de qualité en France soient sensibilisées à cette menace. «Nous continuerons de maintenir la pression pour prouver que le Nutri-Score n’est pas adapté à nos produits», conclut-il.

Eva DZ

10 juin 2021

Pôle viande Argences en Aubrac, le projet Beauvallet validé

Le PDG de Beauvallet, Bernard Léguille, était venu en mars à Argences en Aubrac, rencontrer les acteurs du territoire et les élus.

C’est une très bonne nouvelle arrivée mardi 8 juin pour la commune d’Argences en Aubrac et au-delà pour le plateau de l’Aubrac ! L’offre de l’entreprise Beauvallet de reprise du site d’abattage et de transformation de produits carnés a été retenue par le Tribunal de commerce de Montpellier.

C’est un ouf de soulagement pour le maire d’Argences en Aubrac et président de la Communauté de communes Aubrac, Carladez et Viadène, Jean Valadier. Depuis sa fermeture en septembre 2020, l’élu local se démène pour trouver une solution de relance pour l’ancien site d’Arcadie. Il avait confié en début d’année ne pas pouvoir se résoudre à l’abandon de ce pôle économique qui employait 160 personnes sur une population de 1 600 habitants sur la commune. «Je suis heureux aujourd’hui de la décision du Tribunal de commerce, c’est un soulagement parce que la procédure a été longue mais c’est aussi une grande satisfaction de voir le travail entrepris en partenariat avec mes collègues élus, le député, la Région Occitanie, le Conseil départemental, aboutir. Ils n’ont jamais douté du bien-fondé de notre démarche», a déclaré Jean Valadier.


Un projet de territoire à forte valeur ajoutée


En mars, le PDG de l’entreprise Beauvallet, Bernard Léguille accompagné de son équipe avait rencontré les acteurs du territoire afin de présenter son projet de reprise. «Lors de ces multiples échanges, nous avons senti les mêmes valeurs nous animer, une envie de défendre un territoire et une volonté commune de créer un modèle vertueux», a rappelé Jean Valadier. «Nous sommes tous motivés pour travailler à la structuration d’une filière élargie à l’ensemble des opérateurs du territoire, créatrice de valeur ajoutée pour les éleveurs et offrant une reconnaissance renforcée auprès des consommateurs». Ce projet offrirait un souffle nouveau pour Argences en Aubrac et tout le territoire : «Nous pourrions mener en parallèle notre politique d’accueil pour aider l’entreprise Beauvallet à trouver des salariés. C’est toute une dynamique territoriale qui est relancée autour de l’emploi, de l’attractivité mais aussi des services», se réjouit Jean Valadier. La Communauté de communes Aubrac Carladez Viadène qui va présider le conseil de surveillance de ce futur pôle viande, joint aussi la formation au projet puisque le Centre de formations de la Chambre de métiers et de l’artisanat serait associé pour la formation des personnes à la transformation de la viande «du boucher au commercial».


Un redémarrage dès octobre


L’entreprise Beauvallet se projette déjà sur une possible réouverture de l’usine en octobre. Elle prévoit un an de travaux et espère une réouverture de l’abattoir en juin 2022. «Nous misons sur un abattoir territorial qui puisse traiter autour de 6 000 tonnes. Pour cela, nous pourrons bénéficier du soutien de plan de relance dont un volet est consacré à la modernisation des outils d’abattage», salue Jean Valadier. «De par son expérience et son savoir-faire, l’entreprise Beauvallet va permettre à notre production identitaire de rayonner auprès des bassins de consommation proches en Aveyron bien sûr mais aussi vers Toulouse, Montpellier, Paris... Et nous l’espérons aussi, à l’export puisque l’entreprise familiale née en 1860 à Limoges, a fait ses preuves sur ce marché à valeur ajoutée», conclut Jean Valadier.


Bernard Léguille, PDG de Beauvallet a lui aussi, réagi suite à la décision du Tribunal de commerce de Montpellier saluant «l’aboutissement d’un travail sérieux conduit de concert entre la Communauté de communes Aubrac Carladez et Viadène, la Région Occitanie et notre entreprise». Il se dit prêt à démarrer l’aventure : «C’est le début d’un projet alliant les compétences de développement d’un territoire rural de montagne conduit par la Communauté de communes, ainsi que les compétences de développement économique de la région et l’économie elle-même représentée par Beauvallet. Cette collaboration va maintenant se concrétiser pour le territoire et les femmes et les hommes qui le font vivre»


De même, la présidente de Région, Carole Delga, a marqué sa satisfaction : «Nos efforts collectifs paient ! Le projet que nous avons proposé avec Jean Valadier, président de la Communauté de communes Aubrac Carladez et Viadène et Bernard Léguille, président de Beauvallet est axé autour de l’excellence et la qualité de la race Aubrac. Il combine à la fois développement économique, emploi  local et alimentation durable et raisonnée. C’est ce que la Région Occitanie défend depuis plusieurs années : la valorisation des produits régionaux, la transmission des savoir-faire et la création d’une  identité régionale commune autour notamment de l’alimentation».

Quelle offre de reprise ?


Le projet de reprise a pour objectif de moderniser l’outil de travail et les équipements tout en conduisant un projet dont les valeurs sont axées sur la qualité et le goût de la race Aubrac, la création de partenariats et de filières durables avec les éleveurs locaux, l’innovation et la traçabilité.
Une SAS immobilière a été créée avec comme actionnaires la Région Occitanie, à travers l’ARIS (agence régionale d’investissement stratégique), et Beauvallet. La Communauté de communes Aubrac Carladez et Viadène assurera la présidence du conseil de surveillance de cette structure. L’exploitation du site sera assurée en propre par Beauvallet.
Via l’ARIS, la Région pourra investir jusqu’à 1 M€ dans la future société de projets.


Eva DZ     

03 juin 2021

Coopérative CELIA André Veyrac : «Sérénité et confiance en l’avenir»

Comme l’année dernière, le contexte sanitaire contraint la coopérative CELIA à tenir ses assemblées générales à huis clos. André Veyrac, président et Hervé Chapelle, directeur général, sont revenus sur l’activité de l’année 2020 si particulière.

C’est avec sérénité que les responsables de CELIA ont fait le point sur leur activité. «La relation de confiance tissée avec nos éleveurs nous encourage à poursuivre nos efforts et à engager de nouveaux projets», explique ainsi le président André Veyrac. De plus en plus d’éleveurs font en effet confiance à CELIA pour commercialiser leur production. «Notre activité est en progression de 4,5% en bovins et 8% en ovins et un peu plus de 2 000 éleveurs ont eu recours à nos services», confirme le directeur général, Hervé Chapelle. Une progression des volumes qui s’explique notamment par l’activité soutenue sur les broutards : «Via notre union de coopératives BEVIMAC en charge de l’export, nous avons fortement développé les échanges avec l’Algérie (+ 1 000 bovins par rapport à 2019 ; soit un broutard sur deux en 2020 destiné à l’Algérie). Nous récoltons les fruits de la stratégie engagée depuis plusieurs années sur les pays tiers», explique satisfait André Veyrac. Et l’attractivité semble se poursuivre en 2021. «Ce débouché vers l’Algérie permet au commerce de bénéficier d’un appel d’air bienvenu alors que les cours n’étaient pas élevés depuis l’été», complète Hervé Chapelle. Sur le 2ème semestre 2020, 60% des Aubrac de CELIA, 15% des Limousins et 10% des croisés ont été expédiés vers l’Algérie. Le travail avec l’Italie, qui reste le principal débouché (65% des broutards) reste très offensif pour maintenir voire gagner de nouvelles places.

Le souffle d’air des pays tiers


Sur le prix des broutards, la baisse des cotations dans le berceau Charolais a entraîné le prix de toutes les races rustiques, dont l’Aubrac, à la baisse. «Nous avons fait le choix, conformément à notre cadre de référence, d’orienter les animaux des adhérents OP vers les marchés les plus rémunérateurs. Ils ont ainsi bénéficié de meilleurs prix d’achat de 13 à 78 euros de plus sur les broutards mâles ou femelles», avance André Veyrac.
Du côté du marché du gras, le prix des veaux s’est maintenu et le poids plus élevé des animaux a permis de compenser la baisse du prix. La conjoncture a en revanche, été plus difficile pour les veaux de plus de 1 an. En gros bovins, une fois de plus, les filières de qualité ont permis aux éleveurs de tirer leur épingle du jeu.
Pour la première fois, CELIA a dépassé les 100 000 ovins commercialisés avec une conjoncture plutôt favorable à la consommation de viande ovine. Le développement doit se poursuivre pour répondre à la demande de la filiale Languedoc Lozère Viande.
De ces activités résulte un chiffre d’affaires qui dépasse les 87 millions d’euros. «La progression d’activité couplée à une bonne maîtrise des charges laisse à nouveau, un résultat net équilibré», se réjouit André Veyrac. «Nous nous devons de maintenir cette performance tout en apportant une juste rémunération à nos éleveurs», poursuit le président qui mise sur la constance.
Cette capacité d’autofinancement permet à la coopérative d’envisager quelques projets dont une nouvelle tranche de travaux sur le centre du Pontet (bâtiment d’élevage et de stockage) et sur le centre de Saint Rémy (agrandissement de la surface de travail). «Les voyants sont au vert. Nous voulons oser collectivement ce que seuls nous ne pourrions pas faire !», affirme André Veyrac.

Des projets d’investissements

Cette dynamique se ressent en effet aussi sur les filiales : avec BEVIMAC d’abord pour l’activité maigre dont l’export pays tiers a généré la majorité du résultat de l’exercice, avec Languedoc Lozère Viande, dont l’activité est en pleine croissance. Une série de travaux ont ainsi été engagés sur Antrenas pour écouler une part toujours plus importante de la production des adhérents de CELIA. Un nouveau bâtiment devrait être fonctionnel d’ici novembre grâce à l’appui des collectivités locales et territoriales. «Languedoc Lozère Viande a su rebondir pendant la crise sanitaire, en développant l’activité de cheville traditionnelle et en profitant de la période estivale pour se faire connaître auprès des consommateurs. Nous disposons d’un très bel outil, dans l’air du temps puisqu’il répond aux attentes d’une production locale, transformée au plus près des consommateurs», explique André Veyrac.
Ces belles perspectives ne doivent pas pour autant cacher les enjeux pour les années à venir. Enjeux dont sont totalement conscients les responsables de la coopérative : «Nous espérons que les prix notamment en maigre, vont remonter parce que les éleveurs sont aussi confrontés à une envolée des charges. Il en va de l’attractivité de notre métier», souligne André Veyrac. «Chacun peut choisir son outil mais sachons garder nos outils performants et efficaces», conclut-il.

Eva DZ  

27 mai 2021

Syndilait Le grand retour du lait de consommation dans les foyers français

A quelques jours de la journée mondiale du lait, le 1er juin, Syndilait, organisation professionnelle regroupant en France la majorité des fabricants de laits de consommation liquides, a annoncé le grand retour du lait dans les foyers français avec une croissance de près de 5% en 2020.

Après plus de 10 ans de repli, le lait fait son retour sur les tables des Français : des achats en progression de 5% en 2020 et de 35% rien que sur le mois d’avril 2020. La crise sanitaire et les périodes de confinement ne sont pas étrangères à cette reprise. «Les Français, coincés chez eux, ont davantage consommé de lait», a avancé Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait. Avec 4 millions de petits-déjeuners en plus consommés en 2020 chaque semaine, c’est le grand retour de ce moment en famille où 70% du lait est consommé. «Le fait que les Français se soient mis aux fourneaux et ont privilégié le fait maison a contribué aussi à cette hausse d’utilisation du lait dans les plats mais aussi dans les pâtisseries pour le goûter... Le lait est partout, dans tous les ménages !», argumente-t-il.


Une bonne nouvelle !


Et les chiffres le confirment : 97 % des foyers français sont acheteurs de lait et près de 82 litres sont achetés par an, par foyer. La valeur est aussi au rendez-vous puisqu’elle a progressé de 5,3% en raison d’une hausse des achats de lait entier, de lait local... Ainsi la part de laits spécifiques UHT (entier, vitaminé, AB...) a augmenté de près de 7%. Là aussi la crise sanitaire a eu son influence, les Français se tournant vers des laits produits localement ou vers des laits qui participent à leur protection immunitaire. La distribution de lait s’est également intensifiée dans les zones défavorisées. «Dans un contexte de plus grande précarisation en raison de la crise, le lait reste un produit de référence», confie le vice-président de Syndilait.  
«Tous ces chiffres sont une bonne nouvelle pour l’ensemble de la filière laitière», a poursuivi Emmanuel Vasseneix. Et son homologue, Olivier Buche de compléter : «Ces résultats sont le fruit de la mobilisation totale des collaborateurs de la filière laitière même pendant la crise sanitaire». Les deux vice-présidents de Syndilait se font forts de préciser que la balance commerciale du lait liquide conditionné en France est excédentaire de 207 millions de litres de lait. «97% du lait collecté en France est d’origine française. Depuis 2015, le lait collecté et conditionné en France porte un logo distinctif qui permet aux consommateurs de réaliser un acte d’achat citoyen, en renvoyant la valeur à l’ensemble de la filière laitière», expliquent-ils. «C’est la garantie d’un soutien à la filière qui représente 57 000 élevages et 24 000 emplois dans les régions».

Le lait doit redevenir un incontournable

Pour Eric Birlouez, ingénieur agronome, sociologue de l’agriculture et de l’alimentation, la mutation de la consommation était déjà en cours depuis quelques années.

«Les consommateurs s’interrogeaient déjà avant la crise sur l’idée du bien manger, d’un produit de qualité... Si le goût, la saveur étaient les priorités au début des années 2000, le bio et le choix du «sans» (sans additif, sans OGM...) résumés dans le lien entre alimentation et santé ont pris le pas en 2020. Nous sommes passés du bon à manger au bon à penser», résume-t-il. L’alimentation est donc un enjeu de société touchant l’environnement, la santé, la nature, l’animal... y compris chez les plus jeunes consommateurs. «Avant la crise déjà, plus de la moitié des Français ont changé leur comportement en faisant attention au gaspillage, en privilégiant le bio, le local, le fait maison, en réduisant les plastiques dans les emballages... Et leurs attentes ont été plus marquées : sécurité sanitaire, praticité, besoin d’informations, naturalité, local, bien-être animal, rémunération des producteurs... sans oublier le goût», explique Eric Birlouez. Il évoque l’émergence d’une «éthique alimentaire» liée à la santé, à la beauté, à la minceur, à la forme, au bien-être... et la volonté de reprendre en main son alimentation.


Des attentes boostées par la crise


«La pandémie a clairement boosté ces attentes», assure Eric Birlouez. Et l’impact a été visible sur les pratiques alimentaires : «on consomme plus de lait parce que c’est un produit qui apporte du réconfort, que l’on partage en famille, autour d’un petit-déjeuner ou dans un gâteau préparé ensemble pour le goûter... Bien sûr l’attrait pour le local et pour l’origine France ont aussi été des éléments favorables pour le lait puisque 97% du lait liquide conditionné en France est d’origine française. On choisit une alimentation plus durable, plus naturelle, plus responsable et le lait y a toute sa place puisqu’il assure une sécurité alimentaire, il apporte plaisir et réconfort, il prend soin de notre santé et est un produit pratique et facile d’accès».
Eric Birlouez a identifié quelques enjeux pour l’avenir du lait : l’importance de restaurer et de conforter l’image d’un aliment sain, essentiel dans l’alimentation des enfants, un aliment porteur de naturalité et de proximité, qui respecte la nature, l’animal et l’éleveur. «Le lait doit être réinstallé comme un incontournable du petit-déjeuner, un ingrédient qui compte dans le fait maison», conclut-il.  


Eva DZ    

29 avril 2021

Assemblée générale de l’APABA : l’agriculture biologique fédère

Mercredi 14 avril, l’APABA tenait son assemblée générale en visio-conférence. Autour des deux co-présidents, Alain Leloup, dont c’était la dernière AG et Gaby Pagès, les équipes ont fait le point sur l’activité de l’association auprès des producteurs bio en Aveyron, une activité soutenue malgré la crise sanitaire.

L’agriculture biologique continue sa progression en Aveyron tant en filière élevage que végétale. L’équipe de techniciens et d’administrateurs de l’APABA met tout en œuvre pour accompagner les producteurs engagés dans le label,  dans la commercialisation, la promotion de leurs produits. Malgré la crise sanitaire, l’activité est restée soutenue en 2020 avec nombre d’actions réalisées dans le domaine de l’alimentation en lien avec de nombreux partenaires (collectivités, restauration collective, lycées, Parcs naturels régionaux...). «Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur une association fédératrice, dont l’action est reconnue par les organismes et institutions, c’est une force de représentativité pour l’agriculture biologique dans le département», ont affirmé les co-présidents Gaby Pagès et Alain Leloup.


Bovin viande : travailler le prix de revient

Au sein du pôle élevage, le travail concerne notamment la filière bovin viande encore en manque de reconnaissance dans la valorisation en AB : 5 500 animaux abattus en AB dans la région face à 250 exploitations AB. Il manque encore des données précises sur le devenir des animaux et leur valorisation, les débouchés... Quand dans le même temps, les opérateurs sont en demande d’animaux bios sur des marchés rémunérateurs sans une répercussion sur le prix payé aux producteurs.
L’APABA mène une étude sur les coûts de production en bovins viande bio : 34% concernent la main d’œuvre, 21% les charges de mécanisation et 9% l’alimentation. Un suivi Obsalim est proposé pour observer avec précision la ration. En lien avec les Chambres d’agriculture départementale et régionale et Interbio, l’APABA à la demande des agriculteurs, a fait émerger la démarche Tendre d’Oc qui permet de valoriser des jeunes bovins en AB. L’offre continue de s’étendre notamment dans les lycées et des contacts sont pris avec les GMS. En parallèle, pour améliorer le prix de revient, l’APABA veut développer des données technico-économiques sur différentes catégories d’animaux comme cela existe à l’échelle nationale en ovins viande. «Nous manquons clairement de références sur nos coûts de production, l’objectif étant que les agriculteurs puissent dégager un revenu de leurs produits labellisés AB sans que le prix soit trop élevé pour les consommateurs», a résumé Arnaud Imbert, co-secrétaire de l’APABA.


Végétal : maraîchage et viticulture


La filière maraîchage AB est incontestablement en plein essor en Aveyron. Le BPREA à l’ADPSA accueille chaque année une dizaine de personnes intéressées par une installation en maraîchage. L’APABA participe dans ce volet formation, à une étude sur la fertilité des sols en lien avec trois fermes supports et les étudiants. En plus de l’appui technique, l’association accompagne également le groupe Dephy qui travaille sur l’utilisation des engrais verts avec 11 maraîchers afin de produire des références, des connaissances en la matière.
L’APABA accompagne aussi les viticulteurs, notamment sur le projet de vin sans intrant avec d’autres départements (Pyrénées Orientales, Aude, Hérault). L’objectif étant de partager les connaissances, les expériences, de se former ensemble aussi.

La bio pour tous


L’APABA œuvre pour rendre la bio accessible à tous. Elle travaille ainsi avec des associations de solidarité et le Conseil départemental autour d’un projet commun : permettre à tous l’accès à une alimentation de qualité. D’autant plus en ce temps de crise où la précarité alimentaire a été multipliée par deux en Aveyron.
Dans le cadre du déploiement de la loi alimentation, l’APABA a été sollicitée par des collectivités notamment, pour intégrer 20% de produits bios dans la restauration collective d’ici janvier 2022. Elle s’est associée à des PAT (pôle alimentaire territorial) notamment avec le PNR des Grands Causses, Rodez Agglomération, Ouest Aveyron Communauté et bientôt le PNR de l’Aubrac, pour mettre en œuvre des actions territoriales d’un programme alimentaire de proximité. Des diagnostics ont été menés dans les cantines pour connaître les modes d’approvisionnement, le suivi des achats de qualité, les pratiques des gestionnaires... Grâce aux divers partenariats menés au sein de ces PAT, une dynamique est née en Aveyron pour développer une offre collective de produits de qualité, dont des produits AB, optimiser la logistique de distribution, promouvoir et sensibiliser les différents publics à une alimentation de proximité... Lors de l’assemblée générale, plusieurs partenaires ont d’ailleurs témoigné de la réussite des PAT.


Bientôt une fête du bio ?

Cette assemblée générale était la dernière de l’un des co-présidents, Alain Leloup. Plusieurs administrateurs ont salué son engagement depuis plusieurs années en faveur du développement de l’agriculture biologique dans le département. Une partie du conseil d’administration a d’ailleurs été renouvelée lors de cette assemblée générale, avec notamment l’arrivée de nouveaux producteurs, eux aussi soucieux de s’engager pour que l’agriculture biologique continue de se développer dans le département. La nouvelle équipe espère notamment pouvoir se retrouver prochainement autour d’une fête du bio, quand le contexte sanitaire le permettra.

Eva DZ
    

15 avril 2021

Assises de la distribution durable en Occitanie : une charte pour promouvoir les produits locaux

Lors de la signature de la charte (photo : Fabien Ferrer - Région Occitanie).


La Région Occitanie Pyrénées Méditerranée s'est engagée le 8 avril, avec 6 enseignes de la grande distribution à former un pack pour valoriser les produits et producteurs régionaux à travers la signature d'une Charte d'engagement pour la grande distribution durable en Occitanie.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Jean-Louis Cazaubon, vice-président en charge de l'agroalimentaire et de la viticulture, ont présenté cette démarche collective en présence des représentants des enseignes (Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, Leclerc et Super U), et des partenaires (Chambre régionale d'agriculture Occitanie, AREA, Coopération Agricole Occitanie, Centre technique Régional de la Consommation d'Occitanie, Interbio, l'Irqualim et Ad'Occ).
«Aujourd'hui, 70% de la consommation se fait dans la moyenne et grande distribution. Et dans le même temps, la crise sanitaire a renforcé le souhait des consommateurs d'aller vers un mode d'approvisionnement plus responsable. Nous devons tout faire pour les y aider et nous en faisons la preuve en jouant collectif avec les enseignes de la grande distribution, les consommateurs et les producteurs», a expliqué Carole Delga. La présidente de la Région entend à travers cette charte, proposer «des solutions concrètes pour démocratiser l'accès à une alimentation saine, locale, de saison, tout en assurant une meilleure rémunération des producteurs locaux».
Cette charte commune a été signée pour une durée de 3 ans. Elle est construite autour de 3 thèmes et déclinée en 10 engagements concrets :
- Accroître d’au moins 10 % par an le nombre de produits et de fournisseurs régionaux référencés dans les magasins (plus de 1 000 producteurs régionaux référencés dans certaines enseignes de la grande distribution aujourd’hui) et augmenter d’au moins 5 % le chiffre d’affaires sur les produits régionaux ;
- Augmenter la visibilité des produits régionaux dans les rayons avec une signalétique spécifique pour l’ensemble des enseignes ;
- Lancer l’opération «Oui aux produits d’Occitanie» cet été dans toutes les enseignes pour mieux faire connaître les produits régionaux ;
- Former des équipes dans les magasins et dans les centrales d’achat ayant une bonne connaissance des produits et des filières de production d’Occitanie ;
- Clarifier pour les producteurs les conditions d’accès à la grande distribution avec la mise en place d’interlocuteurs dédiés, en magasins et en centrale d’achat, et des procédures de référencement adaptées aux TPE et PME ;
- Faciliter la mise en relation des producteurs régionaux avec les acteurs de la grande distribution lors des showrooms organisés par l’agence Ad’Occ ;
- Intégrer dans la démarche les enseignes qui favorisent la signature de contrats pluriannuels pour faciliter un cadre commercial de confiance et l’accès aux petits producteurs à la grande distribution et favoriser la constitution de nouvelles filières régionales ;
- Permettre aux habitants d’Occitanie d’être des consomm’acteurs : développement de l’offre en vrac, mise en valeur des produits de saison, suppression des emballages... ;
- Réduire l’empreinte écologique des magasins : maîtrise des consommations énergétiques, désimperméabilisation et verdissement des parkings, installation de panneaux photovoltaïques, utilisation de véhicules moins polluants (gaz naturel, biométhane, hybride...), etc.
- Renforcer la solidarité alimentaire et la lutte contre le gaspillage alimentaire : développement de circuits de valorisation des invendus notamment en participant à des actions de dons alimentaires, en améliorant l’information des consommateurs.
Un comité de suivi se met en place pour coordonner les actions communes.

Les producteurs qui souhaitent participer à la démarche peuvent contacter l’agence de développement économique Ad’Occ par mail : agroalimentaire@agence-adocc.com ou au 04 99 64 29 21 ou au 04 99 64 29 32.

08 avril 2021

Confédération générale de Roquefort : Sébastien Vignette, nouveau directeur

 

Sébastien Vignette, nouveau directeur de la Confédération générale de Roquefort.

Depuis fin mars, la Confédération générale de Roquefort a retrouvé un nouveau directeur en la personne de Sébastien Vignette.

Arrivé lundi 22 mars, Sébastien Vignette est le nouveau directeur de la Confédération générale de Roquefort. Il revient dans son Occitanie d’origine où il s’est installé à l’adolescence, dans le Lot exactement. Ses premiers jobs il les a eus à Toulouse où il a d’abord enseigné le droit. Puis il a travaillé à la Caisse primaire d’assurance maladie. Il a ensuite rejoint la capitale où il a exercé pendant une dizaine d’années dans l’audit, le conseil et les ressources humaines. Après un an à la Chambre de métiers de Bourges dans le Cher, il revient en Occitanie où il fut pendant 3 ans délégué général du MEDEF 31.

A ce poste, il pilotait la structure, les équipes et les projets et mettait en œuvre la feuille de route édictée par les élus. Pour lui, ce passage au MEDEF n’est pas un tabou, bien au contraire : «J’assume pleinement le fait d’avoir travaillé avec de grandes voire de très grandes entreprises mais nous avons aussi accompagné toutes les entreprises du territoire, c’est-à-dire à 95% des TPE et PME», explique-t-il. «Certes j’ai côtoyé les filiales de grands groupes mais aussi des entreprises de moins de 10 salariés». Il garde cette capacité à faire dialoguer les entreprises entre elles, à être présent aux côtés de tous les entrepreneurs.

Mais, à 48 ans, ce père d’un gar- çon de 8 ans et beau-père de deux grands enfants, a eu envie de revenir aux sources. Normand de naissance et donc grand amateur de fromages, rejoindre la Confédération générale de Roquefort lui offrait la possibilité de «retrouver le goût du produit». «Travailler au service d’un territoire, d’un produit et pas n’importe lequel puisque le Roquefort est la fierté de tout un pays, m’a séduit. Il représente l’excellence de notre agriculture, de notre gastronomie, de notre culture, il fait partie de notre patrimoine», argumente-t-il.

Tour d’horizon des acteurs de la filière

Il en convient, l’agriculture est un milieu qu’il découvre, de même que l’Aveyron. «Depuis mon arrivée, je sens des personnes ouvertes qui attendent que j’apporte un œil neuf pour nourrir le débat commun. Chacun a besoin d’être défendu avec les spécificités qui lui sont propres». Ce challenge, cette envie de découverte motivent Sébastien Vignette dans sa nouvelle mission. En quelques jours, il a déjà rencontré de nombreux acteurs de la filière Roquefort, il s’est rendu sur des exploitations, a échangé avec des fabricants... et bien sûr a fait le tour des équipes de la Confédération qui rassemble autour de 90 personnes ETP. «J’ai rencontré des salariés pleinement engagés dans leur filière, des services bien ancrés sur le terrain (service élevage et service qualité), des producteurs, des fabricants, tous fiers de travailler pour ce noble produit», a résumé Sébastien Vignette, «emballé» et «touché» par ce premier contact. Il poursuit : «J’ai constaté une dynamique collective et je sens que tout le monde est prêt à travailler ensemble».

Sébastien Vignette entend dans un premier temps, continuer son tour d’horizon des acteurs de la filière et des institutionnels du bassin, économiques et politiques, et prendre le temps de se «nourrir de l’histoire du Roquefort». «Je compte bien mettre toute mon énergie au service d’un produit autour de projets structurants». Sans entrer dans le détail, il a tout de même cité deux projets phare : la Fête du Roquefort dont la première édition en 2019 avait été un beau succès et la Maison de Roquefort dans le village de Roquefort sur Soulzon. Mais il n’en dira pas plus pour l’instant, comme sur le débat autour du Bleu de brebis : «encore une fois, j’ai senti aux premiers contacts avec la filière, une envie commune d’avancer ensemble, sereinement autour de la valorisation du Roquefort».

Sûr que ce grand consommateur de fromages, comme il le dit lui- même, va se plaire dans cette région de grande gastronomie : «J’aime la convivialité, le plaisir de partager autour d’une bonne table même si le contexte actuel nous restreint», conclut-il, fier d’appartenir désormais à cette grande famille du roi des fromages !

Eva DZ

08 avril 2021

Pérail : une nouvelle étape vers l’IGP

Nouvelle étape vers l’obtention de l’IGP - Indication géographique protégée - pour le Pérail qui présentait sa demande de reconnaissance au comité national des IGP jeudi 8 avril. Le dossier va de l’avant, une satisfaction pour le président de l’association Pérail, Sébastien Leclercq.

Après l’échec de l’AOP, l’association Pérail a décidé de rebondir pour solliciter une reconnaissance via l’IGP. Pourquoi cette nouvelle démarche ?

S. Leclercq : «Depuis plus de 20 ans, l’association Pérail s’était profondément investie pour obtenir une reconnaissance en AOP, une demande qui n’a pas abouti. Pour autant, l’INAO nous a suggéré de transformer cette demande d’AOP en IGP afin que notre Pérail au lait de brebis puisse bénéficier d’un système de protection. Après un temps d’incompréhension, les membres de l’association ont accepté cette proposition parce que nous sommes convaincus de la nécessaire reconnaissance par l’administration française et européenne de notre mode de production, de fabrication, de notre fromage et de son terroir. Cette protection est essentielle pour que le Pérail ne soit plus fabriqué ail- leurs et avec autre chose que du lait de brebis.

Comment vous êtes-vous organisés pour vous donner toutes les chances de décrocher l’IGP ?

S. Leclercq : En deux ans, nous avons remobilisé l’ensemble des acteurs y compris ceux qui s’étaient épuisés par la longueur de la démarche AOP. Tous adhèrent à l’association Pérail et prennent part à la rédaction du nouveau cahier des charges IGP. Nous avons modifié ensemble les statuts de l’association qui fonctionne depuis un an comme un ODG avec des représentants à la fois des producteurs et des fabricants, qui tous ont une voix. Nous montrons ainsi que notre association a gagné en maturité.

Quels points du cahier des charges avez-vous modifié ?

S. Leclercq : Nous avons adapté quelques points mais le principal concerne l’autonomie alimentaire. 60% de l’alimentation des brebis doit provenir du bassin laitier du Pérail ce qui permet à de nouveaux producteurs de nous rejoindre notamment sur le plateau plus «pauvre» du Larzac. Par ailleurs, nous bénéficions du soutien de l’INAO, nous travaillons main dans la main avec l’antenne régionale d’Aurillac qui nous apporte ses conseils.

Nous avons aussi resserré les liens entre les acteurs de la filière, tous mobilisés pour cette nouvelle page de notre histoire, nous restons dans une dynamique active.

Que va-t-il se passer le 8 avril ?

S. Leclercq : Le conseil permanent des IGP de France va étudier pour la première fois, notre cahier des charges. C’est une date importante car s’il donne suite à notre demande, une commission d’en- quête viendra à notre rencontre, sur le terrain avant l’été. Puis c’est cette commission qui sera chargée de défendre notre demande de reconnaissance en IGP auprès de la com- mission permanente de l’INAO qui vote ensuite l’obtention de l’appellation. Notre dossier avance donc bien, dans le bon sens. Tout cela contribue à maintenir une unité et notre motivation à poursuivre dans cette demande de reconnaissance. Nous avons bon espoir parce que le Pérail le mérite !».

Recueillis par Eva DZ

18 mars 2021

AOP Bleu des Causses : un burger au goût du terroir aveyronnais

Les producteurs venus à la rencontre du public encadrent Sébastien Gaches (avec la casquette), le chef créateur du burger au Bleu des Causses AOP qui a ravi les papilles des gourmets ruthénois.

Mercredi 10 mars, le fromage AOP Bleu des Causses s’est invité au foodbus du restaurant La Prairie installé aux anciens Haras de Rodez. Sublimé par le chef Sébastien Gaches, propriétaire du restaurant Hôtel du Viaur à Ségur, le fromage a pu être dégusté comme ingrédient majeur d’un savoureux burger.

Une petite dizaine de producteurs de lait aveyronnais, impliqués dans la renommée du Bleu des Causses AOP, étaient présents pour échanger avec les clients du foodbus et leur faire découvrir les qualités de ce fromage de terroir, issu du fleuron des fermes laitières aveyronnaises, lozériennes et lotoises. En prime, les éleveurs ont participé aux livraisons à domicile des burgers : une belle surprise pour les heureux clients ruthénois !

Plébiscité par les restaurateurs

Ce partenariat entre producteurs et restaurateurs est à présent une tradition au sein de la filière Bleu des Causses. «Nous avons commencé en 2016 à prendre notre bâton de pèlerin pour démarcher les restaurateurs locaux. Au départ nous avons noué 25 partenariats, nous en sommes maintenant à 55», relate Laurence Nayral de la ferme du Gazenas à Flavin. «Ces collaborations nous permettent non seulement de faire connaître le fromage mais aussi de mettre en avant le territoire et les producteurs».

Avec la crise sanitaire, les agriculteurs et l’ODG Bleu des Causses ont tenu à manifester leur soutien aux restaurateurs, en leur offrant une partie du fromage. «Avec la mise en place des menus à emporter, beaucoup de restaurateurs aveyronnais se sont recentrés sur les produits locaux. C’est une belle démonstration de solidarité territoriale», approuve l’éleveuse.

Un ambassadeur amoureux du terroir

Sébastien Gaches illustre gastronomiquement ce lien territorial. Enfant du pays, il est revenu il y a 8 ans sur sa terre natale du Lévézou afin d’y créer une cuisine conviviale et locale : «mes premiers clients, ce sont mes fournisseurs !». Cet attachement au terroir a été récompensé en 2020 alors que le jeune chef a remporté le coup de cœur du public à la finale du concours national du burger. Sa création, le «black flambadou» est d’ailleurs une succulente composi- tion de produits locaux (tomme de brebis, viande d’Aubrac, lard grillé au flambadou) et un hommage à l’œuvre de Pierre Soulages (pain noir à l’encre de seiche).

Le Bleu des Causses AOP figure sur son plateau de fromages depuis l’ouverture de son restaurant. «Ce fromage possède un excellent rap- port qualité-prix. Il est reconnaissable parmi les autres pâtes persillées car il a son propre caractère. D’ailleurs chaque marque de Bleu des Causses a son propre goût. En plus j’ai découvert que j’avais des producteurs à deux pas de mon restaurant !». Très dynamique sur les réseaux sociaux, Sébastien Gaches est assurément un formidable ambassadeur qui contribue à accroître la popularité de l’AOP.

Bérangère CAREL

18 février 2021

Groupe coopératif Sylva Bois : une très bonne dynamique

 

Eric Lacombe, directeur du groupe coopératif Sylva Bois.

L’activité du groupe coopératif Sylva Bois, implanté dans le sud du Massif central (siège à Rodez), se développe sur quatre métiers : le conseil forestier, le renouvellement et l’entretien des forêts privées, la coupe et la vente de bois, le sciage et la production de plaquettes bois énergie.

Avec ses 1 095 sociétaires, 15 de plus selon la dernière assemblée générale virtuelle du groupe organisée en octobre dernier, Sylva Bois, coopérative présidée par Paul Goudy, poursuit son développement sans faiblir, en dépit du contexte sanitaire. Selon Eric Lacombe, directeur du groupe coopérative, «si le premier confinement a impacté notre activité, le deuxième n’a eu aucun effet. Nous sommes sur une très bonne dynamique. Le bois de construction, de négoce, le marché de la palette sont des secteurs économiques qui fonctionnent très bien. Depuis septembre, notre activité est soutenue».

Cette nouvelle année se poursuit sur la lancée de 2019, dont le bilan a donc été présenté aux adhérents en octobre. Sylva Bois a commercialisé 141 000 m3 de bois rond en 2019, un volume record pour le groupe coopératif. A noter la progression du bois de papeterie résineux et feuillus. Le bois d’œuvre résineux concerne toujours environ la moitié du volume commercialisé. Le bois de chauffage vendu était stable en 2019. En revanche, l’activité plaquettes de chauffage est passée de 17 000 m3 apparent en 2018, à 27 200 m3 apparent en 2019 ! «C’est un secteur en pleine progression en Aveyron avec les nouvelles chaufferies collectives de Saint-Affrique, des pompiers du SDIS à Bel-Air, à Rodez, et du camp militaire du Larzac», détaille Eric Lacombe. «Ce secteur est donc en fort développement lié en effet à la présence de ces nouveaux clients».

Investissements

Autre activité de Sylva Bois, la sylviculture, et un chiffre d’affaires en progression de 20 % sur l’exer- cice 2019. «Ce chiffre a doublé en quatre ans», ajoute Eric Lacombe, «cela signifie que l’on reboise de plus en plus en Aveyron. En 2019, cela a concerné 176 ha, avec le reboisement et les travaux d’entretien». Au niveau du personnel du groupe Sylva Bois, il reste stable avec 43 salariés.

Durant l’année 2019, la coopérative a investi 890 000 euros en divers matériels afin d’améliorer la productivité de ses scieries :

- Bois du Ségala : bâti, écorceuse, manuscopique.

- Bois du Rouergue : déligneuse, chariot élévateur.

- Scierie Palettes Camarès : broyeur, racleur, chargeur.

- Syco : plateforme bois énergie.

A noter que le groupe aveyronnais fait partie du groupement Sylva d’Oc, association qui réunit trois coopératives forestières de la région Occitanie (Cosylva, La forêt privée lozérienne et gardoise…).

D.B.

18 février 2021

63 000 propriétaires forestiers privés en Aveyron

 

La forêt aveyronnaise, c’est 80 % de feuillus et 20 % de résineux. Mais ces 20 % de résineux générent 80 % de la production...

Le Centre régional de la propriété forestière (CRPF) Occitanie-Aveyron, travaille pour un potentiel de 63 000 propriétaires forestiers privés sur un départe- ment couvert par 31 % de surface boisée.

Le CRPF Occitanie est une délégation régionale du CNPF, établis- sement public sous tutelle du minis- tère chargé des forêts. Il a pour mission d’orienter et de développer la gestion des bois, forêts et terrains à boiser des propriétaires privés. Il propose notamment un appui aux structures de regroupement foncier, conseil, formation, intégration de la forêt à la lutte contre l’effet de serre, actions pour la protection de la santé des forêts, encouragement à l’adoption de méthodes de sylviculture conduisant à une gestion durable des forêts, agrément des plans simples de gestion, etc. L’Aveyron compte 63 000 propriétaires forestiers privés, détenteurs d’une parcelle dite forestière à partir d’au moins 10 % de couvert forestier, d’arbres.

Morcellement parcellaire

La forêt aveyronnaise s’étend sur une superficie de 277 000 ha. 85 % constituent de la forêt privée et 15 % de la forêt publique (Etat, Département, communes), gérée alors par l’Office national des forêts (ONF). Selon Stéphane Serieye, technicien au CRPF Occitanie Aveyron, «63 000 propriétaires privés, c’est en effet beaucoup. C’est en réalité un frein à la gestion de ce milieu, à cause du nombre de micro-par- celles, d’un morcellement qui s’accentue au fil des successions patrimoniales».

2 126 propriétaires privés aveyronnais possèdent plus de 25 ha de forêts. Ils doivent disposer de par la loi d’un PSG (Plan Simple de Gestion), mais tous n’en ont pas. Ils sont alors sous régime administratif et doivent faire des demandes à l’administration pour leurs coupes. Il y a seulement 242 PSG en vigueur sur le département. Le PSG rédigé par le propriétaire ou son gestionnaire, analyse la forêt, ses équipements, les enjeux économiques, environnementaux et sociaux. Le PSG est donc obligatoire, imposé par le code fores- tier. Les propriétaires de moins de 25 ha peuvent appliquer un code de bonnes pratiques sylvicoles, ou faire une demande d’autorisation pour faire des coupes.

Une forêt qui souffre des sécheresses

L’évolution climatique impacte la forêt aveyronnaise : «c’est une réalité constatée depuis la sécheresse de 2003», affirme Stéphane Serieye. «Nous sommes dans un département méridional. Conséquences de ces sécheresses, des essences souffrent. Le douglas est ainsi de moins en moins planté, au profit du cèdre ou du pin. En Aveyron, des arbres comme le châtaignier, le hêtre (sur l’Aubrac), souffrent des saisons sèches et chaudes répétées. Certains chênes finissent par disparaître, pour les espèces exigeantes en eau. Face à cela, nous plantons de plus en plus d’essences résistantes à la sécheresse, avec des mélanges, en utilisant des graines issues de régions sèches».

La forêt française, en termes de récolte et production, est en effet composée de 80 % de résineux, des essences qui ne couvrent que 20 % de la forêt aveyronnaise. La forêt aveyronnaise est couverte par 80 % de feuillus, peu utilisés en production. Autre précision, environ 60 % de la forêt départementale est difficile à exploiter à cause de la topo- graphie du territoire, laquelle fait cependant la richesse des remarquables paysages aveyronnais !

D.B.

04 février 2021

Viande de gibier : l’art de la découpe façon bouchère

Les apprentis boucher de la Chambre de métiers de l’Aveyron travaillent sur la découpe du gibier. Aussi, la Fédération départementale des chasseurs de l’Aveyron a fourni 2 carcasses de sangliers aux apprentis avec pour objectif affiché de les mettre en pièces.

Si parmi les élèves, certains chasseurs, avaient déjà taillé dans le sanglier, pour d’autres c’était une première ! «Quand on travaille de la viande de gibier pour la première fois, ce qui saute immédiatement aux yeux, c’est l’absence de gras», explique Antoine Guillaume, professeur de boucherie à la Chambre de métiers. Et de préciser : «C’est la différence majeure qu’il y a avec la viande de porc et cela se ressent jusque dans la manière de faire la découpe. Sur la viande de gibier on travaille davantage en découpe bouchère. C’est différent de la découpe charcutière car tous les morceaux sont destinés à l’étalage, à la vitrine, comme sur du bovin ou de l’ovin, il faut que ce soit parfait, le travail doit être irréprochable...». Appliqués et minutieux les élèves de la Chambre des métiers ont entrepris de transformer les sangliers en tournedos, en paupiettes et en rôtis.

28 janvier 2021

A.G. FDSEA à Moyrazès : l’Aveyron dans les assiettes de la RHD

 

50% de produits de qualité et locaux en restauration hors domicile à partir de 2022 : la FDSEA veut saisir la balle au bond de la loi Alimentation pour retrouver de la valeur ajoutée dans l’acte de production. En réunissant des responsables de cantines, des élus des collectivités, des associations de producteurs lors de son assemblée générale, elle entendait donner un coup de pouce à ces nouveaux débouchés pour les produits de proximité.

Le travail est encore long avant de concrétiser un partenariat durable et solide entre les producteurs et les acteurs de la restauration hors domicile mais les initiatives fleurissent dans le département et la volonté semble partagée entre tous pour travailler ensemble sur ce projet collectif : offrir une alimentation de qualité aux résidents des EHPAD, des hôpitaux, aux enfants des écoles, des collèges, des lycées... tout en rémunérant les producteurs.

Conseil départemental : «Prêt à accompagner l’ingénierie»

Jean-François Galliard, président du Conseil départemental était accompagné de M. Gro, en charge des groupements de commandes pour les cantines et de la plateforme Agrilocal.

«L’agriculture est l’un des piliers de notre maison Aveyron et le Département est un compagnon de route de la Chambre d’agriculture dans la promotion de nos produits. C’est ainsi que nous avons mis en place l’Aveyron dans l’assiette dans les collèges depuis 2008, les groupements de commandes auprès des pro- ducteurs et filières depuis 2012, la plateforme Agrilo- cal et les Projets d’alimentation territoriaux en 2018, monproducteuraveyron.fr en 2020 et cette année, le Département se doit d’être là pour travailler sur votre projet de manger mieux avec les produits locaux en restauration hors domicile. Parce que nous tenons à la valeur ajoutée de notre agriculture», a introduit Jean-François Galliard. Il estime qu’il y a encore la place de créer de nouveaux Plans Alimentaires Territoriaux (PAT) au nombre de 4 pour l’heure dans le département.

«Le Département veut vous accompagner dans l’ingénierie de ces projets, en vue de donner à nos enfants des produits de qualité tout en sauvegardant l’agriculture aveyronnaise». De même sur la plateforme Agrilocal qui met en relation producteurs et acheteurs, le potentiel de développement est important selon le président du Conseil départemental. «147 producteurs et 55 acheteurs (dont une large majorité sont des collèges) y sont présents à ce jour, nous avons de la marge !», encourage-t-il. Tout comme sur le site monproducteuraveyron.fr qui rassemble actuellement 133 producteurs fermiers du département. «Nous avons mis en place un groupe de travail avec la profession agricole, notamment la FDSEA, pour que l’Aveyron soit une nouvelle fois un produit d’excellence en matière d’approvisionnement local dans nos cantines».

Le rôle d’Agrilocal devrait être renforcé par les groupements de commandes qui donnent les moyens aux cantines de s’approvisionner en produits frais, laitiers et en viande, dans le département. «Plus il y aura de monde sur nos plateformes tant du côté des producteurs que des acheteurs, plus la mise en relation puis la logistique seront facilitées», a encouragé M. Gros. «La communication doit s’intensifier autour de ces outils pour encore faire mieux».

31 décembre 2020

Laëtitia Bru : responsable Appro et qualité du lait des Fromageries Papillon

- Quelle est votre mission ?

«Avec l’aide de mes 2 collaborateurs, Nicolas Roques et Sébastien Gacon, nous gérons les relations avec les 129 éleveurs de brebis laitières qui confient leur lait à nos fromageries. Nous avons la responsabilité d’assurer :

• la logistique et l’organisation de la collecte de ce lait : elle est marquée par une forte saisonnalité liée à la période de fabrication du Roquefort qui s’étend habi- tuellement de novembre à juin.

• le paiement des éleveurs : dans le respect du contrat négocié avec l’Organisation de Producteurs

• l’approvisionnement de nos laiteries ainsi que la gestion des excédents de lait : ce travail demande d’avoir une vision anticipée, plusieurs mois à l’avance, de la gestion des flux laitiers. Cette prévision est ensuite revue régulièrement.

• la qualité du lait : nous veillons à collecter du lait selon le cahier des charges Roquefort AOP et à garantir un lait cru de qualité optimale pour les fabrications de fromages.

- Quel est votre parcours ?

Issue d’une famille d’éleveur, j’ai toujours évolué dans ce milieu, et donc orienté mes études en ce sens. Diplômée fin 1999 de l’ENITA de Clermont Ferrand, j’ai rapidement intégré l’équipe Papillon au départ pour suivre quotidiennement la qualité du lait entrant et aider les éleveurs à la maîtriser. Ensuite, en lien avec l’augmentation des exigences clients (notamment à l’export), nous avons été amenés à renforcer le service Approvisionnement et Qualité Lait. Parallèlement, plutôt qu’un système correctif comme il existait à l’époque, nous avons mis en place une gestion préventive et globale de la qualité. C’est à ce moment-là que l’on m’a confié la responsabilité de ce service.

- Votre métier a-t-il évolué ?

Bien sûr. En 20 ans, les connaissances en matière de bactéries pathogènes ont beaucoup évolué. Nous les identifions mieux et donc les combattons mieux. De plus, la qualité du Roquefort et donc du lait cru est une priorité absolue. Nous mettons tout en œuvre (humainement, techniquement et économiquement) pour garantir la maîtrise du lait cru. Les ana- lyses permettent de nous assurer que le lait a été produit dans le respect des bonnes pratiques d’élevage.

C’est pourquoi nous nous intéressons aussi à l’environnement dans lequel les brebis évoluent. Nous travaillons main dans la main avec les techniciens du service qualité de la Confédération pour effectuer des visites d’hygiène dans les fermes, pour suivre la qualité de l’eau,... Nous nous assurons aussi de la prise en compte du bien-être en élevage, en participant à des groupes de travail, avec la Confédération et France Brebis Laitière notamment».

31 décembre 2020

Bernard Roques : maître affineur chez Société des caves

Bernard Roques (photo) est un dompteur de fleurines. Il connaît comme nul autre le tempérament de chacune de ces fissures qui apportent aux caves les souffles d’air naturel nécessaires au bon affinage du Roquefort.

Sur les 10 000 m2 et les 13 niveaux du site sur lequel il travaille, on compte 7 caves avec chacune, au minimum, une fleurine soit, au total, 21 petites failles issues de l’effondrement des falaises qui permettent une régulation thermique et hygrométrique des lieux. Elles ont toutes leur personnalité et réagissent différemment aux températures et au temps extérieurs. À Bernard d’anticiper leurs réactions selon la météo pour garantir un affinage optimal.

Bernard officie dans ce véritable labyrinthe depuis le 1er mars 1995. Après avoir été ouvrier de cave et être passé par le centre de recherche Société, il a été formé par l’icône de la maison : Maurice Astruc, maître affineur aux superbes moustaches, également vedette de nombreuses publicités de l’entreprise. C’est Maurice qui a initié Bernard aux secrets des fleurines. «C’était une transmission 100 % orale, décrit Bernard. À l’époque personne n’avait rien écrit sur ces techniques. Pour ne pas perdre ce savoir-faire, je prends soin, désormais, quotidiennement, de tout consigner sur mon ordinateur». Bernard qui a succédé à Maurice en 1999 est donc aussi, en quelque sorte, une partie de la mémoire de l’art de l’affinage du Roquefort. Il est celui par qui la magie arrive et qui va permettre à un caillé blanc, perforé, de devenir un Roquefort.

«Quand les pains sortent de la laiterie et arrivent chez nous, ils ont 7 à 9 jours. On va les placer dans l’une de nos caves en fonction du résultat que l’on souhaite obtenir car chacune, du fait de sa structure et de ses fleurines, agit différemment sur le fromage ou plus précisément sur le Penicillium roqueforti. Il y a plusieurs types de Penicillium roqueforti qui permettent d’obtenir des nuances dans les différents Roqueforts et cela joue dans le choix de la cave», explique-t-il.

Les fromages passeront entre 14 et 25 jours en cave. Pendant toute cette période, c’est un jeu constant d’ouverture et de fermeture des fleurines pour maîtriser les températures et faire en sorte que le Penicillium roqueforti travaille bien.

L’objectif ? Obtenir un fromage bleu-vert mais qui n’a encore ni son goût ni sa texture définitive. Pour devenir un Roquefort, il doit, en effet, quitter la cave. «Avant de le transférer, le fromage subit une étape de pliage : soit un emballage spécifique pour la phase de maturation. Le fromage est alors prêt à passer en salle de maturation maintenue à une température située entre -5 et 4 ° et cela pour une durée allant de deux mois à un an. Le ralentissement de la maturation permis par cette atmosphère très fraîche, va forger la texture et le goût», détaille Bernard. Quand il regarde en arrière, ce fils de producteur de lait de 55 ans est fier. Il cultive sa passion pour son métier rare et la transmet aujourd’hui aux jeunes de plus en plus nombreux à s’y intéresser.

Son diplôme de technicien agricole en poche, il voulait pourtant travailler dans la nature... Son frère ayant repris la ferme familiale, il a dû emprunter le chemin de la ville. Mais à Roquefort-sur-Soulzon, il a tout de même réalisé son rêve : «Avec leurs fleurines qui nous lient au temps extérieur, leurs champignons qui se développent... les caves, sont un symbole de la nature et du vivant».

24 décembre 2020

Comptes de l’agriculture : encore une mauvaise année

L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié, le 16 décembre, les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture pour l’année 2020 ainsi que les résultats RICA (Réseau d’in- formation comptable agricole) de l’année 2019. La production totale diminuerait de 2,1 %, celle des céréales de 12,1 %. Le résultat net des agriculteurs chuterait de près de 12 %.

Pour Noël, le menu risque de se résumer à une «soupe à la grimace» pour de nombreux agriculteurs. Surtout après la publication, le 16 décembre, des comptes de l’agriculture qui soulignent que «la production agricole chute en valeur de 2,1 %». Bien que la crise sanitaire ait globalement moins touché l’agriculture que les autres activités économiques, «l’impact sur les conditions de production des filières est bien réel», note l’INSEE, expliquant que «la situation sanitaire en cette fin d’année pourrait accentuer cette baisse». L’Institut détaille ses chiffres et pointe une «forte baisse du volume des céréales», : -26,4 % pour le blé tendre, -23,5 % pour l’orge et -17,1 % pour le blé dur. La cause est connue : les conditions climatiques défavorables avec un hiver doux et pluvieux et un été sec avec de nombreux coups de chaleur.

L’INSEE confirme également la chute des betteraves industrielles (-24,8 % «sous l’effet des conditions climatiques (...) et du virus de la jaunisse». Quelques cultures parviennent à limiter la casse comme les pommes de terre (+6 %), les légumes (+2,2 %) et les oléagineux (+1,9 %). Les productions animales parviennent à main- tenir leur niveau de 2019 (+0,4 %) avec des résultats contrastés. L’Institut note un fléchissement pour les volailles (-1,7 %) et un recul plus marqué pour les veaux. Il pointe une stabilité chez les gros bovins, légère augmentation chez les porcins (+0,8 %), les ovins-caprins (+0,9 %) et le lait (+1 %) une hausse plus importante pour les œufs (+6,4 %).

«Pas de souveraineté sans revenus»

La logique conséquence de cette année morose est un recul de la valeur ajoutée brute de la branche agricole (-5,4 %) «du fait de la baisse de la production au prix de base (-2,0 %)», précise la note de l’INSEE. «En termes réels, elle se réduirait de 6,5 %, après une baisse de 4,3 % en 2019». Mais d’après les calculs de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA), le résultat net de la branche agricole par actif non salarié serait ainsi de - 11,8 %. C’est la deuxième année de baisse que le secteur agricole connaît. Les chiffres 2019 affichaient aussi une baisse de 2 % en raison du recul des productions végétales et viticoles.

Commentant la publication de ces résultats, la FNSEA juge «primordial de donner aux agriculteurs les moyens d'être compétitifs pour relever le défi de la souveraineté alimentaire sur le long terme». «Pas de souveraineté alimentaire sans revenus pour les agriculteurs !», martèle le syndicat agricole qui appelle «à une accélération du mouvement de remise en compétitivité de l'agriculture française», notamment à travers le plan de relance et la baisse des charges. «Il faut donner des perspectives aux nouvelles générations qui viennent de s'installer ou qui envisagent de rejoindre le secteur agricole», conclut la FNSEA.

17 décembre 2020

Partenariat Association Pérail-Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées : en avant le Pérail

Crédit photo : Association Pérail.

L’Association Pérail et la caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel Nord Midi-Pyrénées ont signé une convention de partenariat début novembre. Cette convention est destinée à asseoir le fonctionnement de l’association et de ses membres (une vingtaine de fromageries regroupant 1 000 éleveurs) afin de mener des actions sur son territoire pour que la filière Pérail se développe.

Benoît Quintard, premier vice-président au Crédit Agricole, s’est ému de «cette entente inscrite sur une durée de trois ans, qui valorise, au-delà de la filière, toute une histoire et un territoire !» Il ajoute que «voir une filière se structurer et se projeter sur le long terme est une réelle plus-value économique qui aura de belles répercussions sur le plan national».

De son côté, Sébastien Leclercq, président de l’association et directeur des établissements Papillon, indique : «Nous avons présenté nos enjeux à ce partenaire qui a été sensible à nos souhaits de développement et à notre demande de reconnaissance de signe de qualité IGP Pérail. Le Crédit Agricole a donc joué son rôle d’investisseur jusqu’aux acteurs de l’agroalimentaire et cela montre que le Pérail va apporter de la valeur ajoutée dans le monde agricole».

Pierre Gaillac, vice-président de l’association Pérail et berger sur la commune de La Loubière en Aveyron, souhaite apporter son témoignage sur ce sujet : «Le Crédit Agricole reste fidèle aux paysans et surtout aux produits de qualité issus des territoires et de notre savoir-faire. C’est pour l’avenir entier de nos enfants et la reconnaissance de notre travail que, collectivement, nous nous investissons dans ce délicieux fromage».

Au-delà d’une participation à la campagne de communication que lancera l’association fin décembre plusieurs actions seront envisagées au cours des années à venir, actions mobilisant à la fois les idées et les ressources de chacun des partenaires.

L’Association Pérail a également reçu le soutien des départements de l’Aveyron, de la Lozère et de la Région Occitanie. Le champ des possibles est ouvert maintenant !

Le Pérail en chiffres

La région Occitanie est leader dans l’élevage de la brebis pour la production du lait. Elle totalise 75 % de la production de lait de brebis en France.

Le Pérail est un fromage qui a ses racines en Occitanie et qui a toute sa place dans cette tradition. Cette filière d’élevage de brebis et de fabrication de fromages emploie 4 000 personnes en Occitanie et 10 % sont dédiés à la filière Pérail.

La présence de la brebis dans le territoire assure également un rôle environnemental, elle parcourt les causses, les pâtures, entretient les paysages et la biodiversité et préserve ainsi cette zone montagneuse de l’érosion et de l’incendie.

La production de Pérail représente aujourd’hui 1 150 tonnes. C’est près de 10 millions de Pérail consommés par an. Les fromages au lait de brebis ont le vent en poupe, 44 % des Français mangent au moins une fois par semaine des produits au lait de brebis.

Le Pérail a donc un avenir certain et son développement participe à l’activité économique du territoire. Il a également une forte présence à l’international, 17 % de la production est exportée.

La France est le 1er consommateur de fromages dans le monde et les produits laitiers sont les aliments préférés des Français, à égalité avec les fruits et les légumes.

La filière Pérail rassemble 600 hommes et femmes passionnés, dont 200 salariés dans les fromageries. C’est une filière qui recrute dans les fromageries mais aussi dans les fermes.

10 décembre 2020

Filière maraîchère bio : installations et débouchés

Le rythme des installations reste soutenu en filière maraîchère bio, avec de nombreux projets portés par des personnes qui ne sont pas originaires d’Aveyron et des reconversions professionnelles.

Ces projets sont parfois collectifs et avec des ateliers autres que le maraîchage. Une des difficultés principales pour les personnes qui s’installent est de trouver un circuit de commercialisation, surtout dans les secteurs qui sont déjà très bien pourvus en maraîchers (l’ouest, le sud et le nord du département). Alors que les débouchés historiques (marchés, paniers, vente à la ferme) pâtissent depuis un certain temps d’un excès d’offre par rapport à la demande, les personnes qui s’ins- tallent s’orientent de plus en plus vers des circuits en «demi-gros» (c’est-à-dire des acheteurs qui sont des entreprises).

Malgré des avancées dans la possibilité de fournir le marché du demi-gros, avec notamment la création du groupement de maraîchers Jardin Bio d’Aveyron, l’accès des maraîchers à ces débouchés n’est pas aisé. Ce sont des débouchés qui demandent une certaine technicité et rigueur. D’autre part, les clients potentiels (restauration hors domicile) n’ont pas l’habitude de travailler avec des maraîchers et doivent faire preuve d’adaptation dans leurs habitudes de commandes.

L’APABA a, depuis plusieurs années, entamé un travail de facilitation pour que le demi-gros puisse être un débouché intéressant pour les maraîchers aveyronnais. Signe positif, dans le sud-Aveyron, les magasins Biocoop soutiennent les maraîchers qui sont dans une démarche collective, si bien que la demande en légumes excède l’offre pour l’instant. Il y a donc de la place pour de nouveaux maraîchers dans ce secteur. Il y a des maraîchers pionniers qui se «frottent» aux circuits longs, mais pour l’instant, ce n’est pas un débouché envisagé pour une écrasante majorité des maraîchers du département.

Quelques chiffres-clés

Aujourd’hui, il y a environ 150 maraîchères et maraîchers prati- quant la bio en Aveyron (chiffre à prendre avec précaution car il n’y a pas de base de données fiable à ce sujet). Généralement ce sont des structures qui ont 1 ha de SAU ou moins. Le maraîchage a la particularité de permettre de dégager du chiffre d’affaires sur peu de sur- face. On peut trouver des fermes de moins de 4 000 m2 permettant de dégager l’équivalent d’un SMIC pour le ou la paysanne.

Défis pour l’avenir

Le réchauffement climatique est un enjeu majeur pour la filière maraîchère. Ses effets sont déjà ressentis par les producteurs et productrices. On peut citer le problème des températures extrêmes, que ce soit pour les cultures de plein champ ou sous serre (surtout si celles-ci ne sont pas blanchies). Ou encore l’assèchement des sols, qui requiert des changements de pratiques en terme d’irrigation, voire la mise en place de mesures pour limiter l’évaporation (paillages et mulchs). Les dérèglements climatiques font également que la pression des ravageurs change radicalement d’une année à l’autre. En 2019, la pression en punaises était très forte alors qu’en 2020 nettement moins. Par contre, on parle énormément des campagnols.

Florian Denard et Nathalie Raitière (APABA)

03 décembre 2020

Veau d’Aveyron et du Ségala : en cuisine avec Nicole Fagegaltier

L’IRVA poursuit la promotion du livre qu’elle vient d’éditer «Veau d’Aveyron et du Ségala, la passion d’un veau rosé, le goût de l’excellence» (1) avec la participation de 29 grands chefs de renom d’Aveyron et d’ailleurs, dont les parrain et marraine, Sébastien Bras et Nicole Fagegaltier (notre photo). La chef étoilée de Belcastel a partagé un atelier cuisine avec des blogueurs culinaires la semaine dernière autour d’une recette de Veau d’Aveyron et du Ségala.

Côte de veau d’Aveyron et du Ségala jus à l’huile de noix, panais gratiné au Rodez, feuilles de mâche : c’est la recette que proposait de cuisiner la chef étoilée Nicole Fagegaltier, vendredi 27 novembre. Quatre blogueurs culinaires en France ont relevé le défi avec brio ! Un atelier cuisine à distance, en visio en raison du contexte sanitaire. Les participants et Nicole Fagegaltier ont cuisiné en direct depuis chez eux, pendant une bonne heure, échangeant leurs petites astuces et surtout quelques bons conseils pour faire griller la côte de Veau d’Aveyron et du Ségala comme il se doit : rosé à cœur !

Après une petite introduction avec Eric Nadal, éleveur de Veau d’Aveyron et du Ségala en direct sur sa ferme de l’ouest Aveyron, Nicole Fagegaltier a partagé elle aussi sa passion pour ce produit d’excellence, régulièrement à la carte de son restaurant Le Vieux Pont à Belcastel. «Le Veau d’Aveyron et du Ségala est inscrit dans mon histoire familiale. Mon grand- père puis mon père élevaient leurs veaux suivant le savoir-faire ancestral repris par le cahier des charges du label rouge et de l’IGP actuels. J’ai à cœur de défendre ce produit issu de la tradition familiale et de mon territoire. Un produit qui mérite d’être connu et reconnu». Et quoi de mieux que de cuisiner en direct avec une chef étoilée pour révéler toutes les qualités du Veau d’Aveyron et du Ségala.

«Sa couleur rosée est la preuve que le veau a eu le temps de gran- dir auprès de sa mère en têtant le lait matin et soir, qu’il a eu le temps de mûrir . C’est ce savoir-faire des éleveurs depuis des générations qui donne tout ce goût au Veau d’Aveyron et du Ségala», a témoigné Nicole Fagegaltier.

Un témoignage et une expérience unique qui ont convaincu les blogueurs culinaires de promouvoir le Veau d’Aveyron et du Ségala dans leurs prochaines recettes !

Eva DZ

(1) Disponible depuis le 5 novembre, le livre «Veau d’Aveyron et du Ségala, la passion d’un veau rosé, le goût de l’excellence» est en vente sur le site internet de l’IRVA au prix de 30 euros. Rendez-vous sur : http://www. veau-aveyron.fr/

05 novembre 2020

Gibier : l’art de la découpe façon bouchère


C’était une première ! La Fédération départementale des chasseurs de l’Aveyron a organisé avec Antoine Guillaume une formation de découpe de viande de gibier façon bouchère et pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître !

Antoine Guillaume, en fin pédagogue a remporté tous les suffrages et tous les présents ont eu à cœur de souligner la qualité de la formation dispensée. Comme le précise Martial Lavastrou, à l’origine de ce partenariat : «Notre volonté est de proposer aux chasseurs d’apprendre l’art de la découpe de la viande en s’appuyant sur le savoir-faire d’un boucher professionnel».

La formation n’est pas un simple cours magistral, les participants ont pu mettre la main à la pâte et participer aux différentes étapes afin de découper un sanglier entier en pièces. De la découpe naît la cuisson. Et comme l’a expliqué Antoine : «On doit envisager les morceaux en fonction de ce que l’on veut en faire plus tard et de comment on souhaite les cuisiner par la suite. La découpe doit faire sens».

Bien évidemment après l’effort, le réconfort ! Antoine n’était pas venu seul à la Gachoune. Il avait pris soin de prendre dans ses bagages, le cuisinier Henri Paulhe lequel derrière ses fourneaux a traduit les morceaux d’Antoine en une partition culinaire pour le plus grand bonheur des papilles des participants.

Pour une première, ce fut un succès total. Le bouche-à-oreille fera très certainement le reste et il faudra sûrement s’inscrire longtemps à l’avance pour participer à la session 2021 !

05 novembre 2020

Bœuf Fermier Aubrac : une marque en plein essor avec de nouveaux défis

 

L’assemblée générale de l’association Bœuf Fermier Aubrac s’est tenue devant un parterre d’éleveurs et de partenaires.

L’association Bœuf Fermier Aubrac (BFA), propriétaire de la marque éponyme et organisme de gestion pour le Label Rouge associé, a organisé son assemblée générale jeudi 29 octobre à Saint Rémy de Montpeyroux. A l’ordre du jour : bilan de la campagne écoulée et perspectives d’avenir.

Comme à l’accoutumée, l’assem- blée générale de l’association BFA, présidée par Patrick Mouliade, a permis de présenter le bilan de la campagne écoulée, soit une période allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. En premier lieu, le nombre d’adhérents continue sa progres- sion, avec 11 nouveaux éleveurs, et atteint les 560, dont 400 livreurs sur la période concernée. Ces adhérents proviennent d’un territoire de plus en plus vaste, bien au-delà du plateau de l’Aubrac. Ainsi la démarche a conquis des éleveurs de 6 départements au total dans les régions Occitanie et Auvergne Rhône-Alpes. Ils sont regroupés dans 5 organisations de produc- teurs, la moitié chez Célia, mais aussi au sein d’Unicor, d’ELVEA Nord Midi-Pyrénées Lozère et Sud Massif Central, ainsi que chez Les Eleveurs du Pays Vert (groupe Altitude).

Une commercialisation en expansion

Le volume augmente, lui aussi, de 3,7 % avec 2 633 animaux abattus (+ 3,7%), dont 2 201 labellisés produisant 612 tonnes de viande com- mercialisées en Label Rouge BFA, soit +0,6 %. Cette progression est remarquable dans un contexte de diminution de la consommation de viande et un marché perturbé par la crise sanitaire.

Le profil des animaux BFA reste constant. Les âges d’abattage varient entre 3 ans et demi et 10 ans. La moyenne pondérée des âges arrêtée à 5 ans et 8 mois est stable par rapport aux années précédentes. Le classement des carcasses évo- lue peu. Il oscille entre U+ et R-, avec une répartition majoritaire entre R+ et R=. Le poids moyen est de 409,5 kg, la majorité des carcasses étant dans la tranche de 400 à 480 kg, ce qui correspond le plus à la demande des clients et au standard de la race Aubrac. 77 % des carcasses pèsent plus de 370 kg, ce qui rapporte aux éleveurs une majoration de 10 à 20 centimes d’euros.

A ce propos, le prix moyen observé lors de la dernière campagne est de 4,58 € par kilo carcasse. Il accuse une légère diminution de 2%, liée à la baisse générale des cotations. Patrick Mouliade précise que «depuis 2013, BF A maintient un différentiel de 61 cen- times avec la cotation grand Sud. C’est l’excellence de nos animaux qui permet de maintenir le prix. Nous devons rester attentifs sur la sélection des bêtes qui entrent dans le Label et vigilants lors de la dernière phase d’engraissement, en évitant surtout des traitements qui pourraient laisser des traces sur les carcasses».

Le Label Rouge exige des évolutions

Le reste de la réunion a été consacré aux discussions concernant les évolutions liées à l’appartenance de la marque BFA au Label Rouge. L’association, née en 1996, a en effet obtenu le précieux label en 1999. Ainsi BFA répond à deux cahiers des charges. L’un spécifique garantissant la transhumance et le mode de production, l’autre commun à tous les Labels Rouges gros bovins. Ce dernier a été modi- fié en août 2020, ce qui impacte tous les élevages BFA. Entre autres critères, le bien-être animal y tient une place plus importante. La certification BoviWell sera ainsi obligatoire pour tous les élevages en Labels Rouges d’ici un à deux ans. Au niveau alimentaire, les OGM et les aliments à base d’huile de palme ou dérivés sont proscrits.

Enfin, ce qui risque sans doute de perturber le plus la filière, est l’obligation par la loi EGalim pour tous les Labels Rouges de mettre en place la contractualisation entre les éleveurs et les opérateurs, basée sur un engagement de prix et de volume.

Pour Patrick Mouliade, «cette nouvelle organisation risque d’induire des disparités de prix chez nos éleveurs». En effet, jusqu’à présent le prix des animaux labellisables est basé sur une grille commune à tous les opérateurs. «L’ODG gardera son rôle de médiation mais ne sera pas signataire des contrats. Par conséquent nous travaillerons, comme toujours, en confiance avec nos partenaires pour un maximum d’harmonisation des contrats afin de garantir une rémunération équitable de tous les acteurs de la filière, dont bien sûr les éleveurs. Nous souhaitons aussi maintenir la meilleure valorisation sur l’en- semble de la carcasse. L’association conservera la gestion et le suivi des plannings de sortie des animaux, ainsi que la caisse de régulation».

En réponse à ces incertitudes, Emilien Singla, vice-président de l’association, tient à assurer à l’assemblée que «tout sera fait pour conserver l’unité qui fait le fonde- ment de la démarche BFA».

Bérangère CAREL

22 octobre 2020

Blé bio : une filière en construction

Jérôme Puel, le porteur du projet.

Jérôme Puel, gérant de la Minoterie de la Vallée du Céor, veut mettre en place une nouvelle filière de blé bio en Aveyron avec des agriculteurs. Une réunion d’information est programmée à Salmiech, lundi 2 novembre, à 14 heures, avec également la Chambre d’agriculture et l’association OCEBIO.

La Minoterie de la V allée du Céor, à Salmiech, est une entreprise gérée par Jérôme Puel, descendant d’une famille de meuniers. «Nous employons 3,5 salariés, dont mon épouse, secrétaire, et cherchons par ailleurs un responsable de production !», lance le gérant. Son secteur d’activité est l’achat de blés panifiables auprès des céréaliers ou organismes stockeurs pour la transformation en farine, dont celles commercialisées pour les marques Fabriqué en Aveyron (filière Régalou), ou Sud de France. «Le tiers de notre production concerne désormais le blé bio, alors que nous étions à zéro en 2015», indique Jérôme Puel. «Sur ce tiers, les trois-quarts proviennent du Gers, premier département céréalier bio de France».

Potentiel aveyronnais

Pour lui, il y a du potentiel en Aveyron pour structurer une filière de blé bio, c’est pour cela qu’il a pris l’initiative de lancer l’idée de créer une association ou une coopérative à cet effet : «notre projet est de fédérer des agriculteurs aveyronnais bio produisant du blé, ou qui veulent en cultiver. Puis de collecter cette production de blé AB sur notre site de Salmiech, pour la nettoyer, la sélectionner, afin d’avoir un produit homogène panifiable bio à proposer aux boulangers du département, et d’ailleurs, mais aussi aux GMS, ou à l’industrie».

Pour Jérôme Puel, c’est le bon moment de se lancer dans ce projet avec une réflexion collective : «nous avons en face de nous un marché du blé bio exponentiel. Il y a aussi une volonté politique nationale de développer plus encore cette filière, à travers le plan de relance gouvernemental et une politique d’accompagnement ambitieuse du Conseil régional d’Occitanie. Il faut savoir que notre région est leader national en production de céréales bio».

La Minoterie de la Vallée du Céor possède déjà un agrément d’organisme stockeur selon le gérant. «Mais nous n’avons pas les outils, le matériel, les trieurs... c’est un investissement que nous pouvons faire collectivement. Et c’est aussi une opportunité de revenu complémentaire pour des agriculteurs bio. En Aveyron, il n’existe pas d’organisme structuré comme collecteur de blé bio. Le blé bio part en dehors du département». Le projet porté par Jérôme Puel consiste donc à investir en commun, avec plusieurs agriculteurs, dans une infrastructure de stockage et de structurer une filière d’approvisionnement en blé bio.

Réunion d’information le 2 novembre

«C’est le moment de prendre le train en marche, avec l’appui des aides à l’investissement», insiste Jérôme Puel. Il invite donc tous les agriculteurs intéressés par cette démarche à une réunion d’information programmée lundi 2 novembre, à 14 h, à La Minoterie de la Vallée du Céor, à Salmiech. Elle aura lieu en présence de Catherine Saunier, conseillère Agriculture biologique à la Chambre d’agriculture, et Amélie Berger, d’OCEBIO, association rassemblant les entreprises bio de l’aval de la région Occitanie. OCEBIO assure à la fois un rôle de représentation de l’aval de la filière bio, ainsi qu’un rôle d’accompagnement des projets bio des entreprises.

D.B.

22 octobre 2020

«Réussir ses animations en magasin» : les éleveurs de Veau d’Aveyron et du Ségala se forment

Une formation s’est déroulée en octobre à Rodez (photo IRVA).

Depuis 3 ans, en partenariat avec l’ADPSA, l’Interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala propose à ses éleveurs de participer à une formation «pour réussir les animations en magasin». Il reste quelques places pour la prochaine formation qui se déroulera le 19 novembre à Rodez.

Assumer des animations en magasin n’est pas toujours chose aisée pour les éleveurs et certains ne savent pas toujours comment répondre aux questions nouvelles des consommateurs sur les pratiques d’élevage notamment. L’IRVA en partenariat avec l’ADPSA, propose une formation aux éleveurs de Veau d’Aveyron et du Ségala qui participent à des animations en magasin ou font la promotion de leurs produits sur des salons et des événements.

Pour les petits nouveaux comme pour les plus aguerris !

Il s’agit de leur donner les clés pour réussir une animation, séduire les clients... et les fidéliser aussi dans leur achat du produit. «Aider les éleveurs à être plus à l’aise dans leur posture, dans leur discours, c’est ce que cette formation permet. Elle est ouverte aussi bien à celles et ceux qui découvrent leurs premières animations qu’aux plus aguerris qui souhaitent se réinventer ou adapter leur discours aux nouvelles questions des consommateurs», explique Aurélie Fayel, chargée de mission à l’IRVA. «Les deux publics se complètent bien lors de la formation, chacun partageant son expérience ou faisant part de son regard neuf sur les animations», poursuit-elle.

Pour les guider dans cette formation, l’IRVA et l’ADPSA sollicitent Marie-Pierre Malvezin, qui partage ses 15 années d’expérience dans le commerce et le relationnel entreprise et qui est aussi agricultrice ! «Elle pratique la vente directe sur sa ferme, elle sait de quoi elle parle et elle connaît les éléments de langage des éleveurs comme des consommateurs, la formation n’en est que plus intéressante», commente Aurélie Fayel.

