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09 septembre 2021

Triathlon du Lévézou à Villefranche de Panat : Les viandes label rouge étaient en course


Depuis plusieurs années un triathlon est organisé autour du lac de Villefranche de Panat à la fin du mois d’août. Cet évènement attire de nombreux sportifs et tout autant de spectateurs. Cette année, près de 600 participants étaient présents encouragés par un public nombreux samedi 28 août.



En lien avec les organisateurs de l’évènement, les équipes locales de la FDSEA et la section ovins viande de la FDSEA ont mis en place de la promotion autour des viandes Label Rouge. «Lorsque nous avons sollicité les organisateurs de cet événement sportif à travers la structure départementale de triathlon et l’association locale Courir en Lévézou, ils ont tout de suite été partants pour que nous puissions faire déguster nos produits aux concurrents, à leurs accompagnants et au public», raconte ravi, Jean-François Cazottes.

Agneau, veau et bœuf à la plancha

«Pour nous ce rendez-vous était l’occasion de sensibiliser un public de consommateurs large et jeune, de moins de 40 ans, à nos viandes de qualité», poursuit le responsable aveyronnais. Ainsi les viandes de Veau d’Aveyron et du Ségala, Bœuf Fermier Aubrac et Agneau fermier du Pays d’Oc étaient préparées à la plancha, grâce aux équipements mis à disposition par Interbev. A l’heure du déjeuner et en fin de journée, une trentaine d’éleveurs de chaque filière se sont relayés afin de promouvoir et faire goûter leurs produits. «Je remercie tous les éleveurs ainsi que les filières qui ont accepté de se prêter au jeu», poursuit Jean-François Cazottes, ravi de cette première. «Même si nous étions un peu à l’écart du site pour répondre aux règles de distanciation, nous sommes heureux d’avoir été associés à cet événement sportif et d’avoir pu faire passer quelques messages auprès des consommateurs», ajoute-t-il.
En effet les occasions ne sont pas nombreuses d’associer des dégustations à des événements sportifs ! «INTERBEV nous a mis à disposition une documentation autour de la nutrition des sportifs, distribuée dans la sacoche de chaque participant. C’est une belle opportunité de promotion de nos productions et de nos produits sous signes de qualité», avance encore Jean-François Cazottes.
A l’issue de la journée, les éleveurs étaient très heureux de leur participation : «les retours ont été très positifs», résume Jean-François Cazottes. «Certains nous ont même soufflés l’idée de proposer nos viandes lors du repas en soirée !», sourit-il. De quoi donner quelques idées aux éleveurs accompagnés de leurs filières et d’INTERBEV pour les éditions à venir. Une chose est sûre, tous sont partants pour être de nouveau derrière la plancha et à la rencontre des participants et de leurs accompagnants, l’année prochaine !


Céline Chassaly FDSEA 12
& Eva DZ

12 aout 2021

Union Aubrac : des défis au service de l’excellence

Christine Sahuet pour le Conseil régional Occitanie et Christian Naudan pour le Conseil départemental ont assisté à l’assemblée générale de l’Union Aubrac présidée par Yves Chassany.

Si l’Aubrac continue sa belle progression en matière d’effectif avec 245 000 vaches, les responsables de la race regrettent en revanche le manque de valorisation en particulier des broutards et le difficile contexte international en matière d’exports d’animaux de repros. Réunie en assemblée générale vendredi 6 août à Graissac, l’Union Aubrac a présenté les prochains défis pour mettre en avant l’excellence de ses animaux et des pratiques d’élevage de ses producteurs.

«Difficile et décevante», c’est ainsi que le président Yves Chassany qualifie l’année 2020. Un concours national reporté au prochain Sommet de l’élevage, des ventes à la station de La Borie annulées, tout comme les traditionnels concours et portes ouvertes qui jalonnent l’année... auxquels s’ajoutent des cours du maigre à la baisse, un contexte géopolitique sur les pays de l’Est limitant pour le marché de la repro et limité à la seule Roumanie grâce à l’appui de la SARL Nolorgues et du GIE Aubrac... Une année à vite oublier comme l’a expliqué Yves Chassany : «Malgré de gros efforts consentis et une qualité de nos productions sans cesse améliorée, nos systèmes ne parviennent pas à valoriser au juste prix, l’excellence de nos animaux et les pratiques d’élevage». Et d’ajouter : «Le contexte sanitaire nous a en plus privés de nos nécessaires moments de convivialité et de confiance partagée entre éleveurs et avec nos partenaires».

Des effectifs toujours en hausse

Devant les défis qui s’ouvrent à eux et le potentiel de leur chère race Aubrac, les éleveurs restent motivés : «En 2021 nous avons fait preuve d’adaptabilité et nous avons de nombreux chantiers en cours pour aller vers encore plus de professionnalisme, de qualité, de valorisation», a encouragé le président de l’Union Aubrac. Déjà au printemps, les ventes à la station de La Borie ont pu se tenir à distance : «même si les prix n’ont pas toujours satisfaits les vendeurs, nous avons pu tenir les ventes. Cette première a été un succès et nous serons prêts à le renouveler si besoin, avec des améliorations», a avancé Yves Chassany. Les veaux de la prochaine campagne feront leur entrée en octobre à la station.
Autre signe encourageant pour l’Aubrac : la progression constante de ses effectifs avec 245 000 vaches (IPG 2021) et près de 50 000 naissances en 2020. «Cette progression de 2,5% est un exploit alors que l’élevage est en recul dans de nombreuses zones françaises», remarque le directeur de l’Union Aubrac, Jacques Renou. De fait l’Union Aubrac maintient aussi son nombre d’adhérents (autour de 640). Si la région Occitanie et le Massif central concentrent 70% des effectifs Aubrac, de plus en plus de départements plébiscitent la race, ce qui n’est pas sans conséquence sur les missions de l’Union Aubrac. «Clairement nous sommes un peu à un tournant parce que notre volonté est d’accompagner et de conseiller un maximum de nouveaux éleveurs et notre expertise terrain, aujourd’hui largement reconnue, doit rester notre mission prioritaire», relève Yves Chassany.

Des systèmes vertueux

Pour s’adapter, l’Union Aubrac a imaginé de nouvelles formules de recueils de données (appelées aussi Pack) en liaison avec les EDE et Bovins Croissance. Les priorités sont gardées sur la facilité de naissance, l’aptitude à l’allaitement, la croissance sous la mère et la morphologie au sevrage. Et les résultats du Contrôle de performances issus de l’Institut de l’élevage et de France Contrôle Elevage (ex Bovins croissance) le prouvent : la race Aubrac, malgré les sécheresses successives, l’augmentation des effectifs, l’arrivée de nouveaux troupeaux, a la capacité de s’adapter et affiche des performances stables (âge au premier vêlage, conditions de vêlage, intervalle vêlage-vêlage, longévité...). Jacques Renou a de nouveau, insisté sur «l’impérieuse nécessité de déclarer des données de naissance de qualité». «Les performances de repro sont déjà bien fixées et la recherche permanente de la triple performance (économique, sociale, environnementale) est à notre portée. A nous de savoir les certifier, les faire reconnaître pour mieux les valoriser ensuite», a complété Yves Chassany.

Des données précises qui permettront de faire avancer les chantiers en cours de l’Union Aubrac. L’un d’entre eux vient de se concrétiser : la création de la SAS Génobrac, fruit d’un partenariat entre l’Union Aubrac et Auriva. Cette nouvelle entité va permettre de développer la génomique en race Aubrac et commercialiser des outils plus performants pour les éleveurs. Le bilan de la première campagne est mitigé avec 20 contrats signés contre 4 arrêts de VA4. «Le fait de ne pouvoir tenir des réunions en physique nous a un peu pénalisés», résume Jacques Renou, qui mise sur une plus grande communication et davantage d’échanges avec les éleveurs pour trouver les meilleures solutions. Cette association entre l’Union Aubrac et Auriva permet de mettre en commun les savoir-faire respectifs tout en gardant une liberté d’entreprendre et en maintenant un centre de décision localement. «Notre ambition est bien de protéger le patrimoine de notre race», a insisté Yves Chassany, premier président de la SAS. La recherche du gène BullDog est l’un des exemples de la mise en œuvre de ce partenariat entre l’Union Aubrac, Auriva et le laboratoire retenu, Aveyron Labo. «Le bilan provisoire de la première campagne montre qu’il était temps de se préoccuper de ce gène BullDog», résume Cyril Leymarie responsable technique à l’Union Aubrac. «Il va s’ajouter au critère de sélection. L’idée n’est pas de supprimer les animaux porteurs mais de génotyper les femelles issues de ces taureaux porteurs pour une meilleure connaissance des pedigrees».

En route pour Cournon !

La priorité de la rentrée de l’Union Aubrac est de réussir son National, organisé dans le cadre du Sommet de l’élevage. «Moment de partage et de convivialité entre les éleveurs et leurs partenaires, cette formidable vitrine nous permet d’afficher nos atouts, de communiquer largement auprès des responsables, des professionnels et du grand public sur les bienfaits de l’élevage Aubrac», avance Yves Chassany avec enthousiasme. Comme les deux éditions précédentes l’ont font grandir, la race Aubrac mise beaucoup sur ce nouveau rendez-vous au Sommet : «Les éleveurs sont prêts, ils sont plus d’une centaine à s’être pré-inscrits, preuve que la motivation est toujours là !», conclut le président de la race Aubrac. Une occasion de plus de mettre en avant les atouts d’une race et de sa sélection au service des familles d’éleveurs et des filières, premiers maillons de l’économie en zone rurale herbagère.

Eva DZ   

29 juillet 2021

UPRA Lacaune : le progrès génétique continue d’avancer

Le progrès génétique dans la race Lacaune se poursuit, l’UPRA l’a démontré lors de son assemblée générale, jeudi 22 juillet. Le travail mené collectivement depuis toujours, autour des schémas de sélection lait et viande, porte ses fruits.

«Nous avons toujours travaillé de manière collective, au sein de l’UPRA avec les deux entreprises de sélection et avec les instituts de recherche et les résultats nous prouvent que nous avons raison !», se réjouit Ioan Romieu, président de l’UPRA Lacaune. L’éleveur sélectionneur installé à La Cavalerie tient à souligner l’importance du collectif : «en préservant la dynamique collective, le progrès génétique de la race est constant. Certes il faut du temps mais en se mettant en route tous ensemble, on avance mieux». C’est grâce à cette dynamique que la Lacaune est la première race ovine de France avec une progression de sa génétique affichée de 30% par an.

Un progrès génétique constant

Les chiffres présentés lors de l’assemblée générale montrent en effet la performance de la race Lacaune, sollicitée au sein du rayon de Roquefort mais aussi à l’échelle nationale et internationale. La race Lacaune peut aussi avancer grâce à la stabilité. Le Contrôle laitier officiel (CLO) rassemble 369 éleveurs sélectionneurs qui affichent une courbe ascendante dans le progrès génétique : +4 litres de lait par brebis et par an (en 2020 : 339 litres par brebis en moyenne sur 174 jours de traite contre 330 litres en 2019). Avec l’appui de la Confédération générale de Roquefort, d’UNOTEC et de la Chambre d’agriculture du Tarn, les pointages relevés par l’UPRA Lacaune révèlent une évolution constante des mamelles qui facilite la traite et la tétée des agneaux. D’ailleurs un nouveau critère est à l’étude pour intégrer l’index ISOL en plus de la morphologie des mamelles, les cellules somatiques, la quantité de lait et les taux TP et TB : la position du trayon vers l’avant de l’animal pour faciliter la tétée des agneaux et la traite. Plus de 80% des brebis sont intégrées dans l’ISOL, un chiffre en augmentation.

Le progrès, certes avec un petit temps de retard par rapport aux sélectionneurs, s’affiche aussi chez les éleveurs utilisateurs à travers le Contrôle laitier simplifié (CLS). 1014 éleveurs de l’Aveyron, du Tarn, de l’Hérault, de Lozère, du Gard et du Tarn et Garonne adhèrent au CLS via les différents organismes de contrôles. Le progrès génétique se diffuse bien grâce aux IA et aux achats de béliers. Là encore la stabilité est de mise en nombre de brebis et en volumes de lait. Les performances constatées en sélection se retrouvent environ 5 ans plus tard chez les éleveurs utilisateurs tant dans la quantité de lait que dans la qualité mesurées.

Une génétique qui s’exporte

Le taux de refus est aussi un élément de mesure du progrès génétique : des défauts sont constatés chez 10% des jeunes agnelles. Un passage obligé pour maintenir le standard de la race, son identité et sa performance, selon les responsables de l’UPRA Lacaune. Du côté des béliers, c’est encore la stabilité ! 3217 béliers ont été reconnus soit au sein des centres d’élevage, soit en vue de l’export qui a battu tous les records en 2020. «Nous gardons la génétique en priorité pour notre bassin de Roquefort mais à travers notre structure GENELEX, nous avons la possibilité d’exporter notre génétique Lacaune, de plus en plus prisée, en France et à travers le monde», explique Ioan Romieu. Il  constate un gros engouement pour le lait de brebis en France comme à l’étranger. La Lacaune est connue au niveau international  sur différents territoires, sa rusticité fait des émules au Brésil, en Irlande, en Espagne, en Nouvelle-Zélande, en Russie... Avec des demandes aussi bien en béliers qu’en insémination. Et 2021 s’annonce encore une belle année en matière d’export.

Les nombreuses conversions en Agriculture Biologique dans les troupeaux de brebis laitières ont quelque peu diminué le nombre d’IA. Parallèlement des travaux de recherche sont en cours sur les inséminations sur chaleurs naturelles au sein du Contrôle Laitier Officiel avec des éleveurs volontaires.

Depuis 2015, tous les béliers entrant en centre ou chez les éleveurs sélectionneurs sont en sélection génomique livrant des informations précieuses sur la capacité génétique des animaux, sur leur performance. De fait, la sélection porte sur des béliers encore meilleurs, ce qui fait gagner du temps sur l’utilisation et accélère le progrès génétique.

Dans le schéma de sélection lait, l’objectif est d’intégrer prochainement dans l’ISOL, la longévité fonctionnelle des brebis, leur capacité à rester productive plus longtemps dans le troupeau sans pour autant dégrader ce critère. Des travaux sont en cours avec l’Institut de l’élevage sur des repères. De même, des recherches sont en cours pour intégrer les éleveurs en Agriculture Biologique dans la base de données au niveau de la sélection.

La population de brebis intégrée au schéma de sélection viande est en hausse chez les 46 éleveurs sélectionneurs (Ovi-Test et GID Lacaune). Le taux de refus de qualification est relativement faible (8,4%) sur les mêmes standards qu’en filière laitière. Deux notes de conformation évaluent l’état général de l’animal (morphologie au sein d’un troupeau ou d’un lot). Là aussi du fait des conversions en AB ou du choix de la monte naturelle, le nombre d’IA est en baisse. D’ici 2021-2022, la génomique devrait se mettre en place dans l’attente d’un outil fiable pour lire les puces Ovigen.

De façon générale, le suivi sanitaire des animaux des schémas de sélection est à l’identique. L’UPRA Lacaune assure aussi le suivi des races à petits effectifs sur sa zone : Raïole, Caussenarde des Garrigues et Rouge du Rousillon.

Des projets en cours

Si le progrès génétique continue pour la race Lacaune, c’est aussi parce que les travaux de recherche avancent. Plusieurs projets sont sur le feu : la création d’un dossier de demande de GIEE sur les brebis sélectionnées en chaleur naturelle avec la participation des éleveurs AB en vue d’une intégration dans le schéma de sélection.

A l’échelle nationale voire européenne, l’UPRA Lacaune participe à plusieurs projets de recherche comme le programme SMARTER. Ce projet vise à caractériser les déterminations génétiques dans la résilience ou l’adaptabilité à travers les génotypages femelles en lait (repro, alimentation, gestion globale de l’élevage...). Une étudiante de l’ENSAT va travailler dès cet automne avec l’UPRA sur le génotypage des femelles en lien avec l’INRAE et l’Institut de l’élevage.

Autres projets en cours : Présage dont l’objectif est de créer au niveau national, un observatoire des anomalies génétiques en petits ruminants et le RZUE (règlement zootechnique européen) qui réunit l’ensemble des programmes de sélection lait et viande.

En clôture de son assemblée générale, l’UPRA Lacaune a présenté les travaux en cours sur l’amélioration de la qualité des peaux et leur valorisation. Elle avait invité divers intervenants du milieu de la ganterie, de la tannerie et de l’INRAE pour échanger sur les facteurs d’élevage et pourquoi pas les facteurs génétiques, qui peuvent impacter la peau et le cuir des agneaux en vue de leur valorisation. La demande de cette filière haut de gamme est en développement, l’UPRA Lacaune est prête à s’associer à la création d’une filière de valorisation de cette matière première locale.

Eva DZ

22 juillet 2021

Egalim : FDSEA et JA rencontrent les députés


À Moyrazès, sur la ferme de Michel Colombié, éleveur de vaches laitières, les trois députés aveyronnais, Arnaud Viala, Anne Blanc et Stéphane Mazars, sont venus échanger avec la FDSEA et les JA.

Au cœur des discussions, la loi Egalim et sa petite sœur, adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale fin juin. «Egalim 1 était un pas dans la bonne direction, maintenant il y a d’autres marches à gravir», affirme la députée Anne Blanc. «Aujourd’hui, les producteurs laitiers nous le disent : Egalim est une bonne chose. Déjà parce que nous avons compris qu’il faut construire un prix de vente qui englobe le coût de production», développe Stéphane Mazars.


Car si la production aveyronnaise bovins lait est un moteur historique pour la région Occitanie, première avec 46 000 vaches laitières pour 300 millions de litres produits, «pour combien de temps encore le sera-t-elle», s’interroge Claude Falip, président de la section bovins lait à la FDSEA.


Depuis 2018 et les États généraux de l’alimentation, le prix du lait a augmenté de 18 euros. «Il manque encore 37 euros. Avec Egalim 1, nous avons mis les pieds dans le plat. C’est bien mais ce n’est pas suffisant. Maintenant avec Egalim 2, nous souhaitons prendre en compte le coût de production dans le prix de vente. Ce qui nous permettrait de vivre décemment de notre métier», revendique Michel Colombié. Les producteurs laitiers demandent la revalorisation du prix payé à hauteur du prix de revient qui s’élève à 403 euros. Soit 388 euros de prix de base. En 2020, le prix moyen était de 323 euros en Aveyron.


«C’est un enjeu majeur de la transmission des générations. Si nous voulons que des jeunes s’installent aujourd’hui et demain, il faut que le métier soit attractif», estime le député Arnaud Viala. Si ces demandes revêtent une importance particulière ici, c’est que le département a perdu 41% de ses producteurs de lait de vache depuis 2011. Ils ne sont plus que 1200 alors qu’ils étaient 20% de plus il y a 8 ans. «Dans cinq ans, la moitié des agriculteurs aveyronnais seront en âge de partir à la retraite. Beaucoup n’ont pas de succession. Si le prix du lait n’est pas sécurisé, jusqu’à quand aurons-nous des producteurs de lait sur notre territoire ? La filière employant énormément de contractants, ce serait terrible de la voir disparaître. Le renouvellement des générations n’est plus un enjeu mais une nécessité», assène le vice-président des JA et producteur bovins lait Michaël Garrigues.

Jérémy Duprat

24 juin 2021

Plus de 350 personnes aux ateliers et démos des CUMA

Entre ateliers techniques et démonstrations de machines au champ, la journée méca des CUMA a été riche en échanges autour de la chaîne de récolte des fourrages.


Pour des retrouvailles, elles ont été réussies ! Le réseau CUMA a réuni, pour sa traditionnelle journée méca, le 18 juin à Durenque, plus de 350 personnes, agriculteurs, techniciens, élèves, partenaires... autour d’une thématique qui rassemble : la récolte de l’herbe.

Sous les masques, on devinait les sourires chez les administrateurs de la FD CUMA tous sur le pont pour le retour de la journée méca des CUMA. Frustrés de ne pas avoir pu organiser d’événement depuis plus d’un an, ni même de réunions de secteur cet hiver, ils étaient tous heureux d’avoir réussi à tenir leur journée. Grâce à une structure semi-ouverte, le marché couvert de Durenque, ils ont pu accueillir plus de 350 personnes, dont une centaine d’élèves du lycée La Roque et de la MFR de Naucelle, dans le respect des gestes barrières.


Les participants ont en effet pu assister par groupe aux ateliers techniques du matin puis en plein air, aux démonstrations de matériels au champ. «Nous avons réussi grâce à l’implication des CUMA locales soutenues par les administrateurs et l’équipe administrative de la Fédération départementale. Tout le monde en parlait depuis des mois de cette journée tant ce type de rendez-vous à la fois convivial, d’échanges, de partage, nous avait manqué», témoigne Frédéric Carrière, un président de la FD CUMA heureux.


Un rendez-vous attendu


 Il faut dire que le thème retenu «la chaîne de récolte des fourrages : innover sur les méthodes et les équipements» est lui aussi rassembleur. «Le fourrage est à la base de l’alimentation de nos troupeaux et les éleveurs sont en permanence en recherche d’autonomie fourragère pour réduire les coûts de production et faire face aux aléas de plus en plus nombreux», argumente Maxime Puech, responsable de la commission machinisme à la FD CUMA. «Ces 18 derniers mois ont fragilisé notre économie et cela se ressent aussi sur les prix des matières premières. Plus que jamais, nous devrons travailler sur la maîtrise de nos coûts de production, nos charges de mécanisation et la fenaison en commun peut-être un des leviers d’économie», a-t-il poursuivi.
Des réponses, les participants ont pu en trouver à la fois dans l’échange avec des experts lors des ateliers, sur le choix des variétés, des espèces, les stades et stratégies de récolte, les bonnes pratiques... mais aussi avec d’autres CUMA sur leur retour d’expériences (lire ci-dessous). Et bien sûr une journée méca ne porterait pas son nom sans des démonstrations de matériels ! Plus de 25 machines mises à disposition par des concessionnaires, constructeurs ainsi que des CUMA ont montré les dernières innovations en terme de récolte, sur les parcelles prêtées par Rémy Joulié, secrétaire de la CUMA de Durenque.    

Eva DZ   

17 juin 2021

OS Race Aubrac : Nouveau nom, nouvelle identité visuelle mais mêmes rôles et missions

La nouvelle identité visuelle de l’OS Race Aubrac.


L’OS Race Aubrac (ex UPRA Aubrac) a changé de nom, s’est créé une nouvelle identité visuelle qu’il vient de dévoiler mais il garde les mêmes missions et services auprès des éleveurs.

L’UPRA Aubrac (Unité Pour la RAce) a été créée en 1996 afin de réunir l’ensemble des organismes intéressés par la sélection, la promotion et la diffusion de la race Aubrac. L’UPRA Aubrac a été reconnue Organisme de Sélection (OS) de la race Aubrac par arrêté ministériel en 2008, renouvelé en 2014. Au 1er novembre 2018, elle a été agréée Organisme de Sélection à l’échelle européenne par le ministère conformément au Règlement Zootechnique Européen.


En 2021, une réflexion a été engagée au sein du conseil d’administration sur l’identité (nom et logo) de la structure ; celle-ci n’ayant pas évolué depuis 1996.
Un groupe de travail de quelques administrateurs a été force de propositions. Leur travail conjoint avec l’agence de communication et un sondage en ligne impliquant l’ensemble des éleveurs adhérents à l’Union Aubrac (Livre Généalogique) a permis au conseil d’administration de valider le nouveau nom : OS Race Aubrac ainsi que la nouvelle identité visuelle.
Cette nouvelle identité a été adoptée en assemblée générale extraordinaire de la structure le 28 mai à Nasbinals.
Ce changement d’identité n’impacte en rien les rôles, missions et services de la structure encadrés par le Règlement Zootechnique Européen. Il s’agissait d’actualiser son identité par rapport au travail de sélection actuel et de projeter ainsi l’OS dans l’avenir de la race Aubrac.


L’OS Race Aubrac définit et met en œuvre le programme de sélection de la race, dont les axes sont en lien direct avec les contraintes économiques de l’environnement de l’éleveur. En sont membres : le Herd-Book / Livre Généalogique (Union Aubrac), l’Entreprise de Sélection, les coopératives de mise en place, les Organisations de Producteurs, le négoce/commerce, les Etablissements de l’Elevage et les filières qualité (SIQO).

17 juin 2021

Union de coopératives BEVIMAC Centre Sud, le souffle d’air de l’Algérie

Pierre Terral, président de l’union de coopératives BEVIMAC (photo d'archive)


Comme l’année dernière en raison du contexte sanitaire, l’Union de coopératives BEVIMAC Centre Sud n’a pu tenir son assemblée générale en présentiel. Son président, Pierre Terral, fait le point sur l’année écoulée.

Comment s’est passée l’année 2020 pour BEVIMAC ?
P. Terral : «L’année a été plutôt satisfaisante car l’activité a été soutenue. BEVIMAC a commercialisé 107 700 têtes, soit une hausse de 1 940 animaux (+1,8%). Le volume d’activité de notre union de coopératives est en progression chaque année.
En revanche, nous avons subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire : notre chiffre d’affaires est en baisse de 5 millions d’euros (-3,8%). La raison principale est la chute des cours du broutard notamment à partir du début de 2ème semestre.

Comment se portent les marchés à l’export ?
P. Terral : En 2020, BEVIMAC a accentué sa conquête de parts de marchés sur les pays tiers et notamment l’Algérie qui représente 50% des parts de marché. Il y a encore 5 ans, ce marché n’existait pas pour nous !
Néanmoins l’année a été compliquée. Nous avons clairement ressenti les conséquences de la crise sanitaire sur l’économie notamment en Italie, qui reste notre principal débouché. Là-bas aussi, les restaurants étaient fermés, les flux touristiques étaient quasi nuls et les consommateurs ont privilégié les achats de viande en GMS, moins chère. Par ailleurs, d’autres pays comme l’Espagne, la Pologne sont venus en Italie concurrencer nos animaux français avec des prix au plus bas en raison de la réduction du marché turc où ils sont bien présents.
De même, l’Algérie a subi une baisse de sa monnaie de l’ordre de 18% en 2020, ce qui a maintenu des prix resserrés et un tassement des cours de façon générale.   

Quelles sont les perspectives pour 2021 ?
P. Terral : A l’heure où les restaurants réouvrent, où les circuits commerciaux reprennent peu à peu, nous espérons une remontée des cours du broutard. Nous avons ressenti une légère embellie sur le mois de mai même si le prix du jeune bovin en Italie n’est pas au niveau espéré. Il est néanmoins difficile de se prononcer sur la conjoncture des prochains mois. Nous espérons tous ne pas subir la même baisse que l’année dernière en début d’été. La visibilité va dépendre de la reprise économique. A ce jour, nous continuons de remplir nos bateaux !

Quelle est la stratégie de Bevimac pour redresser les prix ?
P. Terral : Notre challenge 2021 est de conserver nos parts de marché. BEVIMAC est le premier opérateur qui exporte vers l’Algérie. Et sans cette diversification des débouchés, la chute des cours aurait été encore plus catastrophique en 2020. Retrouver de la valeur pour nos éleveurs, pour nos coopératives passe par la diversification. Nous sommes aussi à l’affût de nouveaux marchés sur le Proche et le Moyen-Orient même si ce n’est pas simple parce qu’il faut pouvoir faire sa place. Se pose aussi la question du poids des animaux. Notre commercial travaille sur l’adéquation de l’offre à la demande du marché. Certains clients sont en attente d’animaux plus légers que nous encourageons via une grille de prix. Si nous voulons garder ces marchés, nous nous devons de nous adapter. Bien sûr, l’Italie reste notre marché prioritaire avec 73% d’animaux exportés. Ce pays est en capacité d’absorber de gros volumes, c’est un marché mature, sûr et BEVIMAC en a besoin. Mais cela ne doit pas nous empêcher d’avoir plusieurs cordes à notre arc pour faire tenir les prix !


Valoriser au mieux les animaux de nos adhérents, conserver nos parts de marchés sur les pays tiers sont nos ambitions pour les années à venir. Tout en continuant de prospecter mais cela prend du temps. Mais ce temps passé n’est pas perdu, nous en avons la preuve aujourd’hui avec l’Algérie, un marché resté solide malgré la dévaluation de sa monnaie. C’est aussi un marché de proximité.
BEVIMAC a su au fil des années consolider sa réputation d’export par bateau, son efficacité dans les réseaux commerciaux, ce qui nécessite de mobiliser des fonds importants. L’union de coopératives reverse la quasi totalité de ce qu’elle gagne aux coopératives adhérentes tout en confortant ses fonds propres pour se positionner sur de nouveaux marchés et pour passer les moments de crise comme celle que nous connaissons».

Recueillis par Eva DZ         

16 juin 2021

Changement climatique : les BTS ACSE de l’ADPSA s’y préparent

 


Depuis plusieurs années, l’ADPSA propose à ses étudiants de BTS ACSE de travailler sur le changement climatique dans le cadre du MIL (module d’initiative locale). Une thématique ô combien d’actualité et qui plonge les étudiants dans le vif du sujet avant d’entrer dans la vie professionnelle.


Les 15 étudiants de l’ADPSA en BTS ACSE (13 stagiaires de 2ème année et 2 stagiaires en 1 an) planchent depuis plusieurs mois sur le changement climatique. Une problématique qu’ils ne découvrent pas bien sûr mais qu’ils n’avaient pas eu jusqu’à présent l’occasion d’approfondir. Julie, Anthony, Ghislain, Nina et Lauriane sont étudiants en BTS ACSE 2ème année. Depuis septembre, avec leurs collègues, ils alternent entre apports théoriques, recherches en groupe, analyses de données, visites d’exploitations... pour constituer un dossier individuel fourni qui fera l’objet d’une évaluation (CCF) pour leur examen de BTS. «Cette notion de changement climatique n’est pas nouvelle, nous l’avons abordé à plusieurs reprises dans notre scolarité mais c’est la première fois que nous la travaillons sur la base de données très précises et d’exemples concrets sur des exploitations», expliquent les étudiants.


Etude statistique, visites de terrain et travail de groupe


Ce Module d’initiative locale (MIL) se décline en effet en quatre étapes, présentées par Lucie Encausse, formatrice à l’ADPSA, en charge de la coordination de ce projet, accompagnée notamment de Pierre Joffre et d’autres intervenants extérieurs. La première étape est de définir ce qu’est le changement climatique et de découvrir les différentes attitudes face à cette problématique. En groupe, les étudiants analysent les données statistiques issues de Météo France en termes de pluviométrie, de températures, d’évapotranspiration... sur plusieurs années dans plusieurs villes d’Aveyron et des alentours (Albi, Toulouse, Montpellier). Météo France est également intervenu en visioconférence pour commenter ces données. Les étudiants mettent ensuite au point quelques scenarios de projection météo pour les années à venir.


La deuxième étape invite les étudiants à travailler sur les impacts et conséquences du changement climatique notamment en agriculture, à travers plusieurs visites d’exploitation : chez un vigneron, chez un apiculteur et chez un éleveur. Ensemble ils évoquent les impacts rencontrés sur leur exploitation et abordent aussi quelques pistes qu’ils ont mises en place pour s’adapter au changement climatique.


Troisième étape, les étudiants recherchent comment lutter contre le changement climatique et comment le limiter. Après la visite de deux exploitations support en Aveyron, les étudiants ont réalisé un diagnostic CAP’2ER afin d’identifier des leviers permettant de lutter contre le changement climatique.


Enfin dernière étape de ce MIL, les étudiants bénéficient de plusieurs interventions extérieures, comme celle de l’AVEM sur une ferme du Sévéragais, pour étudier les leviers d’adaptation face au changement climatique.


Se préparer à l’avenir


«Ce projet s’étale sur plusieurs mois mais il alterne différentes séquences : étude de statistiques, travail de groupe, interventions d’experts, visites d’exploitation, qui sont toutes intéressantes», témoignent les étudiants. «Nous avons une vision bien plus concrète de ce qu’est le changement climatique et surtout de son impact et de ses conséquences sur l’activité agricole mais aussi sur notre vie de tous les jours», ajoutent-ils. «Nous avons pris conscience que nous n’aurons pas le choix que de nous adapter et ce travail de fonds nous permet de nous poser les bonnes questions avant de nous lancer dans la concrétisation d’un projet professionnel», complètent les étudiants, qui ont tous, à plus ou moins long terme, l’intention de s’installer en agriculture.
Ils expliquent aussi comment ce travail leur a permis d’aborder la problématique du changement climatique de façon globale sur une ferme : «face aux aléas, la clé est de maintenir l’équilibre entre le sol et le troupeau. Et les différents témoignages des agriculteurs que nous avons rencontrés, les échanges que nous avons eus avec eux sur leur adaptation, sont autant d’expériences qui nous serviront d’exemples pour la suite».


Les étudiants ont apprécié ce travail de fond auquel chacun a pu apporter sa petite touche personnelle. Sans nul doute, un bon entraînement pour les années à venir !


Eva DZ

10 juin 2021

Nouvelles normes Agriculture Biologique Discussion entre agriculteurs et députés

Les députés aveyronnais échangent avec les agriculteurs jeudi 3 juin au GAEC des Belles Vaches.

De nouvelles normes bio qui inquiètent les agriculteurs. Jeudi 3 juin, la FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture ont rencontré les députés de l’Aveyron. Au centre de la rencontre : des mesures du nouveau cahier des charges de l’Agriculture biologique (AB) jugées «déconnectées». Ce nouveau règlement entrera en vigueur au 1er janvier puisque déjà voté par l’Union européenne en 2018. C’est donc à l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) de rédiger un guide de lecture sur l’application des règles.

Le président de la FDSEA Laurent Saint-Affre, le membre de la mission AB de la Chambre d’agriculture David Argentier et le 1er adjoint de la commune de Saint-André-de-Najac Nicolas Bosc, étaient présents au GAEC des Belles Vaches, lieu de la rencontre. Éleveurs de métier avant tout, ils ont détaillé aux députés les raisons de leurs doutes concernant les nouvelles mesures AB. «Les députés nous ont écoutés, ont compris nos demandes. Maintenant, le chantier est ouvert», avance Laurent Saint-Affre, évoquant des mesures manquant de clarté à 6 mois de leur application.


Au cœur des préoccupations, la mesure qui prévoit par exemple qu’un veau batifole en extérieur dès sa naissance dès que les conditions climatiques le permettent. «Si on met des veaux de 6 mois dehors entre octobre et avril, ce que préconise le cahier des charges, cela peut avoir des conséquences très néfastes sur leur bien-être comme des maladies. Ce n’est pas du tout pragmatique, pas du tout concret», estime Laurent Saint-Affre.


Le même raisonnement est appliqué pour l’engraissement des bovins en bâtiment, interdit en fin de période de pâture. «Mettre les bêtes en extérieur l’été quand il fait 35 degrés, ce n’est pas concevable. Ces mesures ne répondent à aucun besoin de bien-être des animaux. Ce n’est pas leur rendre service. Et il faut aussi ajouter que plus les conditions sont régulières et stables pour les animaux, plus la qualité de la viande n’en sera que meilleure. Et le consommateur n’en sera que plus satisfait. C’est cela que nous défendons», insiste le président de la FDSEA.


Troisième point clef des critiques envers les mesures, la base de données des animaux reproducteurs AB. Celle-ci est obligatoire pour tout éleveur souhaitant acheter un animal référencé bio. «Ce choix exclut, dans la filière ovine, les centres conventionnels qui garantissent des normes sanitaires et génétiques des animaux. Chose que ne prévoit pas la base de données bio. Ce que nous souhaitons c’est que ces critères-là soient inclus dans la nouvelle réglementation, nous permettant l’accès à des animaux sains et dont la production sera convenable», explique David Argentier.


Une autre mesure floue et impraticable selon les premiers concernés serait l’accès à des zones d’exercices extérieures attenantes au bâtiment. Il est parfois impossible et extrêmement onéreux de modifier les bâtiments afin que de telles aires soient accessibles. «Prendre en compte les périodes de pâturages et reconnaître les aires paillées des mères comme aire d’exercice extérieure serait une solution», propose Laurent Saint-Affre.


Les conversions AB en stagnation


Pour les trois hommes, se pose également la question de la rémunération. Interrogation parallèle aux normes AB mais tout de même étroitement liée, la loi EGAlim ne serait pas appliquée, forçant de nombreux éleveurs à vendre à perte. «On fait passer l’offre avant la demande. Il faut garder un équilibre pour garantir un revenu rémunérateur pour l’éleveur mais aussi un prix correct pour l’acheteur. Entre le moment où je m’engage en bio et le moment où je vends effectivement du lait bio, 2 à 3 ans passent. Cela crée des inerties. L’agriculture s’inscrit par nature dans un temps long alors que le marché, lui, est beaucoup plus réactif. Il faut bien faire attention à protéger cet équilibre», prévient Nicolas Bosc, converti en lait AB depuis 2017. C’est à partir de 2019 que l’éleveur a pu effectivement vendre bio.


En 2019, 10% des fermes aveyronnaises étaient conduites en agriculture biologique. En 10 ans, de 2009 à 2020, le nombre de fermes certifiées AB a triplé passant de 325 à plus de 1000. «On parle beaucoup d’aide au maintien. Nous ce qu’on demande ce n’est pas une béquille. Nous voulons être payés justement pour le travail que nous faisons, pour le respect de l’environnement et des normes mises en place», défend Christian Albespy, agriculteur bio depuis plus de 25 ans, sa casquette Jeunes agriculteurs vissée sur la tête.

Multiples interprétations

Depuis plus de deux ans, la filière, notamment laitière bio, se heurte à une stagnation des conversions. «On a un marché qui a progressé et qui maintenant arrive à maturité. Cette maturité peut, c’est le cas en 2021, devenir atone. C’est à dire que la demande stagne, ou augmente très lentement, et le prix payé au producteur n’évolue plus. Et ce alors que les charges, elles, continuent d’augmenter», décrypte Nicolas Bosc. La concurrence est également un facteur à prendre en compte même au sein de l’Union européenne. «En France on importe des produits bio. Mais il faut le prendre au cas par cas. Si ce sont des fruits exotiques, des légumes qui ne peuvent pas pousser en France ou être produits en quantité suffisante, on peut comprendre qu’il y ait une offre extérieure. Mais pour le reste, nous sommes capables de répondre à une grande partie du besoin. Tout ce qu’il faut, c’est qu’un prix convenable soit garanti pour que nous puissions en vivre et que la dynamique de conversion continue», développe Nicolas Bosc.
Une situation similaire au concept d’industrie naissante développé par l’économiste John Stuart Mill. Le Britannique considère qu’une filière naissante ou manquant de compétitivité face à ses concurrents étrangers a besoin de protections pour atteindre son plein potentiel. Un rôle que pourrait jouer l’Union européenne en clarifiant et en uniformisant les règles du jeu. «Le bio c’est un cahier des charges européen qui est traduit en plusieurs langues et interprété en autant de langues. De ce fait, il y a des marges d’interprétations, de compréhensions, qui produisent des différences entre pays qui peuvent être... énormes», hésite Laurent Saint-Affre. «Catastrophiques», souffle Christian Albespy. «Oui, énormes ou catastrophiques», reprend le président de la FDSEA avant de conclure. «Je suis content qu’on ne soit pas capable de produire des courgettes bio en hiver. Cela me va bien. Très bien même».

Jérémy Duprat

10 juin 2021

Nutri-Score, les labels rouges vent debout contre l’affichage obligatoire

Pierre Cabrit, président de l’IRVA, défend les viandes de qualité. Ici lors d’une visite de sa ferme avec des restaurateurs (photo archives).

Dans nos deux dernières éditions, les filières de qualité exprimaient leurs inquiétudes quant à l’obligation d’affichage du Nutri-Score sur leurs produits respectueux d’un cahier des charges et identifiés par un signe officiel de qualité. Pierre Cabrit, président de l’Interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA) et président de Fil Rouge (fédération interprofessionnelle des viandes label rouge, IGP et AOC), partage lui aussi, ces interrogations quant à l’adaptabilité de ce concept sur les produits sous label.

«Nous ne sommes pas du tout contre le principe d’un Nutri-Score, un indicateur qui a pour vocation de rassurer le consommateur d’un point de vue nutritionnel mais il faut qu’il soit objectif, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui», introduit Pierre Cabrit, président de l’IRVA et de Fil Rouge. Il s’en explique : «Le Nutri-Score actuel ne prend pas en compte la quantité moyenne d’aliments ingérés dans un repas et donc leur équilibre. Le fromage, l’huile affichent d’emblée un mauvais score, or si on les replace dans un contexte alimentaire, leur association avec d’autres produits comme la salade... améliore leur score !».


Il prend aussi l’exemple du vin désormais associé à un message de prévention quant à la quantité consommée : «un à deux verres de vin de temps en temps peut même avoir des effets bénéfiques sur la santé !». Tout est donc une question d’équilibre ! «Je regrette que les consommateurs soient à ce point infantilisés dans le choix de leurs produits et dans la composition de leur menu !».


Un outil trop simpliste


Pierre Cabrit regrette également l’imprécision du Nutri-Score qui ne prend pas en compte les additifs, les conservateurs utilisés dans les produits ou les plats : «un jus de pomme va être mal noté en raison du sucre (naturel) qu’il contient, en revanche un soda light sera mieux noté parce que le sucre a été remplacé par l’asparthame ! L’approche du Nutri-Score est trop simpliste : on met en face de produits ultra-transformés, nos produits qui ont toute leur raison d’exister, de par leur histoire, leur lien au terroir. En trois secondes, on attribue une note à un produit qui est le fruit de savoir-faire, de tradition. Ce n’est pas équitable !».


Le système a été élaboré pour les produits industriels. Pour Pierre Cabrit, «les fabricants se sont mis en phase pour adapter leur recette au Nutri-Score. La valeur nutritionnelle trahit la valeur santé ! Ce qui est en totale contradiction avec la demande plurielle des consommateurs, de plus en plus exigeants. Nos cahiers des charges, eux, vont plus loin en les rassurant sur le bien-être animal, sur l’éthique de production, sur l’environnement... Des notions que nous ne pouvons réduire à une simple note». Il prend l’exemple du Pélardon en Ardêche, ce fromage qui fait la richesse de tout un territoire, sans lui, la dynamique régionale serait réduite à néant.
Comme toutes les autres filières de qualité, le Veau d’Aveyron et du Ségala vit ce paradoxe : «la viande brute est notée A mais une paupiette de veau d’Aveyron en chair pure bardée d’une lamelle de porc est classée C voire D alors que ce gras accompagne simplement la cuisson, on ne le mange pas ! Et une paupiette «standard» composée de gras de porc et accompagnée d’un légume est classée A !». Clairement le consommateur s’y perd, dénonce Pierre Cabrit.


La Fédération interprofessionnelle des viandes label rouge est elle aussi, vent debout contre cette généralisation du Nutri-Score. «Nous ne pourrons pas faire avancer le problème de la qualité de la nutrition de cette façon. Les démarches industrielles ne seront pas durables devant les consommateurs», argumente Pierre Cabrit.


Distorsion de concurrence


La France a légiféré sur le Nutri-Score dont l’affichage était dans un premier temps, facultatif, mais ce n’est pas satisfaisant parce qu’il crée de la distorsion de concurrence, selon les responsables de filières de qualité. Pierre Cabrit propose plusieurs options : soit la France choisit de ne pas imposer ce dispositif pour ne pas créer une distorsion que l’on ne pourra pas maîtriser, soit on perfectionne le Nutri-Score en faisant valoir l’ensemble des attentes des consommateurs et en s’appuyant sur le contrôle des cahiers des charges.
En Occitanie, le débat est maintenant bien lancé, Pierre Cabrit, à travers Fil Rouge, souhaite que l’ensemble des démarches de qualité en France soient sensibilisées à cette menace. «Nous continuerons de maintenir la pression pour prouver que le Nutri-Score n’est pas adapté à nos produits», conclut-il.

Eva DZ

10 juin 2021

Pôle viande Argences en Aubrac, le projet Beauvallet validé

Le PDG de Beauvallet, Bernard Léguille, était venu en mars à Argences en Aubrac, rencontrer les acteurs du territoire et les élus.

C’est une très bonne nouvelle arrivée mardi 8 juin pour la commune d’Argences en Aubrac et au-delà pour le plateau de l’Aubrac ! L’offre de l’entreprise Beauvallet de reprise du site d’abattage et de transformation de produits carnés a été retenue par le Tribunal de commerce de Montpellier.

C’est un ouf de soulagement pour le maire d’Argences en Aubrac et président de la Communauté de communes Aubrac, Carladez et Viadène, Jean Valadier. Depuis sa fermeture en septembre 2020, l’élu local se démène pour trouver une solution de relance pour l’ancien site d’Arcadie. Il avait confié en début d’année ne pas pouvoir se résoudre à l’abandon de ce pôle économique qui employait 160 personnes sur une population de 1 600 habitants sur la commune. «Je suis heureux aujourd’hui de la décision du Tribunal de commerce, c’est un soulagement parce que la procédure a été longue mais c’est aussi une grande satisfaction de voir le travail entrepris en partenariat avec mes collègues élus, le député, la Région Occitanie, le Conseil départemental, aboutir. Ils n’ont jamais douté du bien-fondé de notre démarche», a déclaré Jean Valadier.


Un projet de territoire à forte valeur ajoutée


En mars, le PDG de l’entreprise Beauvallet, Bernard Léguille accompagné de son équipe avait rencontré les acteurs du territoire afin de présenter son projet de reprise. «Lors de ces multiples échanges, nous avons senti les mêmes valeurs nous animer, une envie de défendre un territoire et une volonté commune de créer un modèle vertueux», a rappelé Jean Valadier. «Nous sommes tous motivés pour travailler à la structuration d’une filière élargie à l’ensemble des opérateurs du territoire, créatrice de valeur ajoutée pour les éleveurs et offrant une reconnaissance renforcée auprès des consommateurs». Ce projet offrirait un souffle nouveau pour Argences en Aubrac et tout le territoire : «Nous pourrions mener en parallèle notre politique d’accueil pour aider l’entreprise Beauvallet à trouver des salariés. C’est toute une dynamique territoriale qui est relancée autour de l’emploi, de l’attractivité mais aussi des services», se réjouit Jean Valadier. La Communauté de communes Aubrac Carladez Viadène qui va présider le conseil de surveillance de ce futur pôle viande, joint aussi la formation au projet puisque le Centre de formations de la Chambre de métiers et de l’artisanat serait associé pour la formation des personnes à la transformation de la viande «du boucher au commercial».


Un redémarrage dès octobre


L’entreprise Beauvallet se projette déjà sur une possible réouverture de l’usine en octobre. Elle prévoit un an de travaux et espère une réouverture de l’abattoir en juin 2022. «Nous misons sur un abattoir territorial qui puisse traiter autour de 6 000 tonnes. Pour cela, nous pourrons bénéficier du soutien de plan de relance dont un volet est consacré à la modernisation des outils d’abattage», salue Jean Valadier. «De par son expérience et son savoir-faire, l’entreprise Beauvallet va permettre à notre production identitaire de rayonner auprès des bassins de consommation proches en Aveyron bien sûr mais aussi vers Toulouse, Montpellier, Paris... Et nous l’espérons aussi, à l’export puisque l’entreprise familiale née en 1860 à Limoges, a fait ses preuves sur ce marché à valeur ajoutée», conclut Jean Valadier.


Bernard Léguille, PDG de Beauvallet a lui aussi, réagi suite à la décision du Tribunal de commerce de Montpellier saluant «l’aboutissement d’un travail sérieux conduit de concert entre la Communauté de communes Aubrac Carladez et Viadène, la Région Occitanie et notre entreprise». Il se dit prêt à démarrer l’aventure : «C’est le début d’un projet alliant les compétences de développement d’un territoire rural de montagne conduit par la Communauté de communes, ainsi que les compétences de développement économique de la région et l’économie elle-même représentée par Beauvallet. Cette collaboration va maintenant se concrétiser pour le territoire et les femmes et les hommes qui le font vivre»


De même, la présidente de Région, Carole Delga, a marqué sa satisfaction : «Nos efforts collectifs paient ! Le projet que nous avons proposé avec Jean Valadier, président de la Communauté de communes Aubrac Carladez et Viadène et Bernard Léguille, président de Beauvallet est axé autour de l’excellence et la qualité de la race Aubrac. Il combine à la fois développement économique, emploi  local et alimentation durable et raisonnée. C’est ce que la Région Occitanie défend depuis plusieurs années : la valorisation des produits régionaux, la transmission des savoir-faire et la création d’une  identité régionale commune autour notamment de l’alimentation».

Quelle offre de reprise ?


Le projet de reprise a pour objectif de moderniser l’outil de travail et les équipements tout en conduisant un projet dont les valeurs sont axées sur la qualité et le goût de la race Aubrac, la création de partenariats et de filières durables avec les éleveurs locaux, l’innovation et la traçabilité.
Une SAS immobilière a été créée avec comme actionnaires la Région Occitanie, à travers l’ARIS (agence régionale d’investissement stratégique), et Beauvallet. La Communauté de communes Aubrac Carladez et Viadène assurera la présidence du conseil de surveillance de cette structure. L’exploitation du site sera assurée en propre par Beauvallet.
Via l’ARIS, la Région pourra investir jusqu’à 1 M€ dans la future société de projets.


Eva DZ     

03 juin 2021

Transhumance à Aubrac Les troupeaux ont repris la route

Ambiance bon enfant autour de la montée à pied des troupeaux jusqu’aux estives en passant par Aubrac.

La Fête de la Vache Aubrac en Transhumance devait fêter ses 40 ans le week-end dernier. La crise sanitaire, comme l’année dernière, a empêché tout rassemblement. Il n’empêche, les troupeaux et les élevages fidèles au rendez-vous, ont pris la route à pied pour rejoindre les estives avec une courte halte à Aubrac.