La formation se déroule sur une journée, avec une partie plus théorique sur la communication, les clés de langage à utiliser dans les magasins pour engager la discussion. Puis des exercices permettent de mettre en situation les participants. L’occasion de donner quelques astuces pour être plus à l’aise, pour s’exprimer à l’oral, pour savoir se positionner face au consommateur, pour savoir où placer les outils de communication... Les participants travaillent ensemble sur un argumentaire sur la valorisation du produit, sur les bons mots pour informer, rassurer parfois...

Dans le contexte actuel, les consommateurs sont en attente de contact direct, ce type de formation est donc un outil tout adapté pour aider les producteurs dans ce relationnel. Et qui de mieux placé qu’un éleveur pour parler de son produit !

Eva DZ

08 octobre 2020

IGP Vins de l’Aveyron : «Une notoriété qui grandit»

Vincent Laurens, vigneron à Clairvaux, fait le point sur les vendanges des 71 ha de vignes sous l’appellation IGP Vins de l’Aveyron, dans le département.

«Nous sommes très contents de la récolte avec des volumes importants et une belle qualité. La situation de la récolte a été variable selon les zones : pour les raisins ayant pu être ramassés avant les journées de pluie, ce qui représente la grande majorité, le potentiel aromatique est très bon, les degrés plutôt élevés. Pour les raisins plus tardifs, récoltés entre deux fenêtres de fortes pluies ces derniers jours, les degrés seront plus faibles mais les fruits sont tout aussi jolis. L’été a en effet été favorable à une belle maturité et les raisins étaient sains, ce qui a évité à la pourriture de s’installer . Pour l’ensemble des vignes en IGP Vins de l’Aveyron, la récolte a été globalement très saine, sans tri de fruits».

Des surfaces en augmentation

Une belle année en perspective donc pour les 23 producteurs engagés dans cette appellation qui ont vu d’ailleurs les surfaces en IGP fortement progresser : 71 ha engagés (contre 50 les années passées) : «Il y a eu de nouvelles installations mais aussi quelques mouvements dans des parcelles réservées à l’IGP pour des questions de stocks ou de nouvelles demandes des consommateurs», explique Vincent Laurens. «Nos vins sont appréciés, leur notoriété grandit et c’est un bon coup de pouce après cette période compliquée pour la commercialisation de nos produits en raison de la fermeture ce printemps des restaurants... et l’inquiétude perdure pour les mois à venir et notamment l’annulation des salons professionnels... Néanmoins nous avons vécu un bel été avec de nombreux visiteurs dans nos domaines viticoles même si cela ne compensera pas les pertes du printemps».

Mais Vincent Laurens se veut confiant : «En Aveyron, l’IGP n’est pas un sous-produit des AOP mais un vrai choix des viticulteurs engagés pour travailler leur vin comme une AOP. Notre produit a une bonne image, de vins légers, fruités, avec des degrés peu élevés, une signature qui plaît aux consommateurs d’aujourd’hui, en recherche de nouveautés. Nous allons continuer à faire des vins de qualité. En augmentant nos surfaces de production, en étant plus plus nombreux à mettre en marché, nous parlerons de plus en plus de nous et ce sera positif pour tous !», conclut Vincent Laurens.

Eva DZ

24 septembre 2020

Gentiane jaune : une marque collective est née

 

Les membres de l’association interprofessionnelle de la gentiane jaune ont annoncé à Laguiole, la création d’une marque collective.

L’association interprofessionnelle de la gentiane jaune, réu- nie en septembre à Laguiole, a annoncé la création d’une marque collective visant à améliorer les pratiques de production en vue de gérer cette ressource de façon durable, encourager la transparence et la traçabilité de cette racine sauvage et bien sûr mieux la valoriser.

Propriétaires et gestionnaires de foncier, arracheurs et collecteurs, négociants, grossistes et transformateurs mais aussi chercheurs, botanistes..., tous les maillons de la filière gentiane jaune se sont engagés pour la gestion durable de cette plante utilisée essentiellement pour sa racine (fraîche ou sèche) dans la distillerie, la pharmaceutique, l’industrie agroalimentaire comme exhausteur de goût dans l’alimentation humaine et animale.

Sur la base d’une démarche participative et volontaire, tous ont affiché leur soutien à travers un engagement dans un guide des bonnes pratiques. «Nous avons besoin de transparence autour de cette plante», reconnaît Ines Chaud Ullrich, membre de l’association interprofessionnelle de la gentiane jaune.?Elle fait en effet allusion au «travail souterrain» autour de l’arrachage de gentiane. «Nous sommes inquiets sur la durabilité de la ressource de cette plante sauvage que nous avons souhaité préserver en créant une marque collective soumise à un guide de bonnes pratiques, un plan de contrôle», poursuit Stéphanie Flahaut, animatrice de l’association. «Notre force c’est que tous les acteurs de la filière sont impliqués pour mettre en place ce?guide et encadrer les pratiques à travers des contrats écrits, un statut du cueilleur …», complète Inès Chaud-Ullrich.

Dans certaines régions comme le Massif central, où environ 1 000 tonnes de gentiane sont arrachées chaque année, la mise en place sera plus facile car l’arrachage de la gentiane est interdit sans l’autorisation du propriétaire, ce qui n’est pas le cas dans d’autres régions, laissant libre cours aux abus ! «Malgré tout, la gentiane est fragilisée, les cueilleurs ont du mal à trouver des sites en raison des sécheresses récurrentes car cette plante a besoin d’eau», avance Ines Chaud-Ullrich, qui évoque aussi des projets de réintroduction de la gentiane en lien avec les transformateurs.

L’association souhaiterait d’ailleurs que davantage de propriétaires fonciers la rejoignent dans sa démarche. A l’image de Johan Bouges, éleveur Aubrac en Aveyron, qui vient de rejoindre l’association : «Je suis content que l’Aubrac soit représenté au sein de l’association et partie prenante dans ce projet car la gentiane est un emblème de notre dans mon système herbager mais c’est aussi un engagement dans la préservation de cette ressource, une démarche collective à valeur patrimoniale», témoigne l’agriculteur. La gentiane est un produit recherché qui se valorise autour de 45 centimes/kg net au champ (coût de l’arracheur entre 1,20 et 1,40 euro/kg).

«J’apprécie que nous puissions travailler ensemble à la transparence de la filière en respectant un guide de bonnes pratiques, des conditions d’arrachage, des contrats de cueillette... Je suis heureux aussi de voir l’engagement de l’aval avec plusieurs distilleries coopératives et privées (Pernod, Avèze) et des locaux (Marius Bonal)...», assure Johan Bouges.

Le projet de marque collective sera déposé à l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi) à l’automne. Une nouvelle étape dans la préservation et la valorisation de la gentiane jaune, perle jaune des massifs de montagne !

Eva DZ

24 septembre 2020

Arboriculture : la Mirabelle en fait des tonnes !

 

Frédéric Julien : «une année record avec une collecte de 280 tonnes de mirabelles pour la SICA Valfruits».

La collecte de mirabelles de la Vallée du Tarn s’annonce exceptionnelle cette année grâce à un printemps favorable et des plantations nouvelles entrées en production.

Frédéric Julien, président de la SICA Valfruits basée à Rivière- sur-Tarn, a le sourire : «c’est une année record pour les producteurs avec une collecte de 280 tonnes de mirabelles, contre une centaine l’an dernier». A vrai dire, la collecte est souvent bonne une année sur deux comme c’était le cas il y a deux ans avec 190 tonnes. Mais 2020 restera dans les annales pour la trentaine de producteurs de mirabelles de la SICA V alfruits (qui ont aussi des cerisiers). La structure rassemble au total une quarantaine d’arbori- culteurs en comptant les adhérents produisant uniquement des cerises.

Belle floraison

«Nous avons eu une floraison de printemps favorable et une pollinisation exceptionnelle. Les fleurs ont fait du fruit», ajoute Frédéric Julien, installé à Paulhe au GAEC de la Ceribelle avec son épouse Emmanuelle. La centaine de jeunes mirabelliers plantés il y a dix ans sont entrés en pleine production cette année sur la zone SICA Valfruits. De quoi booster la collecte 2020 qui revêt donc un caractère jugé inhabituel en quantité. Quant à la qualité, le calibre de 24-26 mm est dans la moyenne, au gabarit de la mirabelle de Lorraine, grande région nationale productrice.

«La mirabelle est un fruit moins fragile que la cerise, c’est pour cela que nous avons tous décidé de planter. La mirabelle ne se fend pas, contrairement à la cerise, et nous la cueillons plus aisément sans la queue» détaille Frédéric Julien. «Mais notre production sera moins juteuse cette année. Le fruit est un peu farineux. La qualité est donc légèrement en retrait à cause des fortes chaleurs», continue Frédéric Julien. «Notre mirabelle n’a quasiment subi aucun traitement fongicide cette année. Nous envisageons, à la SICA Valfruits, de planter des vergers bio». La coopérative vend ses mirabelles principalement à des grossistes du nord de la France.

Sécheresse

Selon le président, «le changement du climat pose question au sein de notre filière suite aux trois dernières années consécutives de sécheresse. Nous avons décidé de réfléchir ensemble à la possibilité d’irriguer, d’envisager des petites retenues d’eau. C’est un travail que nous voulons mener avec la Chambre d’agriculture, la Région... On constate en ce mois de septembre que nos mirabelliers sont en souffrance, et qu’ils perdent leurs feuilles, même si l’arbre peut résister à la sécheresse. Heureusement que nous avons eu de grosses pluies le 9 juin, lorsque le Tarn est sorti de son lit, suite aux 200 mm de pluie. Mais depuis le 12 juin, nous n’avons eu quasiment rien», indiquait Frédéric Julien, la semaine dernière.

Le GAEC de la Ceribelle a démarré la cueillette de ses mirabelles le 20 août et l’achèvera cette semaine, en employant une quinzaine de saisonniers. «Nous produirons cette année environ 40 tonnes de mirabelles, contre 22 tonnes en 2019», confie Frédéric Julien. «J’ai planté 2 ha de mirabelliers il y a dix ans pour atteindre aujourd’hui les 7 ha, plus nos 4 ha de cerisiers. Mes nouvelles plantations nous ont apporté cette année environ 2 tonnes de mirabelles supplémentaires».

D.B.

03 septembre 2020

Bœufs de Noël le 5 décembre à Laissac : inscriptions ouvertes pour la 10ème édition

2020 est l’année de la dixième édition du concours des Bœufs de Noël à Laissac. Les événements ont contraint les organisateurs à préparer une manifestation «allégée» le 5 décembre. De ce fait, seul le concours des animaux de boucherie aura lieu dans sa forme professionnelle. Suite à l’agrément obtenu par le marché aux bestiaux hebdomadaire pour la commercialisation d’animaux bio, une section leur sera réservée lors de cette journée.

Ce concours concerne les génisses, vaches et bœufs de races à viande ou de croisements issus de ces races nés après le 6 décembre 2010. Les inscriptions s’effectueront jusqu’au 9 octobre.

Bulletins d’inscription disponibles sur demande, au secrétariat de la mairie de Laissac - Sévérac l’Église, par téléphone au 05 65 69 62 80, par mail à : amblaissac@orange.fr ou au poste de péage du foirail le mardi matin.

27 aout 2020

Bœuf Fermier Aubrac : un Label Rouge enraciné

Patrick Mouliade, président de l’organisme de gestion du Label Rouge Bœuf Fermier Aubrac, évoque la stratégie de communication du label, notamment auprès des nombreux touristes qui sillonnent chaque année le plateau de l’Aubrac.

Le rôle de notre association est la valorisation de la viande labellisée Bœuf Fermier Aubrac. Notre communication est basée sur nos éleveurs. Notre cahier des charges, des plus contraignants en viande sous Label Rouge, est un support incontournable de promotion sur lequel nos éleveurs s’appuient pour défendre le produit auprès des consommateurs.

Nous avons deux axes de communication. Le premier se déroule au sein de nos points de vente dans la France entière. Ainsi notre réseau d’éleveurs témoins intervient régulièrement dans les boucheries traditionnelles et les grandes surfaces, en local mais aussi sur Paris, Toulouse, Montpellier, entre autres. Les grands salons comme le SIA à Paris ou le REGAL à Toulouse sont aussi de belles vitrines pour nous.

Notre second «terrain de jeu» se situe chez nous, au sein des grands espaces de l’Aubrac. Tout au long de la période touristique nous sommes mobilisés pour faire connaître notre label. Pour cela nous participons aux nombreuses manifestations qui animent le territoire, comme la fête de la race Aubrac à Saint Geniez d’Olt, la foire de Laguiole, les fêtes de la transhumance, etc. En partenariat avec l’UPRA Aubrac, nous sommes présents, souvent avec un cuisinier, lors des concours de race. Cela nous permet de capter un public non professionnel à travers le volet gastronomie, la valorisation des produits.

Nos éleveurs sont aussi heureux d’accueillir les consommateurs sur leur ferme. Notre point fort c’est de montrer nos animaux en liberté dans les vastes prairies du plateau. Expliquer au public comment on travaille in situ c’est inestimable. Que nous soyons chez nous ou dans un point de vente, notre principal argument commercial c’est l’authenticité.

Nos actions auprès des touristes ont d’autant plus d’impacts aujourd’hui que nos produits peuvent être livrés dans toute la France grâce à l’application La Coterie Française, qui fédère des éleveurs et des bouchers faisant de la vente en ligne. Nos points de vente sont aussi régulièrement mis à jour sur notre site Internet.

Recueilli par Bérangère Carel

20 aout 2020

«Une IGP pour protéger notre Pérail»

 

Pierre Gaillac, éleveur de brebis à Canabols est un des premiers défenseurs du Pérail, aux côtés de Jean-François Dombre. Il préside le collège des producteurs au sein de l’association Pérail qui s’est positionnée pour l’obtention d’une Identification géographique protégée (IGP) pour son trésor des Causses.

«Notre association créée il y a 25 ans, n’a pas changé de cap : elle est née et vit pour mettre en avant le Pérail, défendre et protéger son nom, son histoire, son savoir- faire», Pierre Gaillac a le Pérail au cœur ! «Je suis un passionné : notre Pérail mérite une reconnaissance, il représente plus de 1 000 tonnes de fromages produits sur notre territoire, ce n’est pas rien!». Face à l’échec de l’obtention d’une AOP, sur laquelle l’association Pérail travaillait depuis plus de 20 ans, elle a décidé de repartir de l’avant en se restructurant. «Bien sûr toute la filière a mal vécu cet échec mais nous avons ressenti un certain élan de la part des habitants du territoire, des élus, des producteurs, des fabricants, de tous ceux qui aiment le Pérail et qui nous ont témoigné leur soutien. Nous ne pouvions pas baisser les bras», souligne Pierre Gaillac.

Retrouver un nouveau souffle

Les membres de l’association Pérail sont donc repartis au combat ! «Sans renier tout ce qui a été fait depuis 20 ans, l’ensemble des acteurs de la filière, éleveurs, producteurs fermiers, artisans, entreprises, fromagers se mobilisent pour sauver ce savoir-faire et l’identité du Pérail à travers l’obtention d’une IGP», avance Pierre Gaillac, heureux de cet élan collectif. Au sein de l’association Pérail, deux collèges se sont formés : le collège producteur (8 sièges) présidé par Pierre Gaillac et le collège fabricants (8 sièges) représenté par Sébastien Leclercq, directeur d’établissement chez Papillon, qui préside aujourd’hui également l’association. Jean-François Dombre, président historique, reste président d’honneur, en hommage à son engagement sans faille dans la reconnaissance du Pérail.

Thomas Parenti est trésorier et Vanessa Barthélemy, secrétaire. «Nous fonctionnons comme un ODG (organisme de défense et de gestion). Nous sommes présents sur les manifestations afin de mettre en avant notre Pérail, tout le monde joue le jeu et répond présent pour bâtir un cahier des charges partagé et qui répond aux nouvelles tendances (Haute Valeur Environnementale, bien-être animal, autonomie des exploitations...)», complète Pierre Gaillac. L’association demande une reconnaissance de l’origine locale du lait et des savoir-faire fromagers. Les points forts du cahier des charges sont : l’utilisation exclusive de la race locale et rustique de la brebis Lacaune, une forte importance du pâturage et la préservation des paysages et de la biodiversité. Les modalités de fabrication du fromage garantissent le même produit qu’avec l’AOP. «Nous nous sommes donnés 2 ans pour obtenir cette IGP . Le travail est bien engagé auprès de l’INAO. Nous y croyons !».

Un produit refuge aux valeurs reconnues

Et comme un argument supplémentaire, les résultats d’une enquête menée auprès des fabricants de Pérail (producteurs fermiers, artisans et entreprises) pendant la période de confinement, montrent que le Pérail est resté un incontournable dans le cœur des consommateurs : un produit refuge aux valeurs reconnues et qui n’a pas été déréférencé pendant la crise dans les GMS.

Comme un encouragement à poursuivre ce combat entamé il y a plus de 20 ans pour la reconnaissance d’un produit, d’un nom, d’un savoir-faire, du travail d’hommes et de femmes engagés sur un territoire.

Eva DZ

13 aout 2020

AOP Bleu des Causses : au menu des restaurateurs aveyronnais

Du 3 au 31 août, une soixantaine de restaurateurs aveyronnais participent à l’opération «De la fourche à la fourchette» initiée par l’AOP Bleu des Causses.

Pour cette troisième édition, les Chefs des restaurants aveyronnais pourront cuisiner ce fromage onctueux au goût corsé, produit à proximité de chez eux, et le faire (re)découvrir à leurs clients. Et l’opération fonctionne bien car désormais on retrouve l’AOP Bleu des Causses à la carte mais aussi en plateau de fromages dans de nombreux établissements. Dégustation, supports de communication, campagne d’affichage et spots radio, tout est mis en œuvre pour informer au mieux et faire découvrir ce fromage à pâte persillée de caractère. «Nos 26 producteurs se sont pris au jeu de cette exposition estivale. Les résultats s’en ressentent avec une augmentation des ventes, notamment grâce à cette nouvelle visibilité auprès des locaux mais aussi des touristes», indique Jérôme Chaumat, président de l’AOP Bleu des Causses.

Depuis 13 ans, Michel Santos officie derrière les fourneaux du restaurant Le Kiosque, à Rodez. On y savoure une cuisine tournée vers la mer. Malgré tout, on retrouve à la carte des produits locaux avec notamment des viandes, des légumes mais aussi des fromages du terroir.

Quelles sont vos motivations pour participer à cette opération ?

«Nous avons toujours favorisé le circuit court avec cette envie de mettre en avant des produits et spécialités de notre territoire. Quand nous sélectionnons nos producteurs, il y a un vrai lien de confiance qui se crée. On découvre leur histoire mais aussi les coulisses de leurs productions. Ainsi, nous devenons les ambassadeurs de ces produits que nous avons à cœur de cuisiner et de valoriser. En 2016, c’est tout naturellement que nous avons répondu oui pour notre première participation.

Avant vos participations, étiez-vous habitués à cuisiner l’AOP Bleu des Causses ?

Introduire l’AOP Bleu des Causses à notre carte pendant l’opération nous a permis de (re) découvrir ce fromage aveyronnais que nous travaillions peu, avant 2016. Nous avons osé des associa- tions réussies comme avec le poisson ou encore le veau. Il faut dire qu’avec son onctuosité et sa saveur équilibrée, on peut le cuisiner de l’entrée au dessert.

Auriez-vous des recommandations pour déguster cette AOP aveyronnaise ?

Les associations sont multiples mais celles avec des noix ou de la poire sont savoureuses. Le déguster avec un petit verre de porto est également une jolie surprise gustative !».

11 juin 2020

Veau d’Aveyron et du Ségala : Prêts à tester la certification Haute Valeur Environnementale ?

Vendredi 29 mai, quelques responsables de l’Interprofession régionale Veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA) participaient à une formation sur la certification Haute Valeur Environnementale (HVE). Quelques-uns se sont portés volontaires pour tester cette démarche dans leur élevage dans les prochains mois.

La certification Haute Valeur Environnementale (HVE) qualifie les exploitations dans leur globalité pour les démarches de bonnes pratiques environnementales et sanitaires. En place depuis 2011, elle s’inscrit pleinement dans les objectifs des Etats généraux de l’alimentation qui ont suivi en 2017 et qui prévoient une obligation de 50% de produits locaux et issus de l’agriculture durable dans la restauration collective notamment. En parallèle, les démarches sous signes officiels de qualité devront aussi à l’horizon 2030, intégrer cette exigence environnementale.

L’IRVA se veut être un acteur de ces évolutions et afin de les anticiper, elle souhaite se prépa- rer et accompagner ses éleveurs. Pour mieux comprendre ce qui se cache derrière cette certification HVE, elle a proposé une formation en comité restreint du fait des contraintes sanitaires. Elle a réuni quelques-uns de ses responsables, autour de l’équipe administrative et d’une formatrice de Qualisud, organisme certificateur pour le Veau d’Aveyron et du Ségala, pour expliquer la démarche. Haute Valeur Environnementale est une démarche nationale, basée sur le volontariat des agriculteurs qui souhaitent mettre en œuvre des bonnes pratiques environnementales et sanitaires, reconnues ensuite par une certification.

Cette démarche de progrès se décline en trois niveaux :

- une auto-évalutation par l’agriculteur de son exploitation (un préalable obligatoire au passage supérieur) ;

- une obligation de moyens : mise en place des mesures validées par un organisme certificateur ;

- une obligation de moyens et de résultats validés par un organisme certificateur, et une possibilité de communiquer sur les pratiques via un logo par exemple sur les produits issus de l’exploitation.

Les critères de cette démarche qualifiante se basent sur quatre thématiques : biodiversité (plantation de haies, mise en place de bandes enherbées...), gestion de la fertilisation (bilan azoté...), stratégie phytosanitaire (nombre de traitements, fréquence, dosage...) et gestion de la ressource en eau.

Test à blanc dans une dizaine d’élevages

Une fois cette présentation réa- lisée, les responsables de l’IRVA ont décidé de mettre en place une phase test. La sélection portera sur une dizaine d’exploitations volontaires sur la base de plusieurs critères et profils très différents (niveau de chargement, présence de grandes cultures ou pas, pratiques diverses...) de façon à évaluer l’adaptabilité de la certification HVE sur les élevages en Veau d’Aveyron et du Ségala. Cette phase de test démarrera en juillet et jusqu’en octobre.

Les techniciens de l’IRVA soutenus par un audit à blanc de l’organisme certificateur, accompagneront les agriculteurs volontaires. L’idée est de tester aussi le niveau d’exigence pour obtenir cette certification : pas question d’imposer des contraintes supplémentaires aux éleveurs ! Ce test permettra aussi d’évaluer la valorisation que la filière Veau d’Aveyron et du Ségala peut retirer d’une telle certification.

Déjà le label rouge et l’IGP sont des atouts, une certification HVE apporterait-elle un plus ? A ce jour, les responsables de l’IRVA l’assurent, rien n’est décidé quant à un engagement dans une telle démarche. La phase de test doit permettre de se faire une idée avant d’enclencher toute démarche. En tout cas, les éleveurs semblent plutôt motivés puisqu’ils sont déjà quelques volontaires à se mobiliser pour la phase de test !

Eva DZ

11 juin 2020

Estaing : nouvelle cuvée chez les Vignerons d’Olt

Malgré la crise sanitaire, les Vignerons d’Olt avancent en proposant une nouvelle cuvée.

Les Vignerons d’Olt ne se découragent pas. Même si les mesures du gouvernement ne correspondent pas aux nécessités des petits vignobles comme celui d’Estaing pour lequel le coût de revient d’un litre de vin est supérieur au prix que le ministère propose pour leur racheter et en faire de la distillation. L’exonération des charges semble ne concerner que les entreprises qui avaient obligation de fermer. Or, il n’y avait pas de restriction pour le secteur vitivinicole. L’épidémie a causé une fréquentation quasi nulle de la cave, un arrêt des commandes dû à la fermeture des cafés et restaurants, une annulation des animations et des visites.

Pour autant, les Vignerons d’Olt poursuivent leurs projets, forts de leurs atouts : un vignoble de montagne qui contribue à l’économie locale et à l’entretien du paysage. Ils ont ainsi élaboré une nouvelle cuvée «L’Elégance Vigneronne». Une AOP rouge avec plusieurs cépages (fer servadou, cabernet franc, cabernet sauvignon, gamay). Ces cépages ont atteint une maturité exceptionnelle en 2018 et réservent les meilleures saveurs et les meilleurs arômes. Cette cuvée de vin fruité et légèrement boisé a été mise en bouteilles les 12 et 13 mai et sera en vente à la Maison de la Vigne, du Vin et des Paysages, autour du 15 juin. Elle s’accorde parfaitement avec des salades composées, des viandes au barbecue ou encore du fromage.

Il sera possible de la découvrir lors de la fête d’été du 4 août, si le contexte sanitaire le permet. A cette occasion, un verre de «L’Elégance Vigneronne» ou une coupe de Fest’aing sera offert. Comme l’an dernier, des producteurs locaux seront présents ainsi que diverses animations. De même, si les directives du gouvernement le permettent, la Maison de la Vigne, du Vin et des Paysages sera ouverte tous les jours durant l’été et dès le mois de juin.

Elisabeth Montheil

21 mai 2020

Fédération des vins de qualité de l’Aveyron et viticulture : des soutiens attendus

Philippe Teulier (notre photo), président de la Fédération des vins de qualité de l’Aveyron, président de l’AOP Marcillac, réagit au récent plan de soutien à la filière viticole de 160 millions d’euros décidé par le gouvernement (1).

- Quels effets pourrait avoir ce plan de soutien pour la filière aveyronnaise en particulier ?

Philippe Teulier : «Ce plan pré- voit plusieurs axes, dont le princi- pal pour nous est l’exonération de cotisations sociales pour les TPE et PME. C’est une mesure importante car nous ne vendons rien depuis mars, et devons faire face à nos charges, dont celles du travail qui est manuel ici. Nos vignobles sont en effet vallonnés et non mécanisables contrairement à d’autres régions viticoles. Il y a aussi une autre mesure pour l’aide à la distillation concernant 2 millions hl de vin mais qui ne nous concerne qu’à la marge. Elle est ciblée sur les stocks de vin blanc ou de rosé, des vins qui évoluent mal dans le temps.

- Vous demandez une aide aux «vendanges en vert», de quoi s’agit-il ?

Ph. T. : Une vendange en vert est une technique permettant de réguler le rendement de la vigne en réduisant la quantité de raisins présents sur chaque cep. C’est une technique utilisée habituellement pour favoriser une meilleure maturation et concentration des raisins restants. Cette fois, l’idée est d’aller au bien delà de nos pratiques, dans un contexte de consommation de vin en chute depuis le confine- ment. Je rappelle que nos chiffres d’affaires ont baissé d’environ 50 % en mars et de 80 % en avril. Les ventes repartent certes depuis le déconfinement, le 11 mai. C’est notable. Pour notre Domaine du Cros, nous avons repris le marché export vers l’Allemagne, et les Etats-Unis, malgré la taxe douanière Trump de 25 %. Il faut aussi préciser que nous faisons un point régulier au niveau de la filière viticole du sud-ouest. Nous sommes aussi au contact de notre député.

- Les vignerons ont-ils déjà bénéficié de mesures de soutien suite au confinement ?

Ph. T. : En effet, nous sommes concernés par les mesures globales, et à court terme dans le cas d’un chiffre d’affaires en baisse d’au moins 25 %, ou du dispositif de chômage partiel pour ceux qui ont des salariés, des commerciaux par exemple. Il y a eu aussi le report des prêts de six mois. Toutes ces mesures sont indispensables pour maintenir notre activité et voir plus loin malgré tout.

- Justement, comment est la vigne, avec le beau temps de cette semaine ?

Ph. T. : Le raisin est en fleur. C’est du jamais vu pour moi à cette époque de l’année sur l’AOP Marcillac ! Cette précocité est bon signe pour les prochaines vendanges. Les gelées sont passées maintenant. Mais tout est tellement imprévisible cette année qu’il faut rester prudent».

D.B.

(1) Lundi 11 mai, les ministres de l’économie et des finances, de l’agriculture et de l’alimentation et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’action et des comptes publics ont validé un plan de soutien exceptionnel, spécifique à la filière au travers de trois mesures : des exonérations de cotisations sociales pour les TPE et PME les plus en difficulté ; un dispositif de distillation de crise ; une relance de la demande d’un fonds de compensation au niveau européen.

30 avril 2020

Veau d’Aveyron et du Ségala : le partenariat SA4R-Auchan-Bigard rassure

Selon Dominique Pradels, administrateur de la SA4R, «le marché est compliqué, chez nous comme ailleurs. Nous sommes aujourd’hui aux deux tiers de nos livraisons. Le marché export vers l’Italie ou celui des vaches de réforme est à un niveau habituel en terme de flux de commercialisation. Il est évident que notre partenariat historique avec Bigard-Castres nous met en priorité dans ses abattoirs. Il y a certes moins de monde dans les grandes surfaces mais nous sommes présents chez Auchan, l’autre partenaire historique, dans ses supermarchés et ses drives, afin de nous accompagner le mieux possible. Même si l’équilibre matière pose problème avec les drives. Nous n’avons plus le marché de la restauration hors foyer qui est au point mort, avec Sogères, filiale de Sodexo, un secteur qui contribuait de surcroît à l’équilibre matière de nos animaux. C’est dans la difficulté qu’un partenariat comme celui entre la SA4R, Auchan et Bigard s’exprime le mieux. C’est donc le cas aujourd’hui».

D.B.

30 avril 2020

AOP Roquefort : le cahier des charges modifié temporairement

Dans le contexte de crise nationale, européenne et mondiale liée à la propagation du covid-19, les administrateurs de la Confédération Générale de Roquefort ont demandé, à titre exceptionnel et temporaire, d’assouplir le cahier des charges de l’AOP Roquefort, pour tenir compte du manque de main d’œuvre, dans les laiteries et dans les fermes, et de la chute brutale des commandes de la restauration hors foyer.

Sur délégation de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), la Commission Permanente du comité national des appellations d’origine laitières, agroalimentaires et forestières, réunie le 17 avril, a donné un avis favorable.

Trois critères modifiés

Ainsi, l’assouplissement du cahier des charges intervient sur les 3 critères qui suivent :

• Il rend possible, en cas de manque de main d’œuvre, la pratique d’une seule traite quotidienne des brebis contre deux traites quotidiennes obligatoires en temps normal.

• Il rallonge le délai d’emprésurage du lait collecté à la ferme, après la traite la plus ancienne, de 48h à 72h.

• Il autorise le stockage, dans les installations frigorifiques de Roquefort-sur-Soulzon, de produits fromagers, autres que du Roquefort, en excluant les fromages à pâte persillée.

Ces aménagements sont rétroactifs et temporaires, du 17 mars 2020 jusqu’à 15 jours après la levée des mesures de lutte contre la propagation du covid-19 (ou jusqu’à 3 mois après, pour le stockage d’autres fromages).

Le Secrétaire Général et le Contrôleur Interne de l’AOP Roquefort de la Confédération Générale de Roquefort sont à la disposition des professionnels de la filière Roquefort pour tout renseignement complémentaire.

23 avril 2020

Veau d’Aveyron et du Ségala : de nouvelles opportunités

Pierre Cabrit, président de l’IRVA, interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala, fait le point sur les conséquences de la crise du COVID 19 et des mesures en place pour sa filière en label rouge et IGP.

Quels impacts sur les débouchés du Veau d’Aveyron et du Ségala ?

P . Cabrit : «Globalement tous nos débouchés traditionnels sont impactés par cette crise de façon plus ou moins importante. La restauration hors foyer représente des parts de marché non négligeables pour le Veau d’Aveyron et du Ségala. La fermeture des restaurants est un coup dur pour eux, comme pour nous. En GMS, nos volumes de vente sont aussi en baisse, compte tenu d’une moindre fréquentation dans les magasins. Et si les systèmes de Drive s’en sortent mieux, nous regrettons que notre Veau d’Aveyron et du Ségala y soit peu présent et donc difficilement accessible pour les clients...

Côté surgelé par contre, les ventes sont en hausse, notamment chez Picard Surgelés. Même constat positif chez nos bouchers traditionnels qui affichent une reprise d’activité et des volumes en nette progression. Les consommateurs sont rassurés de s’approvisionner chez leur boucher. Ils craignent encore de faire leurs courses dans les supermarchés. Les ventes en ligne se portent aussi plutôt bien.

Comment se sont organisées les filières pour promouvoir le Veau d’Aveyron et du Ségala ?

P. Cabrit : L’enseigne Auchan a pris le taureau par les cornes en pré- parant pour la semaine prochaine, une communication où le Veau d’Aveyron et du Ségala sera mis en avant dans ses prospectus et flyers. C’est un bon signal pour nous et nous espérons que cette initiative va rebooster les ventes.

Depuis plusieurs mois et bien avant la crise, le conseil d’administration de l’IRVA réfléchissait au moyen d’accompagner ses filières sur la vente en ligne. Cette anticipa- tion est grandement appréciable en ce temps de crise et nous a permis de bénéficier à temps, d’un outil de vente en ligne. Nous nous sommes rapprochés de la Coterie française, un site auquel bouchers et éleveurs peuvent adhérer pour vendre à distance les viandes d’excellence et les livrer à domicile. Les premiers signes sont encourageants avec 8 adhérents pour le Veau d’Aveyron et du Ségala dont 6 boucheries.

Les administrateurs de l’IRVA ont réfléchi aussi au développement de la vente directe des produits. L’idée est de pouvoir encadrer ce système de commercialisation par l’éleveur en garantissant la traçabilité et le respect des contrôles et du cahier des charges, de façon à éviter toute tromperie aux consommateurs. Les éleveurs intéressés peuvent se rapprocher de l’IRVA.

Cette crise a-t-elle une répercussion sur les prix ?

P. Cabrit : Le Veau d’Aveyron et du Ségala Label Rouge et IGP est rémunéré selon une grille interprofessionnelle, sur laquelle les filières s’appuient depuis plus de 20 ans et ça continue même en période de crise. Nous n’avons ressenti aucune pression sur cette grille de prix. Depuis quelques mois, nous réfléchissons à la faire évoluer notamment pour qu’elle prenne mieux en compte les coûts de production. Cette réflexion va se poursuivre.

Certaines viandes sous label évoquent la possibilité d’assouplir leur cahier des charges sur le poids des animaux par exemple, pour adapter leur production à la période de crise. Est-ce d’actualité pour le Veau d’Aveyron ?

P. Cabrit : Nous n’avons aucune difficulté aujourd’hui à approvisionner le marché en veaux label, il n’y a donc aucune raison d’adapter notre cahier des charges.

Quel est votre ressenti sur cette crise ?

P. Cabrit : Je veux croire que nous sortirons de cette crise, renfor- cés : notre produit rassure, apporte des garanties. L’IRVA continue son travail en restant l’écoute des attentes des filières, de la distribution... et initie de nouvelles dynamiques : vente en ligne, enca-drement de la vente directe... qui répondent aux attentes des consommateurs. Il faut y croire !».

Eva DZ

09 avril 2020

APABA : le succès des lieux de vente collectifs

Alain Leloup, président de l’APABA (Association pour la Promotion de l’Agriculture Biologique en Aveyron).

«Les producteurs bio qui sont organisés en lieux de vente collectifs ont doublé leur vente en général, pour la viande, les produits laitiers. Le problème concerne les marchés de plein air qui sont fermés et donc pénalisent les producteurs qui commercialisent de cette manière. Il y a des maires qui ont obtenu des dérogations préfectorales et d’autres qui ont essuyé des refus, pour cause de présence d’un magasin de proximité. C’est une réaction?que nous regrettons et que j’ai transmise à la préfète de l’Aveyron.

Pour nous, il n’y a pas plus de danger dans une GMS que sur un marché de plein air qui respecte les gestes barrières. Les producteurs qui commercialisent par les AMAP ou en vente directe sur le lieu de production sont peu impactés. Nous sommes actuellement au début de la saison des légumes pour les maraîchers. L’autre souci peut concerner la préparation des paniers jugée chronophage chez les maraîchers ayant du volume. Pour eux, il est difficile d’assurer la préparation des paniers, plus le temps passé au téléphone et sur l’exploitation...

A l’APABA, nous avons recensé les magasins désireux de travailler avec nos producteurs. Certains ont bien joué le jeu, d’autres hélas non. Nos conseillers-techniciens (es) sont en télé-travail ou en chômage partiel, mais nous continuons d’assurer au mieux le suivi dans ces conditions particulières. Par ailleurs, notre assemblée générale programmée le 24 mars a évidemment été reportée.

Au final, nous constatons que les lieux de vente collectifs enregistrent une hausse significative de la demande. C’est un point positif. Nous espérons que les nouveaux clients continueront toujours de fréquenter ces lieux de ventes lorsque la crise sera passée !».

D.B.

09 avril 2020

Viticulture : le travail continue, dans l’inquiétude

Philippe Teulier, président de l’AOP Marcillac et de la Fédération des vins de qualité de l’Aveyron.

«Nous arrivons à gérer le travail des vignes avec nos quatre salariés permanents pour notre Domaine du Cros à Goutrens. Nous terminons cette semaine la taille. Dans trois semaines, nous ferons appel à des saisonniers locaux pour ébourgeonner. Le travail en parcelle permet d’espacer aisément les salariés, en respectant parfaitement les mesures barrières. En revanche, les caveaux et caves des vignerons sont fermés faute de clients, ou bien avec du personnel en travail partiel éventuellement.

Au niveau commercial il y a quelques ventes dans les épiceries de campagne, ce qui n’empêche pas la chute de nos chiffres d’affaires, quelle que soit l’aire d’appellation en Aveyron. Tous les restaurants sont également fermés. L’avantage de notre production est que nous pouvons stocker le vin qui n’est pas

une denrée périssable. Beaucoup de nos marchés commerciaux sont bloqués comme celui de l’export avec les USA par exemple.

Nos trésoreries sont donc ten- dues, et s’annoncent encore plus difficiles avec sans doute la perte de deux mois de chiffres d’affaires, voire plus... Il y a certes des mesures générales de soutien aux entreprises comme les prêts BPI garantis par l’Etat à hauteur de 25 % du chiffre d’affaires, le report de six mois des emprunts, les délais de paiement des cotisations MSA... Mais il faudra d’autres mesures pour soutenir notre filière viticole».

D.B.

27 février 2020

Vente du GIE Aubrac : 166 Aubrac s’exportent vers la Roumanie

 

Début février, 165 génisses Aubrac et un jeune mâle ont pris la route de la Roumanie. Une vente réalisée par le GIE Aubrac pour le compte de 11 élevages différents de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère.

Le début d’un partenariat sur la durée, c’est ainsi que les responsables du GIE Aubrac envisagent le départ de ces animaux de race Aubrac vers la Roumanie. Samedi 8 février, ils sont partis du centre d’allotement de CELIA à Montpeyroux pour rejoindre les prairies de Roumanie ! «Le GIE Aubrac a organisé cette vente, depuis le choix des animaux dans les 11 élevages retenus, jusqu’à la logistique du transport», explique le commercial Daniel Miquel. «Elle est le fruit d’un travail mené depuis plusieurs mois avec des éleveurs de Roumanie structurés au sein d’une association locale autour de l’Aubrac», poursuit-il. Cette race rustique est en effet en plein développement dans ce pays de l’Est. Il y a environ 1 200 Aubrac en Roumanie et le cheptel est en augmentation. «C’est le président et le vice-président de l’association qui ont contacté notre GIE, ils sont à la recherche d’informations techniques et de conseils sur l’orientation génétique pour constituer un cheptel souche», assurent Daniel Miquel et Hervé Catays.

Alors pour répondre à toutes leurs questions et les aider dans leur choix d’animaux, ils les ont reçus sur le plateau de l’Aubrac pendant une semaine. «Nous avons visité ensemble des élevages, ils ont échangé longuement avec Cyril Lemayrie, ingénieur à l’Union-UPRA Aubrac pour parler du schéma de sélection et d’un possible partenariat sur un suivi technique», a détaillé Daniel Miquel. Et Hervé Catays de confirmer : «Le GIE Aubrac est tout à fait dans son rôle et dans sa mission, de promotion de la race Aubrac, de commerce en dehors de son berceau. Et les pays de l’Est offrent un réel potentiel de développement d’autant qu’ils sont soucieux des orientations raciales de la race et nous sommes bien placés en relation avec le Herd Book Aubrac pour leur apporter des éléments de réponse». Daniel Miquel confirme que depuis plus de 10 ans, le GIE Aubrac valorise la génétique Aubrac à travers l’achat et la vente de reproducteurs : «Nous espérons donner pleine satisfaction à nos clients français comme étrangers en leur proposant les animaux qui répondent à leurs attentes». Et avec le service en plus puisque l’un des atouts du GIE Aubrac est son expérience et ses connaissances techniques : «Nos acheteurs viennent aussi chercher du conseil sur les orientations raciales, sur les lignées, et viennent aussi pour la sécurité de la vente puisque nous nous occupons du sanitaire, de la logistique, des pedigrees export, du transport... Nous privilégions le contact humain en accueillant nos clients sur des élevages pour leur montrer sur pied la génétique Aubrac !», argumente Daniel Miquel.

Une vente qui en appellera d’autres

Clairement, à l’issue de ces premiers contacts et transactions avec la Roumanie, les responsables du GIE Aubrac ont ressenti la volonté de ces investisseurs roumains de monter un troupeau Aubrac qui correspond aux standards de la race. «Ils ont sélectionné avec nous, les 165 génisses et le jeune mâle partis début février, ils ont aussi commandé plus de 300 doses de semences sexées femelles destinées à ces génisses et le jeune mâle sera utilisé pour les retours», détaille Daniel Miquel. «A travers l’association qu’ils ont créé autour de la race Aubrac, ces acheteurs de Roumanie se sont structurés pour leurs achats, leurs demandes sont bien précises en termes de types d’animaux, de suivis d’élevages. Il y a un réel potentiel de développement dans ce partenariat», avance satisfait, Hervé Catays.

Une quarantaine d’animaux de 2 ans devraient également être expédiés en mars. «Cette première vente doit en appeler d’autres», espèrent Daniel Miquel et Hervé Catays. Une visite est également prévue en Roumanie avec Cyril Lemayrie pour réfléchir à la mise en place d’un suivi technique comme tout adhérent du Herd Book Aubrac. «Si toutes les conditions sont réunies, d’un point de vue politique et sanitaire, la Roumanie et les pays de l’Est en général sont un marché d’avenir car la race Aubrac s’adapte très bien à leur climat un peu rude et à leurs terres vallonées et parfois pauvres», résume Hervé Catays. «Cette opération commerciale est porteuse pour notre GIE Aubrac, elle amène un dynamisme et constitue une référence des tarifs pratiqués autour de la génétique Aubrac. C’est une démarche gagnante pour l’ensemble des acteurs de notre race», conclut le président du GIE Aubrac.

Eva DZ

19 décembre 2019

Assemblée générale de la coopérative les Chevriers du Rouergue : une nouvelle présidence

La coopérative les Chevriers du Rouergue s’est réunie en assemblée générale mardi 17 décembre à Rodez. Les bilans d’activité et financier sont positifs pour la campagne 2018-2019 conclue par un changement de présidence.

Présidente depuis un an, Agnès Eche a décidé de quitter son poste, annonce confirmée lors de l’assemblée générale conduite notamment par l’ancien président de la coopérative, Jean-Paul Fayret. Il a lu le texte rédigé par les administrateurs en préambule à la réunion, évoquant le départ d’Agnès Eche, en la remerciant «pour son engagement au cours de cette année». Suite à l’élection organisée dans la foulée de l’assemblée générale, c’est Jean-Noël Angles qui été élu à la majorité au poste de président de la coopérative. Il est âgé de 50 ans, installé depuis 1996 à Prévinquières avec un élevage comptant aujourd’hui 230 chèvres. «Je vais travailler dans la continuité de mes prédécesseurs avec l’ambition de développer notre coopérative», a-t-il notamment déclaré.

S’agissant de la campagne 2018-2019, la coopérative affiche de bons résultats avec 145 adhérents, dont six engraisseurs de chevreaux. Le cheptel total des adhérents est désormais de 34 141 chèvres plus 12 117 chevrettes pour le renouvellement. 31 % des élevages (45) comptent entre 200 et 300 chèvres, 21 % entre 300 et 400 chèvres (31) et 20 % entre 150 et 200 chèvres (30). Concernant l’activité commerciale du groupement, pour les chevreaux naissants, la collecte se répartit en deux périodes, 35 % à l’automne, 60 % en début d’année. «La marge nette par chevreau est en baisse, due à l’augmentation des charges, combinée à la baisse du prix de vente des chevreaux», selon Sandrine Alazard administratrice.

Pour les chevreaux finis, «les ventes sont en baisse avec un poids d’abattage en légère hausse», relève Jean-Paul Fayret. La totalité a été vendue aux Etablissements Ribot. «Le prix de vente est stable pour cette campagne, à 2,80  euros/kg». Jean-Noël Angles a continué sur les boucs reproducteurs, 248 ont été commercialisés par 32 vendeurs. Pour les chevrettes, toujours pour cette campagne, 3 492 ont été commercialisées par 45 vendeurs. «C’est donc 300 chevrettes en plus cette année, notamment des animaux sevrés, du fait de l’installation de nouveaux chevriers en Aveyron». Pour les chèvres de réforme, les ventes sont làaussi en progression de 171 unités, «avec une hausse de 1,10 euro/chèvre grâce à la diversité des débouchés».

Enfin, pour la vente de poudre de lait aux adhérents, auprès des deux fournisseurs RAGT et Unicor, elles ont légèrement baissé avec un prix qui reste stable. La coopérative a fait ensuite un point sur les différentes ristournes du groupement pour ses adhérents.

D.B.

19 décembre 2019

Assemblée générale de APL Rodez Lactalis : accord-cadre et nouvelle étape

L’association des producteurs de lait Lactalis Rodez (APL Rodez) s’est réunie en assemblée générale jeudi 12 décembre à Manhac sous la présidence de Christophe Malgouyres. Avec comme ordre du jour, le point sur l’accord-cadre signé fin novembre entre les OP (organisations de producteurs) de l’UNELL et Lactalis, en présence de représentants du groupe laitier.

Cette réunion annuelle rassemblant de nombreux producteurs adhérents de l’APL Rodez, s’est déroulée en présence de Fabien Choiseau, directeur des approvisionnements lait France, Davy Hecht, responsable des approvisionnements lait de Valmont-Rodez, Claude Bonnet, président de l’UNELL (Union nationale des éleveurs livrant Lactalis). Christophe Malgouyres a fait un point sur le travail mené durant l’année 2019, avec les négociations autour du prix du lait de vache au niveau national. Il a précisé que «la conjoncture était positive malgré tout, tirée en particulier par les cours de la poudre de lait». Il a aussi souligné «l’écart de prix du lait pour cette fin d’année 2019, à l’avantage de l’entreprise Lactalis», ajoutant dans la foulée : «il faut que le retour de la valeur s’opère auprès de l’ensemble des producteurs français». Il a également évoqué la démarche AOP Bleu des Causses qui rassemble une vingtaine de points de collecte et un groupe de producteurs Lactalis engagés sur une nouvelle dynamique en terme de valorisation du produit.

Le président de l’APL Rodez a poursuivi son propos en revenant sur l’accord-cadre, lequel a été largement présenté dans son contenu par Claude Bonnet. Ce dernier, éleveur bovins lait à Aurillac, président de l’UNELL (neuf OP Lactalis, dont l’APL Rodez, soit un total de 4 100 points de collecte), a loué le travail aboutissant à l’accord-cadre avec le PDG de Lactalis : «un cap a en effet été franchi. Il faut maintenant que la distribution joue le jeu. Nous rencontrerons leurs représentants en janvier pour leur faire part de notre formule de calcul de prix en lien avec les coûts de production. C’est une formule pour laquelle nous referons un nouveau point dans six mois. Il faut que ce principe perdure. Et qu’en parallèle, la loi EGAlim soit appliquée par l’ensemble de la filière, la coopération comprise. Nos OP ont été créées en 2012. Cet accord-cadre est une reconnaissance du rôle collectif des OP, et du travail mené en leur nom par l’UNELL, structure nationale qui représente directement les producteurs face au groupe laitier Lactalis».

«Convaincre les GMS»

Selon Fabien Choiseau, «notre groupe laitier est sur une dynamique positive avec notamment l’accord-cadre signé fin novembre avec l’UNELL. La priorité est de faire vivre cet accord avec l’ensemble de la distribution, convaincre les GMS confrontées elles aussi au marché. Il faut que l’ensemble de la filière se responsabilise». S’agissant de la loi EGAlim, le directeur des approvisionnements lait France Lactalis estime «qu’elle pose question au niveau de la compétitivité au sein de l’Union européenne». Quant à l’avenir du secteur laitier, Fabien Choiseau relève que «la gestion des excédents est une préoccupation, avec la baisse du marché des PGC en France», selon lui, «avec le phénomène de déconsommation de produits issus de l’élevage. L’enjeu pour Lactalis est donc de bien gérer ces excédents, parmi les 5 milliards de litres de lait de vache que nous collectons en France, un niveau stable. Ce volume français représente 25 % de la collecte mondiale Lactalis. Pour le lait bio, la collecte progresse en France avec 200 millions de litres. L’ambition de Lactalis est de devenir le premier collecteur de lait bio au monde».

D.B.

21 novembre 2019

Festa Foie gras et charcuteries de l’Aveyron, les 23 et 24 novembre à Villefranche de Rouergue

Pour la deuxième année, la Chambre d’agriculture en partenariat avec l’association Produits et Saveurs du Rouergue organise la Festa du foie gras et charcuteries. Un événement qui amène de la valeur ajoutée au concours départemental foie gras et salaisons. Tous les gourmands sont invités à venir déguster le meilleur de l’Aveyron, les 23 et 24 novembre à Villefranche de Rouergue !

Comme les autres concours officiels départementaux pilotés par la Chambre d’agriculture, celui qui met à l’honneur les foies gras et salaisons de l’Aveyron affiche une belle longévité. Depuis plus de 15 ans, grâce au partenariat avec l’association Produits et Saveurs du Rouergue, il permet aux producteurs fermiers et artisans du département de faire la démonstration et la promotion de leur savoir-faire. A chaque édition, une trentaine de médailles (or, argent et bronze) sont décernées.

57 échantillons en concours

Le concours est ouvert aux professionnels de l’agriculture et aux entreprises artisanales du département. Cette année encore, ils ont répondu nombreux à ce rendez-vous puisqu’ils seront 28 producteurs et artisans à présenter 57 échantillons dont 28 en foie gras et 29 en charcuteries. Plus de 60 personnes auront la lourde tâche de décerner les médailles ! Parmi eux, des jeunes issus des établissements d’enseignement agricole et des résidents de la fondation OPTEO en situation de handicap, cette structure (ex ADAPEI) est partenaire du concours. La remise des prix aura lieu le lendemain, pendant Festa foie gras et charcuteries de l’Aveyron, samedi 23 novembre vers midi.

Les organisateurs de ce concours ont souhaité l’année dernière, donné un nouvel élan à leur événement. Ils ont ainsi créé Festa Foie gras et charcuteries de l’Aveyron, un salon de producteurs et artisans qui présentent leurs produits et savoir-faire. «Nous avons tenté l’expérience sur une journée, le lendemain du concours et nous avons été ravis du succès puisque nous avons reçu entre 700 et 800 personnes», se réjouissent les organisateurs. Fort de cette réussite, ils ont retenté l’aventure et ont même prolongé le plaisir d’une journée puisque l’édition 2019 de Festa Foie gras et charcuteries de l’Aveyron se tiendra sur deux jours, samedi 23 et dimanche 24 novembre. La communication, grâce au soutien de la municipalité de Villefranche de Rouergue, a été élargie aux départements alentours. Et les exposants seront aussi plus nombreux (de 15 en 2018 à 35 cette année). «Notre objectif est bien d’associer le grand public afin qu’il puisse échanger avec les producteurs, les filières sur l’authenticité, la typicité et la diversité de ces produits du terroir, de contribuer à la notoriété des producteurs et artisans auprès des consommateurs», expliquent les organisateurs.

Un nouvel élan

L’événement a aussi une vocation pédagogique puisque des démonstrations et animations jalonneront le week-end : atelier pédagogique autour de la charcuterie animé par le hall technologique du lycée La Roque de Rodez et de Villefranche de Rouergue (samedi à 14h30), préparation d’une terrine de foie gras artisanale (samedi à 15h30) et éveinage du foie gras (dimanche 15h) avec Charles Guy, démonstration culinaire et dégustation avec le chef cuisinier Quentin Bourdy du restaurant l’Univers à Villefranche (samedi à 16h15) et avec le chef Cédric Gaston de l’Auberge de l’Ady à Valady (dimanche à 16h), atelier du savoir bien manger et atelier d’éveil aux goûts pour les petits et les grands avec les lycées agricoles (dimanche à 11h) et avec Karine Justo, diététicienne et le Docteur Taoubi (samedi), atelier de fabrication de jus de pommes par l’association Variétés locales 12, mini salon du livre gastronomique... Pour pimenter le week-end, un record du monde sera tenté : celui du plus grand gâteau à la broche en partenariat avec le comité des fêtes de Pachins.

Un repas de gala (déjà complet) animera la soirée du samedi (salle de la Madeleine) autour d’une recette traditionnelle du Villefranchois à base de canard et d’oseille : la tripade par Francis Cardaillac et Pierre Boscus et servie par les élèves du lycée hôtelier Saint Joseph de Villefranche.

Eva DZ

Festa Foie gras et charcuteries de l’Aveyron, samedi 23 et dimanche 24 novembre de 10h à 18h, salle de Treize pierres à Villefranche de Rouergue.

21 novembre 2019

Association Pérail : le fromage Pérail demande l’IGP

En juin, l’association Pérail apprenait que l’INAO refusait sa demande d’AOP, une demande dans laquelle elle avait mis toute son énergie depuis plus de 25 ans. Elle rebondit en ce début d’hiver vers une demande d’obtention d’une IGP avec toujours la même détermination de «protéger son petit Pérail».

L’annonce du refus d’une AOP pour le Pérail au début de l’été a beaucoup marqué le président de l’association qui défend, depuis plus de 25 ans, ce petit trésor des Causses, Jean-François Dombre accompagné des membres de l’association. «Nous ne voulons pas entrer dans la polémique, ça ne ferait pas avancer les choses et surtout ça ne protègerait pas plus notre Pérail. Parce que notre volonté dès le départ a toujours été la même : protéger notre Pérail, sa localisation, le fait qu’il soit produit à partir de lait de brebis et le savoir-faire des 400 personnes qui travaillent pour lui et grâce à lui sur notre zone», argumente Jean-François Dombre. Le Pérail concerne 5 départements, 1 000 exploitations et 140 personnes dans les fromageries.

«Si nous avions demandé l’appellation d’origine protégée pour le Pérail au moment de son renouveau dans les années 70, nous l’aurions peut-être obtenu mais voilà personne n’envisageait alors l’ampleur qu’a pris ce petit fromage. Aujourd’hui plus de 1 000 tonnes de Pérail sont fabriquées par an», explique Jean-François Dombre. «A la création de notre association Pérail en 1995 pour sa défense et sa promotion, nous avons demandé l’AOP mais il a fallu retrouver les éléments historiques de notre fromage pour étayer notre demande, définir une zone de production, de fabrication, élaborer un cahier des charges... cela a pris du temps, plus de 25 ans en tout pour finalement se voir opposer un refus à plus de 79% des votes à l’INAO !», regrette Jean-François Dombre.

Rassembler les acteurs du Pérail

Mais plutôt que de s’apitoyer sur son sort, l’association Pérail a décidé de repartir de plus belle vers un nouveau projet : la demande d’une IGP. «L’IGP va nous apporter la même protection juridique qu’une AOP en France et à l’étranger», avance Sébastien Leclerq, directeur d’établissement des Fromageries Papillon et membre de l’association Pérail depuis 20 ans. Sachant que plus de 17% des ventes de Pérail se font à l’export. «Nous allons construire notre dossier IGP en nous appuyant sur tous les éléments que l’on a pu recueillir pour le dossier AOP, en vue de protéger notre tradition du Pérail», poursuit-il. «Nous envisageons une IGP forte pour protéger l’ensemble du process de la production du lait, à la fabrication du fromage, de l’affinage à l’emballage... sans oublier notre zone de production. Pour ce faire, nous avons besoin de rassembler l’ensemble des acteurs du Pérail. Certains se sont un peu découragés suite à l’échec de la demande d’AOP mais nous allons à la rencontre de chacun, producteurs de lait, producteurs fermiers, artisans, entreprises... afin de rassembler les amoureux du Pérail autour de cette demande d’IGP», avance Sébastien Leclerq. «Nous avons pris la décision de continuer à nous battre et nous sommes plus motivés que jamais», complète Pierre Gaillac, producteur de lait de brebis. «Notre intérêt à tous est d’avoir un Pérail reconnu et protégé. Il est de notre responsabilité de ne pas laisser utiliser le nom Pérail avec d’autres laits ou dans d’autres régions de France ou d’ailleurs», enchaîne Matthieu Castanier, producteur fermier de Pérail.

L’association va devenir ODG

D’ores et déjà, l’association Pérail a écrit une lettre d’intention à l’INAO pour l’obtention d’une IGP Pérail. «Nous avons rencontré la directrice de l’INAO, Mme Guitard, qui s’est engagée, oralement, à ce que nous obtenions cette reconnaissance dans les 3 ans», a révélé Jean-François Dombre.

La semaine prochaine, l’association doit rencontrer l’INAO pour tracer la feuille de route. «Cet hiver, notre association Pérail va se transformer en ODG - organisme de défense et de gestion - dont les statuts seront validés par l’INAO», a annoncé Sébastien Leclerq. L’assemblée générale constituve de l’ODG se déroulera le 24 janvier à Millau. Trois collèges composeront cet ODG : producteurs fermiers de Pérail, producteurs de lait de brebis et fabricants.

«Une IGP est une reconnaissance pour les producteurs et pour les fromagers», résument les membres de l’association Pérail. «Une garantie aussi pour le consommateur. Notre territoire mérite d’être récompensé pour son savoir-faire», concluent-ils.

Eva DZ

14 novembre 2019

AOP Bleu des Causses : un fromage qui gagne à être connu !

Le collège producteurs de l’ODG Bleu des Causses s’est réuni mercredi 6 novembre en assemblée générale, à Lapanouse de Sévérac, dans une salle qui fut une cave où était affiné le Bleu des Causses, comme un clin d’œil à l’histoire de ce fromage AOP. Un fromage pour lequel ses producteurs s’investissent plus que jamais à travers de nombreuses animations dans un but commun : le faire connaître et apprécier des consommateurs.

L’AOP Bleu des Causses était présent sur plus d’une dizaine de rendez-vous, fêtes et événements dans l’Aveyron et ses alentours pendant toute l’année. Cette visibilité, le fromage sous appellation protégée la doit à l’engagement de ses producteurs. «Cette année, nous avons vécu un tournant, notre ODG s’est resserré autour d’un noyau de producteurs actifs et impliqués qui n’a pas ménagé ses efforts pour faire apprécier le Bleu des Causses», souligne Clément Chayriguès, président du collège producteurs de l’ODG.

Au Salon de l’agriculture 2020

Clairement, les producteurs ont pris en main l’avenir de leur produit en travaillant sur sa notoriété. «Nous n’aurions pu être présents sur tous ces événements sans le soutien de nos partenaires, élus (maires, députés, sénateurs, collectivités locales), les associations, les restaurateurs...», appuient Sébastien Gisquet et Laurence Nayral, élus au collège producteurs. L’assemblée générale a permis à chacun des producteurs engagés dans ces animations de montrer l’impact positif de cette communication : au Roc Laissagais, au concours et à la fête des fromages d’Espalion, lors des portes ouvertes du réseau Bienvenue à la ferme, sur les marchés de producteurs de pays, à Terr’Aveyron, au concours des chiens de berger de Ségur, au championnat de France de quilles à Magrin, à Sous les pavés, les prés à Rodez, au comice du Malzieu... La liste est longue et les retours unanimement positifs. «Tous les producteurs se sont impliqués et tous ont dépassé le premier objectif d’une journée consacrée à l’animation autour de notre produit», se réjouissent les représentants du collège producteurs.

A noter aussi le succès de la deuxième campagne de communication auprès des restaurateurs de la zone de production. Là encore, les producteurs sont allés à leur rencontre pour proposer de mettre le Bleu des Causses sur leur carte. Une opération séduction qui a porté ses fruits puisque de nombreux restaurateurs ont joué la carte du Bleu des Causses le proposant sur leur plateau de fromages ou l’accomodant dans des recettes.

Face à ce succès, l’ensemble des animations devraient être relancées en 2020. Et les producteurs vont même un peu plus loin puisqu’ils ont initié un partenariat avec l’OS Simmental pour le prochain Salon de l’agriculture à Paris. Le Bleu des Causses pourra être dégusté et vendu sur le stand de l’OS pendant le salon parisien. Une journée dédiée à l’AOP Bleu des Causses devrait également être organisée sur le stand de l’Aveyron.

Un noyau de producteurs actifs

2019 a marqué la mise en œuvre du nouveau cahier des charges de l’AOP Bleu des Causses et le resserrement de la zone de production reconnue. «Nous avons engagé une vraie dynamique de territoire autour de 26 points de collecte Lactalis, soit une cinquantaine de producteurs, et de 55 points de collecte avec Sodiaal qui étudie un projet de relance de la fabrication du fromage AOP Bleu des Causses sur le site du Malzieu en Lozère», ont expliqué David Bourrier et Sébastien Durand, administrateurs de la coopérative et membres de l’ODG.

Côté Lactalis, la nouvelle collecte du lait pour la fabrication du fromage AOP est en place. Les responsables de la collecte du groupe Lactalis ont indiqué aux éleveurs élus du collège producteurs de l’ODG que les besoins en lait l’été sont élevés pour couvrir l’accroissement récurrent des ventes de fromages AOP en fin d’année. «Nous sommes satisfaits car la tendance est au développement», a commenté Clément Chayriguès. «Nous attendons d’avoir les chiffres sur une année complète pour faire le bilan mais les premières impressions sont positives».

Les producteurs visitent les caves

Après l’assemblée générale, les membres du collège producteurs de l’ODG ont été accueillis aux caves d’affinage de Peyrelade. Guidés par les responsables techniques, ils ont pu découvrir les caves naturelles à fleurines, le savoir-faire des affineurs... sans oublier bien sûr une dégustation de leur cher Bleu des Causses !

Cette journée a permis de resserrer les rangs des producteurs autour de leur AOP, bien décidés à continuer d’œuvre pour sa communication et sa promotion auprès du plus grand nombre.

Eva DZ

31 octobre 2019

AOP Estaing : un millésime qui s’annonce bien !

A l’image des autres appellations aveyronnaises, l’AOP Estaing affiche une belle qualité de vendanges 2019 mais les volumes seront un peu moins importants. Les Coustoubis, gens du vins à Estaing, envisagent le meilleur pour le millésime qui s’annonce !

Les vendanges ont démarré fin septembre sur le vignoble de l’AOP Estaing et se sont étalées sur 3 semaines environ. Les pluies de la fin du mois d’août ont été bénéfiques pour la qualité de la récolte : «il était temps qu’elles arrivent car la sécheresse a causé beaucoup un peu de retard dans la pousse !», résume Frédéric Maurel, président de la coopérative des Vignerons d’Olt. «Nous avons vécu l’année dernière, une année extra, nous savions que ce serait difficile de réitérer l’exploit», sourit-il. Néanmoins, les Coustoubis sont plutôt confiants pour le millésime à venir. «Certes il y a moins de volumes mais la qualité semble au rendez-vous avec des degrés entre 11 et 13,5, ce qui est plutôt encourageant pour la suite. Le travail réalisé en caves confirmera nos premières impressions», espère le président.

Les vignerons de l’AOP Estaing sont heureux et soulagés cette année, d’avoir échappé au gel de printemps, aux orages, à la grêle. «Il a manqué un peu d’eau c’est vrai mais nous n’avons pas enregistré de gros aléas climatiques, ce qui a permis aux vignerons de vivre une année plutôt sereine», commente Frédéric Maurel. Il résume simplement : «Nous avons eu un joli temps pour la vigne avec même un peu de pluie bienvenue en août».

Actuellement, sur l’AOP Estaing, ils sont sept viticulteurs adhérents à la coopérative des Vignerons d’Olt plus un indépendant qui devrait vinifier pour la première fois pour l’appellation. La coopérative est hébergée à la Maison de la Vigne, du Vin et des Paysages, installée sur la commune de Coubisou, entre Espalion et Estaing. «Nous y accueillons de plus en plus de visiteurs. Mais nous ne devons pas relâcher nos efforts sur la communication car il faut continuer de se faire connaître», assure Frédéric Maurel. D’ailleurs, près de la moitié des ventes de vins d’Estaing sont réalisées à la Maison de la Vigne, du Vin et des Paysages. 10% des ventes sont destinées à la région parisienne et le reste est écoulé auprès des restaurateurs locaux, des cavistes de la région. «Nos parts de marché restent identiques mais nous ressentons clairement une baisse de la consommation de vin en restauration», note Frédéric Maurel.

Deux vignerons de la coopérative se chargent du travail de vinification. «Cette année malgré la quantité un peu moindre, nous pourrons tout de même produire du vin dans les trois couleurs, blanc, rouge et rosé. C’est important de continuer à être présents sur nos marchés de commercialisation», argumente le président.

Pour se différencier sur le marché, les Vignerons d’Olt ont lancé il y a plusieurs années, le premier vin pétillant de l’Aveyron, Fest’aing, qui continue d’accompagner les fêtes des Aveyronnais ! Cette année de nouveau, une cuvée en blanc et rosé est annoncée pour les fêtes de fin d’année... Et sûrement que les Vignerons d’Olt mettront de côté quelques bouteilles de blanc des vendanges 2019 pour la cuvée 2020 de Fest’aing !

Eva DZ

31 octobre 2019

AOP Marcillac : une confiance en l’avenir

Les vendanges de l’aire AOP Marcillac se sont terminées vers le 18 octobre, avec le sourire.

Pour Philippe Teulier, président de l’AOP de Marcillac et de la Fédération des vins de qualité de l’Aveyron, le cru 2019 est bon : «ce sera un très bon millésime en qualité, malgré les pertes autour de 30 % à cause des gelées de printemps. Avec des raisins de 12 à 14 degrés, voire au delà sur certaines terrasses, nous sommes satisfaits. Le vin aura un bel équilibre. L’évolution du climat constatée chaque année nous arrange un peu dans ce sens-là…» avoue Philippe Teulier. Pour lui, la production de vin du Vallon est sur bonne dynamique : «nous avons des projets, des aménagements de chais. Ce vignoble avance à son rythme, sur la bonne voie !».

L’aire AOP Marcillac couvre 200 ha, rassemble les 32 vignerons de la cave coopérative de Valady, plus les 13 indépendants dont fait partie Philippe Teulier. La cave de Valady collecte à elle seule 110 ha de vigne de l’aire AOP. Pour son directeur, Kasper Ibfelt (notre photo), le constat est le même : «c’est un bon millésime. J’observe que cette vigne de Marcillac est souple, s’adapte à des gelées de printemps et des canicules de juin !». Autre observation, «la pluie d’août a été nécessaire, mais la météo de fin septembre, début octobre, a été difficile à appréhender de par son imprévisibilité. Ici, nous ne vendangeons pas avec des machines mais avec du personnel dont il faut planifier le travail» sourit Kasper Ibfelt.

Des projets

La cave de Valady a récolté cette année 3 700 hl, «loin de la moyenne décennale de 4 200 hl, toute surface égale» complète le spécialiste. Et très loin aussi de l’année 2018, qualifiée de «vendange du siècle», avec ses 5 300 hl ! La coopérative a réaménagé cet été la réception du raisin pour améliorer plus encore la qualité, avec un égouttoir, une table de tri, «permettant de mieux cibler et sélectionner les jus pour le rosé, et concentrer celui du rouge. Nous franchissons un palier supplémentaire pour aller plus haut dans la qualité». Autre projet, la démolition du bâtiment de vinification «pour doubler sa surface, l’isoler, installer des cuves plus petites, semi-enterrées, pour pratiquer la sélection parcellaire,valoriser le travail du vigneron, être en phase avec la demande du marché».

La cave commercialise environ 500 000 bouteilles/an, en vitesse de croisière. Un des vignerons coopérateur est en bio, un autre en conversion. «Le bio est une demande des producteurs à laquelle la cave s’adapte» souligne-t-il. Deux cuvées haute valeur environnemental (HVE) seront produites cette année suite à la récente certification. «Nous avons également une cuvée sans sulfites répondant à un marché de niche, demandant énormément de technicité. Nous travaillons aussi pour la transmission, l’installation, pour toujours aller de l’avant. Notre chais nouvelle génération en projet, doit séduire autant nos clients que nos producteurs !».

D.B.

10 octobre 2019

Veau d’Aveyron et du Ségala : un livre avec les chefs en préparation

Un livre d’exception est en préparation autour d’un produit tout autant d’exception, le Veau d’Aveyron et du Ségala. Sous le parrainage de Nicole Fagegaltier et Sébastien Bras, l’IRVA a sollicité 29 chefs des quatre coins de la France mais aussi d’Italie, de Suisse, pour partager leur amour... et leurs recettes de ce veau rosé. Ils étaient réunis lundi 7 octobre pour réaliser la photo de couverture de ce livre à venir courant 2020.

Dans le cadre idyllique du château de Labro à Onet le Château, l’IRVA a convié les 29 chefs cuisiniers de haut rang venus de toute la France mais aussi de l’étranger qui ont participé à la réalisation d’un livre d’exception sur le Veau d’Aveyron et du Ségala. Ils étaient réunis pour réaliser la photo de couverture de cet ouvrage attendu courant 2020.

Une gastronomie de plaisir

Divers ustensiles de cuisine à la main, veste blanche de rigueur, les chefs cuisiniers entouraient Jean-Luc Mouysset, en tenue d’éleveur, pour une belle photo de famille ! Décontraction et grands sourires au programme ! «Les 600 éleveurs de Veau d’Aveyron et du Ségala vous remercient pour votre engagement dans ce projet et aussi dans votre choix de cuisiner... voire de sublimer notre produit d’exception», a souligné Pierre Cabrit, président de l’IRVA. Des livres autour du Veau d’Aveyron et du Ségala, il n’en manque pas mais celui-ci aura une saveur toute particulière ! «Avec l’appui de Nicole Fagegaltier et Sébastien Bras parrains de notre projet, nous avons voulu proposer à des cuisiniers de haut vol, de partager leur cuisine, vraie, sincère, leur amour des produits de qualité et ils ont été 29 à répondre positivement à notre idée», explique Pierre Cabrit.

Au fil des saisons et des morceaux, selon leur sensibilité et leur rencontre avec ce veau, chaque chef a mis son talent au service de ce produit emblématique des éleveurs du territoire. Les savoir-faire, l’authenticité et l’identité particulière de ce veau rosé seront aussi mis en avant dans l’ouvrage. Plus que des recettes, les chefs livrent aussi leurs conseils et astuces pour que le lecteur puisse se lancer en cuisine et régaler ses convives !

Nicole Fagegaltier et Sébastien Bras en parrains

Aux côtés des chefs venus de toute la France et de l’étranger, onze sont installés en Aveyron. Parmi eux, la marraine et le parrain de ce projet collectif, Nicole Fagegaltier du Restaurant du Vieux Pont à Belcastel et Sébastien Bras du Suquet à Laguiole. «Depuis toujours je suis une fidèle du Veau d’Aveyron», témoigne Nicole Fagegaltier. Fille et petite fille d’éleveurs de veaux fermiers, élevés comme le Veau d’Aveyron d’aujourd’hui, elle est restée fidèle à ses racines : «J’aime le veau rosé, une viande plus mûre et qui a toute sa place sur notre carte à l’année», poursuit-elle. Normal pour elle donc de défendre les éleveurs et la filière : «Ce veau est suffisamment qualitatif pour réunir des chefs qui partagent leur amour des bons produits».

Sébastien Bras que l’on connaît davantage en ferveur défenseur de la viande de race Aubrac, n’aime pas moins travailler le Veau d’Aveyron ! «C’est un produit à forte identité qui raconte une partie de l’histoire de notre territoire. Un produit comme je les aime et comme j’aime à les défendre. J’ai donc sollicité des chefs qui sont passés par la Maison Bras pour partager quelques-unes de leurs recettes de Veau d’Aveyron. Tout le monde a joué le jeu en proposant une recette personnelle qui lui rappelle un peu son passage en Aveyron. Que des bons souvenirs !».

Eva DZ

03 octobre 2019

Production laitière : le beurre enrichit la gamme Mont Lait

La marque Mont Lait comptabilise désormais plus de 10 millions de litres de lait commercialisés contre seulement un million au lancement de la marque en 2014, grâce au développement de trois produits.

La marque Mont Lait a présenté officiellement, jeudi 26 septembre son nouveau-né, le beurre baratte. Après le lait de consommation en 2013, la raclette fin 2018, ce troisième produit vient renforcer sa gamme et démontrer sa réussite. A peine commercialisé que déjà le beurre des producteurs de lait du Massif central rejoint les plus grandes tables dont celle du palais présidentiel à Paris. Une fierté pour les producteurs constituant l’Association des producteurs de lait de montagne d’autant plus que tout a dû être créé pour fabriquer ce beurre de montagne.

La marque Made in Montagne

Mont Lait est plus qu’une simple marque de producteurs. Certes, elle permet aux 440 exploitations laitières engagées dans la démarche de revaloriser une partie de leur production par rapport au prix de base. «C’est l’équivalent d’un 13ème mois», selon Dominique Barrau, président de l’association. Mais surtout, plus qu’une démarche de valorisation, Mont Lait a constitué autour d’elle une filière de montagne. Comme pour le lait, conditionné à la SFL de Theix (63) ou la raclette, à Fournols (63), le beurre est fabriqué par une petite entreprise du Massif central, à Auzances (23). «Notre objectif est et a toujours été de valoriser notre production pour faire vivre nos territoires de montagnes. Cela ne peut se faire qu’en intégrant bien évidemment les entreprises laitières de montagne. Sans elles, nous ne serions plus là et vice-versa». Et ce troisième produit est sans nul doute celui qui illustre le mieux cet engagement.

Trois ans de gestation

Il a fallu trois ans à l’association pour l’élaborer. Trois années durant lesquelles, les producteurs ont dû rechercher une entreprise partenaire acceptant d’investir. «Il n’y avait pas de baratte à Auzances ! L’entreprise a été obligée d’investir et d’embaucher du personnel (4 ingénieurs agroalimentaires) pour créer notre produit», explique Pascal Leclercq, producteur laitier et responsable du produit beurre au sein de Mont Lait. Une fois le matériel et la recette trouvés, ce nouveau produit a pu voir le jour, et débuter «tambour battant» sa commercialisation. «Le beurre a une texture et un goût qui plaît aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels». A tel point qu’à peine commercialisé en GMS, le beurre Mont Lait est déjà sur les tables du palais de l’Elysée ! L’objectif de l’APLM est de commercialiser entre 30 et 50 tonnes de beurre par an. «Je pense que nous irons beaucoup plus vite que cela», témoigne confiant Dominique Barrau. Le beurre vient donc étoffer la gamme de la marque et permet d’augmenter les volumes de lait valorisés. D’à peine un million de litres de lait à ses débuts, Mont Lait écoule désormais près de 10 millions de litres grâce à ses trois produits.