Pour la deuxième année, les troupeaux ont transhumé sans la traditionnelle foule qui les accompagne jusqu’aux estives. Mais cette année, qui devait célébrer les 40 ans de la Fête de la Vache Aubrac en Transhumance, les éleveurs ont tenu tout de même à marquer le coup. Six des sept troupeaux qui participent traditionnellement à la Fête sont montés à pied et ont traversé le village d’Aubrac. «Chacun a joué le jeu. Les troupeaux étaient accompagnés d’un cercle très restreint, famille et amis proches, et au fil du chemin, nous avons croisé quelques visiteurs, c’était très sympathique et bon enfant», sourit Serge Niel, éleveur transhumant et président de l’association Traditions en Aubrac qui pilote la Fête. L’association avait installé un petit stand sur la place d’Aubrac où des infos sur la race Aubrac, les produits du territoire dont le label rouge Bœuf Fermier Aubrac mais aussi sur le tourisme étaient mises à disposition des visiteurs. Des visiteurs contents de trouver cette animation en ce week-end de Pentecôte. «Même si la fête n’a pu se tenir dans les mêmes conditions que d’habitude, on s’aperçoit qu’elle attire toujours autant le public», avance ravi Serge Niel. Ainsi que les média, puisque le président de l’association Traditions en Aubrac a reçu une équipe TF1, que de nombreux journalistes ont sollicité l’association pour des reportages chez les éleveurs transhumants.

Un livre à sortir pour l’été

Pour autant, ces deux années compliquées vont laisser quelques traces : «Les choses ont changé ! Nous ne pourrons plus faire la fête comme nous la faisions jusqu’à présent», confie Serge Niel, qui craint une démobilisation des bénévoles. «A travers les associations locales, la Fête de la Vache Aubrac en Transhumance nécessite la mobilisation de plus de 500 bénévoles pendant l’événement mais aussi plusieurs jours avant pour la préparation et quelques jours après pour le rangement parce qu’à Aubrac nous devons tout amener sur place, monter les chapiteaux, aménager les parkings... C’est un travail de fou».


Serge Niel voit dans ce changement, l’opportunité d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de la Transhumance. «Il ne s’agit pas de tout changer ! Mais il ne faut pas avoir peur de se remettre en question, d’adapter notre événement en conservant bien sûr la tradition ancestrale de la Transhumance». D’ailleurs au fil des 40 ans, la fête a su évoluer, son histoire sera retracée dans un livre sous forme d’album souvenir, publié par Le Bulletin d’Espalion, d’ici cet été. L’association Traditions en Aubrac prévoit de renouveler son bureau cet automne : «Ce sera l’occasion de renouveler aussi les idées, les envies...». Et déjà quelques projets se dessinent. L’association Traditions en Aubrac avait envisagé pour cette édition 2021 de proposer des randonnées parallèles à la montée des troupeaux. La fête ne pouvant se tenir, elle a décidé de reporter l’animation cet été avec des rencontres d’éleveurs en estives. «Le public est de plus en plus demandeur de contact direct avec les éleveurs. Et nous aussi avons envie de leur expliquer notre métier, de partager notre passion pour notre pays, pour la race Aubrac... Ces rencontres sont une belle occasion de créer du lien», avance Serge Niel. A l’image des échanges qui se créent au Salon du terroir pendant la fête. Un produit qui plaira sûrement à la clientèle de groupe, amatrice de ce type de rendez-vous : «La Transhumance est une destination touristique. Elle profite à l’ensemble des acteurs du territoire, tous motivés pour la faire perdurer», assure Serge Niel. Les éleveurs étaient, eux aussi, contents de pouvoir retrouver l’ambiance de la montée à pied. «Cet événement se veut fédérateur de tout le plateau de l’Aubrac autour d’une pratique certes ancestrale, inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO mais toujours d’actualité dans nos élevages», poursuit Serge Niel. La clé pour les organisateurs sera de savoir rebondir après ces deux années «sans». Les prémices entrevues lors du week-end de Pentecôte et les rendez-vous attendus de cet été autour de marchés de producteurs fin juillet - début août, de la sortie du livre sur 40 ans de Transhumance et des randonnées en estives laissent bon espoir pour la suite !

Eva DZ  

03 juin 2021

UPRA Aubrac : Nouveau nom et nouveau logo


Lors de son assemblée générale le 26 mai à Nasbinals, l’UPRA Aubrac a acté son changement de nom et de logo, il s’agira désormais de l’OS Race Aubrac.

Lors d’une assemblée générale extraordinaire ouverte au cours de l’assemblée générale, les adhérents ont pu découvrir le logo et le nouveau nom de l’UPRA Aubrac, et valider ce changement. Désormais, l’UPRA Aubrac s’appellera «OS Race Aubrac», et son nouveau logo devrait être dévoilé dans les prochaines semaines, en même temps qu’une refonte du site internet est en cours, où de nouvelles fonctionnalités devraient être ajoutées.


Fin 2020, un groupe de travail avait été constitué pour entamer une réflexion sur le nom de l’OS, le logo et le site internet, car il avait été jugé que «le nom UPRA Aubrac avait fait son temps».
Si ces annonces peuvent laisser entrevoir un optimisme prudent pour les prochaines années au sein de la structure, lors de la présentation du rapport moral, Yves Chassany, président de l’UPRA Aubrac a rappelé que 2020 a été une année difficile pour la race et les activités de l’UPRA.
«Cette année 2020 a été marquée par la pandémie de Covid-19, qui a entraîné entre autres la fermeture prématurée du salon international de l’agriculture», a rappelé Yves Chassany. «Au niveau des activités de l’UPRA Aubrac, les ventes du printemps 2020 à la station de la Borie ont dû être annulées en catastrophe», et sans solution de repli possible. Depuis, l’UPRA Aubrac s’est adaptée et a proposé des ventes en ligne, via un site Internet, «même si les prix n’ont pas satisfait les vendeurs», a pointé le président de l’UPRA Aubrac.


Des projets pour redynamiser la filière


Côté ventes, des difficultés ont aussi été relevées qui ont entraîné des ventes difficiles et «une baisse des moyennes de prix quelles que soient les catégories de femelles sur le marché des bêtes d’élevage», a relevé Yves Chassany. Quant aux mâles destinés à l’engraissement, une même baisse des prix a été constatée en 2020, ainsi que «des difficultés de dégagement».
Cependant, tout n’est pas noir sur les marchés puisque, selon le président de l’UPRA Aubrac, «la viande finie a bien résisté, avec des prix maintenus et un fort développement de la consommation de haché (frais ou surgelé) pendant les semaines de confinement ainsi qu’un développement important des ventes en boucheries traditionnelles».


Cependant, la crise sanitaire de 2020 n’a pas arrêté le développement de projets importants pour la race Aubrac : création de la SAS Génobrac, travail sur la génomique et le gène BullDog, l’élaboration de nouvelles formules de recueils de données en liaison avec les EDE et Bovins Croissance, et enfin, «la participation à tous les groupes de travail et commissions nationales où l’Aubrac est représentée», mais aussi un travail sur les questions sociétales telles que les changements climatiques, l’agribashing ou le renouvellement des générations d’éleveurs.


La SAS Génobrac est l’un des gros dossiers qui trouve son aboutissement cette année : c’est un rapprochement de l’Union Aubrac et Auriva, pour permettre une continuation des investissements génomiques en Aubrac avec une volonté commune : protéger les investissements consentis ; mutualiser les efforts pour optimiser les capacités d’investissement et mettre en commun les savoir-faire, pour «rendre le meilleur service possible aux éleveurs».


Enfin, à l’issue de la première campagne de recherche du gène BullDog*, dont le début a eu lieu fin août et début septembre, sur les veaux et mères en station, les résultats montrent que sur 2 073 animaux prélevés, la fréquence de présence du gène est de 10 %. «Une fréquence critique, et la décision des prélèvements prise l’an dernier a été la bonne», ont expliqué les techniciens de l’UPRA Aubrac.

Marion Ghibaudo
Réveil Lozère

*L’anomalie du gène BullDog ou Achondroplasie entraîne la naissance d’un veau difforme, le plus souvent mort-né, avec une croissance réduite des os des membres et de la face. Ce phénomène concerne plusieurs races bovines.

20 mai 2021

Les vautours continuent de faire des victimes dans les élevages

 


Le directeur de la DDT et le directeur de la DDCSPP ont reçu une délégation FDSEA - JA ainsi que l’agricultrice dont la jument a été attaquée vivante par les vautours.


Alors que la saison de pâturage débute, les éleveurs devraient être heureux et soulagés de laisser leurs animaux profiter des vertes pâtures. Mais c’est plutôt l’inquiétude qui les gagne en raison d’une recrudescence des attaques de vautours, en particulier dans le nord et le sud du département et sur le Lévézou.

Depuis quelques semaines, les attaques de vautours s’amplifient : veaux, vaches, brebis, chevaux en sont les victimes. Face à cette recrudescence et pour relayer l’inquiétude grandissante des éleveurs, la FDSEA et les JA ont participé le 12 mai à un comité départemental vautour sous l’égide de la préfète de l’Aveyron. Un comité qui a débouché sur plusieurs annonces de l’administration : la mise à disposition d’un médiateur, d’un vétérinaire expert et d’un numéro téléphonique d’alerte dédié aux attaques de vautours.
De premières avancées que les éleveurs jugent insuffisantes : «ce que nous voulons, c’est zéro attaque, une régulation de la population des vautours et la possibilité de pratiquer des tirs d’effarouchement en cas d’attaques...» Et l’avenir leur a malheureusement donné raison puisque le lendemain, une agricultrice du Lévézou a assisté impuissante à l’attaque d’une de ses juments en train de pâturer. «C’est l’attaque de trop !», ont dénoncé la FDSEA et les JA qui ont tout de suite témoigné leur soutien à l’agricultrice.


Rapidement, ils ont décidé de déposer le cadavre de la jument lundi 17 mai devant le siège de la DDT à Rodez, juste après la visite de l’agent de l’OFB venu constater l’attaque... «Cet agent a osé déclarer à l’agricultrice que les vautours lui avaient rendu service puisqu’elle n’aurait pas à payer l’équarrissage de sa jument âgée de 25 ans. Ce discours n’est pas entendable dans une telle situation, surtout que l’agricultrice, son compagnon et sa fille de 5 ans ont tenté, à bord d’un téléscopique, de faire échapper les 250 à 300 vautours venus s’attaquer à leur jument. Ils ont vécu un drame !», ne décolère pas Laurent Saint Affre, président de la FDSEA.

La solution n’est plus tenable

«C’était la moindre des choses que le directeur de la DDT constate par lui-même les dégâts causés par cette attaque, qu’il reçoive cette agricultrice et entende son témoignage. C’est pour cette raison que nous avons pris la décision de venir déposer le cadavre de la jument devant la DDT», complète Romain Déléris, président de JA12. La propriétaire de la jument entourée de ses voisins agriculteurs était accompagnée de quelques autres éleveurs de tout le département ainsi que du conseiller départemental, Vincent Alazard, dont le troupeau a été également attaqué par des vautours au printemps dernier. Une délégation d’agriculteurs a été reçue par Joël Fraysse, directeur de la DDT et Dominique Chabanet, directeur de la DDCSPP.


«Nous n’attendions pas d’annonces et de décisions prises lors de cette rencontre, nous voulions surtout être écoutés et que nos demandes puissent être relayées», avance Laurent Saint Affre. «Les éleveurs sont responsables du bien-être de leurs animaux, c’est notre devoir de prendre soin d’eux mais nous devons avoir les moyens de les protéger», poursuit-il rappelant les demandes portées par la profession : «la régulation doit se faire. Les éleveurs ne peuvent pas assumer seuls les pertes sur leur troupeau ! L’Etat doit prendre ses responsabilités parce qu’il laisse se développer des populations qui portent atteinte à nos troupeaux. Leurs attaques effraient nos animaux et les mettent dans un état de stress et de peur qui a des conséquences sur leur bien-être». FDSEA et JA dénoncent en effet les nouveaux comportements de cette espèce : «les vautours sont de plus en plus nombreux et de fait, leurs besoins d’alimentation sont plus importants, ils s’attaquent ainsi à des animaux vivants». La présence de tant de vautours pose aussi la question du sanitaire, ces charognards peuvent en effet être porteurs de bactéries pathogènes et viennent boire aux points d’eau fréquentés par les troupeaux.


Face au changement de comportement des vautours, les agriculteurs soulèvent la question de la sécurité des humains : «que peut-il se passer si un groupe de 250 à 300 vautours, comme ce fut le cas pour cette jument, survole les chemins de randonnée ?...».
La profession agricole demande donc aux pouvoirs publics d’agir ensemble pour réguler sans attendre la population des vautours afin que cessent les attaques.

Une population croissante


En Aveyron, la LPO recense 750 couples vautour.
Les couples font 0,7 petit par an, de l’âge de 5 à 19 ans.
Ils vivent en moyenne jusqu’à 30 ans.
On estime que 500 vautours naissent chaque année.
La population ne cesse donc de croître amplifiant de fait, les besoins en nourriture.


Eva DZ    

La DDT a mis en place un numéro d’appel unique :
05 65 73 50 89, accesssible 24h sur 24 et 7 jours sur 7 afin de recueillir les premiers éléments lors d’interaction entre vautours et animaux d’élevage. L’OFB recueille les témoignages, un déplacement est réalisé dans les 48h suivant le signalement pour faire les premiers constats en présence d’un vétérinaire.     

06 mai 2021

Projet d’abattoir/atelier de découpe de volailles sur le Sud Aveyron


A l’initiative d’un entrepreneur privé local, un projet de création d’un abattoir et atelier de découpe de volailles est actuellement en cours d’émergence dans le Sud Aveyron. Il est accompagné par la Chambre d’agriculture et le PNR des Grands Causses dans le cadre du Projet Alimentaire de Territoire.


L’occasion de faire un point avec Marc Fabre, conseiller transformation à la Chambre régionale d’Occitanie, sur les différents ateliers d’abattage/découpe/transformation possibles pour des volailles et la place de tels outils au sein des territoires.


Quels sont les différents types d’ateliers pour abattre, découper et transformer des volailles ?

Il existe deux sortes d’ateliers :

  • L’établissement d’abattage non agréé (EANA) à la ferme (ou «tuerie») qui est spécifique aux volailles,
  • L’abattoir agréé CE.


Quelles sont les principales différences et quels peuvent être les intérêts à utiliser l’un ou l’autre ?

Les principales différences reposent sur un degré de maîtrise sanitaire.
Par ailleurs, d’autres éléments peuvent peser dans la balance :

  • D’une part, le temps de travail et l’investissement financier pour les agriculteurs. Avec des équipements manuels, on estime que l’on passe 5 à 6 volailles à l’heure. Si on souhaite augmenter les volumes, cela passe rapidement par l’investissement dans une chaîne d’abattage visant un gain de temps. Il faut compter environ 30 000 € pour une petite chaîne neuve. Plus le volume augmente ; plus la question de la prestation se pose.
  • D’autre part, l’éleveur, pour pouvoir abattre ses volailles à la ferme via un EANA ou un atelier CE doit se confronter à des réglementations bien spécifiques : obligations de formations (bien-être animal, ante/post mortem) qui doivent être validées et renouvelées tous les 5 ans, obligations d’analyses régulières (tous les 20 puis 40 jours d’abattage effectifs) qui représentent un certain coût.
  • De plus, une évolution de la réglementation sur les EANA devrait arriver en fin d’année et sans en connaître les détails, pourrait remettre en question la possibilité de continuer à transformer au sein d’un EANA. La partie transformation est d’autant plus intéressante pour valoriser des animaux «hors calibre» (trop gros ou trop petits) et en faire des plats cuisinés par exemple.
  • Certaines cuisines centrales ou GMS privilégient parfois, par sécurisation, les approvisionnements de volailles issues d’ateliers CE bien que la réglementation ne les y obligent pas. En effet, l’agrément est obligatoire uniquement s’il y a plus d’un intermédiaire. Par exemple, dans le cas d’une cuisine centrale vendant des repas à un établissement scolaire qui les revend ensuite aux étudiants, cela revient à 2 intermédiaires. Le passage par un atelier CE est dans ce cas obligatoire. Pour le reste, l’approvisionnement de ces établissements est libre.
  • Enfin, les tendances de consommation évoluent vers plus de produits transformés ou surgelés. Il y 5-6 ans, quasiment toutes les volailles étaient vendues entières, maintenant le ratio se situe plus autour de 50/50 entre les volailles entières et découpées. L’évolution de la consommation influe sur l’évolution des produits proposés.
  • Autant de points qui peuvent mener les éleveurs à s’interroger sur l’une ou l’autre option, que ce soit pour l’abattage ou la transformation.

Focus : L’atelier CE de St Julien des Points (Sud Lozère) ouvrira ses portes cet été


Qu’est ce qui a poussé à la mise en place d’un tel outil ?


Ce projet fait suite au constat du manque d’un outil d’abattage et de transformation sur le secteur pour dynamiser la filière.


Comment fonctionnera cet atelier ?


Le bâtiment est divisé en 2 ateliers : un abattoir de volailles de 160 m² et un atelier de découpe/transformation toute viande de 300m². Le bâtiment est propriété de la collectivité.
Par l’intermédiaire d’un bail pour chacune des deux parties, les deux outils seront gérés par deux agriculteurs différents qui, en plus d’abattre et découper/transformer leurs propres animaux, se sont respectivement engagés à réaliser des prestations de service pour d’autres éleveurs (clause de leurs baux respectifs).
Tout agriculteur pourra donc venir faire abattre, découper et/ou transformer ses volailles sur ces ateliers.


Quels sont les objectifs de ce projet ?


L’objectif de la mise en place de cet outil est de participer à la structuration du territoire. Il contribuera à maintenir l’activité agricole sur le secteur mais aussi à favoriser le développement d’activités de diversification. Et ainsi, de maintenir une dynamique économique et sociale sur le territoire.


Quelles sont, selon vous, les clefs de réussite de la mise en place d’un atelier de ce type ?

La localisation géographique et la qualité de la prestation sont essentiels. Par ailleurs, dans le cas d’un portage individuel (privé ou public), il est primordial de sécuriser les partenariats, à la fois pour les éleveurs (prestations proposées) et pour le porteur de projet (volumes).


Propos recueillis par Manon Lilas
Conseillère animatrice de territoire
Chambre d’agriculture

Cette action s’inscrit dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial Grands Causses-Lévézou, porté par le PNR des Grands Causses, en partenariat avec la Chambre d’agriculture, l’APABA et les Locos Motivés, qui vise notamment à renforcer les filières locales dans le but de relocaliser les approvisionnements du territoire.

29 avril 2021

Contrôle des structures : nouveau Schéma Directeur Régional des Exploitations Agricoles d’Occitanie

 

Le nouveau Schéma Directeur Régional des Exploitations Agricoles de la région Occitanie (SDREA) a été arrêté le 26 mars par le Préfet de Région et est entré en vigueur le 1er avril.

Il remplace les anciens SDREA des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées qui ont été appliqués pendant les 5 dernières années.
Le SDREA a été entièrement révisé, à l’issue d’une importante phase de concertation avec l’ensemble des représentants de la profession agricole. Il permet une régulation de l’accès à l’exploitation du foncier pour les terres en fermage, comme en propriété. Son objectif principal est de favoriser l’installation d’exploitants, et la transmission des exploitations de type familial.
Le SDREA s’applique aux exploitations de la région tout en prenant en compte la diversité des productions locales, d’une part en indiquant des coefficients d’équivalence entre les différentes cultures et productions, et d’autre part grâce à un zonage basé sur les petites régions agricoles.
Le SDREA modifie, d’une part, le zonage et les seuils de contrôle et, d’autre part les rangs de priorité en cas de concurrence entre plusieurs agriculteurs.


Un ajustement du zonage

La région Occitanie est découpée en 5 zones agricoles homogènes dont 3 concernent le département de l’Aveyron (cf carte).
Ces trois zones correspondent aux petites régions agricoles : zone «Ségala» ; zone «Grands causses» et une zone qui couvre le reste du département.
Ce zonage n’a été modifié qu’à la marge, afin de coller au plus près avec la réalité du terrain.
Désormais, les communes de Flavin et Luc-la Primaube sont rattachées à la zone «Ségala» ainsi que la commune nouvelle de Druelle-Balsac.
Par ailleurs, la commune de Bozouls est rattachée à la zone des «Grands causses».

Une modification des seuils de contrôle

Pour chacune des trois zones, le SDREA fixe plusieurs seuils (cf tableau), ces seuils se vérifient après réalisation de l’opération envisagée (installation, agrandissement….)
- le seuil de déclenchement ou de soumission au contrôle des structures : seuil au-dessus duquel l’opération est obligatoirement soumise au contrôle des structures. En dessous de ce seuil, l’opération peut être dispensée d’autorisation d’exploiter si les autres conditions traditionnelles sont remplies (capacité du demandeur, revenus extérieurs, distance…).
Ce seuil se calcule par exploitation et non par associé exploitant.
La situation est examinée par rapport au seuil de la commune où sont situées les parcelles objets de la demande, avec application du seuil le plus restrictif en cas de demande sur des communes de zones différentes.
- le seuil de viabilité et le seuil d’agrandissement excessif : ces deux seuils servent à départager les candidats concurrents sur une même opération foncière.
Ces seuils se calculent par associé exploitant.
L’atteinte de ces deux seuils se vérifie par rapport au seuil de la commune du siège d’exploitation du demandeur.
La nouveauté introduite par le SDREA est la prise en compte dans ces seuils de la pondération à la fois pour tenir compte des élevages hors-sol et des productions végétales de l’exploitation du demandeur et /ou reprise.
Pour les hors-sol, seuls les animaux dont l’approvisionnement alimentaire ne provient pas de l’exploitation elle-même sont pris en compte.
Il est à noter que les pâturages pauvres ont un coefficient d’équivalence de 0,7. Ces pâturages correspondent aux surfaces déclarées à la PAC sous les codes BOP-SPH-SPL.
Le détail des pondérations figure en annexe du SDREA (annexe 1 pour les productions végétales et annexe 3 pour les élevages hors sol).


Des rangs de priorités remaniés


En cas de concurrence, les demandes sont examinées en CDOA (Commission départementale d’Orientation Agricole) en fonction de l’ordre des priorités fixé dans le schéma directeur régional des structures agricoles.
Le nouveau SDREA fixe 8 rangs de priorités :
Rang 1 : Réduction involontaire de + de 20 % de la SAU pondérée ou ramenant celle-ci en dessous du seuil de viabilité (36 ha, 52 ha ou 69 ha selon la zone du siège) dans les 4 dernières années.
Cela concerne l’expropriation ou reprise par le propriétaire (l’opération ne doit pas conduire à augmenter la surface de + de 20 % par rapport aux terres reprises).
Rang 2 : Installation avec DJA ou proximité des bâtiments d’élevage (bâtiment d’au moins 100 m², hébergeant des animaux et exploité par le demandeur).
Les parcelles cadastrales doivent être situées dans un rayon de 200 m autour du bâtiment sans agrandissement de + de 5 % par rapport au seuil de contrôle de la zone (2,6 ha ; 3,7 ha ou 4,9 ha).
Rang 3 : Installation avec capacité ou expérience professionnelle sous condition de viabilité économique ou Agrandissement pour consolidation d’exploitation n’atteignant pas le seuil de viabilité après opération (36 ha ; 52 ha ; 69 ha).
Rang 4 : Réduction du nombre de parcelles cadastrales isolées. La surface totale ne doit pas dépasser 5 % du seuil de contrôle de la zone (2,6 ha ; 3,7 ha ; 4,9 ha).
Rang 5 : Autres installations.
Rang 6 : Autres agrandissements (surface après opération comprise entre le seuil de viabilité et le seuil d’agrandissement excessif de la zone du siège).
Rang 7 : Autres agrandissements au-delà du seuil d’agrandissement excessif (104 ha ; 148 ha ; 196 ha)
Rang 8 : Tout projet porté par une société dont + de 50 % du capital social n’est pas détenu par des associés exploitants de cette société.
Néanmoins, il peut être dérogé, à titre exceptionnel, le cas échéant après avis motivé de la CDOA, à l’ordre des priorités :
- en cas d’échange de parcelles entre agriculteurs sans augmentation de surface de plus de 10 % de la surface cédée ;
- en cas de changement de forme juridique d’une exploitation sociétaire en exploitation individuelle sans agrandissement et si l’occupant en place est en conformité avec le contrôle des structures ;
- en cas de demande par des établissements de recherche, d’enseignement ou d’insertion à caractère agronomique, économique, social ou environnemental.
Puis en cas de demandes concurrentes dans un même rang de priorité, des critères d’évaluation de l’intérêt socio-économique et environnemental de l’opération permettront de les départager.
Ces critères sont répertoriés dans l’annexe 4 du SDREA. Ces indicateurs ne font l’objet d’aucune pondération et d’aucune hiérarchisation et sont sans effets cumulatifs obligatoire.