Mélodie Comte - PAMAC

05 septembre 2019

Marchés de producteurs de pays : la préfète accueillie à Entraygues

La préfète de l’Aveyron, Catherine Sarlandie de La Robertie, a été accueillie sur le marché de producteurs de pays d’Entraygues-sur-Truyère, mercredi 28 août, par Benoît Fagegaltier, président de l’Association de gestion des marchés de producteurs de pays de l’Aveyron (AGMP12).

Ambiance estivale sous les platanes de la place de République en cette fin de mois d’août à Entraygues-sur-Truyère ! Les touristes sont encore nombreux, dont beaucoup d’étrangers, attablés au milieu de l’espace ceinturé par la vingtaine de producteurs et artisans. Catherine Sarlandie de La Robertie qui se rend chaque année sur un marché de producteurs, a été accueillie cette année à Entraygues par Benoît Fagegaltier, nouveau président de l’AGMP12 depuis cette année. Il était accompagné par Gilbert Vigneron, organisateur du marché d’Entraygues, Pierre Boscus, ancien artisan boucher, représentant la Chambre de métiers, et membre de la commission de contrôle de marchés de producteurs et de Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture. La marque née en Aveyron en 1989, a fait de nombreux petits dans une quarantaine de départements français. Elle est aujourd’hui gérée par l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture.

Ce «label» est pointilleux sur le règlement et ouvert uniquement aux producteurs et artisans locaux. Des contrôles sont effectués régulièrement. A Entraygues, Mathilde Durand, conseillère produits fermiers et circuits courts à la Chambre d’agriculture a fait le tour des stands alimentaires, vérifiant si la charte était respectée, avec le port de badge, la présence de plaquettes, etc.

Une bonne année

Pour Benoît Fagegaltier, «2019 sera une bonne année, le consommateur apprécie toujours ce contact avec le producteur, la vente directe et la qualité des produits présentés». L’AGMP12 rassemble aujourd’hui 250 adhérents, avec 18 sites de marchés et un total de 2 372 emplacements. Plus de 180 marchés de producteurs de pays sont organisés en Aveyron, «pour un chiffre d’affaires départemental évalué à un million d’euros/an» indique Benoît Fagegaltier. «Nos marchés de producteurs représentent un secteur économique significatif pour notre agriculture et la dynamique des territoires ruraux».

La préfète a fait le tour des producteurs sous la conduite également de Jean-Claude Anglars, président de la commission agricole départementale, vice-président du Conseil départemental, et Bernard Boursinhac, maire d’Entraygues. A noter que les députés Alain Marc, Stéphane Mazars, et le sénateur Jean-Claude Luche étaient notamment présents, profitant de l’inauguration du belvédère de Rouens et d’un bâtiment communal à Saint-Hippolyte avec la préfète pour faire une étape gourmande au marché d’Entraygues.

Ce marché du mercredi est l’un des plus dynamiques du réseau, avec une fréquentation qui peut atteindre les 1 200 repas servis en un seul soir ! «Nous veillons toujours à proposer un menu complet» insiste Gilbert Vigneron, «la demande est forte pour vendre ici, mais il est important de veiller à la cohérence des productions pour satisfaire le consommateur». A Entraygues, la carte était diversifiée, avec melons, charcuteries, saucisses, farçous, fruits, galettes, et vins AOP Le Fel-Entraygues évidemment, et de Marcillac !

D.B.

08 aout 2019

Agriviande à Cassagnes Bégonhès : bienvenue à la table de Solange !

Le plaisir de la table, cette expression résume bien l’état d’esprit d’Agriviande, entreprise créée par deux copains, passionnés par le monde de l’élevage et soucieux de le valoriser, d’abord auprès du grand public et désormais auprès des restaurateurs de toute la France. A Cassagnes Begonhès à quelques encablures d’une exploitation familiale, à Lariès, c’est là que tout a commencé !

Sur la ferme de la famille Bousquet à Lariès, commune de Cassagnes Bégonhès, on cultive l’amour des bêtes, la passion de l’élevage et l’art du bien manger depuis sept générations ! Inutile de préciser que la crise de la vache folle à partir des années 1996 les a profondément marqués. Leur cousin, Frédéric Tressières alors étudiant en école d’ingénieur agri avec l’aide d’un copain, Thierry Frontin, en école de commerce ont décidé d’unir leurs compétences pour distribuer en vente directe les produits de la ferme, sous forme de colis de viande. Ils ont commencé par du porte à porte, la découpe étant sous-traitée à Rodez.

Amoureux de la bonne bouffe !

En 2002 avec l’appui de la Communauté de communes et du maire de Cassagnes de l’époque, ils ont réhabilité un bâtiment tout près de l’aérodrome du village pour installer leur propre atelier de découpe en embauchant leurs bouchers. Agriviande était née ! Très vite, le concept des deux jeunes entrepreneurs séduit les particuliers. Peu à peu, ils intègrent le marché des professionnels (restauration, bistro, restauration collective...) auquel ils se consacrent depuis 2005.

Pour répondre à ce développement d’activité, Agriviande s’installe en 2009, dans un nouvel atelier de 900m2 sur la zone d’activités de Cassagnes Bégonhès et garde son ancien bâtiment pour lancer le Lagastou et les Ateliers des Monts Lagast. En effet, ayant développé leur activité auprès des professionnels, certains leur demandaient plus que de la viande, voulant aussi découvrir des spécialités locales. Sous la marque commerciale, les tables de Solange, en hommage à la grand-mère de la famille Bousquet du haut de ses 87 ans, Agriviande sélectionne des produits d’exception, peu connus et peu distribués dans les circuits traditionnels. «Nous nous sommes constitués un petit réseau de produits de négoce qui, comme nous, cultivent savoir-faire, authenticité et qualité», explique Brice Bousquet, qui a intégré l’entreprise familiale il y a un an et dont le frère, Lucas, a repris la ferme de Lariès. L’offre en viande s’est étoffée autour du bœuf, on trouve aussi le Veau d’Aveyron et du Ségala, la race Aubrac... uniquement des éleveurs naisseurs - engraisseurs.

Un complément d’activité donc, toujours dans un esprit d’exception avec des produits comme l’aligot, la saucisse sèche de coche, le Roquefort vieux berger, le Laguiole fermier, la tome fermière de brebis, le Pérail au lait cru, le cochon de montagne et le Capelin, élevé sur paille à la farine de chataîgne... mais aussi le pigeon, la volaille, les escargots... Le jeune entrepreneur est par ailleurs en train de construire un nouveau projet d’élevage de porcs sur la ferme familiale avec un nouvel atelier de transformation de charcuteries et donc de nouveaux emplois locaux à venir.

Toujours en recherche d’authenticité

L’entreprise continue de développer son réseau de distribution sur la région parisienne, à Toulouse, Montpellier, Lyon, en Savoie... dans les brasseries, les bistrots et les resturants étoilés. «Le bouche à oreille a fait son effet !», sourit Brice, qui livre même jusqu’à La Réunion et en Allemagne ! Mais n’en oublie pas pour autant son territoire puisqu’on retrouve ses produits frais à la maison de retraite de Réquista, à la cuisine centrale de Millau... «Ce marché de la restauration collective s’ouvre peu à peu à des produits comme les nôtres, ils sont attentifs, connaisseurs et intéressés», poursuit Brice. Il faut dire que l’entreprise sait se mettre au service de ses clients en proposant un travail à façon que ce soit pour le conditionnement, la découpe : «du sur-mesure» !

La Table de Solange, c’est aujourd’hui 36 salariés (production, administratif, livraison et commercialisation) et trois associés : les deux historiques Frédéric et Thierry et Brice, le petit dernier ! C’est une équipe jeune (moyenne d’âge de moins de 30 ans) : des projets plein la tête mais la tête sur les épaules ! «L’évolution d’Agriviande a été progressive presque naturelle : nous avançons au fil de la demande», explique Brice. «Nous commercialisons de plus en plus de bêtes entières ou des parties de carcasses. Les carcasses sont traitées au cas par cas pour correspondre aux besoins des clients. On démonte, on portionne en fonction de la stratégie du restaurateur», poursuit-il. Et pour entretenir ce lien avec la production, nombre de restaurateurs visitent la ferme de Lariès. La maîtrise de la chaîne de la production à la consommation.

«Sous la marque La table de Solange, nous allons continuer à vendre notre terroir sur notre stratégie de spécialiste. Nous sommes en recherche de producteurs qui partagent cet état d’esprit et cette typicité d’un savoir-faire qualitatif parce que la demande est bien là !».

Eva DZ

01 aout 2019

Mont Lait : le Beurre de montagne dans les rayons

Après le lait en 2013 et la raclette en 2018, Mont Lait étoffe sa gamme en lançant un beurre de baratte au lait de montagne. Officiellement lancé le 26 septembre à Vulcania, ce «beurre de montagne», c’est son nom, est déjà présent dans les rayons, il a été présenté aux consommateurs aveyronnais, par des producteurs de l’APLM, samedi 27 juillet au Leclerc d’Onet le Château. Le président de l’association des producteurs de lait de montagne, Dominique Barrau, dévoile ce nouveau produit d’exception.

Pourquoi le lancement d’un beurre de montagne ?

D. Barrau : «Dès notre démarrage en 2013 avec le lait, nous avions déjà dans l’idée d’étoffer notre gamme de produits. Nous avons commencé ce développement avec la raclette lancée l’année dernière au Sommet de l’élevage et l’idée d’un beurre de baratte n’était pas nouvelle puisque nous y travaillons depuis septembre 2016.

Le beurre de montagne est un élément de plus dans notre gamme Mont Lait. Un produit pour mettre une fois de plus en valeur les atouts et les spécificités de notre lait produit en montagne.

Comment avez-vous lancé ce produit ?

D. Barrau : Il est le fruit d’échanges avec le Centre d’art culinaire de Rennes à qui nous avons confié notre projet d’un beurre fabriqué à partir de notre lait de montagne. Après des études de marchés, des conseils... nous avons été clairement encouragés à prendre notre place sur un segment différencié : à savoir un beurre de baratte de qualité supérieure à base de lait de montagne produit dans nos fermes du Massif central et fabriqué là aussi dans une entreprise locale.

Quel est votre partenaire sur ce produit ?

D. Barrau : Nous confions la fabrication de notre beurre à la Laiterie des Montagnes d’Auzances dans la Creuse. L’entreprise prête à s’équiper d’un système de fabrication de beurre de baratte nous a communiqué son envie de faire partie de notre projet.

Quel est le secret de la recette du Beurre de montagne ?

D. Barrau : Nous avons dans un premier temps recherché dans le lait de nos producteurs des ferments qui soient le reflet de nos systèmes laitiers. Puis, avec l’entreprise Flore de terroir, nous avons sélectionné et testé des beurres. Nous avons aussi pu compter sur les conseils de deux grands chefs cuisiniers aveyronnais pour repérer les qualités gustatives de notre beurre, et son utilisation dans la gastronomie et notamment les desserts. Ce travail a abouti en avril avec le choix définitif de notre beurre de montagne.

Comment sera-t-il commercialisé ?

D. Barrau : La configuration est un peu différente de celle de la raclette puisque nous avons créé une SAS Lait montagneux (issu de l’APLM) qui est propriétaire des ferments choisis pour fabriquer notre beurre et qui s’occupe de la commercialisation du produit. Nous sous-traitons la fabrication du beurre à la Laiterie d’Auzances mais nous nous occupons de son transport, de la logitisque et de sa commercialisation à travers notre équipe administrative. Le Beurre de montagne est disponible dans plusieurs magasins, issus de notre réseau de clients de notre lait et de notre raclette Mont Lait dans un premier temps. Il est disponible depuis quelques jours, en doux et demi-sel, en plaquettes de 250g, à un peu plus de 3 euros. Nous avons choisi un segment haut de gamme pour marquer notre différence.

Quel sera le retour aux producteurs ?

D. Barrau : Pour ce produit, nous avons construit notre prix de revient, le plus juste possible pour assurer une valorisation aux producteurs, de l’ordre d’un centime par litre (sachant qu’il faut 22 litres de lait pour fabriquer 1 kg de beurre), prendre en charge le transport et la commercialisation.

Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?

D. Barrau : Notre objectif est que notre beurre de montagne puisse être proposé dans les réseaux de distribution de notre territoire. Nous avons aussi pris de nombreux contacts avec le milieu des restaurateurs afin de le diffuser auprès du réseau des chefs cuisiniers et les premiers retours sont prometteurs.

Nous voulons réussir notre lancement officiel qui se fera, sous le signe de la gastronomie, le 26 septembre, sur le site de Vulcania, en plein cœur de la Chaîne des Puys, récemment classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Je pense que notre beurre de montagne a vraiment une place à prendre dans son segment d’exception».

Recueillis par Eva DZ

25 juillet 2019

Le label rouge BFA fête ses 20 ans : en estives avec le Bœuf Fermier Aubrac !

A l’occasion de ses 20 ans, le label rouge Bœuf Fermier Aubrac profite de l’été pour communiquer auprès des touristes sur son produit d’exception. L’association qui porte le label a organisé une «Découverte des prairies d’estives» mardi 23 juillet, à quelques encablures d’Aubrac.

Un bon bol d’air sur le plateau de l’Aubrac à la rencontre des éleveurs engagés dans le label rouge Bœuf Fermier Aubrac ! Cette rencontre inédite était proposée par l’association BFA mardi 23 juillet, sur les hauteurs du village d’Aubrac. Christian Bonal, ancien président et Nadège Mouliade, membre de l’association accompagnés de l’animatrice, Claire Védrines, ont accueilli un petit groupe de visiteurs, touristes en vacances dans la région et soucieux de découvrir le label rouge, les éleveurs qui le produisent, les animaux Aubrac et bien sûr les prairies qui les accueillent pendant tout l’été.

Manger de la viande : un acte écologique fort !

«Nous voulons montrer toutes les notions qui gravitent autour de l’élevage dont son rôle sur les paysages et sur le territoire», a introduit Christian Bonal. «Sous nos pieds et sous ceux de nos vaches, nos prairies sont riches d’une biodiversité très variée, d’une flore, d’une faune préservées jusque dans nos sous-sols. Nos prairies stockent le carbone comme les forêts, elles limitent également le ruissellement des eaux...», argumente Christian Bonal qui a coutume de dire que manger de la viande c’est un acte écologique fort !

C’est justement sur ce lien très étroit entre l’élevage et les paysages, l’agriculture et l’environnement... que les membres de l’association Bœuf Fermier Aubrac ont voulu communiquer auprès du grand public, particulièrement bien présent sur le plateau de l’Aubrac à cette période estivale.

Quoi de mieux que de se rendre dans une prairie d’estives, accompagné de Nathalie, salariée du jardin botanique de l’Aubrac, et des éleveurs pour échanger sur cette relation entre élevage et territoire ! Il suffit de se baisser pour observer la richesse des plantes et fleurs, des herbes et insectes... présente sur l’Aubrac ! En quelques minutes, Nathalie a montré une foultitude d’espèces sur la parcelle de M. Tardieu, prête à la fauche et sur celle de Serge Niel déjà fauchée. «On retrouve dans ses pâtures la base des graminées mais aussi bien d’autres plantes présentes grâce au pâturage», explique Nathalie. «Clairement sans le pâturage nous n’aurions pas cette richesse floristique et faunitisque», assure-t-elle. Des plantes que l’on retrouve parfois dans le lait et la viande, apportant toute la spécificité des produits issus du plateau de l’Aubrac. «Les systèmes d’élevages pratiqués sur l’Aubrac, des systèmes tout en herbe et extensif, sont tout à fait en adéquation avec le territoire sur lequel ils sont mis en place par les éleveurs», poursuit-elle. Lors d’un recensement réalisé sur le terrain, Nathalie a relevé plus de 250 espèces différentes... Les estimations évoquent plus de 2 000 espèces présentes sur le plateau de l’Aubrac... «Et on continue d’en découvrir», sourit Nathalie.

L’occasion pour les éleveurs engagés dans le label rouge Bœuf Fermier Aubrac de rappeler les grandes lignes de leur cahier des charges : des animaux de race Aubrac nés, élevés et engraissés sur la ferme (d’où le nom de fermier), des exploitations à plus de 800m d’altitude ou pratiquant la transhumance à plus de 800m d’altitude, des génisses ou des vaches de moins de 10 ans, une alimentation sans ensilage ni maïs... «Nous avons simplement retranscrit, il y a 20 ans, les pratiques qui étaient en place dans les élevages, qui perdurent et qui sont désormais reconnues depuis 20 ans par un label rouge», avance Christian Bonal.

Un discours qui a séduit les participants dont la plupart ne connaissait ni l’Aveyron, ni l’Aubrac, ni le Bœuf Fermier Aubrac. «C’était vraiment une belle découverte et une belle rencontre aussi avec des éleveurs, des botanistes passionnés par leur métier et par leur territoire», témoigne ainsi un couple venu d’Angers avec leurs enfants. L’un d’eux qui suit des études en protection de la nature et environnement s’est confectionné un herbier de choix, qui à coup sûr, fera des envieux chez ses collègues à la rentrée !

Les éleveurs étaient eux aussi, ravis de cet échange, une première pour l’association qui renouvelle cette opération communication fin août en Lozère (lire encadré).

Eva DZ

18 juillet 2019

Lycées d’enseignement agricole : à la découverte de la filière Roquefort

A la veille des vacances scolaires, vendredi 5 juillet, plus de 120 enseignants et personnels techniques des trois lycées agricoles publics du département sont partis à la découverte de la filière AOP Roquefort, sur le secteur de Réquista.

L’initiative a été lancée il y a deux ans par l’Agricampus La Roque. L’établissement profite de la sortie annuelle du personnel (enseignants, techniciens, administratifs...) pour partir à la rencontre d’une filière agricole. Après le Veau d’Aveyron et du Ségala l’année dernière, le choix s’est porté cette fois-ci sur l’AOP Roquefort. Et l’établissement a invité ses collègues, les lycées Beauregard de Villefranche de Rouergue et La Cazotte de Saint Affrique à se joindre à cette journée. Ils étaient donc plus de 120 personnes employées par ces trois établissements à partir pour Réquista, pour en savoir un peu plus sur l’AOP Roquefort, l’organisation de cette filière, ses projets, ses perspectives.

La journée était coordonnée par la Chambre d’agriculture. C’est donc Adeline Canac, vice-présidente de la Chambre d’agriculture et agricultrice à Durenque, tout près de Réquista, qui a accueilli le groupe. «Vous formez les futurs agriculteurs et salariés de l’agriculture, des métiers exigeants qui nécessitent de bien connaître le milieu et les filières qui le composent», a-t-elle introduit. «A l’heure où de nouveaux enjeux, au-delà de la pure technique, émergent comme la sécurité alimentaire, le respect de l’environnement, les circuits courts, l’entretien des espaces... Il est important de vous montrer comment les agriculteurs font évoluer leur métier pour que vous ayez les bonnes infos», a-t-elle poursuivi.

Elle a rappelé combien les agriculteurs du département étaient engagés dans les démarches qualité, citant les trois AOP fromagères Laguiole, Roquefort et Bleu des Causses, les viandes sous label, Veau d’Aveyron et du Ségala, Bœuf Fermier Aubrac, Fleur d’Aubrac, Agneau laiton de l’Aveyron, Agneau fermier des pays d’Oc et les quatre appellations viticoles, AOP Marcillac, Côtes de Millau, Entraygues Le Fel, Estaing et l’IGP Vins de l’Aveyron. Tous ces signes officiels de qualité étaient représentés lors du déjeuner préparé par l’équipe locale des JA pour proposer un panel complet des produits de qualité du département au personnel des établissements agricoles.

Avant la dégustation, les participants ont échangé avec Jérôme Faramond, président de la Confédération générale de Roquefort. «A travers la visite de deux élevages, et la rencontre avec des éleveurs, nous voulons vous montrer notre engagement à produire un lait pour une filière et un produit de qualité, le Roquefort, première AOP de France», a-t-il expliqué. Avec ses collègues agriculteurs, il a communiqué une vraie passion pour son métier et son produit. «C’est sûr tout n’est pas simple, nous avons vécu quelques difficultés comme la réforme de notre filière mais nous sommes avant tout des passionnés qui défendont notre produit jusqu’au bout». En atteste la réussite de la première fête du Roquefort début juin qui a attiré plus de 16 000 personnes en deux jours dans le petit village de Roquefort !

«Nous sommes une filière qui compte dans l’économie locale, dans le rayonnement du département. C’est pourquoi il est important de communiquer positivement auprès des jeunes en formation dans vos établissements parce que nous avons besoin d’assurer le renouvellement de nos producteurs», assure Jérôme Faramond.

Des messages qui sont passés auprès des personnels des trois lycées agricoles, repartis enchantés de ces échanges. «Cette journée contribue à recréer du lien entre la profession agricole, les enseignants et les établissements. Nos échanges sont positifs et constructifs pour tous ceux qui travaillent au développement de l’agriculture du territoire», a résumé Bruno Montourcy, président de l’Agricampus La Roque.

Eva DZ

18 juillet 2019

«Mission bio» de la Chambre d’agriculture : une nouvelle équipe en place

La mission agriculture biologique de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron s’est réunie vendredi 12 juillet à Montagnac, commune de St-Saturnin de Lenne, sur la ferme de son nouveau responsable David Argentier, lequel succède à Pierre Joffre. Les conseillers spécialisés de la Chambre d’agriculture participaient à cette journée de travail. Présentation de cette mission AB avec David Argentier (à droite sur la photo).

- Qui est le nouveau responsable de la mission AB de la Chambre d’agriculture ?

«Je suis donc David Argentier, 41 ans, marié et père de trois enfants, nouvel élu de la Chambre d’agriculture depuis février. Je suis installé avec ma mère Monique au GAEC des Calsiers, à St-Saturnin de Lenne, sur un élevage de 550 brebis Lacaune, une SAU de 150 ha, et producteur bio pour La Bergerie de Lozère (groupe Tribalat Noyal) depuis mars 2015. Notre conversion en bio a débuté en 2010.

- Quelles sont vos orientations stratégiques en ce début de mandat concernant l’agriculture AB en Aveyron ?

Je suis élu depuis peu et donc en phase d’adaptation à ma nouvelle mission. Il est important de continuer sur la lancée actuelle du bio en Aveyron, qui rassemble désormais 10 % des agriculteurs du département. Il faut poursuivre sur cette dynamique. L’Aveyron compte début 2019, 921 exploitations engagées dans la filière agriculture biologique, soit 75 fermes supplémentaires sur une année. L’an dernier, une installation aidée sur trois était en agriculture biologique parmi les 151 installations aidées au total en Aveyron. On compte aussi beaucoup de jeunes agriculteurs et producteurs dans cette dynamique bio départementale. Pour la mission AB, il est important de répondre à la demande des consommateurs et aux organismes en aval qui ont des débouchés économiques. Rappelons que l’Aveyron est le 2ème département français bio en surface, derrière le Gers, dans une région Occitanie classée au premier rang national en productions AB.

Technique et économique

- Comment allez-vous travailler, avec quels appuis, quels partenaires ?

Nous allons travailler sur un mandat de six ans, avec cette fois, une équipe de professionnels plus étoffée, rassemblant six agriculteurs, ce qui est nouveau (lire encadré). Autre point important, je suis membre du bureau de la Chambre d’agriculture, comme Christian Marty, qui vient en appui de ma fonction de responsable mission bio. Les quatre autres membres représentent les élevages du département avec une présence cohérente sur les territoires. Nous sommes tous en relation directe, et avons prévu au moins quatre réunions de travail sur l’année. Notre ambition est d’accompagner le développement de l’agriculture biologique dans une cohérence globale : au niveau des filières entre productions et transformations-valorisations, mais aussi au niveau des exploitations. Une exploitation agricole où les équilibres recherchés par l’agriculteur sont respectés sera une ferme performante et résiliente. Nous privilégierons l’entrée technique et technico-économique sans oublier la relation de confiance producteurs bio/consommateurs qui doit être confortée. Des enjeux nouveaux doivent être pris en compte comme l’impact du réchauffement climatique sur nos structures, l’intégration de l’AB dans la formation comme une expression de l’agroécologie, l’intégration des produits bio dans la restauration collective, et bien d’autres actions encore.

- Quels sont les premiers chantiers entrepris, les pistes de travail ?

Pour le moment, je prends mes marques. Le contact se fait au sein de la Chambre d’agriculture, du Conseil départemental, du Conseil régional, dans la continuité du travail réalisé par mon prédécesseur Pierre Joffre. L’accompagnement des filières, le lien avec le terrain, l’installation en agriculture bio, l’appui technique, tout cela figure dans notre domaine de compétences. Je n’oublie pas notre partenariat avec l’APABA, les passerelles de travail entre nos deux structures et les réunions périodiques, et aussi les liens techniques avec l’INRA, l’IDELE, ARVALIS, etc.

- Quel est le dispositif d’accompagnement technique actuel au sein de la Chambre d’agriculture ?

Nous avons trois conseillers spécialisés, plus les techniciens troupeau bovins lait, l’équipe Agronomie-fourrage, la mission Références. A cela s’ajoutent nos partenaires de l’APABA, d’UNOTEC, de la Confédération générale de Roquefort... Il faut aussi savoir que la mission bio de la Chambre d’agriculture existe depuis 50 ans !».

D.B.

11 juillet 2019

Fromage AOP Bleu des Causses : les restaurateurs toujours partenaires !

La filière AOP Bleu des Causses renouvelle son opération de communication «du producteur au restaurateur» entre le lundi 15 et le dimanche 28 juillet, auprès d’une cinquantaine de restaurants aveyronnais.

Jérôme Chaumat, président de l’AOP Bleu des Causses et de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) du même nom, a présenté cette 2ème édition jeudi 4 juillet au restaurant le Coq de la Place, à Rodez, l’un des 55 restaurants partenaires, dont 16 sont situés dans la l’agglomération ruthénoise. Le chef du Coq de la Place, Benjamin Bergès, a déjà rencontré un beau succès sur sa carte avec une recette d’escargots au Bleu des Causses figurant dans le récent livre consacré aux fromages d’Occitanie. Laurence Nayral, productrice bovins lait à Flavin et Clément Chayriguès, producteur à Séverac d’Aveyron, vice-président de l’ODG et président du collège producteurs, étaient présents aux côtés de Jérôme Chaumat. Ce dernier a rappelé l’application du nouveau cahier des charges AOP Bleu des Causses depuis le début de l’année, suite à un long travail de «mise à jour» qui a duré plus de 15 ans.

Trois collèges

La zone de production AOP couvre le département de l’Aveyron et une partie du Lot et de la Lozère. L’ODG Bleu des Causses comprend trois collèges : producteurs, transformateur (Lactalis) et affineurs (Lactalis et Sodiaal Union-SICA Société Laitière de Laqueuille). Les deux caves d’affinage sont situées à Peyrelade-Rivière-sur-Tarn et à Fondamente-Cornus. Environ 430 tonnes de fromages sont produites chaque année par près de 80 producteurs de lait de vache.

Jérôme Chaumat a précisé que le nouveau cahier des charges «plaçait les producteurs au cœur de la filière. Ils sont le socle de notre ODG, sans lait pas de fromage !» a t-il lancé, rendant par ailleurs hommage à son prédécesseur de Lactalis, Bernard Dieu. «Les producteurs sont aujourd’hui plus engagés dans l’animation, au delà de la simple démarche d’identification AOP Bleu des Causses» souligne Jérôme Chaumat.

Des producteurs impliqués

Clément Chayriguès a loué «la forte implication des producteurs» pour cette 2ème «opération séduction» de l’AOP Bleu des Causses auprès des restaurateurs. «Du 15 au 28 juillet, plusieurs producteurs parcourront l’Aveyron pour faire découvrir à 55 restaurateurs notre fromage à pâte persillée, au lait de vache entier produit à deux pas de chez eux. Les restaurateurs qui nous avaient suivis lors de la première édition, il y a trois ans, sont tous repartis avec nous cette année !». Chaque producteur est déjà allé à la rencontre des chefs ou ont expliqué au restaurateur du village qu’ils étaient voisins, qu’ils produisaient un fromage AOP, un bleu de caractère à la fois puissant et onctueux ! «Les notions de local et de territoire ont recueilli un écho très favorable» relève encore Clément Chayriguès. «Certains restaurateurs ne savaient pas que le lait du Bleu des Causses était produit juste à côté de chez eux ! Il faut donc remercier tous les producteurs d’avoir fait cette démarche auprès des restaurateurs et qui se sont largement investis dans cette action».

«Facile à théâtraliser»

Concrètement, le restaurateur partenaire recevra un quart de fromage pour «le travailler» en cuisine, plus un ensemble de documents de communication et d’affiches signalant aux clients qu’il propose sur sa carte du Bleu des Causses. «C’est un fromage très accessible à tous les goûts» enchaîne Jérôme Chaumat, «c’est aussi un bon exhausteur de goût. Il est facile à théâtraliser. Un chef qui s’empare du produit peut en faire un excellent plat pour sa carte !».

A noter par ailleurs qu’un réseau de fermes AOP Bleu des Causses est en constitution, avec notamment, Laurence Nayral et Christian Bessière, de la Ferme du Gazenas, à Flavin, lesquels accueillent déjà toute l’année, des scolaires, des groupes, des entreprises, des restaurateurs pour partager un bon moment autour du fameux Bleu des Causses !

D.B.

La liste des restaurateurs partenaires est publiée sur le site internet suivant (rubrique de la fourche à la fourchette) :

www.bleu-des-causses.com

04 juillet 2019

Assemblée générale de l’IRVA : le Veau d’Aveyron et du Ségala et l’IRVA de demain

L’interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala, IRVA, a lancé une grande réflexion sur son avenir et celui de son produit d’excellence. Tous les éleveurs ont été associés à cette démarche qui consiste à définir les orientations de la filière de qualité pour demain. Une présentation d’étape de cette réflexion a été réalisée lors de l’assemblée générale de l’IRVA, le 28 juin à Naucelle.

Pour son assemblée générale, l’IRVA tenait à inviter l’ensemble des éleveurs. Une formule innovante qui va dans le sens de la réflexion participative lancée par l’interprofession régionale depuis les réunions de cet hiver. «L’IRVA a démarré sur une dynamique d’éleveurs initiée par Daniel Carrié notamment. A l’heure où le monde change et où les agriculteurs doivent prendre en compte ces changements pour ne pas laisser partir le train sans eux, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes !», a introduit Pierre Cabrit, président de l’IRVA.

Une stratégie collective

«Notre produit qu’est le Veau d’Aveyron et du Ségala est reconnu pour ses qualités organoleptiques, son histoire, son label, son territoire... mais aujourd’hui les attentes des consommateurs changent et elles sont plurielles en matière de respect des animaux, de préoccupation environnementale, de fonctionnement équitable... A nous de nous poser les bonnes questions pour amorcer ce tournant», a-t-il poursuivi. C’est dans cette optique que l’IRVA a proposé cet hiver une nouvelle formule pour ses réunions de secteur : la parole a été donnée aux éleveurs pour savoir ce qu’ils attendaient de l’IRVA, pour recueillir leurs avis, leurs besoins... «afin d’être porteurs de solutions pour demain», complète Pierre Cabrit. 70% des éleveurs ont répondu à cette première invitation du conseil d’administration de l’IRVA : 259 problèmes ont été exposés et 464 solutions envisagées... L’équipe administrative de l’IRVA a étudié et travaillé ces pistes qu’elle a présenté lors d’un séminaire au conseil d’administration accompagné du groupe Jeunes Eleveurs. Douze axes prioritaires sont apparus. Des axes qui ont été intégrés à une démarche stratégique globale de l’IRVA, sa vision pour demain. «Nous avons construit les bases de notre vision commune : ce qui nous anime, ce qui nous rassemble», avancent les responsables. Pierre Cabrit accompagné des administrateurs, Nicolas Mouysset, Bertrand Clavel et Joël Clergue, ont posé sur le papier le fruit de ce travail collectif. De ce travail ressortent des idées fortes : «la confiance en nos valeurs», «l’ancrage territorial», «la création de richesses», «œuvrer pour élever la qualité», «être à l’écoute d’un monde qui bouge»... Les participants à l’assemblée générale ont pu partager leurs remarques, leurs suggestions qui vont permettre d’ajuster cette stratégie collective qui sera présentée définitivement en fin d’année ou début 2020.

L’influence des Millenials (18-35 ans)

Pour alimenter sa réflexion, l’IRVA avait invité Denis Lerouge, directeur de la communication à INTERBEV et responsable des études de consommateurs, à intervenir sur la consommation des viandes et expliquer notamment les nouvelles tendances. «Les achats des ménages sont en baisse de façon générale et le seul créneau qui se porte bien concerne le libre service et le traiteur», résume-t-il. Comme une preuve de ce changement des habitudes de consommation, les Français achètent moins de viandes brutes (-5,2%) et les viandes élaborées sont moins impactées par la baisse de consommation (-1%). A noter que 79% des achats d’agneaux et 75% des achats de veau sont réalisés par les plus de 50 ans.

Certes les ménages achètent moins de viande bovine (-7%) mais ils en consomment toujours dans les plats préparés et en restauration hors domicile puisque les abattages se maintiennent. Indéniablement les produits tout prêts l’emportent sur les produits traditionnels.

A ces changements de consommation, plusieurs explications selon Denis Lerouge, les campagnes de communication sur la livraison de repas à domicile tout prêt. A l’image de cette campagne d’Uber Eats : «45 minutes de cardio 0 minute de cuisine» ! Mais aussi le métissage et la circulation des hommes, des produits, des idées, des biens, des nouveaux modèles de repas (le plat unique du jour remplace le traditionnel menu à 3 plats), les petites portions, les bouchées, les apéritifs dînatoires, la cuisine d’assemblage, du monde, l’instantanéité avec des repas pris sur le pouce, debout, en marchant... «La viande n’a pas disparu de cette nouvelle façon de consommer, elle est simplement considérée différemment. Si elle n’est plus une évidence, elle doit reconquérir sa place dans ces nouvelles façons de consommer grâce à un travail sur l’offre et la distribution», a avancé Denis Lerouge.

«D’abord on doit accepter que l’on a changé d’époque : 88% des consommateurs aiment la viande mais 32% déclarent vouloir en manger moins. Le rapport à la consommation a changé, on pense davantage santé, environnement et cause animale», argumente Denis Lerouge. «La vraie question est : pourquoi le message des «anti-viande» est-il entendu ? Parce que la société est prête à l’écouter !».

Une campagne de communication efficace

Sous l’impulsion des Millenials (18-35 ans), on consomme en conscience des impacts éthiques, on est sous l’influence de l’ensemble de la société par ses comportements, on active les modèles de consommation de demain. C’est dans ce contexte qu’INTERBEV a lancé sa campagne de communication : «Nous avons choisi de ne pas opposer les catégories en (ré)autorisant à aimer la viande, en déculpabilisant», a détaillé Denis Lerouge. «Dans notre campagne «Aimez la viande, mangez en mieux» incarnée par Thomas, on explique que la viande a toute sa place dans une alimentation équilibrée si elle est consommée en quantité raisonnable et qu’elle provient d’une filière qui travaille de façon responsable et durable. Et le message passe puisque nous avons bénéficié de 180 retombées presse. Cette campagne basée sur un discours de raison a été très bien accueillie». C’est pourquoi, Denis Lerouge est convaincu que la viande a encore une longue et belle histoire devant elle grâce au travail sur l’offre et la distribution (constance de la qualité, nouveaux produits adaptés aux nouvelles formes de consommation, nouvelles formes de distribution qui valorisent les produits frais). «Notre mission est aussi de redonner du sens en prenant en compte les attentes des consommateurs (bien-être animal, santé, bien-traitance...), en créant du lien et en le faisant savoir», a-t-il encouragé. Des messages porteurs pour l’avenir... et qui inspireront la stratégie collective de l’IRVA.

Eva DZ

27 juin 2019

Marchés de producteurs de pays : Benoît Fagegaltier, nouveau président

Benoît Fagegaltier a présidé sa première assemblée générale de l’association de gestion des marchés de producteurs de pays lundi 24 juin. Il succède à Cécile Contastin qui fut à la tête de l’association et du réseau Bienvenue à la Ferme en Aveyron pendant 6 ans. Le passage de relais est effectif pour cette nouvelle saison qui démarre !

Producteur de Laguiole fermier AOP et de viande bovine issue de son troupeau Charolais dans le Nord Aveyron, Benoît Fagegaltier nouvel élu à la Chambre d’agriculture, succède à Cécile Contastin à la tête du réseau Bienvenue à la ferme en Aveyron et de l’association de gestion des marchés de producteurs de pays. Ils ont animé ensemble l’assemblée générale de l’association, l’un pour évoquer l’activité de l’année et le second pour préparer l’avenir.

Des marchés sans équivalent

Et la suite c’est déjà aujourd’hui puisque la saison touristique a démarré avec l’ouverture des premiers marchés de producteurs de pays. «Le réseau vit bien grâce à sa différenciation, les marchés de producteurs de pays sont un concept unique créé en Aveyron par Sylvette Hermet et devenu national», a rappelé Cécile Contastin. Ce réseau est porté par une charte et un cahier des charges national qui garantissent l’origine des produits. Une spécificité qui répond pleinement aux attentes actuelles des consommateurs en recherche de garanties, d’authenticité et de proximité.

La marque et le logo, propriétés de l’APCA sont réservés aux Chambres d’agriculture, l’association de gestion des marchés de producteurs de pays de l’Aveyron se charge de la gestion et de la promotion de la marque.

Le réseau des marchés de producteurs de pays s’intensifie notamment à l’échelle nationale passant en un an de 34 à 40 départements engagés proposant 440 lieux de marchés, 2 300 marchés organisés par an et 2 400 producteurs concernés. Les grandes villes ont elles aussi déployé leurs marchés de producteurs avec pas moins de 21 propositions de marchés au printemps et à l’automne : 17 à Paris et sa banlieue, 2 à Lyon, 2 à Toulouse et 1 à Montpellier.

En Aveyron, la tendance se maintient également. 250 agriculteurs et artisans y adhèrent, un chiffre stable mais avec un important renouvellement, ainsi 45 nouvelles candidatures sont en cours. Leur présence est en forte hausse sur les marchés. Côté organisateurs, 18 sites de marchés sont proposés dont un à l’année à Saint Geniez d’Olt (61% en consommation sur place et 39% en marché d’approvisionnement). A noter la présence d’un marché de producteurs de pays au congrès national de Familles Rurales à Rodez en octobre qui a réuni 700 personnes !

En moyenne, les 185 marchés accueillent 16 exposants (2 375 emplacements) et autour de 60 000 visiteurs selon les estimations. Une enquête réalisée en 2017 sur les marchés de producteurs a révélé qu’ils engendraient un chiffre d’affaires de l’ordre d’un million d’euros (pour les 16 sites estivaux).

Pour conforter les producteurs, artisans et organisateurs de marchés dans leur démarche, cette enquête a aussi montré la confiance des visiteurs dans le concept : 86% ont confiance dans l’appellation Marché de producteurs, qui leur apporte une garantie. De même, les agriculteurs engagés considèrent à 61% que le fait d’être réservé aux producteurs est un atout.

«Aujourd’hui plus que jamais les marchés de producteurs ont leur place», attestent Cécile Contastin et Benoît Fagegaltier. «L’engouement des consommateurs pour les références aux terroirs et aux circuits de proximité ne se dément pas et va même grandissant». De bon augure pour tous les producteurs, artisans et les organisateurs de marchés qui s’investissent dans la réussite du réseau !

Pour autant, il ne faut pas relâcher les efforts : «Nous devons maintenir une attention particulière sur les appellations trompeuses, pour défendre cette notion de producteur», a rappelé Benoît Fagegaltier, dans son rapport d’orientation. «Nous devons lutter contre la banalisation des termes «fermier» et «production fermière» trop souvent récupérés par des personnes qui n’ont rien d’éleveurs ni de producteurs transformateurs !», a-t-il insisté. «De notre côté, nous devons être irréprochables pour maintenir et développer la qualité du réseau et des produits», a-t-il recommandé.

Des précisions sur le réglement départemental

Ainsi, l’association de gestion des marchés de producteurs de pays par le biais de sa conseillère spécialisée Magaly Bruel Fraysse et de son conseil d’administration, continue de mener rigoureusement les procédures d’agrément et de suivi des producteurs pour vérifier que l’activité et les produits correspondent bien aux critères définis dans la charte, le règlement départemental et le guide d’interprétation national «produits de la ferme». Les suivis techniques, sanitaires et technologiques de la Chambre d’agriculture sont de parfaits compléments.

Le conseil d’administration a d’ailleurs apporté quelques précisions au règlement départemental. Quand les emplacements et les gammes de produits le permettent, les agriculteurs de l’Aveyron devront être acceptés en priorité. Les exposants ayant fait de la revente ou qui ont troublé l’ordre public du marché ou qui ont été discourtois et irrespectueux seront exclus définitivement. Les produits d’accompagnement seront plus cadrés (pâte à tartiner maison, confitures maison, miels d’apiculteurs locaux pour accompagner crêpes et gaufres par exemple...). Seules des spécialités aveyronnaises et produits locaux fabriqués par l’artisan dans son local pourront être autorisés. Et pour les producteurs qui proposent des burger aveyronnais, 51% des produits doivent provenir de l’exploitation dont la viande, les accompagnements doivent être simples (salade, tomate...) et le pain de fabrication artisanale locale. En 2020, l’association proposera des commandes groupées pour de la vaisselle jetable afin d’ancitiper la transition écologique.

Benoît Fagegaltier en a profité pour remercier les organisateurs de marchés : «sans leur suivi, le maintien des marchés de producteurs serait difficilement possible». Il en appelle donc aux producteurs pour venir en soutien ! «Ce qui nous différencie c’est ce lien entre producteurs, artisans, organisateurs de marchés et consommateurs», a illustré Brigitte Mazars, administratice et conseillère départementale. «Il est donc important de maintenir ce réseau des marchés de producteurs pour entretenir et développer ce lien privilégié».

Pour accentuer l’attractivité des marchés de producteurs et mettre en avant leurs spécificités, l’association va maintenir les supports de communication (sets de table, billets de tombola, affiches, dépliants, oriflammes, badges, flèches de signalisation, banderoles...) Un compte Facebook a été créé en 2017 et l’association encourage les agriculteurs et tous ceux qui soutiennent les marchés de producteurs à venir partager (Aveyron marchés de producteurs de pays).Un projet de flyer est à l’étude avec une base commune à tous et une partie personnalisée par chaque marché.

L’opération des tabliers offert à tous les adhérents avec la sérigraphie «Le producteur c’est moi» ou «l’artisan c’est moi» a été renouvelée pour cette saison. Une saison que les adhérents de l’association de gestion des marchés de producteurs de pays espèrent des plus réussies !

Eva DZ

20 juin 2019

«Terre’Aveyron» à Rodez : des dégustations bien arrosées

La 4ème édition de Terr’Aveyron organisée samedi 15 juin à Rodez a quand même rempli ses promesses, malgré la pluie... Vins, viandes et fromages d’Aveyron étaient au menu des gourmets et des fidèles du marché hebdomadaire ruthénois.

Ils étaient tous là : les vignerons des quatre AOP (Marcillac, Entraygues-Le Fel, Estaing et Côtes-de-Millau) et de l’IGP Vins de l’Aveyron, les éleveurs engagés dans les démarches de qualité, Veau d’Aveyron et du Ségala, Bœuf Fermier Aubrac, Fleur d’Aubrac, Agneau Fermier des Pays d’Oc, Agneau laiton de l’Aveyron pour la viande. Et Roquefort, Laguiole, Bleu des Causses et Pérail pour les fromages, plus le pain Régalou. Place de la préfecture, les dégustations se sont donc succédées malgré la pluie.

Mais les vignerons initiateurs de cette action de communication n’avaient pas le moral totalement en berne. Philippe Teulier, président de la Fédération départementale des vins de qualité de l’Aveyron, confirme : «nous avons en effet été pénalisés par la pluie, la grêle, au mauvais moment, peu avant midi. C’est la première fois depuis quatre ans. Mais les contacts ont quand même été positifs avec les consommateurs, les élus de Rodez, du Conseil départemental, de nos partenaires, comme le Crédit Agricole... Cette formule de dégustation plaît à tout le monde et c’est toujours l’occasion de découvrir les nouveaux millésimes de nos vins chaque année !».

L’Echansonnnerie de St-Bourrou de Marcillac a, dans la matinée, intronisé trois nouveaux échansons. Il s’agit de Maëlle Falguières (caviste la Gineste-Rodez), Rémi Costes (caviste Alambic et Vieilles bouteilles-Rodez) et Michel Santos (restaurateur, président de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie de l’Aveyron).

D.B.

13 juin 2019

Fête du Roquefort : 16 000 amateurs de Roquefortsont entrés dans le Rayon !

«Une réussite totale, au delà même de nos espérances !», Jérôme Faramond, président de la Confédération générale de Roquefort ne cachait pas sa fierté à l’issue de la première fête du Roquefort qui se déroulait le week-end dernier.

«Le pari n’était pas gagné mais je pense que nous avons réussi à relever le défi. Cette première fut une vraie réussite avec plus de 16 000 visiteurs recensés pendant deux jours», le premier bilan dressé par la Confédération générale du Roquefort pour la première fête du roi des fromages est plus que positif. «Les visiteurs ont répondu présents à notre invitation au-delà de nos prévisions puisque nous espérions réunir 10 000 personnes autour de notre produit et de notre territoire ! Nous avons dépassé les objectifs !», se réjouit le président, Jérôme Faramond.

Dès le vendredi, les amateurs et supporters du roi des fromages étaient au rendez-vous avec 160 personnes à l’assemblée générale, plus de 200 personnes pour la conférence de Sylvie Vabre sur l’histoire du Roquefort (lire ci-contre) et plus de 400 personnes au cocktail qui a suivi. Et pendant deux jours, samedi 8 et dimanche 9 juin, au fil des navettes, 16 000 personnes ont rejoint le rocher du Combalou pour profiter des diverses et nombreuses animations culinaires, artistiques, musicales... et autour de la production de Roquefort dans les rues du village. «C’est une double satisfaction», résume Jérôme Faramond. «Parce que nous avons à la fois reçu des visiteurs au-delà de notre rayon de production, de Clermont Ferrand, de Toulouse, de Montpellier, de Béziers, de Marseille... mais aussi issus de notre rayon de production avec aussi de nombreux acteurs de la filière, éleveurs.... ce qui prouve que nous avons réussi à réunir tous ceux qui font notre filière et qui croient en elle», poursuit Jérôme.

Capitaliser sur la réussite

De nombreux messages d’encouragement et de félicitations ont été adressés aux bénévoles (une soixantaine issus d’associations locales, de la Confédération générale de Roquefort, de salariés de la filière, d’éleveurs... étaient mobilisés, sans compter ceux présents sur les stands des fabricants). Plus de 4 500 personnes ont profité des visites guidées des caves. «Nos messages sont bien passés et vu le nombre de petits sacs garnis de Roquefort que l’on a vu dans les mains des visiteurs, nul doute que ce week-end a permis de booster les ventes !», commente ravi Jérôme Faramond.

Le projet de cette fête depuis longtemps dans les têtes d’un certain nombre de personnes, n’avait pu aboutir jusqu’alors mais pour cette première, c’est une réussite ! «Le village de Roquefort se prêtait parfaitement à une telle animation, finalement tout est apparu comme une évidence même si d’un point de vue de l’organisation, ça n’a pas été simple !», poursuivent les organisateurs.

«Cet événement a marqué notre filière incontestablement et notre défi est maintenant de capitaliser sur cette réussite pour aller de l’avant dans notre reconquête des marchés», a avancé Jérôme Faramond. «Nous avons réussi à dépasser nos difficultés et ce week-end de fête nous a donné du courage, de l’envie aussi d’aller encore plus loin. Cette fête est un point de départ !».

Eva DZ

13 juin 2019

Rencontres Made in Viande en Aveyron : une explosion de participations !

Les Rencontres Made In Viande ont eu lieu du 22 au 29 mai. L’opération qui permet d’aller à la rencontre des professionnels de la filière viande a franchi un palier avec un nombre en explosion de visites proposées aux scolaires comme au grand public.

L’objectif de cet évènement national est de proposer des visites gratuites des différents outils de la filière de l’élevage et de la viande afin de montrer au grand public la réalité de ce qui se passe au niveau de l’ensemble des maillons de la filière. Des visites avec des scolaires de tous les niveaux ont aussi été organisées afin de leur faire découvrir le panel des métiers qu’offre ce secteur depuis l’élevage jusqu’à la distribution et la restauration mais aussi pour leur faire découvrir d’où vient la viande qu’ils consomment et l’ensemble du circuit de la ferme à l’assiette.

Une mobilisation professionnelle en nette progression

Les professionnels ont particulièrement bien répondu présents avec 36 participants en Aveyron contre 19 l’année précédente. L’Aveyron est d’ailleurs l’un des départements de la Région Occitanie où le nombre de professionnels ayant ouvert leurs portes est l’un des plus élevé. La communication sur leur métier et leurs savoir-faire est l’un des enjeux majeurs de leur profession et ils en sont conscients. La mobilisation sur l’Aveyron doit à l’avenir être le reflet de l’importance de ce département, selon INTERBEV Occitanie, organisateur de cet événement. L’interprofession remercie tout particulièrement la FDSEA et le syndicat des Bouchers du département qui ont apporté eux aussi leur pierre à l’édifice. Au total, en Occitanie, 185 professionnels ont participé à l’opération.

L’interprofession régionale remercie chacun de ceux qui ont pris le temps de préparer ces rencontres et de recevoir du public ou des scolaires.

Un nombre d’écoles en augmentation aussi

Les visites dédiées aux scolaires ont explosé avec 380 scolaires cette année sur le département contre 108 l’an passé et 68 en 2017. De plus en plus d’écoles sont intéressées.

Sur toute la région, plus de 1 500 élèves et apprentis ont participé aux Rencontres Made In Viande. Les enseignants sont satisfaits de ces visites qui permettent de faire découvrir aux jeunes l’origine de leur alimentation, de leur présenter l’ensemble des maillons de la filière et le travail quotidien de passionnés qui œuvrent pour produire tous les jours une alimentation saine et de qualité. Pour les plus grands, la découverte des métiers crée des vocations et cela peut faciliter aussi, pour certains, la recherche de maîtres de stage ou d’apprentissage. Des échanges très enrichissants ont eu lieu. Côté scolaire, le bilan est plus que positif !

Une présence croissante du grand public, hétérogène sur les outils

En fonction des lieux des rencontres, de la proximité ou non d’une grande ville, et de l’investissement du professionnel, le nombre de visiteurs est plus ou moins important. De grands efforts ont été faits pour inviter et afficher les outils de communication. Le nombre global de visiteurs par site est plus important que les années précédentes mais reste variable.

Hors scolaires, 271 personnes se sont déplacées pour rencontrer les professionnels sur le département avec jusqu’à 100 personnes sur un même site. Il y a donc une très forte augmentation de visiteurs par rapport à l’année précédente où seulement 25 personnes avaient participé à l’évènement.

Pour les quelques professionnels qui n’ont pas eu de visiteurs, il n’en reste pas moins que, grâce à leur inscription, ils ont aussi montré à la France entière qu’ils sont prêts à ouvrir leurs portes au grand public pour faire apprécier leurs outils de travail (bâtiments d’élevage, centres d’allotement, abattoirs, ateliers de découpe, boucheries, cuisines centrales), leurs animaux et leurs pratiques en toute transparence !

D’année en année, cette opération gagne en crédibilité et en légitimité auprès des consommateurs.

Par ailleurs, en terme de communication et au-delà des messages diffusés sur les radios nationales et locales, le nombre de professionnels ouvrant leurs portes a été relayé sur les réseaux sociaux et par les médias. Plus les professionnels s’inscriront aux rencontres, plus la filière dans son ensemble sera connue et reconnue ! 2019 est une belle réussite et 2020 le sera plus encore !

Article Marie Christophe - Interbev Occitanie

06 juin 2019

AOP Roquefort : une filière et un goût «haut et fort» !

La première fête du Roquefort est l’une des actions issues de la réflexion collective initiée par la Confédération générale de Roquefort par l’ensemble des acteurs de la filière. Un événement qui s’inscrit dans le plan de relance de la filière initié l’année dernière. Son vice-président, Jérôme Faramond, également président de l’Association des producteurs de Lait de Brebis de l’aire Roquefort (APLBR), présente les nombreux travaux en cours et les projets.

- Lors de votre assemblée générale il y a un an, vous avez présenté votre réflexion collective baptisée MOFF, qu’en est-il ?

J. Faramond : «Face à la baisse des ventes de Roquefort, tous les acteurs de notre filière ont décidé de réfléchir ensemble aux leviers qui nous permettront d’enrayer cette baisse. Lors d’un séminaire, nous avons travaillé sur un plan baptisé MOFF pour identifier les Menaces Opportunités Forces et Faiblesses. L’idée est bien de montrer que nous croyons en notre produit et que nous sommes prêts à reconquérir des parts de marché. Après la réforme de notre filière, nous avons traversé une période de reconstruction. Aujourd’hui nous avons retrouvé une cohésion autour de notre produit phare le Roquefort.

- Quels sont les enjeux pour l’avenir de la filière Roquefort ?

J. Faramond : Ils sont multiples : la baisse du nombre de points de collecte, l’arrivée d’un nouvel opérateur sur notre zone de production, la mise en place de la réforme qui a donné de la liberté aux producteurs et la baisse des ventes de Roquefort qui impacte forcément mais de façon variable les ventes de chaque fabricant et donc le prix payé aux producteurs. Je peux aussi évoquer l’arrivée du Bleu de brebis. Sur ce dossier, la Confédération générale de Roquefort a demandé une conciliation avec la marque Société prévue fin juin. Nous avons aussi sollicité l’INAO et la DDCSPP de l’Aveyron pour avis. Nous attendons de leur part une position juridique écrite claire. Nous n’hésiterons pas à aller chercher ces réponses si besoin.

- La fête du Roquefort est l’une des premières actions de ce MOFF. Une première pour le roi des fromages, comment l’avez-vous imaginé ?

J. Faramond : Faire venir du monde à Roquefort était un projet de longue date mais l’accès au village nécessite une grande organisation. Il est en effet à flanc de Combalou, avec des rues étroites, très fréquentées par les camions des fabricants. Mais nous avons la chance d’avoir ce village typique, construit autour de l’activité du Roquefort qui ne demande qu’à être connu ! Tous les acteurs de la filière accompagnés de nombreux partenaires dont le Conseil départemental, la Région Occitanie, le PNR des Grands Causses... se sont unis autour de cette fête qui contribuera indéniablement à l’attractivité du village et de tout un territoire.

Cette fête est un outil pour faire prendre conscience que le Roquefort est un maillon essentiel du territoire. Elle est aussi un levier dans notre communication autour du produit : nous dirons combien nous sommes fiers et acteurs en zone Roquefort de notre développement. Et combien nous avons besoin de tous : pouvoirs publics, citoyens, éleveurs, fabricants...

- Qu’en est-il des autres chantiers en cours pour dynamiser la filière Roquefort ?

J. Faramond : C’est sûr que la fête a accaparé beaucoup de notre temps et celui de nos équipes. Pour autant nous avons poursuivi le travail de réflexion du MOFF.

Nous avons engagé une étude auprès des consommateurs pour identifier les raisons de la baisse des ventes de Roquefort. Les résultats seront connus début 2020. En prenant connaissance des freins à la consommation, nous serons en mesure de réfléchir à des solutions pour y remédier mais toujours en adéquation avec les fondamentaux de notre cahier des charges. Il n’est pas question notamment que nous remettions en question le lait cru ! Par contre certains aspects peuvent être étudiés comme nous l’avons fait pour la découpe de petites portions destinées au marché japonais. Cela nous a permis de nous ouvrir un nouveau marché porteur.

Par ailleurs, pour tenir compte des nouvelles attentes sociétales, notamment en terme de bien-être animal, nous avons fait appel à une éthologue qui a étudié les éléments de notre cahier des charges à travers cette notion. Nous avons de nombreux points sur lesquels capitaliser auprès des consommateurs : le pâturage, l’autonomie alimentaire... et certains sur lesquels nous devrons être vigilants comme la place en bergerie... Un groupe de travail composé d’éleveurs et de fabricants travaille aussi avec cette éthologue sur les pratiques d’élevage. L’idée est de donner les clés d’une communication positive autour de nos pratiques.

Dans le même esprit, nous travaillons aussi sur l’empreinte énergétique et environnementale de notre filière, en lien notamment avec le PNR des Grands Causses. Nous avons déposé un certain nombre de dossiers pour accompagner notre démarche de progrès en matière d’agroécologie. La définition d’indicateurs nous permettra d’évaluer ce projet.

- La qualité du lait est l’un des fondamentaux de la filière Roquefort. Quels sont vos projets ?

J. Faramond : Le travail sur le lait cru nécessite une qualité irréprochable. C’est pourquoi nous voulons continuer de capitaliser sur le savoir-faire des éleveurs, il ne faut rien relâcher. Notre commission qualité continue de les accompagner et nous avons créé un nouveau service sur l’ambiance bâtiment. La qualité c’est le plus gros poste de notre budget, c’est aussi ce qui fait la spécificité de notre filière et de notre produit».

Recueillis par Eva DZ

06 juin 2019

Association Pérail : l’AOP pour bientôt ?

Près de 25 ans que les membres de l’association de promotion et de défense du Pérail travaillent à l’obtention de l’AOP, ils espèrent voir aboutir cet engagement dans quelques semaines après un dernier passage devant l’INAO.

Ils ont mis du temps et n’ont pas ménagé leurs efforts depuis 1995 et la création de l’association de promotion et de défense du Pérail pour obtenir l’Appellation d’Origine Protégée qui permettra à leur petit trésor des Causses d’être reconnu à sa juste valeur. Les responsables de l’association, le président Jean-François Dombre, les éleveurs, les artisans fromagers, les fabricants et les producteurs fermiers ont bon espoir de voir tous leurs efforts récompensés prochainement avec un dernier passage devant l’INAO. «C’est l’avant-dernière étape», avance Jean-François Dombre. «L’INAO délivrera un avis de cooptation qui s’il est positif nous permettra de passer l’échelon européen avant la publication d’un décret sur l’AOP Pérail», détaille-t-il.

Une histoire, un terroir, des hommes

«Ce travail de reconnaissance en appellation d’origine a pris du temps», en convient Jean-François Dombre, mais la filière s’est mobilisée pour mettre toutes les chances de son côté. La première étape était de retrouver les preuves de l’histoire du Pérail qui a failli disparaître. «Jusqu’au milieu du XIXè siècle, ce petit fromage était produit dans les familles pour la consommation personnelle. Le Pérail tire son nom de l’évier en pierre (Peralhière) sur lequel il était égoutté», raconte Jean-François Dombre.

C’est avec la fermeture des laiteries de Roquefort à la fin de la campagne, que le Pérail renaît parce qu’il fallait finir le petit flacon de présure donné par les laiteries pendant le temps que les brebis se tarissent. Le renouveau du Pérail est aussi lié à l’aventure du projet d’extension du camp militaire du Larzac au milieu des années 70. Sur le plateau, lors des manifestations, on mangeait du Pérail !

Inexorablement ancré dans l’histoire de son territoire, le Pérail est unique : c’est le seul fromage à pâte molle en lait de brebis. Le Pérail ce sont aussi des hommes et des femmes qui depuis près de 25 ans, «se réunissent, comparent, écrivent, mesurent, consultent, interrogent, rêvent, pour faire grandir la filière Pérail et faire aboutir une demande en reconnaissance en AOP», résume Jean-François Dombre. «Nous avons retrouvé notre histoire, recueilli plus de 600 témoignages de dons de présure pour la fabrication du Pérail, nous avons défini une zone reconnue après une enquête d’utilité publique (sur 5 départements), nous avons défini un cahier des charges de la production de lait et de fabrication du Pérail, nous avons défini un cahier de contrôle à toutes les étapes de la filière... notre dossier est abouti, nous méritons cette AOP», a complété le président qui s’est dit «plein d’espoir» pour les semaines à venir.

La reconnaissance d’un bien collectif

Le Pérail, c’est plus de 1 000 exploitations, 140 personnes dans les fromageries, plus de 1 000 tonnes de fromages et plus de 17% des ventes à l’export. «Le Pérail était un produit attendu !», assure Jean-François Dombre. «Il est localement bien connu mais encore à découvrir en dehors de sa zone de production. Mais dès que les gens le découvrent, ils sont de suite convaincus !», sourit l’artisan fromager. L’association de promotion et de défense du Pérail s’est d’ailleurs constituée un réseau d’ambassadeurs dont les témoignages sont réunis dans un petit livret (lire encadré).

Pour l’ensemble des acteurs de cette filière, du producteur au fabricant, l’obtention de l’AOP serait avant tout une reconnaissance comme l’explique Pierre Gaillac, producteur de lait de brebis : «Nous sommes tous animés d’une même passion : produire un lait dans le respect de l’animal et du consommateur. Produire du lait c’est un engagement entier !».

«L’AOP nous apportera des volumes supplémentaires, une notoriété supplémentaire puisque nous rejoindrons la grande famille des 47 AOP fromagères de France», complète Jean-Luc Bernard, éleveur et fromager. «C’est aussi une garantie de l’origine et de la qualité du produit pour le consommateur».

Cette reconnaissance en AOP permettra également que le nom de Pérail ne soit plus galvaudé : «Nous protégeons notre produit et notre savoir-faire sur un territoire donné», concluent les responsables de l’association.

Eva DZ

30 mai 2019

Les 20 ans du label rouge Bœuf Fermier Aubrac : la grande famille du BFA réunie !

La grande famille du Bœuf Fermier Aubrac était réunie lundi 27 mai pour fêter les 20 ans du label rouge. Eleveurs, artisans bouchers, abatteurs, partenaires... étaient invités sur deux exploitations à Prades d’Aubrac puis à Aubrac pour célébrer cet anniversaire.

La Transhumance des animaux est un élément essentiel du cahier des charges du label rouge Bœuf fermier Aubrac, c’est donc comme un symbole que les acteurs de cette filière se sont retrouvés le lendemain de la Fête de la Vache Aubrac en Transhumance à Aubrac pour souffler les 20 bougies de leur label.

Cette journée anniversaire a débuté sur deux exploitations à Prades d’Aubrac. Une centaine de personnes, éleveurs, artisans bouchers, abatteurs, coopératives, marchands d’aliments... et les partenaires (Chambre d’agriculture, UPRA Aubrac...) tous engagés dans la filière ont échangé avec Patrice Serres, éleveur engagé parmi les premiers dans le label et avec Florence et Privat Serres ses voisins, eux aussi des fidèles de la première heure. L’occasion d’échanger sur les modalités du cahier des charges, les pratiques des éleveurs et de rappeler aussi la locomotive que représente ce label rouge pour la race Aubrac.

Des ambassadeurs

Un peu plus tard, plus de 300 personnes étaient conviées autour d’un repas sous le chapiteau installé à Aubrac pour la fête de la Transhumance, à souffler les 20 bougies du label. L’occasion pour les responsables de l’association BFA de remercier tous ceux qui ont contribué à lancer cette aventure du label rouge et à la pérenniser. Avec Emilien Singla, qui fut président de l’association, en chef d’ochestre, nombre d’acteurs importants dans l’histoire et la vie du BFA ont été salués. Les 9 premiers éleveurs adhérents qui ont montré leur foi en ce projet en signant un engagement dès 1999 et qui sont toujours adhérents 20 ans plus tard. Les animateurs et animatrices de l’association qui ont accompagné l’évolution du label.

Les meilleurs ambassadeurs : Pierre Solinhac, Paul Raynal, André Cayrel, Thierry Chiroux, Pierre Vidalenc, Philippe Lacassagne et la Maison Bras, chacun à leur niveau, sont les porte-parole de toute une filière. «C’est grâce à leur engagement dans la promotion et la défense de notre label que nous sommes encore là aujourd’hui», a remercié Patrick Mouliade, président de l’association BFA. Bien sûr les six présidents qui ont œuvré et œuvrent encore à la dynamique de l’association ont eux aussi été honorés.

Michel Ginisty, Noël Entraygues, Marc Bouldoires, Emilien Singla, Christian Bonal et Patrick Mouliade ont reçu un couteau Laguiole imaginé par Benoît l’Artisan pour les 20 ans du BFA (un couteau par ailleurs en vente au grand public). Michel Ginisty, premier président de l’association, a exprimé sa «fierté» devant le chemin parcouru : «Au départ nous n’étions pas très nombreux à y croire et notre équipe, soudée, motivée, s’est battue pour parvenir à faire reconnaître nos spécificités dans un cahier des charges exigeant et initier un circuit commercial qui a fait ses preuves». A ses côtés, d’autres membres fondateurs ont aussi été salués : Lucien Conquet, Noël Entraygues, Bernard Brioudes, Gérard Gilhodes, Claude Lapeere, Bernard Houlette, Philippe Alazard et Fabrice Ramadier. Tous partageaient cette volonté de mettre en valeur une viande de qualité.

Les élus, le député Stéphane Mazars accompagné de Pauline Cestrières, le conseiller départemental, Jean-Claude Anglars en charge de l’agriculture, André Valadier... et de nombreux partenaires des organisations professionnelles agricoles ont eux aussi félicité les acteurs de cette filière BFA qui contribue à tirer tout un département vers le haut par la qualité de son élevage et de ses produits.

Un déclic

Que de chemin parcouru depuis 1999, période compliquée pour l’élevage qui peinait à se remettre de la crise de la vache folle. «Ce fut un déclic de la part d’une poignée d’éleveurs associés à des artisans bouchers qui ont eu l’idée de créer un label à partir des pratiques d’élevage traditionnelles sur l’Aubrac», a rappelé Emilien Singla. Les éleveurs se sont adaptés améliorant leurs techniques d’engraissement des animaux, grâce au soutien de partenaires techniques et économiques. De 56 éleveurs en 1999, ils sont aujourd’hui près de 400 livreurs (540 adhérents) sur trois départements (Aveyron, Lozère et Cantal) à proposer plus de 2400 animaux labellisés via 5 OP, 4 abatteurs et distribués dans 35 boucheries traditionnelles et 20 GMS.

Un système de production qui plaît aux consommateurs d’aujourd’hui puisqu’il mise sur la transparence, l’origine de la viande, l’alimentation 100% herbe... «Sans le savoir, nos prédécesseurs ont été des visionnaires. Nous avons donc l’avenir devant nous pour continuer à développer notre produit !», a conclu le président, Patrick Mouliade.

Eva DZ

30 mai 2019

Conseil départemental-Chambre d’agriculture : territoire actif et circuits courts

Le Conseil départemental et la Chambre d’agriculture ont à nouveau mis en avant les démarches de circuits courts, jeudi 23 mai, sur le canton du Villeneuvois et Villefranchois, lors d’une réunion d’échanges organisée à la cuisine centrale de l’EHPAD de Villeneuve d’Aveyron.

Les producteurs et élus du canton ont été accueillis par le docteur Christian Sournac, président de l’EHPAD de Villeneuve d’Aveyron, gestionnaire de la cuisine centrale qui prépare 460 repas par jour, en utilisant de plus en plus de produits locaux. Les repas sont destinés aux résidents de l’EHPAD, aux six écoles du canton, plus le centre aéré et à la livraison de repas à domicile. Le personnel de cuisine est impliqué dans cette action en faveur des circuits courts, a indiqué le docteur Sournac. Il a présenté le fonctionnement de la cuisine centrale en présence des conseillers départementaux Gisèle Rigal et Jean-Pierre Masbou, lesquels relayent sur le terrain le programme UneTerritoire Un Projet Une Enveloppe (TPE) initié pour le Conseil départemental par Jean-Claude Anglars, vice-président du Département et président de sa Commission agricole (1).

Jean-François Gaillard, président du Conseil départemental a fait un nouveau point sur la plateforme internet «www.agrilocal12.fr» mettant en relation directe les acheteurs publics (collèges, lycées, écoles, hôpitaux, EHPAD...) et les fournisseurs (agriculteurs, artisans). Localement, la valorisation des circuits courts, avec l’introduction de produits locaux dans la restauration collective, est accompagnée par la démarche participative «l’Aveyron à la loupe» et le programme TPE porté par les deux conseillers départementaux. La Chambre d’agriculture, à travers son comité de développement agricole du Villefranchois est impliquée. Elle a organisé différentes réunions d’agriculteurs intéressés par la démarche.

Du potentiel à proximité

Certains ont témoigné lors de cette rencontre de Villeneuve, dont Elodie Foucras, jeune maraîchère installée à Lanuéjouls qui a fourni des fraises et salades aux collèges de Baraqueville et de Naucelle, grâce à Agrilocal12. Depuis sa mise en place l’an dernier, le site rassemble «une trentaine d’acheteurs réguliers et environ 70 producteurs» selon Nathalie Ilieff, chargée de mission Agriculture au Conseil départemental. «L’approvisionnement local fonctionne très bien pour les produits laitiers et la viande», précise-t-elle. Le secteur du maraîchage «pêche» un peu, faute de producteurs capables de fournir régulièrement pour le moment. Mais le potentiel est bien là.

Autre, exemple avec Guillaume Cavalerie, présent à Villeneuve, jeune maraîcher bio installé à La Roquette. Il vend déjà sur le marché de Villefranche et au magasin de producteurs «Saveurs paysannes». «Cette démarche en faveur de la restauration collective me plaît», dit-il, «je pourrais en effet produire plus, environ 20 %, si le potentiel est là !». Il est bien là et cela satisfait les élus locaux. Claude Villain, maire-adjoint de Martiel, témoigne : «la cantine de notre école primaire prépare 120 repas/jour. Auparavant, les menus étaient composés de denrées congelées, achetées en GMS ou chez des grossistes, pour un coût marchandises de 1,50 euro/repas. Depuis trois ans, nous sommes dans une démarche en circuits courts, et sans effet sur le coût marchandises qui reste à 1,50 euro/repas (facturé 2,50 euros pour les familles) ! Certes, cela exige plus de travail pour le personnel, et une gestion plus lourde pour les achats. Mais le bilan est positif pour tous, producteurs, enfants, familles, grâce notamment au TPE qui a permis une mise en relation rapide entre nous et les fournisseurs locaux», conclut l’élu.

D.B.

(1) Sur ce canton, le TPE concerne également l’aménagement de chemins de randonnées et la réalisation prochaine de réservoirs d’eau pour six agriculteurs des Causses de Villeneuve.

16 mai 2019

Veau d’Aveyron et du Ségala : au menu des restaurateurs parisiens !

Lundi 13 mai, l’IRVA a invité une quinzaine de restaurateurs parisiens à découvrir le Veau d’Aveyron et du Ségala en lien avec la filière UNICOR - Arcadie. Sur l’exploitation du président, Pierre Cabrit, à Sainte Croix, ils ont apprécié ce produit d’excellence, label rouge et IGP, qu’ils mettront à l’honneur pendant tout le mois de juin sur les cartes de leurs restaurants. Le début d’une nouvelle aventure !

Depuis 2009, RestoPartner réunit des restaurateurs indépendants de la région parisienne, partageant la même passion : l’amour d’une cuisine accessible à tous pour faire le bonheur de leurs clients. lls sont donc en quête de produits français qu’ils sélectionnent avec soin et mettent à l’honneur à l’occasion du Mois Gourmand. Du 1er au 30 juin, ils ont choisi cette année de travailler le Veau d’Aveyron et du Ségala.

«Cette opportunité est le fruit de rencontres avec un restaurateur membre de ce réseau par le biais de Bernard Greffeuille, président de l’ODG Agneau de l’Aveyron», souligne Pierre Cabrit, président de l’IRVA. Un premier bon contact qui s’est concrétisé par la venue d’une quinzaine de restaurateurs, lundi 13 mai en Aveyron pour découvrir concrètement comment est produit ce veau, son histoire, son cahier des charges et bien sûr pour le déguster ! «Pour beaucoup de nos restaurateurs, la clé est de séduire leurs clients en leur proposant des produits de qualité, à l’origine connue et qui ont une histoire», assure Bertrand Lazare, co-fondateur de RestoPartner.

Du pré à l’assiette

Les restaurateurs parisiens présents ont donc assisté à la tétée des veaux chez Pierre et Marie-Pierre Cabrit et découvert la gamme de produits du Veau d’Aveyron et du Ségala chez Arcadie, à travers diverses recettes. Et c’est dans l’assiette qu’ils ont été séduits aussi avec la dégustation de Veau d’Aveyron accompagné de vin de Marcillac AOP, produit également emblématique de la coopérative UNICOR.

Pierre Cabrit n’a pas manqué de conter l’histoire du Veau d’Aveyron : des premiers animaux issus des vaches de trait que l’on gardait à l’intérieur pour ne pas gêner les travaux des champs, l’arrivée de la chaux par le chemin de fer qui a permis de diversifier l’agriculture et d’offrir un potentiel supplémentaire au sol. «Dans l’après-Guerre, lorsque la devise était de produire pour nourrir, nos prédécesseurs ont gardé cette production de veaux gras avec une tétée matin et soir puis dans les années 70, un réseau s’est créé avec l’Italie séduite par nos produits. 100% de nos veaux étaient destinés à ce marché ! Mais la dévaluation de la lire, l’envie aussi de garder une production spécifique locale attachée à son territoire ont convaincu les éleveurs de protéger leur Veau d’Aveyron et du Ségala à travers un cahier des charges», a raconté Pierre Cabrit. Obtention du label rouge en 1994 puis de l’IGP en 1996. Un veau né sur la ferme, allaité par sa mère jusqu’à sa vente, complémenté avec les céréales le plus souvent produites sur la ferme, de moins de 10 mois d’âge et respectant des critères de poids. Aujourd’hui 60 000 veaux sont produits en Aveyron (70%), dans le Tarn, le Lot, le Tarn et Garonne et le Cantal.

Créer une chaîne d’ambassadeurs

«Notre marché est en devenir», a précisé Pierre Cabrit. «Notre gros challenge est d’être à l’écoute des consommateurs en répondant à leurs attentes de qualité, traçabilité, origine, bien-être animal... Au-delà de nos débouchés traditionnels avec la distribution (SA4R et Auchan, Unicor - Arcadie et Picards surgelés, artisans bouchers...), notre volonté est aussi de séduire les restaurateurs qui sauront sublimer notre produit par leurs recettes. Nous comptons sur vous pour être nos ambassadeurs auprès des consommateurs», a encouragé le président de l’IRVA.

Et d’aller plus loin : «Vous avez pu découvrir notre production et son cadre aussi, nos paysages si appréciés mais notre territoire est beau parce qu’il est habité et entretenu par les éleveurs qui, pour continuer leur activité, doivent pouvoir vivre de leur produit». Un message que les restaurateurs parisiens ont bien reçu ! «Bien sûr notre volonté en venant à votre rencontre est de créer une relation de long terme», a assuré Bertrand Lazare.

Pour les restaurateurs parisiens comme pour les acteurs de la filière Veau d’Aveyron et du Ségala, cette journée fut riche en échanges : «De cette rencontre avec des professionnels, nous apprenons aussi beaucoup de leurs attentes et des attentes de leurs clients, c’est très enrichissant pour nous», confirme Pierre Cabrit. Et pour les restaurateurs, cette visite de terrain a été convaincante, certains ayant déjà en tête quelques recettes ! Tartare de Veau label rouge du Ségala iodé aux œufs de saumon et Avruga, picatta de veau au citron, risotto à la provençale, mignon de veau de Ségala, fenouil et artichaut braisé, jus court au romarin... En tartare, ribs, côte... les chefs réservent de belles surprises avec des recettes gourmandes et variées. Le début d’une nouvelle aventure pour les éleveurs de Veau d’Aveyron et du Ségala et des restaurateurs parisiens !