Les opérations SAFER

Les opérations réalisées par la SAFER sont soumises à autorisation d’exploiter dans les mêmes cas que précédemment (en raison de l’opération ou du demandeur).
L’avis favorable donné à la rétrocession par le commissaire du gouvernement représentant le ministre chargé de l’agriculture tient lieu de cette autorisation.
Les rétrocessions doivent, outre les priorités SAFER, respecter les dispositions du SDREA (rangs de priorité notamment).
Date d’entrée en vigueur du nouveau SDREA
Le nouveau SDREA s’applique aux demandes d’autorisation d’exploiter déposées à partir du 1er avril 2021. Les demandes en concurrence avec une demande déposée avant le 1er avril sont soumises à l’ancien SDREA.

Plus d’informations sur le site des services de l’Etat en Aveyron : www.aveyron.gouv.fr. Rubrique : Politiques publiques - Agriculture et forêt - Autorisation préalable d’exploiter
Vous pourrez trouver :
- le schéma directeur régional des exploitations agricoles ;
- la liste des communes de l’Aveyron avec le seuil d’assujettissement ;
- les formulaires de demande d’autorisation d’exploiter et de déclaration des biens de familles ainsi que les notices explicatives ;
- la publicité des demandes d’autorisation d’exploiter ;
- le lien vers le site de la SAFER Occitanie.

01 avril 2021

Marché ovin de Réquista : concours Agneau de Pâques

Samedi 27 mars s’est déroulé le concours de l’agneau Pascal. Cette année, 30 lots ont été mis en vente avec 104 agneaux vendus au concours et pour cette 6ème édition, une vente hors concours a été organisée avec sept agneaux.

Malgré la crise sanitaire, les enchères sont montées jusqu’à 256€ par agneau, ce qui donne un prix au kg/vif de 6,32€ alors qu’il se pratique aujourd’hui en moyenne, 3,88€ kg/vif sur le marché le lundi matin. Chaque lot a reçu une médaille selon sa qualité.

Voici les lauréats

Grand Prix d’exellence :

Jacqueline Arnal (81) avec 4 Vendéens adjugés à 232€/bête par la SAS Julia Pascal, Chantal Dieuze (81) avec 4 Charollais adjugés à 256€/bête par la SAS Julia Pascal, EARL Albinet (81) avec 3 Vendéens adjugés à 242€/bête par la SAS Julia Pascal, GAEC Bon- net (81) avec 4 Suffolks adjugés à 217€/bête par la SAS Julia Pascal, GAEC Gary (12) avec 2 Vendéens adjugés à 205€/ bête par la SAS Julia Pascal, André Gintrand (12) avec 4 croisés adjugés à 221€/bête par la SAS Julia Pascal, Fabien Teillol (81) avec 3 croisés adjugés à 231€/bête par la SAS Julia Pascal, Thierry Villeneuve (81) avec 2 croisés adjugés à 195€/bête par Jean Philippe Bouissou.

Prix d’Exellence :

Liliane Bessou (81) avec 4 Charollais adjugés à 226€/bête par la Boucherie Tarn Viande, Gisèle Bru (12) avec 3 Rouge de l’Ouest adjugés à 234€/bête par la SAS Julia Pascal, Jean-Yves Canitrot (12) avec 3 croisés adjugés à 225€/ bête par la SARL Barroux Jean Pierre, EARL de Rayrolles (12) avec 3 croisés adjugés à 190€/bête par la SARL Barroux Jean Pierre, GAEC de la Martinie (12) avec 4 croisés adjugés à 225€/bête par la SAS Julia Pascal, GAEC Rey de la Deveze (12) avec 4 Rouge de l’Ouest adjugés à 232€/bête par la SAS Julia Pascal, Jérôme Lafon (81) avec 4 croisés adjugés à 221€/bêtes par la SAS Julia Pascal, Patrick Robert (81) avec 4 croisés adjugés à 239€/bête par la SAS Julia Pascal, Aurélie Rousset (12) avec 3 croisés adjugés à 187€/bête par la SARL Barroux Jean Pierre.

Prix d’Honneur :

Régis Bonnefous (12) avec 4 croisés adjugés à 199€/bête par la SAS Julia Pascal, Pascal Cros (81) avec 2 croisés adjugés à 180€/bête par SARL SODEVA, EARL Jalade Bertrand (12) avec 4 croisés adjugés à 190€/bête par la SAS Julia Pascal, GAEC de Montcouzac (12) avec 3 croisés adjugés à 203€/bête par la SAS Julia Pascal, GAEC de Peyres (12) avec 3 croisés adjugés à 182€/bête par la SAS Julia Pas- cal, GAEC Magnaval (12) avec 3 croisés adjugés à 183€/bête par Jean Philippe Bouissou, GAEC La Poussarie (81) avec 4 croisés adjugés à 199€/bête par la SAS Julia Pascal, GAEC Vanel (46) avec 4 croisés adjugés à 200€/bête par la SAS Julia Pascal, Gilles Ladirat (46) avec 4 B.M.C adjugés à 203€/ bête par la SAS Julia Pascal, Daniel Négre (81) avec 3 croisés adjugés à 233€/bête par la SAS Julia Pascal, Benoît Sarret (12) avec 4 croisés adjugés à 200€/bête par la SAS Julia Pascal, Lucie Trouche (12) avec 4 croisés adjugés à 215€/bête par la SAS Julia Pascal, Ludovic Ladirat (46) avec 4 croisés adjugés à 200€/bête par Jean Philippe Bouissou.

Claude Alvernhe, président de l’AUMOR et Jean Michel Recoules, directeur du marché, remercient tous les acheteurs qui ont contribué à cette dynamique des prix, les exposants et les techniciens, Marine et Pierre de ELVEA 12, pour leur implication au tri des agneaux et le classement des lots pour la remise des médailles, tous les membres de l’association, les employés de mairie, Julien, Valérie et Dorian Bouzat. Merci aussi aux partenaires et à Michel Causse, maire de Réquista.

Rendez-vous l’année prochaine.

Claude ALVERNHE

01 avril 2021

Conseil d’administration FODSA-GDS Aveyron : les bons résultats sanitaires de l’Aveyron

Le conseil d’administration de FODSA-GDS Aveyron s’est tenu en visio-conférence jeudi 25 mars.


Campagne de prophylaxie bovine et petits ruminants, BVD, Besnoitiose, IBR, FCO étaient notamment à l’ordre du jour du conseil d’aministration de FODSA - GDS Aveyron qui s’est tenu en visio-conférence, jeudi 25 mars.

La campagne de prophylaxie bovine 2019/20 s’est achevée exceptionnellement en juillet du fait de la crise COVID. Plus de 97% des interventions ont été conformes. Pour la campagne en cours qui s’achèvera le 31 mai, plus de 5 000 interventions sont programmées. Parmi les maladies réglementées, FODSA - GDS Aveyron a alerté les éleveurs sur l’évolution de la tuberculose, la France bénéficie d’un statut indemne mais une cen- taine de foyers, en particulier en région Nouvelle Aquitaine, ont été détectés en 2020. «La situation est stable dans le département mais nous devons être vigilants sur les achats d’animaux et ne pas hésiter à les contrôler pour se préserver», a encouragé Sylvain Fraysse, secrétaire général de FODSA-GDS Aveyron.

La campagne de prophylaxie des petits ruminants 2019/20 s’est achevée le 31 décembre. Le GDS est en charge de la programmation de la campagne, de l’édition de tous les DAP qui sont envoyés aux vétérinaires et a l’entière délégation sur la relance des prophylaxies non réalisées (421 courriers envoyés en novembre). Pour la campagne 2020, 92% des interventions en ovins ont été réalisées et 84% en caprins. «Nous avons fait le choix de réaliser la prophylaxie dans tous les élevages chaque année, sur un groupe sentinelle d’animaux, de façon à être plus réactif en cas de souci», avance Sylvain Fraysse. Et Philippe Verlaguet, responsable de la commission petits ruminants, d’ajouter : «Grâce à la prophylaxie, nous pouvons plus facile- ment assurer le suivi de la Border Disease et du Visna Maëdi, et ainsi les gérer plus facilement».

(Extrait d’article)

Eva DZ

FCO : ce qui va changer

La mise en application de la loi de santé animale (LSA) au 21 avril, entraîne des changements sur les conditions d’échanges d’animaux concernant la FCO. Une période transitoire de 6 mois sera effective pour les nouvelles conditions de certification. Dans ce nouveau cadre réglementaire, les négociations sur les échanges avec l’Italie et l’Espagne ont été finalisées et ont permis d’aboutir à des situations semblables à celles depuis 2015. Voici les nouvelles modalités :

Vers l’Espagne

- du 21 avril au 31 août 2021 : maintien des conditions actuelles. L’Espagne accorde un délai pour les bovins, ovins de moins de 70 jours, les animaux issus de mères vaccinées OU animaux désinsectisés pendant 14 jours suivi d’un test PCR négatif, les bovins, ovins de plus de 70 jours, les animaux désinsectisés pendant 14 jours suivi d’un test PCR négatif OU animaux vaccinés BTV 8 et 4 depuis plus de 10 jours après la deuxième injection.

- à partir du 1er septembre 2021, un nouveau protocole impose la vaccination 4 et 8 pour les adultes (bovins, ovins de moins de 70 jours, animaux issus de mères vaccinées OU animaux désinsectisés pendant 14 jours suivi d’un test PCR négatif, bovins, ovins de plus de 70 jours, animaux vaccinés BTV 8 et 4 depuis plus de 10 jours après la deuxième injection).

Vers l’Italie

L’Italie ne modifie pas ses conditions par rapport au protocole bilatéral actuel (sauf le délai post vaccinal qui passe à 7 jours au lieu de 10) pour les bovins, ovins de moins de 90 jours, les animaux issus de mères vaccinées OU animaux désinsectisés pendant 14 jours suivi d’un test PCR négatif , les bovins, ovins de plus de 90 jours, les animaux vaccinés BTV 8 depuis 7 jours après la deuxième injection.

A noter que les ruminants vaccinés (8 et 4) depuis plus de 60 jours peuvent aller en Espagne et en Italie.

Les responsables de FODSA - GDS Aveyron s’inquiètent notamment du débouché vers l’Espagne, des veaux de 8 jours. Tout comme les négociants et responsables de marchés. Sylvain Fraysse appelle à la concertation entre éleveurs, vétérinaires, opérateurs, DDCSPP... et l’ensemble des partenaires pour mettre en place une communication commune et efficace sur le dossier.

25 mars 2021

Bœufs de Pâques de Baraqueville : des ventes de haut niveau !

 

Le 23ème concours des bœufs de Pâques de Baraqueville, organisé vendredi 19 mars, a rencontré le succès avec la présence de nombreux éleveurs et acheteurs. Et des enchères toujours élevées pour les meilleures championnes du concours.

Plus de 380 animaux étaient inscrits à la vente dans l’Espace Raymond Lacombe où de nombreux éleveurs et acheteurs étaient fidèles au rendez-vous malgré les conditions particulières. Si l’édition de l’an dernier fut annulée à cause du confinement sanitaire, celle de cette année a heureusement été maintenue, avec le respect des gestes barrières exigé par la préfecture de l’Aveyron, et une ouverture réservée aux seuls professionnels.

«La qualité des animaux est encore plus relevée cette année», selon l’engraisseur Gérard Sudriès, un habitué du concours dont les animaux figurent chaque année parmi les championnes. «Baraqueville, c’est une image de qualité avec une notoriété reconnue en France mais aussi au niveau européen» déclare l’éleveur de Lédergues.

Propos confirmé par Jackye Serieys, présidente du comité d’organisation, ravie du maintien de cette 23ème édition : «Il était important de se réunir, de faire fonctionner notre concours car les éleveurs comme nos sponsors ont eux aussi besoin de convivialité, malgré le protocole sanitaire qui nous est imposé».

Ce concours a donc parfaitement répondu aux attentes des professionnels, avec des prix allant de 5 euros/kg à plus de 6 euros/kg carcasse. Et des enchères qui ont grimpé jusqu’à 14,60 euros/kg carcasse, conduites de main de maître par Bernard Guibbaud.

D.B.

Des enchères au sommet

- Championne Charolaise : EARL de la Ginèze à Barjarc (48). Adjugée à 10,20 euros/kg carcasse pour le magasin Carrefour-Market de Baraqueville.

- Championne Blonde d’Aquitaine : SAS Sazy à Caumont(82). Adjugée à 9,20 euros/kg carcasse pour le magasin Intermarché de Tonneins (47).

- Championne Aubrac : Elevage Christophe Sudriès à Lédergues. Adjugée à 11,40 euros/kg carcasse pour le magasin Leclerc de Millau.

- Championne Limousine : SAS Sazy à Caumont (82). Adjugée à 11,20 euros/kg carcasse à un magasin Monoprix (Socopa) de la région parisienne.

- Championne croisée : Elevage Christophe Sudriès à Lédergues. Adjugée à 10,40 euros/kg carcasse pour le magasin Super U de Roujan (34).

- Championne du concours (croisée) : GAEC Pignol à Recoules d’Aubrac (48). Adjugée à 14,60 euros/kg carcasse pour la boucherie Bompard à Anduze (30).

25 mars 2021

GIE Elevage : comment limiter les efforts en élevage ?

De nombreux éleveurs, techniciens et partenaires ont participé à cette journée de réflexion sur l’organisation du travail en élevage.

Le GIE Elevage organise avec ses partenaires (FR CUMA, Service de remplacement, JA, Institut de l’élevage, Chambres d’agriculture de Haute Garonne, du Tarn et de la Lozère), des rencontres à l’échelle de la région, sur le thème «Pas de tabou sur le travail en élevage !». La première avait lieu mardi 23 mars en Aveyron, au GAEC Cap Avenir à Moyrazès.

Nombre d’éleveurs mettent en place des solutions sur leur exploitation pour mieux organiser leur travail. D’autres en sont encore à la réflexion. Le GIE Elevage propose d’aller à la rencontre de ceux qui ont investi, se sont équipés, ont délégué pour partager leurs trucs et astuces afin de se sentir mieux dans leur travail.

Au GAEC Cap Avenir, à Moyrazès, Frédéric, Guilaine, Gilles et Anne-Marie son épouse, partie à la retraite il y a un an, ont décidé il y a 5 ans, de travailler ensemble et de se spécialiser autour d’un élevage de 1 000 chèvres. Pour mieux s’organiser et limiter le temps de travail, ils ont mis en place un certain nombre d’astuces et ont également investi dans plusieurs équipements et outils qui limitent leur temps de travail ainsi que la pénibilité de certaines tâches. Ils ont partagé leur expérience avec des éleveurs, des techniciens ainsi que des jeunes en formation mardi 23 mars.

Un bâtiment de 100 m de long, 1 000 chèvres en lactation à soigner, le travail ne manque pas pour les trois associés du GAEC (ils étaient 4 il y a1 an) et leur salariée, Virginie ! Avant de se lan- cer, ils avaient visité des élevages de même dimension pour mettre toutes les chances de leur côté et ne pas subir la charge de travail. Dès le départ, ils ont adhéré au service complet dessileuse automatrice, en place à la CUMA de Baraque- ville, ce qui leur permet de se libérer du temps (environ 250 heures par an). Ils considèrent leur robot distributeur de concentrés comme leur 4ème associé ! Il passe dans les larges couloirs 3 à 5 fois par jour et repousse également le fourrage 3 fois par jour. Des cornadis ont aussi été installés pour réaliser plus facilement les soins, pour alloter et pour toutes interventions sur les animaux. «Nous n’avons jamais eu besoin de courir derrière les chèvres !», sourit Frédéric, l’un des associés.

De même, le GAEC a acheté une golfette qui permet de faire les aller-retour dans le bâtiment de 100 m de long, sans se fatiguer. Aussi pendant la grosse période des mises-bas, les chevreaux sont transportés dans le véhicule et non plus portés par les éleveurs ! Et au moment du traitement larvicide des animaux, pas besoin de porter des arrosoirs pendant des heures, Gilles a installé un petit pulvérisateur derrière la golfette pour traiter les chèvres sans effort !

Autre installation dans l’élevage, une aire d’attente sur caillebotis pour les chèvres avant d’aller à la traite : «C’est plus facile à entretenir et on n’a pas besoin de pousser les chèvres pour aller à la traite !», témoigne Guilaine. Une aire d’attente de plain pied avec le roto de traite qui facilite l’apprentissage des chevrettes aussi. «Grâce à ces équipements, on porte moins de poids, on gagne du temps et de la pénibilité», témoignent les éleveurs qui réfléchissent à la mise en place de lactations longues. «Nous sommes une grande structure c’est vrai mais beaucoup de choses que nous avons mises en place peuvent être reproductibles sur de plus petites fermes», assurent-ils.

Ce type de journée, à laquelle participaient également la MSA et la Chambre d’agriculture, permet ainsi de partager les expériences de chacun et de faire avancer les initiatives pour faciliter le travail en élevage.

Eva DZ

18 mars 2021

Laguiole : «Les éleveurs tiennent au Festival»

Christophe et sa vache Oseille, vache de 3 ans en label rouge Bœuf Fermier Aubrac.

Pour le festival des Bœufs de Pâques à Laguiole le 14 mars, Christophe Cancelier a préparé Oseille, vache de 3 ans, engagée dans le label rouge Bœuf Fermier Aubrac. Un animal qu’il prépare depuis 4 à 5 mois.

Installé depuis 2008 à Saint Rémy de Montpeyroux, cet éleveur a repris la suite de son père sur l’élevage familial. A 40 ans, il est à la tête d’un troupeau de 60 mères en race Aubrac, dont 85% en croisement Charolais. Engagé dans le label rouge BFA, il en produit entre 3 et 4 par an, il est aussi naisseur en IGP Fleur d’Aubrac.

Christophe Cancelier participait cette année pour la 6ème fois au Festival des Bœufs de Pâques à Laguiole. «J’aime y venir parce que cela permet de se comparer aux autres, de s’améliorer aussi dans l’engraissement des animaux et de dégager une plus-value» bienvenue en ces temps compliqués sur le marché de la viande. «Je suis en système classique broutard mais je suis engagé dans les filières de qualité Bœuf Fermier Aubrac et Fleur d’Aubrac parce que ces démarches nous apportent une garantie de prix, une visibilité aussi, ce qui n’est pas le cas sur le marché du maigre très fluctuant et à la baisse depuis plusieurs mois», explique Christophe Cancelier. «Nous avons la chance d’avoir ces filières de qualité pour valoriser nos animaux et d’avoir aussi le Festival pour promouvoir notre savoir-faire en matière de finition, d’engraisse- ment».

Sur le foirail, samedi, malgré la pluie et le froid, l’éleveur de Saint Rémy de Montpeyroux était heureux de pouvoir retrouver d’autres éleveurs car les occasions sont rares depuis un an. «Tout était très bien organisé et hormis la météo qui n’a pas été clémente, nous avons passé une belle journée», sourit Christophe Cancelier qui a trouvé un acheteur pour Oseille, vendue à 6,60 euros/kg. «Ce type d’événement nous redonne un peu de moral, c’est important !», conclut l’éleveur qui envisage d’engraisser quelques Fleurs d’Aubrac dans les années à venir... et pourquoi pas présenter au prochain festival une BFA et une Fleur d’Aubrac !

Eva DZ

04 mars 2021

Assemblée générale Ovi-test : un leadership confirmé

Le président, Frédérik Lacombe et la directrice, Béatrice Giral Viala, devant les nouveaux locaux de la coopérative Ovi-test, ZA Cantaranne à Onet le Château.

La coopérative d’insémination ovine et caprine, Ovi-test, a tenu son assemblée générale en visio-conférence, mardi 2 mars. L’occasion de revenir sur une année 2020 certes marquée par la crise sanitaire mais surtout par un regain d’activité dans une filière qui a retrouvé son dynamisme.

«Comme bien d’autres structures, la crise sanitaire nous est tombée dessus néanmoins grâce à l’efficacité de nos équipes tech- niques et administratives, nous avons assuré le service auprès de nos 2 000 éleveurs adhérents et accompagné un dynamisme retrouvé au sein de notre filière», résume Frédérik Lacombe, fier de présenter un bilan positif à l’heure de l’assemblée générale de la coopérative Ovi-test qu’il préside. Ce dynamisme se ressent en effet en divers points dans l’activité de la coopérative, qui reste le leader de l’insémination ovine et caprine en France.

Après plusieurs années d’im- mobilisme, le bassin de Roque- fort semble retrouver un nouveau souffle, de même dans le 4ème bassin, de nouvelles laiteries ont recruté des producteurs et créé de nouveaux troupeaux notamment sur l’ouest et le centre Aveyron. «La recrudescence de la demande sur le bassin de Roquefort et sur le 4ème bassin a entraîné des développements d’activité dans des élevages en brebis laitières et suscité quelques projets de conversion de troupeau en lait. Ce qui a occasionné pour notre coopérative un regain d’activité notamment sur la vente d’animaux reproducteurs», avance Frédérik Lacombe.

La directrice d’Ovi-test, Béatrice Giral Viala confirme une forte progression des ventes des agnelles et des petits béliers laitiers sur la zone de production. L’export vers le bassin méditerranéen (Italie, Espagne, Grèce) a aussi insufflé une belle dynamique en raison des hausses du prix du lait dans ces pays. De nouveaux projets sont nés également, comme celui avec l’UPRA Lacaune qui accompagne une dizaine de producteurs en Vendée.

«Le dynamisme se traduit à l’échelle locale, française et européenne», sourit Frédérik Lacombe. «Aujourd’hui au-delà des bassins historiques du Pays Basque, de Roquefort et de la Corse, la brebis Lacaune est de plus en plus solli- citée par les éleveurs partout en France. Ses qualités de rusticité notamment issues d’un travail de sélection de bientôt 50 ans, font que cette race s’adapte à toutes les conditions et à tous les systèmes», poursuit-il.

Extrait d’article

11 février 2021

Syndicat Blonde d’Aquitaine Aveyron : vente et concours programmés


L’après-midi, les éleveurs ont visité la ferme de Fabien et Serge Cadiergues à Anglars.

Le syndicat Blonde d’Aquitaine de l’Aveyron s’est réuni en assemblée générale, jeudi 4 février, à Anglars, sous la présidence de Cyprien Alcouffe.

L’assemblée a d’abord fait le point sur son activité 2020. L’an dernier, des éleveurs Blonde d’Aquitaine aveyronnais ont participé au Salon de l’agriculture à Paris, lors du concours général de la race avec l’élevage Alcouffe (titulaire) et l’élevage Camp-Claux (suppléant). Suite au contexte sanitaire exceptionnel, le concours national à Cournon et le concours régional à Villefranche-de-Rouergue ont dû être annulés.

Pour cette année, la vente des génisses d’Aussac n’aura plus lieu sur cette commune mais à Monbéton (82), avec un objectif d’environ 80 génisses. Cette vente est programmée jeudi 25 mars 2021. Des éleveurs Blonde d’Aquitaine seront également présents au concours de Bœufs de Pâques à Baraqueville, vendredi 19 mars. Il devrait avoir lieu à huis-clos en raison des conditions sanitaires. Le tiers-sortant du syndicat Blonde d’Aquitaine Aveyron a été renouvelé suite à cette assemblée générale.

Enfin, les éleveurs ont visité la ferme de Fabien et Serge Cadiergues à Anglars.

04 février 2021

Sommet de l’élevage du 5 au 8 octobre : une édition en grand pour les 30 ans !

La race Aubrac sera à l’honneur de la 30ème édition du Sommet.

Trente ans après la première édition, une nouvelle ère s’ouvre pour le Sommet de l’élevage, prévu du 5 au 8 octobre. Les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands pour la prochaine édition : une surface agrandie, une journée en plus, un programme plus étoffé, une ouverture au digital... Une adaptation à la croissance continue de ce grand salon européen de l’élevage.

Une édition ambitieuse et pleine de promesses... les organisateurs du Sommet de l’élevage ont présenté mardi 2 février, les grandes lignes de leur prochain rendez-vous en octobre. «Globalement sereins» quant à la tenue de l’événement, qui avait été annulé en octobre en raison de la crise sanitaire, les organisateurs ont profité de cette parenthèse pour faire de l’édition des 30 ans, un grand événement.

«Que de chemin parcouru depuis le début des années 90 !», introduit Fabrice Berthon, directeur général du Sommet. «A la création, nous recevions 200 exposants et 11 000 visiteurs. En 2004, année de notre arrivée à la Grande Halle d’Auvergne, nous accueillions 900 exposants et 63 000 visiteurs et en 2021, nous espérons atteindre les 1500 exposants et les 100 000 visiteurs». Mais voilà pour atteindre de tels objectifs, il fallait s’agrandir. «Dans la configuration actuelle, nous ne pouvions envisager de poursuivre le développement du Salon, nous avons donc engagé de nouveaux investissements, grâce à l’engagement de la Région Auvergne-Rhône Alpes», poursuit Fabrice Berthon.