Eva DZ

Paroles de chefs

Pascal Vignes est le propriétaire de chez Pasco dans le VIIè arrondissement de Paris, juste en face du Dôme des Invalides. Habitué à travailler les produits locaux, ce maître restaurateur élabore ses menus à partir de produits de qualité porteurs d’une histoire. «Si on ne travaille pas les signes de qualité, demain on disparaît !», tranche-t-il. «C’est notre façon de nous démarquer, de faire la différence face à la concurrence. Nous avons la chance de travailler dans un pays de gastronomie, nous avons une image à défendre et nos clients viennent chez nous parce qu’ils ont confiance dans les produits que nous leur préparons. Nous leur racontons leur histoire, la façon dont ils sont produits, élevés, les hommes et les femmes qui en sont à l’origine... Dans notre restaurant qui réalise en moyenne 70 couverts par jour, nous prenons le temps d’informer le client, ça fait partie de notre métier et nous n’avons pas de réticence particulière. Ils mangent ce que nous leur proposons !». Pascal Vignes va travailler pour le Mois gourmand, le Veau d’Aveyron et du Ségala, en tartare, en carpaccio, en ribs : «les possibilités sont infinies quand on a un produit d’une aussi grande qualité !».

Stéphane Mangin est directeur technique des Tables Mousset, qui réunit à Paris, 4 restaurants de 700 à 800 couverts par jour : «Nous avons déjà travaillé en amont de cette rencontre en Aveyron, sur des recettes avec du Veau d’Aveyron et du Ségala. Tout s’est très bien passé : que ce soit dans l’approvisionnement du produit puisque nous avons eu affaire à des personnes qui connaissent et prennent en compte nos contraintes de restaurateurs comme auprès de nos clients qui ont beaucoup apprécié ce veau rosé. Ce produit correspond bien à leurs attentes en terme d’origine, de traçabilité... Nous avons besoin de produit comme le Veau d’Aveyron et du Ségala pour séduire nos clients. Cette rencontre avec les éleveurs, les acteurs de la filière va permettre d’informer aussi nos équipes en retour afin qu’ils apportent toute l’information aux clients sur la façon dont est produit et élevé ce veau, son environnement, son territoire... Si tout se passe bien pendant le Mois gourmand, c’est sûr que l’on continuera à voir pendant longtemps le Veau d’Aveyron et du Ségala sur les cartes de nos restaurants».

David Courmil, chef du River Café à Issy les Moulineaux et Mathieu Scherrer, chef exécutif de 4 établissements sur Paris ont apprécié cette journée découverte en Aveyron : «Nous ne connaissions pas le Veau d’Aveyron mais nos collègues ne nous en avaient dit que du bien ! Nous démarrons tout juste l’aventure avec Arcadie mais nous avons découvert un produit français, maîtrisé avec un cahier des charges et qui correspond bien aux produits que nous travaillons dans nos établissements. Venir sur place pour voir comment il est élevé depuis sa naissance est une belle expérience !».

Recueillis par Eva DZ

09 mai 2019

Assemblée générale APROVIA : performance et dynamisme

Lors de son assemblée générale mi avril, à Druelle, l’organisation de producteurs ovins APROVIA a fait le point sur son activité : la performance toujours et la stabilité.

Les artisans producteurs d’ovins d’APROVIA se sont retrouvés en assemblée générale, pour la première fois à Druelle, vendredi 19 avril, sous la présidence de Philippe Tabardel. L’occasion de dresser le bilan d’activités de l’organisation de producteurs. «Nous sommes dans la stabilité, notamment en termes de volumes (autour de 1%)», explique Jean-Luc Bruel, directeur. L’OP a collecté et commercialisé via son partenaire Greffeuille Aveyron, près de 90 000 ovins en 2018. Elle peut aussi compter sur 9 adhérents supplémentaires dont quelques-uns en Agriculture Biologique.

Un segment quasi historique de l’OP qui commercialise des agneaux bio depuis près de 20 ans ! «Sur ce segment du bio, nous sommes en constante progression, dans le nombre de producteurs donc mais aussi dans les volumes», confirme Jean-Luc Bruel. Les animaux sous le label bio représentent en effet plus de 10% de l’activité. «La valorisation se poursuit bien», ajoute Philippe Tabardel, président. APROVIA a ainsi dépassé le cap des 10 000 animaux commercialisés en AB.

Ambiance dans les bergeries

La production phare de l’OP est aussi l’agneau sous la mère - agneau laiton. «Nous avons développé un compte-rendu d’abattage plus pédagogique en lien avec l’entreprise Greffeuille. A partir du poids, de l’âge, du sexe, nous pouvons mieux apprécier la qualité des animaux», explique Philippe Tabardel. Pour réguler l’offre d’agneaux sur l’année, APROVIA confirme sa prime de contre-saison qui permet de stabiliser la production. Et un prix à l’année également en progression, (+2,55 euros par rapport à l’année précédente), de quoi encourager les éleveurs dans un contexte national plutôt à la baisse. «Mais nous constatons une certaine érosion de la production liée notamment à la démographie des producteurs. Nous avons ainsi élargi notre zone de collecte, sur l’ensemble du département de l’Aveyron et sur le Lot, pour répondre aux besoins du marché», avance Philippe Tabardel. «Notre souci est de consolider l’existant».

Le nouvel appui technique collectif mis en place par APROVIA auprès de ses producteurs porte ses fruits. Après avoir travaillé sur les soins apportés aux animaux (médecines alternatives...), l’OP a organisé trois journées d’information sur l’ambiance et la ventilation des bâtiments en partenariat avec FODSA - GDS Aveyron. Des journées très appréciées des éleveurs et qui permettent de renforcer l’accompagnement au plus près de leurs attentes.

En agneaux laitiers, la stabilité est également de mise. Les producteurs ont avancé d’environ un mois l’arrivée des agnelets, étalant ainsi la production du 15 octobre au mois de juin. Néanmoins, cette tendance a pour conséquence d’avancer également un pic de production en tout début d’année, une période peu propice à la consommation d’agneau... «C’est un schéma compliqué que l’on ne peut que constater...», regrette Jean-Luc Bruel. Néanmoins, les éleveurs d’APROVIA restent engagés dans l’opération Agneau du patrimoine, une démarche qui rebooste la consommation de viande d’agneau en janvier - février et permet ainsi d’écouler les volumes importants à cette période.

Quel agneau optimal ?

Les équipes techniques d’APROVIA ont travaillé sur des données internes afin de définir l’agneau laiton à produire. L’agneau optimal serait âgé de 105 jours. «Nous avons expliqué de façon très simple les pratiques d’élevage qui permettent de produire cet agneau, d’un point de vue santé, alimentation des mères et ambiance bergerie», a détaillé Bruno Esteveny, technicien de l’OP.

Gilles Bernat, président d’OVIQUAL et responsable INTERBEV ovins était l’invité de l’assemblée générale d’APROVIA. Il a présenté le travail interprofessionnel autour du PACTE (pour un engagement sociétal), encourageant les éleveurs à ne pas baisser les bras, à entendre les messages des consommateurs et à maintenir le niveau de vigilance et de traçabilité de leurs produits. L’OP travaille ainsi sur une grille de valeur des pratiques des éleveurs, notamment en matière de bien-être animal.

Les responsables de l’entreprise Greffeuille, bien au fait des attentes du marché, ont eux aussi encouragé les producteurs : «Notre salut est de rester professionnels et compétitifs. Notre produit est reconnu et apprécié, nous devons donc persévérer !».

La valorisation du savoir-faire des éleveurs est la clé pour les responsables d’APROVIA afin de consolider l’activité. Pour les aider dans leur quotidien, l’équipe de techniciens accentue son appui technique, sujet d’un audit pour plus d’efficacité encore. De même des travaux sont prévus à l’abattoir de Capdenac pour plus d’efficacité de l’outil et enfin, un projet de construction d’un nouveau centre d’allotement est aussi en réflexion de façon à répondre à toutes les exigences.

Autant de chantiers à venir pour encourager les producteurs d’APROVIA dans la voie qu’ils ont choisi.

Eva DZ

25 avril 2019

Forum des filières agricoles UNICOR-APO : un potentiel toujours bien accompagné !

Le forum des filières agricoles dynamiques organisé par les coopératives UNICOR et Alliance Porci d’Oc (APO) a rassemblé plus de 80 personnes, vendredi 19 avril, à Luc-La Primaube.

Cette rencontre, qui était une première, avait pour objectif de mettre en avant des filières agricoles à la recherche de producteurs, et par là même, d’échanger sur les opportunités en matière d’installation ou de reconversion, avec l’appui de différents témoignages. La matinée a été lancée par l’intervention de Jacques Mathé, économiste au réseau CERFrance, professeur à la faculté de sciences économiques de l’université de Poitiers. Il travaille notamment sur le développement des productions agricoles de proximité et leurs impacts sur l’économie des territoires. Il est aussi l’auteur d’un ouvrage sur les circuits courts et intervient lors de conférences pour des organisations économiques du monde rural (coopératives, entreprises agro-alimentaires, organisations de producteurs, banques...).

Valeur ajoutée

En Aveyron, Jacques Mathé a évoqué les nouvelles opportunités de marché pour les agriculteurs, dans «un département déjà placé en bonne position concurrentielle sur les productions localisées», atteste-t-il. «Comment redynamiser les produits à haute valeur ajoutée ?», interroge plus largement l’expert. «Les débouchés ne sont pas un problème. La difficulté, ce sont les volumes de production et le manque de bras», complète-t-il. «L’agriculture est en pleine innovation, avec une population de «hors cadres» qui portent des projets différents», citant par exemple une start-up comme WeFarmUp, qui s’inspire du modèle des CUMA avec le partage du matériel agricole via internet. «On peut aussi citer les nouvelles techniques simplifiées du sol, moins gourmandes en mécanisation et qui apportent aussi de la valeur». Jacques Mathé insiste «sur l’importance de travailler en groupe, en filière, avec une idée de club, un peu comme les CUMA. Il y avait avant des groupes de vulgarisation agricole. Aujourd’hui, les agriculteurs sont certes autonomes mais ils doivent toujours regarder ailleurs. Beaucoup de gens innovent en agriculture et le font trop souvent en cachette. Avec internet et les smartphones, il est facile de tout partager, de poser une question et d’avoir la réponse rapidement !».

Attentes sociétales

Il a parlé de «transmission du savoir, des codes de fonctionnement traditionnels bousculés par le financement participatif, d’une agriculture devenue un gros fournisseur de data informatiques, avec une digitalisation porteuse de valeur derrière des structures comme la Ferme Digitale, Agriconomie, Karnott...». Gagner de la valeur c’est aussi «répondre à des attentes sociétales plus conscientes» toujours selon Jacques Mathé : «avec des mots comme santé, respect, éthique, promesse (transparence et origine) et des prix. Ce qui différencie aussi le métier, c’est la manière dont travaille l’agriculteur». Il a commenté des résultats économiques de productions agricoles en Aveyron et remarqué «le peu de différences entre les exploitations de queue et de tête». Jacques Mathé confie : «je suis surpris de constater que ce département se distingue par des écarts de revenus agricoles très faibles», précisant cependant «l’importance des soutiens publics à l’agriculture de montagne qui ont un effet lissant et protecteur. Il est donc important pour vous Aveyronnais d’être très attentifs à la nouvelle PAC !». Autre remarque, «la taille, n’est pas, n’est plus, un signe de performance. Le foncier, le patrimoine, est-il un bon outil de production ? Il est possible de créer de la valeur avec ce que l’on a». Et les circuits courts ? «Ils sont réservés aux meilleurs, avec des exigences terribles», lâche Jacques Mathé, adepte du travail en filière.

L’importance d’être bien accompagné techniquement et économiquement est ressortie des témoignages d’éleveurs et producteurs lors de l’échange animé par René Debons. Il s’agissait notamment des productions présentées sous forme de cinq fiches : agneau laitier Lacaune, élevage ovins viande, élevage de canard prêts à gaver, élevage de canards gras, élevage de poules pondeuses, élevage de porc post-sevrage engraissement et élevage de porc naisseur-engraisseur bio (lire aussi dans la VP datée du jeudi 11 avril).

D.B.

18 avril 2019

Assemblée générale UNICOR : quelle coop pour demain ?

Remettre l’associé coopérateur au cœur du projet de la coopérative, telle est l’ambition du groupe UNICOR. Lors de leur assemblée générale fin mars, les responsables de la coopérative ont publié les résultats d’une étude de satisfaction, menée auprès de leurs coopérateurs pour connaître leurs besoins, leurs attentes. Le président, Jean-Claude Virenque, accompagné du directeur général, Denis Simon, en détaille les conclusions.

Dans le cadre de votre projet d’entreprise, vous avez mené une étude de satisfaction auprès de vos coopérateurs. Pourquoi cette enquête ?

J-C. Virenque : «C’était un premier test, nous n’avions jamais réalisé ce type d’enquête auprès de nos coopérateurs. Nous avons donné la parole aux adhérents sur le groupe en général, sur l’ensemble de nos métiers, sur leur lien avec la coopérative, sur leur place dans la coopérative...

Leurs réponses nous poussent à redéfinir nos missions parce que notre priorité est de travailler pour nos adhérents, de les fidéliser, d’expliquer nos choix aussi. C’est important de se rapprocher.

Qu’en avez-vous retenu ?

J-C. Virenque : Notre première satisfaction est de voir que 600 personnes y ont répondu, ils ont pris le temps d’argumenter leurs réponses. C’est la première fois que nous pouvons bénéficier d’une telle base de travail. Beaucoup d’idées ont fusé. Nous avons retenu les principales : création de valeur ajoutée, proximité, technicité, esprit coopératif-communication et accompagnement. Nous sommes désormais attendus sur ces thématiques sachant que nous devrons les travailler dans un contexte économique toujours difficile. Mais nous avons notre feuille de route.

Nous avons partagé ces grandes lignes lors de notre assemblée générale avec la participation particulière de trois adhérents, Brigitte Singla, Francis Bral et Anthony Marre, qui ont répondu au questionnaire. L’objectif était de tracer l’orientation de la coopérative pour demain. Et les adhérents, présents en nombre à notre assemblée générale, ont apprécié cet échange franc. Le dialogue s’est ouvert.

Comment allez-vous décliner ces pistes de travail ?

J-C. Virenque : Je m’appuierai sur quelques exemples. La technicité est l’un des fondamentaux de notre coopérative. Au-delà de l’aspect purement commercial, nous devons amener plus de technicité, d’accompagnement dans la technicité. Alors que l’on discute de la séparation de la vente et du conseil, nous serons très attendus sur cette partie conseil. L’exemple le plus probant est l’utilisation des produits phytosanitaires. Nous devons être capables de trouver des solutions techniques pour accompagner les agriculteurs dans la baisse des apports. Nous sommes déjà en train d’y réfléchir mais c’est une petite révolution culturelle et nous devons aller encore plus loin.

Sur la proximité, nos adhérents comptent beaucoup sur le maillage territorial avec notamment notre réseau de magasins, complété par l’offre numérique et digitale. Pour eux, UNICOR est un acteur référent sur le territoire mais ils attendent davantage. Ils souhaitent une coopérative plus vivante par le biais de rencontres techniques locales par exemple pour renouer le lien avec leur coopérative. Nous envisageons aussi d’impliquer davantage nos administrateurs régionaux qui travaillent beaucoup dans l’ombre.

Au-delà de cette étude menée auprès de vos adhérents, l’assemblée générale a permis de faire le point sur l’activité du groupe coopératif. Comment se porte UNICOR ?

J-C. Virenque : Concernant l’appro des exploitations, nous avons ressenti les conséquences de la baisse d’effectifs en vaches laitières. Cependant, dans ce contexte difficile, SOLEVIAL reste un acteur important en terme d’alimentation. Nous avons travaillé à l’adaptabilité de nos modèles pour mieux accompagner les agriculteurs.

La collecte des céréales a été catastrophique, les aléas de la météo engendrant une nette baisse des rendements.

Dans le domaine de l’équipement des exploitations, nous affichons une vraie satisfaction : CADAUMA renoue avec un résultat positif. Plus de 120 tracteurs neufs autour de nos deux marques leader ont été commercialisés. En manutention, la nouvelle gamme s’est bien développée. Et en bâtiment d’élevage, le système séchage en grange est clairement un moteur.

Pour faire le lien avec l’étude de satisfaction menée auprès de nos adhérents, et leur demande de technicité, nous travaillons sur le lien entre agronomie et machinisme. Les innovations en terme de matériel (cartographie...) nous permettent par exemple de moduler les apports.

Et en productions animales ?

J-C. Virenque : Nous avons fait le point récemment avec les responsables des organisations de producteurs (lire aussi dans la VP du 4 avril). Globalement, en ovins, nous retiendrons qu’UNICOR est toujours le premier opérateur d’agneaux français. Notre ambition est de relancer l’activité d’engraissement, une activité à part entière sur une exploitation, créatrice de valeurs. En agneau sous la mère, malgré la bonne valorisation des animaux, nous observons une érosion lente de la production. Là aussi, nous devons travailler sur le renouvellement de notre bassin de production.

En bovins, nous envisageons de bâtir un système plus efficace en broutards (qui représente 55% de notre activité). Nous travaillons aussi à plus de liant dans le pilotage de nos équipes pour plus d’efficacité sur le marché de la viande. Nous voulons aussi consolider nos filières porteuses comme le Veau d’Aveyron et du Ségala.

En palmipèdes, les éleveurs ont bien rebondi après la grippe aviaire. La production remonte en puissance, la technicité permet une belle valorisation. Nous devons retrouver des équilibres de consommation sur le marché de la viande.

En vin, les vendanges 2017 ont été calamiteuses du fait du gel mais l’esprit coopératif a joué son rôle avec la caisse de péréquation. La récolte 2018 a, elle, été exceptionnelle. Un projet d’agrandissement de la cave de Valady est dans les cartons avec notamment un chai de vieillissement. L’AOP Marcillac est un beau fleuron pour le groupe.

Et comment se porte le réseau de 45 magasins ?

J-C. Virenque : Le contexte national des jardineries est compliqué mais nous tirons notre épingle du jeu (+1,8%) grâce notamment aux rayons alimentation, animalerie et motoculture (tondeuse automatisée, quad). Nous devons être très affûtés sur la productivité de nos magasins. Nous jouons la carte de la proximité et du service aux agriculteurs.

Et les Halles de l’Aveyron ?

J-C. Virenque : Nous avons fêté les 10 ans du magasin de Rodez. Avec l’ouverture des deux magasins en région parisienne, nous avons été confrontés à la problématique du pouvoir d’achat, de la consommation de viande... Il y a un retour vers le commerce de proximité, nous travaillons donc au dimensionnement de nos structures pour les projets à venir, sans remettre en cause nos 3 magasins existants».

Recueillis par Eva DZ

11 avril 2019

Lait de brebis : les Artisous, la force d’un collectif

Un groupe de producteurs de lait de brebis a repris la fromagerie Les Artisous, lancée par Jeannine Massebiau à La Cavalerie, une diversification qui leur permet de valoriser l’ensemble de leurs volumes toute l’année. Ils participent pour la première fois au concours des fromages à Espalion avant tout pour se faire connaître.

La démarche est encore toute jeune mais elle est promise à un bel avenir. En 2017, le GIE Les Fleurines de Roquefort a été reconnu en OP se mettant ainsi en conformité avec la nouvelle loi d’organisation de la production. Ce GIE se compose de 2 collèges : 124 exploitations fournissant leur lait à Papillon et 15 exploitations à l’entreprise Carles. «Livrant notre lait à de «petits» fabricants, nous n’avions pas la possibilité d’augmenter nos volumes, nous avons donc réfléchi à une valorisation satisfaisante et maîtrisée pour les volumes supplémentaires en évitant ainsi le marché du vrac», explique Olivier Garrigues, président du GIE. Une démarche collective est née, «une politique de micro-filière» autour du rachat de la fromagerie Les Artisous tenue depuis 1981 par Jeannine Massebiau à La Cavalerie.

Les producteurs du GIE intéressés par le projet ont constitué, il y a tout juste un an, une SAS Les Artisous, présidée par Laurent Angles, lui aussi administrateur du GIE pour gérer la fromagerie. «Depuis 60 ans, Mme Massebiau avait développé une activité de transformation fromagère, d’abord sur la ferme puis dans une laiterie artisanale installée à La Cavalerie. Elle était en recherche d’un repreneur. Nous avons saisi cette opportunité», résume Laurent Angles. Après une phase de travaux pour mise en conformité des installations, avec l’appui technique et les conseils d’Emmanuelle Marbezy de la Chambre d’agriculture, les premiers fromages ont été produits en juillet 2018.

Se tester à Espalion

Ils sont aujourd’hui 56 exploitations engagées dans le développement de l’entreprise, et partageant la même philosophie : une valorisation du lait régulière sur l’année dans le cadre de leur contrat avec leur fabricant. Une partie de leur lait est valorisé par leur fabricant donc et le reste par la fromagerie Les Artisous, sous le label AB. «Papillon n’ayant pas de produits de diversification, hors Roquefort, en AB, nous ne sommes pas en concurrence sur ces volumes supplémentaires», assurent les producteurs.

Dans la continuité de l’histoire des Artisous, les producteurs ont repris les recettes de Mme Massebiau et bénéficié des conseils d’Emmanuelle Marbezy et de la patte de leurs fromagers : la galette du Larzac, le Secret de Ginette et le Pérail de Millau, une recette de plus de 50 ans ! Les nouveaux Artisous ont créé leur yaourt au lait de brebis. Ils proposent leurs produits sur les marchés de Lodève et Gignac, dans leur magasin à La Cavalerie près de la laiterie et dans un nouveau magasin qu’ils ont ouvert l’été dernier à Rodez (derrière la cathédrale). Ils sont aussi distribués dans quelques enseignes à La Primaube et Saint Affrique.

De belles vitrines pour se faire connaître des consommateurs : «Nous sommes encore jeunes dans le métier, nous avons besoin de retours sur nos produits pour ajuster les recettes. C’est dans cette optique que nous présentons trois fromages et notre yaourt au concours départemental d’Espalion», explique Olivier Garrigues. «C’est une bonne façon de se tester, d’avoir le retour des membres du jury. Rien que du bonus pour nous !». Les Artisous seront également présents à la fête des fromages le dimanche : une vitrine supplémentaire pour se faire connaître mais aussi un lieu d’échanges avec d’autres fromagers.

«Nous sommes un groupe solide, stable, tant du côté des 11 administrateurs très impliqués que des 6 salariés à temps plein. Cette participation à Espalion sera un point d’étape et nous l’espérons, d’encouragement pour poursuivre notre démarche», concluent Olivier Garrigues et Laurent Angles. «C’est en se serrant les coudes, en menant des projets collectifs de maîtrise et de valorisation de notre production, que nous garderons les exploitations de lait de brebis sur notre territoire».

Eva DZ

04 avril 2019

Bœuf Fermier Aubrac fête ses 20 ans : santé, saveurs et sens

Cette année, le label rouge Bœuf Fermier Aubrac fête ses 20 ans. L’association qui le porte, a choisi de le fêter au moment de plusieurs temps forts sur son territoire. Premier rendez-vous la veille du Festival des Bœufs de Pâques de Laguiole, vendredi 29 mars avec le président Patrick Mouliade, une nutritionniste, Nicole Soulenq, un boucher Lucien Conquet et un chef cuisinier Michel Bras.

«Manger de la viande est un acte écologique fort», cette phrase de Christian Bonal ancien président de l’association Bœuf Fermier Aubrac a parfaitement introduit la conférence proposée en premier rendez-vous des 20 ans de l’association. Elle résume à elle seule, le message des éleveurs engagés dans le label rouge BFA. «Les prairies de l’Aubrac recensent plus d’une centaine d’espèces différentes au m2, des prairies où pâturent nos vaches qui, ainsi, entretiennent nos paysages et contribuent à l’attractivité de notre territoire !».

En latin viande signifie «qui sert à la vie»

Des messages forts que les éleveurs veulent partager avec le plus grand nombre. La conférence qu’ils proposaient la veille du Festival des Bœufs de Pâques a apporté nombre de réponses sur le lien entre élevage - santé, saveurs et sens. Autour de Patrick Mouliade, président de l’association BFA, une nutritionniste, un boucher et un chef cuisinier ont livré leur ressenti. «Il est nécessaire en préambule de rappeler quelques fondamentaux», a introduit Nicole Soulenq, diététicienne à Aurillac : «la diététique vient du grec Dieta qui signifie «art de vivre» et le mot viande vient du latin «qui sert à la vie» : tout est dit». Elle poursuit : «l’homme est un omnivore, c’est-à-dire qu’il mange de tout. Libres à ceux qui le souhaitent d’exclure certains aliments - je suis pour la liberté du goût ! - mais cela pourra générer des carences. La viande fournit 8 acides aminés qui permettent de fabriquer du muscle. En manger moins, c’est produire moins de muscle et donc plus de graisse ! Mon premier conseil est de manger de tout et de se faire plaisir !». Elle a rappelé les normes des autorités sanitaires fixées à 500g de viande rouge cuite par semaine (700g crue) sachant qu’un Français consomme 370g par semaine de viande rouge. «Nous avons des besoins variés, des corpulences différentes mais la bonne dose, c’est la taille de la paume de notre main et l’épaisseur du petit doigt».

Le plaisir, un mot qui revient chez tous les participants, à la table-ronde. Ce fut le leitmotiv de ceux qui ont initié le label rouge Bœuf Fermier Aubrac pour redorer le blason de la viande d’Aubrac. Le chef cuisinier Michel Bras mesure le chemin parcouru : «J’avoue quand j’ai ouvert mon restaurant sur l’Aubrac, je proposais un menu légumes, j’ai insisté auprès des éleveurs, auprès de Lucien Conquet, boucher pour travailler sur la tendreté de la viande d’Aubrac. Avec le label rouge, les efforts ont payé pour offrir une viande noble, une viande qui se mérite ! Pendant la période de la vache folle, j’ai craint un moment les questions des clients mais quand ils montaient sur l’Aubrac, qu’ils voyaient nos vaches heureuses dans leurs prairies, bien soignées, ils n’ont jamais autant consommé de viande !».

Un plaisir partagé aussi par Lucien Conquet, partisan de la première heure d’un label rouge pour la viande d’Aubrac. «Il nous a fallu beaucoup de réunions pour aboutir ensemble, éleveurs, bouchers, à un cahier des charges élaboré qui réponde aux attentes de chacun. Nous avons travaillé sur la découpe car c’est notre rôle de donner une valeur à chaque pièce de l’animal et de faire plaisir aux consommateurs en lui expliquant comment le préparer. Derrière chaque animal, il y a une histoire, celle d’un éleveur qui a pris le temps de bien l’élever. Et les bouchers doivent être capables de la raconter !».

L’animateur René Debons a donné la parole à André Valadier, spectateur attentif de cette conférence, qui a rappelé que dans les nombreux signes officiels de qualité présents en France, seuls ceux qui ne font pas semblant réussissent ! «Un cahier de ressources, plutôt qu’un cahier des charges, met en avant une identité, des valeurs qui ne se mesurent pas mécaniquement : le goût, l’émotion, l’esthétique. La viande bovine n’est pas qu’une protéine alimentaire, elle réjouit aussi les consommateurs».

Les conseils cuisine !

«Une bonne viande, c’est une viande que l’on coupe à contre-fil, avec un Laguiole bien sûr, pour garder la jutosité et un peu de mâche !», en quelques mots, Michel Bras a mis l’eau à la bouche des participants à la conférence. «Cuisiner ne prend pas de temps, il suffit de laisser la marmite chuchoter au coin du feu !». Une technique approuvée par Nicole Soulenq, qui avoue ne pas tellement aimer cuisiner au quotidien ! «Je privilégie les cuissons longues, dans une cocotte en fonte et je prépare des portions que je congèle et pendant que ça mijote, je peux faire autre chose !». Et côté nutritionnel, rien de mieux selon elle : «un bourguignon est plus maigre qu’une entrecôte, et puis il y a des légumes qui l’accompagnent, le vin s’évaporant en cuisson, il reste le tannin, protecteur cardio-vasculaire ! Un bourguignon est moins calorique qu’une salade verte avec 3 cuillères d’huile !».

Des animaux paisibles, qui profitent bien !

La qualité de la viande Bœuf Fermier Aubrac réside aussi dans le bien-être de l’animal tout au long de sa vie. «Nos animaux BFA sont majoritairement des vaches, élevées d’abord pour faire des veaux, elles pâturent à plus de 800 m sur des prairies naturelles, elles mangent ce qui leur convient», résume Patrick Mouliade. «Et même si tous nos animaux ne sont pas labellisés, nous les produisons tous de la même manière. Nous sommes attachés à nos animaux, derrière chacun d’eux, il y a une histoire».

Lucien Conquet sait lui aussi, parler de bien traitance animal : «après l’abattage de l’animal, on teste le Ph, c’est-à-dire la capacité de la viande à mâturer. Plus l’animal a été engraissé doucement, plus il a profité des pâturages, meilleure sera la viande».

Une bien traitance que Nicole Soulenq reprend pour l’homme : «quand on élève un enfant à la mode vegan sans complémenter, j’appelle cela de la maltraitance ! Je respecte le choix de chacun mais on doit veiller à un bon équilibre pour rester en bonne santé», a-t-elle conclu sous les applaudissements de la salle, réunissant des éleveurs mais aussi des consommateurs. Tous ont pu continuer les échanges autour d’une belle dégustation de viande !

Eva DZ

Pour les 20 ans, l’association BFA a réalisé avec Benoît l’Artisan, un couteau de Laguiole, estampillé Bœuf Fermier Aubrac.

04 avril 2019

Régalou : le pain 100% Aveyron a fêté ses 20 ans

En 1999, il y a 20 ans, sortaient des fours de quelques boulangers avant-gardistes les premières meules de pain Régalou. La filière a fêté l’événement récemment.

Pain sans aditifs ni améliorants panifié exclusivement par des boulangers artisanaux au levain naturel à partir de blé adapté aux contraintes climatiques du Lévézou, sa zone de culture principale.

Non, ce n’est pas un extrait d’une émission culinaire sur les nouvelles façons de se nourrir sainement ! C’est juste le fruit de la réflexion d’agriculteurs, de meuniers et de boulangers passionnés qui voulaient il y a 20 ans en plein boum de la boulangerie industrielle préserver un trésor local, le pain traditionnel aveyronnais.

Ces 20 ans au service de la gastronomie aveyronnaise ont été fêtés dimanche 24 mars à travers un repas réunissant toutes les composantes de la filière : les agriculteurs producteurs de blé, les deux meuniers aveyronnais qui écrasent le blé pour produire la farine, le réseau de boulangers Régalou et les personnes ayant contribué de près ou de loin au développement de cette filière courte.

Le repas a eu lieu tout naturellement au restaurant «Les Colonnes» à Rodez, qui sert tous les jours à sa table du Pain Régalou.

Ces retrouvailles ont été l’occasion de se remémorer là genèse de ce produit 100% Aveyronnais et de discuter des attentes respectives de chaque composante de la filière.

Le nom d’un petit ruisseau

Réunir le producteur, le transformateur intermédiaire et le transformateur final autour d’une même cause est en effet relativement rare dans l’agroalimentaire.

Dans ce genre d’évènements où les anciens se mélangent aux nouveaux, les anecdotes fusent et permettent d’enrichir les connaissances de tout le monde dans un échange chaleureux et convivial. Ainsi les participants ont rappelé que le nom Régalou provient du nom d’un petit ruisseau qui prend sa source sur les flancs Ouest du Mont Seigne à 1000 m d’altitude sur le plateau du Lévézou, au cœur de la zone de production du blé Régalou.

Prochain rendez-vous : l’assemblée générale du Régalou mercredi 10 avril avec le témoignage d’un boulanger passionné venu sur le Lévézou produire du Régalou.

04 avril 2019

Bœuf Fermier Aubrac fête ses 20 ans : santé, saveurs et sens

Cette année, le label rouge Bœuf Fermier Aubrac fête ses 20 ans. L’association qui le porte, a choisi de le fêter au moment de plusieurs temps forts sur son territoire. Premier rendez-vous la veille du Festival des Bœufs de Pâques de Laguiole, vendredi 29 mars avec le président Patrick Mouliade, une nutritionniste, Nicole Soulenq, un boucher Lucien Conquet et un chef cuisinier Michel Bras.

«Manger de la viande est un acte écologique fort», cette phrase de Christian Bonal ancien président de l’association Bœuf Fermier Aubrac a parfaitement introduit la conférence proposée en premier rendez-vous des 20 ans de l’association. Elle résume à elle seule, le message des éleveurs engagés dans le label rouge BFA. «Les prairies de l’Aubrac recensent plus d’une centaine d’espèces différentes au m2, des prairies où pâturent nos vaches qui, ainsi, entretiennent nos paysages et contribuent à l’attractivité de notre territoire !».

En latin viande signifie «qui sert à la vie»

Des messages forts que les éleveurs veulent partager avec le plus grand nombre. La conférence qu’ils proposaient la veille du Festival des Bœufs de Pâques a apporté nombre de réponses sur le lien entre élevage - santé, saveurs et sens. Autour de Patrick Mouliade, président de l’association BFA, une nutritionniste, un boucher et un chef cuisinier ont livré leur ressenti. «Il est nécessaire en préambule de rappeler quelques fondamentaux», a introduit Nicole Soulenq, diététicienne à Aurillac : «la diététique vient du grec Dieta qui signifie «art de vivre» et le mot viande vient du latin «qui sert à la vie» : tout est dit». Elle poursuit : «l’homme est un omnivore, c’est-à-dire qu’il mange de tout. Libres à ceux qui le souhaitent d’exclure certains aliments - je suis pour la liberté du goût ! - mais cela pourra générer des carences. La viande fournit 8 acides aminés qui permettent de fabriquer du muscle. En manger moins, c’est produire moins de muscle et donc plus de graisse ! Mon premier conseil est de manger de tout et de se faire plaisir !». Elle a rappelé les normes des autorités sanitaires fixées à 500g de viande rouge cuite par semaine (700g crue) sachant qu’un Français consomme 370g par semaine de viande rouge. «Nous avons des besoins variés, des corpulences différentes mais la bonne dose, c’est la taille de la paume de notre main et l’épaisseur du petit doigt».

Le plaisir, un mot qui revient chez tous les participants, à la table-ronde. Ce fut le leitmotiv de ceux qui ont initié le label rouge Bœuf Fermier Aubrac pour redorer le blason de la viande d’Aubrac. Le chef cuisinier Michel Bras mesure le chemin parcouru : «J’avoue quand j’ai ouvert mon restaurant sur l’Aubrac, je proposais un menu légumes, j’ai insisté auprès des éleveurs, auprès de Lucien Conquet, boucher pour travailler sur la tendreté de la viande d’Aubrac. Avec le label rouge, les efforts ont payé pour offrir une viande noble, une viande qui se mérite ! Pendant la période de la vache folle, j’ai craint un moment les questions des clients mais quand ils montaient sur l’Aubrac, qu’ils voyaient nos vaches heureuses dans leurs prairies, bien soignées, ils n’ont jamais autant consommé de viande !».

Un plaisir partagé aussi par Lucien Conquet, partisan de la première heure d’un label rouge pour la viande d’Aubrac. «Il nous a fallu beaucoup de réunions pour aboutir ensemble, éleveurs, bouchers, à un cahier des charges élaboré qui réponde aux attentes de chacun. Nous avons travaillé sur la découpe car c’est notre rôle de donner une valeur à chaque pièce de l’animal et de faire plaisir aux consommateurs en lui expliquant comment le préparer. Derrière chaque animal, il y a une histoire, celle d’un éleveur qui a pris le temps de bien l’élever. Et les bouchers doivent être capables de la raconter !».

L’animateur René Debons a donné la parole à André Valadier, spectateur attentif de cette conférence, qui a rappelé que dans les nombreux signes officiels de qualité présents en France, seuls ceux qui ne font pas semblant réussissent ! «Un cahier de ressources, plutôt qu’un cahier des charges, met en avant une identité, des valeurs qui ne se mesurent pas mécaniquement : le goût, l’émotion, l’esthétique. La viande bovine n’est pas qu’une protéine alimentaire, elle réjouit aussi les consommateurs».

Les conseils cuisine !

«Une bonne viande, c’est une viande que l’on coupe à contre-fil, avec un Laguiole bien sûr, pour garder la jutosité et un peu de mâche !», en quelques mots, Michel Bras a mis l’eau à la bouche des participants à la conférence. «Cuisiner ne prend pas de temps, il suffit de laisser la marmite chuchoter au coin du feu !». Une technique approuvée par Nicole Soulenq, qui avoue ne pas tellement aimer cuisiner au quotidien ! «Je privilégie les cuissons longues, dans une cocotte en fonte et je prépare des portions que je congèle et pendant que ça mijote, je peux faire autre chose !». Et côté nutritionnel, rien de mieux selon elle : «un bourguignon est plus maigre qu’une entrecôte, et puis il y a des légumes qui l’accompagnent, le vin s’évaporant en cuisson, il reste le tannin, protecteur cardio-vasculaire ! Un bourguignon est moins calorique qu’une salade verte avec 3 cuillères d’huile !».

Des animaux paisibles, qui profitent bien !

La qualité de la viande Bœuf Fermier Aubrac réside aussi dans le bien-être de l’animal tout au long de sa vie. «Nos animaux BFA sont majoritairement des vaches, élevées d’abord pour faire des veaux, elles pâturent à plus de 800 m sur des prairies naturelles, elles mangent ce qui leur convient», résume Patrick Mouliade. «Et même si tous nos animaux ne sont pas labellisés, nous les produisons tous de la même manière. Nous sommes attachés à nos animaux, derrière chacun d’eux, il y a une histoire».

Lucien Conquet sait lui aussi, parler de bien traitance animal : «après l’abattage de l’animal, on teste le Ph, c’est-à-dire la capacité de la viande à mâturer. Plus l’animal a été engraissé doucement, plus il a profité des pâturages, meilleure sera la viande».

Une bien traitance que Nicole Soulenq reprend pour l’homme : «quand on élève un enfant à la mode vegan sans complémenter, j’appelle cela de la maltraitance ! Je respecte le choix de chacun mais on doit veiller à un bon équilibre pour rester en bonne santé», a-t-elle conclu sous les applaudissements de la salle, réunissant des éleveurs mais aussi des consommateurs. Tous ont pu continuer les échanges autour d’une belle dégustation de viande !

Eva DZ

Pour les 20 ans, l’association BFA a réalisé avec Benoît l’Artisan, un couteau de Laguiole, estampillé Bœuf Fermier Aubrac.

04 avril 2019

Régalou : le pain 100% Aveyron a fêté ses 20 ans

En 1999, il y a 20 ans, sortaient des fours de quelques boulangers avant-gardistes les premières meules de pain Régalou. La filière a fêté l’événement récemment.

Pain sans aditifs ni améliorants panifié exclusivement par des boulangers artisanaux au levain naturel à partir de blé adapté aux contraintes climatiques du Lévézou, sa zone de culture principale.

Non, ce n’est pas un extrait d’une émission culinaire sur les nouvelles façons de se nourrir sainement ! C’est juste le fruit de la réflexion d’agriculteurs, de meuniers et de boulangers passionnés qui voulaient il y a 20 ans en plein boum de la boulangerie industrielle préserver un trésor local, le pain traditionnel aveyronnais.

Ces 20 ans au service de la gastronomie aveyronnaise ont été fêtés dimanche 24 mars à travers un repas réunissant toutes les composantes de la filière : les agriculteurs producteurs de blé, les deux meuniers aveyronnais qui écrasent le blé pour produire la farine, le réseau de boulangers Régalou et les personnes ayant contribué de près ou de loin au développement de cette filière courte.

Le repas a eu lieu tout naturellement au restaurant «Les Colonnes» à Rodez, qui sert tous les jours à sa table du Pain Régalou.

Ces retrouvailles ont été l’occasion de se remémorer là genèse de ce produit 100% Aveyronnais et de discuter des attentes respectives de chaque composante de la filière.

Le nom d’un petit ruisseau

Réunir le producteur, le transformateur intermédiaire et le transformateur final autour d’une même cause est en effet relativement rare dans l’agroalimentaire.

Dans ce genre d’évènements où les anciens se mélangent aux nouveaux, les anecdotes fusent et permettent d’enrichir les connaissances de tout le monde dans un échange chaleureux et convivial. Ainsi les participants ont rappelé que le nom Régalou provient du nom d’un petit ruisseau qui prend sa source sur les flancs Ouest du Mont Seigne à 1000 m d’altitude sur le plateau du Lévézou, au cœur de la zone de production du blé Régalou.

Prochain rendez-vous : l’assemblée générale du Régalou mercredi 10 avril avec le témoignage d’un boulanger passionné venu sur le Lévézou produire du Régalou.

28 mars 2019

Journée internationale de la forêt : propriétaires et collégiens plantent à Ségur

La journée internationale de la forêt décrétée par l’ONU a été relayée jeudi 21 mars dans le département par le syndicat des Propriétaires Forestiers Privés de l’Aveyron avec une classe de 5ème du collège public Marcel-Aymard de Millau. Cinq cents Douglas ont été plantés à Viarouge, commune de Ségur.

Cette grande fête de la forêt intégrée à la journée internationale de l’arbre portée au niveau national par Fransylva, a été relayée à Ségur par le syndicat des Propriétaires Forestiers Privés de l’Aveyron présidé par Clotilde Ripoull. Elle était placée sous le patronage de Patrick Bernie, sous-préfet de Millau, qui a été accueilli sur la forêt de Lacan à Viarouge par le maire de Ségur, Hubert Capoulade, et de nombreux représentants de la filière bois de l’Aveyron (1).

Les 30 élèves de 5ème du collège Marcel-Aymard de Millau étaient accompagnés par leur professeure de SVT, Sabine Vidal-Ferlet. Un premier groupe a été guidé par des techniciens du CRPF et des adhérents du Syndicat pour visiter une parcelle boisée. Les élèves ont découvert les spécificités de la forêt, de la sylviculture, etc. Le second groupe était conduit par des professionnels de la forêt. Les collégiens ont planté 500 Douglas en forêt de Lacan, en bénéficiant des explications sur les méthodes et les enjeux d’un tel reboisement. Cette opération, appelée «Mon premier PAS (Passage à l’Acte Sylvicole) en Aveyron», avait pour objectif de faire découvrir aux jeunes générations la forêt, son fonctionnement et ses usages.

63 000 propriétaires privés

Le syndicat des Propriétaires Forestiers Privés de l’Aveyron rassemble 300 adhérents. «Mais ce département compte au total environ 15 000 propriétaires de forêt privée ayant plus de 4 ha, et dont 2000 possèdent plus de 25 ha», détaille Clotilde Ripoull. Mais l’Aveyron compterait environ 63 000 propriétaires privés en comptant les petites surfaces boisées. «L’objectif de la journée était de faire comprendre aux élèves que la forêt se plante, qu’elle pousse, qu’on la coupe et qu’elle est gérée par des professionnels !», ajoute la présidente du syndicat des Propriétaires Forestiers Privés de l’Aveyron.

Le rôle de poumon

En France, la forêt couvre 30 % du territoire et rassemble 400 000 professionnels. La forêt est le premier réservoir de biodiversité terrestre et absorbe 12 % des gaz à effet de serre. Les trois quarts de la forêt française appartiennent à des propriétaires privés. «La forêt joue le rôle de poumon !», atteste Clotilde Ripoull. «Elle est en évolution positive mais pas assez cultivée. La finalité est de produire du bois, pour l’énergie, la construction, l’ameublement... La sylviculture est un métier, comme celui d’agriculteur, avec une démarche de production».

Une filière bois dynamique

Les différents intervenants ont souligné l’importance de communiquer auprès du jeune public en faveur de la forêt, par la voix du maire de Ségur Hubert Capoulade, de la conseillère départementale Christel Sigaud-Laury, du député Arnaud Viala. Le sous-préfet de Millau, Patrick Bernie, a loué le travail des jeunes collégiens et fait référence au retour du printemps, «qui est une renaissance, un retour à la vie que vous contribuez à régénérer avec la plantation des 500 Douglas. La forêt est essentielle dans l’ensemble de nos écosystèmes», a-t-il lancé, en louant par ailleurs «le dynamisme de la filière bois aveyronnaise».

D.B.

(1) Les partenaires de la journée : le collège Marcel-Aymard, Naudet Pépinières, Fibois Occitanie, la coopérative Sylva-bois, la Chambre d’agriculture, le CRPF-CNPF, Expert Forêt Evolution, Expert Pierre Foissac, Aveyron Energie Bois, les entreprises de travaux forestiers (Dominique Maurel et la Forêt des Rutènes), le PNR des Grands Causses et la mairie de Ségur.

28 février 2019

Stand Aveyron : un rendez-vous de Paris réussi !

La journée de l’Aveyron de ce mercredi 27 février a été le point d’orgue des animations proposées durant la semaine sur le stand Aveyron. Un stand qui a évolué cette année avec la mise en place de nouvelles animations, comme la boîte à selfies et la présentation virtuelle à 360 degrés du département et de son agriculture.

De nombreux Aveyronnais se sont retrouvés sur le stand du département pour la traditionnelle journée de l’Aveyron rassemblant mercredi 27 février les forces vives économiques du Rouergue, avec les secteurs agricoles, des métiers du commerce et de l’industrie, réunis derrière le Conseil départemental et le comité interconsulaire.

Chefs aveyronnais

Pour l’édition 2019, le stand Aveyron, toujours installé dans le hall 1, celui de l’élevage, a rénové ses animations avec la présence de six chefs aveyronnais. Ils ont mis en valeur la longue liste des produits agricoles du département engagés dans des filières qualité. Il s’agit des fromages AOP Laguiole, AOP Bleu des Causses, AOP Roquefort, Pérail (AOP en cours d’obtention). Des viandes : Agneau allaiton (label rouge), Agneau fermier des pays d’Oc (label rouge), Veau d’Aveyron et du Ségala (label rouge) et Bœuf Fermier Aubrac (label rouge). Tous ces produits sont accompagnés des vins de l’Aveyron : AOP Marcillac, AOP Entraygues-le Fel, AOP Estaing, AOP Millau et IGP vins de l’Aveyron.

Du monde !

La journée de l’Aveyron a une nouvelle fois marqué les esprits avec la présence de nombreuses personnalités reçues par Jean-François Gaillard, président du Conseil départemental, aux côtés notamment de Jean-Claude Anglars, président de la commission départementale agricole, Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture, des députés et sénateurs de l’Aveyron, et la préfète, Catherine Sarlandie de La Robertie.

Le président du Conseil départemental a remercié tous les chefs aveyronnais présents sur le stand tout au long du Salon. Après avoir rappelé le poids économique de l’agriculture pour le département, il a conclu ainsi : «parler d’agriculture en Aveyron, c’est aussi parler de l’Aveyron» soulignant le lien fusionnel qui unit cette production avec le territoire.

Jacques Molières s’est félicité du partenariat avec le Conseil départemental dans l’organisation de ce rendez-vous annuel important pour la promotion de l’Aveyron et de ses produits agricoles. Selon lui, «la force de cette agriculture repose d’abord sur le respect du territoire et de la diversité des productions». Il a remercié les exposants présents qui portent haut et fort les couleurs de l’Aveyron.

Des filières valorisées

Du côté des animations, elles sont toujours pilotées de main de maître par René Debons, ravi de faire une nouvelle fois la promotion de l’agriculture aveyronnaise à Paris : «nos filières sont très bien valorisées ici avec les diverses animations. L’ambiance est vraiment exceptionnelle avec de nombreux enfants en particulier. Nous avons aussi reçu des personnalités de marque, comme par exemple la maire de Paris, Anne Hidalgo, en début de semaine, et Michel Barnier que les agriculteurs aveyronnais connaissent bien. Il a goûté nos farçous et apprécié le vin AOP Marcillac !».

La journée de l’Aveyron s’est poursuivie par la visite des stands aveyronnais et la remise des prix, en fin d’après-midi, du concours général de la race Aubrac.

28 février 2019

Restauration collective et circuits courts : producteurs et acheteurs au contact !

Le département de l’Aveyron a rejoint l’association nationale Agrilocal.fr afin de bénéficier d’une plate-forme internet favorisant la mise en relation de producteurs agricoles et artisans des métiers de la bouche auprès de la restauration collective. La 1ère rencontre «Au pré de la Ferme» s’est déroulée lundi 25 février à la ferme de la Sarette à Lestrade-et-Thouels autour d’un «speed meeting», pour promouvoir l’outil.

Objectif circuits courts, simplification des appels d’offres, et qualité des produits servis dans les cantines ! Voilà résumé l’outil Agrilocal visant «à développer l’agriculture de proximité, l’artisanat des métiers de bouche, et le renforcement de l’économie locale via la restauration collective et toute la restauration hors domicile», selon le Conseil départemental. Agrilocal est une plate-forme internet de mise en relation d’acteurs du territoire, respectueuse du code des marchés publics, et favorisant les échanges entre acheteurs de la restauration collective et fournisseurs de produits agricoles. Agrilocal12.fr (1) est mis en ligne par le Conseil départemental depuis septembre dernier.

«A ce jour, une trentaine d’acheteurs et plus de 70 fournisseurs se sont inscrits sur notre plate-forme internet», indique Jean-Claude Anglars, vice-président du Conseil départemental, président de la commission agricole. «Plus de 90 commandes ont ainsi été passées générant environ 3 tonnes de denrées alimentaires pour un montant de 25 000 euros TTC (viande, yaourts, œufs...)». L’outil est simple d’usage, gratuit et met en relation immédiate ceux qui vendent et ceux qui achètent des aliments, sans intermédiaires. Les acheteurs sont les écoles, collèges, lycées publics et privés, maisons de retraite publiques et privées, structures d’accueil infantiles, de personnes âgées, d’handicapées, et autres structures assurant de la restauration collective.

Des réunions de terrain

Le Conseil départemental a organisé deux réunions d’information et d’accompagnement en octobre à Millau et St-Affrique. Le déploiement départemental se fera cette année avec d’autres journées d’information, comme c’était le cas ce lundi 25 février sur la ferme de la Sarette à Lestrade-et-Thouels. «Au pré de la ferme» était ainsi programmé dans le cadre de l’action nationale du réseau Agrilocal mise en place chaque année lors du Salon de l’agriculture. Treize producteurs et 25 acheteurs étaient présents à la ferme de la Sarette.

Virginie Albespy, élue de la Chambre d’agriculture, a souligné que l’outil Agrilocal avait pour objectif «de proposer des produits de qualité, notamment dans les menus servis aux enfants». Jean-Claude Anglars a rappelé que l’action Agrilocal portée par le Conseil départemental était dans la continuité de l’opération «l’Aveyron dans l’assiette» dans laquelle sont engagés la moitié des 42 collèges privés et publics du département.

Il ajoute : «le manger local que nous défendons doit être synonyme de valeur ajoutée supplémentaire, si l’on peut dire, pour la agriculteurs. Nous voulons aller plus loin avec cette plate-forme qui simplifie les procédures d’appels d’offres, notamment pour les petites quantités. Le manger local doit se développer dans les écoles. C’est une façon de mieux faire connaître l’agriculture de qualité en mettant en avant une chaîne de valeurs. C’est également une façon de communiquer sur un métier d’agriculteur qui doit toujours être défendu», lance Jean-Claude Anglars. Pour Sébastien David, suppléant du député Viala : «Agrilocal est un outil au service de la valeur ajoutée de nos territoires».

De nouveaux marchés

La ferme de la Sarette utilise la plate-forme Agrilocal depuis janvier. Estelle Haas et Bruno Pomarède sont à la tête d’un cheptel ovins lait de 500 Lacaune en AOP Roquefort sur une SAU de 60 ha. Ils transforment par ailleurs 25 000 litres de lait par an dans leur fromagerie créée en 2015. Ils sont engagés dans la démarche Bleu, blanc, cœur. «Agrilocal a boosté notre production déjà commercialisée en vente directe. Nous avons vendu en janvier environ 1 000 yaourts avec Agrilocal», dit le couple. Il complète : «l’utilisation d’Agrilocal est très simple et respecte les règles des marchés publics et des appels d’offres. Le site fait tout, prend en compte le prix, l’origine, la fraîcheur, la qualité, etc. Auparavant, les procédures d’appels d’offres étaient inaccessibles pour nous petits producteurs. Aujourd’hui, nous avons donc accès à ces nouveaux marchés !». Le couple a mis en production un second troupeau de 130 brebis Lacaune pour produire du lait toute l’année avec confiance. Car la relève est déjà prête ici : «nous avons six enfants, et déjà Hugo, 18 ans est prêt à nous rejoindre !».

D.B.

(1) www.agrilocal12.fr

21 février 2019

Espace Aveyron au Salon de l'agriculture : du nouveau à Paris !

Le stand Aveyron conserve son positionnement idéal dans le populaire hall 1, celui de l’élevage, à proximité de l’UPRA Lacaune, de l’UPRA Aubrac, de la SA4R… Innovations cette année : la présence de six chefs aveyronnais et la présentation de l’Aveyron et de son agriculture avec un film en réalité virtuelle à 360 degrés.

«Un stand largement ouvert, avec des espaces dédiés aux filières agricoles et agroalimentaires, au tourisme, aux animations» tel est résumée la philosophie de la présence aveyronnaise à Paris, portée par le Conseil départemental avec l’appui du comité interconsulaire rassemblant la Chambre d’agriculture, la Chambre des métiers et la Chambre de commerce et d’industrie. «Ce stand est le symbole d’une belle action conjointe», relève Jean-François Galliard, président du Conseil départemental, «au milieu du monde agricole, dans un hall 1 dédié à l’élevage bovins, ovins, caprins, porcins et ses filières». Et de citer les nouveautés de cette année, la présence des six chefs aveyronnais, la boîte à selfie, et une agriculture départementale en réalité virtuelle à 360° donnant une image moderne de l’Aveyron.

Diversité et identité

Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture poursuit : «nous sommes ensemble à Paris chaque année depuis 19 ans. C’est une chance de mettre en valeur les produits agricoles de qualité du département, sa diversité, son identité forte accrochée à ses racines. L’Aveyron est une mosaïque de territoires où les systèmes agricoles ne s’opposent pas entre eux». La participation aveyronnaise a pour objectif «la promotion des atouts majeurs de du département : les Hommes d’abord, qui peuvent témoigner de leur engagement et de leur savoir-faire ; les produits ensuite, présentés et expliqués à un large public ; et les territoires enfin, avec leurs potentialités, tant économiques que touristiques».

Lors de la présentation du stand, des filières étaient présentes, comme l’IRVA avec sa directrice, Agnès Mallet de Chauny, représentant le président Pierre Cabrit, et Jérôme Faramond, président de la Confédération générale de Roquefort. Deux filières qui sont notamment mises en avant dans le film en réalité virtuelle à 360 degrés.

D.B.

Sand Aveyron : Hall 1, Allée C, N° 24

14 février 2019

Première Fête du Roquefort les 7, 8 et 9 juin : ils vont en faire tout un fromage !

Une première pour le roi des fromages ! Début juin, la Confédération générale de Roquefort organise la première fête autour de son produit phare. Baptisé «Roquefort, un territoire en fête», cet événement célèbrera la première appellation d’origine contrôlée de l’histoire mais aussi l’ensemble des acteurs de la filière et son territoire.

S’arrêter un instant sur ce fromage né il y a 5 000 ans sur le rocher du Combalou, sur le savoir-faire des éleveurs auprès de leurs brebis Lacaune, sur l’art des fromagers, des affineurs, des restaurateurs pour faire d’un morceau de Roquefort, un instant de dégustation inoubliable... Prendre de la hauteur dans le village aux rues étroites et escarpées qui porte le nom de son produit phare, contempler les paysages sculptés par le travail des hommes et des femmes et le passage des brebis... Profiter de moments de partage, en musique, autour de grandes tablées, de pique-nique géant, de démonstrations artistiques et culinaires...

C’est ce qu’a imaginé la Confédération générale de Roquefort en partenariat avec un grand nombre d’acteurs locaux et régionaux, les 7, 8 et 9 juin à Roquefort, à l’occasion de la première édition de «Roquefort, un territoire en fête». Eleveurs de brebis, fabricants de Roquefort, habitants du village, touristes amoureux de grande nature et d’émotions fortes se retrouveront ensemble à Roquefort sur Soulzon «pour faire rayonner l’art de vivre et les valeurs d’authenticité et de convivialité incarnées par l’AOP Roquefort». Cette fête, la première du genre, entend rassembler l’ensemble des acteurs de la filière, initier des rencontres, provoquer des échanges et faire découvrir au plus grand nombre la singularité de ce grand fromage qui ne laisse personne indifférent.

Le comité de pilotage de cet événement est à l’image de ce grand rassemblement : fédérateur autour des forces vives de la filière. La Confédération générale de Roquefort a pu aussi compter sur le soutien des collectivités locales, départementale et régionale, des PNR des Grands Causses et du Haut Languedoc, de l’IRQUALIM... sans oublier les organismes techniques, économiques et de formation (UPRA Lacaune, Unotec et le Service Élevage, les lycées agricoles de La Cazotte et La Roque, l’INAO...).

«Un événement festif, catalyseur des énergies du territoire, vecteur et tremplin de notre AOP», soulignent les organisateurs, qui en profiteront pour évoquer toutes les spécificités de la filière et son savoir-faire. Pour les mettre en avant, 10 compagnies d’arts de la rue, land’art, et 27 représentations théâtrales et musicales permettront d’éveiller les sens et de savourer le moment autour bien sûr de nombreuses dégustations, en présence des deux chefs aveyronnais, Sébastien Bras et Quentin Bourdy.

Les femmes et les hommes qui font le Roquefort témoigneront de leur savoir-faire, à travers des rencontres inédites, des expositions de photos, une visite d’une bergerie «comme en vrai» et des caves d’affinage. Des randonnées thématiques dans le village avec l’Office de tourisme ou encore aux alentours de Roquefort avec le PNR des Grands Causses feront toucher du doigt l’impact des brebis et du travail de l’homme sur les paysages, la biodiversité...

Il est encore tôt pour évoquer le programme dans son détail mais il sera riche en saveurs et haut en couleurs, assurent les organisateurs ! Ils attendent 15 000 participants, futurs ambassadeurs du roi des fromages !

Eva DZ

17 janvier 2019

MontLait : éleveurs et transformateur autour d’une bonne raclette

La raclette MontLait est enfin dans les rayons des supermarchés et déjà le succès est au rendez-vous avec 1,6 tonne de fromage vendue.

La marque de producteurs «MontLait» se développe encore un peu plus. Après le succès de son lait de montagne UHT, elle part désormais à la conquête d’un autre produit emblématique des GMS : la raclette. Commercialisée depuis peu, la raclette «MontLait» est le premier fromage du genre élaboré par et pour les producteurs, en étroite collaboration avec la Société Fromagère du Livradois (SFL) à Fournols (63). Plus de 3 950 barquettes de 400 g ont été vendues et 53 196 autres commandées.

La gamme s’étoffe

Depuis 2013 et la création de la marque, l’Association des Producteurs de Lait de Montagne (APLM) revendique «la valorisation et le maintien d’une activité agricole et économique sur les territoires enclavés de montagne». Chaque nouvelle initiative repose donc sur ce credo.

L’élaboration d’un fromage de montagne était donc la suite logique du développement de la marque. Toutefois, Éric Germain, trésorier de l’association ne s’attendait pas, comme bon nombre de ses collègues, à ce que leur idée se termine autour d’une raclette. «Nous sommes des éleveurs, parfois il nous manque une expertise industrielle et commerciale. Le fromage répond à un marché très différent du lait UHT…».

Un marché bien connu de la SFL puisque, depuis deux générations, plusieurs tonnes de fromages sortent chaque année de l’usine. Basée à Fournols, au cœur du Livradois-Forez à plus de 1 000 m d’altitude, la laiterie de la famille Thuaire était toute trouvée pour collaborer avec «MontLait». «Certains éleveurs de notre laiterie sont membres de l’APLM et nous ont proposés d’entrer dans la démarche. Nous avons accepté parce que c’est une initiative dans l’air du temps. La plus-value va directement aux éleveurs mais aussi au transformateur. C’est une relation totalement nouvelle», témoigne Didier Thuaire, le directeur.

Dès lors, l’industriel encourage les producteurs de «MontLait» à s’orienter vers une raclette tranchée. Malgré le nombre incalculable de références en rayon, Didier Thuaire l’assure : «il n’existe aucune autre démarche semblable sur ce produit. Aucun de nos concurrents n’a de raclette tranchée fabriquée avec du lait de montagne et transformée en montagne garantissant un retour aux producteurs». De plus, la laiterie possède une certaine expertise dans la raclette tranchée puisque chaque année, des milliers de fromages sortent de l’usine de Fournols sous différentes marques.

La raclette «MontLait» connaît le même circuit avec quelques secrets de fabrication en plus. «Environ 9 litres de lait sont nécessaires pour un fromage et 8 semaines d’affinage». Une fois le temps de «pousse» atteint, les raclettes alors carrées rejoignent leur lieu de découpe et de conditionnement à Clermont-Ferrand. Les barquettes sont ensuite livrées en colis aux différents magasins.

La commercialisation de la raclette «MontLait» a débuté. Les enseignes Leclerc, Carrefour, Système U ont été les premières à signer. Intermarché et même Lidl rejoignent la liste des distributeurs. Une agréable surprise pour Éric Germain qui s’occupe également des relations avec les GMS. «Les débuts ont été laborieux mais nous enregistrons un boom au niveau des commandes. Contrairement au lait UHT, les distributeurs sont plus durs dans les négociations». Une analyse à laquelle Didier Thuaire consent.

Le directeur de la laiterie place d’autres espoirs dans la démarche «MontLait». «Bien que nous n’ayons pas établi de volumes «prévisionnels» pour la transformation, ce nouveau produit renforce quoi qu’il en soit notre activité. «Le lait est collecté dans un rayon de 50 km ! Une laiterie comme la nôtre dépend donc entièrement des productions des éleveurs de montagne. Participer à leur maintien, c’est aussi participer au nôtre !». Cette nouvelle collaboration conforte également les producteurs de l’APLM dont l’objectif de valoriser leur territoire de montagne et son économie semble atteint.

Mélodie Comte - PAMAC

10 janvier 2019

BTS ACSE-ADPSA : à la découverte d’un emblème de l’Aubrac

Trois étudiants en BTS ACSE à l’ADPSA ont réalisé un PIC, projet initiative et communication, autour de la production laitière sur l’Aubrac, qu’ils ont fait découvrir à des élèves de CAPA du lycée La Roque.

Kevin Costes, Alban Valette et Dorian Volte sont étudiants en BTS ACSE à l’ADPSA. Pour leur PIC, projet initiative et communication, ils ont choisi de faire découvrir la production laitière sur l’Aubrac à d’autres étudiants du lycée La Roque. «Nous avions envie de faire découvrir cette production laitière dynamique et de qualité autour du fromage Laguiole AOP, l’un des emblèmes de ce territoire», avancent les étudiants de l’ADPSA.

Et de compléter : «Pour préparer notre projet, nous avons échangé avec des acteurs de la filière Laguiole, le président de Jeune Montagne ainsi que des fromagers de la coopérative, et un agriculteur, Rémy Lavaur du Cayrol qui avec sa femme Zita, ont développé un atelier de fabrication de yaourts fermiers».

Vendredi 14 décembre, les trois étudiants ont donc accueilli à la coopérative Jeune Montagne puis sur la ferme de la famille Lavaur, un groupe de jeunes en formation agroalimentaire à La Roque. «Nous avons été leurs guides sur place ! Avec l’appui des salariés de la coopérative et de l’agriculteur sur la ferme, nous avons expliqué ce qu’était le fromage de Laguiole AOP, de la conduite d’élevage à la transformation et la fabrication de tome et des différents produits fromagers de Jeune Montagne, ainsi que l’organisation d’une filière autour d’une production», détaillent les étudiants qui ont su bien répondre à toutes les questions des jeunes.

«Ce projet était vraiment très intéressant, complexe car il nous a fallu rencontrer les intervenants pour préparer les visites, chercher une classe de jeunes intéressés... Nous tenons à remercier la coopérative Jeune Montagne, Rémy et Zita Lavaur, et le lycée La Roque pour nous avoir soutenu dans notre projet», concluent les trois étudiants de l’ADPSA.

Eva DZ

20 décembre 2018

Alrance : dernière réunion 2018 «Laits 3 Bio»

Le cycle 2018 de huit réunions «Laits 3 bio» porté par la coopérative UNICOR, dans le cadre du programme «Avenir bio» soutenu par l’Agence bio, s’est conclu jeudi 13 décembre, à Alrance.

Depuis le 22 novembre, huit journées techniques ont été organisées dans le cadre de l’action «Laits 3 bio», la dernière a eu lieu jeudi 13 décembre à Alrance. Ce cycle de réunions est inscrit dans le cadre du programme «Avenir bio», un «projet de développement et de structuration de la production laitière bio en vaches, chèvres et brebis», concernant notamment le Sud-Ouest. «Laits 3 bio» est porté par le groupe coopératif UNICOR, au sein d’un pool de sept partenaires : les Bergers du Larzac, Sodiaal Union, Chèvres Bio France, l’abatteur Arcadie Sud-Ouest, avec Coop de France Occitanie et la Chambre d’agriculture de l’Aveyron. Il concerne environ 500 producteurs bio ou en conversion sur cette zone, en lait de vache, de brebis, de chèvre, et productions végétales, tous adhérents des laiteries et structures impliquées.

Le fond «Avenir Bio» (400 000 euros) finance ce programme d’actions sur trois ans. «Les huit réunions de cette année seront donc renouvelées durant chacune des deux prochaines années», résume Sophie Dumas, technicienne filières bio à UNICOR, coordinatrice de l’action «Laits 3 bio».

Accompagnement individuel

Ce programme est axé sur la technique, la santé du troupeau, la qualité du lait, avec des réunions collectives et des accompagnements individuels. «Les réunions sur la santé du cheptel sont par exemple aidées à hauteur de 80 % par ce programme», indique Sophie Dumas. «Laits 3 bio» accompagne également des investissements, comme c’est le cas avec l’installation d’une conditionneuse operculeuse chez les Bergers du Larzac, ou la création d’une usine d’aliments à La Canourgue (UNICOR), avec l’appui de la Région Occitanie, inaugurée le 21 novembre.

La dernière journée «Laits 3 bio» 2018, programmée à Alrance, avait pour thème : «gestion des facteurs de risques en agriculture biologique sur les cellules et signe des vaches». Elle était animée par Sophie Dumas, Alexandre Carles, technicien Sodiaal Union, Olivier Buscatto, vétérinaire UNICOR, et Nicolas Juillard, du bureau technique production laitière (BTPL). L’après-midi, le groupe a été accueilli au GAEC du Val d’Alrance (famille Drulhe), exploitation bovins lait bio située au Jouanesq.

D.B.

20 décembre 2018

Foie gras : coup de cœur à la ferme du Lévézou

Il y a quelques années, Franck et Véro Josceran ont arrêté de traire leurs vaches pour se consacrer à l’élevage de canards et lancer un atelier de transformation à la ferme. Depuis, leur exploitation, adhérente du réseau Bienvenue à la ferme, fait partie des fers de lance de la promotion des produits de qualité de l’Aveyron. La récompense est tombée cette année, avec une médaille d’or et un coup de cœur pour leur foie gras au concours départemental officiel à Villefranche.

C’est une belle histoire que celle de Franck et Véro Josceran, installés à Vezins de Lévézou. Cet ancien pompier s’est reconverti dans l’agriculture en s’installant sur l’exploitation laitière de ses beaux-parents. Ruthénois pure souche, Franck a la passion de son département et des bons produits chevillée au corps. Ses parents étaient propriétaires d’un café restaurant à Rodez et son frère est traiteur.

«Nous avons arrêté de traire il y a 6 ans et pris un virage à 360 degrés en nous lançant dans la transformation», explique Franck. Déjà la ferme avait un atelier de gavage de canards avec la Quercynoise et l’idée était de pouvoir transformer une partie de la production pour la vendre en direct. «Nous avons démarré avec l’atelier du lycée La Roque pour voir où nous allions. notre prévisionnel de 150 à 200 canards a vite été dépassé puisque dès la première année, nous avons transformé 700 canards et nous atteignons quasiment les 1 000 têtes aujourd’hui. Et un veau par mois issu de notre troupeau Aubrac converti en AB», poursuit l’éleveur - producteur fermier. Si la ferme du Lévézou dispose aujourd’hui de son propre atelier, elle continue de transformer le foie gras au lycée La Roque, dans un atelier agréé CE. Le sertissage et l’autoclave sont aussi réalisés par l’éleveur au lycée. «J’apprécie de pouvoir garder un pied à La Roque, sans cet atelier, je n’aurais pas pu me lancer», tient à souligner Franck, qui à l’occasion donne quelques cours aux étudiants du CFPPA et accueille des groupes de BTS sur sa ferme.

«Aujourd’hui nous vivons bien de notre métier et nous sommes heureux de partager notre passion», avance Franck qui a développé l’accueil à la ferme, via le réseau Bienvenue à la Ferme. Plus de 1 700 personnes passent par sa ferme l’été ! Il a conçu également une aire d’accueil qui lui permet de recevoir des campings-car (250 par an). «Pour ma communication, je m’appuie sur les démarches porteuses, comme Aveyron Vivre Vrai et Fabriqué en Aveyron. Nos élus nous ont mis à disposition ces outils qui nous permettent de mettre en avant la qualité aveyronnaise. Et cela attire !», assure Franck. C’est ainsi qu’il a noué des liens avec un viticulteur du Vaucluse (Domaine des Ondines), ainsi qu’un producteur de Champagne. «Nous nous servons de nos vitrines respectives pour vendre nos produits, ce sont de bons échanges». Et la Ferme du Lévézou en voit les bénéfices puisque ses ventes augmentent de 5 à 6 % chaque année.

Les belles rencontres sont aussi sur le département. «Magaly Bruel et Daniel Marre de la Chambre d’agriculture m’ont convaincu l’année dernière de participer au concours départemental officiel foie gras et salaisons de Villefranche de Rouergue. Pour notre première participation notre foie gras mi-cuit a remporté la médaille d’argent et cette année, il a été désigné coup de cœur du jury et médaille d’or ! Et notre foie gras cuit en verrine a décroché l’argent. C’est une belle récompense et ces médailles ont réellement boosté nos ventes et contribué à la notoriété de nos produits», a souligné Franck.

Un beau parcours qui donne des idées nouvelles au couple : le réaménagement de son magasin à la ferme, le développement d’un marché de producteurs de pays sur le Lévézou, une réflexion autour d’une ferme pédagogique... «Nous aurions aussi aimé être associés au marché de l’Aveyron à Paris Bercy mais ce n’est pas facile de l’intégrer en tant que producteur fermier...».

Fier d’être agriculteur, Franck mesure le chemin parcouru : «Nous avons la chance en agriculture de pouvoir rebondir, d’être libre de pouvoir entreprendre, sans la pression d’un supérieur. Certes il y a du boulot entre l’élevage, la transformation, la commercialisation et la communication mais on n’a rien sans rien !». Franck et Véro, sur la ferme, sous-traitent les travaux des champs et donnent leur priorité à l’élevage, la transformation, la commercialisation et l’accueil. La Ferme du Lévézou continue d’être présente chaque samedi matin, au marché de Salles Curan et puis avant Noël au marché de Pont de Salars. Elle assure une fois par mois, les livraisons vers le Vaucluse. De mai à octobre, Franck et Véro assurent ensemble l’accueil à la ferme.

Son expérience, Franck aime aussi la partager avec d’autres entrepreneurs. Il a récemment participé à l’assemblée générale d’Aveyron Ambition Attractivité présidée par Jean-Claude Luche, pour témoigner de son parcours. L’éleveur est aussi impliqué à l’Office de tourisme Monts et Lacs du Lévézou et n’hésite pas à solliciter les élus locaux, Christel Sigaud Laury, conseillère départemental pour promouvoir l’agriculture du Lévézou.

Franck et Véro ne restent pas non plus sur leurs acquis en termes de produits : chaque trimestre un nouveau vient compléter leur gamme en frais ou conserve : foie gras, cou farci au foie gras, pâté au foie gras, magret, paupiette de canard au foie gras, magret au foie gras, cuisse confite... Pour la production de veau, ils misent sur des petits colis entre 3 et 5 kg dont le contenu change avec la saison (blanquette l’hiver, brochette et saucisse à griller l’été). Les deux agriculteurs réfléchissent à intégrer la démarche Bleu Blanc Cœur. La Ferme du Lévézou fera donc encore l’actualité dans les mois à venir ! Leur prochain rendez-vous sera à la Pentecôte avec les portes ouvertes de l’exploitation où plus de 800 personnes ont pris leurs habitudes ! Au menu apéro concert, marché de producteurs locaux, rando pédestre et équestre, visite de la ferme et bien sûr déjeuner tête de veau et repas avec les produits de la ferme !

Eva DZ

29 novembre 2018

Bertholène : agriculteur et forestier passionné

Xavier Maisonabe, producteur de lait de vache bio installé depuis 2000 aux Gazelles, à Bertholène, gère aussi une forêt de 40 ha valorisée notamment en bois de chauffage et en litière animale depuis cette année.

Le producteur laitier élève en individuel 40 vaches de race Prim’Holstein sur une SAU de 60 ha. Sa production convertie en bio depuis 2015 est livrée à la coopérative Sodiaal. Titulaire d’un BTS agricole production forestière, Xavier Maisonabe est passionné par la forêt, comme l’était son grand-père, Jean Maisonabe, pionnier de la valorisation du bois aveyronnais dans les années 1960, ancien directeur des Mutuelles agricoles devenues Groupama. «J’ai la passion du bois transmise par mon grand-père que je peux assouvir avec nos 40 ha de bois de la Forêt des Palanges», confie Xavier Maisonabe. Il dispose de son propre matériel, tronçonneuse, treuil, remorque forestière. Il est adhérent de la CUMA de Bertholène pour utiliser le combiné-bois.

Les tailles de chênes sont valorisées en bûches destinées à la vente directe auprès de voisins. Les tailles de châtaigniers sont transformées en piquets de clôture pour sa ferme et en billons pour des artisans menuisiers. Les tailles de résineux sont valorisées en charpentes pour scierie. Et les feuillus des bords de rivières, comme les peupliers, saules, etc, sont débités en plaquettes de bois pour les chaudières de l’habitation de ses parents et la sienne.

Paillage de plaquettes de bois

«Je vais utiliser pour la première fois cette année des plaquettes de bois pour la litière des vaches. Je vais pailler en sous-couche, avec environ 200 m3 de plaquettes. Et ce, pour pallier les conséquences de la sécheresse sur le marché haussier de la paille et le déficit de fourrage de mon exploitation. J’ai bénéficié des conseils techniques de Bernard Miquel, conseiller bois et forêt de la Chambre d’agriculture, pour maîtriser cette nouvelle pratique du paillage».

Selon Xavier Maisonabe, «nous avons en Aveyron comme ailleurs une ressource de bois considérable à exploiter. Il reste beaucoup à faire pour développer le bois énergie, avec un gisement d’emploi, là-aussi important. En France, nous n’exploitons que la moitié de ce que produit la forêt en une seule année. Notre forêt vieillit. La qualité du bois en pâtit. Le souci principal est lié au besoin de main d’œuvre, même si la mécanisation se développe au fil des années. Il faudrait que les CUMA proposent des services complets, taille, élagage, déchiquetage... pour valoriser au maximum la forêt paysanne en plaquettes pour le chauffage ou les litières animales. Nous avons une ressource boisée renouvelable à portée de main». Xavier Maisonabe conclut : «mon métier de producteur laitier occupe environ 80 % de mon temps. Le reste, je le consacre à la valorisation de notre bois, un peu comme un loisir !». Et toujours convaincu, comme son grand-père, que le bois a de l’avenir.

D.B.

22 novembre 2018

Viande sous label AB : Paysans Bio d’Aveyron en direct dans les assiettes

L’association Paysans Bio d’Aveyron, regroupant sept éleveurs aveyronnais en label AB, lance son activité d’approvisionnement en viande biologique auprès des restaurants collectifs et magasins spécialisés.

Paysans Bio d’Aveyron est une association d’éleveurs biologiques bovins et porcins, qui se sont regroupés en association commerciale pour fournir le marché de demi-gros en viande biologique. Les éleveurs de l’association s’adressent ainsi autant aux magasins spécialisés qu’aux restaurants collectifs.

Depuis la rentrée 2018, le groupement approvisionne des établissements scolaires et des magasins spécialisés, en viande biologique locale. Ainsi, pas moins de 30 jeunes bovins ont été commercialisés par Paysans Bio d’Aveyron sur les 5 derniers mois dans 16 établissements scolaires (collèges, lycées, MFR) ou centres de loisirs réguliers et 6 magasins spécialisés clients réguliers à Rodez, Albi, Castres et Gaillac.

Paysans Bio d’Aveyron permet aux acheteurs de se simplifier l’approvisionnement en Bio local. En effet les 7 éleveurs engagés offrent une gamme bio étoffée (viande de veau, jeune bovin, génisse, bœuf et porc) et une régularité dans les approvisionnements tout au long de l’année.

Races à viande et qualité bouchère

Qualité et traçabilité font partie de l’ADN de Paysans Bio d’Aveyron ! C’est pourquoi les animaux sont exclusivement issus de races à viande et élevés pour atteindre les standards de qualité de la boucherie. «Nous apportons une véritable garantie sur l’origine aveyronnaise : tous les animaux que nous commercialisons sont tous nés, élevés, abattus et conditionnés en Aveyron», avance Olivier Rames, co-président de l’association. Le conditionnement est réalisé dans l’atelier de découpe de Camarès.

En production bovine, la restauration collective permet de valoriser sur le département les jeunes bovins. Ce débouché permet de favoriser l’économie locale en faisant travailler les outils d’abattage et de transformation aveyronnais. L’Association pour la Promotion de l’Agriculture Biologique en Aveyron (APABA) a aidé les éleveurs du groupement à s’organiser afin d’aborder ce nouveau marché dans de bonnes conditions. Cet accompagnement a été financé par la Région Occitanie, l’Etat et le Conseil départemental de l’Aveyron, le Crédit Agricole Nord-Midi Pyrénées et Interbev.

Un panel de services

En plus d’offrir un approvisionnement Bio en circuits courts aux acheteurs, Paysans Bio d’Aveyron propose à ses clients un panel de services : facturation unique, possibilité de répondre à des appels d’offre publics, animation des éleveurs dans les magasins ou restaurants collectifs (10 animations en 2018). «Nous sommes en contact direct avec nos clients en réalisant nous-mêmes les livraisons, en faisant le point régulièrement avec eux pour répondre à leurs besoins», assure Olivier Rames. Plus largement, pour les restaurants collectifs publics, Paysans Bio d’Aveyron permet d’atteindre l’objectif affiché de la loi Alimentation : 20% de produits biologiques dans les cantines d’ici 2022.

Le collège Albert Camus de Baraqueville, au travers de son chef cuisinier Guillaume Goutal, est partenaire de l’association depuis septembre. L’établissement a réduit le gaspillage alimentaire et dispose ainsi de marges de manœuvre pour introduire des produits bios locaux.

01 novembre 2018

Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée et Alimentation : le citoyen peut voter

La consultation citoyenne lancée par la Région Occitanie sur l’alimentation est entrée dans sa quatrième phase avec la diffusion et distribution d’un «bulletin de vote» inspiré par les réponses du questionnaire ouvert d’avril à septembre. Quatre champs d’actions pour l’alimentation ainsi déterminés seront engagés par la Région.

Les conseillers régionaux aveyronnais, Monique Bultel-Herment (Rodez), Stéphane Bérard (Capdenac) et Jean-Sébastien Orcibal (Villefranchois) ont fait un point départemental, jeudi 25 octobre, à la Maison de la Région, à Rodez, sur cette nouvelle étape de la consultation citoyenne et participative. Rappelons que la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée a fait de l’alimentation sa «grande cause régionale 2018». D’avril à septembre, près de 55 000 personnes ont répondu au questionnaire proposé par la Région pour recueillir les habitudes de consommation et avis des citoyens d’Occitanie. En parallèle, 1 200 participants ont pris part aux 14 rencontres territoriales organisées dans les 13 départements d’Occitanie, de mai à juillet.

Quatre thèmes d’actions

La prochaine étape est programmée depuis le 15 octobre et jusqu’au 15 novembre. Il s’agit d’un bulletin proposant quatre thème : «Environnement et santé : pour une agriculture durable favoriser la consommation de produits d’Occitanie ; Education : permettre à chacun de choisir son alimentation ; Innover du champ à l’assiette, au juste prix, pour tous». Chaque thème est décliné en quatre orientations précisant les engagements de la Région. Le bulletin est disponible sur le site internet de la Région (laregion.fr/alimentation) et sur papier avec le bulletin de participation distribué avec le journal de la Région avec un visuel explicite : «je vote, plus de local dans nos étals ?», le tout accompagné d’une enveloppe pré-timbrée.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, a déjà annoncé que «cette grande consultation citoyenne permet aux habitants de choisir les actions prioritaires à mettre en œuvre dans le «Pacte régional pour une alimentation durable en Occitanie». Ce Pacte, construit à partir des contributions citoyennes, sera proposé au vote des élus régionaux en décembre prochain».

Les élus sur le terrain

En attendant, les élus régionaux aveyronnais seront sur le terrain et les marchés pour distribuer le bulletin, comme l’a annoncé Stéphane Bérard. Il sera sur le marché de Capdenac et Jean-Sébastien Orcibal, sur celui de Villefranche-de-Rouergue. Monique Bultel-Herment a prévu de travailler avec les professionnels des métiers de bouche de Rodez. Elle a rappelé quelques chiffres sur les habitudes de consommateurs de l’Occitanie. «54 % d’entre-eux achètent souvent des produits régionaux, 43 % souvent des produits bio, et 61 % mangent de la viande au moins une fois par semaine». Sur l’agglomération de Rodez, le projet de créer une «ceinture verte» destinées aux productions de maraîchage bio est toujours en cours, en lien avec l’APABA, selon l’élue de Rodez-Agglo.

Stéphane Bérard a aussi mis en avant le poids économique du secteur agricole et agro-alimentaire en Occitanie. «Avec 164 000 emplois, c’est le premier employeur de la Région, devant le tourisme et l’aéronautique» souligne-t-il. «L’Occitanie est aussi la 1ère région de l’UE en nombre de produits sous signe officiel de qualité et d’origine, et la 1ère région bio de France en nombre d’exploitations».

Enfin, selon les trois élus régionaux, «la Région a augmenté de 30 % son budget destiné aux secteurs agricole et agro-alimentaire depuis 2016, avec une enveloppe totale de 75 millions d’euros. Le budget FEADER représente lui, 440 millions d’euros».

D.B.

25 octobre 2018

Vendanges 2018 : une année mémorable

«Nous vivons une grande année !». Le bilan est plus que positif sur l’ensemble des vignobles aveyronnais, à l’issue des vendanges. Comme le confirme Philippe Teulier, président de la fédération départementale des vins de qualité de l’Aveyron. «A Marcillac, à Entraygues Le Fel, à Estaing comme à Millau et sur les vignobles de tout le département, en AOP comme en IGP, tout le monde a le sourire. Ce sera une année à retenir à mon avis !». Bien sûr, le viticulteur veut attendre que les «vins se finissent» pour un avis définitif mais tout semble bien parti !

«C’est une récolte de raisin que l’on a rarement vu de ce niveau : une maturité optimale, une qualité exceptionnelle, bref une année parfaite sans aléa excepté chez un viticulteur de Conques malheureusement touché par la grêle», résume Philippe Teulier. Il donne rendez-vous en début d’année pour la dégustation des vins issus de ces vendanges : «Nous verrons alors si les vins sont à la hauteur de nos espérances !».

Isabelle Vialettes, nouvelle conseillère viticulture

Suite au départ de Karine Scudier, la Chambre d’agriculture a recruté une nouvelle conseillère viticulture. Isabelle Vialettes vient tout juste de prendre son poste mais elle n’est pas une inconnue chez les viticulteurs de l’Aveyron. Elle vient retrouver ses racines dans le département. Aveyronnaise d’origine, elle est titulaire d’un diplôme d’œnologue et d’un BTS viti œno. Elle a travaillé dans les vignobles du Sud-Ouest et 11 ans en Languedoc-Roussillon. Elle est aussi intervenue pour Qualisud sur quelques vignobles aveyronnais. Avec Karine, elle a déjà réalisé quelques dégustations dans le département aux côtés des viticulteurs.

Elle sera présente à la Chambre d’agriculture les lundi et mardi en semaine paire et du lundi au mercredi en semaine impaire. «Ma mission est d’accompagner les vignerons de l’Aveyron sur la technique et de les appuyer dans leurs opérations de promotion de leurs produits», a-t-elle résumé.

Eva DZ

18 octobre 2018

Semaine du goût : les Ruthénois aiment aussi le Pérail !

Depuis de nombreuses années, l’association Pérail profite de la Semaine du goût pour faire découvrir aux enfants, ce petit fromage rond et doux, «trésor des grands Causses». Trois écoles ont reçu une «leçon de goût» dont, pour la première fois, des écoliers de Rodez.

C’est devenue une habitude pour l’association Pérail d’aller à la rencontre des écoliers pour faire découvrir le Pérail, fromage au lait entier de brebis, doux et rond. Cette année, l’association a élargi son rayon d’intervention en se rendant dans une école de Rodez. «Nous contactons chaque année, un certain nombre d’écoles présentes sur le rayon de production du Pérail, en particulier le sud Aveyron et la Lozère et cette année, nous avons élargi le cercle aux écoles du Ruthénois. L’école Cambon a répondu favorablement», explique Sophie Lucas, animatrice de l’association Pérail.

«Finalement on s’aperçoit que les petits Ruthénois connaissent bien le Pérail, ils se sont montrés très réactifs à notre animation et très proches du monde agricole et des brebis malgré le fait qu’ils soient scolarisés en ville», poursuit l’animatrice. Accompagnée d’Emmanuelle Marbezy, technicienne fromagère à la Chambre d’agriculture, Sophie a présenté aux enfants le Pérail, depuis la production du lait en ferme jusqu’à l’affinage du petit fromage. «Emmanuelle avait enfilé sa tenue de fromagère et a fait une démonstration en direct du passage du lait en caillé, les enfants étaient ravis de l’expérience !», sourit Sophie.

L’animation s’est poursuivie par le traditionnel jeu autour de la dégustation à l’aveugle des trois laits (vache, brebis et chèvre) avant une dégustation très attendue de Pérail.

A l’école des Lauriers roses à Millau, on est habitué à revoir Sophie tous les ans pour la leçon de goût ! «Le directeur est un inconditionnel du Pérail et chaque année, il me contacte parmi les premiers pour être sûr que je puisse venir !». Sophie, accompagné de Gilles Daures, producteur de lait de brebis à Creissels, a donc fait découvrir le Pérail aux enfants des écoles du Sacré Cœur et des Lauriers roses à Millau. «Au delà de notre fromage, nous échangeons aussi avec les enfants sur la nature, l’environnement. Avec Gilles Daures, ils ont le bon interlocuteur, c’est un agriculteur très proche de la nature et qui a sensibilisé les enfants aux prédateurs des brebis : loups, vautours,...», détaille Sophie.

Une opération une nouvelle fois réussie donc pour l’association Pérail : «le président de l’association Jean-François Dombre tient beaucoup à ces animations dans les écoles, d’autant qu’à travers les enfants nous touchons aussi les parents puisque chacun ramène un Pérail à la maison !», résume Sophie.

L’association Pérail était également présente pour la deuxième année au Salon «Sud de France fête sa qualité» à Montpellier le week-end dernier. Une manifestation organisée par la Chambre régionale d’agriculture pour la dixième année. «Nous avons animé des ateliers pour les tout petits, c’est intéressant parce nous avons beaucoup appris sur la façon de présenter notre Pérail à ce jeune public. Nos leçons de goût sont davantage destinées aux classes de CM1 et CM2. J’ai pu faire le plein d’idées pour des animations futures !», souligne Sophie. «Finalement c’est assez facile d’intéresser les enfants à nos produits, en faisant jouer leur sens. Quand je leur ai fait sentir la laine, les petits Montpelliérains m’ont dit que ça sentait la brebis !».

Eva DZ

18 octobre 2018

APABA-Chambre d’agriculture et restauration collective : objectif bio et local aux menus !

Dans le cadre du Programme National pour l’Alimentation, de la future mise en application de la Loi Alimentation et du développement d’Agrilocal, l’APABA et la Chambre d’agriculture ont invité, jeudi 11 octobre à Millau, cuisiniers, gestionnaires de cantines et agriculteurs à participer à la première des trois rencontres prévues dans le Sud-Aveyron. Objectif : faciliter l’introduction de produits locaux et bio dans les menus !

«Du local et du bio dans les cantines : un défi à relever en Aveyron !» était le thème de la réunion organisée au Jardin du Chayran à Millau, rassemblant responsables de la restauration collective et agriculteurs, encadrés notamment par Lisa Spetz (chargée de mission APABA) et Patrick Vedel (trésorier APABA). Le groupe a d’abord visité le Jardin du Chayran, une exploitation de maraîchage livrant à la restauration collective. L’entreprise de réinsertion professionnelle dirigée par Nadine Boisson a depuis longtemps fait le pari du bio et des circuits courts. Elle livre une partie de ses légumes à la cuisine centrale de Millau, à la crèche de Millau, plus la vente en demi-gros dans les magasins AB de la région. Elle a aussi mis en place une vente individuelle de paniers concernant environ 40 % de la production annuelle (230 paniers/semaine) sous la conduite de René Pierrot, responsable de la commercialisation.

Témoignages

La réunion a été ponctuée par différents témoignages. Philippe Garlenq, producteur de fruits dans la vallée du Tarn, travaille depuis longtemps avec la cuisine centrale de Millau notamment, et pour des magasins de la région de Montpellier. Il a mis en avant «la qualité d’écoute de ses clients», et l’importance de la prise en compte de la saisonnalité des produits locaux liées aux contraintes géographiques et climatiques du département classé majoritairement en zone montagne.

Julien Aigouy, chef de la cuisine centrale de Millau, a ensuite témoigné des moyens mis en place pour réaliser des objectifs jugés ambitieux. Pour lui, «des légumes frais et bio et locaux en cuisine centrale, c’est en effet possible. Mais quid de la viande ?». Ce point a été traité par Rémi Sagnes, éleveur de porc bio et membre du groupement Paysans Bio d’Aveyron (Carrefour de l’agriculture à Rodez). Cette association livre déjà de la viande bio à des collèges et des EHPAD du département.

Selon Lisa Spetz, «les objectifs de cette journée étaient d’expliquer aux acteurs de la restauration collective les contraintes des agriculteurs locaux, et de montrer qu’il est possible d’augmenter le volume de local et bio dans les menus».

La deuxième rencontre programmée jeudi 22 novembre sera destinée aux agriculteurs intéressés par ce marché. Enfin, la cuisine centrale de Millau ouvrira ses portes en novembre afin d’expliquer à son tour les contraintes des cuisiniers et gestionnaires de la restauration collective.

D.B

11 octobre 2018

IGP Fleur d’Aubrac : des pistes pour se développer

L’association Fleur d’Aubrac tenait son assemblée générale lundi 8 octobre à Antrenas. Malgré la baisse des ventes de viande, la filière a maintenu ses chiffres pour l’année 2017.

«Avec près de 1 500 génisses et un bon équilibre entre l’offre et la demande, on peut globalement dire que 2017 aura été assez bonne pour les Fleurs d’Aubrac». Tel est le constat qu’a fait David Cayrel, président de Fleur d’Aubrac lors de l’assemblée générale de l’association le 8 octobre à Antrenas. Avec 146 apporteurs et 1 492 Fleurs d’Aubrac (817 d’Aveyron, 620 de Lozère, 41 du Cantal et 14 de Haute-Loire) vendus en 2017, la filière n’a pas à rougir. «En 2017, l’âge moyen des génisses à l’abattage était de 33 mois pour un poids carcasse moyen de 414 kg», continue David Cayrel. Des chiffres stables par rapport aux dernières années.

Avec une moyenne de 5,08 euros, le prix payé à l’éleveur reste lui aussi stable. « C’est la force de notre filière», ajoute le jeune éleveur. «La faible fluctuation des prix apporte de la visibilité à l’agriculteur. Et si la différence avec les circuits classiques est faible dans les périodes fastes, le reste du temps elle apporte une plus-value. En 2017 d’ailleurs elle était en moyenne de +0,49 euro pour les U+, +0,53 euro pour les U= et 0,5 euro pour les U-». Une stabilité et un mode de fonctionnement qui conviennent aux revendeurs et aux partenaires présents.

Maintenir les volumes et la qualité

Ainsi Didier Marragou, président de Cobo Sud a affirmé son soutien aux producteurs et sa volonté de «continuer à travailler ensemble pour une filière pérenne». Son discours a rassuré alors que la coopérative des bouchers a annoncé vouloir devenir abatteur, se détachant ainsi de Languedoc Lozère viande. «L’abattage continuera d’être fait à Antrenas et la méthode de collecte sera la même, il n’y aura pas de changements pour les éleveurs», a tenu à expliquer David Cayrel.

Un changement léger pour la filière qui devrait permettre à Cobo Sud, qui vend près de 54 % de la production de Fleur d’Aubrac, d’être plus indépendant. «Le seul problème, c’est que nous remarquons depuis 2 ou 3 ans, une baisse de la qualité et une augmentation du nombre d’animaux en U- », a alerté Didier Marragou. Un constat partagé par les autres acteurs de la filière, qui enregistrent, en dehors des foires, près de 40 % de génisses classées en U-. «Pour un bon équilibre, il faut pouvoir présenter un tiers de U-, un tiers de U= et un tiers de U+», explique le président de Fleur d’Aubrac. «C’est ce que les acheteurs demandent, il faut donc faire attention à suivre ces ratios et à inverser la tendance actuelle».

Communiquer autrement

Une baisse de la qualité qui inquiète fortement les revendeurs : «l’idéal serait de revenir à la situation d’il y a 3 ou 4 ans», continue Didier Marragou. «Garantir la qualité, c’est fidéliser le client et en ces temps de déprise sur la viande, nous devons faire front commun pour faire comprendre que la viande est un produit sain et que la Fleur d’Aubrac va de pair avec le bien-être animal. On ne peut pas faire une viande de qualité avec un animal maltraité». Pourtant, alors que l’ensemble de la filière viande fraîche bovine de boucherie enregistrait en 2017 une baisse de 1,7 %*, la consommation de Fleur d’Aubrac est restée stable. Ce chiffre n’empêche pourtant pas les responsables de l’association de s’interroger sur l’avenir de la filière et les solutions à apporter. «Pour l’instant, nous avons beaucoup communiqué sur la qualité de l’animal mais assez peu sur la mère», commente Hervé Chapelle, directeur de Celia. «Or, communiquer sur elle et sur les élevages nous permettrait de montrer les espaces de l’Aubrac et les troupeaux en train de pâturer en plein air. Il faut développer un package de communication destiné aux points de vente et pensé pour les clients afin qu’ils se représentent le territoire». En effet, cette IGP bénéficie d’un atout non négligeable. «Il faut faire évoluer notre communication sans occulter le produit», continue Didier Marragou. «Il faut avoir une accroche de départ pour que la filière attire le client et qu’ensuite on puisse lui expliquer exactement toutes les particularités des Fleurs d’Aubrac».

Aurélie Pasquelin - Réveil Lozère

* Panel Kantar, baromètre consommation à P12/2017.

11 octobre 2018

Cilaisud lait de chèvre : le nouvel envol de l’interprofession régionale caprine

L’Aveyronnais Joël Mazars préside la commission caprine de l’interprofession régionale laitière Cilaisud depuis 1,5 an. Encouragée par une conjoncture favorable, la structure porte de nouveaux projets. Son président fait le point.

- Comment se porte la filière caprine régionale ?

J. Mazars : «Notre filière se caractérisée par deux stratégies de production : la filière laitière, composée de producteurs livrant leur lait en laiteries, et la filière des fromagers fermiers, particulièrement nombreux en Languedoc-Roussillon qui transforment le lait et commercialisent les fromages.

Le bassin Sud-Ouest, qui s’est étoffé avec le Languedoc Roussillon il y a 1,5 an, est particulièrement dynamique puisqu’il détient 16% du cheptel de chèvres françaises et produit 15% de la production de lait nationale et 13% des fabrications de produits fermiers.

A noter aussi, la présence de deux fromages sous AOP : Rocamadour et Pélardon sur notre secteur et un bon développement de la production sous le label Agriculture Biologique.

- Et niveau volumes et prix ?

J. Mazars : Depuis 2000, la production de lait de chèvre a progressé de 47%. L’Aveyron est le département leader en terme de production régionale. Et en 10 ans, le prix a augmenté de + de 30% malgré la crise. Une belle progression qui nous permet d’engager des projets pour maintenir et développer les initiatives.

- Quel est le rôle de Cilaisud ?

J. Mazars : Notre commission caprine est une branche de l’interprofession laitière régionale Cilaisud. Elle réunit tous les acteurs : coopératives, industriels, producteurs qui travaillent sur de nombreux sujets et sur la promotion du lait de chèvre et de ses produits.

Nous avons tiré les leçons de la dernière crise et nous sommes conscients de l’équilibre à préserver. Dans un contexte plutôt favorable, nous travaillons sur plusieurs projets en toute sérénité. Cette entente cordiale est le fruit du travail mené depuis plus de 10 ans au sein de l’interprofession, notamment à l’échelon national, ANICAP, présidé par l’Aveyronnais, Jacky Salingardes.

- Quels sont justement vos projets ?

J. Mazars : Depuis septembre, nous avons recruté une personne à temps plein, Aude Rolland, qui s’occupe exclusivement de l’animation de notre interprofession caprine, en lien avec le GIE caprin d’Occitanie. Ce système nous est apparu cohérent face aux attentes de tous les acteurs de la filière. Elle est aussi une interlocutrice privilégiée et unique auprès de l’ensemble de nos partenaires. Aude est basée à Toulouse dans les locaux de Cilaisud.

Dans un contexte conjoncturel porteur, l’équipe de la commission caprine que je préside, entouré de Philippe Bru du Tarn, qui représente le collège coopérative et de Davy Hecht qui représente Lactalis Rodez, mène plusieurs projets.

Nous avons commandé un travail d’enquête dans chaque département du bassin du Sud-Ouest pour faire un état des lieux de la production de lait de chèvre. Une restitution sera proposée dans les départements, dont une partie dans les fermes enquêtées, afin de faire la promotion de la filière, de la faire connaître auprès de tous les intervenants locaux (lycéens, Chambres d’agriculture, organismes bancaires, élus,...), de présenter le fonctionnement de l’interpro... Des documents avec des cas types seront élaborés sur les différents sytèmes d’élevages caprins (fromagers, laitiers, installation en société, en individuel,...).

- Et côté promotion de la filière ?

J. Mazars : Nous avions mené il y a quelques années, une campagne de communication, notamment en Aveyron, en lien avec le Conseil départemental, la Chambre d’agriculture,... en vue de promouvoir l’installation en lait de chèvre. L’Aveyron est l’un des départements qui installe le plus en France, il est le moteur de l’interprofession régionale. Nous allons poursuivre dans cette voie de la communication positive car nous manquons de production.

- Et en matière d’innovation ?

J. Mazars : Nous travaillons sur un dossier investissement et innovation en production caprine, notamment concernant l’autonomie fourragère. Avec l’appui du GIE caprin, de la Chambre régionale d’agriculture et des Chambres départementales ainsi que de la Région Occitanie, nous menons un projet sur 4 ans avec plusieurs axes : des recherches sur les cultures, les fourrages, la récolte, les espèces,... pour gagner en autonomie fourragère. Le contexte climatique actuel nous rappelle la nécessité de gagner en autonomie fourragère, l’indice IPAMPA (coût de production) est en effet reparti à la hausse. Nous sommes dans un périmètre de production où le coût d’achat de l’aliment se situe entre 30 et 40 euros de plus que dans la région Ouest par exemple ! De plus l’autonomie des élevages est plus en adéquation avec les attentes des consommateurs, peu ouverts aux systèmes hors sol.

Pour 2019, nous réfléchissons avec l’IDELE et le pôle Sud Ouest Agri Innovation, à la robotisation caprine, en lien notamment avec Airbus pour gagner et innover en automatisation sur la traite.

Enfin, nous continuons de cultiver notre dynamique collective au sein de l’interpro. Nous proposons ainsi un voyage ouvert à tous les éleveurs caprins, à Capr’Inov les 28 et 29 novembre.

Cilaisud caprin organise pour la première fois une rencontre ouverte à tous les producteurs fromagers, lundi 26 novembre à Lodève, pour aborder la thématique fermière. Une action de plus pour créer du lien, un trait d’union entre les producteurs et faire de Cilaisud la plaque tournante de la filière caprine du bassin sud ouest».

Recueillis par Eva DZ

Contact commission caprine Cilaisud - Aude Rolland - 05 61 75 47 34

04 octobre 2018

D. Lacombe, président de SODIAAL : «de la valeur pour toute la filière si nous jouons collectif»

Président de SODIAAL et de Coop de France métiers du lait, Damien Lacombe a accordé un entretien à La Volonté Paysanne, sur les actualités de la filière laitière en cette rentrée.

Quelle est la stratégie de SODIAAL en cette rentrée ?

D. Lacombe : «Nous poursuivons la mise en œuvre de notre plan stratégique dont le fil conducteur est : mettre le cap sur la valeur plutôt que sur les volumes. La première étape fut la reprise d’Entremont et la remise en état de cet outil. La coopérative s’est fixée un nouveau cap sur la recherche de valeur ajoutée en capitalisant sur tous les métiers du lait : ingrédients laitiers et produits frais, lait de conso, beurre, fromages...

Comment cette stratégie va-t-elle se concrétiser en particulier sur le marché du lait de consommation ?

D. Lacombe : Le marché est en baisse en France de l’ordre de -3% par an en volumes mais le potentiel de développement existe. Sodiaal veut jouer le jeu de la segmentation en s’appuyant sur une démarche liée au savoir-faire des éleveurs et que nous avons baptisée «Les laitiers responsables». Un lait non OGM, des pratiques respectueuses du bien-être animal, un lien au pâturage,... l’idée étant de renouer avec les consommateurs tout en accordant un retour financier aux producteurs. L’acte d’achat doit permettre de rémunérer les producteurs.

Et le développement du lait AB. Où en est-on ?

D. Lacombe : Nous poursuivons notre objectif de collecte à 230 millions de litres de lait AB en France d’ici 2021. L’Aveyron produit 27 millions de litres de lait en AB dans une centaine d’élevages (sur 145 millions de litres de lait de vache collectés par Sodiaal dans le département). La belle dynamique a fonctionné grâce notamment à un accompagnement technique dans les conversions, efficace.

Aujourd’hui, l’objectif national est atteint à 50%. Mais en production, nous avons atteint un palier.

Il n’empêche, les débouchés sont porteurs, notamment sur le segment du lait infantile bio. Sodiaal a investi dans ses outils, ses deux usines de séchage à Montauban et Guingamp et le centre de conditionnement à Doullens, qui tournent à plein régime (autour de 30 000 tonnes par an) pour des marchés dans toute l’Europe, au Moyen Orient, en Asie. La Chine constitue un très gros marché puisqu’elle importe 300 000 tonnes. Ces pays recherchent la qualité de nos produits, notre savoir-faire industriel et surtout la sécurité sanitaire. Une vraie valeur ajoutée pour nos outils et pour nos producteurs.

Nos outils de séchage arrivant à saturation, nous avions intégré dans notre plan stratégique la construction d’une usine mais finalement l’opportunité d’investir dans la reprise partielle de l’usine Synutra de Carhaix (Finistère) s’est présentée : une très belle usine pour produire du lait infantile. Ainsi nous gagnons 3 à 4 années sur notre plan de développement.

Ce que je veux préciser par rapport à cet investissement, c’est que contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, il n’y aura aucune incidence sur le prix du lait payé à nos producteurs. Au contraire, sur le long terme, cela créera de la valeur. Cet investissement s’inscrit dans le plan de développement que nous avions prévu et qui a été présenté à nos sociétaires pendant les assemblées générales en région.

Qu’en est-il du marché des fromages ?

D. Lacombe : Clairement notre coopérative travaille sur la montée en gamme des fromages sous AOP du Massif central en France comme à l’export. Avec 3A, avec la Pastourelle, nous misons sur la qualité du produit, le travail en filière, la complémentarité car le potentiel existe sur ce marché des fromages sous appellation, comme le Roquefort (18 à 19 millions de litres collectés par Sodiaal). Nous participons à la réflexion collective visant à relancer les ventes. De même, la coopérative a envie de s’investir dans la fabrication du Bleu des Causses AOP, en lien avec sa cave d’affinage de la SICA Laqueuille à Cornus.

Sur le marché français, Sodiaal est engagé dans 22 AOP, des appellations que nous voulons dynamiser.

Et sur les autres produits laitiers ?

D. Lacombe : Sodiaal pèse sur le marché du sérum déminéralisé qui sert à fabriquer la poudre de lait infantile. Et sur les yaourts par exemple, nous nous appuyons sur nos marques pour créer de la valeur ajoutée.

Comment Sodiaal se positionne auprès de ses producteurs sur le prix du lait ?

D. Lacombe : Parallèlement à la sortie des quotas, nous avons fixé deux règles :

- la répartition du résultat : un tiers revient aux producteurs, un tiers au capital social des sociétaires et un tiers pour la réserve,

- un prix du lait compétitif.

La maîtrise des volumes, l’accompagnement des producteurs, la recherche de segmentation doivent permettre de tirer la coopérative vers l’avant.

Que peuvent attendre les producteurs de lait des Etats généraux de l’alimentation ?

D. Lacombe : La future loi a été élaborée pour tenir compte des indicateurs de coûts de production dans la composition et la fixation des prix proposés à la distribution. Les règles vont évoluer sur le commerce : seuil de revente à perte, encadrement des promotions, clause de renégociation en cas d’événement majeur. Autant d’éléments favorables qui marcheront si les différents acteurs changent d’état d’esprit. Au sein du CNIEL, nous sommes prêts, nous avons travaillé sur deux guides de bonnes pratiques entre transformateurs et distributeurs et entre transformateurs et producteurs.

Je reprends ma casquette de président de Coop de France Métiers du lait : nous devons faire un maximum de buzz autour du lait car nous ne sommes pas en condition de rémunération suffisante pour les producteurs. La loi doit permettre de valoriser le travail des gens et les produits laitiers sur le marché intérieur. Nous devons tous nous mettre en posture pour faire jouer la transparence sinon rien ne se passera.

La première réponse interviendra lors des prochaines négociations commerciales début 2019.

Qu’ont apporté les réflexions autour des Etats généraux de l’alimentation ?

D. Lacombe : Les débats ont permis à tous de se focaliser sur les questions essentielles au sein de l’interpro qui a mesuré ses forces et ses faiblesses. La distribution a fait son entrée à l’interpro devenue un vrai lieu de discussion, c’est une bonne chose. Enfin, les acteurs de la filière se sont penchés sur les attentes des consommateurs : producteurs, coopératives, entreprises, distributeurs, nous sommes tous au même niveau face à ces attentes.

Ces travaux autour des EGA ont aussi permis de retrouver un esprit filière autour d’un plan collectif. Si nous tirons partie des critères que nous avons définis ensemble : bien-être animal, montée en gamme, absence d’OGM,... de la valeur remontera sur l’ensemble de la chaîne. Nos démarches d’entreprise s’appuyeront sur cette base collective.

Nous attendons tous un effet des EGA dès 2019 pour que l’ensemble fonctionne : c’est toujours plus rassurant quand un cap est fixé. Une vision d’avenir de la filière lait encouragera les jeunes à s’installer, relancera le marché intérieur et l’export.

Croyez-vous en la réussite des EGA ?

D. Lacombe : Nous aurions aimé que la loi aille plus loin notamment sur l’encadrement des promotions sur les produits laitiers car ce sont des éléments, destructeurs de valeur. Nous militions même pour leur interdiction totale !

Notre filière laitière s’est investie pour la réussite de ces EGA, nous attendons donc un signe fort sur son application.

La future PAC se dessine. Quelle est votre vision ?

D. Lacombe : Les budgets se resserrent. Nous devrons aller chercher sur les marchés ce que nous perdrons en matière de soutien. Coop de France Métiers du lait s’est penché sur la question d’un outil de régulation des marchés qui permette de gérer les aléas. Ce qui est sûr c’est que nous serons attentifs aux prochaines négociations.

Le monde de la distribution est complexe. Comment se passent vos relations ?

D. Lacombe : D’un point de vue général, les ventes des produits non alimentaires sont en baisse, c’est l’alimentation qui leur permet de fonctionner. Entre la transformation et la distribution, on se cherche. De plus en plus, les distributeurs travaillent sur le local, le direct producteur mais cela ne fera pas l’ensemble du marché. Il y a surtout dans ce milieu, beaucoup d’opportunisme : nous devons nous recaler sur des systèmes rationnels car tous les maillons sont nécessaires dans une filière.

Heureusement, les coopératives jouent la solidarité : nous continuons de collecter le lait y compris dans les zones difficiles et nous misons sur la création de valeur. A nous également peut-être de développer nos circuits directs à travers de la vente en ligne. C’est ce que nous avons démarré avec www.lesfromageurs.com, un site de vente de fromages 100% coopérative (livraison à domicile en 24h). C’est le commerce de demain, nous devons déjà être présents.

La filière laitière demain, comment la voyez-vous ?

D. Lacombe : Si nous allons tous dans le même sens, de réelles opportunités s’ouvriront à tous. Les coopératives sont conscients des enjeux notamment vis-à-vis des attentes des consommateurs en terme de santé, d’emplois,... Nous sommes prêts à faire ce lien direct entre producteurs et consommateurs. D’ailleurs la signature de Sodiaal parle d’elle-même : «des hommes pour mieux nourrir les hommes».

Un comité des parties prenantes doit se créer pour apporter des idées, des ouvertures sur différents enjeux : le réchauffement climatique, les équilibres géopolitiques, les attentes des consommateurs,... Nous ne devons en tout cas, pas nous replier sur nous-mêmes».

Recueillis par Eva DZ

27 septembre 2018

AOP Laguiole : de l’herbe et la vache jusqu’à l’assiette

La bonne valorisation du fromage AOP Laguiole compense la baisse de ses ventes, il n’empêche, les producteurs ne veulent pas s’endormir sur leurs lauriers ! Une réflexion est en cours pour dynamiser la consommation du fromage de Laguiole comme l’a expliqué François Maynier, président de l’ODG Laguiole, en assemblée générale, jeudi 20 septembre.

En 2017, 75 exploitations sont habilitées pour produire du fromage de Laguiole AOP, aux côtés de 6 producteurs fermiers et de la coopérative Jeune Montagne qui le transforment. Sur l’année, 15,6 millions de litres de lait ont été collectés en AOP et 621 tonnes de fromages ont été commercialisées dont 16 tonnes en fermier, un débouché en forte évolution avec l’arrivée de deux nouveaux producteurs. «Ces dernières années, la filière Laguiole a perdu des volumes commercialisés, une baisse heureusement compensée par l’augmentation des prix du Laguiole à l’inverse du contexte du marché», constate François Maynier, président du syndicat de défense et de promotion du fromage de Laguiole AOP.

Pour relancer les ventes, la filière se penche sur les nouvelles méthodes de consommation : apéritifs, snacking, nouveaux conditionnements et modes de présentation,... «Au niveau marketing comme au niveau de la promotion, nous devons intensifier nos efforts et c’est le rôle de notre syndicat d’appellation», avance François Maynier, comptant sur l’implication de tous les producteurs de la filière et de la coopérative Jeune Montagne.

Programme Aubrac lait

L’opération de Rungis conduite depuis 2 ans, sera renouvelée début novembre : pendant plusieurs jours, le Laguiole AOP investit le grand marché avec des producteurs et des vaches ! Salon de l’agriculture, SISQA à Toulouse devenu REGAL,... Transhumance à Aubrac, Terr’Aveyron à Rodez, Traces du Laguiole AOP et de l’aligot de l’Aubrac, visites à la ferme pendant l’été,... sont autant de rendez-vous promotionnels pour la filière.

Plus spécifiquement, François Maynier a rappelé le soin apporté par le syndicat de défense et de promotion du Laguiole AOP dans la réalisation des contrôles du cahier des charges, en interne et par Qualisud. Et a présenté l’évolution du plan de contrôle : «pour être au plus près de la réalité et être plus équitable entre les adhérents, les vaches ne donnant plus de lait (ayant un tarissement long ou étant à l’engraissement) ne seront plus prises en compte, à partir de 2021 (sur les effectifs de 2020)», a détaillé François Maynier. Il encourage également les producteurs à s’impliquer dans le programme Aubrac lait : «Après 20 ans de travaux, les résultats commencent à émerger même s’ils sont modestes, nous ne devons pas perdre le fruit de ces efforts. D’ailleurs, de plus en plus d’AOP s’intéressent aux races locales».

Un argument de plus, s’il en fallait, pour marquer l’attachement de cette production à son territoire : «Nos produits s’insèrent dans un territoire labellisé, le PNR de l’Aubrac mais il faut continuer à travailler la particularité de notre AOP pour mieux répondre aux demandes des consommateurs et aux nouvelles attentes sociétales», a-t-il conclu.

Eva DZ

27 septembre 2018

Confédération générale de Roquefort : la Préfète fait le tour de la filière

Mercredi 19 septembre, Catherine Sarlandie de la Robertie, préfète de l’Aveyron partait à la découverte de la filière Roquefort, en compagnie de Patrick Bernié, sous-préfet de Millau. Depuis une exploitation jusqu’aux caves d’affinage et à la dégustation, ils ont découvert les coulisses du roi des fromages !

Christian Gentil, président de la Confédération générale de Roquefort et Jérôme Faramond, vice-président, accompagnés des administrateurs (producteurs et fabricants) ont emmené la préfète de l’Aveyron, sur les terres du Roquefort, fromage emblématique du département.

Une journée complète lui a été consacrée pour découvrir les coulisses de la filière, depuis la production du lait de brebis dans un élevage, jusqu’à l’affinage dans les caves à Roquefort, sans oublier, bien sûr, la dégustation ! A Ségur, la préfète a découvert avec plaisir la passion de deux éleveurs, Marie-Noëlle et Christian Chauzy. «J’ai visité un élevage exemplaire, qui au-delà de son activité de production de lait de brebis pour la fabrication d’un fromage AOP, a développé une activité de tourisme à la ferme avec des gîtes. Ils sont franchement investis dans leur filière, dans leur produit jusqu’au bout, c’est admirable», a commenté la préfète à l’issue de la visite. Bergerie, stockage, séchage en grange, salle du tank à lait,... rien n’a été oublié ! «C’est important de montrer que la qualité de notre produit commence dans la bergerie», a souligné Jérôme Faramond.

Fête du Roquefort en 2019

Puis direction le siège de la Confédération générale de Roquefort à Millau, où les administrateurs, tant producteurs que fabricants, accompagnés de leur secrétaire générale Cécile Arondel-Schultz, ont expliqué le fonctionnement de leur filière, ODG et interprofession, ses évolutions mais aussi et surtout ses projets et ses perspectives. «Notre appellation est certes la plus ancienne mais ses valeurs sont toujours d’actualité et nous avons construit un projet collectif, qui réunit producteurs et fabricants, pour continuer de faire vivre le Roquefort, un emblème de la gastronomie française», a avancé Jérôme Faramond, ne cachant pas la baisse des ventes du roi des fromages depuis plusieurs années.

«Nous ne voulons pas rester les bras croisés, notre ambition est de relancer la machine avec de nombreux projets à la clé comme notre première fête du Roquefort, les 27 et 28 avril 2019», a complété Anthony Soulier, administrateur et responsable de la commission communication au sein de la Confédération générale de Roquefort.

Des actions locales mais aussi régionales et nationales puisque la filière Roquefort s’investit dans le plan de filière ovine, dans le prolongement des Etats généraux de l’alimentation, ainsi que dans la création d’une association nationale France Brebis Laitière qui met en avant l’ensemble des bassins ovins de France. Un engagement qu’a salué la préfète : «Je suis heureuse de voir une filière dynamique qui n’hésite pas à s’investir pour se développer».

Les administrateurs ont aussi évoqué le travail engagé pour prendre en compte les nouvelles attentes sociétales : bien-être animal, étude de consommateurs, recensement des pratiques vertueuses, empreinte environnementale,... Et les efforts quotidiens des éleveurs : plus de 80% des élevages ovins du rayon de Roquefort sont en suivi technique que ce soit auprès du service Élevage de la Confédération générale de Roquefort ou d’UNOTEC, représenté le jour de la visite par Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture.

La journée ne pouvait être réussie sans une dégustation de Roquefort et la présentation du travail de la commission organoleptique.

L’après-midi s’est déroulée à Roquefort, avec les visites des caves Société et de l’atelier de découpe et de conditionnement du Vieux Berger chez Vincent Combes. «Votre filière est essentielle à la vitalité économique de notre département. Vous êtes d’ailleurs tous métiers confondus, le premier employeur de l’Aveyron et l’un de nos ambassadeurs autour du roi des fromages», a conclu la préfète, ravie de cette rencontre.

Eva DZ

30 aout 2018

Vignobles aveyronnais : des vendanges prometteuses

Le beau temps estival, conjuguant soleil, chaleur et quelques pluies, fait le bonheur des vignerons aveyronnais, à quelques semaines de vendanges «prometteuses», selon Philippe Teulier, président de la Fédération des Vins de Qualité de l’Aveyron.

L’été se poursuit bel et bien dans les vignes, et accompagne le travail de dame nature sur les grappes de raisins qui entament leurs phases de finition. «Nous sommes à environ une bonne trentaine de jours des prochaines vendanges qui seront légèrement précoces, avec un raisin encore un peu acide mais qui va désormais gagner tout son sucre» commente Philippe Teulier, toujours sur la brèche. «La vigne ne prend pas de vacances» lâche t-il. Car ici, sur les coteaux de Goutrens, le GAEC du Cros (33 ha) est au travail pour dégager les grappes des feuilles qui leur font de l’ombre. Alors que le soleil ne demande qu’à faire mûrir les baies bleu-noir du Fer servadou, cépage historique de l’AOP Marcillac.

Cette aire de production est la plus importante des vignes aveyronnaises, avec 200 d’hectares, dont une centaine d’hectares à la cave coopérative des Vignerons du Vallon, à Valady. Outre l’AOP Marcillac, l’Aveyron viticole c’est aussi les AOP Côtes de Millau, Estaing, Entrayes-Le Fel, sans oublier les IGP Aveyron. Soit un total de 110 vignerons aveyronnais, travaillant sur 325 ha de vigne.

Le président de la Fédération départementale a le sourire : «nous sommes sur une bonne année, avec un bon climat, de la chaleur, de l’eau quand il le faut. Nous avons bien maîtrisé les maladies après les pluies du printemps, sans gel, avec certes quelques orages de grêle cet été à St-Cyprien et Conques».

Beau fixe

Pour Philippe Teulier, le cru 2018 s’annonce donc sous les meilleurs auspices : «les conditions climatiques actuelles peuvent amener du volume. Mais attention de ne pas faire preuve de trop d’optimisme» tempère le vigneron qui se souvient de déconvenues passées. «En 2007, à la mi-septembre, nous étions sur une récolte prometteuse, dix jours avant des orages de grêle destructeurs...».

Il confie : «aujourd’hui, nous avons en effet la promesse d’une belle année 2018, comme les millésimes excellents de 2011, 2015, puis 2012, 2014, et 2016, année tardive, avec des vendanges à la fin octobre sur mon secteur». Quant à l’an dernier, les vignerons se souviennent des orages de grêles qui avaient anéanti entre 70 et 90 % de la vigne aveyronnaise. «Globalement», selon Philippe Teulier, «cette décennie 2010-2020 fait partie des plus chaudes pour le moment. Celle de 1970-1980 figure parmi les plus froides depuis que je suis installé, avec une fin de vendange 1980 sous la neige».

Cette année donc, le moral est beau fixe, avec, par ailleurs, une belle saison oeno-touristique qui bat toujours son plein, sur la Route des Vins, et le label Vignoble et Découverte. «Nous pensons évidemment aux prochaines vendanges. Nous n’avons pas de problème de personnel ici, contrairement à d’autres régions viticoles» relève Philippe Teulier. Et de conclure : «nos vins aveyronnais gagnent chaque année en notoriété, avec des pratiques de production raisonnées, et aussi de nouvelles pistes commerciales». Le vigneron de Goutrens exporte cette année des bouteilles de Marcillac en Russie !

D.B.

09 aout 2018

Jeune Montagne : qui se cache derrière le fromage de Laguiole et l’aligot de l’Aubrac ?

Depuis longtemps la coopérative Jeune Montagne ouvre les portes de son atelier de fabrication aux amateurs de fromage Laguiole AOP et d’aligot de l’Aubrac mais elle ne s’était pas encore essayé à la visite des fermes de ses producteurs de lait. C’est chose faite depuis le deuxième été avec 8 producteurs de la zone d’appellation, tous les mardis et jeudis à partir de 16h, sur inscription. Reportage chez la famille Cestrières à St Rémy de Montpeyroux.

Aller chercher les vaches au champ, assister à la traite, goûter le fromage de Laguiole et les produits de Jeune Montagne assis sur une botte de foin, échanger en direct avec les producteurs... Voilà le programme des visites de fermes Jeune Montagne. «Nous avions tenté l’expérience l’été dernier de manière expérimentale et face au succès remporté, nous avons renouvelé l’opération qui, nous l’espérons, s’inscrira dans le temps», introduit Gilbert Cestrières, président de la coopérative.

«Depuis plus de 20 ans, notre site historique de la coopérative à Laguiole accueille des visiteurs pour découvrir la fabrication de nos produits laitiers mais il manquait l’étape de la ferme. Souvent les visiteurs étaient en recherche du contact avec les vaches, avec les producteurs de lait», poursuit l’éleveur de Saint Rémy de Montpeyroux, installé en GAEC avec son fils, Bertrand et sa belle-fille. «De plus en plus, les gens veulent savoir comment sont produits notre fromage, notre tome frâiche qui sert à faire l’aligot de l’Aubrac, comment sont élevées nos vaches, que leur donne-t-on comme alimentation, comment sont-elles logées ?... Seuls les producteurs peuvent leur apporter ces réponses». A chaque visite, les groupes sont vite complets : «Nous limitons les visites à 20-25 personnes maxi pour favoriser la proximité et pouvoir répondre à toutes les questions. Nous formons d’autres groupes sur d’autres fermes si les demandes sont plus importantes», assure Gilbert Cestrières. Les inscriptions sont prises en charge par le magasin de la coopérative ou les offices de tourisme de Laguiole et La Canourgue.

«On va voir les vaches !»

Cette année, 8 agriculteurs se sont portés volontaires pour accueillir les visiteurs, après un agrément et un accompagnement sur le discours, reçus par Jeune Montagne. Dont le GAEC Cestrières des Pradelles de Gilbert et Bertrand qui ont reçu un groupe mardi 31 juillet. Sur leur deuxième site, celui d’été, ils ont présenté leur troupeau de 60 laitières dont 3 Aubrac, expliqué leur façon de travailler, précisé les points du cahier des charges de l’AOP Laguiole... «Nous expliquons simplement notre métier, notre quotidien», indique Gilbert Cestrières.

Puis après les discours, les enfants nombreux sont allés à la rencontre des vaches. Certains sont venus l’année dernière et demandent des nouvelles du troupeau ! «Le principe est d’aller chercher les vaches au champ et de les conduire à la traite, les enfants et même les parents apprécient ce contact», souligne Bertrand Cestrières, heureux de pouvoir partager sa passion. Là sur le chemin, les questions s’enchaînent sur l’alimentation des animaux, la race choisie, le lien au territoire, les conditions d’élevage, la proportion du pâturage,... et sur le revenu des producteurs. «Partout dans les médias, on entend que les agriculteurs ne vivent plus de leur métier, cela nous inquiète parce qu’on est attaché à notre agriculture et que l’on ne veut pas de produits importés», avance ainsi un visiteur venu de Montpellier, en vacances sur l’Aubrac. Et Bertrand Cestrières de répondre : «Ici sur l’Aubrac, nous avons réussi à maintenir une production laitière en nous différenciant. Alors, certes cela incombe des efforts de notre part mais nous sommes récompensés par un prix du lait rémunérateur et la fierté de la qualité de nos produits. Nous avons la chance d’être acteurs dans notre coopérative et de savoir ce que devient notre lait». «C’est vrai que vous êtes bien ici, loin des tracas de la ville !», enchaîne un autre visiteur venu de Clermont Ferrand.

«Il n’y a rien de tel que cette communication positive de proximité pour propouvoir nos produits et notre métier», poursuit Gilbert Cestrières. «Cette démarche est gratifiante à la fois pour le producteur mais aussi pour le consommateur qui obtient des réponses à ses questions. Nous ne sommes qu’une petite coopérative, une goutte de lait dans l’environnement laitier mais à notre façon, nous apportons notre contribution dans la communication positive de notre métier». Et ce projet de visite de ferme devrait se développer à l’avenir et pourquoi pas également au niveau de la coopérative de Thérondels, partenaire de Jeune Montagne.

Eva DZ

02 aout 2018

Marchés de producteurs de pays : la garantie de la qualité et du sourire !

La saison des marchés de producteurs de pays bat son plein. L’association qui en a la gestion en profite pour faire le tour des sites, rencontrer producteurs et organisateurs et évaluer le respect de la charte, les critères qui font la différence auprès des consommateurs. Reportage à Saint Chély d’Aubrac, jeudi 26 juillet.

Cécile Contastin, présidente de l’association de gestion des marchés de producteurs de pays et Magaly Bruel, animatrice, arrivent tôt sur le marché de producteurs de Saint Chély d’Aubrac. Déjà, les exposants sont installés et les musiciens se restaurent avant de démarrer le concert. D’emblée, les jeunes organisateurs, membres du comité des fêtes accompagnés par Christiane Marfin, maire affichent leur attachement à leurs six marchés de producteurs les jeudis de l’été du 12 juillet au 16 août (trois sur la place du village et trois sur l’ancienne place du foirail) : «Chez nous, pas de revendeur, uniquement des producteurs qui proposent des produits de qualité, du terroir !».

Les co-présidents du comité des fêtes, Romain Burliga, Charles Delachaux, les secrétaires, Audrey Perrin et Allison Lavaur et les trésoriers, Christopher Sagnes et Armand Cayzac ont repris le flambeau depuis peu du comité des fêtes et avec lui, les marchés de producteurs. «Nous sommes une bande de jeunes, attachés à notre village. Nous travaillons à l’extérieur et nous avons plaisir à nous retrouver pour mettre en place des activités», expliquent les membres de l’équipe. «Saint Chély est la 5ème étape sur le Chemin de Saint Jacques de Compostelle, nous recevons beaucoup de monde», complète Christiane Marfin, soulignant les 330 lits disponibles sur St Chély et les alentours sans oublier le camping municipal et le gîte communal. «Il nous semblait important de pouvoir leur montrer nos produits à travers les marchés de producteurs», poursuivent les organisateurs. «C’est une belle vitrine de notre territoire. Et une façon de montrer que nos villages sont vivants». Il faut dire que ces jeunes ont de la suite dans les idées.

A chaque marché, une animation

A chaque marché, ils proposent une animation : un concert comme le 26 juillet avec un groupe local en devenir Taxi mais aussi D’Accord Léone ou encore les arts du cirque et équestre avec Cirka Kana-Valca, entreprise de Saint Chély,… des promenades en poneys avec l’école d’équitation Roc’Aubrac western à Salgues... «Nous aimons réunir les gens du village avec les touristes autour de bons produits et de la musique, qui sort de l’ordinaire !», avancent les organisateurs. Ces jeunes réalisent également sur leur page Facebook (comité des fêtes de St Chély d’Aubrac), des «directs» sur le marché pour promouvoir leurs animations. «En terme de communication, nous sommes heureux aussi de pouvoir nous appuyer sur le réseau des Marchés de producteurs de pays, une marque reconnue et qui interpelle les consommateurs, leur assurant un contact direct avec les producteurs et leurs produits», assurent les organisateurs.

«Nous sommes contents d’avoir ces jeunes qui s’impliquent sur la commune et qui proposent une animation ouverte à tous, locaux comme touristes», se réjouit Christiane Marfin. «Qui plus est dans deux lieux différents de façon à en faire profiter l’ensemble des commerçants du village. D’ailleurs les habitués sont différents d’un lieu à l’autre !», poursuit l’élue locale.

Ainsi, sur le marché de Saint Chély, on retrouve aussi bien les jeunes générations, les familles, les marcheurs, les touristes et les plus anciens comme Jean Fournier, dernier buronnier de St Chély, venu chercher son aligot !

L’exemple de Saint Chély d’Aubrac

Un dynamisme qui a plu à Cécile Contastin et Magaly Bruel venues évaluer le marché : «nous faisons le tour des stands pour échanger avec chaque producteur, vérifier leur référencement, la présentation de leur stand et l’utilisation des outils de communication (plaquettes, sacs,...) que l’on peut leur distribuer mais aussi écouter leurs besoins, leur donner des petits conseils,... et tout simplement entretenir un bon relationnel et voir que tout se passe bien», résume Cécile Contastin.

Avec les organisateurs, elles évoquent la signalisation et la promotion du marché, sa présentation, la publicité sur le lieu de vente, la qualité de l’accueil des producteurs et des animations,... «A Saint Chély, ils sont les seuls à mettre à disposition des jeux pour les enfants, ce sont des petites choses qui font parfois la différence dans l’accueil et c’est cela aussi la nature des marchés de producteurs de pays : la convivialité et le sourire !», conclut Cécile Contastin.

Eva DZ

19 juillet 2018

Producteurs de lait de chèvre livrant à Lactalis : un bassin jeune et dynamique

Les 95 producteurs de lait de chèvre de l’Aveyron livrant à Lactalis se sont retrouvés en assemblée générale jeudi 12 juillet à Baraqueville. Avec 23,2 millions de litres de lait produits et un objectif de 28 à 30 millions d’ici 2021, le bassin aveyronnais, jeune et dynamique affiche ses ambitions.

«Nous sommes fiers de notre bassin de production en Aveyron parce que nous continuons d’installer des jeunes, de valoriser à un prix correct notre lait, de travailler en réelle concertation avec notre entreprise Lactalis, dont le site d’Onet le Château poursuit sa croissance. Tous les voyants sont au vert», a résumé ravi, Jacky Salingardes, président du groupement de producteurs de lait de chèvre de l’Aveyron livrant à Lactalis, qui va devenir l’organisation des producteurs de chèvre du Rouergue. «Notre OP devrait être agréée d’ici la fin d’année. La contractualisation sera sans changement pour les producteurs comme dans notre relationnel avec l’entreprise Lactalis. Nous fonctionnions déjà dans un esprit d’OP», poursuit Jacky Salingardes.

Cette belle dynamique est confortée par une conjoncture favorable : une consommation à +1,7%, des volumes en hausse, des marchés demandeurs, un prix du lait en hausse de 25% depuis 2012 (+1,5% en 2016), des produits transformés sur le site d’Onet le Château porteurs, en particulier le lait UHT et le Rondelé. Comme le confirme Davy Hecht, directeur de région à Lactalis : «notre gamme de lait UHT demi-écrémé et entier est en développement, de même que le fromage sous la marque Rondelé le tout sous l’étiquette origine lait France, très porteuse dans le choix des consommateurs».

«Cette réussite est le fruit du travail mené au sein de l’interprofession, ANICAP», résume Davy Hecht. «C’est sûr qu’il est plus facile d’évoluer dans un climat serein, mais nous n’avons pas oublié d’où nous venons et les crises que nous avons traversées». L’objectif affiché est donc d’entretenir cette dynamique tout en restant dans une logique de cadrage entre l’offre et la demande.

Des produits porteurs

«Nous avons la chance d’être dans un bassin de production jeune et dynamique puisqu’une dizaine de personnes se sont lancés dans le lait de chèvre récemment», avance Jacky Salingardes. «Nous sommes fiers de pouvoir installer des jeunes dans un système encadré et accompagné avec les soutiens à l’installation et à la transmission proposés par Lactalis», poursuit l’éleveur aveyronnais, également président de la FNEC, fédération nationale des éleveurs de chèvre. «Ce n’est malheureusement pas aussi évident dans d’autres régions. En Nouvelle Aquitaine qui produit 60% des volumes de lait de France, la moitié des producteurs ont plus de 55 ans et parmi eux, 30% sont sans succession...», cite-t-il. Le renouvellement des générations est donc un défi majeur pour les années à venir que la production caprine a inscrit dans son plan de filière.

D’autant qu’à l’échelle nationale, il manque du lait : «les importations notamment d’Espagne progressent, nous devrons être vigilants pour ne pas reproduire les erreurs d’hier, l’interprofession y veille. Il faut continuer à bien valoriser notre lait», avance Jacky Salingardes.

Une dynamique de volume

Davy Hecht se montre confiant sur les perspectives : «Notre dynamique est encadrée avec un accompagnement des installations, un appui pour conforter nos producteurs historiques. Nous avons une approche raisonnée et collective pour maintenir la dynamique des volumes avec un objectif de 28 à 30 millions de litres de lait d’ici 2021, la qualité,... travailler sur la saisonnalité».

«Nous avons la chance d’avoir une entreprise qui croit en son bassin, qui investit», complète Jacky Salingardes. «Nous devons continuer à travailler et à avancer ensemble comme nous le faisons depuis de nombreuses années». Le président de la FNEC attend aussi davantage de communication sur les produits français pour asseoir ce développement : «la production de lait de chèvre a une bonne image auprès des consommateurs, sur laquelle nous devons travailler, de même que sur les questions environnementales et sanitaires,...», comptant sur les Etats généraux de l’alimentation.

Eva DZ

19 juillet 2018

Lycée La Roque - IRVA : enseignants et producteurs échangent

Pour la première fois, l’ensemble du personnel de l’Agricampus La Roque est allé à la rencontre de producteurs sous signes officiels de qualité du département pour une journée riche en enseignements et en échanges !

Depuis quelques temps, l’idée était née dans l’équipe de direction de l’Agricampus La Roque et chez les responsables de filières de qualité aveyronnaises dont l’IRVA, de faire se rencontrer enseignants et personnel technique et administratif d’un établissement agricole et des agriculteurs. Le projet s’est concrétisé en juin.

«Nous nous apercevons que chacun travaille un peu de son côté, les uns dans la production et les autres dans la formation des jeunes aux métiers de l’agriculture. A travers cette journée, et d’autres à venir, nous voulons renforcer ce lien pour apprendre à mieux se connaître et à travailler ensemble plus souvent», a précisé Bruno Montourcy, président du conseil d’administration de l’Agricampus.

L’idée s’est déclinée autour de la visite d’une exploitation. Enseignants, équipe technique et administrative du lycée ont assisté très nombreux à la tétée des veaux chez Jean-Luc Mouysset à Sauveterre de Rouergue. «Nous n’avons jamais eu une aussi belle participation à cette journée, preuve qu’il y a aussi une réelle attente de nos équipes pour aller à la rencontre des agriculteurs et échanger avec eux sur la réalité et les perspectives de notre métier», a assuré Bruno Montourcy. Après un petit quizz sur la filière Veau d’Aveyron et du Ségala où chacun s’est pris au jeu, les participants ont assisté à une présentation, par la Chambre d’agriculture, du poids de l’agriculture, des signes de qualité et de l’agroalimentaire dans le paysage économique du département. Les représentants des principales filières de qualité étaient également invités pour présenter leur démarche. L’IRVA pour le Veau d’Aveyron et du Ségala, le Bœuf fermier Aubrac, la Fleur d’Aubrac, la filière porcine, le label Blason Prestige, les agneaux labels, les AOP Roquefort, Bleu des Causses, la fédération des vins de l’Aveyron ont initié un véritable moment d’échanges avec les participants. Des échanges qui se sont prolongés autour d’un repas de terroir grâce à la participation du cuisinier de La Roque, de l’IRVA et de la fédération des vins de qualité de l’Aveyron.

Des échanges fructueux

«Ces échanges entre les agriculteurs et le corps enseignant sont primordiaux pour l’agriculture et son avenir», avance Bruno Montourcy. «Nos équipes dans l’établissement sont en effet porteuses de messages auprès des jeunes qui ont choisi cette voie», poursuit-il. «Il est donc important que nous partagions nos visions et nos messages. Que tout le monde soit bien conscient de la réalité du milieu agricole et de ses perspectives».

Pour renforcer les liens tout au long de l’année entre les établissements d’enseignement agricole et la profession, un projet d’annuaire ou de site internet pourrait voir le jour. «Cet outil complété par les enseignants et les filières de qualité, permettrait de mettre en relation les jeunes ou les apprentis à la recherche d’un stage dans une exploitation ou dans une entreprise agricole, par exemple», a présenté Bruno Montourcy. «Nous avançons dans une logique de partage d’informations, autour de l’économie agricole, d’où l’intérêt de nous rapprocher», poursuit-il.

Pour les filières de qualité, cette journée fut également très positive. «Nous avons pu présenter nos filières avec leurs spécificités mais aussi leurs attentes», avancent ainsi les responsables de l’IRVA. «Nous en avons profité pour dire qu’il existait de réelles perspectives dans nos filières, dont le principal défi est le renouvellement des générations de producteurs». Le message fort était aussi de rappeler la nécessité de défendre les démarches de qualité pour qu’elles perdurent.

Un échange fructueux donc que l’équipe de l’Agricampus de La Roque espère poursuivre dès l’année prochaine avec d’autres filières de qualité. De même cette journée a donné des idées à l’IRVA qui souhaite développer les échanges avec d’autres établissements d’enseignement agricole de sa zone de production.

Eva DZ

12 juillet 2018

Luc-La Primaube : le bel envol des «Volailles de Ruols»

Nicolas Vacquier, 36 ans, a stoppé sa production de lait de vache en 2014 pour se lancer dans l’élevage de volaille de ferme, plus quelques ovins viande, et un système de production unique appuyé sur le pâturage tournant et l’irrigation. Soucieux de communiquer sa pratique originale, l’éleveur de Luc-La Primaube veut rejoindre prochainement le réseau Bienvenue à la ferme.

Il s’était installé en 2006 avec 60 vaches laitières sur une SAU de 100 ha avec un voisin. Lorsque ce dernier est parti à la retraite, en 2014, Nicolas s’est posé plein de questions : «j’ai finalement dit stop au lait !» lâche-t-il, lui qui figure au 7ème rang d’une génération d’agriculteurs. «Pour moi, il était impensable d’arrêter l’activité de notre ferme, avec 13 ha de terre familiale». Il poursuit : «j’avais trois projets en tête : un atelier de poules pondeuses, de prêt à gaver, ou de volailles de ferme en vente directe. J’ai donc choisi la dernière option, moins coûteuse en investissement, et par attrait pour ce type de production et de valorisation. J’ai aussi été accompagné par la Chambre d’agriculture pour monter mon projet. Nous avons toujours eu un poulailler sur la ferme parentale. Et puis, dès 2003, lors de mon stage d’installation, j’avais déjà l’idée en tête de produire de la volaille, avant de partir 8 mois en Australie puis 6 mois en Argentine».

Certes, ces pays n’avaient rien à voir avec la volaille, mais l’idée a sans doute mûri dans son esprit, en quittant la France avec une bande de jeunes copains agriculteurs. Ces deux destinations lui permettent de parler couramment l’anglais et l’espagnol, un atout international qu’il compte bien mettre à profit plus tard.

Grand Rodez

Pour l’heure, Nicolas s’épanouit amplement dans son métier de producteur de volailles de ferme en plein air, avec une production d’environ 6 000 poulets et 600 pintades par an, plus 20 ovins viande de race Suffolk, le tout commercialisé en vente directe, en Bleu-Blanc-Cœur depuis 2015. «Mes volailles sont enrichies en oméga 3, oméga 6, acides gras saturés et insaturés, apportés grâce à la pâture de l’herbe mais aussi à la graine de lin incorporée dans la ration. Elle comprend également du blé, maïs, tourteaux de tournesol, vitamines, minéraux, oligo-éléments... Les céréales sont issues des départements de l’Aveyron et du Tarn». L’éleveur confie : «cela n’a pas été facile au début. Il a fallu faire du porte à porte. J’ai aujourd’hui un fichier de 600 clients sur le Grand Rodez qui commandent notamment sur mon site internet puis viennent chercher leurs poulets, pintades ou œufs à la ferme, au Ruols’Drive. Je livre à des comités d’entreprise, amicales et administrations. Plus de la moitié de ma clientèle a visité mon élevage, ainsi que des élèves et collégiens du secteur. Je suis fier de communiquer sur le métier, en montrant la qualité de mes productions, ma méthode d’élevage. Tout producteur qui fait de la vente directe doit ouvrir son élevage, cela devrait être obligatoire !».

Pâturage tournant et irrigation

Son système est donc totalement organisé en circuit court, avec la cathédrale de Rodez quasiment en point de mire, un bassin de consommateurs à portée de panier, et un dispositif de vente basé sur la confiance mutuelle et un engagement commercial rigoureux. Autre particularité, un système de conduite d’élevage unique, régulier sur tous les mois de l’année, quelles que soient la saison et la pousse de l’herbe ! Nicolas a en effet mis en place un pâturage tournant pour ses volailles, sur des parcours organisés autour des cabanes, dans une vaste enceinte protégée des prédateurs par une clôture électrifiée. «J’ai prévu deux parcours par cabane, pour garder une parcelle propre, une pâture abondante, avec zéro désherbant, zéro phyto». Ses ovins pâturent sur les parcelles des volailles, pour s’alimenter, et réguler la hauteur d’herbe. Nicolas complète : «mes brebis utilisent le même bâtiment que les volailles. Leur rôle est de ramasser l’herbe laissée par les poulets. J’intercale aussi mes ovins entre les lots de poulet pendant le vide sanitaire de deux mois». Autre innovation, la mise en place d’un système d’irrigation : «je fais partie des 17 agriculteurs de l’ASA de Luc qui utilisent l’eau du lac de Brienne. J’irrigue mes parcours avec un réseau de 30 km de tuyaux enterrés. Les parcours enherbés sont arrosés afin de diminuer la consommation d’aliments. Ce système coûteux au départ me permet d’assurer une qualité optimale en période critique de forte chaleur».

Bienvenue à la ferme

«Les volailles de Ruols» ont donc pris leur envol sur une bonne base. Samedi 30 juin, Nicolas avait invité des élus locaux, départementaux, parlementaires, techniciens de la Chambre d’agriculture et RAGT (convention avec la démarche Bleu-Blanc-Cœur), des collègues de la SARL Quintard, de l’ASA de Luc, pour leur présenter son élevage et ses projets. «Mon idée est d’améliorer encore mon système et de m’impliquer dans l’agrotourisme» dit Nicolas. «Je vais ainsi rejoindre le réseau Bienvenue à la ferme. Et aménager une salle de réception pédagogique pour continuer à recevoir des scolaires, mais aussi des groupes, dont des étrangers. Je peux parler de mon métier en anglais ou en espagnol. Je souhaite mettre en avant la qualité de l’agriculture aveyronnaise. Je suis parvenu ici à un heureux compromis entre des objectifs commerciaux et des valeurs d’éthique pour l’élevage des animaux» avoue l’éleveur. «Cette cohérence est le résultat de beaucoup de travail. Elle me permet de préserver mon équilibre d’éleveur satisfait de sa vie professionnelle et privée. Je suis élu municipal et impliqué dans l’athlétisme aveyronnais. Je prépare par ailleurs une nouvelle vidéo sur les valeurs du sport de haut niveau et la nutrition», conclut Nicolas, également coureur de fond !

D.B.

12 juillet 2018

AOP Bleu des Causses : nouveau cahier des charges en vue

Une nouvelle page s’écrit pour les 750 producteurs de lait de vache engagés dans l’AOP Bleu des Causses. Un nouveau cahier des charges va être officialisé cet automne. Le collège producteurs réuni en assemblée générale lundi 9 juillet à Laissac, a entamé des discussions avec les entreprises pour une revalorisation du prix.

«2018 est une année charnière pour l’AOP Bleu des Causses», a introduit Clément Chayriguès, président du collège producteurs et vice-président de l’ODG Bleu des Causses. En effet, cet automne sera publié officiellement le nouveau cahier des charges de l’appellation. «Un cahier de ressources», a qualifié Clément Chayriguès pour reprendre les mots d’André Valadier. «Pour les producteurs, c’est important de savoir ce qui est fait avec leur lait».

Le nouveau cahier des charges apporte quelques nouveautés pour les producteurs engagés notamment : une alimentation non OGM pour les vaches et pour les génisses, la limitation du concentré à 1800 kg, l’obligation de pâturage 120 jours par an, l’accessibilité de 30 ares par vache au pâturage, l’interdiction d’urée et de pâturage crucifère... «Les producteurs engagés dans l’AOP vont recevoir cet automne un courrier de l’ODG avec tous les éléments du nouveau cahier des charges, leur montant de cotisations et leur engagement dans la promotion du produit», a précisé Stéphane Doumayzel, animateur du collège producteurs de l’ODG.

Au vu de ces modifications, le collège des producteurs a engagé des discussions sur le coût de ce nouveau cahier des charges dans leurs fermes, avec Sodiaal et Lactalis, et une possible retombée sur le prix payé aux producteurs.

Des producteurs engagés dans la promotion

Le collège producteurs, qui voit l’arrivée de deux nouveaux membres, Romain Litherer (producteur à Engayresque) et David Bourrier (producteur en Lozère), poursuit son engagement fort dans la promotion de son Bleu des Causses AOP. Sous la houlette de Laurence de la ferme du Gazenas à Flavin, les animations ont été particulièrement nombreuses en 2017. D’abord au Salon de l’agriculture à Paris sur le stand de l’Aveyron où les producteurs ont pu échanger avec le grand public mais aussi avec des professionnels de l’alimentation. «Nous avons surtout échangé sur les conditions d’élevage et sur le prix de notre lait, prouvant une fois de plus que les consommateurs sont soucieux du bien-être des animaux et de l’éleveur», soulignent les producteurs, fiers d’avoir participé à cette animation. Leur présence à Paris était complétée par une exposition de photos prises sur les fermes engagées en AOP Bleu des Causses.

En Aveyron, les fermes découverte du réseau Bienvenue à la Ferme s’étoffent avec la Ferme du Gazenas à Flavin, inaugurée en mars 2017, et celle de François Fleys à Rodelle. «Les consommateurs n’ont plus forcément de liens avec les agriculteurs. En ouvrant nos fermes, nous recréons ce lien et nous accueillons des visiteurs heureux de pouvoir échanger en direct avec nous», témoigne François Fleys. Une fierté partagée par Laurence et Christian de la Ferme du Gazenas à Flavin qui accueillent toute l’année, des scolaires, des groupes, des entreprises, des restaurateurs,... pour partager un bon moment autour du Bleu des Causses.

Le fromage AOP était aussi en compétition lors du concours départemental des fromages à Espalion au printemps ainsi qu’à la fête des fromages, le lendemain. «Nous avons été victimes de notre succès puisqu’en fin d’après-midi, nous n’avions déjà plus de fromages !», notent les producteurs. Le Bleu des Causses était aussi dans les assiettes au départ de l’étape du Tour de France à Laissac, aux 80 ans de Bergerac, à Sous les pavés, les prés à Layoule avec les JA, à l’étape de la Route du Sel à Saint Martin de Lenne, lors d’un grand marché à Bezonnes, au SISQA, sur des marchés de Noël, dans des animations en magasins... Et il est aussi entré sur de nombreuses cartes de restaurateurs locaux suite à une opération de communication à leur intention avec des sets de table, l’été 2016.

Un potentiel de développement en local

«Dans toutes ces animations, notre produit est toujours bien apprécié et nous devons poursuivre notre communication en nous appuyant sur les nouveaux points de notre cahier des charges (alimentation, pâturage), pour continuer de convaincre les consommateurs», a encouragé Clément Chayriguès. «Votre cahier des charges et votre appellation sont des outils de promotion et de communication, qui vous permettent de mettre en avant ce trésor que vous devez protéger», a ajouté Emmanuelle Vergnol de l’INAO. «Dans le contexte des Etats généraux de l’alimentation, vous êtes en plein dans le sujet !».

Il en faudra des efforts auxéleveurs pour redynamiser leur filière. Car comme d’autres fromages en France, les volumes commercialisés (435 tonnes) sont en baisse (5,5% en 2017). «Heureusement les AOP dans ce marché morose, arrivent à tirer leur épingle du jeu», nuance Jérôme Chaumat, président de l’ODG Bleu des Causses. Selon les chiffres de consommation, le potentiel de développement pourrait être local : «les habitants de nos régions sont attachés à l’histoire de leurs produits et vous avez une belle histoire à leur raconter autour de votre fromage affiné dans des caves naturelles», a-t-il poursuivi. «Ce levier de développement en local existe bien à travers les habitants à l’année et les touristes, nombreux à la saison».

Et le nouveau cahier des charges sera un point de départ dans ce nouvel élan pour le Bleu des Causses AOP.

Eva DZ

28 juin 2018

Assemblée générale de Sylva Bois : une belle dynamique économique

La coopérative forestière Sylva Bois s’est réunie en assemblée générale lundi 25 juin à Camarès. Les adhérents et techniciens ont visité l’après-midi l’entreprise Scierie et palettes de Camarès, un site faisant partie du groupe coopératif présidé par Paul Goudy.

Le président a remercié le maire de Camarès, Jacques Bernat, pour son accueil, mettant en avant l’importance de cette commune pour Sylva Bois. Le groupe coopératif a en effet fait l’acquisition de Scierie et palettes de Camarès en 2016, laquelle était en difficulté. «Notre décision a été dictée par plusieurs points», a déclaré Paul Goudy, «dont celui de conserver notre activité de bois d’éclaircie de petits diamètres et des pins, à proximité de notre zone de production, avec la complémentarité de nos scieries de Pont-de-Salars, Bois du Rouergue (résineux) et de Naucelle, Bois du Ségala (feuillus)». Cette acquisition a permis de maintenir dix emplois sur le site installé aux Boriettes, sur une surface de 22 000 m2, produisant des palettes, avec une amélioration de la productivité de 12 %.

Paul Goudy a également rendu hommage à Jean Maisonnabe, décédé en janvier, ancien directeur de Groupama, des «Forêts des mutuelles» (3 000 ha), et auteur du livre «La forêt sort du bois». «Jean avait cru à la forêt comme outil économique et avait œuvré avec passion toute sa vie dans ce sens», a déclaré le président de Sylva Bois.