Etre utile aux participants

Résultat, un nouveau hall va voir le jour et une journée d’ouverture est ajoutée. Le Sommet de l’élevage démarrera dès le mardi et jusqu’au vendredi. «Cette nouvelle configuration va nous per- mettre d’améliorer le flux d’accès des visiteurs et d’apporter aussi une réponse à la situation sanitaire actuelle. Chaque visiteur pourra augmenter son temps de visite et ainsi le nombre de contacts avec les exposants. Nous pouvons aussi enrichir la programmation avec de nouveaux créneaux de conférences», détaille le directeur général. Jean-François Blanc, directeur du Sommet, en charge de la commercialisation, a présenté la réorganisation des espaces : ce hall supplémentaire de 10 000m2 va permettre d’accueillir de nouvelles salles de conférences, davatange d’exposants, sur des thématiques nouvelles (énergies renouvelables, transformation fermière...) et d’offrir de meilleures conditions d’accueil et de visite puisqu’il va désengorger les autres halls. «Nous invitons les exposants à réserver leurs espaces dès à présent de façon à pouvoir se positionner rapidement», a encouragé Jean-François Blanc, qui a assuré que les engagements seraient remboursés en totalité en cas d’annulation comme en 2020. «Bien sûr nous n’envisageons pas cette possibilité, nous faisons tout notre possible pour accueillir les exposants comme les visiteurs dans le respect des mesures sanitaires, avec des allées élargies, des espaces agrandis... et une cam- pagne de vaccination efficace qui permettent même aux délégations étrangères de participer comme d’habitude», a avancé Fabrice Berthon.

La crise a forcé les organisateurs à miser davantage sur le développement du digital avec notamment l’ouverture d’une plateforme web et d’une application mobile où l’on pourra suivre les concours, les conférences... à distance. Ces nouveaux outils permettront aussi d’améliorer la préparation de ’événement, d’être connecté avec des professionnels de l’élevage le temps du Salon et tout au long de l’année, d’être informé des nouveautés, des actus... «Prendre des contacts, consulter des projets, poster des offres d’emplois, organiser des webinars... mais aussi commander son plateau repas livré sur son stand, réserver sa chambre d’hôtel... un grand nombre de possibilités s’ouvrent à tous les participants, exposants et visiteurs», liste ainsi Victor Berthon, directeur en charge du développement du digital.

C’est donc une belle affiche qui attend les exposants et les visiteurs en octobre, de quoi redonner du baume au cœur et de l’élan comme l’espère Jacques Chazalet, président du Sommet. «La crise nous a montré que plus que jamais le secteur de l’agriculture sait s’adapter. Le Sommet veut être en phase avec son temps en s’ouvrant aux nouvelles attentes (circuits de proximité et transformation, énergies renouvelables...) et en accompagnant le développement de ce secteur agricole qui recrute, qui innove, qui investit, bref en pour- suivant son développement pour répondre aux besoins des exposants et aux attentes des éleveurs».

Eva DZ

21 janvier 2021

Logement des veaux bio : les éleveurs appelés à s’exprimer

Pour rappel le règlement du cahier des charges européen de 2008 concernant l’agriculture biologique prévoit l’accès à des aires d’exercices extérieures pour le logement des veaux (disposition présente dans le CE n° 889/2008 et reprise dans le règlement (UE) n°2018/848). Or, il semblerait que cette disposition n’ait pas été inscrite dans le guide de l’INAO.

La France est donc en non-conformité au regard de cette disposition, et, pour se prémunir d’éventuelles sanctions, certains organismes certificateurs auraient d’ores et déjà commencé à sanctionner certains éleveurs.

Dans ce cadre-là, des courriers ont été rédigés par la FNSEA et par le CNIEL pour alerter sur la situation. Le réseau FNSEA - FNPL souhaite pouvoir recenser d’éventuelles sanctions qu’il estime intolérables, ne pre- nant en compte ni le temps long ni le coût conséquent de l’adaptation des exploitations.

Un questionnaire anonyme de recensement des sanctions en élevage biologique concernant le logement des veaux est disponible sur le site internet de la FDSEA dans l’espace adhérent. Il permet également de collecter les remarques des éleveurs concernant le type de logements actuel, les adaptations envisageables ou pas...

Tous les éleveurs engagés en agriculture biologique sont donc invités à se saisir du sujet et à répondre à ce questionnaire.

14 janvier 2021

Réforme de la PAC : le grand Massif central défend des fermes pas des firmes

Patrick Bénézit et Christine Valentin ont détaillé les enjeux qui entourent la future PAC. ©SC

Réunis vendredi 8 janvier à Clermont-Ferrand, les membres de la Copamac-Sidam ont réitéré leurs propositions dans le cadre des derniers rounds de négociation sur la PAC post 2020. Des propositions désormais partagées par tous les massifs français, et bâties autour du triptyque : hommes, produits et territoires.

Les agriculteurs du Massif central essaiment depuis plusieurs mois déjà des propositions concrètes pour répondre au double enjeu de «durabilité» et de «souveraineté alimentaire», qui guide la réforme de la PAC dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2023. Ces propo- sitions rassemblées autour du livre blanc des Massifs français sont partagées par les agriculteurs du grand Massif central, mais aussi par ceux des Alpes, du Jura, des Vosges, des Pyrénées et de la Corse. Tous se retrouvent autour d’une ambition : «obtenir une PAC forte et ambitieuse au service des fermes et non des firmes», résume Patrick Bénézit, président de la Copamac. Parce que l’agriculture c’est avant tout une histoire d’hommes, de produits et de territoires, et que l’un ne peut aller sans l’autre, le projet porté par le Massif central s’article autour de quatre axes stratégiques.

Maintenir les aides couplées

Premier axe : Créer de la valeur ajoutée économique et environnementale, qui se décline en deux piliers majeurs «soutien au prix» et «reconnaissance des services écosystémiques rendus par l’élevage». «Cela passe évidemment par la reconnaissance des pratiques existantes au diapason des attentes sociétales, mais aussi par le maintien au même niveau des aides couplées, garantes de la dynamique économique, sociale et environnementale des territoires», estime Christine Valentin, présidente du Sidam. Dans ce cadre, pour les responsables des Massifs, les pratiques herbagères et pastorales doivent être intégrées de fait dans l’éco-scheme (éco-dispositif).

ICHN : «Le lien à l’élevage est fondamental»

Le deuxième axe du projet porté par les Massifs détaille une série de mesures pour «compenser les différences et soutenir équitablement tous les territoires». Première de ces mesures : l’ICHN que les professionnels veulent voir revaloriser : «Le premier pilier de la PAC vise à donner de la durabilité à nos exploitations, le second pilier à assoir les politiques différenciées telles que l’ICHN qui évite la concentration de l’agriculture sur les seuls territoires de plaines ou de vallées. L’ICHN a structuré nos territoires et ne couvre à ce jour que 40% des surcoûts de production. Il faut donc aller plus loin», insiste Jean-Luc Perrin de la FDSEA de la Loire.

Dans un troisième axe baptisé «investir, installer et agir sur l’emploi», les professionnels estiment indispensable de définir clairement le statut d’actif agricole (1), de soutenir massivement l’investissement destiné aux outils de production (bâtiments...), et aux nouveaux enjeux (énergies renouvelables...), et de bénéficier d’une DJA (dotation jeune agriculteur) solide et nivelée par le haut.

Enfin, sur la question de la gestion des risques, quatrième et dernier socle du projet, les Massifs militent pour un renforcement du FMSE, la modification de certaines règles pour mieux couvrir certains risques sanitaires, et pour une approche mutualisée des aléas climatiques sur les fourrages.

Sophie Chatenet - PAMAC

(1) «L’agriculteur professionnel est une personne physique, en âge légal d’exercer, cotisante à la MSA, avec une formation initiale ou continue diplômante en agriculture. Il ne prétend à aucun droit à la retraite de quelque régime que ce soit. En sa qualité de responsable, il décide, dirige et tra- vaille sur son exploitation dont il détient, seul ou avec ses associés exploitants, la majorité du capital hors foncier». Cette définition a été travaillée avec les organisations professionnelles agricoles du Bassin Parisien.

07 janvier 2021

Importantes chutes de neige dans le Nord Aveyron : nombreux dégâts sur les bâtiments

D’importantes chutes de neige sont tombées sur le nord du département fin décembre occasionnant de nombreux dégâts sur les bâtiments agricoles et notam- ment l’effondrement de toitures sur les animaux, le matériel, le fourrage.

Le nord Aveyron est habitué à la neige mais fin décembre, elle est tombée en quantité très importante en peu de temps. «Depuis 1989, nous n’en avions jamais vu autant et en plus, c’est une neige très lourde», témoigne Benoît Fagegaltier, responsable FDSEA de la région Nord Aveyron. «Au dessus de 800 m, à partir du Cayrol et jusque sur le Carladez, c’est tout le grand Nord Aveyron qui a été touché par ces importantes chutes de neige fin décembre, jusqu’à 80 cm de hauteur. Et la deuxième couche de neige tombée en début d’année, certes plus légère mais balayée par le vent, a occasionné la formation de congères autour de nos bâtiments et dans les bâtiments déjà endommagés, fragilisant plus encore les constructions», poursuit Benoit Fagegaltier.

Dans nombre de communes du nord du département, les bâtiments abritant les animaux, le matériel et le fourrage ont souffert. De nombreuses toitures notamment se sont effondrées en raison du poids de la neige.

En pleine période de vêlage !

«Il y a de gros dégâts sur les toitures et la situation est d’autant plus compliquée que tous nos ani- maux sont à l’intérieur et en pleine période de vêlage !», résume le responsable professionnel. Chez certains la stabu est totalement détruite... Alors la solidarité s’or- ganise : les pompiers ont réquisitionné les téléscopiques des couvreurs pour déneiger les toits ou étayer et stabiliser les structures, les agriculteurs épargnés aident au stockage du foin, du matériel et au transfert des animaux dans les granges... «Nous parons au plus urgent, nous essayons de trouver des solutions pour reloger les ani- maux et le fourrage parce que nous ne pouvons pas laisser nos animaux dehors dans ces conditions. Et puis c’est dur pour le moral, après trois mauvaises années climatiques et des cours de nos animaux au plus bas...», confie Benoit Fagegaltier. Et les prévisions météo annoncées avec des températures négatives et peut-être de nouvelles chutes de neige ne rassurent pas les agriculteurs du nord Aveyron...

Eva DZ

10 décembre 2020

Jeunes bovins bio : «Une filière aval à construire»

Alexandre Peyrac, éleveur de vaches Aubrac installé en GAEC familial sur la commune de Cruéjouls, à la Gratarelle, est membre de la mission bio de la Chambre d’agriculture. Il suit particulièrement la filière bovine.

«Je fais partie en effet d’un groupe d’éleveurs constitué par David Argentier, élu Chambre d’agriculture, au sein de la mission bio. Cela me permet de relayer les questions relatives à notre filière, économiques, réglementaires, les débats avec l’lNAO, etc. La mission bio est partie prenante dans toutes les initiatives de valorisation de la viande bovine notamment, comme c’est le cas pour la démarche régionale Tendre d’Oc, où l’as- sociation Paysans Bio d’Aveyron est en pointe. Il est important de fédérer tous les éleveurs au niveau régional afin de mieux valoriser les jeunes bovins bio mâles. C’est une production qui manque d’animaux finis. Et quand ils le sont, le marché est absent. Il y a donc du travail à faire avec les opérateurs de l’aval, notamment la RHD, malgré les difficultés dues à la crise sani- taire actuelle. Il y a également du potentiel à exploiter dans la trans- formation, en s’inspirant du secteur porcin qui valorise très bien toutes ses carcasses. Ce travail de A à Z avec l’aval concerne aussi le sec- teur de la boucherie artisanale. Il y a des éleveurs qui commercialisent leurs colis de viande avec succès. Il y a donc de la demande auprès des consommateurs. Au sein de la mission bio, nous accompagnons les initiatives de développement, en lien avec tous les partenaires».

D.B.

Notre photo : Alexandre Peyrac, éleveur bovin, membre de la mission bio de la Chambre d’agriculture.

19 novembre 2020

Service de remplacement : «Un confort pour l’éleveur»

Bruno Villefranque est éleveur bovin lait au Vibal. Il a commencé à utiliser le Service de remplacement il y a quelques années et depuis, il prend régulièrement le salarié.

«J’ai fait appel au service de remplacement il y a 4-5 ans, je devais subir une intervention chirurgicale et rester immobiliser pendant un mois. Ma femme est salariée sur l’exploitation où il y a du travail pour deux. Il était donc nécessaire de me faire remplacer pour l’aider notamment le matin et le soir pour l’astreinte. Nous avons alors fait la connaissance du salarié avec qui tout s’est très bien passé. L’hiver dernier, j’ai été victime d’un accident. Lorsque nous avons appelé Jean-Luc Combacau, le responsable du planning de notre secteur pour demander un remplacement, le salarié est venu dès le lendemain. C’est vraiment très appréciable de pouvoir être dépanné rapidement.

Ces deux interventions m’ont convaincu de l’intérêt et de l’utilité du service de remplacement. Depuis, nous l’appelons régulièrement en période de pointe de travail (ensilage d’herbe, semis de maïs...) ou pour de gros travaux que l’on ne peut pas faire seul, ou lorsqu’on part quelques jours en congés, ce qui ne nous était plus arrivé depuis plusieurs années ! Et Jean-Luc Combacau oriente bien le salarié en fonction des travaux qu’on lui confie, certains sont plus à l’aise avec les animaux, d’autres avec les machines. On sait qu’on sera bien secondé et ça rassure !

Je suis vraiment content d’avoir ce service sur lequel je peux compter en fonction de mes besoins, c’est très confortable à un coût plus intéressant que si je devais employer en direct un salarié à temps partiel. Sans compter que je n’ai aucune démarche administrative à faire. Tout est prêt et réglé lorsque le salarié vient et nous sommes couverts. Désormais je n’hésite pas à en profiter !».

Eva DZ

12 novembre 2020

Journée technique caprine : une filière bien en place

Une réunion organisée en webinaire avec notamment Emmanuelle Caramelle-Holtz (Idele), Davy Hecht (Lactalis) et Mélissa Brocart (ANICAP).

La journée technique caprine qui se tient chaque année en général à Monteils, s’est déroulée cette fois sous forme de webinaire, à distance, vendredi 6 novembre.

«Comment la filière caprine s’engage-t-elle pour répondre aux attentes sociétales ?» était notamment le thème de cette visio-conférence à laquelle participait Jacky Salingardes, président de la FNEC et de l’ANICAP . Les réflexions conduites par l’ANICAP sur les sujets sociétaux ont été présentées par Mélissa Brocart (ANICAP). Le code mutuel de bonnes pratiques en élevage caprins et sa nouvelle version pour intégrer ces enjeux ont été développés par Emmanuelle Caramelle-Holtz (Idele).

«Une réflexion sur les attentes sociétales, émanant des consommateurs, a été lancée par l’ANICAP depuis trois ans», selon Davy Hecht, directeur de région appro lait Lactalis, membre de l’inter- profession Cilaisud, «celle-ci sera déclinée ensuite par le Code mutuel de bonnes pratiques en élevage caprins», qu’a ensuite résumé Emmanuelle CaramelleHoltz lors du webinaire rassemblant éleveurs et techniciens de la filière. Ce Code mutuel est lié aux travaux menés par l’ANICAP résumés par sa chargée de mission, Mélissa Brocart. C’est un travail mené en collaboration avec des ONG welfaristes, sur les méthodes d’élevage des caprins, le pâturage, les bâtiments, la gestion de l’écornage, «dans un esprit de consensus» entre les producteurs et ceux qui se présentent comme les relais des attentes sociétales. Par ailleurs, la filière travaille toujours sur le programme régional GO PEI Cap&Go visant à accompagner les élevages d’Occitanie vers une plus grande durabilité de leurs systèmes de production.

Davy Hecht a ensuite fait un point économique sur la filière régionale et nationale, impactée par la crise sanitaire, depuis mi-mars. Il a mis en avant l’action forte de l’interprofession pour aider les producteurs, solutionner les problèmes de stockage de lait et des chevreaux. «Notre objectif était d’informer au maximum les producteurs, notamment avec une newsletter».

Solidarité de la filière

La dynamique de la filière caprine nationale est bien présente, avec une production en hausse de 4,9 %, entre janvier et août, «grâce à la qualité des fourrages, le cli- mat favorable, la disponibilité des chevrettes, mais aussi des installations, notamment en Occitanie». Les importations de lait de chèvre ont baissé de 27 % durant la même période. Sur les sept premiers mois de l’année, le prix du lait de chèvre réel moyen pondéré par les volumes était de 699,13 euros/1 000 litres, soit une hausse de 2,9 %, équiva- lent à 19,90euros/1 000 litres.

Davy Hecht a loué «la solidarité de la filière, suite aux mes- sages de modération de la production», ajoutant que «la collecte avait été assurée auprès de tous les éleveurs». Pour l’Occitanie, la production a progressé de 8,4 %, entre janvier et août, boostée notamment par des nouvelles installations, initiées par une communication filière lancée il y a trois ans. «Il y a encore de la place pour de nouveaux producteurs, le marché est là !», assure Davy Hecht. S’agissant de la consommation et l’achat des ménages, «la bûchette de chèvre affiche une progression de 14 %, mais les fromages AOP à la coupe ont souffert et souffrent encore de la crise sanitaire. Le lait de consommation est lui aussi en berne, concurrencé par le lait de brebis».

L’Aveyronnais Jacky Salingardes a complété ce tableau économique par le problème des chevreaux, leurs prix dérisoires, évoquant le stock de 450 tonnes congelé «qu’il fallait dégager avec le soutien de FranceAgrimer». Il a annoncé qu’une réunion avec les abattoirs était programmée fin décembre, où sera évoquée la question de la marge des chevreaux...

Enfin, à propos des négociations commerciales avec la grande distribution, Jacky Salingardes les juge «un peu tendues», mais il reste cependant «confiant» sur le résultat final.

D.B.

05 novembre 2020

FODSA-FARAGO Aveyron et le Covid : l’activité parage s’adapte

En pleine crise sanitaire du Covid-19, les mesures de confinement et le respect des gestes barrières ont fortement perturbé les activités de FARAGO Aveyron, et le parage en particulier.

Dans un premier temps, les filiales FARAGO se sont adaptées, stoppant l’activité pour certaines ou la limitant aux urgences liées au bien-être animal. Ce temps a été nécessaire pour s’adapter et mettre en place les mesures de sécurité attendues face au coronavirus.

Il est parfois difficile, dans l’activité de parage, d’éviter le contact rapproché avec l’éleveur au cours de la phase d’entrée des animaux dans la cage notamment. Pour éviter au maximum cette situation et prévenir et sensibiliser chacun aux mesures de distanciation, un contact téléphonique ou l’envoi d’un SMS systématique aux éleveurs a ainsi été mis en place pour rappeler la nécessité du respect des gestes barrières.

Une mesure phare consiste à un lavage des mains régulier, soit à l’aide de savon et d’eau, soit avec une solution hydro-alcoolique. Le port du masque ou de la visière est également obligatoire pour le pareur de façon à se protéger lui-même et protéger l’éleveur. Les lunettes, dans le cas de l’utilisation du masque plutôt que la visière, font également partie des équipe- ments de protection individuelle indispensables. Cependant, les pareurs sont relativement habitués à porter certains équipements et notamment les lunettes car celles-ci étaient déjà utilisées pour leur protection individuelle avant l’épisode Covid.

Dans tous les cas, il est demandé de limiter le nombre de personnes présentes sur le chantier de parage et notamment les personnes sensibles (personnes âgées...).

Le retour au bureau, pour les pareurs, se fait également dans le respect des consignes de la direction pour l’entrée dans les locaux : désinfection des mains obligatoire, mesures de distanciation à respecter avec les collègues...

Toutes ces mesures nécessitent une adaptation pour les pareurs mais aussi pour les éleveurs, elles sont cependant indispensables pour la sécurité de tous.

15 octobre 2020

Berceau races à viande Massif central : retenir au maximum les broutards en ferme

Christian Bajard, coordonnateur du Berceau des races à Viande du Massif central, adresse un mot d’ordre aux éleveurs bovins.

«Depuis plusieurs semaines, les prix de vente des broutards ne cessent de baisser, et ce, de façon totalement décorrélée des réalités du marché. Pour 2020, les exports vers l’Italie sont stables par rapport à 2019, et même en hausse sur la semaine précédente. La demande du marché européen est là.

Pourtant, depuis des semaines, un éleveur perd 150 € par animal vendu ! Alors que le prix d’un broutard devrait être de 3,25 €/kg sur la base de l’indicateur du coût de production national (issu de la méthode validée par les opérateurs de l’Interprofession), il est à ce jour à 2,38 €/kg.

Face à cette évolution des prix incompréhensible et inacceptable, les éleveurs de races à viande du Grand Massif Central sont dans l’obligation de réagir. Nous appelons les éleveurs du Massif Central - ceux qui le peuvent et le temps qu’ils pourront - à la rétention des broutards en ferme. Il n’est plus question de vendre à ces niveaux de prix, il est vital de faire remonter les cours rapidement, en cohérence avec les signaux des marchés. Via diverses actions départementales, la pression doit aussi être maintenue sur les quatre exportateurs qui pèsent à ce jour 83% des volumes entre la France et l’Italie. Nous devons alerter les pouvoirs publics sur ce hold-up. Les chiffres sont plus têtus que les discours, les éleveurs ont besoin d’une réponse cohérente des acheteurs et des pouvoirs publics face aux signaux des marchés. Il en va de l’avenir des éleveurs de bovins de race à viande dans le Massif central».

Dernière minute : une rencontre est prévue entre le ministre de m’agriculture et les exportateurs vendredi 16 octobre.

15 octobre 2020

Festibœuf-concours d’animaux gras à Naucelle : les signes officiels de qualité progressent

 

Jérôme At, président de Festibœuf, et Bernard Guibaud (au micro) de Gélioc, lancent la vente aux enchères des championnes de toutes les catégories.

La 15ème édition de Festibœuf s’est déroulée vendredi 9 octobre à Naucelle. Malgré la crise sanitaire liée au Covid qui a interdit l’accès au grand public, le concours d’animaux de boucherie a une fois de plus brillé par la qualité des animaux.

«Les ventes se sont encore mieux passées que l’an dernier avec un prix moyen supérieur de 50 centimes !», se félicite Jérôme At, président du comité naucellois pour la promotion de l'élevage et responsable commercial chez Languedoc Lozère Viande. Rien d’étonnant pour le président. «La crise sanitaire, au final, n’a pas impacté la filière viande de qualité. Les boucheries traditionnelles ont profité de la moindre fréquenta- tion dans les grands hypermarchés. En parallèle les consommateurs ont mis plus d’argent sur l’alimentaire».

Il faut dire que le concours de Naucelle reste un fleuron du genre. «Même si le grand public nous a manqué, le niveau professionnel, lui, est de plus en plus élevé. Les animaux fournis par les éleveurs et les engraisseurs étaient cette année d’une homogénéité remarquable. Pas une bête n’a été déclassée avant le concours». 171 vaches et génisses issues de 49 élevages étaient proposées à la vente. «Depuis 3 ans nous faisons la part belle aux animaux sous signe officiel de qualité. Il y en avait plus de 50 cette année. Cela nous permet de rééquilibrer la proportion éleveurs-engraisseurs, notre objectif étant la parité». Cette volonté se retrouve aussi au moment de la vente aux enchères qui est passée de 3 à 9 animaux, dont cette année 4 étaient championnes en catégorie Label Rouge et IGP.

Une clientèle dans le Sud- est qui se confirme

La grande championne de cette édition 2020 est une génisse Aubrac de 3 ans appartenant à l’EARL de la Gamasse, à Curières. Elle a été vendue aux enchères pour 10 €/kg à Languedoc Lozère Viande pour le compte des magasins Super U d’Alès et d’Aimargues dans le Gard. Ces deux magasins ont aussi acquis pour 9 €/kg la championne croisée, génisse de 3 ans appartenant à l’EARL Saint Cizy, de Cazères (Haute-Garonne). Enfin le Super U d’Alès a remporté la cham- pionne Charolaise, génisse de 3 ans provenant de la SAS de Palazy, à Payrin (Tarn), pour 7,40 €/kg. Languedoc Lozère Viande a aussi servi d’intermédiaire pour le Super U de Marseille-Taddéi, qui va commercialiser la championne IGP Fleur d’Aubrac, venant du GAEC de la Baraque de la Motte, à Saint Sauveur de Ginestoux (Lozère). Cette génisse de 3 ans a été achetée 9 €/kg. La championne Limousine a aussi eu les faveurs de l’enseigne U pour 7,80 €/kg payé par le Super U de Roujan dans l’Hérault. Cette vache de 7 ans a fait le bonheur de son propriétaire, la SARL Fonvielle père et fils à Réalmont (Tarn).