1 000 adhérents

Le directeur Eric Lacombe, a passé en revue un bilan d’activité 2017 positif, avec un total de 1 071 adhérents, comptant ainsi 29 nouveaux sociétaires, et un effectif stable de 43 salariés. Les volumes de bois commercialisés sont de 128 000 m3, dont 43 % de bois certifiés gestion durable (PEFC). L’activité des bois sciés a été de 23 000 m3 en 2017, celle des plaquettes de chauffage de 18 500 m3 apparents (MAP). L’activité prestations de service est en hausse (597 000 euros).

Globalement, le bilan de l’année écoulée est sur bonne dynamique, avec comme faits marquants, souligne le directeur, «le fort accroissement de l’activité sylviculture-travaux, le maintien à niveau élevé de l’activité de Bois du Ségala (Naucelle), le rachat de la totalité de Bois du Rouergue (Pont-de-Salars)», et, comme déjà précisé, «le redressement réussi de Scierie et palettes de Camarès». Autre satisfecit, des plantations en hausse, passant de 90 à 130 ha en 2017, avec une majorité de résineux.

Sylva d’Oc

Le groupe a investi 360 000 euros en 2017 dans l’installation d’un séchoir et d’une cabine d’étuvage à Bois du Ségala, et l’amélioration de la chaîne de sciage de Scierie et palettes de Camarès. A noter également, la création récente de l’association Sylva d’Oc, regroupant les professionnels de l’Aveyron, de l’Aude et de la Lozère, présidée par Paul Goudy (présidence tournante). Son objectif : «mettre en réseau notre capacité à mieux répondre à la demande du marché, en massifiant notre offre». Sylva Bois exporte depuis le début de l’année environ 150 tonnes/mois de bois sciés (chêne et hêtre) vers la Chine et le Vietnam, en complément de ventes réalisées avec l’Espagne et l’Italie.

Dans ses orientations 2018-2020, le groupe coopératif forestier a rappelé que le principal moteur de son activité et de ses résultats depuis les quinze dernières années a été porté par sa filiale d’exploitation Syco. «Nos résultats positifs de l’activité exploitation ont en effet permis au groupe d’avoir une solide base financière et d’être propriétaire de scieries» relève Paul Goudy. Et de conclure : «afin d’augmenter l’efficience de notre modèle économique, il faudra accentuer les synergies entre les différentes unités du groupe, en développant notamment de nouveaux marchés (bois énergie) et en diversifiant nos clients (grand export)».

D.B.

28 juin 2018

Marchés de producteurs de pays : une nouvelle saison démarre

Dans un contexte où le consommateur est de plus en plus en attente de vrai, de nature, de terroir, les marchés de producteurs de pays ont plus que jamais toute leur place. Mais aussi une place à défendre face à la concurrence, cela passe par l’implication des producteurs et l’animation des marchés.

L’assemblée générale de l’association de gestion des marchés de producteurs de pays ne pouvait démarrer sans un hommage à celle qui en fut la fondatrice, Sylvette Hermet, disparue subitement fin mai. La première assemblée générale sans sa présence... Producteurs, organisateurs de marchés, élus départementaux, représentants des Chambres consulaires,... tous ont rendu un hommage appuyé à celle qui a initié ce concept, c’était en 1989, pour répondre à la demande des producteurs et des communes.

«Pour savoir où l’on va, il faut se rappeler d’où l’on vient», a précisé Cécile Contastin, présidente de l’association de gestion des marchés de producteurs de pays. «Les marchés de producteurs de pays ont été initiés pour permettre aux producteurs de se réapproprier la vente de leurs produits, de valoriser leur savoir-faire, leurs spécificités de «producteur» et de se démarquer», poursuit la présidente. «Et pour les communes, il s’agit de bénéficier d’un appui technique et réglementaire sur la mise en place de marchés de qualité, d’un schéma d’organisation et de communication départemental et national et de renforcer l’animation et l’attractivité des territoires».

Une démarche qui continue de s’étendre

Sylvette Hermet était fière du chemin parcouru, depuis les premiers marchés de producteurs sur la vallée du Lot jusqu’au déploiement de la marque à l’échelle nationale par le biais de l’APCA. Ces marchés sans équivalents continuent leur développement dans les départements puisqu’ils sont aujourd’hui 40 à adhérer à la démarche, avec 440 lieux de marchés, 2 300 marchés organisés par an et 2 400 producteurs. L’offre de marchés extérieurs s’étoffe elle aussi avec 16 marchés dans les grandes villes au printemps et à l’automne à Issy les Moulineaux, Boulogne Billancourt, Bagnolet, Lyon, Toulouse et 5 à Paris dont un petit nouveau dans le XVè arrondissement en mars et novembre.

En Aveyron, là où tout a commencé, l’engouement ne faiblit pas non plus. Il reste le premier réseau d’Occitanie avec 250 adhérents, 17 sites de marchés dont un à l’année (65% consommation sur place et 35% marché d’approvisionnement). En moyenne, 16 exposants sont présents sur un marché (2 512 emplacements) sur 145 marchés estivaux et 43 marchés hors été. L’AGMP 12 estime le nombre de visiteurs à 60 000.

Forte de ces bons résultats, l’association veut continuer à dynamiser son réseau et à encourager producteurs et organisateurs à s’impliquer pour le faire vivre et le pérenniser. Pour l’aider dans ces orientations, elle a commandé une enquête auprès des consommateurs, des producteurs et des organisateurs (lire encadré). «Ce qui ressort de cette enquête, c’est que les marchés de producteurs de pays aujourd’hui plus que jamais, ont toute leur place, les consommateurs que nous avons interrogés sur nos marchés sont satisfaits à 94%», avance Cécile Contastin. Un argument de poids dans un contexte très concurrentiel de marchés en tout genre. «Notre marque est elle aussi impactée par toutes les appellations frauduleuses. Nous appelons donc à la responsabilisation de tous et à la vigilance de chacun afin de ne pas induire le consommateur en erreur». L’AGMP12 continue de remplir ses obligations : être irréprochable et maintenir et développer la qualité du réseau. «Le tandem gagnant-gagnant lie producteurs et organisateurs sur ce dossier», a encouragé Cécile Contastin.

L’autre grand chantier de l’association est l’attractivité des marchés de producteurs en mettant sans cesse en avant leur spécificité. Les outils de promotion et de communication évoluent : changement progressif des voiles des «portes» de marchés, création d’un compte facebook «Aveyron marchés de producteurs de pays», un tablier sérigraphié MPP offert à tous les adhérents «le producteur c’est moi» ou «l’artisan c’est moi».

Autant de projets qui accompagneront la saison des marchés de producteurs de pays qui s’ouvre... avec en point d’orgue la visite de Mme la préfète, mercredi 25 juillet sur le marché de Saint Parthem.

Eva DZ

21 juin 2018

Confédération générale de Roquefort : première fête du Roquefort en 2019

La Confédération générale de Roquefort était en assemblée générale, mardi 19 juin à Millau. Fabricants et producteurs de lait de brebis étaient réunis pour présenter notamment leur projet de relance des ventes de Roquefort.

C’était la première assemblée générale de Cécile Arondel Schultz comme secrétaire générale de la Confédération générale de Roquefort. Aux côtés de son président, Jérôme Faramond, elle a présenté la feuille de route de l’interprofession. Le contexte tant national, que régional ou encore à l’échelle du bassin de Roquefort, n’est en effet pas sans conséquence. Il y a d’abord les Etats généraux de l’alimentation, l’écriture d’un plan de filière ovine française et la stratégie locale appelée MOFF (menaces oportunités forces et faiblesses) sur laquelle les sept fabricants et les producteurs réunis au sein de l’APLBR, ont travaillé cet hiver.

«Les trois inteprofessions régionales ovines et les «hors interpro» ont défini trois priorités : être en phase avec les attentes sociétales, maintenir le potentiel de production en France et progresser dans la gouvernance de la filière», a résumé Jérôme Faramond.

Une structure autour de France brebis laitière

La filière ovine est en train de se structurer autour de l’association France brebis laitière qui réunit l’ensemble des acteurs ovins lait. Son objectif : rendre plus visible la filière auprès des décideurs et des consommateurs. Pour structurer l’amont, la contractualisation sera rendue obligatoire, une proposition de contrat cadre est en cours d’étude au ministère. Sur les marchés, l’ambition est de développer les débouchés à l’international, d’augmenter la consommation des produits et d’investir dans tous les circuits de commercialisation. Pour répondre aux attentes sociétales, l’excellence doit être maintenue, de même que la garantie de la sécurité sanitaire et des progrès agroécologiques doivent être mis en avant. Enfin, sur le volet distribution, des discussions vont être engagées avec l’aval, autour d’une analyse de la répartition de la valeur. Des rencontres sont aussi prévues avec des associations de consommateurs. Et un travail sera mené autour d’un observatoire d’analyse et de prospective.

A l’échelle du bassin de Roquefort, un séminaire a réuni en février tous les membres des deux collèges de la Confédération générale de Roquefort, producteurs et fabricants ainsi que l’équipe encadrante pour travailler à un diagnostic sur le produit Roquefort, les menaces, les opportunités, les forces et les faiblesses (MOFF). «C’est un vrai challenge pour notre interpro de mettre en place une démarche commune, les acteurs sont tout aussi différents que les visions, parfois au sein d’un même collège», souligne Jérôme Faramond, qui tient à remercier chacun pour son implication dans ce dossier. «Nous partageons tous le constat que les ventes de Roquefort baissent mais nous avons tous la volonté de trouver des solutions ensemble».

Un projet porté par toute la filière

A l’issue de ce diagnostic, plusieurs actions phares ont été décidées. La première d’entre elles est de créer un événement La Fête du Roquefort dont la première édition aura lieu les 27 et 28 avril 2019 dans le village de Roquefort. Portée par tous les acteurs de la filière et du territoire, elle vise à mettre en avant le roi des fromages et tout son environnement.

Une étude auprès des consommateurs sera aussi lancée afin d’identifier les freins et les leviers dans la baisse de la consommation de Roquefort et de connaître les consomm’acteurs. Par rapport au bien-être animal, le cahier des charges sera relu sous ce prisme : l’objectif étant de recenser les pratiques d’élevage vertueuses et celles à rendre vertueuses.

Enfin, la filière veut s’inscrire dans une démarche de progrès en terme d’agroécologie, d’empreinte environnementale, d’énergie,... en lien notamment avec le PNR des Grands Causses. Pour commencer, une étude sera réalisée sur l’utilisation des produits phytosanitaires dans les élevages.

Des commissions de travail actives

Au sein de ses différentes commissions (AOP, qualité, service élevage, communication), la Confédération générale de Roquefort réalise un travail conséquent au service de la filière. «Il serait intéressant d’énumérer le nombre de réunions réalisées au cours de l’année au sein de nos commissions pour montrer cette implication au quotidien pour notre filière», a avancé Jérôme Faramond.

La commission AOP travaille notamment au respect du cahier des charges, par le biais de contrôles internes et externes : «un enjeu majeur pour toute la filière, qui nous permet d’apporter des réponses face à la pression extérieure, aux attentes sociétales», selon Jérôme Faramond. A noter que la Confédération générale de Roquefort a dû faire face à plusieurs tentatives d’usurpation, «preuve que notre fromage fait des envieux !».

Un point a également été réalisé sur l’activité de la commission qualité et ses différents plans en place et qui se traduit par plus de 3 900 interventions en 2017 au service des producteurs et des fabricants.

Le service élevage de la Confédération générale de Roquefort accompagne l’élevage de brebis et la production de lait de brebis dans différents métiers : sélection et diffusion génétique (elle est une entreprise de sélection Lacaune lait), enregistrement des phénotypes (mesure des performances animales et outils de pilotage du troupeau), appui technique et conseil (avec de nouveaux outils comme l’intégration des coûts de production dans le conseil, l’approche globale sol-plante-troupeau,...), expertise pour les décisions professionnelles, construction d’outils et participation à la recherche et au développement. «Nous misons sur la proximité et la disponibilité de nos techniciens auprès des éleveurs», a assuré Philippe Boudou, président du service élevage.

Le dernier volet concerne la communication, présenté par Anthony Soulié, président de la commission. «En 10 ans, les ventes de Roquefort ont chuté de 16%. Nous avons donc orienté notre budget communication (554 Keuros à partir des cotisations du lait transformé en Roquefort) sur la relance des ventes», a-t-il expliqué. Il s’agit d’abord de soutenir les ventes sur le cœur de cible, les consommateurs de plus de 45 ans, à travers une campagne radio (France Inter, RTL) de 11 semaines en fin d’année, pour réveiller le réflexe d’achat du Roquefort. Ainsi dans cette période, une hausse de 6% des volumes de Roquefort acheté a été observée !

Pour se faire connaître du jeune public, une tournée #partageonsleroquefort a été organisée dans 5 villes de France. A bord du Roquefort truck, des producteurs et Quentin Bourdy, ex candidat de Top Chef, chef d’un restaurant à Villefranche de Rouergue ont proposé des moments de partage dans des lieux tendances, fréquentés par les jeunes, autour de recettes au Roquefort. «Nous avons réussi à créer un réseau de prescripteurs de Roquefort grâce à un bon relais sur les réseaux sociaux et auprès des blogueurs culinaires», avance Anthony Soulié.

Et localement, une exposition photos itinérante a permis de rappeler aux Aveyronnais et aux gens de passage, la qualité du Roquefort, son ancrage territorial. Des soirées thématiques autour de l’AOP ont aussi été proposées sur le bassin.

Et en 2018...

Forte de tous ces projets, la Confédération générale de Roquefort s’est mise au travail. Une plateforme stratégique va permettre de fonder les actions de demain : le diagnostic auprès de tous les acteurs de la filière à travers le MOFF, l’étude de marché sur le Roquefort, la refonte des sites roquefort.fr et soyezroquefort.fr, la préparation de la première Fête du Roquefort dont le lancement est prévu le 22 juillet, lors du passage du Tour de France à Millau... Bref toute la filière est mobilisée autour de son fromage roi !

Eva DZ

14 juin 2018

Les Rencontres Made In Viande 2018 : une filière viande crédible et légitime

Les Rencontres Made In Viande, ont eu lieu cette année du 31 mai au 6 juin, avec de nombreux rendez-vous en Aveyron, à la fois à destination des scolaires et du grand public.

L’objectif de cet évènement national est de proposer des visites gratuites des différents outils de la filière de l’élevage et de la viande afin de montrer au grand public la réalité de ce qui se passe au niveau de l’ensemble des maillons de la filière.

Des visites avec des scolaires de tous les niveaux ont aussi été organisées afin de leur faire découvrir le panel des métiers qu’offre ce secteur depuis l’élevage jusqu’à la distribution et la restauration mais aussi pour leur faire découvrir d’où vient la viande qu’ils consomment et l’ensemble du circuit de la ferme à l’assiette.

Une mobilisation professionnelle qui doit progresser

Les professionnels ont répondu présents cette année avec 19 participants en Aveyron contre 16 l’année précédente. Ils sont conscients que la communication sur leur métier et leurs savoir-faire est l’un des enjeux majeurs de leur profession et souhaitent entraîner davantage de représentants des différents maillons. La mobilisation en Aveyron doit dans le futur être le reflet de l’importance de ce département.

Au total, en Occitanie, 192 professionnels ont participé à l’opération soit 52 de plus que l’année dernière. L’interprofession remercie chacun de ceux qui ont pris le temps de préparer ces rencontres et recevoir du public ou des scolaires.

Un nombre d’écoles participantes en nette augmentation

Les visites dédiées aux scolaires n’ont pas désempli avec 108 scolaires cette année sur le département contre 68 l’an passé. L’information à destination des écoles commence à bien fonctionner puisque de plus en plus de classes sont intéressées.

Sur toute la région, ce sont plus de 1 800 élèves et apprentis qui ont participé cette année aux Rencontres Made In Viande. Les enseignants sont satisfaits de ces visites qui permettent de faire découvrir aux jeunes l’origine de leur alimentation, de leur présenter l’ensemble des maillons de la filière et le travail quotidien de passionnés qui œuvrent pour produire tous les jours une alimentation saine et de qualité. Pour les plus grands, la découverte des métiers crée des vocations et cela peut faciliter aussi, pour certains, la recherche de maîtres de stage ou d’apprentissage. Des échanges très enrichissants ont eu lieu.

Côté scolaire, le bilan est positif et encourageant pour la suite !

Une présence hétérogène du grand public

En fonction des lieux des rencontres et de la proximité ou non d’une grande ville, l’investissement du professionnel s’avère plus ou moins important. De grands efforts ont été faits pour inviter et afficher les outils de communication. Il s’avère toujours plus aisé de faire venir du monde pour les bouchers que pour les éleveurs. Le nombre global de visiteurs par site est donc variable.

Hors scolaires, 25 personnes se sont déplacées pour rencontrer les professionnels sur le département avec jusqu’à 13 personnes sur un même site. Si ce nombre reste faible, il est en légère augmentation par rapport à l’année précédente.

Pour les professionnels qui n’ont pas eu de visiteurs, il n’en reste pas moins que, grâce à leur inscription, ils ont aussi montré à la France entière qu’ils sont prêts à ouvrir leurs portes au grand public pour faire apprécier leurs outils de travail (bâtiments d’élevage, centres d’allotement, abattoirs, ateliers de découpe, boucheries, cuisines centrales), leurs animaux et leurs pratiques en toute transparence ! D’année en année, cette opération gagne en crédibilité et en légitimité auprès des consommateurs.

Par ailleurs, en terme de communication et au-delà des messages diffusés sur les radios nationales et locales, le nombre de professionnels ouvrant leurs portes a été relayé sur les réseaux sociaux et par les médias. Plus les professionnels s’inscriront aux rencontres, plus la filière dans son ensemble sera connue et reconnue !

2018 est une belle réussite et 2019 le sera plus encore ! Le rendez-vous est pris pour la prochaine édition.

14 juin 2018

Coopérative Jeune Montagne : l’enjeu du marketing

Jeune Montagne avait choisi Saint Chély d’Aubrac là où sont installés deux jeunes producteurs pour tenir son assemblée générale mardi 5 juin. La coopérative a présenté une activité «qui maintient le cap».

Dans la lignée des années précédentes, la coopérative Jeune Montagne maintient son dynamisme avec un chiffre d’affaires en hausse de 1% et des volumes également en hausse de 2%.

En 2017, 15,7 millions de litres de lait ont été collectés (-365 000 litres) la part de lait transformé atteint 91%, un chiffre en augmentation. Laguiole AOP, tome fraîche de l’Aubrac, Aligot de l’Aubrac continuent de bien valoriser le lait des producteurs à un prix moyen de 536 euros/1000 litres (+ ristourne de 17 euros/1000 litres). La qualité en constante progression des laits produits tient aussi pour une bonne part dans la valorisation de la production. «La production laitière doit être maîtrisée afin d’être en corrélation avec les capacités de l’outil de transformation et l’activité engendrée par les ventes de nos produits», tient à préciser Gilbert Cestrières, président de la coopéative. Si en 2016, des références ont dû être créées pour appréhender la surproduction de 2015, ce système n’a pas été appliqué en décote en 2017 et celle prélevée sur le premier semestre a même été restituée aux producteurs en fin d’année. «Cet outil de maîtrise n’a pas pour but de figer la production laitière de l’Aubrac mais il doit permettre de s’adapter au contexte conjoncturel dans l’objectif de maintenir la solidité de notre structure et de pérenniser notre entreprise», a rappelé Gilbert Cestrières. La redistribution d’enveloppe de références sur 2018 a de nouveau été validée par le conseil d’administration, de manière définitive ou temporaire en fonction des critères d’attribution fixés.

Par ailleurs, la coopérative réfléchit à la mise en place d’une prime à la régularité afin de lisser la production laitière sur l’année par une incitation financière des producteurs. Ainsi les ateliers seraient en mesure de transformer plus de lait collecté, diminuant ainsi le volume de lait vendu.

L’innovation porte ses fruits

Côté produits, pour parer aux difficultés du marché de la coupe, qui a entraîné une baisse de 7% du chiffre d’affaires du Laguiole AOP, la coopérative mise sur les nouveaux conditionnements (1/16ème et les portions de 230g) comme levier de développement de la gamme Laguiole AOP. Et pour créer une dynamique commerciale, des actions de promotion ont également été menées notamment la Semaine du Laguiole à Rungis avec les crémiers fromagers, premiers prescripteurs auprès des consommateurs. Les travaux de recherche sur le film et le conditionnement portent leurs fruits pour maintenir la qualité du produit comme au premier jour. «Le plateau de fromages n’est plus une évidence sur la table des Français, nous devons donc nous adapter aux nouveaux usages : à l’apéritif, en tranches pour le snacking ou encore chaud», détaille Sonia Pradel, directrice commerciale.

La tome fraîche et l’Aligot de l’Aubrac (frais et surgelés) continuent quant à eux, leur belle progression. Le déploiement du galet en mini-portion est un succès et permet aux plats préparés de Jeune Montagne de tirer son épingle du jeu dans un marché très concurrencé.

Le démarrage des visites de fermes en 2017 a également constitué un «formidable outil de promotion auprès des consommateurs», a assuré Gilbert Cestrières, qui a annoncé leur reconduction cet été. «L’enjeu des années à venir sera principalement le marketing», a-t-il poursuivi. «Notre coopérative doit se mettre en avant et faire reconnaître la qualité de ses produits et les valeurs qu’ils portent». Et cela passe notamment par le fait de convaincre les consommateurs en fervents défenseurs de cette filière équitable.

Parallèlement, la coopérative Jeune Montagne poursuit sa politique d’accompagnement de la production laitière sur le plateau de l’Aubrac. Elle renouvelle ses nombreuses mesures pour faciliter les installations et les investissements permettant d’améliorer les conditions de travail : aides spécifiques à l’installation, accompagnement à l’investissement (bâtiment de séchage, renouvellement de cheptel,...), aide à la main d’œuvre via le groupement d’employeurs,...

Le PNR, un allié

Forte de ce dynamisme, Jeune Montagne poursuit sa politique d’investissements (aménagements des ateliers, matériels, équipements,...), les adhérents pourront visiter les installations lors des réunions de secteur à l’automne. Elle compte aussi sur l’Union fromagère Jeune Montagne, qu’elle forme avec sa voisine de Thérondels pour travailler sur une stratégie à 3 ans (lire en page ci-contre). Sans oublier, son allié, le PNR de l’Aubrac, tout juste labellisé. «Il représente un allié de poids pour une filière comme la nôtre, notre partenariat est évident et sera renforcé», a assuré Gilbert Cestrières, remerciant au passage l’engagement d’André Valadier. «Nos travaux ont été intenses, constructifs, toujours dans un esprit de solidarité, de partage et d’innovations, comme ils le seront en 2018», a conclu Gilbert Cestrières.

Eva DZ

17 mai 2018

APROVIA : se régaler avec de l’agneau !

APROVIA, était en assemblée générale fin avril. L’organisation de producteurs ovins, emmenée par Philippe Tabardel, continue d’œuvrer pour valoriser la production de ses 249 éleveurs.

Pour continuer d’améliorer la valorisation de ses agneaux, APROVIA mise sur la qualité des produits et le positionnement commercial. En invitant Pierre Cabrit, président de Fil Rouge, fédération qui réunit les viandes sous label en France, l’organisation de producteurs ovins confirme sa volonté de répondre aux attentes des consommateurs.

Au-delà de la viande de qualité, les consommateurs ont besoin d’être rassurés sur le bien-être animal, l’éthique, les conditions de production et d’élevage, l’environnement, la rémunération des éleveurs,... Des leviers de communication qui peuvent permettre de relancer la consommation de viande. «On ne peut plus se contenter d’être de simples producteurs d’agneaux, il faut accompagner le produit», ont avancé les responsables d’APROVIA, qui pour assurer la transparence, vont travailler à l’accueil sur leurs fermes dans l’année à venir. «Cette prise en compte des attentes des consommateurs fait désormais partie de notre métier et notre volonté est avant tout de faire plaisir à tous ceux qui mangent notre agneau», poursuivent-ils.

C’est aussi dans cette optique qu’APROVIA s’implique dans le plan filière dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation. «Nous voulons apporter notre contribution en jouant la carte du multipartenariat entre tous les maillons de la chaîne», expliquent les responsables.

Faire plaisir aux amateurs d’agneau

Pour accompagner ses producteurs dans cet axe stratégique, APROVIA poursuit ses groupes d’appui technique en vue d’améliorer encore la qualité des produits, l’aspect sanitaire et l’étalement de la production vue pour une meilleure valorisation. «Ce sont des groupes qui travaillent bien et qui avancent sur la base d’une approche technique collective, avec une cinquantaine d’éleveurs concernés depuis 2-3 ans», argumente Jean-Luc Bruel, directeur d’APROVIA.

Parmi les principaux événements à retenir en 2017 pour l’OP, la production de viande ovine bio continue de se développer autour de 43 éleveurs (+4), avec 600 agneaux de plus (+1,81 euro), 482 agnelets de plus (prix stable) et 227 brebis de plus (+0,32 euro). Pour encourager la production d’agneaux sous la mère d’automne, APROVIA maintient une prime de contre saison bio.

La campagne 2016/2017 est en demi-teinte du fait du cycle de 3 agnelages en 2 ans : «Nous sommes en année basse avec près de 81 000 agneaux (-4%) et 7 600 ovins de réforme, pour une production totale en baisse de 3,5%. Par contre la courbe des éleveurs est plutôt positive avec 249 adhérents (+2)».

Globalement l’année n’a pas été simple avec une courbe de sortie des agnelets à deux pics : en novembre-décembre et de février à avril puis en période estivale de juillet à octobre. La baisse du prix d’achats des agnelets a été très marquée de février à la fin de la saison printanière (-7,4%). En agneaux laitiers, le nombre d’éleveurs est stable. Et côté marché la très forte chute des prix en début d’année a été rattrapée en fin d’année. L’avancée de la sortie des agneaux en janvier sur un marché déjà atone est un des points noirs. Il n’est en effet pas évident chaque année de faire face à la sortie massive des agneaux sur une même période qui plus est, peu propice à la consommation de viande d’agneau. Parallèment les cours du gras se sont aussi effondrés sur la première partie de l’année. Heureusement les ventes ont repris juste avant Pâques et se sont bien maintenues jusqu’en fin d’année.

Des perspectives encourageantes

La bonne nouvelle vient des agneaux label qui ont vu leur prix se consolider (autour de 115 euros). Globalement, les responsables d’APROVIA se veulent confiants : «les perspectives sont encourageantes et nous menons un travail efficace avec nos partenaires d’abattage, de commercialisation, tels Greffeuille, pour valoriser les produits de nos adhérents et contribuer à notre échelle à la relance de la consommation de viande ovine de qualité en France. C’est l’un des enjeux de demain».

Eva DZ

26 avril 2018

APABA : Terr’Eau Bio 2018 est lancé !

Anciennement appelées Alter’Agro, les rencontres techniques Terr’Eau Bio sont de retour en 2018 et débutent ce vendredi 27 avril. Elles sont animées dans le département par l’APABA (Association Pour la Promotion de l’Agriculture Biologique en Aveyron).

Terr’Eau Bio un programme régional de rencontres techniques gratuites et ouvertes à tous les agriculteurs et professionnels de l’agriculture qui souhaitent découvrir de nouvelles pratiques agricoles innovantes. «Ces rendez-vous sont également l’occasion d’étoffer son réseau, d’échanger sur un point précis, de comparer son système à d’autres, de mieux appréhender les tenants et les aboutissants de la production bio avant de se lancer» résume Alexandre Bancarel, chargé du dossier élevages bio à l’APABA. Terr’Eau Bio est financé par l’Europe, la Région Occitanie et l’Agence de l’eau.

Un bilan positif en 2017

En 2017, ces rendez-vous techniques ont rencontré un vif succès, avec un total de 200 participants sur 6 rencontres thématiques différentes. Le format reste le même cette année. Les rencontres ont lieu sur des exploitations engagées en agriculture biologique et durent une 1⁄2 journée. A chaque rencontre, un expert reconnu sur la thématique intervient afin d’approfondir le sujet traité et répond aux questions des participants.

Cette année, comme l’année précédente, l’APABA organise donc six rencontres (lire le programme ci-dessous). L’Aveyron comptait en 2017 environ 715 fermes AB, contre 686 en 2016. C’est l’un des départements «le plus bio» de France, dans une région Occitanie classée au premier rang national.

12 avril 2018

Section Aveyron-Lozère-Tarn-Aude de Sodiaal Union : le lait de vache bio en pleine forme

L’assemblée de section Aveyron-Tarn-Lozère-Aude de la coopérative Sodiaal Union s’est déroulée, vendredi 6 avril à Baraqueville, avec le président national Damien Lacombe, en présence de nombreux producteurs.

Sodiaal Union compte huit grandes régions laitières en France, dont 31 sections inter-départementales. La section Aveyron-Tarn-Lozère-Aude fait partie de Sodiaal Union Sud-Ouest. Elle est présidée par l’Aveyronnais Benoît Gransagne. Elle compte 1 250 producteurs bovins lait (800 points de collecte), plus 200 producteurs ovins lait (coopérative La Pastourelle AOP Roquefort), avec 45 autres producteurs dans le Villefranchois (Aveyron) et 25 à La Margeride (Lozère).

L’Aveyron est majoritaire dans cette section avec 650 producteurs (450 points de collecte), représentant la moitié de la collecte de lait de vache des quatre départements. Le Tarn compte 280 points de collecte, la Lozère, 80, et l’Aude, 15, plus quelques producteurs ovins lait livrant à La Pastourelle. Le site Sodiaal de Montauban transformera, dès 2021, 120 millions de litres de lait de vache bio livrés par les régions Sud-Ouest, Auvergne et Sud-Est.

Les réunions locales des adhérents de Sodiaal ont permis de faire le point sur l’actualité et les prix du lait (lire ci-dessous), a rappelé l’Aveyronnais Damien Lacombe, président de Sodiaal Union. Il avait invité à Baraqueville, Olivier Pierredon, directeur général de Nutribio, filiale spécialisée dans la production de lait infantile bio.

Nutribio investit

Le secteur AB est particulièrement dynamique dans la région Sud-Ouest Sodiaal. Il représente aujourd’hui «entre 40-50% de nos installations en bovins lait» confirme Thomas Guiraud, producteur de l’Aude, chargé du dossier jeunes. Sud-Ouest Sodiaal collecte 46 millions de litres de lait, dont 25 millions produits en Aveyron. «En 2017, 40 millions de litres de lait de vache AB ont été collectés sur la zone Sud-Ouest Sodiaal, avec 150 producteurs, dont 80 sont en Aveyron», ajoute Damien Lacombe. «Nous en collecterons 46 millions en 2019 avec 170 producteurs, avec une ambition de 100 millions de litres AB en région Sud-Ouest en 2021». La filiale Nutribio a réalisé «un chiffre d’affaires de 180 millions d’euros cette année, et affiche plus de 10 % de croissance/an», précise Olivier Pierredon. «Nous représentons ainsi 2 % de la collecte Sodiaal. L’objectif est d’atteindre les 20 % en 2023». Le groupe a en effet des ambitions élevées pour le lait de vache AB. «En 2017, nous avons collecté 62 millions de litres bio, et nous en aurons 300 millions en 2021», assure Damien Lacombe, «dont environ 45 % pour le site Nutribio de Montauban». Ce site de 100 salariés a collecté 80 millions de litre en 2017 (bio et conventionnel), et place la barre à 180 millions, dont 120 en AB, pour 2021. «S’agissant du prix du lait bio, il était de 474 euros/1 000 litres en 2017, dont 5 euros de ristournes», selon Damien Lacombe.

Marché export

Le lait infantile bio et conventionnel est en pleine croissance dans le monde et Sodiaal, avec sa filiale Nutribio, est déjà bien présent sur le marché. «Au total, 24 millions d’euros auront été investis à Montauban pour l’activité nutrition infantile (transformation et conditionnement)», ajoute Olivier Pierredon. En lien avec la mise en œuvre du «plan de transformation stratégique #Value» (lire ci-dessous), «une ligne de conditionnement sera terminée au premier semestre 2019 pour constituer un site intégré pour l’export vers la Chine, qui représente le tiers de la clientèle, comme le Moyen-Orient, et l’Europe».

Le directeur général de Nutribio poursuit : «en 2017, le marché du lait infantile chinois a connu une croissance de 48  % pour le bio, de 12 % pour le conventionnel. Nous mettons en place en France des «fermes bio certifiées Chine», en relation avec Ecocert, en phase avec les attentes des Chinois séduits par l’origine France et les critères élevés de qualité sanitaire et de traçabilité. «Les Chinois veulent de la pureté extrême !». Damien Lacombe conclut : «avec notre site de Montauban, nous investissons dans un outil à haute valeur ajoutée, toujours en lien avec les valeurs humaines portées par la coopération».

D.B.

05 avril 2018

Assemblée générale d’UNICOR : nouvel acte pour la coopérative

UNICOR a marqué un pas dans sa longue vie, la coopérative a présenté sa feuille de route pour les années à venir lors de son assemblée générale à Luc, vendredi 30 mars. Jean-Claude Virenque, président et Denis Simon, directeur général, ont détaillé leur projet d’entreprise.

Où en sommes-nous ? Qu’avons-nous réussi ? Quelles sont nos forces et nos faiblesses ? C’est un véritable travail d’introspection que les élus du conseil d’administration d’UNICOR entourés de l’équipe dirigeante, ont mené pour construire leur projet d’entreprise. «A 25 ans, notre coopérative a atteint une certaine maturité, il était temps de faire le point sur nos pratiques, sur nos raisons d’être, de re-poser les bases pour se projeter demain», a introduit le président, Jean-Claude Virenque, s’appuyant sur l’arrivée l’été dernier, de Denis Simon au poste de directeur général.

«Revivifier la démarche coopérative»

Les adhérents coopérateurs et partenaires d’UNICOR n’ont donc pas vécu une assemblée générale comme les autres. «Nous avons présenté un acte fondateur mais qui s’inscrit dans la continuité de nos valeurs», a ajouté Jean-Claude Virenque. Denis Simon a rappelé les enjeux : accompagner les adhérents dans le développement économique de leur entreprise, renforcer le pacte coopératif jusque dans la politique commerciale, capter de la valeur en proposant des produits en adéquation avec la demande des consommateurs et renforcer la capacité financière de la coopérative.

Pour l’accompagner à fonder son projet d’entreprise, UNICOR a fait appel à Claude Mauguit. Ce militant de l’économie sociale et solidaire a exprimé son admiration devant l’engagement, la disponibilité et la motivation des équipes d’UNICOR autour de leur projet : «Un projet d’entreprise, c’est un travail lourd, exigeant mais enthousiasmant qui donne à chacun des associés coopérateurs, un motif d’agir au bénéfice de tous».

«Nos valeurs, notre mission en tant que coopérative référente d’un territoire, nos engagements auprès de nos associés - coopérateurs et nos ambitions pour l’agriculture de notre région ont été à la base du travail accompli», a expliqué Jean-Claude Virenque. Au-delà des paroles, ce projet d’entreprise se traduit concrètement par six domaines d’activités stratégiques pilotés chacun par un binôme administrateur - cadre dirigeant.

Six domaines d’activités stratégiques

Ces six domaines sont :

- l’approvisionnement des exploitations : transversalité des compétences, goût de l’innovation, écoute des préoccupations sociétales et réglementaires, maintien d’un maillage territorial étroit pour des modèles agricoles performants, rémunérateurs et en phase avec les attentes des consommateurs,

- l’équipement des exploitations : mieux capitaliser sur les marques, atteindre l’excellence dans le service, établir des passerelles entre les compétences agronomiques et zootechniques de la coopérative, déployer les nouvelles technologies auprès des agriculteurs, améliorer le suivi des clients pour devenir LE distributeur référent en machinisme et équipement,

- l’organisation des productions : renouer avec une éthique commerciale coopérative fondée sur la confiance, la transparence et l’équité, inventer d’autres modèles, affirmer son rôle dans les productions de qualité, définir des stratégies de segmentation pour accompagner les associés - coopérateurs dans l’amélioration des performances technico-économiques,

- la valorisation des productions : dialoguer avec les partenaires et devenir un référent de l’agriculture qualitative, être en veille sur les attentes des consommateurs, marketer l’offre en communiquant sur des notions créatrices de valeurs (territoire, modes de production vertueux,...), identifier de nouvelles filières de valorisation pour que la recherche d’excellence se traduise par une amélioration et une juste répartition de la valeur pour les agriculteurs,

- la jardinerie et le libre-service agricole : réflexion multi-canale et un e-commerce performant, valoriser les gammes professionnelles et le référent agricole par la formation, développer les services périphériques, optimiser les achats,... pour que les magasins fassent vivre l’esprit coopératif et soient des relais locaux et transversaux de l’ensemble des services proposés par UNICOR,

- Les Halles de l’Aveyron : fixer le concept de circuit court collectif lié au territoire et à la qualité, en faire la clé de voûte de la communication de la coopérative, engager un développement cohérent et connaître les clients pour que la double mission des Halles de l’Aveyron demeure la création de valeur ajoutée pour les adhérents et le territoire et la réponse aux attentes sociétales en matière d’alimentation.

Pour chacun de ces domaines, UNICOR mise sur l’efficacité, la modernité, l’excellence, la performance, la proximité et l’authenticité, en réaffirmant ses missions et en affichant les moyens à mettre en œuvre. «La performance des outils amont et aval, le renforcement du conseil et de l’appui technique, l’écoute des demandes des consommateurs, la capitalisation de l’image du territoire, la segmentation des productions agricoles, l’innovation dans la valorisation, sont autant d’objectifs», a détaillé Jean-Claude Virenque.

Eva DZ

05 avril 2018

Dominique Barrau : «Mont Lait s’installe bien»

 

Quatre ans après son lancement, où en est l’association ?

D. Barrau : «La marque Mont Lait s’installe et se développe à un rythme régulier. Elle est présente dans tous les magasins de notre zone de production, c’est un marqueur très fort. Mont Lait représente entre 5 et 25% de leur vente de lait, ce qui prouve qu’il y a encore une marge de progrès dans notre zone de production. Et nous avons entamé un développement sur Lyon, Toulouse. Nous souhaitons continuer d’enraciner la marque dans nos 7 départements et poursuivre son développement.

Quel est le retour aux producteurs ?

D. Barrau : C’est la quatrième année que les producteurs reçoivent un retour mais c’est la première année qu’il s’élèvera à environ 1 000 euros par exploitation. Certes cela ne change pas la vie sur une ferme mais c’est un peu un 13è mois, et la preuve concrète que notre démarche fonctionne. Le niveau de retour a marqué les producteurs qui commençaient à s’impatienter et je les comprends.

En 4 ans, les producteurs de lait de vache ont connu une seule bonne année. A l’APLM, les producteurs ont compris le sens de notre démarche par rapport au marché standard. Leur persévérance a fait la différence.

Quelles sont les voies de développement ?

D. Barrau : L’un des leviers est la communication directe des producteurs aux consommateurs, lors des animations en magasins. Les enseignes nous confirment des pics de vente au moment de ces animations. C’est indéniablement un élément qui installe le produit.

Nous sommes à 7 millions de litres de lait en 2017, nous ambitionnons d’atteindre 18 millions de litres d’ici 2 ans en augmentant les volumes de lait de consommation dans les magasins de notre zone de production et à l’extérieur et en ouvrant une nouvelle gamme de produits : la raclette qui sera présentée au Sommet de l’élevage. Nous travaillons aussi à un projet autour du beurre. Ce sont des décisions importantes pour l’association qui deviendrait alors un opérateur unique mais cela permet d’asseoir la démarche. C’est le conseil d’administration qui prendra la décision de cette étape.

Enfin la communication est aussi un axe de travail : dans la multitude de démarches de producteurs, il n’y a pas de concurrence mais simplement la recherche d’une meilleure rémunération des producteurs de lait. Et les consommateurs y sont sensibles au moment de leur achat. Là aussi l’association devra se prononcer sur la mise en place d’ambassadeurs de Mont Lait pour nous faire connaître.

Etes-vous à la recherche de producteurs ?

D. Barrau : Nous recevons quelques demandes. Nous avons sollicité l’INRA pour qu’il détermine quelques critères différenciant du lait de montagne. C’est à partir de ces critères techniques que le conseil d’administration se prononcera sur l’ouverture. Nous ne pouvons pas être fermés mais nous ne pouvons pas non plus nous ouvrir à tout, notre système de production et d’exploitation doit continuer de répondre à ce qu’attendent les consommateurs d’un lait issu d’une zone de montagne».

Recueillis par Eva DZ

29 mars 2018

Filière Régalou : du pain sur la planche !

Un pain au levain fabriqué avec des farines de type 65 ou 80, issues des blés sélectionnés sans additif ni améliorant, le Régalou veut continuer de marquer sa différence, même si ce n’est pas simple à l’heure de la boulangerie industrielle !

A bientôt 20 ans, les premiers pains Régalou ont été commercialisés en 1999, la filière cherche de nouvelles pistes de valorisation. «A l’heure où les boulangers cherchent à se simplifier le travail et où les consommateurs sont attirés par les enseignes industrielles, nous devons rappeler les atouts de notre pain, des atouts d’ailleurs plébiscités par les consommateurs mais qui ne le concrétisent pas dans leur acte d’achat !», regrette Jean-Pierre Albinet, artisan boulanger à Naucelle et président de la filière Régalou. «Notre pain de tradition française est le fruit d’une volonté commune des éleveurs, des meuniers, des artisans boulangers de créer une filière de qualité. C’était il y a presque 20 ans. Aujourd’hui, la volonté est toujours bien présente chez nos 19 agriculteurs, nos 2 meuniers et nos 38 points de vente mais nous n’arrivons pas à faire progresser nos volumes», dit encore Jean-Pierre Albinet.

Pourtant les acteurs de la filière ne ménagent pas leurs efforts pour faire avancer la démarche et continuer de répondre aux attentes des consommateurs. Depuis la reconnaissance en GIEE, groupement d’intérêt économique et environnemental, plusieurs expérimentations ont été menées pour diminuer l’apport d’intrants, valoriser la matière organique produite par les animaux pour fertiliser les parcelles, tester des variétés adaptées à l’altitude (jusqu’à 1050 m sur le Lévézou), des variétés répulsives pour les sangliers,... «Nos principales actions consistent à apporter un appui technique collectif aux producteurs, à réaliser des essais sur des variétés adaptées au territoire,...», détaille Florent Vernhet, responsable de l’animation de la filière. Ces actions sont ensuite partagées auprès de tous les agriculteurs du groupe et permettent de faire évoluer les pratiques sur leur culture de blé Régalou et sur leur manière de cultiver les céréales en général. «Produire un blé ayant les qualités recherchées par les boulangers tout en préservant les pratiques vertueuses est un leitmotiv au sein de notre filière», assure Jean-Pierre Albinet.

Au congrès FNO et à Terra Vino

Outre les progrès techniques, la filière Régalou participe également à de nombreuses animations pour se faire connaître : interventions dans les lycées agricoles de l’Aveyron et du Tarn, dégustations de pain Régalou à l’arrivée du Tour de France à Rodez, composition du burger aveyronnais aux Universités d’hiver des JA, animations sur le stand Aveyron du Salon de l’agriculture, au Festival UNICOR, au congrès FNO à Rodez, à Terra Vino en mai à Rodez,... «Notre démarche collective réunissant producteurs, meuniers et boulangers fait des émules auprès de nos voisins, en recherche d’un blé de qualité développé dans un réseau local pour une meilleure rémunération des producteurs», avance Jean-Pierre Albinet. «Le retour de valeur doit être partagé entre tous les acteurs et nous devons relancer la machine pour que les consommateurs concrétisent leur envie d’un pain traditionnel, valorisant le savoir-faire local et l’aménagement de nos paysages, par un achat régulier. Nous n’avons pas de souci dans nos points de vente extérieurs à l’Aveyron comme aux Halles de l’Aveyron à Herblay et Saint Gratien mais c’est moins évident chez soi !», note Florent Vernhet.

Ce nouvel élan dans la filière viendra peut-être d’une dynamique renouvelée avec l’arrivée d’un nouveau président en remplacement de Jean-Pierre Albinet, à la tête du Régalou depuis 2013. Une élection programmée au conseil d’administration du 6 juin. En attendant, les expérimentations techniques et les animations se poursuivent pour promouvoir le seul pain 100% aveyronnais.

Eva DZ

22 mars 2018

Assemblée générale de l’APABA : appui technique pour le maraîchage

L’assemblée générale de l’APABA (Association de Promotion de l’Agriculture Biologique en Aveyron) s’est déroulée mardi 20 mars à la Maison de l’agriculture à Rodez. Elle s’est poursuivie l’après-midi par des échanges avec le directeur de l’agence Bio et la signature d’une convention d’appui aux maraîchers bio avec la Chambre d’agriculture.

L’APABA compte aujourd’hui 200 adhérents sur les quelque 800 producteurs bio recensés en Aveyron. Les adhésions sont stables mais l’activité de l’association reste soutenue, avec désormais sept salariés spécialisés par filière ou actions, «alors que nous en avions quatre il y a seulement trois ans» souligne Francis Roux, l’un des trois co-présidents de l’APABA avec Alain Leloup et Clément Joly.

La structure accompagne les producteurs AB engagés ou en conversion, propose diverses formations techniques et communique vers le grand public et les agriculteurs à travers des actions comme Terr’Eau Bio par exemple. Elle innove aussi avec le lancement récent du «Défi famille bio plaisir» en partenariat avec le Grand Rodez. Ce projet rassemble 14 foyers d’Onet-le-Château qui se sont engagés, sur une période de 5 mois, à augmenter de 20% leur consommation de bio locale sans augmenter leur budget. Le projet est financé par Rodez Agglomération et le plan territoire à énergie positive pour la croissance verte en lien avec Progress (Régie de territoire de Rodez Agglo).

Des producteurs bio organisés

L’APABA a accompagné la création du magasin de producteurs «Pays’en Direct» ouvert fin 2016 dans le quartier Bel-Air à Rodez. Laurent Teyssèdre (Rignac) a rappelé que 50 producteurs y étaient engagés, proposant 1 000 références de produits, dont les trois quarts issus de l’agriculture biologique. Rolland Carrié (Lacalm), a présenté l’association «Paysans bio de l’Aveyron» rassemblant sept producteurs de viande bovine et un de viande porcine travaillant pour la restauration collective, des magasins bio de la région, et qui proposera de la viande ovine et de poulet. Enfin, Pascale Cavalier (Campuac) a fait le point sur la création de «Jardins bio d’Aveyron», nouvelle organisation de producteurs réunissant 35 maraîchers de l’Aveyron avec l’objectif de faire de la vente en demi-gros pour la restauration collective notamment. Le maraîchage bio concerne aujourd’hui la quasi totalité des installations du secteur en Aveyron depuis cinq ans. L’APABA et la Chambre d’agriculture ont signé une convention de partenariat visant à proposer de l’appui technique aux maraîchers bio aveyronnais. «Cet appui complémentaire des formations et journées techniques existantes, sera gratuit la première année et concernera au maximum seize fermes en 2018», précise Jacques Molières, président de la Chambre d’agricultures. «Dix fermes sont déjà inscrites», ajoute Pierre Joffre, responsable de la mission bio de la Chambre d’agriculture. A l’APABA, le dossier est suivi par Florian Denard, animateur en productions végétales bio, en collaboration avec les techniciens bio de la Chambre d’agriculture.

Point info bio

Floriant Denard suit également le «Point info bio» mis en place avec la Chambre d’agriculture, et qui matérialise un partenariat technique conjoint mené depuis longtemps par les deux structures. Sa vocation est d’accompagner tous les producteurs dans leur réflexion avec un parcours personnalisé (formation conversion AB, rencontres techniques, étude de projet individuel...). Le volet productions animales est animé par la Chambre d’agriculture et l’APABA, le volet productions végétales par l’APABA. Aurélie Génolher, conseillère régionale, déléguée à l’agriculture biologique, viticultrice bio dans le Gard, a fait le point sur la politique du Conseil régional d’Occitanie en faveur des productions AB. L’Occitanie est leader bio en France avec 8 156 producteurs en 2017 (+13%), devant les régions Auvergne-Rhône-Alpes (+12,7%) et Nouvelle-Aquitaine (+13,1%), qui en dénombrent chacune plus de 5 300.

Bio Occitanie

Nathalie Masbou, présidente de la FRAB appelée désormais Bio Occitanie, installée dans le Lot (fromage de chèvre Rocamadour AB), a relayé l’évolution jugée «préoccupante» des financements relatifs aux aides au maintien et à la conversion bio, et les discussions entre l’Etat et les Régions sur le sujet... Il sera au cœur des échanges de la prochaine réunion de la Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France (FNAB). «Nous sommes prêts à nous mobiliser pour la bio avec force !», prévient Nathalie Masbou.

Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio, a confirmé que l’agriculture biologique en France continuait à grandir, avec 54 000 entreprises AB, dont 36 600 producteurs. Et un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros en 2017, en hausse de 16 % comparé à 2016. «Le bio est un levier de croissance du secteur alimentaire porté par un meilleur référencement des produits bio. Avec + 33 % dans le e-commerce et les drive, + 23 % via les commerces de proximité et + 20,5 % dans les GMS», dit-il. Virgil Bezin, animateur Bio Occitanie, complète : «les GMS viennent vers nous, vers la FNAB qui leur propose une charte de garantie sur les prix pour une juste rémunération des producteurs. Il faut savoir que l’enseigne Leclerc veut créer 200 magasins bio spécialisés cette année en France...».

«Les Français veulent du bio partout»

A noter, continue Florent Guhl, que 82 % des Français font confiance aux produits AB (baromètre Agence Bio/CSA 2018), que 85 % estiment important de développer le bio, et que 16 % affirment consommer chaque jour au moins un produit AB. «Pour 85 % des sondés, le bio doit rimer avec local. Et les Français veulent du bio partout», continue Florent Guhl, «dans les cantines (90 %), les restaurants (83 %), les hôpitaux, les maisons de retraites (EHPAD), la restauration rapide (70 %)». Aujourd’hui, 1,77 million d’ha sont en culture bio en France, dont 30 % en conversion, soit une hausse de 15 %/an, toujours selon Florent Guhl.

Entre 2012 et 2017, les aides PAC dévolues au bio en France sont passées de 90 à 160 millions d’euros/an. L’objectif des 15 % de SAU bio en 2020 est annoncé par le gouvernement (6,5 % actuellement). Pour les producteurs, ce cap sera difficile à atteindre si la baisse annoncée des soutiens publics se confirme, contrairement aux attentes des consommateurs, dénonce la FNAB : «78% des Français soutiennent une réorientation massive des subventions publiques vers l’agriculture biologique».

D.B

01 mars 2018

Journée de l’Aveyron : le Département porté par l’Aubrac

Les animations filières du stand Aveyron ont une nouvelle fois été assurées dans le cadre d’une organisation mise en place par la Chambre d’agriculture, en lien avec le Conseil départemental et les Chambres consulaires (Métiers et CCI). Et dans le sillon médiatique tracé par Haute, vache Aubrac égérie du 55ème Salon, originaire de Laguiole !

A chaque jour sa filière, avec René Debons au micro et Bruno Rascalou «aux fourneaux» ! Le stand Aveyron reste fidèle à une formule qui fonctionne bien, en mettant en avant ses productions agricoles sous signe officiel de qualité, avec le réseau Bienvenue à la Ferme, des animations culinaires, et la présence des Jeunes Agriculteurs. La journée de l’Aveyron, de ce mercredi 28 février, lancée par un «petit-déjeuner aveyronnais», a été l’un des points forts de la semaine sur le stand aveyronnais, avec la présence de nombreux élus, autour de Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture, et Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Jean-François Galliard, président du Conseil départemental Aveyron, la préfète de l’Aveyron, Catherine de la Robertie, des socioprofessionnels et représentants d’OPA.

Il fut question des Etats généraux de l’alimentation, sur le thème de «l’approvisionnement local dans la restauration collective en Aveyron et la mise en place de la plate-forme Agrilocal». Jacques Molières rapporte en préambule : «La préfète, Catherine De La Robertie, la Région, le Département avec Jean-François Galliard et nous-mêmes, agriculteurs aveyronnais, sommes d’accord sur le caractère exceptionnel de cette édition du SIA avec la race Aubrac à l’honneur. Rien n’est jamais acquis ni désespéré, comme le rappelle la présence ici de notre vache Haute. Il y a trente ans, la race Aubrac aurait pu disparaître et l’on constate encore que le travail du collectif est toujours mieux que l’individuel. Ce sont des femmes, des hommes, tout le territoire de l’Aubrac qui a ainsi développé son économie. Nous étions fiers de partager ce moment fort ensemble lors de la journée de l’Aveyron !».

«Consommer local»

Lors de la matinée, fut donc aussi évoqué les derniers Etats généraux de l’alimentation, Jacques Molières, comme les autres intervenants, soulignant l’importance de «consommer local». C’est aussi le projet du Département avec la mise en place de la plate-forme Agrilocal qui veut travailler avec la restauration collective, en partenariat avec la Chambre d’agriculture. «La Région porte aussi la même ambition au niveau Occitanie» relève Jacques Molières.

La délégation aveyronnaise a ensuite longuement déambulé dans les allées du Salon, pour saluer de nombreux exposants du Rouergue, comme l’UPRA Aubrac, l’UPRA Lacaune, la SA4R, Jeune Montagne, les charcutiers, et beaucoup d’autres !

D.B.

01 février 2018

Bienvenue à la ferme : un nouveau site internet se prépare

Bienvenue à la ferme lance sa nouvelle stratégie digitale, cela passe par la refonte de son site internet qui doit sortir prochainement. Pour aider les adhérents du réseau à préparer cette étape, la Chambre d’agriculture de l’Aveyron organise des rencontres de soutien dans tout le département et se tient à leur disposition par téléphone.

«Mangez fermier» et «Vivez fermier» sont les deux nouvelles entrées du réseau national Bienvenue à la ferme pour présenter les diverses offres d’accueil à la ferme (hébergement, accueil, restauration, produits,...). «La stratégie est de placer le consommateur au centre du dispositif, les adhérents doivent s’adresser directement à lui pour lui donner envie de venir le rencontrer, lui inspirer de la sympathie et de la confiance», avance Magaly Bruel Fraysse, conseillère produits fermiers et agritourisme, réseaux Bienvenue à la Ferme et Marchés de producteurs de pays à la Chambre d’agriculture de l’Aveyron.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, le réseau Bienvenue à la ferme a décidé de refondre son site internet. «Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 67% des Français se renseignent sur internet avant de réaliser un achat et 85% préparent leurs vacances sur internet. Notre réseau doit donc prendre ce virage pour continuer d’afficher notre différenciation auprès du public», argumentent les responsables nationaux du réseau.

Bienvenue à la ferme s’est forgée une nouvelle identité de marque tout en restant fidèle à ses valeurs de transparence, de proximité, de simplicité, de nature, de savoir-faire, de rencontre, d’authenticité,... Cette nouvelle identité se veut plus claire, plus lisible et plus attractive pour les consommateurs.

Cette nouvelle stratégie de communication implique pour les adhérents du réseau, de mofidier la fiche de leur ferme : large place aux photos qui invitent le consommateur à l’achat, à la rencontre, à la découverte, un discours davantage tourné vers le consommateur et moins institutionnel, un graphisme plus moderne, plus aéré,...

Des réunions d’information locales

Pour aider les adhérents à mettre à jour leurs fiches sur le site, la Chambre d’agriculture à travers le service Produits fermiers et agritourisme organise cinq rencontres avec la conseillère spécialisée, Magaly Bruel Fraysse. Trois se sont déjà déroulées à Rodez, Laissac et Villefranche, les deux prochaines ont lieu lundi 5 février à Millau au siège du Parc naturel régional des grands Causses et lundi 12 février à Espalion au CDANA. «Je me tiens aussi à la disposition des adhérents pour toutes questions par téléphone», précise Magaly Bruel Fraysse, qui ajoute : «Mais attention je ne peux pas faire les modifications à la place des agriculteurs, ce sont bien à eux de choisir leurs photos, leurs discours,... ce sont les mieux placés pour parler de ce qu’ils veulent partager avec les consommateurs et c’est d’ailleurs ce que les consommateurs recherchent. Je ne suis là que pour les accompagner et les conseiller». Pour participer à ces journées, les adhérents peuvent s’inscrire au 05 65 73 77 12 ou au 05 65 73 79 01.

Un guide est également à la disposition des adhérents pour les accompagner pas à pas dans leur démarche. Et quelques exemples sont aussi à leur disposition (voir illustration).

«Ce travail de mise en ligne des informations selon une charte bien précise est indispensable pour assurer la promotion du réseau Bienvenue à la ferme», argumente Magaly Bruel Fraysse. «A travers lui, les adhérents bénéficient d’un référencement de choix auprès de Google. Il faut donc prendre soin de cette fiche par ferme sinon on se pénalise soi-même».

Un nouveau guide Bienvenue à la ferme suivra l’ouverture de ce nouveau site internet. «Plus les adhérents seront nombreux à renseigner leurs fiches et plus vite le site internet pourra sortir», encourage Magaly Bruel Fraysse, qui espère une sortie au printemps avant la prochaine saison estivale.

Eva DZ

Contact : pour s’inscrire aux rencontres à Millau le 5 février et à Espalion le 12 février ou pour plus de renseignements, contactez le service produits fermiers et agritourisme au 05 65 73 77 12 ou au 05 65 73 79 01

11 janvier 2018

Chevriers du Rouergue : l’équilibre grâce aux reproducteurs

La coopérative des Chevriers du Rouergue était en assemblée générale fin décembre, sous la présidence de Jean-Paul Fayret, éleveur à Saint Igest.

La bonne santé de la filière laitière caprine a un retentissement positif sur l’ensemble de ses acteurs, dont la coopérative des Chevriers du Rouergue. Son activité reproducteurs connaît ainsi un bel essor. Durant la campagne, elle a commercialisé 250 boucs soit une augmentation de 73% et 3 429 chevrettes soit une hausse de 48% ! «Nous avons répondu à une demande grandissante du fait d’installations en Aveyron et dans les départements limitrophes (Lot et Lozère)», expliquent les responsables de la coopérative. «Nous pouvons de plus nous appuyer sur une offre de qualité grâce au bon niveau génétique des élevages de la région», ajoutent-ils.

Bel essor sur le marché des reproducteurs

De même le marché à l’export des chevrettes a réalisé un bond passant de 200 à plus de 1 000 têtes commercialisées. «La bonne conjoncture de la filière incite les éleveurs à investir davantage en agrandissant les troupeaux et en attirant des jeunes porteurs de projet, tout cela est positif et encourageant pour l’avenir», même si les responsables des Chevriers du Rouergue restent tout de même prudents étant donné la fluctuation du marché des reproducteurs. Pour répondre à la demande, la coopérative a su aussi s’adapter à la demande : «jusqu’alors nous vendions beaucoup d’animaux avant sevrage, à un mois, un mois et demi mais en 2016, la moitié de nos chevrettes ont été vendues sevrées afin que les jeunes élevages entrent plus rapidement en production». Le marché des animaux sevrés est une vraie opportunité pour la coopérative qui entend le maintenir pour les années à venir.

Un marché de la viande compliqué

Cette embellie sur le marché des reproducteurs rattrappe les difficultés de la production sur le marché des animaux de boucherie. «L’activité principale des chevreaux finis reste préoccupante car le marché est de moins en moins porteur. L’offre est de plus, en décalage avec les périodes de consommation (Pâques et Noël), or c’est là où se fait la valorisation des produits», détaillent les responsables de la coopérative.

Les élevages préférant les lactations longues, les chevreaux naissants sont moins nombreux et la hausse de la vente de chevrettes a réduit le nombre d’animaux destinés à l’engraissement. Les ventes des chevreaux finis sont en recul de 12%. La difficulté des Chevriers du Rouergue est aussi de gérer le pic de production de plus en plus marqué en début d’année : «nous sommes toujours à la recherche d’ateliers d’engraissement pour faire face à la concentration des mises bas en début d’année et pour soulager les existants. Il est difficile de fidéliser les places alors que l’activité est irrégulière sur l’année». A cela s’ajoute un prix moyen du chevreau à la baisse qui du coup ne suscite pas l’intérêt des éleveurs. «Nous avons travaillé sur une démarche de valorisation locale du chevreau mais c’est un produit qui reste cher pour le consommateur qui ne le mange pas tous les jours», avancent les responsables de la coopérative.

Une filière jeune et dynamique

Concernant les chèvres de réforme, la demande croissante des laiteries a conduit les éleveurs à garder davantage d’animaux et à ne réformer que les chèvres en fin de carrière, taries ou à problèmes, donc souvent destinées à l’équarissage. La coopérative a commercialisé sur la campagne, 3 600 chèvres de réforme à un prix moyen de 20 €.

Heureusement, les Chevriers du Rouergue peuvent compter sur une base solide d’éleveurs (autour de 151) avec des départs à la retraite compensés par les installations, un fait envié par d’autres filières de production ! «Le nombre de nos adhérents est stable, avec une moyenne d’âge plutôt jeune, au-dessus de celle en France. La production caprine attire en Aveyron et c’est toute la filière qui en profite ! Même si le débouché viande n’est pas facile, nos éleveurs (qui représentent les deux tiers des éleveurs caprins de l’Aveyron) peuvent s’appuyer sur une conjoncture laitière positive à moyen terme, ce qui suscite des projets et ce qui nous permet d’équilibrer notre activité», concluent les responsables.

La coopérative poursuit également son opération d’achat groupé de poudre de lait (300 tonnes à l’année), un service apprécié par les éleveurs qui ainsi sont sûrs de bénéficier d’un tarif mutualisé et d’un produit testé tout au long de l’année par les engraisseurs.

Eva DZ

04 janvier 2018

Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées : la filière ovine d’Occitanie soutenue !

Le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées a remis le 19 décembre à St-Projet (Tarn-et-Garonne) un chèque de 2 000 euros pour soutenir la diffusion d’un calendrier faisant la promotion de la filière ovins viande régionale. Il est distribué dans 70 magasins U de l’Occitanie, avec l’appui d’interbev Occitanie dans le cadre du programme Inn’ovin.

Ce calendrier 2018 intitulé «Terre d’ovins, soutenez l’élevage ovin» a été tiré à 10 000 exemplaires. Il est diffusé dans les rayons de boucherie traditionnelle des enseignes Système U des 13 départements de l’Occitanie. Il a été réalisé dans le cadre du concours national des Ovinpiades des jeunes bergers 2017, par trois élèves du lycée agricole Terre Nouvelle de Marvejols (Lozère). Leur projet a remporté le deuxième prix de la finale nationale des Ovinpiades lors du Salon International de l’Agriculture à Paris, en 2017. Le calendrier met en avant, avec de belles illustrations, le poids économique de la filière ovine régionale, son rôle social, écologique, patrimonial, avec des recettes culinaires valorisant la qualité des agneaux occitans. Ce contenu «gourmand» a été volontairement mis en valeur afin de sensibiliser et convaincre le consommateur d’agneaux à acheter local et régional afin de soutenir l’élevage.

Performance économique et qualité

La remise du chèque de 2 000 euros du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées s’est déroulée au GAEC de Regourd, sur la commune de St-Projet (Tarn-et-Garonne). Damien et Jean-Pierre Raygade sont à la tête d’un élevage de 1 100 brebis, produisant environ 2 000 agneaux/an en filière label rouge Fermier des Pays d’Oc, avec la coopérative UNICOR, sur une SAU de 140 ha et 30 ha de parcours. Le troupeau est en sélection Ovitest Lacaune viande et croisé Berrichon et Rouge, avec une prolificité de 1,8 agneau/brebis.

Etaient présents pour le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées (CRNMP) : Philippe Viguier, 1er vice-président de la caisse régionale, Jean-Paul Massol, responsable secteur agriculture (CRNMP), Gérard Soulet, président de la caisse locale de Dadou-Gijou (Montredon-Labessonnié-81), Yannick Fraissinet, administrateur de la CRNMP, Frédéric Gaffard, directeur de l’agence de Caylus (82), Dominique Borie, présidente de la caisse locale de Caylus (82), Bernard Delrieu, conseiller clientèle agricole de l’agence de Caylus (82), Pierre-Marie Mourgues, président de la caisse locale de Montcuq (46).

Du côté de la profession agricole, étaient présents : Laurent Cavaignac (12), co-président du comité Inn’ovin, Interbev Occitanie ; pour UNICOR, David Lombardi, technicien élevage, Francis Gil, responsable commercial ovins ; Patrice Rossignol, responsable ovins viande 82 et administrateur FNO ; Bernard Rossignol, président ovins viande FDSEA 82 ; Dominique Delmas, technicien ovins viande à la Chambre d’agriculture de l’Aveyron.

Ils ont dit...

Laurent Cavaignac : «cet outil de communication qui prend la forme d’un calendrier, réussit à mettre en avant les atouts de notre filière ovins viande. Sa diffusion est volontairement ciblée sur la clientèle des boucheries traditionnelles des enseignes U de l’Occitanie. Outre les recettes d’agneaux proposées, le calendrier rappelle en effet que cette production pèse économiquement, et que la pratique de l’agropastoralisme contribue naturellement à l’entretien et la qualité de nos paysages».

Philippe Viguier : «la communication est une marche importante pour valoriser un métier, une filière agricole dynamique et promouvoir l’installation de jeunes éleveurs. Nous sommes donc heureux, au Crédit Agricole de Nord Midi-Pyrénées, de participer à cette action régionale. Cette filière ovins viande a passé des caps difficiles et nous avons essayé d’accompagner aux mieux les éleveurs. Nous avons une caisse régionale solide qui peut encore mettre en œuvre des mesures de soutien. Et nous sommes fiers que cette production ovins viande soit une filière agricole à part entière et pas seulement une production de complément. Le prochain congrès de la FNO programmé à Rodez en avril confirmera que les éleveurs engagés dans cette production ont un bel avenir, que cette filière a un savoir-faire remarquable avec des animaux de grande qualité, comme nous le constatons ici dans ce GAEC de Regourd».

Yannick Fraissinet : «le soutien du Crédit Agricole est pertinent dans cette démarche de communication pour cette filière ovine. Nous savons que sur cette région, l’élevage est un secteur économique vital, qu’il valorise tout le territoire».

Patrice Rossignol : «les éleveurs ovins viande travaillent toute l’année pour relever le défi de la production et valoriser leurs animaux. A la FNO, nous regrettons et dénonçons la décision de l’Union européenne de supprimer la majoration de l’aide ovine à la qualité. Nous voulons tirer les produits vers le haut ! En France, c’est un atout d’avoir une production sous signes officiels de qualité (label rouge, IGP, AB, AOP). Il faut continuer à soutenir les éleveurs, sachant que dans notre pays, nous ne produisons que 40 % de la consommation de viande ovine. Ce calendrier «Terre d’ovins, soutenez l’élevage ovin» a donc été distingué à juste titre au dernier Salon de l’Agriculture à Paris, en apportant une image positive à notre filière. C’est aussi l’objectif des Ovinpiades des jeunes bergers !».

21 décembre 2017

APABA : les maraîchers bio s’organisent

L’APABA a réuni son groupe de maraîchers bio lors d’une rencontre organisée lundi 18 décembre à la Maison de l’agriculture, à Rodez. Objectif, mieux organiser la filière au niveau départemental. La mise en place d’une organisation de producteurs a été validée en fin de réunion.

Le premier groupement de producteurs maraîchers AB est en train de prendre forme en Aveyron, suite à la réunion animée par Nathalie Raitière (conseillère filières légumes-fruits, restauration collective à l’APABA) et Patrick Vedel (administrateur APABA). Pour l’heure, 22 maraîchers veulent rejoindre ce groupement, avec «le but de structurer la filière, sécuriser l’approvisionnement, mutualiser la distribution, et conforter le revenu des producteurs» souligne Patrick Vedel.

La matinée consacrée aux échanges a mis en avant le besoin des clients potentiels, restauration collective et distributeurs, de travailler avec une organisation structurée, pour mieux répondre aux besoins croissants en produits bio. C’est ce qui a été confirmé par Julien Aigouy (cuisine centrale de Millau), Laetitia Molinié (entreprise distribution fruits et légumes à Lioujas), et Isabelle Caillar (Biocoop St-Affrique). Julien Aigouy a précisé que la cuisine centrale de Millau (11 salariés) distribuait 1 200 repas/jour aux écoles primaires et maisons de retraite (200 repas), dont 17 % de produits AB, et 15 % de produits AB et locaux. «100 % de notre pain est bio et 100 % de la viande achetée est de plus en plus d’origine locale» a-t-il indiqué.

Les menus AB en hausse

La cuisine centrale de Millau a été distinguée le mois dernier par le grand prix national des «cantines rebelles», dans la catégorie intermédiaire, celle des collectivités servant entre 1 000 à 5 000 repas quotidiens. Julien Aigouy a rappelé les efforts réalisés par le personnel pour travailler les produits bio demandant souvent plus de travail que les légumes conventionnels. «La volonté politique ne suffit pas, il faut aussi du personnel motivé pour faire évoluer la manière de travailler». La lutte contre le gaspillage alimentaire et la bonne entente avec les producteurs locaux AB ont permis depuis six ans, d’augmenter la présence de produits AB dans les menus, principalement des pommes de terre, carottes, et salades... «Le prix final est important mais les parents comprennent de plus en plus que la santé des enfants passe aussi par une alimentation saine. Tout cela a été confirmé par le succès populaire enregistré dans notre cuisine centrale lors des dernières Journées du patrimoine !», indique Julien Aigouy.

Le besoin de bio local

Laetitia Molinié (entreprise Mourlhon à Lioujas) distribue des fruits et légumes et observe que ses clients de la restauration collective sont de plus en plus demandeurs de produits AB. «Nous nous approvisionnons à Perpignan ou à Château-Renard, pour livrer, avec douze tournées/jour, l’Aveyron et les départements limitrophes. Nous voulons distribuer plus de légumes bio. Mais pas ceux qui viennent d’Espagne ! Nous sommes à la recherche de volumes bio de l’Aveyron et désirons développer cette filière pour nos clients, avec des légumes locaux. La volonté des cuisines collectives existe mais nous manquons de produits. Notre demande serait d’avoir un seul interlocuteur départemental, et des prévisions de volume pour des pommes de terre, carottes, poireaux, courgettes, tomates...», désire Laetitia Molinié.

L’organisation de producteurs veut répondre à ces demandes formulées par les clients, mais sans brûler les étapes. Le groupe présent à Rodez a validé le projet de charte de l’organisation de producteurs, puis a défini la mercuriale (prix) des productions concernées, sous la conduite de Nathalie Raitière. Ce nouveau groupement de producteurs doit être finalisé en janvier, en précisant par exemple la part de production engagée dans cette organisation, 50 % ou moins, distribuée dans la restauration collective et les magasins spécialisés AB. «Une chose est certaine», conclut Patrick Vedel, «il n’y a pas assez de productions bio pour répondre à la demande du marché !». L’objectif de l’APABA est donc d’accompagner les maraîchers dans leur ambition de mieux se structurer, efficacement.

D.B.

21 décembre 2017

Fest’aing : trinquez au pétillant de l’Aveyron !

Pour la septième année, les Vignerons d’Olt ont sorti le Fest’aing, seul pétillant de l’Aveyron, décliné en blanc et rosé, pour les fêtes de fin d’année et toutes les fêtes de l’année !

Il est arrivé ! Un peu tardivement cette année mais juste à temps pour trinquer avec lui pour Noël ou la nouvelle année ! Le septième millésime de Fest’aing issu de la récolte 2016 est présenté par les Vignerons d’Olt à l’occasion d’une soirée festive vendredi 22 décembre.

Ce produit festif tient son originalité dans sa singularité : c’est en effet à ce jour, le seul pétillant aveyronnais. Issu des vignes de l’appellation Estaing, il est fabriqué à partir du vin blanc ou rosé de la coopérative. «Nous avons la chance d’avoir des cépages qui se prêtent bien au processus de prise de mousse comme le Mauzac ou le Chenin et qui proposent des arômes adaptés», confirme Karine Scudier, maître de chai. Le vin est ensuite envoyé à une entreprise de Salon de Provence spécialisée et qui réalise la prise de mousse selon la méthode traditionnelle pendant 9 mois.

3 200 bouteilles par an

«Victime du succès de notre pétillant blanc, nous avons sorti quelques années plus tard, un Fest’aing rosé demi-sec (à partir du vin rosé de la cave) qui a permis aussi de satisfaire une clientèle plus féminine», complète Frédéric Maurel, président des Vignerons d’Olt. Avec cette gamme de deux Fest’aing, les viticulteurs séduisent une plus large clientèle avec un stock plus important qui permet de faire le lien d’une année sur l’autre. «Nous sortons chaque année,

1 600 bouteilles de chaque couleur et nous en avons rarement de reste ! C’est un succès qui nous a un peu surpris !», confie Frédéric Maurel. Pour autant, les vignerons n’envisagent pas d’en produire plus : «C’est une corde de plus à notre arc, un produit qui élargit notre gamme mais qui ne se substitue pas à un autre».

Dès son lancement, le Fest’aing a été très apprécié de la clientèle locale. La première soirée en décembre 2010 a permis de le faire connaître auprès de tous les clients de la Maison de la Vigne, du Vin et des Paysages de Coubisou puis le bouche à oreille a fait le reste ! «Le Fest’aing, nous en vendons toute l’année, les clients ne le boivent pas seulement en fin d’année, ils l’achètent aussi pour les fêtes de famille, anniversaires, baptêmes,... Les habitants de la vallée du Lot l’ont véritablement adopté comme un produit de fête», confirme Karine Scudier.

Et c’était bien là l’objectif recherché par les Vignerons d’Olt qui souhaitaient en faire un produit local qui mette en valeur leur terroir, comme toute leur gamme de vins. «Nous sommes reconnaissants envers nos clients pour la confiance qu’ils accordent au Fest’aing, un produit innovant qui dynamise aussi l’image de nos vins», poursuit Frédéric Maurel. Des clients qu’ils remercient chaque année au moment de la soirée festive (cette année, elle se déroule ce vendredi 22 décembre à la Maison de la Vigne, du Vin et des Paysages à Coubisou à partir de 19h30).

«C’est un moment fort de partage et d’échanges entre nos clients traditionnels, nos partenaires mais aussi avec tous les curieux qui ne connaissent pas encore le Fest’aing», avance Frédéric Maurel. Lors de cette soirée, les Vignerons d’Olt n’hésitent pas à présenter de nouvelles innovations autour de leur vin. La dernière en date est la glace au Fest’aing en partenariat avec M. Sanhes éleveur à Ste Radegonde et fabricant de glaces fermières. Cette année, il propose une glace au Fest’aing rosé.

Saucisse au vin rouge d’Estaing

Autre nouveauté, la saucisse au vin rouge, une innovation que les Vignerons d’Olt ont développée en partenariat avec M. Poujoulat et son entreprise Aubrac Artizana, lauréate d’une médaille d’or au dernier concours officiel des foies gras et salaisons de l’Aveyron.

Même si l’année 2017 n’a pas été favorable aux viticulteurs en raison du gel généralisé sur les vignes, les Vignerons d’Olt n’en perdent pas moins leur bonne humeur et continuent d’innover.

Eva DZ

07 décembre 2017

Rencontre UNICOR-La Quercynoise à Mayran : un marché palmipèdes porteur

L’OP UNICOR et l’Union La Quercynoise ont organisé une journée professionnelle, vendredi 1er décembre, au GAEC de Mayran, sur la filière palmipède et le marché porteur du canard prêt à gaver pour le foie gras.