Le Label Rouge Bœuf Fermier Aubrac était aussi très bien représenté à Naucelle. La championne de la catégorie, une vache de 3 ans appartenant au GAEC de la Baraque de la Motte, a été achetée par la boucherie Pagès à Vauvert dans le Gard pour 8,20 €/ kg. L’autre vache BFA a remporté la catégorie naisseur-engraisseur. Cette vache de 6 ans vient de l’EARL de la Gamasse et sera commercialisée dans une boucherie à Sevran, en banlieue parisienne. Elle a été achetée 8€/kg.

Le Bœuf Limousin Label Rouge était quant à lui représenté par une vache de 6 ans, la plus locale car amenée par le GAEC de la Vallée du Lézert à Gramond. Elle a été acquise pour 7,60 €/kg par le groupe Bigard et sera abattue à Castres. Enfin, la championne de la catégorie Blonde d’Aquitaine a été achetée 7,20 €/kg par l’entreprise Guasch, abatteur et transformateur à Perpignan. Elle appartenait à la SAS Veyrac de Sénergues.

Bérangère Carel

08 octobre 2020

Lycée agricole La Cazotte : 50ème anniversaire et jeunes finalistes

 

Après la remise des prix de la finale départementale du concours européen de jugement d’animaux par les jeunes, en présence des partenaires.

Le lycée agricole La Cazotte à Saint-Affrique a fêté son 50ème anniversaire avec un cycle de conférences de deux jours, ponctué par la finale départementale du concours européen de juge- ment d’animaux par les jeunes en ovins, jeudi 1er octobre.

Cette année 2020 est celle des 50 ans de la création du lycée agricole La Cazotte, un événement hélas perturbé par la crise sanitaire et les dispositifs imposés par les gestes barrières, limitant ainsi le nombre de personnes invitées. Les journées du jeudi 1er et vendredi 2 octobre ont accueilli diverses conférences et tables rondes autour de l’enseignement agricole notamment, lancées lors de la finale départementale du concours européen de jugement d’animaux par les jeunes en catégorie ovins.

La remise des prix s’est déroulée dans l’amphithéâtre du lycée, après la table ronde sur le thème : «quels enseignements dans un monde en transition ?». Elle rassemblait Gilles Bernat, président du conseil d’administration du lycée, Christèle Droz-Vincent, nouvelle proviseure depuis septembre, succédant à Gérard Parisot, Florent Tarrisse, directeur du parc naturel régional des Grands Causses, Alain Hardy, directeur de l’exploitation agricole de La Cazotte, et différents intervenants en visio-conférence.

Enjeux sociétaux

Cette réunion a rassemblé des élèves de BTS et de licence pro, en présence également de représentants professionnels, comme Jean-Claude Virenque, président du groupe coopératif UNICOR et Jérôme Faramond, président de la Confédération générale de Roquefort. L’autre sujet, «quels enseignements dans un monde en transition ?» a permis d’évoquer les évolutions du métier d’agriculteur, derrière les enjeux sociétaux comme le bien-être animal, l’agro-écologie, etc, autant de préoccupations relayées ou amplifiées par les média, et qui ne sont pas sans poser question auprès des étudiants des lycées agricoles, comme c’est le cas à La Cazotte. Gilles Bernat a notamment rappelé aux lycéens destinés aux métiers de l’agriculture de ne pas hésiter à donner leur point de vue, à se faire entendre, alors que les représentants professionnels ont insisté sur l’engagement nécessaire des jeunes générations, dans le milieu coopératif en particulier. Avec comme règles premières, le souci du dialogue et de l’ouverture d’esprit.

D.B.

Le palmarès de la finale départementale CJAJ ovins :

1. Louis Fabre.

2. Lucie Libourel.

3. Pauline Monziols.

4. Clément Soulié.

5. Marc Sard-Choutka.

6. Lukas Mejanel-Bordalier.

7. Pauline Chiorboli.

8. Morgane Chapelle.

9. Emma Rouquette.

10. Juliette Le Hir.

Les deux premiers participeront à la finale prévue à Paris.

01 octobre 2020

Chambre d’agriculture-Innov’action : sécuriser les fourrages, le défi de l’élevage face au climat

Visite d’une parcelle de sorgho grain au GAEC du Banou à l’occasion des échanges sur l’adaptation au changement climatique.

Innov’action est un événement annuel organisé par les Chambres d’agriculture sur tout le territoire national. Cette journée «portes ouvertes» vise à présenter une démarche innovante mise en place sur une exploitation et qui combine la triple performance : économique, sociale et environnementale. Lundi 28 septembre, une quinzaine d’agriculteurs se sont ainsi retrouvés au GAEC du Banou, à Pruines, autour du thème de l’adaptation au changement climatique.

«Un grand merci à Marie-Amélie et Lionel Viargues de nous accueillir chez eux pour ce temps de réflexion collective sur l’en- jeu que représente le changement climatique. C’est bien par le partage d’expériences que nous nous adapterons à ce nouveau défi, comme l’agriculture a toujours su le faire !», ainsi Anthony Quintard, responsable professionnel du pôle agronomie de la Chambre d’agriculture, a introduit l’après-midi. S’en est suivie une présentation de la démarche AP3C ( adaptation des pratiques culturales au changement climatique). Ce projet de recherche et développement est piloté à l’échelle du Massif central par le SIDAM et implique les Chambres d’agriculture départementales ainsi que l’Institut de l’élevage.

Benoit Delmas, conseiller références, a présenté les projections en matière d’évolution du climat, modélisées au sein de l’AP3C sur la base de données locales. Cette méthode donne des indicateurs qui définissent la tendance climatique jusqu’en 2050. Les résultats montrent un réchauffement de 1,7 °C à 1,8°C en 2050, marqué au printemps avec +2,5°C, ainsi qu’une augmentation considérable du nombre de jours supérieurs à 30°C. La pluviométrie quant à elle tend à légèrement diminuer, mais va surtout se répartir différemment avec un décalage sur la fin d’été et le début d’automne, au détriment du printemps. «On se rapproche ainsi du climat méditerranéen», commente Benoit Delmas. Ces modifications climatiques ont for- cément un impact sur l’élevage. Pour exemple, les dates de mise à l’herbe et de récolte des fourrages commencent déjà à avancer significativement. De plus, le risque d’échaudage sur les céréales se fait de plus en plus présent, surtout sur les variétés tardives.

Pour conclure, la Chambre d’agriculture a rappelé les deux leviers d’adaptation : optimiser les besoins du troupeau, si possible, et surtout adapter l’offre fourragère en la sécurisant et la diversifiant. Muriel Six et Sandra Frayssinhes, conseillères en agronomie, ont d’ailleurs présenté des essais d’association de légumineuses tropicales avec du maïs, ainsi que des résultats de cultures de Teff Grass, graminée venue d’Ethiopie, résistante au stress hydrique et aux fortes chaleurs.

Bérangère Carel

Lire la suite dans notre édition du jeudi 1er octobre 2020.

17 septembre 2020

Congrès GDS France à Rodez : «La surveillance est l’affaire de tous !»

 

Pour le président, Michel Combes, 2019 est une «année de résultats» pour les GDS. Les 35 élus et 20 collaborateurs de GDS France en s’appuyant sur les GDS départementaux, «la force de son réseau», ont travaillé sur de nombreux dossiers.

Loi de santé animale, plan BVD, gouvernance sanitaire... sans oublier la représentation profes- sionnelle, l’expertise sanitaire, la construction de programmes collectifs, l’appui aux GDS et au réseau, la gestion des fonds de mutualisation... sont autant de dossiers que GDS France mène de front, résu- més par Christophe Moulin, secrétaire général de GDS France.

La loi de santé animale est l’ac- tion stratégique des GDS, votée en 2016 et dont l’application est prévue au printemps 2021. «Notre challenge est la déclinaison fran- çaise des textes», avance Christophe Moulin saluant le travail des experts et des élus de GDS France à Paris et Bruxelles pour analyser les textes, sensibiliser les acteurs professionnels, défendre le modèle des éleveurs français, coordonner les OPA, collaborer avec la DGAL sur un projet réaliste, proposer des amendements... «Mais nous avons pris du retard en raison de la pandémie COVID et nous demandons un délai dans la mise en application de cette loi», a avancé Christophe Moulin. Cette demande de report par les OPA a été relayée par le ministre et sui- vie par 25 pays sur 27.

«L’enjeu d’une approche globale collective de la santé doit être partagé et nous avons besoin de plus de temps». Bruno Ferreira, directeur général de l’alimentation, représentant le ministre de l’agriculture et de l’alimentation au congrès, a rappelé combien les GDS faisaient partie des acteurs reconnus et même précurseurs dans la lutte à travers un système de surveillance performant : «Les GDS sont de vrais parte- naires dans ce chantier et nous avons besoin des professionnels pour écrire les textes sur la règle- mentation de la surveillance, la gestion des mouvements, l’identification, l’enregistrement, la traçabilité, l’indemnisation... dans un objectif de simplification».

Acteur dans la recherche

GDS France consacre aussi une large part de son activité à la recherche qui se traduit en 2019 par la reprise de la référence Besnoitiose, la concrétisation de paradigm (liens entre résistance et génétique). Le plan d’éradication du BVD entre aussi dans sa deuxième phase : «Après la première année de surveillance et retrait des ani- maux IPI, nous entrons dans la phase du contrôle des mouve- ments», explique Christophe Moulin. «Les premiers résultats sont encourageants avec seulement 4% des troupeaux en France en juin qui ont au moins un animal IPI. Les mesures choisies ont porté leurs fruits et ont permis aux éleveurs d’anticiper l’application de sanctions au commerce. Autant d’années gagnées face à une maladie qui cause de gros dégâts dans les élevages», poursuit le secrétaire général de GDS France, saluant au passage l’anticipation de l’Aveyron, dans une démarche quasi systématique depuis 3 ans.

Les enjeux sanitaires restent importants pour les années à venir : la biosécurité dans toutes les espèces, la finalisation des plans BVD, IBR, Varroa et la reconnaissance européenne, la mise en application de la loi de santé animale, la construction de la nouvelle gouvernance sanitaire, le développement des modules de la plateforme sanitaire des GDS, le renforcement des plateformes d’épidémio-surveillance animale et alimentaire, la mise en place de la référence CAEV et Visna Maëdi,... «Nous continuerons à travailler en collaboration avec les organisations professionnelles agricoles, les acteurs de la santé vétérinaire et les laboratoires, avec les services de l’Etat et l’appui des instituts de recherche, en intégrant les besoins de nos concitoyens en matière de sécurité et de santé», a conclu Christophe Moulin.

De son côté, Bruno Ferreira a évoqué quelques points importants : la vigilance à maintenir sur l’influenza aviaire, la peste porcine africaine, la nécessité de maintenir le statut indemne de la France en tuberculose bovine... Et la mise en place du plan de relance par le gouvernement dont un volet (de 130 millions d’euros) est réservé au pacte de biosécurité et au bien-être animal : «les acteurs de la profession ne doivent pas hésiter à s’en emparer pour maintenir la surveillance, clé de voûte de toute votre action, l’affaire de tous !».

Eva DZ

10 septembre 2020

Prim’Holstein Aveyron : savoureuses retrouvailles !

Une soixantaine d’éleveurs et leur famille ont participé à la journée conviviale proposée par l’association Prim’Holstein qui en a profité pour leur remettre leurs blousons personnalisés et floqués PH 12 (photo PH12).

Samedi 5 septembre, l’association Prim’Holstein Aveyron organisait une journée conviviale à laquelle une soixantaine d’éleveurs et leur famille ont participé.

Il faisait très beau samedi 5 septembre à l’aire de pique-nique de Versailles sur la commune de Camboulazet, là où l’association Prim’Holstein Aveyron avait donné rendez-vous à ses adhérents pour une journée sous le signe de la convivialité. «C’était la première fois que nous nous retrouvions après six mois sans animation», explique Thierry Domergue, président de PH 12.

Un président heureux qui a vu se réunir une soixantaine d’éleveurs accompagnés de leur famille : «Nous avions organisé une com- mande groupée de blousons floqués Prim’Holstein Aveyron et personnalisés au nom de l’élevage lors de notre assemblée générale de mars. Nous avons eu l’idée d’organiser ce pique-nique pour pouvoir les remettre à nos adhérents», poursuit le président. Ainsi 80 blousons ont été distribués, un bel engagement de la part des éleveurs qui pourront ainsi arborer les mêmes couleurs lors des prochains rendez-vous de la race en Aveyron et ailleurs !

Parallèlement à cette remise de blousons, une tombola était organisée avec à la clé une génisse offerte par l’un des adhérents et deux repas aux Coquelicots, restaurant de Moyrazès. «Emmanuel Rigal du GAEC de la Baraque de Turc est un adhérent de longue date de l’association Prim’Holstein et qui va changer de production. Il a souhaité pour marquer son départ, offrir une génisse à l’un des adhérents, un beau geste !», souligne Thierry Domergue. Régis Souyri a remporté cette génisse qui a pour origine Nantais/Commander 82 pt/Massey 85 pt/Beacon. Elle est génotypée à 172 points d’ISU et 3 en morphologie. Le GAEC Bou Fabre a, lui, remporté deux repas au restaurant les Coquelicots.

Autre moment fort de la journée, le départ de Sandrine Viguié, animatrice de l’association PH 12 depuis 14 ans qui quitte la Chambre d’agriculture pour rejoindre l’ADPSA. «Nous voulions aussi la remercier pour son parcours et pour son engagement à nos côtés depuis toutes ces années», tient à préciser Thierry Domergue. Désormais c’est Marie-Claire Savy, agricultrice à Sauveterre de Rouergue, qui va prendre en charge l’animation (contact : primholsteinaveyron@orange.fr).

C’est sûr l’association Prim’Holstein Aveyron renouvellera des journées de ce type : «tout le monde est reparti content de sa journée et de ces retrouvailles !», conclut le président heureux.

Prochain rendez-vous pour l’association Prim’Holstein Aveyron, sa journée départementale technique mardi 24 novembre.

Eva DZ

03 septembre 2020

GENELIM-POLLIMDOC et race Limousine : les «sans cornes» gagnent du terrain

Après l’AG, les adhérents ont visité l’élevage limousin de Jean-Luc Mouysset à Sauveterre-de-Rouergue.

L’association GENELIM-POLLIMDOC, née en mars 2019, a tenu sa première assemblée générale à Sauveterre-de-Rouergue, jeudi 27 août.

«Notre association a pour objectif de créer une pépinière de femelles de race Limousine sans cornes, pour diffuser et vendre des mâles reproducteurs sans cornes, des embryons, et des génisses plus tard», résume le président, Bernard Bélard, éleveur et sélectionneur Limousin installé en GAEC à Thérondels. Il est à la tête d’une nouvelle association rassemblant 34 adhérents, des éleveurs Limousins de l’Aveyron, du Tarn et de l’Ariège. Bernard Bélard s’est lancé dans l’élevage sans cornes en 2007.

«Notre cheptel de 120 mères Limousine compte aujourd’hui 25 femelles sans cornes», explique le président. «Ces veaux sont plus vigoureux, plus rustiques. Ils sont plus calmes, c’est une sécurité pour les éleveurs». Autre point important, «il y a de la demande pour les animaux sans cornes chez les acheteurs qui veulent éviter l’écornage. La question du bien-être animal est en effet de plus en plus soulevée. Cette opération avec anesthésie locale prend du temps, et c’est pour moi une corvée», reconnaît Bernard Bélard.

Bien-être et sécurité

Les éleveurs de races Simmental et Charolaise sont déjà des adeptes d’animaux sans cornes pour toutes ces raisons. La question reste posée pour le cheptel Aubrac... «Pour la race Limousine, le «sans cornes» se pratique depuis 20 ans», poursuit le président. «En Allemagne, les éleveurs sont déjà très avancés sur cette pratique née il y a longtemps avec la race bovine britannique Angus. Les éleveurs allemands doivent faire appel à un vétérinaire pour l’écornage. En France, nous n’en sommes pas encore là mais rien ne dit que dans l’avenir, l’écornage devra se faire par une personne agréée avec une facturation». En France, «au sein du Herd-Book Limousin, le «sans cornes» gagnerait environ 3 ou 4 % chaque année en effectifs», conclut Bernard Bélard.

D.B.

03 septembre 2020

Report du National Aubrac : «Rebondir plus fort en 2021 !»

Au même titre que le Sommet de l’élevage, le National Aubrac prévu pour cette 29ème édition, a été également annulé. Yves Chassany, président de l’Union et de l’UPRA Aubrac, a communiqué, quelques jours après l’annonce de la préfecture du Puy de Dôme, sa «forte déception» : «Je la partage avec les organisateurs parce que nous avions mis en œuvre des moyens importants collectivement suscitant une importante préparation depuis de longs mois en lien avec nos partenaires pour notre événement. Pour autant ce travail n’est pas réduit à néant mais nous ne pourrons pas le valoriser dans l’immédiat», a-t-il commenté.

Au delà de la déception, Yves Chassany ne cache pas «un certain soulagement» : «Il est évident que les conditions n’étaient pas réunies pour valoriser au mieux le travail d’excellence de nos éleveurs et le retour sur investissement n’aurait pas été à la hauteur au vu des restrictions imposées dans le contexte sanitaire. Mes premières pensées vont aux éleveurs Aubrac qui s’étaient profondément investis dans l’événement. En effet, les 360 stalles qui nous étaient consacrées pour ce National Aubrac, étaient toutes réservées. Une nouvelle fois, les éleveurs Aubrac malgré les difficultés (climatique, économique, sanitaire) ont relevé le défi d’une mobilisation totale pour la promotion de leur race», a salué Yves Chassany.

Cet automne s’annonce quelque peu morose pour les éleveurs de la race Aubrac qui n’auront donc pas beaucoup d’occasions de se retrouver autour des concours. A ce jour, seul le concours départemental du Puy de Dôme est maintenu le 12 septembre. Nombre d’autres rendez-vous départementaux ont été annulés et l’incertitude est encore de mise pour les concours cantonaux Aubrac en Aveyron... «Nous devrons savoir patienter pour mieux rebondir en 2021», a avancé Yves Chassany. «Avec la perspective du report de notre National au Sommet de l’élevage 2021, je suis confiant en l’avenir et nous ne cachons pas notre ambition de réussir ce rendez-vous et d’être à la hauteur des 30 ans de l’événement», a-t-il encouragé. «Le Sommet de l’élevage 2021, avec une journée supplémentaire, un anniversaire important..., est porteur d’espoir. Les éleveurs Aubrac afficheront une envie évidente de se mesurer, de partager, de mettre en avant les atouts de la race. Le report de notre National n’est pas un coup d’arrêt dans notre communication : nous allons redoubler d’efforts, de moyens, d’imagination pour préparer 2021 !».

Des portes ouvertes dans des élevages seront ainsi proposées, dans le respect des gestes barrière, pour partager sur le schéma de sélection, sur les spécificités de la race, notamment dans les zones où l’Aubrac se développe (Pyrénées, Savoie, Ardennes, Bretagne...). «Nous l’avons vu à notre assemblée générale en août à Aumont Aubrac : nos effectifs continuent leur progression, nous comptons dans nos rangs de nombreux jeunes éleveurs, nos adhérents s’engagent dans le développement de l’Aubrac... Autant de signes positifs qui nous encouragent à avancer», conclut Yves Chassany.

Eva DZ

06 aout 2020

Vautours : les éleveurs réunis à Laguiole demandent une régulation

Une réunion s’est tenue la semaine dernière à Laguiole à l’initiative du maire, Vincent Alazard sur la problématique des attaques de vautours. Plus d’une centaine d’agriculteurs étaient présents pour demander une régulation.

Depuis ce printemps, de nombreuses attaques de vautours ont été recensées sur la zone Aubrac, notamment sur des jeunes veaux. Plus d’une centaine d’agriculteurs du territoire, tous syndicats agricoles confondus, ont répondu à l’invitation du maire de Laguiole, Vincent Alazard, pour évoquer cette problématique. Tous conviennent de la nécessité de ne pas laisser évoluer les populations de vautours et demandent donc de façon unanime une régulation.

Le niveau des populations explose depuis quelques années : 740 couples nichent actuellement dans les Grands Causses (sans compter les jeunes et les vieux vautours !). Le rayon de prospection alimentaire de ces animaux augmente d’année en année, d’où leur présence un peu partout en Aveyron aujourd’hui et particulièrement cette année sur l’Aubrac.

Plusieurs éleveurs ont témoigné des attaques sur- venues ce printemps. La DDT 12, la LPO Grands Causses, le CNRS et l’Office Français de la Biodiversité sont également intervenus. Les éleveurs ont attiré l’attention des services de l’Etat sur les nombreux dégâts occasionnés suite à ces attaques, sur l’état d’apeurement des troupeaux et sur le risque sanitaire (abreuvoirs souillés...). Ils ont réitéré en conclusion leur demande de régulation de ces animaux dans les meilleurs délais. Une demande déjà formulée au début des attaques par la FDSEA lors d’une réunion à la DDT fin juin.

Le préfet coordonateur en charge du dossier prédation installé en Lozère, doit réunir fin septembre, le comité «vautour», une occasion supplémentaire pour la profession agricole de réitérer sa demande.

30 juillet 2020

Formations dressage chiens de troupeau : nouvelles dates cet automne

En lien avec l’ADPSA et l’association des salariés agricoles de l’Aveyron, des formations sont proposées depuis de nombreuses années, sur l’initiation et le perfectionnement au dressage du chien de troupeau. Elles sont animées par une formatrice agréée par l’Institut de l’élevage, Stéphanie Daydé Fonda.

Les formations initiation et perfectionnement au dressage du chien de troupeau ont pu être rapidement remises sur les rails après la période de confinement. Certaines ont ainsi pu se tenir dans le respect des règles sanitaires, à partir de début juin. Deux formations sur quatre ont pu se dérouler pour le cycle initiation et deux sur trois pour le perfectionnement, la suite est programmée cet automne (lire ci-dessous).

Les formations au dressage du chien de troupeau ont pu facilement s’adapter au contexte sanitaire : «Nous avons la chance de travailler en extérieur chez un éleveur sur des lots de 10 - 12 brebis. Il est donc facile de se tenir à distance au bord de la parcelle, pendant que chaque participant travaille avec son chien», rappelle Stéphanie Daydé Fonda, formatrice agréée Institut de l’élevage qui anime les sessions dans le département. «Et lorsque nous devons intervenir un peu plus près du stagiaire, nous mettons le masque».

Du gel hydroalcoolique est à dis- position pour se laver les mains pendant la journée et avant de prendre le café le matin ! Pour midi, chacun apporte son casse-croûte ! «Globalement, rien n’a vraiment changé, les formations se déroulent très bien et les participants sont ravis», résume Stéphanie Daydé Fonda.

Eva DZ

Inscriptions : ADPSA au 05 65 73 77 96 - info@adpsa12.fr

Les prochaines dates

Education et dressage du chien de troupeau-initiation

Contenu : fonctionnement du chien de troupeau (aptitudes naturelles : la motivation, le rôle d’encercleur et de rabatteur), importance des relations homme/chien/troupeau.

Mise en pratique sur le terrain avec son chien : apprendre les ordres de base avec un travail en laisse puis sans laisse (hors présence des animaux), obéissance en présence d'animaux, contenir et déplacer un lot d’animaux pédagogiques.

Formation de 4 jours animée par Stéphanie Day- dé-Fonda, formatrice agréée Institut de l’élevage :

- les 28 septembre, 26 octobre, 16 novembre et 7 décembre à Gabriac

- les 29 septembre, 27 octobre, 17 novembre et 8 décembre à Rignac

- les 30 septembre, 28 octobre, 18 novembre et 9 décembre à Flavin

Participation financière de 56 € pour les personnes cotisants à VIVEA

Education et dressage des chiens de troupeau-perfectionnement

Contenu : expression des acquis et difficultés rencontrées depuis l’initiation (bilan individuel), reprise des fondamentaux du dressage, exercices individuels en fonction des difficultés rencontrées par les éleveurs et des capacités de leurs chiens, exercices individuels sur l'affirmation de son autorité par le maître, la pré- cision des ordres, le positionnement du maître et du chien, les ordres de direction, la conduite d'un lot d'animaux.

Formation de 3 jours animée par Stéphanie Daydé-Fonda, formatrice agréée Institut de l’élevage :

- les 12 octobre, 9 novembre, 3 décembre à Sévérac - les 13 octobre, 10 novembre, 4 décembre à Rignac Réservé aux agriculteurs ayant suivi la formation «Education et dressage des chiens de troupeau-initiation».

Participation financière de 42 € pour les personnes cotisants à VIVEA


23 juillet 2020

CFPPA La Cazotte : une formation salarié qualifié d’exploitation ovine cet automne

Gilles Bernat (lycée La Cazotte), Jean-François Cazottes (CDASA), Laurent Reversat (CFPPA La Cazotte), Gérard Parisot (lycée La Cazotte) et Bénédicte Rigal (CFPPA La Cazotte).

Le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) La Cazotte, à Saint-Affrique, va lancer une formation de salarié(e) agricole qualifié(e) sur exploitation ovine cet automne, en phase avec les attentes des éleveurs du bassin ovins lait et viande de Roquefort mais aussi caprins.

Différentes organisations professionnelles de la filière ovin lait, Pôle Emploi, Mission locale et le CFPPA La Cazotte se sont consultés au sein de trois groupes de travail pour mettre sur pied une nouvelle formation appelée «CQP salarié en exploitation ovine» qui sera ouverte cet automne, sans doute en novembre.

«Ce certificat de qualification professionnelle en exploitation ovine est le résultat d’une réflexion lancée il y a plusieurs années», résume Jean-François Cazottes, président du comité de développement agricole du sud Aveyron (CDASA). «Ce bassin de production de Roquefort compte environ 2 000 fermes, rien qu’en Aveyron. Il y a des salariés CUMA, de groupements d’employeurs, mais nous avons aussi besoin de recruter d’autres salariés compétents car le métier évolue vite techniquement. Ces nouveaux salariés, qui seront peut-être de futurs chefs d’exploitations, devront apprendre à travailler en pleine autonomie. C’est aussi l’objectif de cette formation CQP».

Pour Laurent Reversat, président du CFPPA La Cazotte, «il y a en effet des emplois possibles sur ces fermes. Les éleveurs ovins hésitent à embaucher car il manque de la main d’œuvre qualifiée. Cette formation CQP élaborée avec l’appui des éleveurs est une bonne réponse destinée peut-être à de futurs associés. Par ailleurs, les éleveurs ont aussi une vie à côté de leur métier. Il peuvent donc se faire aider».

Gilles Bernat, président du conseil d’administration du lycée agricole La Cazotte, enchaîne : «il manquait ici un module de formation entre celui d’ouvrier agricole-conduite de tracteur-agnelage (280 heures plus 4 semaines de stage) et le titre éleveur ovins (455 heures plus 1 365 heures apprentissage). C’est chose faite avec le module intermédiaire CQP salarié d’exploitation ovine (420 heures)».

Ovins et caprins

Ces 420 heures, soit 12 semaines, seront ouvertes cet automne avec un module obligatoire et deux autres au choix, selon Bénédicte Rigal, directrice Formation professionnelle et apprentissage à La Cazotte. Alimentation et mises-bas avec suivi du troupeau sont imposés. Les deux modules figurent dans cette liste : traite, conduite-entretien du matériel, transformation-vente à la ferme, mises-bas et suivi du troupeau caprin.

Pour Gilles Bernat, «l’élevage ovins lait est une production rémunératrice capable de se payer un salarié. Lorsque l’on parle de salarié, certains ne voient que la charge qu’il représente et non le bénéfice. Il faut changer cet état d’esprit ! Nous sommes dans un rayon laitier dynamique avec Roquefort et le 4e bassin qui produisent des agneaux de qualité avec un prix en progression. Cette formation CQP est bien située au cœur de notre bassin de production ovine».

En Occitanie, deux autres CFPPA mettent aussi en place cette formation, dans le Lot et l’Hérault. Au CFPPA La Cazotte, elle est évolutive et pourra être adaptée aux besoins des éleveurs ovins ou caprins si nécessaire.

D.B.

Renseignements :

CFPPA La Cazotte. Route de Bournac à Saint-Affrique.

Tél : 05 65 98 10 35.

Mail : cfppa.st-affrique@edu cagri.fr

16 juillet 2020

15ème Festibœuf en octobre à Naucelle : les inscriptions sont ouvertes

Vendredi 9 et samedi 10 octobre, Naucelle va fêter son 15ème Festibœuf. Tous les éleveurs intéressés sont invités à demander dès à présent un bulletin d’inscription auprès du Comité Foire en appelant au 05 65 72 00 49, ou en le téléchargeant sur www.comitefoire.naucelle.free. fr

Les inscriptions pour le prochain Festibœuf sont ouvertes jusqu’au 11 septembre. Cette édition accueillera les génisses et vaches de races à viande nées après le 9 octobre 2010 : Aubrac, Charolaises, Blondes d’Aquitaine, Limousines, Salers et croisées issues de la région Occitanie plus Cantal.

Les démarches qualité toujours invitées

Comme l’édition précédente, le concours fait la part belle aux démarches qualité. En effet, des sections leur seront dédiées : Bœuf Blond d’Aquitaine, Charolais Terroir, Bœuf Gascon, Bœuf Salers, Bœuf Fermier Aubrac, Fleur d’Aubrac, Blason Prestige et Agriculture Biologique.

Fort du succès rencontré lors des précédentes éditions, le CNPE (Comité Naucellois pour la Promotion de l’Elevage) attend de nombreux animaux. Les acheteurs quant à eux se sont déjà annoncés !

Règlement et inscriptions téléchargeables sur le site web du CNPE : comitefoire.naucelle.free. fr

25 juin 2020

Marché aux bestiaux de Laissac : les animaux bio font leur entrée sur le foirail

David Minerva, maire de Laissac-Sévérac l’église et Patrick Kalil de SOCOPA à Villefranche d’Allier.

A partir du 1er juillet, le marché aux bestiaux de Laissac pourra accueillir les bovins sous le label Agriculture Biologique avec une catégorie spécifique, sans rupture de traçabilité. Une façon de répondre à une offre et une demande grandissante sur ce créneau.

Il est désormais possible pour les marchés aux bestiaux adhérents à la Fédération nationale des marchés aux bestiaux vivants (FMBV) de proposer une catégorie spécifique aux bovins labellisés Agriculture Biologique. Le marché de Laissac s’est tout de suite positionné et dès le début du mois de juillet, les bovins sous le label AB auront leur propre emplacement sur le foirail, sans rupture de traçabilité.

«La FMBV a lancé cette démarche de façon collective pour tous les marchés adhérents», expliquent David Minerva, maire de Laissac et Anne Mercadier, co-présidente de l’association du marché aux bestiaux de Laissac. «A Laissac, nous y voyons la possibilité de répondre à une demande des utilisateurs du marché, à la fois les vendeurs et les acheteurs», poursuivent-ils. En effet, le marché du bio est porteur mais à ce jour, sur les marchés, les animaux estampillés AB étaient vendus dans le circuit conventionnel, et les acheteurs ne pouvaient obtenir la certification AB des animaux qu’ils avaient achetés et donc apporter l’assurance du label à leurs clients...

Un potentiel de développement

A partir du 1er juillet donc, les passeports des animaux labellisés AB seront validés en entrée et sortie. Pour mettre en place cette nouvelle catégorie, peu de changements ont été nécessaires pour les organisateurs du marché. «Pour assurer la tracabilité des animaux bio, nous devons conserver tous les certificats AB (en cours de validité) des éleveurs, conserver une copie des passeports des animaux, tenir un registre des animaux bio passés sur le marché et apposer le logo AB sous la halle uniquement pour les animaux bio», détaille David Minerva. «Finalement, le plus gros du travail sera administratif», ajoute Anne Mercadier.

Les usagers du marché devront transmettre le certificat AB de l’éleveur et le passeport de l’animal à l’entrée au marché et installés les animaux dans les emplacements prévus à cet effet. «Avant de mettre en place cette diversification, nous avons sondé nos usagers pour tester cette nouvelle opportunité et beaucoup nous ont indiqué que le marché du bio était porteur et que le potentiel était là», avance David Minerva.

Des propos confirmés par Patrick Kalil, de SOCOPA à Villefranche d’Allier, fidèle à Laissac depuis plus de 17 ans. «L’offre d’animaux bio reste diffuse. En proposant une catégorie spécifique sur le marché de Laissac, nous pourrons avoir un choix plus large en un même lieu pour répondre à la demande croissante de nos clients». Lais- sac attire en effet chaque semaine, des animaux venus d’une douzaine de départements (région Occitanie et sud Massif central). «Cette démarche incitera aussi peut-être quelques opérateurs à s’agréer en bio», poursuit-il.

Depuis quelques années, les animaux bio qui restent un marché de niche selon Patrick Kalil, ont gagné en qualité bouchère et sur le calibre des produits. Si les marchés deviennent pour eux, un nouveau débouché, la valorisation suivra. «Les animaux valorisés en filière AB affiche une plus-value de 40 à 80 centimes d’euro voire 1 euro sur certaines catégories, c’est un juste retour du travail engagé par les éleveurs», avance Patrick Kalil.

Pour l’heure, Laissac est l’un des seuls marchés à proposer cette nouvelle catégorie d’animaux AB. «On ne cache pas que l’on espère que cela sera porteur en terme d’image et de communication pour notre marché auprès des vendeurs, des acheteurs et du grand public. C’est une manière pour nous de faire évoluer notre marché pour qu’il perdure», conclut David Minerva qui espère voir reprendre prochainement les visites guidées au grand public.

Eva DZ

18 juin 2020

Sommet de l’élevage : en route pour le National Aubrac

La 29e édition du Sommet de l’élevage annonce une programmation dense.

Côté bovin viande, la race Aubrac organisera en 2020 son concours national avec ses 400 meilleurs spécimens en compétition et une vente aux enchères des meilleurs reproducteurs de la race vendredi 9 octobre. 15 races à viande bovines, dont 5 races étrangères, seront présentes dans le hall 3, en concours ou en présentation. Parmi les nouveautés à noter cette année, le retour de la race italienne Piémontaise.

Côté bovins lait, la race Simmental organisera un concours européen avec des vaches en provenance d’Allemagne, d’Autriche et de France. Sans compter les concours traditionnels des autres races (Holstein, Montbéliarde, Brune, Normande, Jersiaise...).?

Chez les ovins, la race Texel sera en tête d’affiche avec son concours national tandis que les races Ile de France, Mouton Charollais, Suffolk et Rava profiteront de l’événement pour organiser leurs concours interrégionaux. Tout comme les races Ardennaise, Comtoise, Percheronne et Bretonne du côté des équins.?

Des visites d’élevages dédiées aux visiteurs inter- nationaux se dérouleront durant les 3 jours du salon. En complément, 4 pré-tours de visites thématiques (filières viande, lait, ovins et race Aubrac) seront organisés la veille du Sommet, mardi 6 octobre.?Enfin, de nombreuses conférences et animations professionnelles jalonneront les 3 jours du Salon.

23 avril 2020

Marché aux bestiaux de Laissac : enfin la reprise !

David Minerva, le maire de Laissac, a surveillé de près le respect des gestes barrières sur le marché.

Mardi 21 avril était un jour de reprise pour le marché aux bestiaux de Laissac après plusieurs semaines de fermeture suite au confinement et à l’interdiction des rassemblements de personnes. Plus de 930 bovins et plus de 350 ovins étaient réunis sur les espaces du foirail... en toute sécurité pour les usagers et les organisateurs.

«C’était un peu une ambiance de rentrée, de retrouvailles mardi matin» pour David Minerva, maire de Laissac. Quelques heures après la réouverture du marché aux bestiaux, il dressait un premier bilan positif de cette reprise. «Dès l’ouverture à 7h30, je me tenais à l’entrée du seul poste ouvert au marché pour faire le tour des camions. Les acheteurs et négociants ont bien respecté les gestes barrières, les distances entre personnes», a-t-il assuré. «Cela correspondait parfaitement au modèle et cahier des charges que nous avions présenté à la préfecture pour obtenir la réouverture de notre marché hebdomadaire (horaires décalés, absence d’attroupement lors des négociations, gestes barrières...). Gants, masques, points d’eau avec savon étaient accessibles à tous».

Les organisateurs du marché travaillaient depuis plusieurs semaines à une réouverture en toute sécurité pour les utilisateurs comme pour les agents. «Il était important que la filière viande locale ne soit pas fragilisée plus longtemps mais nous devions proposer un plan de réouverture rigoureux. Je crois que toutes les personnes présentes ont respecté les consignes», poursuit-il. Seuls les négociants étaient autorisés à rester sur le foirail bovin. Aucun visiteur ni aucun éleveur ne pouvait entrer sur le marché.

Des retrouvailles

De même au foirail ovin, toute personne étrangère à l’achat ou à la vente des animaux n’était pas autorisée à rester sur place. Les éleveurs étaient derrière les parcs d’animaux, les agents municipaux qui encadrent le marché étaient en effectif réduit. Seuls les acheteurs étaient sur le marché.

Du côté des apports, les organisateurs ont été surpris du volume d’animaux proposés à la vente : 932 bovins et 353 ovins. «Globalement, les ventes ont été satisfaisantes mais les cotations n’ont pu être établies pour cette reprise», résume David Minerva. «Nous avons ressenti un réel plaisir de se retrouver et de renouer avec la tradition de notre marché, c’est un premier pas».

Même les trois cafés qui entourent le foirail de Laissac avaient joué le jeu de la convivialité en proposant des cafés à emporter... de quoi réchauffer les cœurs et rappeler l’esprit de convivialité qui anime ce marché tout au long de l’année.

Une reprise réussie donc pour les organisateurs qui donnent rendez-vous mardi prochain : «Nous reprenons nos horaires habituels du marché c’est-à-dire 6h30 pour le marché bovin (début des ventes à 8h) et 8h pour l’arrivée des ovins (début du marché à 10h). Toutes les personnes sur le marché devront continuer de respecter les gestes barrières, les mesures d’hygiène pour que notre marché puisse se maintenir en attendant le début du déconfinement mais nous maintenons un accès restreint sur le foirail», conclut David Minerva.

Eva DZ

19 mars 2020

Association chiens de troupeau Aveyron (ACT 12) : Robert Gabriac, nouveau président

L’association des chiens de troupeau de l’Aveyron (ACT 12) a tenu son assemblée générale samedi 15 février à l’Eldorado à Sébazac-Concourès. A l’ordre du jour, le renouvellement du bureau marqué notamment par l’élection d’un nouveau pré- sident. Robert Gabriac succède ainsi à Frédéric Guiral.

2019 a été une année faste pour l’association des chiens de trou- peau de l’Aveyron. L’ACT 12 a notamment été le chef d’orchestre de la finale nationale de chien de troupeau sur bovins à La Roque en août. Les membres de l’association ont été particulièrement satisfaits des retours puisque la manifestation a enregistré près de 4 500 entrées et plus de 1 300 repas ont été servis.

Ils remercient particulièrement la centaine de bénévoles mobilisés ainsi que le président, le directeur et le personnel du lycée qui ont assuré l’intendance et mis à disposition les installations, sans oublier la municipalité et le maire d’Onet le Château pour avoir accepté et accompagné une telle manifestation. Ils remercient encore M. Boubal de Zénières pour la mise à disposition gracieuse de 60 de ses génisses Aubrac.

Manifestations, démos et formations

Plusieurs autres évènements ont marqué l’année, parmi lesquels : le concours inter-races sur ovins à Bozouls en avril, le partenariat avec le concours de Ségur en août... Avec l’appui de l’ADPSA et de l’association des salariés agricoles de l’Aveyron, l’ACT 12 a soutenu la tenue de trois groupes de formation d’initiation et perfectionnement au dressage du chien de troupeau. Et, comme tous les ans, une douzaine de journées d’initiation ont été organisées entre adhérents.

L’association accompagne également la «transhumance» dans le cadre de l’éco-pâturage en juin dans les rues de Rodez, du troupeau ovin du lycée La Roque. Et anime à diverses occasions, des démonstrations avec des oies ou des brebis.

Frédéric Guiral passe la main

L’assemblée générale de l’ACT 12 a procédé au renouvellement du bureau de l’association. Fréderic Guiral, éleveur à Gabriac en était le président depuis 2007, il a souhaité passer la main, tout en laissant une association portée par une belle convivialité et en très bonne santé financière. Robert Gabriac, de Bozouls, a été élu à la présidence, il est entouré d’une équipe étoffée et rajeunie.

D’ailleurs l’ACT 12 a affiché un programme d’actions bien complet pour 2020.

Cet été, deux concours de chiens de troupeau sur ovins sont organisés à Ségur les 8 et 9 août et à Sévérac le Château les 26 et 27 septembre.

Des groupes de formation (initiation et perfectionnement) seront également renouvelés. De même plusieurs journées d’initiation entre adhérents sont prévues et l’ACT 12 veut encourager la constitution de petits groupes locaux à fonctionnement fixe pour faciliter l’ouverture à tout nouvel éleveur intéressé pour mettre en pratique sa formation.

L’association se tient également à disposition d’organisateurs d’événements dans le département pour assurer des démonstrations ou autres animations, sur simple demande (pour tout renseignement, contacter le 06 80 31 19 24).

19 mars 2020

Syndicat Blonde d’Aquitaine Aveyron : le concours régional reporté

Après le repas convivial, le groupe a visité l’exploitation agricole d’Alain et Grégory Pouget, à la Valière, commune de Baraqueville.

L’assemblée générale du syndicat Blonde d’Aquitaine de l’Aveyron avait lieu jeudi 12 mars à Baraqueville, sous la présidence de Cyprien Alcouffe.

Le syndicat a reporté de facto le concours régional Blonde d’Aquitaine programmé dans le cadre de Print’en Rouergue à Villefranche-de-Rouergue (23 au 27 avril) annulé pour cause de coronavirus. «Il a été décidé par le conseil d’administration de tout mettre en œuvre pour reporter le concours à une date ultérieure, et, dans la mesure du possible avant le concours national qui se tiendra fin août à Loudenvieille dans les Hautes-Pyrénées», annonce Cyprien Alcouffe, président de cette structure de 25 adhérents.

Autre point, la vente annuelle de génisses à Aussac (81), prévue jeudi 26 mars, n’aura pas lieu compte tenu des mesures de précaution liées au coronavirus. Enfin, le concours des Bœufs de Pâques à Baraqueville est lui aussi annulé pour les mêmes raisons.

Pour l’heure, les autres projets 2020 ont été confirmés. Il s’agit donc du concours régional Occitanie durant le printemps/été (lieux et dates à préciser) ; le concours national Blonde d’Aquitaine du 21 au 23 août à Loudenvieille ; et le Sommet de l’élevage, du 7 au 9 octobre, à Cournon d’Auvergne.

Nouveaux taureaux IA

AURIVA investit et génotype 5 000 femelles Blondes d’Aquitaine pour améliorer la précision des index génomiques et les utiliser davantage dans son programme de sélection Blond. «Ces 5 000 femelles étofferont ainsi la population de référence et consolideront le dispositif génomique racial», précise le syndicat Blonde d’Aquitaine Aveyron. La moitié des prélèvements sera réalisée sur une liste de femelles informatives ciblées et sera intégralement pris en charge par AURIVA. L’autre moitié sera financée à hauteur de 50 % pour des femelles choisies par l’éleveur. Les prélèvements sont déjà en cours. Pour plus d’informations, les éleveurs sont invités à se rapprocher de leur inséminateur.

Sur le même sujet, il faut noter la très belle performance du GAEC Cannac, avec pas moins de quatre taureaux présents simultanément au catalogue AURIVA !

05 mars 2020

Ovi-Test : recherche et développement en stratégie de reproduction ovine

L’assemblée générale de la coopérative Ovi-Test s’est déroulée mardi 3 mars à Pont-de-Salars, sous la présidence de Frédérik Lacombe.

Première coopérative française d’insémination ovine, Ovi-Test affiche des résultats à la hauteur de son statut national, avec un chiffre d’affaires de l’activité 2019 franchissant pour la première fois les 7 millions d’euros. «Cela représente une progression de 4,1 %» commente le président Frédérik Lacombe, éleveur ovins lait à Vezins, toujours soucieux de partager le progrès génétique avec l’ensemble des coopérateurs. Ovi-Test, c’est aujourd’hui 1 995 adhérents, un nombre stable, avec 16 équivalents temps plein. L’année 2019 a été marquée par un changement d’adresse, Ovi-Test ayant quitté en décembre les locaux d’UNI- COR à Onet-le-Château pour des bâtiments neufs construits sur la zone industrielle de Cantaranne, toujours à Onet-le-Château.

Les ventes d’agneaux viande et lait sont en progression de 6 %, de 17 % pour les brebis Lacaune sur l’exercice 2019. Avec un tota1 de 1 372 agneaux commercialisés, 21 500 agnelles vendues, et 1 733 brebis commercialisées. L’année écoulée a été marquée par un partenariat commercial d’agneaux viande avec la Russie, «pays très intéressé par le gène de prolificité de la Lacaune viande», souligne le président. Autre satisfecit, le fort développement du marché export d’agneaux lait vers l’Espagne, l’Italie et la Grèce.

Au niveau technique, 2019 fut aussi «une année record en MSU» (matière sèche utile), suite «à un bond» jugé «spectaculaire». Selon la directrice Béatrice Giral-Viala, «au sein de l’UPRA Lacaune, la décision a été prise de stocker les spectres moyen infra-rouge (MIR) du lait, des antenaises, afin de s’orienter à terme sur la composition fine du lait». Autre enseigne- ment des productions laitières des éleveurs de la base de sélection, le caractère «très plastique de la Lacaune» qui s’adapte parfaite- ment à tous les systèmes de productions possibles. «Avec un même niveau génétique», relève en effet Frédérik Lacombe, «les sélectionneurs de notre base adoptent des conduites de troupeau très variées. On y observe aussi bien des systèmes très hâtifs ou très tardifs, pâturant en quasi intégral, ou hors- sol, ainsi que des lactations par animal allant du simple à 2,5 fois plus».

Reproduction et techniques alternatives

La seconde partie de la réunion était consacrée au volet recherche et développement, «pour mieux comprendre la reproduction ovine et préparer l’avenir». Un point d’étape scientifique a été fait par Louise Chantepie (Institut de l’élevage), animatrice du programme «reproduction petits ruminants» financé par la Confédération nationale de l’élevage (2020-2024). L’objectif est de travailler «sur une meilleure connaissance des facteurs de réussite de la fertilité par le développement d’un outil d’audit : Reprovine». De plus, les équipes scientifiques étudient toutes les méthodes alternatives au protocole de synchronisation des chaleurs actuel. Le sujet est également lié au développement des élevages bio, Ovi-Test comptant désormais 130 éleveurs AB parmi ses adhérents (en hausse), représentant environ 13 % des brebis laitières.

Les travaux sur chaleurs naturelles menés à Ovi-Test depuis 7 ans, en collaboration avec l’INRA Montpellier, avec Nathalie Debus (INRAE-Selmet), font état des résultats fertilité IA. Ils ont été présentés lors de l’assemblée générale. «La moyenne des 3 ans chez l’EARL Ginals est de 64 % en semence fraîche, entre 26 % à 50 % en semence congelée» détaille Béatrice Giral-Viala. «Au GAEC Aubépine en 2019, ces taux étaient respectivement de 59 % et 26 %. Les résultats en semence congelée sont décevants et demandent à être approfondis car ils apparaissent comme déterminants pour l’avenir». Pour le président d’Ovi-Test, «les premiers résultats montrent les limites de la monte naturelle pour remplacer l’insémination telle que nous la connaissons. Un important travail est engagé avec de nombreux programmes, lesquels porteront leurs fruits dans plusieurs années».

D.B.

27 février 2020

Simmental Aveyron : la dynamique continue

Le syndicat Simmental Aveyron tenait son assemblée générale jeudi 13 février à Flavin, chez Christian Bessière et Laurence Nayral, éleveurs Simmental et producteur de Bleu des Causses AOP, le fromage mis à l’honneur par l’OS Simmental sur son stand au salon de l’agriculture.

De mémoire d’éleveurs Simmental en Aveyron, l’année 2019 est entré dans l’histoire puisque le syndicat Simmental célébrait les 20 ans du concours départemental de la race, qui se déroule traditionnellement le 1er mai à Saint Amans des Côts. «C’est un événement fédérateur qui a mobilisé beaucoup de monde tant du côté des éleveurs exposants, des partenaires et des spectateurs», a commenté Pierre Salelles, président du syndicat Simmental Aveyron. «Au delà des belles performances réalisées par les 90 animaux présentés, une performance d’ailleurs saluée par l’OS Simmental, nous avons passé un très bon moment de convivialité : la belle dynamique en Aveyron initiée par nos prédécesseurs se poursuit autour de notre race Simmental», se réjouit encore le président. Les responsables de l’OS Simmental citent en effet encore la prestation des Aveyronnais en exemple sur la morphologie des animaux, la qualité des aplombs, la couleur de la robe... et reprennent aussi quelques photos des championnes aveyronnaises sur leur présentation nationale ! «C’est important que l’OS Simmental soit à nos côtés sur le terrain pour faciliter nos échanges, c’est une bonne source d’informations pour tous», a ajouté Pierre Salelles.

Le challenge pour les rendez-vous à venir est de maintenir ce haut niveau de performance ! «Pour 2020, nous voulons d’abord maintenir nos acquis», a avancé Pierre Salelles. «Nous avons trois élevages présents au concours du Salon de l’agriculture à Paris et la présence d’éleveurs Simmental de l’Aveyron pour la promotion de l’AOP Bleu des Causses sur le stand de l’OS Simmental. Bien sûr nous renouvelons aussi notre concours départemental à Saint Amans des Côts le 1er mai, avec le soutien de la municipalité, notre partenaire historique», appuie-t-il. Le syndicat Simmental Aveyron a tenu aussi à remercier Daniel Bonnaud, technicien Coopelso qui suit la Simmental Aveyron depuis plus de 30 ans et qui va faire valoir ses droits à la retraite. Il sera remplacé par Mathieu Romiguières à partir de juin.