Le rendez-vous professionnel s’est déroulé à Mayran, chez Sébastien et Maryse Mouly, un GAEC fils et mère, doté d’un atelier de gavage de 1 000 places. Sébastien, 30 ans, s’est installé en 2012, sur une ferme élevant déjà une vingtaine de veaux d’Aveyron et du Ségala livrés à UNICOR, et une trentaine de génisses allaitantes en estives, pour une SAU de 50 ha. «J’ai décidé de me lancer dans cette filière palmipèdes du fait du manque de foncier, d’une rémunération attractive pour une UTH, du temps disponible entre les bandes de gavage de 1 000 places et le gavage (4h30/jour de travail/UTH), la formation possible au gavage avant de démarrer le projet. UNICOR et La Quercynoise m’ont accompagné pour la partie conception, administrative du bâtiment, subventions».

Le GAEC accueille 20 000 canards près à gaver par an, gavés durant 12 jours par bande. Le canard vif pèse environ 6 kg à son départ de ferme, «avec un foie gras autour de 550 grammes, dans l’idéal» complète Sébastien. Il est adhérent de l’organisation de producteurs UNICOR qui livre ses canards à l’Union La Quercynoise, basée à Gramat (Lot). Cette dernière OP compte 80 gaveurs et 80 éleveurs, travaillant dans le Lot et les départements limitrophes. Une quarantaine sont installés en Aveyron et adhèrent à l’OP UNICOR. La production nécessite un dispositif de biosécurité sévère, avec la mise en place de sas, d’un nettoyage efficace, de normes de ventilation réglementaires elles-aussi.

Accompagnement technique

Cette journée professionnelle a eu lieu en présence de Sylvain Clavéria, directeur général-adjoint UNICOR, Dominique Broussy, responsable OP palmipèdes UNICOR, Jean-Luc Fouraignan, directeur de La Quercynoise, Jean-Luc Dolique, responsable production La Quercynoise et son technicien, Pierre Ayral. «La filière palmipèdes a comme avantage de pouvoir installer une personne ne disposant pas de foncier, notamment un hors cadre familial, mais disposant d’un plan d’épandage d’environ 15-20 ha pour 1000 places, comme ici» ont précisé les techniciens. «Il est aussi possible d’avoir un plan d’épandage avec son voisin». Au GAEC de Mayran, l’investissement total a été de 260 000 euros pour un atelier de 1 000 places, dégageant un EBE de 70 554 euros, et un résultat net avant MSA de 47 054 euros.

L’appui UNICOR-Quercynoise est «un accompagnement permanent et sécurisé», avec un groupe de cinq techniciens sur la zone, un service «mise en place et enlèvement des canards», un pilotage de la nutrition à base de maïs broyé, complété d’un suivi sanitaire UNICOR. De quoi réussir une production qui se redresse aujourd’hui après deux années de crise dues à la grippe aviaire. «Nous avons perdu 30 % de la production de foie gras par an ces deux dernières années» indique Jean-Luc Fouraignan. «Mais le marché est très demandeur. Il nous faudrait une vingtaine de gaveurs et autant d’éleveurs en plus dans notre OP. Nous pouvons recevoir 500 000 canards supplémentaires dans notre abattoir de Gramat» conclut le directeur de La Quercynoise.

D.B.

16 novembre 2017

Journée technique régionale caprine à Monteils : le lait de chèvre toujours en forme

La 16ème journée technique régionale caprine s’est tenue vendredi 10 novembre à Monteils, avec un point économique sur la filière, et des ateliers techniques sur le parasitisme et l’aromathérapie en élevage caprin. Au niveau production et prix payés aux éleveurs, le moral reste au beau fixe, avec une bonne dynamique en Aveyron.

C’est l’Aveyronnais Joël Mazars, président de l’Interprofession laitière caprine du Sud-Ouest (Cilaisud Caprin), président de la section caprin lait FDSEA Aveyron, qui a présidé la journée, en l’absence de Jacky Salingardes, président aveyronnais de la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (FNEC), retenu par ailleurs. Le département de l’Aveyron reste en pointe au sein de la grande région Occitanie. «Nous sommes leader avec des producteurs qui s’installent, des reconversions ou des créations d’ateliers», atteste Joël Mazars.

«Le département compte environ 200?producteurs, avec 15 projets d’installation dans les deux ans à venir.?Notre plan de développement initié en partenariat avec la Chambre d’agriculture et le Conseil départemental porte ses fruits.?La volonté de faire des choses collectivement est efficace», souligne Joël Mazars. «Nous voulons favoriser la collaboration entre la filière et la Chambre d’agriculture pour mettre en avant la production caprine dans les projets d’installation. Il faut savoir que cette production est un vrai métier, réservé aux professionnels. Il est alors possible de dégager un revenu pour une UTH avec 200?chèvres et 40 ha de bonnes terres».

S’agissant du revenu justement, il est au vert dans la filière avec des prix producteurs croissants, entre 650 et 700 euros/ 1 000 litres, selon qu’une production est engagée ou non dans une filière qualité.

Maîtriser la production

«Nous renouons depuis ces dernières années avec une croissance de consommation à deux chiffres», poursuit Joël Mazars, «mais notre responsabilité collective reste de mise afin de maîtriser la production. Le marché a besoin de lait mais il est nécessaire d’éviter les excédents pour garder les prix». Concernant la collecte nationale, elle enregistre cette année une légère hausse liée en partie à la bonne qualité des fourrages, avec «une région Ocitanie placée au 3ème rang national, derrière les Pays-de-la-Loire et la Nouvelle Aquitaine», a rappelé Harmony Crichan (Cilaisud Caprin), dans la note de conjoncture présentée en début de matinée. Elle a fait un point sur les fabrications des fromages, avec une évolution à la baisse pour les bûchettes (- 9,4?%), et les crottins (- 2,5?%).?Mais une hausse significative pour les yaourts-laits fermentés (+14,4 %) et les laits conditionnés (+9,6?%).

Sophie Espinosa, directrice de la FNEC, est ensuite intervenue sur «les controverses en élevage, les attentes sociétales» concernant la filière caprine. Le sujet préoccupe également cette filière attachée à l’image positive des productions de lait de chèvre. Joël Mazars ajoute : «nous avons autour de nous environ 2?% des consommateurs contre nous, avec d’importants moyens pour communiquer, que l’on ne pourra jamais convaincre. Mais nous avons aussi 60?% de gens qui veulent connaître notre façon de produire, qui ont une image bucolique de l’agriculture, et qu’il faut rassurer.?Il faut donc leur expliquer. L’enjeu est là».

Le président de Cilaisud Caprin Sud-Ouest continue : «en Occitanie, la filière compte 800 éleveurs caprins, dont la moitié est en production fermière.?Début 2018, nous allons organiser une journée technique ciblée sur la production fermière à Lodève (Hérault). Il faut aussi rappeler que notre production possède une empreinte territoriale forte, en terme d’économie locale. Et qu’au niveau national, elle est composée de jeunes producteurs, avec 42?% de femmes !».

Didier BOUVILLE

09 novembre 2017

APLM et Mont Lait : la raclette et le beurre arrivent !

L’Association des producteurs de lait de montagne (APLM), propriétaire de la marque Mont Lait, prépare la commercialisation de deux nouveaux produits, du fromage à raclette et du beurre.

Créée en 2010, l’APLM rassemble aujourd’hui 466 fermes de lait de vache sur sept départements du Massif central, l’Aveyron, le Cantal, la Lozère, la Haute-Loire, la Corrèze, la Creuse et le Puy-de-Dôme. Les fermes produisent désormais 5?millions de litres de lait commercialisés sous la marque Mont Lait, propriété des producteurs adhérents de l’association. Le lait demi-écrémé UHT proposé en brique sera également vendu en bouteille à partir du mois de décembre. Autres nouveautés, le premier fromage à raclette Mont Lait qui sera commercialisé début 2018, suivi dans un an, par la mise sur le marché d’un beurre Mont Lait, une première là aussi.

Oméga 3

«Cette filière met en avant la qualité du lait produit en zone de montagne, issu d’un environnement naturel et préservé, ce qui permet au lait de montagne d’être naturellement riche en oméga 3», ont notamment rappelé, vendredi 3 novembre, lors de l’animation commerciale organisée au magasin Carrefour Contact à Rodez, les deux productrices de l’APLM, Marie-Amélie Viargues et Marie-Claire Chavatte. La première est installée avec son mari Lionel à Pruines, avec un élevage de 75 vaches laitières et des vaches Limousines, sur une SAU de 120?ha.?La seconde travaille à Vabre-Tizac avec son époux Michaël, sur une ferme de 55 vaches laitières et une SAU de 80 ha.

Filière équitable

«Nous expliquons aux personnes et aux clients notre façon de produire du lait de montagne, en zone difficile, et pourquoi il est important de soutenir cette production attachée au territoire et à son économie», confient Marie-Amélie Viargues et Marie-Claire Chavatte. Elles ont par ailleurs mis en avant le caractère équitable de la démarche et de partage de la valeur : «pour un litre de lait Mont Lait acheté, 10 centimes sont reversés à l’APLM et à ses producteurs adhérents». Des adhérents qui se mobilisent à tour de rôle pour participer aux animations programmées dans les magasins, afin de communiquer sur leur produit, au contact des consommateurs.

D.B.

02 novembre 2017

IRVA : le Veau d’Aveyron et du Ségala intéresse les jeunes

L’Interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA), répond régulièrement aux sollicitations des établissements scolaires agricoles voulant découvrir sa filière de qualité. Récemment, elle a reçu une classe de Marvejols pendant deux jours.

Tout au long de l’année, l’IRVA intervient auprès des jeunes dans des établissements agricoles afin de leur présenter la filière de qualité du Veau d’Aveyron et du Ségala, depuis l’élevage jusqu’au boucher ou le commerçant en passant par l’abatteur. Récemment l’interprofession a été sollicitée par 18 élèves de 1ère bac techno du lycée Terre Nouvelle de Marvejols. Ces jeunes ont choisi d’étudier la filière du Veau d’Aveyron et du Ségala.

Pour les y aider, l’IRVA a préparé leur séjour de deux jours, émaillé de nombreuses visites de terrain et de rencontres avec l’ensemble des acteurs de la filière. Bien sûr la filière dans son ensemble leur a été présentée, son fonctionnement, son cahier des charges, son produit, sa valorisation, avec quelques chiffres clés. Evidemment leur séjour a été agrémenté de repas autour du Veau d’Aveyron et du Ségala !

Parmi les visites qui leur ont été proposées, le groupe a pu rencontrer Pierre Azémar, artisan boucher à Rodez, Patrick Thémines, boucher au U Express de Rignac, l’occasion de découvrir les différents types de commercialisation. Tout près de Rignac, les élèves ont assisté à la tétée des veaux et échangé avec un éleveur qui leur a présenté sa conduite d’élevage en logettes. Chez un autre exploitant près de Calmont, ils ont vu une installation en box paillés.

De l’éleveur au commerçant

Toute une matinée a été consacrée à la visite de l’abattoir d’Arsac, en suivant la chaîne d’abattage jusqu’à l’atelier de fabrication des paupiettes pour les magasins Picard Surgelés. Là ils ont pu toucher du doigt toute la procédure en matière de traçabilité.

Un peu plus tard, ils ont rencontré le directeur et le chef boucher du Super U d’Olemps montrant ainsi la présence du label rouge Veau d’Aveyron et du Ségala dans une GMS et l’intérêt pour une enseigne de proposer des viandes sous signes officiels de qualité.

Très complet, ce séjour a permis aux élèves comme aux enseignants qui les accompagnaient de découvrir de A à Z une filière de qualité, à travers ses spécificités, ses différents acteurs,... bref, prendre toute la mesure de la filière Veau d’Aveyron et du Ségala.

L’IRVA est satisfaite que des écoles prennent sa filière comme support pédagogique. «C’est une forme de promotion de notre produit, de notre organisation mais c’est aussi l’occasion de susciter des vocations chez les jeunes vers le Veau d’Aveyron pourquoi pas ou vers une filière de qualité en général», explique Aurélie Fayel, animatrice à l’IRVA.

«Ces rencontres avec les acteurs de la filière permettent aux jeunes de mieux comprendre le fonctionnement d’une filière, les effets d’un cahier des charges. C’est pour nous, une réelle opportunité d’aller au-delà de la simple contrainte d’un cahier des charges, de l’astreinte, en abordant la valeur ajoutée de notre produit», poursuit-elle. «Les différents acteurs que nous sollicitons, éleveurs, abatteurs, transformateurs, bouchers, commerçants,... sont fiers de leur produit et sont aussi fiers de pouvoir communiquer autour de lui. Nous les remercions pour leur implication dans cette promotion collective», conclut Aurélie Fayel.

Eva DZ

02 novembre 2017

L’AOP Laguiole à Rungis : à la conquête du plus grand marché du monde

L’Organisme de Défense et de Gestion de l’Appellation d’Origine Laguiole va représenter les couleurs de l’AOP Laguiole au cœur du plus grand marché de produits frais au monde, le Marché d’Intérêt National (MIN) de Rungis du 7 au 9 novembre. Dégustation et présentation du produit auront lieu en toute convivialité dans la reconstitution inédite d’un buron authentique de l’Aubrac.

Afin de promouvoir l’ensemble de la filière, l’AOP Laguiole renouvelle son action de promotion auprès des professionnels du pavillon fromages du MIN de Rungis.

Durant 3 jours, producteurs et commerciaux vont se relayer dans l’écrin d’un buron, habitat traditionnel des montagnes de l’Aubrac où l’on affinait le Laguiole.

Deux vaches Simmental et Aubrac, seules races autorisées dans le cahier des charges de l’AOP, feront également le voyage.

L’idée à travers cette mise en scène inédite est d’expliquer les origines de ce fromage au lait cru, son territoire, les différents affinages et l’exigeant cahier des charges qui régit l’Appellation d’Origine Laguiole. Autant de typicités qui lui confèrent tout son caractère.

Un nouveau conditionnement pour une conservation optimale

Pour le président de l’AOP Laguiole, François Maynier, «la semaine de l’AOP Laguiole est un temps fort pour partager nos valeurs au plus près des partenaires professionnels. Il s’agit de les sensibiliser à la fabrication de l’AOP Laguiole qui implique des savoir-faire traditionnels hérités des moines et des buronniers de l’Aubrac. C’est pourquoi cette année, nous avons décidé d’inviter ces derniers dans notre buron reconstitué, emblème du lien qui s’exprime entre le produit et notre territoire : qualité (interdiction des fourrages fermentés ; ration hivernale à partir de foin récolté sur la zone d’appellation), authenticité (pâturage durant 120 jours minimum), et amour pour l’Aubrac (respect des méthodes traditionnelles de fabrication). Les paysages de nos montagnes seront reproduits afin de faire voyager fromagers, crémiers, maîtres-affineurs, restaurateurs... au cœur de l’Aubrac».

Les dégustations des différents affinages de l’AOP Laguiole, et de l’Aligot de l’Aubrac se dérouleront dans une cave d’affinage typique spécialement aménagée.

Les 8 comptoirs de présentation et dégustation répartis dans le MIN mettront en avant le nouveau conditionnement qui garantit une conservation optimale et durable.

Des drapeaux et fanions accrochés dans les allées principales ainsi qu’une mise en scène photographique viendront compléter le dispositif de communication.

Un jeu-concours sera également organisé à l’attention des professionnels qui pourront tenter leur chance de gagner une escapade en Aubrac, avec en point d’orgue une expérience culinaire inoubliable au Suquet, restaurant de Sébastien Bras.

La semaine du Laguiole en boutiques spécialisées

Afin que les professionnels puissent à leur tour donner des explications sur l’AOP Laguiole à leurs clients, ils recevront un kit de promotion et dégustation à installer dans leur boutique qui comprend des stickers, des fiches recettes, une plaquette, un poster, une ardoise et des produits à faire déguster.

«Il est important de donner des outils de communication aux fromagers-crémiers, qui vont devenir ainsi nos ambassadeurs, mettre en valeur l’AOP Laguiole et le faire découvrir aux consommateurs, en racontant son histoire, son territoire et le savoir-faire de ses hommes et femmes qui s’évertuent à reproduire les gestes ancestraux pour offrir l’excellence de l’Aubrac dans ce fromage d’exception», a ajouté François Maynier.

À l’issue de la semaine de l’AOP Laguiole où échanges, dégustations et convivialité seront au rendez-vous, les producteurs pourront mieux appréhender les défis à relever pour que le Fromage de Laguiole AOP continue d’œuvrer à la pérennité de la production laitière sur le plateau de l’Aubrac.

Sur la zone d’Appellation, la filière Laguiole, au travers de la coopérative fromagère Jeune Montagne, de ses producteurs, salariés et producteurs fermiers, participe activement à la dynamique territoriale de l’Aubrac et à la vitalité sociale, économique et touristique de son territoire.

26 octobre 2017

L’Aveyron dans l’assiette : le Veau d’Aveyron et du Ségala à l’honneur

Pour la troisième année consécutive, le Conseil départemental a organisé en partenariat avec la Chambre d’agriculture «L’Aveyron dans l’assiette». Cette manifestation s’est déroulée mi-octobre et a pour but de sensibiliser les collégiens du département aux produits qui bénéficient d’un signe officiel de qualité (label rouge, IGP, AOP, Bio).

Le Conseil départemental a fait le choix d’offrir 1 euro par repas afin que les responsables de cantines scolaires puissent acheter des produits labellisés.

Neuf collèges concernés, plus de 5 000 repas servis

Cette année, c’est le tour du Veau d’Aveyron et du Ségala label rouge - IGP d’être à l’honneur dans les assiettes de neuf collèges : Louis Denayrouze à Espalion, Jean Jaurès à St Affrique, Jean Moulin à Rodez, Kervallon à Marcillac Vallon, Albert Camus à Baraqueville, Francis Carco à Villefranche de Rouergue, Immaculée Conception à Espalion, Marcel Aymard à Millau et collège public d’Onet le Château.

En blanquette, en sauté ou en rôti, ce sont plus de 5 000 repas qui ont été servis sur l’ensemble du département. Cette manifestation est donc une vraie réussite qui a aussi permis de créer du lien entre producteurs et responsables d’établissement.

Ce qu’ils en ont pensé

Mathieu Baldit, chef d’établissement du collège et du lycée de l’Immaculée Conception à Espalion : «Une satisfaction totale sur cette opération. Je suis très attaché à l’agriculture de proximité, aux circuits courts et à l’apprentissage du goût. Je tiens à remercier le Conseil départemental et les éleveurs.

Frédéric Constantin, responsable de la cantine scolaire du collège de l’Immaculée Con-ception à Espalion : «Une très bonne initiative pour faire connaître les produits label rouge, les circuits courts et les savoir-faire du département».

Jérôme Routaboul, éleveur sur la commune de Sébrazac en GAEC avec sa femme, Emilie : «Une fierté pour moi de voir que des viandes locales et label rouge sont aussi servies dans les cantines scolaires. C’est d’autant plus rassurant de savoir que les responsables scolaires de nos enfants ont à cœur de leur donner des produits de qualité».

Jean-Claude Anglars, président de la commission agriculture au Conseil départemental?: «Le Département est très attaché à cette opération que nous menons depuis plusieurs années auprès des collèges. Manger local autour de produits de qualité a du sens en Aveyron et l’Aveyron dans l’assiette permet aussi de rapprocher l’agriculture de nos enfants. Nous avons décidé d’aller plus loin, de donner un souffle nouveau à cette démarche. Dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation, nous proposons à toutes les communes qui le souhaitent de bénéficier de notre logistique pour conclure des partenariats avec des agriculteurs locaux, pour les cantines des écoles primaires. Cette démarche prend de l’ampleur parce qu’elle répond à une demande de la société d’avoir accès à des produits locaux de qualité pour leurs enfants. D’ailleurs au cours de mes visites dans les collèges, je n’ai vu que des sourires chez les enfants, chez les chefs d’établissements, chez les cuisiniers et le personnel. Notre rôle est donc de les accompagner pour que l’accès aux produits locaux et de qualité au quotidien soit facilité».

19 octobre 2017

Etats généraux de l’alimentation (Aveyron) : des pistes de travail nombreuses

Les quatre ateliers organisés à Rodez (Maison de l'agriculture), vendredi 13 octobre, ont donné lieu à un certain nombre de pistes de travail.

Faciliter la rencontre entre production et restauration collective

Le premier atelier s’est penché sur l’approvisionnement local de la restauration collective départementale. Souvent producteurs et acheteurs des collectivités ne se connaissent pas : une rencontre est donc nécessaire. Un inventaire des besoins en produits frais sera réalisé dans les collectivités (établissements scolaires, EPHAD, ADAPEI, cuisine centrale, prison, centre hospitalier etc..). Parallèlement un recensement des producteurs en capacité de fournir ces établissements sera organisé avec l’appui de la Chambre d’agriculture. Des rencontres producteurs et chefs cuisiniers seront également organisées.

Afin de mettre en adéquation l’offre et la demande, une plateforme de mise en relation sera proposée aux producteurs et aux gestionnaires des restaurants collectifs.

Des groupements de producteurs par secteur géographique pourraient voir le jour pour assurer un approvisionnement correspondant aux volumes demandés dans la régularité.

Le Conseil départemental proposera aux collectivités qui le souhaitent, d’adhérer au groupement de commandes du département pour bénéficier de tarifs concurrentiels.

Une force commerciale structurée

Le deuxième atelier portait sur la place de l’agriculture aveyronnaise dans le marché régional de proximité. Les différents acteurs ont émis le souhait de travailler ensemble autour du panier aveyronnais.

La première proposition concerne la création d’une force commerciale structurée, une force d’ingénierie qui pourrait être complétée par une plateforme internet pour gérer l’offre et la demande de produits.

Valoriser plus encore les signes officiels de qualité

Dans le troisième atelier abordant la nouvelle stratégie pour la valorisation des productions sous signes officiels de qualité, les participants ont sollicité un accompagnement plus prononcé. Au-delà de la garantie de qualité de ces produits, via des cahiers des charges exigeants, véritable assurance pour le consommateur, les signes officiels de qualité doivent s’appuyer sur une communication «moderne» qui prenne en compte les attentes des consommateurs en termes d’environnement, de bien-être animal, de commerce équitable... Mettre en place un concept d’alimentation positive : «bon, sain qui aménage un territoire et positif sur l’environnement», un relationnel avec le consommateur basé sur la confiance.

Les chances à l’export

Enfin, le dernier atelier traitait de la valorisation des produits à l’export. Les Etats généraux de l’alimentation ont défini que l’export (UE et hors UE) est un axe important pour les productions aveyronnaises, créateur de valeur. Il permet des opportunités de marché (dégagement et maintien des prix), des débouchés avec de la valeur ajoutée avec des produits plus ou moins transformés.

L’Aveyron dispose d’atouts : c’est un territoire où l’agriculture a sa place, un territoire dynamique, avec une bonne densité de producteurs, des conditions de production reconnues, des filières organisées et une certaine logistique…

Pour assurer le développement des filières export, la première piste est d’investir dans la prospection commerciale au niveau régional, échelon le plus pertinent. De nombreuses synergies méritent d’être développées avec les autres productions régionales (viticulture, arboriculture,…) en termes de stratégies de gamme ou de convergence d’images.

Un guichet unique pourrait être créé pour les structures et filières voulant exporter. Des évolutions légales et réglementaires pourraient permettre de faire avancer la contractualisation et compenser des rapports de force parfois défavorables.

Ce travail a été très productif, l’ensemble des participants avec l’appui de la Chambre d’agriculture, du Conseil départemental et des services de l’Etat se sont dits prêts à se mettre autour de la table pour faire avancer les projets et construire l’Aveyron de demain autour de l’agriculture toujours dynamique !

05 octobre 2017

Confédération générale Roquefort : le Service élevage,une autonomie réaffirmée

Philippe Boudou, éleveur de brebis Lacaune aux Rives (Hérault), a pris la suite de Luc Estienne, à la présidence du Service élevage de la Confédération générale de Roquefort il y a un peu plus d’un an. Il revient sur le fonctionnement de cette structure et son rôle auprès des éleveurs du rayon de Roquefort.

Comment fonctionne le Service élevage ?

P. Boudou : «Nos 43 techniciens d’élevage apportent au quotidien un service global aux adhérents. Ce service se répartit entre le contrôle laitier, l’appui technique et l’insémination. Chez nous, chaque élevage a son propre référent de façon à proposer un service spécialisé et personnalisé et mettre à disposition la meilleure génétique possible disponible depuis notre centre d’IA au Bourguet à Vabres et notre centre d’élevage tout proche. Ces deux centres emploient 15 salariés. Nos six ingénieurs viennent en appui des techniciens pour les questions spécifiques. Au total, le Service élevage emploie 67 salariés.

Combien d’élevages sont adhérents au Service élevage ?

P. Boudou : Nous comptons 175 troupeaux en Contrôle laitier officiel (CLO), soit environ 80?000 brebis en sélection sur tout le rayon de Roquefort. 600 éleveurs sont utilisateurs de la génétique Lacaune du Service élevage, dont 480 sont en Contrôle laitier simplifié (CLS). Nous travaillons sur le schéma viande en partenariat avec le GID Lacaune dont nous accueillons une centaine de béliers au centre d’ IA.

Quelle est la gouvernance au Service élevage ?

P. Boudou : Quinze personnes élues par les adhérents du Service composent le conseil d’administration, qui élit un bureau et un président. Ne peuvent être élus à la gouvernance du Service élevage que des éleveurs titulaires d’une habilitation Roquefort et utilisateurs du Service.

La mise en place de la nouvelle réforme sur l’interprofession de Roquefort va-t-elle changer la donne pour le Service élevage ?

P. Boudou : Nous allons organiser de nouvelles élections pour renouveler le conseil d’administration en novembre. Mais finalement, l’instauration de nouveaux statuts ne changera rien dans les faits dans notre fonctionnement. Simplement, tout sera désormais écrit dans les statuts ! Ce seront toujours les adhérents du Service qui éliront leurs 15 représentants au sein du conseil d’administration. Dans le fonctionnement, rien ne change puisque nous étions déjà une entité indépendante : notre service est exclusivement financé par les cotisations de nos adhérents utilisa- teurs.

Quelles sont les missions du Service élevage ?

P. Boudou : Hier comme aujourd’hui, notre rôle est de bien réaliser le service global à nos adhérents. De continuer à mettre à disposition un référent par élevage qui peut en cas de demande spécifique, s’appuyer sur un ingénieur du Service.

Notre schéma de sélection Lacaune est encadré par l’OS. Nous partageons les orientations de la race avec les autres structures, Ovi-Test et UNOTEC notamment. Au-delà de la gestion quotidien-ne, nous nous impliquons aussi dans le suivi de projets au niveau régional et national avec les autres bassins laitiers (Pays basque, Corse), au sein du Comité national des brebis laitières (CNBL), avec l’INRA et l’Institut de l’élevage sur le développement et la recherche. Je prends l’exemple du programme Roquefort’In qui nous a permis de mutualiser l’avancée de la génomique en race Lacaune démarrée en 2016. Le transfert des compétences est un point clé de développement pour notre filière. Enfin, nous travaillons aussi sur les dossiers sanitaires des élevages en lien avec FODSA-GDS Aveyron».

Propos recueillis par Eva DZ

28 septembre 2017

Confédération générale de Roquefort : coup de jeune pour le Roquefort !

 

La Confédération générale de Roquefort organisait sa première assemblée générale, réunissant une centaine de personnes, mercredi 20 septembre à Millau. Une première pour cette structure historique qui prend un nouveau départ.

La Confédération générale de Roquefort a présenté son nouveau fonctionnement, partagé entre interprofession et organisme de défense et de gestion (ODG) de l’AOP Roquefort. Son président (pour un an - puisqu’elle garde une présidence tournante entre producteurs et industriels), Jérôme Faramond, éleveur, accompagné de Christian Gentil, vice-président et directeur général de Société, ont présenté la nouvelle organisation. Désormais, les missions de la Confédération générale de Roquefort sont bien distinctes entre ODG (qualité du lait transformé en Roquefort, gestion et contrôle du respect du cahier des charges de l’AOP, défense de l’appellation et communication) et interprofession (qualité du lait, études et recherche, connaissan-ce de la production et du marché) à laquelle se rattache le service élevage qui s’autofinance entièrement et sera désormais piloté par une commission professionnelle élue ainsi que le service assainissement des bergeries également autofinancé.

La représentativité des éleveurs est renforcée avec 14 administrateurs issus des trois sections de l’APLBR (association des producteurs de lait de brebis du rayon de Roquefort) à savoir économique (OP), territoriale et syndicale, et le collège des fabricants à travers l’association AIR (association des industriels de Roquefort).

Désormais la fixation du prix du lait et la gestion des volumes sont gérées au sein des OP en lien direct avec leur industriel. Mais la Confédération générale de Roquefort reste «un espace de rencontre où s’organise l’avenir de la profession», avancent ses responsables. «Pendant deux ans, nous avons travaillé à cette nouvelle configuration, en commun. D’ailleurs nous sommes satisfaits de la belle participation à notre première assemblée générale, une centaine de personnes impliquées dans la filière Roquefort et soucieuses de s’impliquer dans les nouveaux projets», a résumé ravi, Jérôme Faramond.

L’un des chantiers en cours au sein de la Confédération générale de Roquefort est le travail sur l’image du Roquefort : «Nous le savons, les ventes sont en recul depuis plusieurs années. Nous initions donc une réflexion nouvelle autour de la communication pour rajeunir l’image du Roquefort, l’adapter aux nouveaux modes de consommation, pour en faire un produit moderne, qui vit bien dans son époque», argumentent Jérôme Faramond et Christian Gentil. «A nous d’être offensifs, d’investir sur de nouveaux outils pour que nous puissions valoriser notre Roquefort à la hauteur de sa qualité», poursuivent-ils. «Il en va de l’avenir de notre filière, de nos 1 600 points de livraison et des plus de 3 000 actifs présents sur notre rayon et vivant du Roquefort», concluent-ils.

Eva DZ

21 septembre 2017

Veau d’Aveyron et du Ségala et Agneau Fermier des Pays d’Oc : des trophées nationaux

A l’occasion des 10 ans du Trophée national du cercle des viandes d'excellence de Fil rouge, le Veau d’Aveyron et du Ségala et l’Agneau Fermier des Pays d’Oc ont été mis à l’honneur à travers des bouchers récompensés pour leur travail. Le trophée national du cercle des viandes d’excellence récompense, chaque année, les meilleurs bouchers de France.

Dans la catégorie veau – boucherie GMS 2017, Eric Piwowarezyk remporte un trophée d’Or. C’est en 1997 que la boucherie d’Auchan Mont St Martin (54) a signé le contrat avec le Veau d’Aveyron & du Ségala. Éric Piwowarezyk a rejoint l’équipe en 2013. Dynamique et fier de transmettre son savoir-faire à des apprentis, fils de boucher et professionnel complet, Éric connaît le métier de la boucherie comme sa poche : 5 fois gérant, 3 fois récompensé par le «Prix des Ambassadeurs» dans son groupement, il a su apporter tout son professionnalisme à cette GMS.

C’est un boucher convaincu du Label Rouge ! Un vrai porte parole, dont l’expérience a été reconnue par le groupe Auchan qui lui a confié la mission d’installer des rayons de boucheries traditionnelles dans tous leurs magasins et d’effectuer le choix des viandes. Ce chef boucher a tissé également des liens très forts avec les éleveurs qu’il reçoit régulièrement dans son magasin.

Deux médailles en Veau d’Aveyron et du Ségala

Un second prix récompense Elisabeth et Johnny Neulat (boucherie du Pays à Laguépie dans le Tarn et Garonne). Le jury a récompensé une candidature, authentique et attachante, sans aucun doute un futur trophée d’or !

Johnny Neulat et son épouse Elisabeth ont repris une boucherie en 2011 et signé avec leur premier contrat Label rouge en 2013. La «Boucherie du Pays» est située à Laguépie, un petit village du Tarn et Garonne de 610 âmes, tenue depuis 3 générations par une même famille et que le couple a repris.

Un vrai pari pour ces jeunes que de maintenir ce commerce de proximité dans le village, mais leur passion était déjà là ! Le dynamisme et la gentillesse de ce jeune couple, alliés à leurs qualités professionnelles ont fait le reste. Ils ont construit leur réputation au sein du village et aux alentours. Ils sont aussi particulièrement bien soutenus par leur famille. À noter qu’Elisabeth est une ancienne couturière et que le jury a tenu également à récompenser une magnifique reconversion.

Trois prix nationaux en or pour l’Agneau Fermier des Pays d’Oc

L’Agneau Fermier des Pays d’Oc a été particulièrement à l’honneur en décrochant une médaille d'or dans trois prix nationaux : l’or et l'argent au Concours général agricole et l’or en boucherie traditionnelle et en GMS aux Trophées des Viandes d'Excellence.

Au concours général agricole, l’Agneau Fermier des Pays d’Oc a reçu la médaille d’or par le biais des Etablissements Destrel à Gramat (Lot) et les producteurs de Terre Ovine.

En juin, il remporte un Trophée d’Or dans la catégorie boucherie artisanale grâce à l’engagement d’Ysaline et Charles Baussy, boucher traiteur au Cannet (06). Ce Trophée est tout spécialement dédié à une carrière et une transmission réussies et à une candidature féminine. Il récompense beaucoup de qualités ... La fidélité d’abord, d’un artisan boucher défenseur historique des signes de qualité, lui qui a fait le choix de ne proposer que des viandes sous signes de qualité. Avec 23 ans d’expérience, pendant 14 ans gérant de sa boucherie, déjà lauréat d’un 2e Prix du Trophée National des Viandes d’Excellence en 2015, Charles Baussy est le représentant même de la passion du métier, du professionnalisme et de la défense du travail bien fait des éleveurs auprès des clients. Enfin, ce professionnel forme de jeunes apprentis. L’une de ses plus belles réussites est la transmission à sa fille Ysaline, qui l’accompagne dans la boucherie du Cannet. Ce double parcours a forcé l’admiration du jury.

L’autre Trophée d’Or de l’Agneau Fermier des Pays d’Oc a été remporté dans la catégorie boucherie GMS par Jérémy Maller de la boucherie Auchan de Martigues (13). Ce dynamique chef boucher dirige une équipe de 8 personnes en parfait ambassadeur des filières qualité auprès des clients du magasin Auchan Martigues, qui propose des signes de qualité pour toutes les viandes. Issu de la promotion interne de son groupement, c’est un professionnel complet, sensible à la formation et à la transmission du savoir-faire. Très présent dans les élevages et très proche de l’Agneau Fermier des Pays d’Oc, Jérémy Maller est très attaché à en faire découvrir toutes les qualités aux consommateurs. Les ventes de son rayon affichent d’ailleurs une magnifique progression en agneau. Ce Trophée d’Or récompense autant son professionnalisme que sa réussite auprès de ses clients.

Source Fil Rouge

14 septembre 2017

Toqués d’Oc : les produits de l’Aveyron à l’honneur

Six chefs cuisiniers aveyronnais ont décidé de mettre à l’honneur les produits de qualité de l’Aveyron avec en chefs de file, le Veau d’Aveyron et du Ségala, l’Agneau fermier des Pays d’Oc et le Bœuf Fermier Aubrac. Le week-end dernier, 250 convives ont pu déguster leurs recettes gastronomiques.

Opération séduction réussie ! Pour leur première, les six chefs cuisiniers de l’Aveyron à l’initiative des Toqués d’Oc ont atteint leur objectif : régaler leurs clients avec les produits de qualité du département. Nicolas Geniez du restaurant l’Agriculture à Baraqueville, Michel Santos du restaurant Le Kiosque à Rodez, François Arnaud, traiteur à Rodez, Benjamin Berguès du restaurant Le Coq de la place à Rodez, Cédric Gaston de l’Auberge de l’Ady à Valady et Clément Battut de la pâtisserie Clément à Rodez, sont satisfaits d’avoir proposé un menu de grande classe aux 250 convives qu’ils ont reçus.

Un menu gastronomique

A la carte : émietté de joue de Bœuf Fermier Aubrac et sa truite (de Salles la Source), poêlée de ris d’Agneau Fermier des Pays d’Oc et son croustillant de truffade, longe de Veau d’Aveyron et du Ségala sur son lit de lentilles (de Ste Radegonde), verrine de myrtilles sauvages,... le tout accompagné de vins blanc et rouge du Domaine Mousset (Entraygues-Le Fel) et du Domaine de l’Albinie (Marcillac).

«Au quotidien nous travaillons tous avec les produits de l’Aveyron, jusqu’à la salade que nous fournit un maraîcher de Port d’Agrès. Nous avons voulu participer à la promotion de ces produits de manière collective», explique Michel Santos, chef cuisinier du Kiosque à Rodez. «Même si ma spécialité c’est le poisson, pour la viande, je travaille depuis plus de 20 ans avec les filières de qualité, en veau, en agneau comme en bœuf», poursuit le restaurateur. Les filières ont d’ailleurs répondu positivement à leur demande pour fournir les produits mis à l’honneur à l’occasion des Toqués d’Oc.

«Chacun de nous a mis sa patte, son savoir-faire au service des autres cuisiniers et des produits de qualité pour les sublimer. Nous voulions aussi montrer que la joue de bœuf, la longe de veau ou le ris d’agneau, des morceaux parfois méconnus et peu utilisés par les cuisiniers, peuvent être le sujet de belles assiettes gastronomiques», poursuit Michel Santos.

Et l’expérience a été appréciée de tous, cuisiniers, commis comme les clients ! «Ce fut un grand moment de partage et le mercredi suivant la manifestation, sur le marché de Rodez, nous n’avons eu que de bons échos !», résume Michel Santos. Du coup, l’équipe est prête à renouveler l’expérience dès l’année prochaine en recevant cette fois-ci 500 personnes ! «Nous avons de très bons produits dans le département. Il ne faut pas les négliger et notre rôle de restaurateur est de les faire connaître en apportant notre touche !».

Eva DZ

24 aout 2017

Développement production lait de vache biologique : s’appuyer sur les expériences

Eleveur à Goutrens en individuel, suite au départ à la retraite de ses associés, Thierry Arribat a engagé cette année la conversion de son exploitation à l'agriculture biologique. Une démarche réfléchie et préparée en amont grâce au parcours proposé par la mission bio de la Chambre d'agriculture, mais aussi confortée par les rencontres avec des agriculteurs bio expérimentés.

Thierry a démarré la réflexion sur l’agriculture biologique courant 2014 - 2015. Il a d'abord participé à une journée portes ouvertes organisée par la mission bio de la Chambre d’agriculture en partenariat avec Sodiaal. Ensuite, il s’est formé à la conversion en AB et a sollicité un diagnostic économique sur son exploitation. «La formation aide à connaître le cahier des charges de l'agriculture bio, les organismes certificateurs, le marché. Et le diagnostic donne des repères», précise-t-il.

Les différentes rencontres avec des agriculteurs bio expérimentés, que ce soit lors des visites prévues au cours de la formation ou lors des rencontres du groupe technique bovin lait bio, l'ont conforté dans son envie d’aller vers ce mode de production.

Pour Thierry, la conversion à l’AB est un nouveau challenge. L’arrêt de la «chimie» a été une source de motivation aussi importante que la réduction du travail par la baisse d'intensification. «Discuter avec des agriculteurs expérimentés, partager leur expérience, ce sont des sources d’informations précieuses, souligne Thierry. Il y a beaucoup d’échanges, aussi bien sur ce qui fonctionne que sur les essais plus ou moins concluants». Thierry s’appuie aussi sur les conseils de son technicien troupeau spécialisé en AB?: «Avec Jean-Daniel Teulier, on passe du temps à discuter de la rotation, du calendrier fourrager, de la cohérence de ce que je suis en train de mettre en place».

Formations

Les formations que l'éleveur a suivies sur les prairies et le pâturage ont été «une prise de conscience sur les changements à mettre en place, notamment en ce qui concerne l’autonomie alimentaire, la place du maïs dans la ration, la santé des animaux...». Côté cultures, Thierry reconnaît qu'il y a plus de surveillance, mais en contrepartie il trouve intéressant de voir la diversité de la flore présente : «Avant, je n’avais pas assez de temps à y consacrer et cela me motivait moins. Cette année, j’ai essayé de gérer la fauche des rumex au stade où ils sont le plus sensibles». Avec la conduite en bio, tous les semis de prairies se font en mélange : Thierry précise que la formation lui a apporté des connaissances sur les compositions, les densités de semis. Il a découvert la chicorée, il a introduit des méteils à ensiler.

Du côté du troupeau, l'éleveur affirme prendre plaisir à faire pâturer ses animaux même s’il lui reste du travail de mise en place des chemins, des points d’eau, des paddocks. Le troupeau n'est pas encore engagé en conversion, mais Thierry a déjà commencé à développer la prévention avec l’utilisation de Kéfir, d’oligo-éléments, d’huiles essentielles. «J’ai un autre lien avec les animaux», dit-il.

Cet automne, il va continuer de se former en participant à de nouveaux stages proposés par la mission AB de la Chambre d'agriculture.

Reportage de Sandrine Viguié, conseillère en AB, Chambre d'agriculture

17 aout 2017

Côteaux du Fel : première cuvée du «Domaine Albespy»

Les bouteilles, issues des premières vendanges de Pierre Albespy, sont en vente. Un troisième domaine qui contribue à la renaissance des vins du Fel.

Cinq kilomètres après avoir quitté le Cantal, voici le bourg du Fel qui surplombe le Lot. Et sur ses versants les mieux exposés, des pieds de vigne. Les plus récents sont ceux de Pierre Albespy (32 ans), jeune passionné qui a repris une tradition familiale bien ancrée. Un nouveau viticulteur qui, pour la première fois cette année, propose son vin en vente directe, dans un espace dégustation spécialement aménagé de sa cave vinicole.

L’expérience, il l’a. D’abord parce qu’il a vu son père vendanger, produire et élever chaque année quelques hectolitres, mais aussi et surtout parce qu’il a fait le choix d’orienter ses études dans ce domaine. Bac en poche, il a décroché un BTS «viticulture et œnologie» à Nîmes, puis travaillé dans des domaines en Bourgogne et Côtes-du-Rhône. Revenu au pays, l’idée de s’installer lui trotte dans la tête. Pour autant, la connaissance et la volonté ne suffisent pas. Il faut aussi s’armer de patience. La vigne ne commence à donner que quatre ans après avoir été plantée... Alors Pierre est salarié. Il travaille essentiellement la nuit, en tant que laitier pour la coopérative Volcalis (groupe Altitude). Le jour, il élabore son projet.

La recette

Sans aides, il se lance dans l’aventure en 2011. Terrassement, piquets et, en 2012, plantations sur un hectare. Il choisit pour élaborer des vins rouges et rosés un encépagement composé, à parts égales, de Fer servadou (ou Mansois) et de Cabernet franc. Les premières années, le travail consiste surtout à désherber, entretenir les talus, tailler pour que se forme le cep. «Ici, la terre fait 20 cm ; après, on est tout de suite sur le caillou. Du schiste où les racines vont profiter des failles pour puiser la fraîcheur en profondeur. Cela lui demande un peu d’effort, c’est le stress hydrique ; mais pour produire un bon vin, la vigne doit souffrir un peu», explique le jeune viticulteur. En outre, les terrasses - enfin mécanisables - garantissent l’aération de la vigne ; les pierres, quant à elles, restituant la nuit la chaleur accumulée le jour.

Pour compléter son premier rendement, le domaine Abeil, voisin, lui a cédé 60 ares de vigne. Pierre Albespy a profité d’une vraie entente solidaire de la part des deux viticulteurs du Fel, installés de longue date, qui lui ont aussi prêté du matériel, accordé de leur temps et délivré quelques précieux conseils.

Une production qualitative

Après les vendanges à la main, la fermentation, le pressage, la mise en futaille, il en ressort quelques centaines de bouteilles de rosé qui, victimes de leur succès, ont été rapidement écoulées, et 3 000 bouteilles de vin rouge (à partir de 6 €). Un breuvage léger et très fruité qui fait la part belle aux parfums de fruits rouges, de cassis, de framboises. De quoi tordre le cou à l’idée qui traîne à l’esprit des plus anciens que le vin du Fel n’est pas qualitatif.

Les viticulteurs locaux ne ménagent pas leurs efforts pour (re)construire une image neuve, privilégiant la qualité à la quantité, ne conservant par exemple que sept grappes maximum par pied, afin de concentrer le sucre. Pour s’en convaincre, une dégustation - avec modération - s’impose.

Renaud Saint-André - Union du Cantal

27 juillet 2017

Estivada : Veau d’Aveyron et agneaux à la dégustation

Du 20 au 22 juillet, le Veau d’Aveyron et du Ségala, l’Agneau fermier des Pays d’Oc et l’Agneau laiton de l’Aveyron ont régalé les festivaliers de l’Estivada.

Plus de 600 sandwichs de Veau d’Aveyron et du Ségala, d’Agneau fermier des Pays d’Oc et d’Agneau laiton de l’Aveyron ont été servis pendant l’Estivada au cœur de l’espace restauration. Un chiffre qui dépasse les prévisions que s’étaient imaginées les responsables de ces filières. «C’est vraiment un événement porteur qui nous permet de communiquer positivement sur nos labels et de les faire découvrir sous d’autres formes, en l’occurrence un sandwich qui plaît beaucoup», assure, enthousiaste, Anne-Sophie Geniez, animatrice à l’IRVA.

«Les spectateurs de l’Estivada sont tout à fait réceptifs à nos messages et à la gastronomie locale», poursuit l’animatrice de l’interprofession qui a d’ailleurs fait traduire en occitan les informations et des recettes autour du Veau d’Aveyron et du Ségala. A leurs côtés, d’autres filières de qualité du département étaient également présentes comme le Bleu des Causses AOP ou les vins du département. «Nous sommes tous réunis pour faire la promotion des produits phares de l’Occitanie, dans un festival régional qui promeut aussi la culture occitane», poursuivent les responsables des filières. D’ailleurs, les stands ont reçu la visite de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, qui s’est félicitée de la réussite de cette manifestation dans sa globalité.

Une animation donc très positive qui a ravi et régalé nombre de convives !

Eva DZ

27 juillet 2017

Marchés de producteurs de pays (AGMP12) : une charte de qualité appréciée !

L’Association de Gestion des Marchés de Producteurs de Pays de l’Aveyron (AGMP12) veille sur la charte qualité relative à sa marque dans les 16 marchés de l’été programmés dans le département. La «commission de surveillance» était présente récemment à un marché du mardi, à Rignac, sous les platanes de la place de la mairie.

Magaly Bruel-Fraysse, conseillère produits fermiers, agri-tourisme, réseau Bienvenue à la ferme, marchés des producteurs de pays à la Chambre d’agriculture de l’Aveyron, et Jérôme Canredon, membre du bureau de l’AGMP12, président de l’association Bienvenue à la ferme en Aveyron, franchissent à la première heure l’entrée du marché de Rignac, balisée par deux flammes vertes «marchés des producteurs de pays». Les 19 producteurs inscrits sont arrivés plus tôt sur la place de la mairie, accueillis par le régisseur Guy Boyer, placier de la ville de Rignac. «Chaque mardi matin, le protocole est bien organisé et chacun sait où il doit s’installer» confie Guy Boyer, devant la mairie, animée par le clown Fripouille et sa poule Juliette, un joueur d’accordéon au nez rouge qui ravit les enfants accompagnés de parents ou grands parents.

Identification de la marque

«Le marché de Rignac accueille chaque mardi matin entre 400 et 500 personnes, c’est une belle affluence», commente Jérôme Canredon.?Il vérifie en même temps le respect de la charte «marchés de producteurs de pays», l’identification visuelle, la présence de sacs avec le logo, tout en conversant avec le producteur ou la productrice, alors que Magaly Bruel-Fraysse note l’avis des adhérents. «Je fais environ six visites par an, et Magaly une dizaine, afin de faire le tour complet, si possible, de nos 16 marchés de l’été. Le but est de constater si tout se passe bien pour nos producteurs adhérents, de leur apporter si nécessaire du conseil pratique en matière de présentation de la marque, etc. Et tout se déroule bien à chaque visite !» sourit Jérôme Canredon. Les producteurs ont conscience que chacun a tout intérêt à respecter la charte pour attirer et maintenir le capital confiance des consommateurs pour les marchés de producteurs de pays. Qu’ils soient des gens de la région, ou bien des touristes soucieux de consommer du circuit court.

Une institution à Rignac

Christine Issaly, maire-adjointe de Rignac, confirme l’importance de la marque portée par l’AGMP12 et la Chambre d’agriculture : «notre marché de producteurs de pays existe depuis plus de 20 ans. Il fait le bonheur de la commune et accueille quasiment les mêmes producteurs ou successeurs depuis des années. La charte garantit évidemment la qualité, avec des prix justes, et aussi de bonnes odeurs, avec un panel de productions diversifié, équilibré pour faire ses emplettes. C’est fabuleux de pouvoir acheter tous ces bons produits ici. Le marché de producteurs de pays est une institution pour Rignac !» conclut l’élue.

D.B.

20 juillet 2017

Association des producteurs de lait de montagne (APLM) : de nouveaux horizons

L’association des producteurs de lait de montagne (APLM) a tenu début juillet son assemblée générale à St-Flour (Cantal). L’association qui regroupe 466 exploitations sur le Massif central a doublé son volume commercialisé en 2016 et devrait le doubler encore en 2017 !

La nouvelle brique «Mont Lait» porte les valeurs d’un produit «de producteurs», privilégiant une alimentation à l’herbe (voir la vidéo sur le site internet de la VP). Une gamme de produits viendra compléter son message avec notamment une raclette de montagne. En 2016, grâce à plus de 500 points de vente, trois grossistes et un territoire de vente qui s’est élargi avec de nouveaux contrats et de nouveaux entrepôts, notamment à l’Est du Massif central, l’association a commercialisé plus de 4 millions de litres de lait UHT en brique.

Le travail continue en 2017 avec une nouvelle campagne de communication qui sera réalisée et une nouvelle visite de ferme pour les directeurs des Intermarchés de l’Aveyron programmée en septembre. De nouveaux produits sont à l’étude, tels qu’un beurre et une raclette de montagne qui verront le jour grâce à de nouveaux partenariats.

«Retour financier»

L’APLM apporte des liens directs entre producteurs et consommateurs sur les produits et sur la dynamique du territoire… «Elle doit devenir le «leader» de la segmentation montagne», a précisé son secrétaire général Yannick Fialip. Concernant la viabilité du territoire et de ses producteurs, l’association communique auprès du consommateur, sur le «retour financier» aux adhérents, avec l’appui d’une affichette mise en place dans les rayons. Les clients s’engagent donc avec les éleveurs de montagne en achetant «Mont Lait».

Pour un litre de lait acheté, il y a un «retour financier» de 10 centimes pour l’association et ses producteurs adhérents, soit 100 €/1000 litres. Pour l’exercice 2016, le «retour financier» aux adhérents est positif car il a plus que doublé par rapport à l’an dernier. Afin de garantir l’implication de tous, les producteurs adhérents perçoivent un forfait par journée d’animation effectuée, que ce soit en magasin, lors d’une visite de ferme, ou pour un reportage de presse... La démarche centrée sur la montagne garantit une viabilité du territoire de montagne et une valorisation de la production pour ses producteurs.

M.B.

29 juin 2017

Marchés des Producteurs de Pays de l’Aveyron : des produits du terroir bien marqués !

L’Association de Gestion des Marchés de Producteurs de Pays de l’Aveyron (AGMP12) s’est réunie en assemblée générale, jeudi 22 juin, à la Maison de l’agriculture à Rodez, sous la présidence de Cécile Contastin.

Cette réunion annuelle s’est déroulée en présence de Véronique Druilhe, trésorière de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, vice-présidente de l’AGMP 12, Caroline Oustry, représentante des producteurs, secrétaire de l’AGMP12, Rémy Agrinier, représentant des JA, trésorier de l’AGMP12, et Brigitte Mazars, conseillère départementale.

La présidente Cécile Contastin a dressé un bilan positif de l’année écoulée, pour une structure comptant en Aveyron 250 adhérents, 16 sites de marchés, pour un total annuel de 234 Marchés de Producteurs de Pays, accueillant en tout environ 65 000 visiteurs chaque année. Créé en Aveyron il y a 25 ans, avec notamment Sylvette Hermet, présente à cette assemblée générale, le concept a été repris plus tard par d’autres départements français, puis porté par l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), désormais propriétaire de cette marque unique, classée «premier réseau national spécialisé de marchés de producteurs».

«Axe stratégique de l’APCA»

«Notre marque Marché de Producteurs de Pays est gérée par le comité d’orientation Agriculture et Tourisme de l’APCA», précise Cécile Contastin. Le nouveau président de l’APCA élu en janvier, Claude Cochonneau, a rappelé «l’importance des circuits courts comme axe stratégique de l’APCA, en évoquant les Marchés de Producteurs de Pays». L’an dernier, 41 départements étaient adhérents à la marque, avec 450 lieux de marchés, 2 600 marchés organisés par an, avec 2 900 producteurs. Ces marchés sont aussi programmés dans les grandes villes, comme Paris, Lyon, Toulouse, etc. «Plus que jamais, les Marchés de Producteurs de Pays ont leur place à l’heure où le consommateur est de plus en plus en attente de vrai, de naturel, de terroir», affirme Cécile Contastin, «et où certains prennent aussi conscience qu’ils peuvent consommer plus responsable».

L’AGMP12 a mis en place des kits publicitaires personnalisés pour ses adhérents, afin de mieux identifier la marque. Le tout encadré par une procédure d’agrément nécessaire au respect du cahier des charges régissant les produits vendus sur les Marchés de Producteurs de Pays, appuyé par un réglement départemental et le guide d’interprétation national «produits de la ferme» commun avec le réseau Bienvenue à la Ferme.

Une commission de contrôle, de «visite», insiste Cécile Contastin, réalise un suivi régulier sur les marchés afin de garantir aux consommateurs le respect de la charte et du réglement départemental. En 2016, plus de la moitié des marchés ont été «visités» par cette commission de contrôle composée de membres du conseil d’administration de l’AGMP12 et de la conseillère de la Chambre d’agriculture, Magaly Bruel.

«Animation estivale préférée des visiteurs»

«Dans certaines communes, poursuit Cécile Contastin, le Marché de Producteurs de Pays reste l’animation estivale préférée des visiteurs. Les organisateurs sont très impliqués pour permettre au marché de fonctionner correctement, en respectant la charte nationale et le réglement départemental». L’AGMP12 a rappelé que son objectif était «d’accompagner la dynamique locale, le développement de l’activité de ses producteurs avec un moyen de commercialisation adapté, de favoriser l’attractivité des territoires autour du tourisme notamment, et de promouvoir les savoir-faire et produits du terroir aveyronnais».

Une enquête sera réalisée auprès des consommateurs et visiteurs des Marchés de Producteurs de Pays «afin d’évaluer l’impact de la marque», a annoncé Cécile Contastin. La présidente a par ailleurs tenu à remercier la Chambre d’agriculture «qui maintient son intérêt pour la démarche. Elle sait que c’est un formidable outil de communication auprès du grand public, permettant d’établir le dialogue entre agriculteurs et consommateurs, tout en contribuant à soutenir les circuits courts».

Site internet : www.marches-producteurs.com

D.B.

22 juin 2017

Coopérative fromagère de Thérondels : le Carladez continue d’investir dans le lait

Les 20 producteurs de la coopérative fromagère de Thérondels, emmenés par Raymond Cayzac étaient en assemblée générale, mardi 20 juin. Leur engagement pour la qualité et leurs efforts conjugués à ceux des fromagers leur ont permis de mieux passer la crise laitière.

C’est un exercice à l’équilibre qu’a présenté Raymond Cayzac, président de la coopérative de Thérondels devant les producteurs adhérents et les nombreux élus locaux et partenaires, lors de l’assemblée générale de cet outil, fer de lance de l’économie du Carladez. «La crise laitière, grave, durable et sans précédent que connaît notre filière n’est pas sans conséquence sur le marché du fromage AOP Cantal et sur la vente de lactoserum. Toutefois les efforts conséquents des équipes et nos choix stratégiques ont permis de faire progresser le prix du lait de 9 euros/1000 l soit 434 euros/1000 l», rassure Raymond Cayzac. Il rappelle ainsi le choix de sa coopérative au sein de l’Union Jeune Montagne, «d’une filière de qualité dans le respect du territoire, de l’environnement et des traditions». «Si le marché du Cantal AOP a été fortement impacté, notre coopérative a su se démarquer par sa spécificité d’une fabrication au lait cru et grâce à des opérations commerciales importantes, nos volumes de Cantal AOP ont progressé (140 T commercialisées)», poursuit le président. Les prochains efforts vont porter sur la notoriété de ce fromage et la mise en avant du lait cru. En 2018, tous les produits de Thérondels seront en effet 100% à base de foin, sans ensilage ni enrubannage. Une notoriété que doit accroître aussi l’autre fromage de la coopérative, le Thérondels. Ses volumes progressent légèrement chaque année pour atteindre 25 T en 2016. Le nouveau directeur, Frédéric Duvauchelle mise sur une croissance de 4% sur ces deux fromages en 2017 grâce aux améliorations apportées via l’Union Jeune Montagne, sur la découpe, le conditionnement et l’emballage. Les premiers retours sont déjà encourageants.

La tarte à l’Encalat monte en puissance

L’Aligot de Thérondels poursuit, quant à lui, son bonhomme de chemin dans le cœur de gamme de ce plat préparé. Sa progression est confirmée avec des volumes en hausse de 14%. Si la tome fraîche a été mise à rude épreuve au niveau commercial, elle réussit à maintenir ses volumes et ses prix en 2016, «signe d’une qualité reconnue», selon Raymond Cayzac. En 2017, la coopérative espère encore augmenter ses volumes d’aligot et de tome en misant sur la qualité unique d’un produit issu d’une tradition fromagère.

Enfin, dernière née de la coopérative, la tarte à l’Encalat, dont les premiers retours sont très positifs. Forte de ces résultats, la coopérative de Thérondels, avec l’appui de l’Union Jeune Montagne, continue d’investir : une camionnette frigorifique ppur le transport des tartes à l’Encalat, un projet d’agrandissement du bâtiment pour accueillir une pompe à caillé, un salage plus automatisé, un atelier pour la tarte à l’Encalat,... Autant de projets pour la coopérative installée sur le Carladez et qui voit des jeunes éleveurs intégrer son conseil d’administration : Patrick Larousse du GAEC Lascam, Julien Vaures de l’EARL de la Crédelle et Jérémy Madaule du GAEC Madaule de Cayrac. François Chresteil a été renouvelé dans son mandat.

Ce dynamisme a été salué par Gilbert Cestrières, président de l’Union Jeune Montagne et par Annie Cazard, présidente de la Communauté de communes Aubrac-Carladez et conseillère départementale.

Eva DZ

15 juin 2017

Union de coopératives BEVIMAC Centre-Sud : leader dans l’export d’un terroir

BEVIMAC Centre Sud a vécu une année exceptionnelle en nombre de têtes exportées, dépassant les 91 000 animaux, essentiellement des bovins et en chiffre d’affaires qui atteint les 100 millions d’euros. Un dynamisme que le nouveau président, Pierre Terral, compte bien mettre à profit pour développer encore la valorisation aux éleveurs via l’ouverture de nouveaux marchés.

L’Union de coopératives BEVIMAC Centre Sud affiche un joli résultat. En effet, le volume d’animaux qu’elle a exporté est en forte progression (+ 8 610 têtes soit +10 %). La majorité de l’activité repose sur des bovins (+ 91 000 têtes) réalisant un chiffre d’affaires dépassant les 100 millions d’euros. «Cette belle progression est à mettre sur le compte de l’activité en hausse vers les pays tiers et notamment l’Algérie depuis décembre 2015. Le conseil d’administration avait alors décidé de prendre à bras le corps ce marché en direct», détaille le directeur, Hervé Chapelle.

«Vendeur direct, c’est un nouveau métier pour nous, notamment en terme de logistique mais nous avançons pas à pas et nous pouvons compter sur nos partenaires pour satisfaire pleinement cette nouvelle clientèle», complète-t-il. Ainsi en lien avec son réseau de coopération, BEVIMAC Centre Sud complète son offre avec des veaux sevrés, des génisses laitières et babys via BEVI d’Oc. Même si les races rustiques en particulier la race Aubrac, reste la priorité. L’autre raison à cette poussée des volumes est la plus grande disponibilité de broutards à l’automne avec le décalage des vêlages. «Ces volumes supplémentaires ont pu être exportés en plus grand nombre vers l’Italie et la Grèce», expliquent les responsables de BEVIMAC.

Si le débouché vers les pays tiers (essentiellement vers l’Algérie) a été multiplié par trois (il représente 10 % de l’activité de BEVIMAC), néanmoins l’Italie reste une valeur sûre, représentant plus de 86% des volumes exportés. L’Union de coopératives est aussi le deuxième opérateur en Grèce. Mais elle ne compte pas rester sur ses acquis. Son nouveau président, Pierre Terral, donne la tendance : «le contexte économique reste difficile avec une baisse du potentiel engraissement en Italie, une restructuration des outils, des marchés vers les pays tiers soumis à des aléas sanitaires et politiques, mais nous allons tout mettre en œuvre pour que les produits de nos adhérents issus de CELIA (39,5% des apports), d’UNICOR (33,5% des apports) et BEVI d’Oc (27% des apports) bénéficient de la meilleure valorisation possible».

«Le marché des pays tiers permet de dégager une bonne plus-value mais c’est un marché exigeant, qui demande de la régularité dans les approvisionnements», complète Hervé Chapelle. Si pour l’heure le marché vers l’Algérie est bloqué en raison de cas de fièvre aphteuse, les responsables de BEVIMAC Centre Sud comptent sur le soutien du nouveau gouvernement et en particulier du nouveau ministre de l’agriculture pour faciliter les échanges avec les pays tiers. «Des portes pourraient s’ouvrir vers Israël, la Tunisie ou encore le Maroc où un plan de développement agricole est en cours. Notre gros avantage en Aveyron est la proximité avec ces pays méditerranéen et nos «entrées» sur le port de Sète», argumentent les responsables de l’Union de coopératives.

Eva DZ

01 juin 2017

Terra Vino : les ingrédients de la gastronomie aveyronnaise

Samedi 27 mai, le centre ville de Rodez a accueilli la seconde édition de Terra Vino, grande exposition du vignoble aveyronnais, rejointe cette année par les viandes et fromages sous signes officiels de qualité.

Les festivités ont dignement commencé place Eugène Raynaldie, avec un petit déjeuner 100 % aveyronnais, sous les fenêtres de la mairie de Rodez. Au menu, vins du terroir aveyronnais et assiettes aux couleurs des filières d’excellence du département : veau d’Aveyron et du Ségala, bœuf fermier Aubrac, agneau fermier des Pays d’Oc, agneau Laiton, fromage de Laguiole, Bleu des Causses, Roquefort et Pérail. En somme, un festin de roi, sous un soleil quasi estival !

Des valeurs communes

C’est sans hésitation que les produits de qualité, issus de l’élevage, ont répondu à l’appel des vignerons pour participer à Terra Vino. Pour Pierre Cabrit, président de l’IRVA, les signes officiels de qualité «partagent tous les mêmes enjeux : le respect du territoire, de l’environnement et du bien-être de l’animal et de l’agriculteur». C’est en ces termes qu’il a souhaité un bon appétit aux nombreux convives de la matinée. Monique Bultel-Herment, accueillant la manifestation au nom de la mairie de Rodez, a ensuite reconnu que «le bon goût, c’est le goût du terroir !». Elle a été rejointe par Jean-François Galliard, président du Département, qui a salué «des productions qui allient à la fois tradition et modernité», avant de lancer un ardent «régalez-vous, c’est ça l’Aveyron !».

Savourer l’Aveyron

En parallèle, les vignerons et les filières ont investi la place Charles de Gaulle, devant la Préfecture, proposant des stands de dégustation aux nombreux badauds. Une sympathique façon de faire découvrir la richesse du terroir aveyronnais. Selon Philippe Teulier, président de la Fédération des vins de qualité de l’Aveyron, «le village dégustation était noir de monde. On pouvait à peine circuler. De plus, voir cette alliance entre les produits sous signes officiels de qualité et les vins, on se serait cru sur une des meilleures tables aveyronnaises !». Le président de la fédération qui rassemble les AOP de Marcillac, d’Estaing, d’Entraygues et du Fel, des Côtes de Millau, ainsi que l’IGP Aveyron, n’est pas peu fier du succès renouvelé de Terra Vino. «Nous allons tous nous retrouver pour faire le bilan de cette édition 2017, qui devrait à n’en pas douter trouver des suites favorables pour l’année prochaine», pronostique-t-il.

Pour ceux qui n’auraient pas été à Rodez samedi, une séance de rattrapage est possible. En effet, la ville accueille jusqu’au 6?juin une impressionnante exposition de photos en taille réelle. Ainsi les places d’Armes, de la Mairie et de la Préfecture sont ornementées de clichés représentant, de manière sublimée, le quotidien des vignerons et des éleveurs qui font la richesse du terroir local. Le célèbre «tassou» a aussi momentanément quitté Bruéjouls pour venir orner la place d’Armes.

Le respect des traditions

Parce que c’est cela aussi la culture aveyronnaise, l’Eschansonnerie de Saint Bourrou était présente accompagnée de grou-pes folkloriques. La confrérie a profité de l’événement pour introniser 4 nouveaux membres, en les personnes de Jean-François Galliard, Monique Bultel-Herment, Martine Besombes, conseillère municipale de Rodez, et Paul Fabre, directeur de l’interprofession des vins du Sud-Ouest. De fait, ces personnalités deviennent de nouveaux ambassadeurs du vin de Marcillac, et des vins aveyronnais par extension.

B. CAREL

18 mai 2017

Rencontres Made in Viande : expliquer son métier et susciter des vocations

Parmi la quinzaine d’entreprises aveyronaises qui ont ouvert leurs portes au grand public dans le cadre des rencontres Made in Viande, deux établissements ont reçu mercredi 17 mai une classe d’élèves de troisième, partis à la découverte des métiers d’éleveur et de boucher. Il s’agit du GAEC du Vieux Chêne, à Druelle, et de la boucherie Rouergue Saveurs, à Rodez.

23 élèves de la classe de troisième «prépa pro», du lycée Saint Joseph de Rodez, ont passé une matinée sur le thème de la viande, de l’élevage à la commercialisation. Les visites ont démarré au GAEC du Vieux Chêne, exploitation possédant deux troupeaux : des brebis laitières pour la filière AOP Roquefort et des brebis allaitantes pour le Label Rouge et IGP Agneau Laiton. Les élèves ont retrouvé Philippe Tabardel, un des trois associés, sur le site d’élevage des agneaux, en plein cœur du village de Druelle. L’éleveur a expliqué les spécificités du métier d’éleveur à des jeunes qui s’éloignent de plus en plus des réalités du monde agricole. «Il faut remonter de plus en plus loin dans la généalogie de chacun pour trouver des parents agriculteurs», souligne l’éleveur.

Président de l’organisation de producteurs Aprovia, Philippe Tabardel est particulièrement sensibilisé à la promotion de l’élevage auprès du grand public. «2016 nous a fait très mal en terme d’image, avec la multiplication des violentes attaques contre la production de viande. Face à ces activistes, minoritaires, nous nous devons de réagir mais pas sur le même terrain. On estime à environ 30 % la part des consommateurs susceptibles de basculer dans le végétarisme. A nous de dialoguer avec eux et de leur montrer le bien fondé de nos pratiques quotidiennes». Pour l’éleveur, les labels sont des garanties à valoriser auprès des consommateurs. Il souligne aussi l’importance du dialogue avec les voisins, lui qui doit traverser tout le village dès qu’il sort les brebis. «Je n’ai jamais eu de plainte de Druellois que j’invite régulièrement sur la ferme pour voir les animaux. Cela fait le bonheur des enfants?!».

La visite s’est poursuivie dans le magasin Rouergue Saveurs de Pierre Azémar, président du syndicat des bouchers de l’Aveyron, ou plutôt dans ses frigos. «Nous avons l’opportunité de faire visiter nos arrières-boutiques et ainsi montrer un savoir-faire dont nous sommes fiers. L’opération Made in Viande permet aussi de rappeler que nous faisons tous partie de la même filière, qu’on soit éleveur, abatteur ou boucher».

Au quotidien Pierre Azémar est à l’écoute de ses clients. «On se rend compte que les gens sont de plus en plus soucieux de ce qu’ils mangent, mais cela concerne plus l’aspect santé, sécurité des aliments. Les anti viande occupent les medias mais ne représentent pas la majorité de la population. Par contre, il est vrai qu’en Aveyron, nous sommes privilégiés. Consommer de la viande est dans notre culture et nous avons la chance d’accéder à de la qualité, en local, et pour un prix raisonnable. La situation n’est pas la même dans les grandes villes». Passionné par son métier, Pierre Azémar espère aussi que ce type d’opération pourra éventuellement susciter des vocations. D’ailleurs sur la vingtaine d’élèves présents, on comptait un futur élève en CAP boucherie, preuve que la relève est bien là !

B. CAREL

04 mai 2017

Producteurs de lait de brebis Roquefort (APLBR) : la nouvelle équipe est en ordre de marche

Quelques jours après la promulgation des résultats des élections des membres de la nouvelle association des producteurs de lait de brebis de l’aire Roquefort (APLBR), le premier conseil d’administration s’est réuni pour élire son bureau et les 14 membres de la délégation des producteurs pour la Confédération générale de Roquefort.

Mardi 2 mai, Jérôme Faramond, producteur à Réquista, a été élu président de la nouvelle association des producteurs de lait de brebis de l’aire Roquefort (APLBR) qui remplace la FRSEB (lire son point de vue en page 2). Il a présenté les 44 membres composant le conseil d’administration de l’association, dont 22 sont issus des OP (organisations de producteurs), 11 sont issus des secteurs géographiques ou territoires et 11 issus des listes syndicales.

Ces 44 administrateurs ont élu leur bureau : Jérôme Faramond en est le président, Anthony Soulié le vice-président, Michel Préget le secrétaire général et Vanessa Barthélémy la trésorière. Le bureau de l’APLBR a été élargi avec des représentants ayant des mandats nationaux : Joël Acher, Lionel Cabrolié, Jérôme Redoulès, Bruno Commandré. Robert Glandières, au titre de l’INAO, est aussi un membre invité. De même les rapporteurs des commissions sont invités au bureau : Vanessa Barthélémy pour le Pérail, Nino Fillos pour l’AOP Roquefort, Jérôme Faramond sur le volet qualité, Dominique Mazel sur la communication et Pierre Gaillac sur la connaissance du marché et la production.

Ce conseil d’administration était aussi l’occasion de désigner les 14 membres qui composeront la délégation des producteurs siégeant à la Confédération générale de Roquefort, ODG et désormais interprofession.

Les 14 membres

Pour les OP :

Stéphan Médard et Pierre Cassan représentant l’OPBR,

Michel Préget représentant l’OPTR,

Pierre Gaillac représentant l’ABCA,

Sébastien Gayraud représentant le GIE Les Fleurines (Carles et Papillon),

Alain Girard représentant les Bergers du Mont Lagast (Vernières),

Patrick Rivemale représentant La Pastourelle,

Pour les syndicats :

Thierry Agrinier - FDSEA,

Anthony Soulié - JA,

Alexandre Vialettes - Confédération Paysanne,

Les 4 représentants des secteurs :

Jérôme Faramond (zone 5),

André Boiral (zone 4 - Lozère)

Dominique Mazel (zone 9 - Rougiers)

Thierry Carrière (zone 1 - Lévézou).

Conformément au statut, un membre est invité : Philippe Boudou, président du service élevage de Confédération générale de Roquefort.

Désormais l’APLBR est en ordre de marche pour travailler sur les chantiers qui l’attendent : «défendre d’une seule voix les producteurs, au sein de la Confédération générale de Roquefort, assumer les missions nationales pour une représentation légitime du bassin de Roquefort dans les instances et travailler au fonctionnement de cette nouvelle association en s’appuyant sur ses deux salariées», a résumé Jérôme Faramond. L’équipe est en tout cas motivée et prête à travailler ensemble, a salué le nouveau président.

Eva DZ

27 avril 2017

Groupement des producteurs de lait de chèvre Lactalis : en route vers l’organisation de producteurs

Le groupement des producteurs de lait de chèvre livrant à Lactalis s’est réuni en assemblée générale jeudi 20 avril à Baraqueville en présence de Gérard Maréchal, responsable de la filière caprine à Lactalis et Davy Hecht, responsable du site Lactalis à Rodez.

La filière caprine surfe sur une belle dynamique en particulier en Aveyron, avec une forte adhésion des producteurs livrant à Lactalis à leur groupement (99%) et une belle dynamique dans la moyenne d’âge. «Le potentiel de développement est bien réel dans notre région avec une population de producteurs plus jeunes que la moyenne nationale et une volonté de se développer», a confirmé Jacky Salingardes, président de ce groupement appuyé par Joël Mazars.

Ils sont une centaine de producteurs en Aveyron à livrer leur lait de chèvre à l’entreprise qui s’appuie sur son site de Rodez. «Notre volonté est bien clairement de développer le lait de chèvre», a assuré Gérard Maréchal, responsable au niveau national de la filière caprine à Lactalis. Un discours qu’il a clairement affiché devant les producteurs, et confirmé par Davy Hecht, directeur du site de Rodez. «Rodez est notre principale usine de conditionnement de lait de chèvre UHT avec de réelles possibilités de développement, c’est pourquoi nous encourageons les producteurs dans une dynamique de production», ont exprimé les responsables de Lactalis.

Un potentiel de développement

C’est justement l’un des prochains chantiers de la filière en vue de la constitution d’une organisation de producteurs (OP). «Nous devrions prendre, d’ici la fin de l’année, une résolution en vue de la transformation de notre groupement en OP», a confirmé Joël Mazars. «Le travail est en cours mais vu l’adhésion des producteurs et les bonnes relations entretenues avec l’entreprise, nous ne devrions pas avoir de souci dans cette évolution», a assuré Jacky Salingardes.

Le travail porte du côté des producteurs, sur un prévisionnel de production. «Pour anticiper cette évolution, nous devons travailler sur la planification de nos volumes mais le potentiel est bien là !», poursuit Jacky Salingardes. «En Aveyron l’objectif est de passer de 24 millions de litres de lait de chèvre collectés aujourd’hui à 30 d’ici 2?à 3 ans», ambitionne le responsable professionnel.

Et l’entreprise accompagne cette évolution en confirmant l’augmentation de 7 euros/1 000 litres sur l’année 2017. «Dès le mois de juin, nous lancerons une évaluation auprès des producteurs pour connaître leur prévisionnel de production pour l’année 2018 et ainsi anticiper au mieux l’évolution», complète Joël Mazars. «Cette augmentation de prix est un acquis, qui nous permet de contruire sereinement notre avenir», enchaîne Jacky Salingardes. D’autant que la FNEC que préside l’éleveur aveyronnais travaille sur l’origine France : «Les importations ont certes repris mais nous avons fait une priorité auprès des entreprises de privilégier le lait français», assure le président.

Ce discours positif de la filière, les responsables le travaillent également auprès des consommateurs. Jacky Salingardes a ainsi présenté les premières discussions entamées avec des représentants d’ONG sur le bien-être animal. «L’idée est de porter une communication positive sur les pratiques au quotidien des éleveurs dans leur élevage», a-t-il avancé.

Eva DZ

27 avril 2017

Producteurs de lait de brebis de l’aire Roquefort (APLBR) : résultats de l’élection

Suite à l’assemblée générale extraordinaire de la FRSEB du 27 janvier qui a entériné sa transformation par la création de l’APLBR (Association des Producteurs de Lait de Brebis de l’aire Roquefort), le processus électoral a été enclenché depuis un mois environ. À cet effet, une commission électorale a été constituée afin de gérer les points liés à l’organisation tout au long de son processus. Le dépouillement de ce scrutin, organisé par correspondance, s’est tenu jeudi 20 avril, sous la surveillance attentive de Me Ramat (huissier de justice). Voici les résultats.

Plus de 1 600 bulletins de vote, soit un taux de participation de près de 53,5%, ont été comptabilisés par les membres de la commission électorale le 20 avril. Une mobilisation des producteurs qui satisfait le président de la Confédération de Roquefort, Robert Glandières : «C’était la première fois que nous organisions un vote par correspondance et tout s’est très bien passé. Je tiens à remercier l’ensemble du personnel de la Confédération Générale de Roquefort pour son investissement dans la lourde organisation de ce premier scrutin, mission délicate qui lui avait été confiée par le collège des producteurs». Il constate qu’il n’y a pas eu moins de participation que lors des précédentes élections il y a 4?ans : «Plus de la moitié des éleveurs du rayon ont participé. Je pense qu’en cette période de changement dans l’organisation de la filière qui découle de l’application du paquet lait, c’est plutôt positif. Il faut aussi laisser le temps à chacun de prendre ses marques».

Robert Glandières tient également à remercier l’ensemble des candidats qui se sont investis dans ce processus démocratique et qui ont été les acteurs de cette sereine consultation.

Les nouveaux élus

Concernant le collège syndical, la FDSEA obtient 47,1 % des suffrages exprimés donc 5 binômes élus, les JA obtiennent 30,3 % des suffrages exprimés donc 3 binômes élus et la Confédération Paysanne obtient 22,6 % des suffrages exprimés donc 3 binômes élus également (lire aussi encadré).

Concernant le collège territorial, les binômes suivants sont déclarés élus :

Zone n°1 : Carrière Thierry / Gaubert Benoît

Zone n°2 : Alary Pierre / Gervas Éliane

Zone n°3 : Agret Serge / Cayzac Philippe

Zone n°4 : Boiral André / Causse Sabine

Zone n°5 : Faramond Jérôme / Soulié Mathieu

Zone n°6 : Bossut Félix / Galzin Grégory

Zone n°7 : Roque David / Arraou Jean-Pierre

Zone n°8 : Rességuier Jérôme / Bousquet David

Zone n°9 : Mazel Dominique / Laget Arnaud

Zone n°10 : Daures Gilles / Gély Isabelle

Zone n°11 : Acher Joël / Romieu Ioan

Concernant le collège économique, et pour compléter le conseil d’administration constitué de 44 personnes et de leurs suppléants, les OP vont transmettre dans les jours à venir la liste de leurs 22 binômes.

Prochaine étape le 2 mai

Un conseil d’administration électif de cette nouvelle association est programmé mardi 2 mai afin d’établir le bureau et la répartition des tâches dans les différentes commissions de travail. Puis, fin mai, la Confédération générale de Roquefort réunira son conseil d’administration pour intégrer les nouveaux élus.

Robert Glandières, président sortant a souhaité bon vent à cette nouvelle structure, qui prend donc le relais de la FRSEB, pour œuvrer à la défense des intérêts des producteurs de lait de brebis, à la gestion de leur filière et de leur AOP Roquefort. «Désormais le mode de fonctionnement est complètement différent puisque la négociation des prix et la gestion des volumes qui revenaient à la FRSEB sont maintenant dévolues aux fabricants en lien avec les OP (organisations de producteurs)».

L’union des producteurs est nécessaire

Dans ce contexte, Robert Glandières tient à mettre quelques garde-fous : «Je redoute que certains industriels ne considèrent pas les OP dans le rôle entier qui leur est donné : nous ne serons pas que dans la contestation ou la négociation, nous serons aussi là pour porter des projets d’avenir pour la filière».

D’où l’importance selon le responsable professionnel, de présenter une voix unie et unique des producteurs : «les relations entre OP sont bonnes et les producteurs devront utiliser la nouvelle association (APLBR) comme un instrument pour donner des orientations économiques, syndicales et en lien avec leur territoire car notre bassin est un modèle et un fer de lance dans la filière ovine française ! L’union des producteurs est décisive face à nos sept fabricants».

Désormais la Confédération générale de Roquefort est ODG (organisme de défense et de gestion) et interprofession : «elle n’est pas un gendarme mais elle est là pour servir la filière à travers le respect d’un cahier des charges, celui de notre AOP Roquefort, qui assure un prix et un revenu». Et d’encourager : «Nous avons construit et décidé de ce cahier des charges ensemble, respectons-le ! L’interpro est à nos côtés pour nous aider à progresser sur la qualité du lait, sur l’hygiène et aller chercher cette valeur ajoutée». Robert Glandières incite les membres des OP à rappeler le rôle de la nouvelle association et de l’interpro aux producteurs du bassin pour une meilleure information et connaissance de leur filière.

Eva DZ

20 avril 2017

Concours et fête des fromages à Espalion : les produits fromagers à la fête !

Plein soleil sur le 14e concours départemental des fromages et la 4e fête des fromages les 8 et 9 avril à Espalion à l’occasion de la Foire Expo. Organisateurs, producteurs et gourmands sont très satisfaits de la participation et du succès?!

«C’était une belle journée avec du monde, beaucoup de fromages et des sourires chez les producteurs !». Quelques jours après la fête des fromages, Rémy Seguin, producteur à Sévérac d’Aveyron et fer de lance de cet événement, ne cachait pas sa satisfaction.

Près de 430 repas ont été servis le midi, autour des produits fromagers présents bien sûr et des producteurs locaux. «Notre objectif de proposer une vitrine des fromages fermiers de l’Aveyron est en bonne voie, nous devons le confirmer en devenant un vrai lieu de consommation», a appuyé Rémy Seguin. «Car notre finalité est bien l’acte d’achat des consommateurs !». Selon le producteur, c’est la qualité qui amènera le monde : «Le concours officiel des fromages qui s’est déroulé la veille de la fête, avec plus de 200 échantillons, du jamais vu ! est l’un des plus gros concours dans sa diversité avec ses quatres espèces laitières : vache, brebis, chèvre et bufflonne. Il est le meilleur support de communication». André Valadier, le maître de cérémonie, a d’ailleurs salué le savoir-faire de l’ensemble des 41 producteurs et artisans qui ont exposé leurs produits.

D’ailleurs, ce succès s’est ressenti dans les ventes de fromages le jour de la fête et dans les nombreuses dégustations proposées. «Je félicite l’ensemble des exposants pour leur cohésion et leur envie d’aller de l’avant dans la promotion collective de nos produits et de notre territoire, c’est ainsi que nous réussirons à décrocher la notoriété qu’ils méritent !», a encouragé Rémy Seguin. Dans cette manifestation, les producteurs étaient soutenus par les agriculteurs et éleveurs de la vallée du Lot autour de Jean-Paul Boulet et Michel Puech sur la logistique, avec l’appui du Comité de développement agricole du Nord Aveyron (CDANA) de la Chambre d’agriculture. «Cette fête est devenue un rendez-vous pour nous retrouver et préparer une vitrine digne de ce nom pour l’agriculture locale. Nous sommes très heureux du résultat», a affiché Jean-Paul Boulet.

Eva DZ

06 avril 2017

Assemblée générale d’UNICOR : «la viande n’est pas une cause perdue !»

Deux semaines après l’assemblée générale de ses OP bovine et ovine, la coopérative UNICOR dressait le bilan de l’ensemble de son activité vendredi 31 mars à Baraqueville. Convaincue d’avoir tous les atouts pour réussir, elle s’est appuyée sur l’intervention de Geneviève Cazes Valette, fille et femme d’éleveurs aveyronnais. Cette anthropologue de métier a confirmé qu’il existait encore des amateurs de viande et des consommateurs qui veulent être rassurés.

Vers où va la consommation de viande ? Cette question taraude nombre d’éleveurs à l’heure où les attaques sont nombreuses sur le bien-être des animaux et le seul fait de manger de la viande. Geneviève Cazes Valette professeur à l’école supérieure de commerce de Toulouse, a mené une étude en 2015 sur l’évolution de la consommation de viande chez les Français (la même étude a été menée en 2016, après les images de L214, mais les résultats ne sont pas encore connus). «De manière générale, manger a toujours été considéré comme risqué?: la peur de la contamination, l’image de l’abattage...», résume Geneviève Cazes Valette. «Les consommateurs ont donc sans cesse besoin d’être rassurés». La société évolue, l’urbanisation progresse, le lien avec la nature disparaît, le consommateur confère un statut aux animaux et idéalise la nature. «Les Hommes ont aujourd’hui moins besoin de carburant qu’autrefois, donc moins besoin de viande», interpelle Geneviève Cazes Valette, qui évoque aussi la «nutritionnalisation» de l’alimentation (recherche d’équilibre, absence d’excès voire médicalisation).

A cela s’ajoutent les crises sanitaires qui angoissent et scandalisent, la communication efficace d’associations comme L214... : «quel avenir pour la viande dans ce contexte ?» interroge l’anthropologue. En 2003, la préoccupation première dans la consommation de viande, était liée à la santé. En 2015 le bien-être animal, la préservation de l’environnement sont des critères de choix supplémentaire. «Vous devez communiquer autour du bien-être animal car c’est clairement une raison de baisse voire d’abandon de consommation de viande», a encouragé Geneviève Cazes Valette. En 2015, 60% des personnes interrogées consomment de la viande au moins une fois par jour, tous les jours ou presque.

La «viande plaisir»

Et parmi les «carnivores» plus des deux tiers n’ont pas l’intention de baisser leur consommation de viande. 36% sont des flexitariens c’est-à-dire qu’ils se privent de temps en temps de viande. Pour cette catégorie, Geneviève Cazes Valette considère que rien n’est perdu : «nous devons communiquer auprès d’eux comme pour le vin : consommez-en moins mais mieux?! La viande comme le vin ne sont plus considérés comme un carburant mais comme un plaisir. Et en Aveyron, c’est d’autant plus facile, étant donné vos pratiques d’élevage, votre lien aux animaux, les qualités organoleptiques et nutritionnelles de vos produits, votre intervention en faveur des paysages, de l’entretien du territoire, des éléments qui interpellent le consommateur. Utilisez-les !», poursuit l’intervenante.

Quant aux 3% de végétariens (10% ont entre 15 et 24 ans), Geneviève Cazes Valette estime que la clé est de leur parler du «respect dû aux éleveurs et leur rôle dans l’entretien des espaces ruraux comme dans nos zones où l’essentiel de l’économie repose sur l’élevage». Des messages à travailler selon elles parce que «ce n’est pas une cause perdue» !

En conclusion, Geneviève Cazes Valette a livré quelques pistes pour demain : «garantissez aux consommateurs que l’animal est heureux dans vos élevages, c’est important dans la représentation qu’ils en ont ! Accentuer la promotion des labels qui valorisent votre revenu et rassurent les consommateurs et vous rendent fiers de votre métier». Enfin, elle encourage les agriculteurs à ouvrir les portes de leur ferme : «faites un pas vers les consommateurs, ils viendront vers vous car ils sont à la recherche de vérité». «Vous avez la chance en Aveyron de pouvoir communiquer sur des territoires attractifs et ouverts grâce à la présence des animaux», a-t-elle conclu.

Eva DZ

23 mars 2017

Bienvenue à la ferme : première ferme découverte du Bleu des Causses

Les fermes découverte du réseau Bienvenue à la Ferme en Aveyron s’étoffent. Elles sont désormais 11 sur le département à proposer une visite guidée par des agriculteurs passionnés et ayant à cœur de partager leur métier, leur culture, leur patrimoine et leur savoir-faire. La ferme du Gazenas à Flavin vient d’inaugurer sa salle d’accueil et son concept autour de la découverte du Bleu des Causses AOP.

Le Roquefort a déjà un petit panel de fermes découverte en Aveyron, désormais son voisin persillé au lait de vache, le Bleu des Causses a aussi le sien. La première ferme qui invite à le découvrir a été inaugurée en grande pompe vendredi 17 mars.

Les deux exploitants, Christian Bessière et Laurence Nayral avaient misé grand sur la communication en invitant plus de 150 personnes. Toutes ont répondu présentes ! Avec en tête d’affiche, les élus locaux mais aussi le président du Conseil départemental, Jean-François Galliard, le sénateur Jean-Claude Luche, le député Arnaud Viala, le président de la Chambre d’agriculture, Jacques Molières, la présidente du réseau Bienvenue à la Ferme, Cécile Contastin et le président de l’ODG Bleu des Causses, Jérôme Chaumat. «Nous avons voulu remercier tous ceux qui nous ont accompagnés dans notre projet», disent en chœur Laurence Nayral et Christian Bessière. «Désormais notre ferme est un support de plus dans la communication positive autour de l’agriculture, de l’élevage et du Bleu des Causses AOP en particulier», poursuivent-ils.

Car ce fromage persillé au lait cru de vache vit un peu, dans l’ombre des autres AOP du département, en particulier son cousin le Roquefort. «Cette idée de ferme découverte correspond bien à la nouvelle dynamique initiée par les producteurs autour du Bleu des Causses», avance Clément Chayriguès, responsable du collège producteurs, éleveur à Lapanouse de Sévérac. «La prise en compte de nouvelles conditions de production dans notre cahier des charges, puis le travail de négociation sur la revalorisation aux producteurs et enfin la révision du zonage doivent permettre de mieux identifier notre produit. Il sera alors plus facile de le faire connaître», poursuit le responsable professionnel.

Miser sur la communication

Mais déjà à la ferme du Gazenas, Christian et Laurence ont misé sur la communication en ouvrant une ferme découverte, la première du genre autour du Bleu des Causses, qui en appellera d’autres dans le département ! Cette première est l’œuvre de Laurence, qui a convaincu Christian de se lancer dans cette aventure. A la tête d’un troupeau de 55 Simmental et Montbéliarde, Christian s’est installé en 1984 sur la ferme familiale. Laurence infirmière de métier, s’est reconvertie en 2010 après une formation à l’ADPSA et a rencontré Christian lors d’un stage. Depuis ils ne se sont plus quittés !

«Pour moi qui suis issue de la ville et d’un métier totalement différent, j’ai fait le constat en choisissant l’agriculture et la ferme de Christian qu’il travaillait très bien mais qu’il ne le disait pas ! Si nous ouvrons notre ferme c’est parce nous n’avons rien à cacher et nous voulons le montrer !», lâche Laurence. Depuis une quinzaine d’années, Christian a choisi de s’engager dans la démarche Bleu des Causses : «C’est un fromage de qualité, une AOP comme les autres et qui mérite d’être mieux connue», affichent les deux producteurs.

Et le réseau Bienvenue à la ferme va leur permettre de bien communiquer sur leur métier, leur savoir-faire et leur produit. Plusieurs fermes comme en Roquefort ou en Laguiole s’appuient sur le réseau à la petite fleur pour promouvoir l’agriculture et l’Aveyron. «Nous proposons aujourd’hui un vrai circuit de découverte de nos produits grâce à des fermes disséminées sur le département», avance Cécile Contastin, présidente de Bienvenue à la Ferme en Aveyron. «Elles contribuent à la promotion de l’agriculture dans son ensemble et à l’image du département», ajoute-t-elle.

Un mariage entre filière de production et tourisme qui a bien plu aux élus locaux, départementaux réunis à la Ferme du Gazenas. «La force de notre agriculture, c’est sa diversité et la Chambre d’agriculture qui porte la marque Bienvenue à la ferme, est là pour accompagner tous les porteurs de projets», a rappelé Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture. Les élus, Jean-François Galliard, Jean-Claude Luche et Anaud Viala ont eux, salué l’engagement des agriculteurs pour la promotion de leur métier et du Bleu des Causses. «Nous devons tous en être les ambassadeurs !», ont-ils encouragé.

Eva DZ

16 mars 2017

Cœur de gamme-Eleveur & Engagé : la démarche s’étend sur Toulouse

Après avoir rencontré les directeurs de magasins et responsables des rayons boucherie de l’enseigne Système U de la région montpelliéraine en janvier, les responsables de la FRB avaient invité leurs homologues de la région toulousaine, mardi 14 mars. Leur objectif est inchangé : faire connaître la démarche Cœur de gamme désormais sous la signature Eleveur & Engagé.

Une dizaine d’éleveurs de la région Occitanie dont quelques Aveyronnais ont accueilli une vingtaine de directeurs de magasins et responsables de rayon boucherie de l’enseigne Système U Sud afin de les sensibiliser à la démarche Cøur de gamme initiée par la FNB. Système U a été la première enseigne à s’engager dans ce dispositif en juin. L’enseigne a signé le partenariat assurant ainsi une revalorisation des prix d’achat des animaux de races à viande aux éleveurs répondant au cahier des charges Cøur de gamme désormais sous la signature Eleveur & Engagé.

L’opération communication est néanmoins nécessaire localement pour faire connaître la démarche aux enseignes et surtout les faire adhérer. C’est dans cette optique que les responsables FNB référent sur le dossier pour la région Occitanie ont décidé d’organiser des journées de rencontre avec les magasins Système U, d’abord à Lodève en janvier et le 14 mars à Villefranche de Lauragais près de Toulouse avant d’envisager Bordeaux. Si au niveau national, plus de 6 700 animaux ont été valorisés dans la démarche par des magasins Super U, en revanche seuls 2% des ventes de Système U Sud concerne des animaux sous l’identifiant «Eleveur & Engagé».

Transparence sur les coûts de production

Pendant cette journée, les directeurs de magasins et chefs de rayon boucherie ont visité la ferme de Didier Codecco à Maureville et longuement échangé sur son métier et ses pratiques d’élevage. «Ces échanges ont notamment porté sur les coûts de production», a relaté Valérie Imbert, présidente de la section bovins viande FDSEA qui a assisté à la journée. «Car lors de ces rencontres, nous nous sommes aperçus que les enseignes n’avaient aucune connaissance de nos coûts de production, que nous avons pu confronter à leur prix d’achat de nos animaux. Cette démarche a le mérite d’apporter une réelle transparence», continue la responsable professionnelle. «D’ailleurs nous avons pu constater, chiffres à l’appui, qu’il existe toujours un écart d’un euro/kg entre le départ en ferme et le prix d’achat de l’enseigne. Il existe donc encore des marges de progrès», analyse Valérie Imbert.

L’après-midi a été consacrée à la visite du magasin Super U de Villefranche de Lauragais. Les participants ont pu comparer des carcasses de type «standard» à celles de la démarche «Eleveur & Engagé» dans les chambres froides de l’enseigne (photo). «Nous avons été agréablement surpris par le soin apporté par l’équipe de 8 bouchers au rayon de la viande. Tous nous ont assurés de l’intérêt de la clientèle pour une viande de proximité, de qualité. La boucherie est un rayon porteur, nous ont-ils assurés !». De quoi rassurer les responsables professionnels quant au soutien des consommateurs à leur démarche. L’opération séduction auprès des distributeurs, quant à elle, se poursuit !

Eva DZ

16 mars 2017

OP Productions animales d’UNICOR : pour une association éleveur-consommateur

Pour l’assemblée générale réunissant ses deux productions animales principales (bovin et ovin), mercredi 15 mars, la coopérative UNICOR avait invité Olivier Mevel, maître de conférence à l'Université de Bretagne Occidentale. Son discours fut très positif autour des valeurs ajoutées de ces deux filières en 2017.

«Sur 100 euros de dépenses alimentaires, 30 sont destinés à l’enseigne de distribution et seulement 7,8 à l’agriculteur ! Jusqu’où ira-t-on ?», interroge en préambule Olivier Mével. Sachant qu’en 15 ans, le revenu agricole a dégringolé de 25% ! «La question aujourd’hui est de savoir comment on valorise un produit Cœur de gamme qui représente 40% des ventes, un segment pris en étau entre le premium (10%) et surtout les promotions et Marques de Distributeur (MDD) (50%)», poursuit-il. «Reste à savoir aussi quels produits les enseignes considèrent-elles comme du Cœur de gamme?? Pour certaines, ce sont les animaux qu’elles ont choisis?!».

Pour Olivier Mével, les agriculteurs font face à plusieurs murs. Le premier : celui «hypocrite» des industriels - abatteurs avec un leader, Bigard qui pèse 40% des abattages, 60% de l’approvisionnement des distributeurs et 70% du haché commercialisé en GMS et RHF. «Alors que son discours est qu’il ne gagne pas d’argent arguant que 75% des coûts de transformation sont inclus dans le prix d’achat des bovins !», souligne incrédule l’expert.

«Reprenez la bataille !»

Le deuxième mur est celui «cyniquement assumé par les GMS d’un petit jeu du prix le plus bas». Olivier Mével conseille aux éleveurs de «reprendre la bataille par la relation directe avec le client qui recherche ce lien avec les producteurs». «Alors que vous travaillez nuit et jour dans vos fermes pour quelle plus value quand d’autres en 3 jours dans leur rayon, gagnent 30% de valeur sur vos produits ! Ne vous laissez pas faire ! Mettez en avant les efforts des enseignes comme Carrefour et Système U qui se sont engagés dans le Cœur de gamme et montrez du doigt, celles qui ne l’appliquent pas !».

Le troisième mur est la transparence de la filière bovine exigée par les consommateurs qui veulent retrouver «le vrai goût» de la viande. L’un des problèmes est le manque d’innovation dans le produit vendu. «Aujourd’hui le consommateur veut qu’on lui parle du producteur, de son lien à l’environnement, du bien-être de ses animaux. Il est aussi soucieux du bien-être de l’éleveur et de son revenu, c’est ce qu’ils affirment en tout cas dans nombre d’enquêtes de consommateur», assure Olivier Mével.

Le problème réside aussi, selon Olivier Mével sur l’accumulation de lois sur le commerce : «trop de lois pour rien car la structure de marché reste prépondérante». Pour y faire face, il préconise une association privilégiée entre consommateur et éleveur : «une association que craignent les distributeurs !», rappelant qu’ils sont les deux maillons indispensables de la filière : l’offre et la demande. Les résultats sont là : Bigard perd des parts de marché à cause des marques locales et régionales portées par les éleveurs. «Et là dessus, les consommateurs ne négocient pas le prix car ils sont heureux d’y avoir accès !», confirme Olivier Mével. Les consommateurs font confiance aux éleveurs (39,5%), aux artisans bouchers indépendants (30%) plutôt qu’aux distributeurs (3,3%). A ceux qui pensent que la viande est mauvaise pour la santé, Olivier Mével incite les éleveurs à aller à leur rencontre : «Il n’y a que vous pour les convaincre et apporter les bons arguments et ainsi rétablir un lien de confiance !».

Une filière plus collaborative

Le consommateur a plusieurs priorités dans son acte d’achat de viande et ce sont ceux-là à prendre en compte : la recherche du plaisir gustatif, l’origine France, l’aspect visuel, la race et le prix abordable constituent 56% de la valeur ajoutée pour le client.

Dans sa conclusion, Olivier Mével a encouragé les responsables d’UNICOR à créer leur propre univers : «appuyez-vous sur l’organisation de vos filières, sur le lien entre l’homme et l’animal au quotidien dans vos fermes, sur la valeur ajoutée de vos produits, votre lien au territoire, pour donner sens à votre démarche envers le consommateur. Il y sera forcément réceptif ! Demandez-leur quelles sont leurs attentes. Fonctionnez de l’assiette à la ferme !».

Eva DZ

Nous reviendrons en détail sur l’assemblée générale des OP Productions animales d’UNICOR dans notre prochaine édition (lire aussi ci-contre).

09 mars 2017

Groupe des producteurs laitiers du Villefranchois : «tenir l’offre pour tenir le prix»

Pour son assemblée générale, mercredi 8 mars, le groupe des producteurs laitiers du Villefranchois (GPLV) avait convié un invité atypique, Olivier Dauvers spécialiste du commerce, de la distribution et de la consommation. Son intervention n’a pas manqué d’interpeller les participants dont de nombreux jeunes des établissements scolaires de l’Aveyron.

«Une coopérative d’idées qui ne vend pas du prêt à penser», ce slogan porté par les deux co-présidents du GPLV, Nicolas Guibbert et François Bosc a été une fois de plus confirmé lors de l’assemblée générale, le 8 mars à l’Institut François Marty. Porteur de nombreuses réflexions, le groupe a encore innové en sollicitant un intervenant sur la problématique du commerce.

Comme ils l’expliquaient en préambule dans notre dernière édition, «on parle très souvent du prix du lait mais on en sait peu sur la façon dont ce prix est fixé et dans quel contexte il s’inscrit». C’est pour cette raison qu’ils se sont adressés à un expert en la matière, Olivier Dauvers, qui depuis 25 ans, travaille sur la mise en marché, la commercialisation et la distribution, la formation des prix, des promotions. Il a partagé sa vision du commerce et de la consommation.

Son intervention portait sur les menaces et opportunités de la grande distribution : «l’idée n’est pas de la plaindre mais bien de mieux comprendre ses pratiques et le milieu dans lequel elle évolue pour agir en connaissance de cause», a-t-il indiqué en préambule. Il part du constat que la consommation ralentit depuis 2008. «Nous entrons dans une époque nouvelle car auparavant la consommation avançait seule à un rythme de +2,5% par an. Or depuis 2008, elle se stabilise à +0,5%. Ce qui change tout car tous les acteurs économiques ont basé leur modèle sur une croissance de la consommation. A consommation stable, ils sont contraints de se partager les marchés ou plutôt de se les arracher !», avance Olivier Dauvers.

Pouvoir d’achat

Ce qui détermine le niveau de consommation, c’est le pouvoir d’achat et non le nombre de consommateurs. «Le pouvoir d’achat dépend de la richesse produite (PIB, salaires). Longtemps le modèle social français a gonflé artificiellement le pouvoir d’achat du fait de l’accroissement de la dette publique mais depuis la crise financière de 2008, le niveau d’endettement est stabilisé et la réalité du niveau de richesse produite s’est réalignée à la consommation», détaille Olivier Dauvers. D’où la stabilité de la consommation. Mais pas question de parler de crise de la consommation en France, «notre niveau reste stable comparé à des pays comme l’Italie, l’Espagne ou la Grèce qui affiche -10% de consommation?!».

A la stabilité de la consommation, s’ajoute le développement du e-commerce, qui menace la distribution. Ce nouveau débouché représente 72 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France en 2016 mais c’est autant de pris sur la part d’achat en grandes surfaces puisque la consommation n’augmente pas et se fragmente avec la diversification des enseignes citant l’exemple de Picard Surgelés devenu vendeur de solutions repas qu’il accompagne désormais de vin !

Malgré une demande qui ne progresse pas, l’offre commerciale continue de croître avec des surfaces de magasin en progression pour séduire de nouveaux clients et augmenter le chiffre d’affaires. Pour autant le rendement commercial (chiffre d’affaires par rapport au m²) est négatif (-7% en 2 ans). «Ce modèle ne va pas tenir, il y aura forcément des défaillances !», prédit Olivier Dauvers. «Aujourd’hui les différents acteurs se partagent voire s’arrachent la moins value !». La marge nette des plus grandes enseignes ne dépassent pas les 2% (23 à 25% de marge brute en moyenne, le taux le plus bas en Europe).

Face à cette compétition accrue, la distribution mène une guerre des prix et des promotions, qui profite aux consommateurs. «Sans forcément connaître les prix, le consommateur a des repères sur un certain nombre de produits, dès qu’il relève une hausse, il extrapole à l’ensemble de l’enseigne». Et Olivier Dauvers n’hésite pas à parler «d’armes nucléaires» lorsqu’il évoque les comparatifs de prix agressifs entre enseignes jusque dans la boîte mail des clients leur vantant ce qu’ils ont économisé en choisissant leur magasin.

"Guerre des prix"

«Cette guerre des prix et des promos n’est pas propre à la distribution, elle est spécifique au commerce en général. Partout, toute l’année, les enseignes et les marques affichent des promotions pour attirer les clients. Il faut en faire toujours plus !», illuste Olivier Dauvers.

Pour affronter cette guerre des prix, les magasins se sont regroupés pour acheter moins cher. La distribution s’est recentrée autour de 4 méga centrales d’achat. «Même si l’on ne cautionne pas, on ne peut rien puisque la loi ne l’interdit pas ! Mais pour l’économie française, il vaut mieux des distributeurs puissants en France plutôt qu’un rachat par des distributeurs étrangers parce que sinon, la production française sera en minorité et peut-être vouée à la disparition», avance le spécialiste. «Profitons de la présence de nos distributeurs à l’étranger ! Reste à définir jusqu’où on peut les laisser aller», a-t-il encouragé rappelant les bonnes places de la distribution française à l’étranger (Casino numéro 1 au Brésil et en Colombie, Auchan numéro 1 en Chine et en Russie).

Au bout du compte, quelle que soit la stratégie choisie, elle est toujours fixée en fonction du consommateur, seul décideur de son pouvoir d’achat. Mais la donne est là aussi complexe selon Olivier Dauvers.

«Le consommateur est un jouisseur frustré ! Il est partagé entre son pouvoir d’achat et son vouloir d’achat. Si le pouvoir d’achat est stable depuis 10 ans, aujourd’hui on en veut toujours plus !», argumente l’expert. «Consommer reste un plaisir mais il y a un écart entre ce que je voudrai et ce que je ne peux pas avoir !». Grâce à la pression sur les prix, on peut assouvir ses besoins en ayant plus avec peu ! «La guerre des promos a créé une forme d’appétence qui offre l’accès à des produits que l’on pense à prix réduits et qui assouvissent des envies». Le consommateur est donc la clé de la stratégie commerciale du commerce en général. «C’est lui qui au final décide de son acte d’achat et du prix qu’il souhaite y mettre. Reste à le convaincre !».

Eva DZ

02 mars 2017

Aveyron Energie Bois : un nouvel animateur

Dix ans après sa création en 2006, l’association Aveyron Energie Bois créée à l’initiative des acteurs de cette filière pour redynamiser ce débouché à fort potentiel dans le département, a présenté son nouvel animateur, Thomas Wolff qui remplace Guillaume Courty.

En pointe il y a 30 ans, le bois énergie, après un petit creux dans les années 1990-2000 connaît un regain d’intérêt auprès des ménages. Le prix de l’énergie fossile grandissant et une orientation environnementale clairement affichée sur les ressources naturelles ont remis au goût du jour, le chauffage par le bois. Pour relancer cette filière dans le département, ses acteurs (producteurs, entreprises d’amont, fabricants de chaudières, prestataires de services,...) ont créé une association Aveyron Energie Bois en 2006.

Depuis plus de 10 ans, elle accompagne les porteurs de projets et fédère les différents acteurs pour favoriser le développement du bois énergie en Aveyron. «Le bois énergie ne va pas de soi car l’investissement peut être lourd au départ, l’économie réalisée est à considérer sur 10 à 20 ans, et ce sont aussi des installations très techniques. Mais chaque projet étant unique, nous pouvons proposer à tous les porteurs de projets que ce soit des collectivités ou des entreprises, un accompagnement précis, fiable et impartial», précise le président, Stéphane Foury qui a présenté le nouvel interlocuteur technique de l’association, Thomas Wolff.

L’association peut, de plus, s’appuyer sur une expérience de plusieurs années en la matière, avec de nombreuses réalisations. Récemment, elle accompagne le projet de SEM Causse Energia sur le sud Aveyron en lien avec le PNR des grands Causses. Elle permet aux consommateurs d’acheter en direct de la chaleur fournie par un réseau de bois énergie. Une belle innovation ! Autre exemple à Pruines où des agriculteurs fournissent gratuitement le bois issu de l’entretien de leurs parcelles, sur une plateforme qui le transforme en plaquettes pour chauffer l’école et la mairie. Et de nombreux projets sont à l’étude sur plusieurs secteurs dans le département.

«Notre cible, ce sont les gros consommateurs de chaleur comme les collectivités ou les entreprises», reprend Stéphane Foury. Car les complexités administratives peuvent être importantes : «Nous bénéficions de toutes les compétences pour développer une forme de chauffage par le bois énergie. L’aspect économique peut être bloquant mais il existe des subventions favorables à l’investissement dans le bois énergie», complète Thomas Wolff. L’association Aveyron Energie Bois peut intervenir à plusieurs niveaux : dans l’étude d’opportunité auprès des porteurs de projet (le coût est celui de l’adhésion à l’association), dans l’étude de faisabilité (financée jusqu’à 70%) et dans la concrétisation du projet. «Nous prévoyons de créer une plateforme de communication entre tous les acteurs territoriaux afin de fluidifier les échanges et de proposer un appui technique efficace et coordonné», avance Stéphane Foury, en collaboration notamment avec le SIEDA et Aveyron Engenierie.

Eva DZ

Contact Aveyron Energie Bois : 05 65 73 77 73 - aveyron-energie-bois@orange.fr

23 février 2017

Projet d’AOP Pérail : l’aire géographique en consultation publique

C’est une bonne nouvelle que Jean-François Dombre, président de l’association de défense et de promotion du fromage de brebis Pérail a annoncé mercredi 22 février : le projet d’aire géographique de la future AOP Pérail est en consultation publique du 8 mars au 8 mai 2017. Ultime étape avant la validation du cahier des charges de la production de lait et de fromage et l’obtention de l’AOP.

L’INAO a mobilisé un comité d’experts composé d’historiens et de géographes pour travailler sur un projet d’aire géographique de la future AOP Pérail, aujourd’hui mise en consultation publique. Leur rapport basé sur des critères climatiques, de territoire,.… s’étend sur cinq départements : l’Aveyron, la Lozère, le Tarn, l’Hérault et le Gard et 281 communes ou parties de communes. «Les experts ont été marqués par le lien qui nous unit à l’AOP Roquefort, de par le don de présure que faisaient les laiteries depuis des générations en fin de campagne, aux paysans pour qu’ils fabriquent leur Pérail», souligne Jean-François Dombre. «Nous avons récolté 800 témoignages en 15 jours de cette complémentarité, ce qui a poussé les experts à inclure notre projet d’aire géographique dans le rayon de l’AOP Roquefort».

Ravi de cette nouvelle étape dans l’obtention de l’AOP, démarche engagée en 1995, Jean-François Dombre sait que l’appellation est sur la bonne voie. «Le Pérail à travers son appellation, s’inscrira pleinement dans la politique de démarche de qualité de nos territoires difficiles. Ce produit fait vivre 200 producteurs et 140 salariés. Il représente entre 4 et 5 millions de litres de lait et 1000 tonnes de fromags. C’est un produit qui compte dans le paysage fromager local».

Le rapport de la commission d’experts comprenant les critères de délimitation et le projet d’aire géographique est consultable auprès des services locaux de l’INAO à Aurillac (04 71 63 85 42) ou auprès de l’association de défense et de promotion du fromage de brebis Pérail (05 65 59 59 09) et sur le site de l’INAO (www.inao.gouv.fr rubrique consultation publiques).

Eva DZ

16 février 2017

Ferme des Homs à St Christophe Vallon : «20 ans pour constituer une clientèle fidèle»

Florence et Dominique Costes de la ferme des Homs sont des précurseurs dans la transformation de produits fermiers et la vente directe en Aveyron. Lorsqu’ils se sont lancés en 1992, ils transformaient quelques veaux et agneaux. Aujourd’hui, ils valorisent l’ensemble de leur production en direct dans leur propre atelier de découpe et embauchent 3 salariés.

En 25 ans, le parcours fut semé d’embûches pour Florence et Dominique Costes mais ils ont réussi à force de travail et de motivation ! «Il faut savoir se lancer et se donner les moyens d’atteindre ses objectifs», lance le couple. Ils ont démarré sur la commune d’Onet le Château sur une ferme et des terres en location, en 1989 pour Dominique et en 1992 pour Florence à la sortie de son BTA. Année où ils ont démarré la transformation de quelques veaux puis d’agneaux sur commande «pour se tester», profitant de la proximité de l’atelier de La Roque pour la découpe. «Nous étions limités en surfaces et nous ne voulions pas démarrer une nouvelle production, nous avons donc choisi la transformation pour aller au bout de notre produit», explique Florence. Pour se faire connaître, le couple sillonnait les marchés locaux et sur Toulouse pour commercialiser leur viande de veau, de bœuf et d’agneau découpée et emballée sous vide.

Leur clientèle augmentant, Dominique et Florence ont fait le choix d’investir dans leur propre atelier de découpe et ont embauché un boucher pour plus d’autonomie et de souplesse dans le travail vis-à-vis des commandes des clients. «Le dossier n’a pas été insurmontable à réaliser. Nous avons tout fait valider à la DSV. Comme certains investissent dans une salle de traite, nous avons investi dans un atelier de découpe ! Ce n’est pas plus compliqué !», sourit Florence. Très satisfaite d’avoir pu embaucher un professionnel de la découpe, elle est sûre de la qualité de son produit qu’elle vend au détail et un peu en colis.

Leur propre atelier de transformation

Petit tournant en 2000 lorsque le couple a dû «s’expatrier» à St Christophe Vallon où ils ont acheté la ferme des Homs même s’ils ont gardé quelques parcelles et un bâtiment près de La Roque. Deux ans plus tard, un incendie ravage l’atelier de découpe : «ce fut pour nous l’occasion de transférer l’atelier à la ferme des Homs, d’avoir un outil aux dernières normes, plus à notre main et fonctionnel pour le salarié», avance Florence.

A la tête d’une clientèle aujourd’hui fidélisée, Dominique et Florence ont réduit le nombre de marchés, ils sont les mercredis et samedis à Rodez et ont un petit magasin ouvert un jour par semaine, sur leur ferme. Adhérents au réseau Bienvenue à la ferme, ils proposent à l’occasion des visites de l’exploitation : «Les clients veulent connaître l’origine des produits qu’ils consomment, la façon dont nous les élevons, comment nous les nourrissons,...», détaille Dominique.

Il leur a fallu 20 ans pour réussir à transformer l’ensemble de leur prodution issue de leurs 100 vaches limousines et leurs 70 brebis Rouge de l’Ouest, en vente directe. Ils ont aussi développé les plats cuisinés, pour une valorisation totale des carcasses. «Sans l’efficacité et le professionnalisme de nos salariés tant sur l’exploitation qu’à l’atelier de découpe (1 temps complet et 2 temps partiels), nous n’y serions pas parvenus», indique le couple. Chacun est polyvalent et connaît le produit : «C’est important de savoir de quoi on parle !».

Et de préciser que toute l’alimentation donnée aux animaux est produite sur la ferme, en quasi autonomie. «Nous avons dû adapter notre production à notre débouché même si nous expliquons bien aux clients qu’on ne peut pas manger de l’agneau toute l’année !», sourit Florence. Dominique a mis en place des vêlages toute l’année en bovin, il produit des veaux entre 8 et 10 mois à 240 kg/carcasse en moyenne et des agneaux de 4-5 mois entre 22 et 25 kg/carcasse, abattus à Rodez, un outil auquel les éleveurs tiennent beaucoup. «Même si nous avons beaucoup de travail, nous sommes heureux de pouvoir maîtriser notre produit jusqu’au bout. Que cela dure?!».

Eva DZ

16 février 2017

Lait de vache et agriculture biologique : conversions et maîtrise de la production

«Etat des lieux, perspectives et stratégies de développement pour le lait de vache en agriculture biologique» était le thème de la rencontre proposée vendredi 10 février, à Flavin, organisée par la Chambre d’agriculture et l’APABA.

Le Comité de développement agricole de Rodez-Nord (CDARN), la mission AB de la Chambre d’agriculture et l’APABA (Association pour la Promotion de l’Agriculture Biologique en Aveyron) ont rassemblé une centaine de personnes à Flavin. Pierre Joffre, co-président du CDARN, responsable de la mission AB de la Chambre d’agriculture, membre de la commission AB de la Chambre régionale d’agriculture, a introduit la matinée sur un état des lieux aveyronnais : «le département compte 45 exploitations bovins lait certifiées AB pour 8 millions de litres de lait collectés. A l’horizon 2018, ce sont 100 à 110 producteurs qui livreront du lait bio avec le nombre de conversion en cours aujourd’hui. Ils représenteront 9 % des exploitations en bovins lait du département et 7 % des volumes». Pour autant, l’élu de la Chambre d’agriculture tempère la situation : «cette rencontre a pour objectif de mettre en avant les forces mais aussi les faiblesses de ce marché AB français».

Bernard Teyssère, administrateur de l’APABA, a rappelé l’objectif et missions de l’association, puis Paul Zindy, chargé de mission au CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière), a dressé un tableau de la production de lait de vache AB en France et dans l’Union européenne.

Selon les données du CNIEL, «les produits laitiers bio occupent une place conséquente dans certains pays européens : 29 % du lait de consommation au Danemark, 18 % en Autriche, un peu plus de 10 % en Suède, 9 % en France. En 2015, la collecte de lait bio a continué sa croissance en Allemagne (+4%), en France (+6,9 %), loin devant le Danemark (+1 %), Autriche (0?%), la Suisse (+1 %). L’Allemagne reste le premier pays producteur, devant la France. Avec 1,3 million d’hectares cultivés en AB en 2015, dont 300 000 ha en conversion, les surfaces bio continuent de progresser en France (+17 % par rapport à 2014), soit plus de 4,9 % de la SAU nationale. Par ailleurs, les produits laitiers AB représentent 11,4 % des achats des ménages français en alimentaire AB en valeur».

2016, année des conversions

La France compte aujourd’hui 2?170 producteurs de lait de vache AB, 125 établissements de collecte, 163 transformateurs. Le grand Ouest et le grand Est rassemblent la grande majorité des producteurs. En 10 ans, la collecte a fait un bond de 146?%, pour un total de 557 millions de litres de lait de vache AB en 2015. Avec un prix de base 2016 payé en moyenne 469 €/1?000 litres, contre 309 €/1?000 litres pour le conventionnel. Autre indication de Paul Zindy, «la tendance haussière du rythme de conversions qui continue en France. Entre novembre et mai 2015, juin et octobre 2015, novembre et mai 2016, juin et octobre 2016, le nombre de producteurs convertis est passé respectivement à 83, 80, 684, 143. Le nombre de producteurs AB doit croître en 2017, avec 2 363 fin mai, 2?741 fin octobre, puis 3?149 fin mai 2018 et 3?221 fin octobre 2018. A la mi-2018, la France devrait atteindre les 890 millions de litres, soit une hausse de la collecte de 53?%». C’est la France qui a enregistré le plus de conversions en deux ans au niveau de l’UE, note encore le CNIEL.

Agniechka Mariettaz et Jean-Luc Denis, producteurs de Biolait, voient donc l’avenir du lait de vache AB avec optimisme. Mais avec un bémol :?«nous aurons une année 2018-2019 difficile à passer avec le nombre de conversions augmentant les volumes. Il faudra être vigilants sur les prix et garder la confiance des consommateurs».

«Diversité des productions»

Pierre Joffre est du même avis : «les interventions de la matinée ont donné un aperçu général des marchés favorable, qu’il faut tempérer», insiste-t-il. «Il sera necessaire de maîtriser les volumes, l’offre et la demande. L’enjeu est de maintenir les exigences de qualité du bio».?Par ailleurs, il juge «les productions de fromages AB valorisées par une accroche territoriale intéressante». Damien Lacombe estime que «les productions AB et conventionnelles sont complémentaires». Pour Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture, «nous n’opposons pas les deux systèmes de production.?Nous sommes ici dans un bassin de production de lait de vache qui peut se démarquer le plus possible, en étant complémentaire des autres. La force de l’Aveyron est sa diversité.?Ce département est dans les premiers au niveau national pour les productions AB. Il y a de la place ici pour le bio, dans une démarche sociétale en quête de valeur ajoutée, avec une adéquation sol-troupeau efficace. Tout doit être construit dans l’intérêt de l’agriculteur, et pour que nos territoires conservent le maximum de paysans. L’avenir doit se bâtir ensemble, en se démarquant, et sans banaliser le label AB».

D.B.

19 janvier 2017

Rencontre éleveurs et responsables de Système U Sud à Lodève : Cœur de gamme est en marche !

Suite à l’engagement de Système U dans la démarche Cœur de gamme en juin, les responsables de la FRB ont invité les directeurs de magasins et responsables des rayons boucherie de l’enseigne Système U Sud pour découvrir cette démarche et surtout la mettre en œuvre localement. Ils étaient une cinquantaine de personnes, dont 17 points de vente mardi 17 janvier autour de Lodève.

Une cinquantaine de personnes, éleveurs, responsables professionnels, directeurs et responsables de rayon boucherie des enseignes Système U de la région montpelliéraine se sont retrouvés mardi 17 janvier autour de la démarche Cœur de gamme.

Système U s’est en effet engagé dans ce dispositif en juin, en signant un partenariat avec la FNB pour revaloriser les prix d’achat des animaux de races à viande aux éleveurs répondant à un cahier des charges Cœur de gamme. C’est le dispositif que la profession a imaginé pour que les producteurs de viande puissent retrouver une plus-value sur leurs produits par rapport notamment à l’afflux de vaches de réforme laitières. «C’est une façon de contrer la logique commerciale en vigueur actuellement dans la filière allaitante, victime de prix bas et de perte de valeur», avance Olivier Boulat, administrateur FNB et référent de la démarche Cœur de gamme pour le sud de la France. Il partage cette fonction avec Dominique Fayel. C’est à leur initiative que la rencontre avec l’enseigne Système U pour la zone sud (de Lyon à Bordeaux) s’est déroulée. Car si au niveau national, plus de 6700 animaux ont été valorisés dans la démarche Cœur de gamme pour des magasins Super U, en revanche dans le sud, le dispositif patine un peu ! Ils ne sont en effet que 25 magasins d’ores et déjà partie prenante sur les 220 recensés dans la région sud !

Des échanges constructifs

Mais que ce soit Nicolas Bringer, président du groupement d’achat chez Système U Sud ou David Léon, directeur Frais-Métier de Système U Sud, tous les deux ont montré leur intérêt pour le Cœur de gamme. Ils ont particulièrement apprécié la journée qui leur a été proposée.

Elle a démarré sur la ferme de Jérôme Clarissac, au Caylar. Les participants, éleveurs, chefs bouchers, directeurs de magasins ont pu largement échanger sur le métier et les pratiques d’élevage. L’alimentation des animaux, le cycle de production ont été notamment très détaillés pour permettre aux responsables d’enseignes de prendre conscience de la réalité du métier d’éleveur. «Tous ont semblé très intéressés, ont posé beaucoup de questions et ont avoué avoir beaucoup appris sur le métier», a confié l’un des participants.

Puis la démarche Cœur de gamme a été présentée en détail, le cahier des charges que les éleveurs s’engagent à respecter (pratiques d’élevage, âge des animaux, poids de carcasse, conformation et état d’engraissement,...) et bien sûr la contre- partie : un prix juste pour les éleveurs (de l’ordre de 1 €/kg de plus sur chaque animal estampillé Cœur de gamme). «Cœur de gamme a vocation à assurer une juste rémunération des éleveurs tout en garantissant aux consommateurs de bonnes pratiques d’élevage et une viande de qualité», ont rappelé les responsables professionnels.

De leurs côtés, les représentants de Système U ont évoqué deux conditions à la concrétisation de leur engagement dans la démarche : un retour effectif aux éleveurs, l’assurance qu’ils reçoivent la plus-value issue de la démarche et la possibilité de bénéficier d’outils de communication pour sensibiliser le consommateur au Cœur de gamme. Beaucoup ont en effet précisé que le prix de la viande n’était pas un frein auprès des consommateurs dans la mesure où ils achètent un produit de qualité, dont ils connaissent l’origine et qui est produit près de chez eux.

Prochaines étapes : Toulouse et Bordeaux !

Après un déjeuner convivial autour d’un aligot préparé par les Aveyronnais, le groupe a visité le magasin Super U de Lodève et en particulier le rayon boucherie. Le chef boucher a pris le temps d’expliquer son travail, présentant deux carcasses, l’une de type «standard» et l’autre estampillée «Cœur de gamme» dans les chambres froides de l’enseigne.

De l’avis de tous, la journée fut constructive et les responsables de magasins se sont engagés dans la démarche. Ils ont préparé un document sur le Cœur de gamme afin de le présenter auprès de l’ensemble de leurs magasins. Leur discours a même été plutôt convaincant et positif, incitant le plus grand nombre à s’engager !

Prochaine étape, le même type de rencontre avec Système U sur la région toulousaine et une autre sur la région de Bordeaux.

Eva DZ

12 janvier 2017

Ovinpiades et élevage ovin : la filière des possibles

La journée des Ovinpiades a été l’occasion pour la profession d’organiser une après-midi consacrée à la filière ovine. La présentation de Dominique Delmas, conseiller spécialisé de la Chambre d’agriculture, suivie d’une table ronde avec l’ensemble des opérateurs de la filière viande, a permis de diffuser auprès des étudiants un message très positif sur les opportunités en matière d’installation.

Chaque année la Chambre d’agriculture, la FDSEA et les JA organisent une journée sur l’installation en ovin viande. Cette année cette opération s’est greffée aux Ovinpiades départementales. Ainsi, après la pratique, déclinée lors des épreuves du matin, place à la théorie. Quelque 150 élèves des lycées La Roque et La Cazotte se sont rassemblés pour découvrir les spécificités et opportunités offertes par les filières ovines aveyronnaises.

Des échanges mondiaux propices

Dominique Delmas a ouvert le bal en partageant son expérience de l’élevage ovin, de ses flux mondiaux jusqu’aux filières locales. Il a ainsi expliqué l’influence des échanges mondiaux dans la fixation du prix des agneaux français. Depuis près de 10 ans, la production française a bénéficié d’un déroutage des agneaux néo-zélandais vers le continent asiatique, et plus particulièrement, la Chine. Malgré un affaiblissement des importations chinoises depuis 2 ans, les volumes océaniens envoyés en Europe continuent de baisser. Cet élan permet de conforter l’augmentation du prix des agneaux français, amorcée en 2007.

De plus, malgré une baisse de consommation de 3% en 2016, le déficit français en viande ovine dépasse encore les 50%, au profit des importations, en majorité depuis la Grande Bretagne. Cette forte concurrence est favorisée par des prix plus bas que le prix de base français. Pour preuve, on enregistre en 2015, 12% de baisse du prix de l’agneau du Royaume Uni, tandis que le prix de base des carcasses françaises augmente de 5%. Ce manque de compétitivité se remarque surtout sur la viande standard, mais il est compensé par le décalage entre production et consommation et la forte segmentation du marché. Ces effets sur le maintien du prix font de la filière ovine française une source d’opportunités pour l’installation de jeunes éleveurs.

Un bassin à fort potentiel

La nouvelle région Occitanie est sur la première marche du podium national en nombre d’éleveurs et de brebis. L’Aveyron se classe premier en nombre de brebis laitières et second derrière le Lot en effectif allaitant. La filière ovine régionale est caractérisée par une forte présence de productions sous signes officiels de qualité et d’origine (SIQO), essentiellement Label Rouge, IGP et Agriculture Biologique. Cette segmentation est encouragée par une augmentation constante de la part des SIQO dans la consommation totale de viande ovine.

En Aveyron, le nombre d’éleveurs allaitants frôle les 950, et le cheptel ovin viande s’élève à plus de 127 000. Néanmoins, la filière ovine locale est toujours dominée par le bassin laitier de Roquefort, qui dénombre environ 2 000 exploitations, dont 1 660 produisent pour la filière AOP. Le volume de lait total est estimé à 200 millions de litres, dont 170 millions seraient transformés au sein de la filière Roquefort. Les agneaux issus de ces élevages sont vendus à 1 mois et sont destinés à l’engraissement. On estime à 870 000 le nombre d’agneaux vendus sur le Rayon.

Une structuration remarquable

L’élevage ovin aveyronnais, en majorité en race Lacaune, bénéficie de 2 schémas de sélection (Ovitest et GID Lacaune), de 2 centres d’insémination artificielle, Ovitest et le service élevage de Confédératiion de Roquefort, ainsi que d’un organisme de contrôle de performances : Unotec.

Les agneaux issus des élevages allaitants sont pour partie commercialisés sous 4 appellations de qualité : Lou Paillol, Agneau Fermier des Pays d’Oc, Agneau Laiton et l’IGP agneau de l’Aveyron. Ces marques répondent aux cahiers des charges IGP et Label Rouge, soit des agneaux de bergerie élevés sous la mère avec un complément de céréales, abattus entre 70 et 150 jours.

Cette prédominance de filières qualité est permise grâce à une production très structurée par la présence d’organisations de producteurs qui sont au nombre de quatre : Aprovia, Elvea 12-48-81, Sica2G et Unicor. Ces opérateurs ont tous répondu présent à la table ronde organisée pour les étudiants. Ils ont confirmé que le marché reste porteur et que les résultats économiques sur les exploitations, dont le revenu moyen est en progression depuis 2008, doivent encourager l’installation de nouveaux éleveurs. Avec une augmentation du prix moyen des agneaux de 22% en 6 ans et une PAC favorable depuis 2010, tous les voyants de la filière sont au vert, alors qu’elle a longtemps souffert d’une image négative.

Au sujet de la baisse générale de la consommation de viande, les opérateurs misent sur l’avenir des produits différenciés. «On consomme moins mais mieux», s’accordent-ils à affirmer. Concernant la montée en puissance des groupes anti viande, les opérateurs expliquent que le dialogue avec la société est aujourd’hui incontournable et que tous les maillons de la chaîne alimentaire doivent faire preuve de transparence et de pédagogie.

Chaque entreprise a pu exprimer ses besoins en terme de volume, affirmant sa nécessité d’augmenter ses apports pour pouvoir conquérir de nouveaux marchés et développer ses contrats commerciaux. Les opérateurs de la filière tiennent chaque année à envoyer ce signal très fort aux futurs éleveurs qu’ils ont la chance de rencontrer.

Enfin, les organisations de producteurs ont salué les progrès réalisés par les éleveurs depuis 20 ans. Ils se sont en effet adaptés aux exigences des labels en produisant des agneaux d’une qualité constante.

En conclusion, Edith Bonnefous, présidente du Comité bassin de la Chambre d’agriculture, a rappelé que la filière offre des opportunités d’installation, notamment en GAEC. Pour elle, le travail en société est le gage d’une qualité de vie appréciable, confortée par une filière dont l’astreinte n’est pas un point faible.

B CAREL

15 décembre 2016

Chambre d’agriculture et agriculture biologique : conserver des marchés sécurisés

Pierre Joffre, éleveur de brebis laitières en Agriculture Biologique, est le responsable de la Mission Bio de la Chambre d'agriculture de l'Aveyron. Il livre son point de vue quant à l'état de la filière et ses perspectives.

Quelle est votre vision de la filière aveyronnaise ?

«L'Aveyron est le premier département français en termes de surfaces converties en Agriculture Biologique. Parmi les départements d'élevage, il se place aussi en tête en nombre d'exploitations. Cela n'est pas étonnant au regard des pratiques traditionnelles de nos systèmes de polyculture-élevage, fortement liés au sol, et déjà naturellement proches des exigences du Bio.

Comment est-elle organisée ?

La filière laitière très porteuse est bien organisée, que ce soit en ovin ou en bovin. La valorisation du lait se fait par des marchés solides et porteurs. Néanmoins nous devons rester vigilants car trop d'euphorie pourrait malheureusement provoquer un déséquilibre entre l'offre et la demande. Pour exemple, la Chambre d'agriculture a conduit une enquête auprès des entreprises collectant du lait de brebis bio sur le Rayon de Roquefort. Elle fait apparaître une prévision de croissance de près de 50 % à l'horizon 2018 ! Même si le lait de brebis de notre territoire est très bien valorisé par des transformations différenciées, nous espérons que ces augmentations de volume se font dans le cadre de marchés sécurisés. Cette recommandation s'applique bien sûr aussi au lait de vache, plus soumis à la concurrence entre opérateurs, et qui poursuit sa progression dans notre département. Attention de ne pas trop anticiper des hausses de ventes qui pourraient, pour diverses raisons, comme une crise économique, ne pas se réaliser.

Au niveau de la viande, la valorisation des produits en Agriculture Biologique est moins évidente. La culture des foires, encore très présente en Aveyron, rend plus difficile les prévisions d’approvisionnement, et donc la signature de contrats. De ce fait, le prix est moins attractif et ne vient pas toujours compenser une éventuelle augmentation de charges. Cela est encore plus vrai que le marché de la viande Bio concerne essentiellement des animaux finis, dont le coût d’engraissement est plus élevé qu’en conventionnel. Le marché deviendra porteur lorsque nous arriverons à initier une démarche collective, avec des éleveurs fortement engagés.

A propos des filières végétales, les producteurs sont jusqu’à présent essentiellement tournés vers la vente directe, souvent sur les marchés de plein vent. Nous nous félicitons de la multiplicité des projets qui ont réussi leur installation, car cela a signé la renaissance du maraîchage un peu partout en Aveyron. En parallèle, la Chambre d’agriculture émet le vœu de voir s’organiser une filière qui serait capable d’approvisionner en semi-gros les enseignes locales demandeuses de tels produits, et capables de toucher un plus vaste public de consommateurs.

Quelles sont, selon vous, les perspectives de la filière ?

Les habitudes de consommation sont en pleine évolution. On parle beaucoup de végétarisme, d’aliments sans gluten... Est-ce un phénomène de mode ? On ne peut pas le savoir, néanmoins cela montre que les consommateurs s’inquiètent de plus en plus de ce qu’ils mettent dans leur assiette. On sent qu’il s’opère un retour vers une alimentation porteuse de valeurs, plus locale, plus respectueuse de l’environnement et des Hommes. J’en veux pour preuve, l’engouement pour les magasins de producteurs qui fleurissent, même en Aveyron. Ce constat me rend optimiste quant au plébiscite croissant des consommateurs pour le Bio.

Cependant, l’Agriculture Biologique, si elle est vouée à poursuivre son développement, doit conserver son niveau d’exigence. En France, elle est née d’une démarche initiée par des agriculteurs pionniers et des consommateurs engagés. Elle est créatrice de valeur ajoutée et remporte la confiance du consommateur. Maintenant que son cahier des charges est européen, nous craignons un assouplissement, sous la pression de certains états membres. Par exemple, le lien au sol, qui nous apparaît comme fondamental, n’est pas forcément une évidence pour d’autres pays, du nord de l’Europe en particulier. Des débats sont déjà en cours à Bruxelles.

Comment la Chambre d’agriculture accompagne-t-elle les agriculteurs engagés??

Fidèle à ses orientations de soutenir toutes les agricultures, la Chambre intervient aussi auprès des éleveurs convertis en agriculture Biologique. L’action de la Mission Bio se décline en partenariat avec les organismes techniques : Unotec et le service Elevage de la Confédération générale de Roquefort pour le lait de brebis, le contrôle laitier en lait de vache. Ainsi, en élevage bovin, la Chambre d’agriculture dispose d’un peu moins de deux équivalents temps plein pour le suivi technico économique des élevages. Avec un nombre croissant de conversions, ces moyens vont malheureusement s’avérer insuffisants. La Mission Bio travaille aussi en lien avec le service spécialisé en agronomie, élément incontournable de la performance des exploitations Bio. Nous animons aussi des groupes d’éleveurs qui se retrouvent pour partager leur expérience. Ces espaces d’échanges sont bien sûr ouverts aux agriculteurs «conventionnels» qui utilisent déjà, ou souhaitent le faire, des techniques de production alternatives. Notre volonté de ne pas opposer les systèmes, mais au contraire de mettre en avant leur complémentarité, reste sans équivoque. Tous les techniciens du contrôle laitier interviennent autant chez des Bio que des conventionnels, il n’y pas de cloisonnement.

Dans le domaine des productions végétales, la Chambre s’appuie aujourd’hui sur l’expertise de l’APABA. En faveur du développement du maraîchage, nous travaillons à la mise en place d’un projet technique commun.

La Chambre d’agriculture intervient aussi au niveau des projets d’installation ou de conversion. Lorsque nous rencontrons un porteur de projet, la toute première question que nous lui posons concerne ses débouchés. Chaque candidat à la conversion doit obligatoirement se demander : «L’augmentation de mes coûts de production va-t-elle être compensée par le prix ?». Cette question est fondamentale et conditionne la réussite du projet. C'est aussi le gage de la pérennisation de nos filières aveyronnaises.»

B.C.

27 octobre 2016

Assemblée générale de l’association Bœuf Fermier Aubrac : Patrick Mouliade, nouveau président

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas, l’association Bœuf Fermier Aubrac confirme cet adage puisqu’en 2015, elle affiche des résultats en nette hausse : + 10 points de vente, + 30 adhérents, + 121 animaux labellisés. Un beau bilan pour Christian Bonal qui présidait sa dernière assemblée générale vendredi 21 octobre à Ste Geneviève sur Argence.

L’année de ses 20 ans, l’association Bœuf Fermier Aubrac s’est surpassée ! Elle dépasse aujourd’hui les 500 éleveurs engagés dans la filière (+6,3%), elle a augmenté le nombre de carcasses labellisées (+3%) malgré un marché de la viande difficile. Le seul point noir est une baisse du prix du kg. «La conjoncture nous a obligés à réduire notre prix de 9 centimes/ kg carcasse pour être en phase avec le marché», a expliqué le président Christian Bonal, rappelant qu’il tenait à un différentiel de prix par rapport aux cotations grand sud. La valorisation des carcasses était de 4,65 €/kg, soit une valorisation moyenne des animaux de 1 892 €.

Mais ce que les responsables de BFA veulent retenir avant tout, c’est l’engagement des éleveurs dans la filière : «Que ce soit dans la régularité des livraisons d’animaux ou lors d’animations en magasins, les éleveurs se sont bien mobilisés, ce qui a contribué à la bonne dynamique de notre produit», a remercié Christian Bonal. «Parmi nos 506 adhérents, 365 sont livreurs d’animaux BFA, soit 10 producteurs de plus. Le nombre d’éleveurs engagés comprend les naisseurs qui sont la source de notre produit puisqu’un BFA doit être né, élevé et engraissé chez des éleveurs agréés Bœuf Fermier Aubrac», a souligné l’animatrice Marie Puech, précisant que la liste des naisseurs BFA était consultable sur le site de l’association.

Des progrès chez les éleveurs

Les éleveurs se partagent entre cinq organisations de producteurs : CELIA, ELVEA Sud Massif central, ELVEA Nord Midi-Pyrénées Lozère, Eleveurs du Pays vert et Unicor. Tous ont vu leur nombre d’éleveurs augmenter. Plus de la moitié sont installés en Aveyron (52%), en Lozère (28%), dans le Cantal (17%) et dans d’autres départements comme le Puy de Dôme, la Haute Loire, le Tarn, l’Hérault,...

Christian Bonal a tenu, aussi, à souligner les efforts des éleveurs sur les plannings d’animaux, leur régularité d’approvisionnement : «Il ne faut pas hésiter à annoncer les animaux de manière plus juste et à être plus fiables sur la date de leur sortie», a-t-il encouragé. Il s’appuie sur des chiffres encourageants : 38 animaux abattus en moyenne par semaine (+2 animaux par semaine), 5,4 animaux livrés par an, par adhérent et 50% des éleveurs produisent de 1 à 4 BFA par an (et jusqu’à 34 pour le premier d’entre eux !).

Les progrès réalisés dans l’engraissement ont aussi été remarqués. Marie Puech a livré quel-ques repères : 1 592 animaux labellisés, 644 tonnes de carcasses labellisées, 423 tonnes de viande commercialisées sous le label rouge BFA, un classement des carcasses en progrès avec des animaux classés en R+ ou U- et un poids moyen de 404,5 kg/carcasse (+8,9 kg).

A noter aussi l’engagement des abatteurs dans la filière : Castres Bigard (49% des volumes), Arcadie Rodez (34%), Conquet (16%) et Languedoc Lozère Viande (1%).

«Ces efforts réalisés par tous les maillons de la chaîne, ajoutés aux nombreux reportages, aux multiples animations dans les magasins et sur les salons ont permis d’accroître la notoriété du Bœuf Fermier Aubrac», assure Christian Bonal. En témoigne l’attrait toujours d’actualité des points de vente pour accueillir dans les rayons le fameux label rouge : «Nos produits sont actuellement valorisés dans 18 boucheries traditionnelles, dans 9 enseignes d’Auchan et 1 magasin Carrefour et des contacts sont en cours sur la région de Bordeaux, de Nîmes, de Nice et de Beauvais», salue Christian Bonal.

Des arguments à faire valoir auprès des consommateurs

SISQA, Salon de l’agriculture, Festival des Bœufs gras de Pâques à Laguiole, Foire du 8 août, Fête de la race Aubrac, Fête de la vache Aubrac en Transhumance, Marché des pays de l’Aveyron à Bercy, Salon Sud de France à Montpellier,... le Bœuf Fermier Aubrac ne manque pas une occasion dans l’année de se faire connaître. Et 45 éleveurs ont rencontré les consommateurs dans 19 magasins partenaires. «Ces animations sont un bon moyen de nous défendre contre les attaques incessantes des anti-viande», a complété Patrick Mouliade.

«Nous avons des arguments d’un produit de qualité issu d’une alimentation contrôlée, lié à son territoire, aux grands espaces de transhumance, de pâturage, une image positive auprès des consommateurs à défendre. Quand on nous oppose au soja, dont on ne connaît pas l’origine ni la composition, avec un goût de viande ! Je préfère l’original à la copie !», renchérit Christian Bonal. Tous deux comptent sur le relationnel avec les points de vente pour que les bouchers et les consommateurs deviennent les meilleurs ambassadeurs du BFA. «Nous avons des demandes de la part de nouvelles régions, d’autres OP, d’autres abatteurs, nous devons surfer sur cette belle dynamique pour l’avenir du Bœuf Fermier Aubrac, de nos produits et de notre territoire», a conclu Christian Bonal.

Eva DZ

20 octobre 2016

Semaine du goût : le Pérail continue de plaire même aux tout petits

Depuis plusieurs années, l’association Pérail s’associe à la Semaine du goût pour faire découvrir son petit fromage au lait de brebis, tout rond, tout doux, dans les écoles primaires de la zone de production. Six classes l’ont accueilli cette année avec 150 petits nouveaux ambassadeurs dont des tout petits pour la première fois !

«Ils en redemandent !» l’animation autour du Pérail est plébiscitée à la fois par les enseignants et par les enfants qui apprécient ce petit trésor des causses ! De la maternelle (une première cette année) à la primaire, certaines classes réservent cette demi-journée de découverte d’une année sur l’autre, au moment de la Semaine du goût !

«Nous avons rendu visite cette année à six classes, à St Affrique, Vabres l’Abbaye, Millau et Marvejols en Lozère», détaille Sophie Lucas, animatrice de l’association Pérail. «Au total, 150 enfants de petite section au CM2 ont découvert la saveur du Pérail?: une histoire de goût, d’odeur et de terroir racontée par les acteurs eux-mêmes». Eleveurs mais aussi artisans fromagers se sont une nouvelle fois mobilisés pour offrir un joli tandem lors de chaque intervention dans les classes. «Beaucoup connaissent ce fromage mais tous n’ont pas eu l’occasion de le goûter et tous ne connaissent pas son histoire depuis les fermes jusqu’à la transformation», explique Sophie Lucas.

L’engagement des enseignants

Une grande partie de l’animation est consacrée à la dégustation, Semaine du goût oblige ! «Nous développons une approche sensorielle sur le goût du lait et sur les odeurs, en invitant les enfants à partager leurs sensations au moment de la découverte du fromage et surtout de sa dégustation». Et globalement, le constat est unanime : le Pérail passe très bien auprès des enfants?! «Lorsque nous intervenons dans une école, les enfants que nous avons rencontrés l’année dernière, se souviennent du Pérail et sont déçus de ne pouvoir y goûter de nouveau !», sourit Sophie Lucas. Preuve que l’animation plaît et laisse des traces chez ces nouveaux petits ambassadeurs du Pérail !

L’engagement des enseignants est aussi pour beaucoup dans la réussite de l’animation : «cette année, une classe m’a demandé de la présure pour fabriquer elle-même son Pérail et ensuite aller à la rencontre d’un producteur fermier ! Très souvent, les classes ont bien préparé notre venue avec des questions. D’autres nous font parvenir des compte-rendus très détaillés. Le pari est gagné !», conclut Sophie Lucas.

Un pas de plus dans la notoriété du Pérail qui court toujours après son AOP. Le comité de l’INAO va voter en novembre la phase de consultation publique sur les communes proposées pour la zone d’appellation, qui devrait démarrer au printemps 2017 (sur deux mois). Une étape décisive pour la suite.

Eva DZ

20 octobre 2016

AOP Bleu des Causses : «Un fromage qui gagne à être connu»

L’AOP Bleu des Causses était au menu découverte de 47 élèves du lycée La Roque, pendant trois jours, la semaine dernière : rencontres avec les acteurs de la filière, depuis le producteur jusqu’au transformateur et à la commercialisation. Sans oublier bien sûr, la dégustation !

Sur les 47 élèves de 1e bac techno STAV (option production agricole et sciences et technologies des équipements) du lycée La Roque, ils n’étaient qu’une poignée à avoir déjà goûté le Bleu des Causses. En trois jours de découverte de ce produit, tous l’ont adopté et en font aujour-d’hui la promotion auprès de leurs parents et proches ! L’opération séduction a donc bien fonctionné !

Elle est le fruit de l’initiative de leurs trois enseignants, Armelle Ruel (agronomie), Anne-Marie Izard (zootechnie) et Pascal Gilhodes (agro-équipement). «Dans le cadre de leur formation, les jeunes doivent étudier une filière en particulier un produit sur un territoire donné. Cette année, nous avons choisi le Bleu des Causses AOP», explique ainsi Armelle Ruel. «Nous nous sommes aperçus qu’une grande majorité de jeunes ne connaissaient pas ce fromage qui fait pourtant partie des appellations d’origine protégée fromagères du département, au même titre que le Roquefort ou le Laguiole ! Ce projet a permis d’y remédier !».

Une filière de A à Z

Pendant deux jours et demi, les 47 jeunes ont donc découvert les coulisses de ce fromage au lait de vache pasteurisé. Ils ont échangé avec Jérôme Chaumat, président de l’ODG Bleu des Causses, ainsi qu’avec M. Pons directeur de production chez Lactalis, en charge notamment de la fabrication du Bleu des Causses. Tous deux sont bien sûr venus au lycée avec du fromage que les jeunes ont pris plaisir à déguster ! Le commentaire est unanime : «C’était trop bien !».

Les étudiants ont aussi été séduits par le discours des deux producteurs engagés dans la filière. Ils ont ainsi visité la ferme de Christian Bessière en races Simmental et Montbéliarde à Flavin et celle des frères Chayriguès en race Brune à Lapanouse de Sévérac. «Nous avons découvert deux modes de production différents, avec des races diverses aux qualités spécifiques mais adaptées à la production de fromages», témoigne Théo. «C’était vraiment intéressant car nous avons appris à connaître un fromage de A à Z depuis ses conditions de production sur la ferme jusqu’à l’assiette du consommateur», appuie Manon. Car pour aller au bout de la filière, les élèves ont mené leur enquête jusque dans les rayons des GMS pour relever les prix et observer le conditionnement.

Deuxième phase de ce projet, les élèves par groupe devront synthétiser tous les éléments qu’ils ont recueillis auprès des intervenants dans un dossier d’une quinzaine de pages. Ils reviendront sur la présentation du fromage, des moyens de production, des modes de transformation, du procédé de fabrication, des grands points du cahier des charges, du lien au territoire,... et bien sûr leur ressenti ! Un travail qui comptera dans leur évaluation pour le bac.

Un projet d’étude collectif

«A travers ce projet, les jeunes apprennent à travailler en équipe, avec une part d’initiative sur les questions posées, l’enquête en GMS,...», complète Armelle Ruel. Et les élèves confirment leur intérêt à découvrir une filière, un produit de qualité lié au territoire sur lequel ils vivent : «Nous ne sommes pas tous issus du milieu agricole mais nous sommes en revanche tous passionnés par l’agriculture», rapportent quelques jeunes, très heureux de cette belle ouverture d’esprit.

De leurs côtés, les acteurs de la filière étaient heureux de faire connaître le Bleu des Causses, une occasion supplémentaire de communiquer sur ce fromage qui veut retrouver sa digne place sur le plateau des fromages AOP de l’Aveyron.

Eva DZ

13 octobre 2016

Conférences sur les SIQO : une voie possible

Plus que jamais en cette période de crise, les produits sous signe d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) sont des facteurs de réussite pour les filières d’élevage. Un quart des exploitations en France vivent grâce aux signes de qualité et contribuent à la valorisation tant économique qu’en terme d’image. Alors oui les démarches qualité sont une voie possible pour redonner espoir et perspectives aux éleveurs !

L’INAO, Institut national de l’origine et de la qualité organisait une conférence débat pour présenter les atouts pour les filières d’élevage, d’un engagement dans une démarche sous signe de la qualité et de l’origine (SIQO).

«Parmi les 1 100 produits répertoriés en France sous SIQO, nous avons de beaux exemples de réussite même si tout n’est pas aisé, avec des installations de jeunes agriculteurs», se réjouit Jean-Charles Arnaud, président de l’INAO. «Les SIQO peuvent apporter, en suivant une stratégie rigoureuse, des perspectives positives et durables : nous avons la chance en France d’avoir une palette diversifiée de SIQO qui sont le fruit d’une histoire, attachée à un territoire», rappelle-t-il.

La force de ces démarches est l’approche collective, le projet structuré et partagé autour d’un mode de production et de transformation. «Cela exige des années de travail. Tout ne s’est pas réalisé en un jour mais ça marche parce qu’il s’instaure une vraie cohérence sur le terrain avec les producteurs qui se sont mis d’accord entre eux et se sont adaptés au marché et à la demande des consommateurs», avance Jean-Charles Arnaud, qui souligne aussi le beau modèle d’organisation sociale que représentent les SIQO.

Valeur ajoutée

Parmi les atouts de ces produits, Gérard You, responsable du service Economie des filières à l’Institut de l’élevage, a listé : «des productions et des filières créatrices de valeur ajoutée, génératrices d’une image positive auprès de la société et en terme environnemental mais aussi une assurance de débouchés, une stabilité des prix moins exposés à la volatilité». Certes les conditions de production sont plus ou moins contraignantes avec une liberté d’action moindre notamment en cas d’aléas mais ces «contraintes» peuvent être transformées en atouts : «Nos cahiers des charges sont souvent exigeants mais il faut les considérer comme un outil de revalorisation de nos ressources», résume Jean-Charles Arnaud. «C’est l’assurance d’un revenu qui provient exclusivement de notre travail, de notre savoir-faire et de nos produits», poursuit le président de l’INAO.

L’AB en croissance

Dans son exposé, Gérard You a balayé les atouts et intérêts économiques des SIQO (Agriculture Biologique comprise) dans les filières. Clairement, en bovins lait, l’AB a apporté une dynamique avec une collecte en progression de 2,4 % en 7 ans, le mouvement de conversion est fort mais organisé pour correspondre à l’offre et la demande. Le prix sur 5 ans pour le lait AB est en progression de 80 euros/t. Concernant le lait AOP dans le Massif central, les professionnels regrettent encore le manque de valorisation même si la plus-value tend à augmenter. «L’AOP permet de mieux rémunérer et de mieux protéger mais il reste encore trop connecté au marché conventionnel», a noté Gérard You.

En lait de brebis, trois appellations se distinguent : Roquefort, Ossau Iraty et Broccio : la collecte est stable et le différentiel de prix est important selon les valorisations (fromage AOP ou poudre).

En lait de chèvre, la collecte sous signes de qualité progresse de par les volumes en AB mais aussi les productions fermières.

En viande bovine, la croissance vient de l’AB (+130%), soit 1% de la production nationale. Mais le différentiel de prix est important entre un label Charolais et les labels portés par des races rustiques (Salers, Aubrac). «Les animaux labellisables ne sont pas toujours valorisés comme tel ! L’absorption