Un exemple au niveau national

Parmi les partenaires du syndicat Simmental Aveyron, la coopérative Jeune Montagne représentée par son président, Gilbert Cestrières assistait à l’assemblée générale. De même que Jean-Claude Anglars, président de la commission agricole au Conseil départemental : «je suis heureux de voir une race Simmental en progression dans le département, qui affiche de bons résultats et qui fait parler d’elle sur les concours».

Car les éleveurs Simmental de l’Aveyron ont aussi marqué les esprits au Sommet de l’élevage à Cournon en décrochant notamment le prix de Championne adulte et grande championne, celui de meilleure mamelle adulte et de meilleure fromagère et 4 premiers prix. «Il y a un vent de jeunesse qui souffle sur notre race Simmental en Aveyron. Je suis très fier d’appartenir à ce groupe. Il faut garder cette envie de progresser ensemble !», a encouragé Pierre Salelles. Preuve de ce renouveau, un jeune éleveur, Maxime Miquel vient d’intégrer le conseil d’administration du syndicat Simmental Aveyron.

Les effectifs se portant bien, les performances de la race s’améliorant, la Simmental fait des émules dans les élevages laitiers, notamment dans les systèmes herbagers et chez les éleveurs en Agriculture Biologique. Face à cet engouement, l’OS Simmental a mené une étude sur le croisement de races laitières avec des géniteurs mâles Simmental afin de mettre en avant les atouts.

Une notoriété qui grandit pour le croisement

Une étude a été présentée par Jean-Baptiste Geoffray, responsable du schéma de sélection à l’OS Simmental. «Nous nous sommes basés sur le constat d’une augmentation fulgurante du nombre d’IA en croisement sur d’autres races (+37%) alors que les croisements en race pure sont en baisse (-6%). Nous avons donc interrogé 200 éleveurs qui ont utilisé un taureau Simmental sur plus de 10 vaches, 70 ont répondu à notre enquête», résume-t-il. 60% des répondants sont en système de pâturage, le même pourcentage a un objectif d’absorption de la Simmental à 100% dans leur troupeau et 31% veulent continuer à réaliser du croisement. «Bien souvent ce qui motive leur utilisation d’un taureau Simmental est la musculature, la longévité, les taux, la fertilité, les aspects fonctionnels. En Simmental, il y a une multitude de souches, ce qui limite grandement la consanguinité», détaille Jean-Baptiste Geoffray. Une grande majorité sont satisfaits des résultats en termes de morphologie, de qualités bouchères, de rusticité. 40% des répondants n’ont aucun regret à avoir utilisé la Simmental, certains relèvent le manque d’homogénéité. «Nous n’en sommes qu’aux prémices du croisement des taureaux Simmental mais ces premiers éléments nous serviront d’argumentation», a-t-il avancé. Christian Bessière et Laurence Nayral de la Ferme du Gazenas à Flavin ont apporté leur témoignage en matière de croisement puisque Christian a inséminé toutes ses vaches Montbéliardes avec un taureau Simmental. Installé depuis 1984, il élevait d’abord des Prim’Holstein puis il a introduit des Montbéliardes et des Simmental. Depuis 2004, il a abandonné la Prim’Holstein pour un troupeau mixte Montbéliard - Simmental qui correspond bien à la production de lait pour l’AOP Bleu des Causses.

Christian et Laurence ont pu partager leur expérience avec les participants de l’assemblée générale lors de la visite de leur élevage qui s’est déroulée après le déjeuner pris en commun à la ferme autour bien sûr du Bleu des Causses !

Eva DZ

27 février 2020

Cornus-Millau : le préfet référent Loup sur le terrain

Jean-Paul Celet, préfet référent sur le plan national d’action sur le «loup et les activités d’élevage», accompagné de la préfète de l’Aveyron, Catherine Sarlandie de La Robertie, a été accueilli jeudi 20 février au GAEC de Caussenuéjouls à Cornus par l’ensemble de la profession agricole.

L’ancien haut fonctionnaire découvrait l’Aveyron dans le cadre de sa mission : «c’est la première fois que je visite une exploitation agricole en dehors de la zone alpine», a confié Jean-Paul Celet à la ferme ovins lait du GAEC de Caussenuéjouls, à Cornus. Cette exploitation de 530 brebis de la filière AOP Roquefort a été touchée par des attaques de loup dès mai 2016, a rappelé Nicolas Fabre, l’un des quatre associés du GAEC familial rassemblant sa mère Régine Fabre, Nadine Fabre et son fils Romain Fabre, cousin de Nicolas.

Agropastoralisme

Dans ce système de production fondé sur le pâturage, sur des terres de causse inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son agropastoralisme, dresser des clôtures de protection ou poster des chiens patou sont impossibles. Le dispositif a même été chiffré à 33 millions d’euros pour 2 400 patous et les clôtures... Le classement en zone difficilement protégeable finalement reconnu l’an dernier, avec l’autorisation du tir de défense simple, est la seule parade proposée aux éleveurs qui réclament tous, et unanimement, le «zéro attaque».

Le GAEC de Caussenuéjouls a connu «trois années de cauchemar», selon Nicolas Fabre. «Un loup au milieu de 520 ha de SAU, dont près de 400 ha de parcours, ça complique notre travail», lâche l’éleveur. «Sans compter les soucis de production. Nous avons eu 40 brebis improductives en 2016, puis 130 l’année suivante, pour un cheptel de 530 Lacaune. C’est un manque à gagner important, car nous n’avons pas pu produire le volume contractualisé avec Roquefort-Société. La perte économique est significative. Nous avons peur pour l’avenir. Nous voulons que le loup vive loin de nous !».

Des élus locaux et départementaux ont relayé une nouvelle fois le désarroi des éleveurs, comme le maire de Cornus, Christophe Laborie, ou bien celui de Saint-Affrique, Alain Fauconnier, par ailleurs président du Parc naturel régional des Grands Causses. Jean-Claude Anglars, président de la commission agricole du Département, a lui aussi témoigné sa solidarité pour les éleveurs et la filière.

Poids économique

La préfète Catherine Sarlandie de La Robertie, a mis en avant «le bien-être animal» malmené par les blessures, les souffrances d’agneaux dont il manque une partie de la cuisse, celles de brebis «perdant leurs viscères», comme l’a exprimé Nicolas Fabre. Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA Aveyron, a indiqué que «le loup n’avait peur de rien, qu’il était parfois aux portes des bergeries, et que la sécurité publique était ainsi remise en cause. La brigade loup est venue quatre fois en Aveyron, sans résultat. Mais cette présence est rassurante pour les éleveurs, et peut leur apporter de bonnes idées».

Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture, a rappelé le poids économique de la filière ovins lait sur ce secteur, «les 400 exploitations agricoles en zone AOP Roquefort, où un agriculteur génère quatre emplois !». Jean-Paul Celet s’est montré à l’écoute de tous lors de la visite du GAEC de Caussenuéjouls, en attendant la réunion du comité Loup programmée l’après-midi à Millau. Cette rencontre à Cornus s’est déroulée en présence de représentants de la DDT, de l’Office français de la biodiversité et de lieutenants de louveteries, auxiliaires de l’État nommés par le préfet.

D.B.

20 février 2020

Race Brune à Druelle : Nonette sur le ring

Nonette, génisse de race Brune du GAEC Brast, à Druelle, est sélectionnée pour le concours général de la race programmé sur le grand ring le vendredi 28 février.

Gilles Brast est associé avec son épouse Jeanne dans un GAEC de 110 vaches laitières de race Brune, plus une trentaine de vache Prim’Holstein, sur une SAU de 210 ha. Ils livrent 1,3 million de litres de lait à Lactalis. Ils emploient un salarié, Kevin Durand, et un apprenti, Mathis Caumel, dont le père installé dans le Cantal, amènera aussi une vache Brune à Paris.

La vache Brune Nonette du GAEC Brast est âgée de 2,5 ans. Le père est un taureau français, Jacarta, et la mère, Gommette, née à Druelle comme la fille. Le GAEC Brast est inscrit au herd-book Brune «depuis toujours» sourit Gilles Brast, installé ici depuis 1996. Il est par ailleurs président de la fédération régionale Optibrune, rassemblant les syndicats de race du sud de la France (Aveyron, Lozère, Cantal, Aude, Ariège, Haute-Garonne, Pyrénées-Atlantiques...).

Le concours général de la race aura donc lieu vendredi 28 février, sur le grand ring, avec 15 Brunes, toutes issues de taureaux français.

«Nonette est bien située dans le standard de la race» relève Gilles Brast, «c’est une vache solide avec de bonnes pattes, de très bonnes mamelles, un bon développement général». Le GAEC participe au SIA depuis 1996 et ramène chaque année des prix. «Aller à Paris permet de s’étalonner, de se comparer aux autres éleveurs. C’est aussi un lieu d’échanges important, où l’on croise nos expériences, que l’on soit Breton ou de Dijon !».

«Lait fromageable»

Quels sont les points forts de la race Brune ? «Cette vache produit un lait fromageable, avec un variant caséine A et B. Sur mon troupeau, j’ai un TP de 36,9 et un TB de 46,4. Nous avons dépassé les 404 euros/1 000 litres pour les deux dernières campagnes de collecte avec l’ensemble du troupeau. La vache Brune la plus âgée de notre cheptel (17 ans), a produit à ce jour 128 000 litres de lait. La race Brune est donc productive longtemps !».

C’est le fils Antoine, 17 ans, actuellement lycéen à La Roque, qui emmènera Nonette à Paris. L’an dernier, c’était sa sœur, Marie, 20 ans, étudiante à Bernussou, qui était allée au SIA. Outre la vache Nonette de Druelle, le GAEC Fraissinet à La Canourgue présentera une génisse ainsi que l’élevage Caumel de Saint-Saurin, dans le Cantal (le père de l’apprenti du GAEC Brast). L’Aveyron compte une trentaine d’élevages avec des vaches Brunes. L’assemblée générale Optibrune et BGS (Brune Génétique Service) aura lieu à la salle des fêtes de Druelle le mardi 17 mars, avec au programme, la visite de plusieurs fermes.

D.B.

20 février 2020

Race Charolaise à Bozouls : Ninarde en course

Le GAEC Monnié-Madinhac participera à son premier concours général agricole de la race Charolaise, avec Ninarde, génisse de 3 ans, en catégorie bouchère.

Michel Monnié, 64 ans, est installé depuis 1985 à Madinhac, sur la commune de Bozouls. Son fils, Maxence, 31 ans, a rejoint le GAEC en 2010. Les deux associés élèvent aujourd’hui 70 mères Charolaises, sur une SAU de 119 ha, dans une démarche Bleu Blanc Cœur valorisée avec le groupe Capel. L’élevage en race pure est inscrit au Herd-Book Charolais depuis les années 1990 avec un système extensif, autonome en fourrage, et transhumant en Lozère.

Le GAEC a déjà participé à différents concours de race Charolaise, pour le National, à Cournon, mais aussi pour les Bœufs de Pâques à Baraqueville et aux concours régionaux de la race. Cette fois, ils ont postulé pour participer au concours général agricole du SIA 2020. Ils racontent : «nous nous sommes inscrits en octobre dernier, avec Ninarde, génisse de 3 ans née ici, fille de Hibernatus, taureau de Saône-et-Loire et fille de Hazarde, vache de notre GAEC. Trente vaches ont été retenues par les pointeurs du Herd-Book, dont 12 sélectionnées pour Paris, plus quatre en réserve. Ninarde était la première des quatre en réserve, non sélectionnée pour Paris. Mais, suite à un désistement, nous avons reçu un coup de fil début janvier qui nous a fait passé de réserve à titulaire !».

Race à l’honneur

Ninarde est donc sélectionnée pour Paris, une première pour le GAEC. La génisse sera dans le grand ring le jeudi 27 février, parmi les six bêtes de sa catégorie bouchère, l’autre groupe de six sera présenté à la suite du concours général de la race du dimanche 23 février. Les douze génisses sont assurées de repartir avec une plaque et un prix d’excellence. Seules les deux premières de chaque catégorie de six, quitteront Paris avec la plaque de championne.

Ninarde a ses chances, comme les autres, avec sa conformation dans le standard de la race et ses 1 000 kilos. «Nous pouvons postuler à 64 % de rendement carcasse, dans la bonne moyenne» précise Michel. «Dans notre système, la sélection est orientée vers la viande mais aussi la facilité de vêlage. La Charolaise est dotée de nombreux atouts, elle est facile à élever, à alimenter, son caractère est docile. En cinq ans, nous n’avons pratiqué qu’une seule césarienne, ce qui est un autre bon point pour cette race».

A noter que la race Charolaise est mise à l’honneur pour ce SIA 2020. «C’est donc une chance pour nous de participer au concours général de notre race cette année !» concluent Maxence et Michel, dont ce sera la première participation à 64 ans !

D.B.

30 janvier 2020

Syndicat Montbéliard de l’Aveyron : une dynamique renouvelée

Le syndicat Montbéliard de l’Aveyron était réuni en assemblée générale mardi 28 janvier sur le secteur de Naucelle. L’occasion pour Christian Bastide de fêter ses 10 années de présidence et d’annoncer sa volonté de transmettre le relais à la jeunesse bien représentée dans les rangs de la race Montbéliarde !

A l’image de l’élevage choisi pour la visite lors de son assemblée générale, le syndicat Montbéliard de l’Aveyron a vu ces dernières années, de nombreux jeunes intégrés ses rangs. Bastien Boudou en fait partie ! Installé avec son père, Bernard à Castelmary au sein du GAEC Boudou du Suquet, il a témoigné de son attachement à la race, présente depuis plusieurs décénnies sur la ferme familiale. Son grand-père était d’ailleurs l’un des premiers à avoir introduit la Montbéliarde en Aveyron dans les années 50. «Depuis les années 60, notre élevage est 100% Montbéliarde ! Nous avons aujourd’hui 95 vaches à la traite et nous sommes fidèles au syndicat départemental de la race depuis le début», témoigne le jeune éleveur.

Les Aveyronnais performent sur les concours...

Un engagement partagé par d’autres jeunes éleveurs pour la race Montbéliarde notamment dans les différents concours. L’année 2019 a été particulièrement dense pour les éleveurs aveyronnais autour du concours régional à Aumont Aubrac (15 vaches issues de 6 élevages aveyronnais), du concours bi-départemental à Baraqueville (30 vaches et 8 génisses issues de 9 élevages aveyronnais) et du prestigieux concours national à Besançon (2 vaches issues de 2 élevages aveyronnais). «Je suis particulièrement fier de l’engagement des éleveurs de l’Aveyron dans ces événements qui font la promotion du travail qu’ils réalisent chaque jour dans leur élevage», a félicité Christian Bastide, président du syndicat Montbéliard de l’Aveyron s’appuyant sur les bonnes places décrochées. Lors du concours régional en Lozère, les Aveyronnais ont bien performé avec plusieurs premières places de section, des prix de championnat et un 1er prix parmi 9 lots d’élevage ! Des performances qu’ils ont renouvelé quelques jours plus tard à Baraqueville. Romain Lutherer, vice-président du syndicat Montbéliard de l’Aveyron a témoigné de sa participation avec Christian Bastide au National de la race à Besançon en fin d’année : «une semaine chargée en émotion ! Nous avons vu le top niveau de la race... et le chemin qu’il nous reste à parcourir ! Mais l’expérience était très enrichissante et la présence d’un petit département comme le nôtre en race Montbéliarde a été appréciée des organisateurs, ça fait chaud au cœur !».

Des émotions que les éleveurs Montbéliards de l’Aveyron sont bien décidés à revivre dès cette année : le 3 mai au concours départemental à Baraqueville et au Sommet de l’élevage à Cournon en octobre. D’autres rendez-vous techniques avec Coopelso notamment sur la présentation de taureaux, et conviviaux (pique-nique et voyage en été) seront aussi au programme de l’année. Pour faire la promotion de la race, le syndicat Montbéliard s’est équipé, avec le soutien du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, de combinaisons nominatives disponibles pour chaque adhérent.

...et dans les élevages

L’assemblée générale est toujours l’occasion de présenter les 10 premiers élevages aveyronnais en MUT. Simon Cance éleveur à Flavin (52VL) arrive en tête avec une moyenne laitière à 9 052 litres ; TB : 40,7 ; TP : 33,8 ; MUT : 674. Il est suivi par l’EARL Jean-François Rey à Calmont (43 VL), une moyenne laitière de 8 574 ; TB : 40,9 ; TP : 35,3 : MUT : 654. Le GAEC du Dévézou à Manhac (53 VL) est troisième, une moyenne laitière de 8 661 : TB : 40,4 ; TP : 32,8 ; MUT : 634. «Ces résultats prouvent que nous sommes capables de faire du lait avec la race Montbéliarde en Aveyron !», a commenté avec le sourire Christian Bastide.

Serge Pouget de Coopelso a présenté le bilan de l’année 2019 : une légère baisse des IA via les taureaux Montbéliards (-5%), une légère baisse des vaches Montbéliardes inséminées, une stabilité dans le nombre de doses sexées utilisées (qui reste modeste par rapport à la moyenne nationale). Les prochains travaux porteront sur la santé des pieds et toujours sur la longévité.

Cédric Fourcade, technicien de Montbéliard Association a présenté les résultats d’une étude menée en partenariat avec l’INRA, l’Institut de l’élevage et les structures de conseil en élevage, sur la rentabilité de la race Montbéliarde dans tous les systèmes. «Dans un contexte de spécialisation des structures laitières et de l’intensification de la production, nous voulions étudier la place d’une race mixte comme la Montbéliarde, ses atouts. Cette étude a été menée sur une base de comparaison dans des troupeaux mixtes Montbéliard - Prim’Holstein et spécialisés dans l’une et l’autre race. L’idée n’étant pas d’opposer les systèmes mais d’apporter des éléments de réflexion...», a détaillé Cédric Fourcade.

Globalement ce qu’il ressort de cette étude, c’est que la race Montbéliarde, davantage présente dans des systèmes herbagers, tire bien son épingle du jeu : «plus le système est herbager, plus l’écart entre les deux races se resserre et plus la Montbéliarde fait la différence. La Montbéliarde même si elle produit moins de lait, affiche de meilleurs taux et de bons résultats économiques», explique Cédric Fourcade, qui note aussi les bonnes performances bouchères de la race et du coup la bonne valorisation des veaux et des vaches de réforme.

En fin d’assemblée générale, le syndicat Montbéliard de l’Aveyron a renouvelé trois de ses administrateurs : Pierre Bousquet, Pascal Cavaroc et Romain Lutherer. Le bureau va se réunir prochainement pour renouveler ses membres et Christian Bastide, président depuis 10 ans, a annoncé sa volonté de céder la place : «Après 10 ans à la présidence du syndicat, il est temps de passer le relais mais j’ai confiance en l’avenir, il y a de nombreux jeunes qui nous ont rejoint et qui ont envie de faire parler de la Montbéliarde aveyronnaise !».

Eva DZ

23 janvier 2020

Concours Général Agricole 2020 : l’Eldorado parisien pour Laurière et Lara !

 

Laurière.

Les résultats sont enfin tombés ! Au terme de la dernière étape de sélection, ils sont donc deux à atteindre le prestigieux carré final … Et pour le cru 2020 ce sera un binôme Aveyron/Lot qui fera le voyage à la capitale ! De la mixité dans cette sélection, puisque ce sont un taureau et une vache suitée qui ont été retenus.

Lara ira représenter le département du Lot et l’élevage de Serge et Fabien Cadiergues à Anglars, à Paris. Cette femelle de 5 ans par Falcon sur une mère Belphégor, sera accompagnée de Précieuse par Idéal. Un couple mère/veau dans lequel on retrouve du sang aveyronnais ! En effet, Précieuse est une fille du taureau Idéal, lui-même né au GAEC Camp-Claux à Villeneuve, fils du bien connu Comédien sur Réussite par Navire. Ce duo concourra dans la catégorie des femelles suitées de plus de 4 ans. Lara est une vache pour qui le salon est loin d’être inconnu, puisque 2020 marque sa deuxième participation au Concours Général Agricole. En effet, elle s’était déjà distinguée l’an passé en atteignant la troisième marche du podium, alors suitée d’Olympe fille de Lee (Défi).

Pour l’Aveyron, ce sera Laurière un fils d’Eldorado sur Arlequin qui ira défendre les couleurs du département à Paris. Et ce ne sera pas une première non plus pour ce mâle de 5 ans présenté par l’élevage de Cyprien Alcouffe à Saint Salvadou. Déjà coutumier du ring parisien qu’il a connu en 2016, alors qu’il n’était encore qu’un jeune veau accompagné de sa célèbre mère Ibiza. Une vache déjà récompensée dans le cadre de ce même concours, souhaitons à son fils de marcher dans ses traces !

Java.

A noter également, la sélection de Java (Comédien/Blason) et Passo (Lasko/Comédien) en tant que suppléants. Ce duo appartient au GAEC Camp-Claux à Villeneuve.

Félicitations aux deux lauréats ainsi qu’à tous les animaux présentés et qui n’ont pas eu la chance de décrocher leur ticket pour le salon cette année, ils sont loin d’avoir démérité pour autant !

Enfin, souhaitons d’ores et déjà bonne chance à Laurière et Lara ! Pour les suivre, rendez-vous jeudi 27 février à partir de 14h à Paris.

Sarah Gloriès, Animatrice du syndicat Blonde d’Aquitaine

 Lara.

12 décembre 2019

Border Disease : n’oubliez pas l’analyse de lait !

La campagne laitière sur le bassin Roquefort bat son plein. Il est temps d’envoyer les prélèvements de lait pour une analyse sérologique Border Disease.

Si les mises-bas ont été précoces, il est toujours utile de connaître son statut sur lait, même si les agneaux sont déjà partis à l’engraissement. Cela permet de s’assurer qu’il n’y a pas de circulation virale à une période éloignée de la mise à la reproduction.

Si les agneaux viennent de naître, l’analyse sur lait de repasse ou lait de tank permet aux engraisseurs d’alloter les animaux en fonction du statut d’origine des agneaux et ceci afin de ne pas contaminer des animaux sains. Dans tous les cas, connaître son statut permet de réagir tôt en cas de problème.

Vous avez dit Border Disease ?

La Border disease est provoquée par un Pestivirus. La maladie affecte les ovins et le virus en cause est proche du BVD des bovins. La maladie peut passer inaperçue et les pertes peuvent être faibles. Cependant, dans bon nombre de cas, sont constatés sur les brebis : de l’infertilité, des avortements mais aussi une baisse d’immunité pouvant accroître des problèmes infectieux (cellules…). Des syndromes hémorragiques peuvent être vus aux autopsies. Sur les agneaux, la maladie peut entraîner une forte morbidité et mortalité. Ils présentent souvent un fort affaiblissement et un amaigrissement. Les agneaux sont plus sensibles aux maladies intercurrentes comme les diarrhées, les bronchopneumonies ou l’ecthyma. Certains présentent des retards de croissance importants, d’autres sont malformés et présentent des symptômes caractéristiques : anomalies de la toison avec des animaux à poil hirsute ou dépilés ou encore des anomalies nerveuses avec notamment des agneaux trembleurs.

Le suivi Border Disease en Aveyron

L’ensemble des cheptels ovins du département bénéficient d’un suivi sérologique Border Disease lors de la prophylaxie. Celui-ci permet d’avoir un état des lieux précis de la maladie sur le département.

Lors de la campagne 2019, une trentaine de cheptels ont présenté des résultats positifs pour la première fois. La vigilance reste donc de mise ! L’analyse sérologique sur lait de tank proposée aux éleveurs ovins lait aveyronnais est un outil complémentaire confirme ou infirme le statut Border Disease des élevages et permet de mettre en place les mesures sanitaires nécessaires en cas de problème.

Le prélèvement de lait en pratique 

Etape 1 : Comment prélever le lait ?

L’idéal est de réaliser le test une semaine avant de livrer les agneaux d’engraissement. Le prélèvement peut être réalisé sur un lait de mélange d’allaitantes ou pendant la période de livraison. En pratique, homogénéisez le lait par agitation dans le tank et prélevez hygiéniquement du lait avec la poirette. Remplissez le flacon, collez l’étiquette et complétez le bordereau d’analyse.

Etape 2 : Où déposer le prélèvement de lait ?

Le prélèvement et le bordereau complété sont acheminés au laboratoire sous froid (T=2 à 6°C).

Trois solutions pour collecter les flacons :

- L’éleveur amène le flacon à la laiterie ou à Aveyron Labo.

- L’éleveur amène le flacon à son vétérinaire qui l’enverra à Aveyron Labo.

- L’engraisseur d’agneaux collecte les échantillons et les achemine à la laiterie ou à Aveyron Labo.

Les résultats seront connus dans la semaine.

Dans le cadre du plan «Gestion sanitaire Border Disease», FODSA-GDS 12 organise et finance le dépistage sur lait de tank en partenariat avec les engraisseurs.

Article FODSA-GDS12

12 décembre 2019

Bœufs de Noël à Laissac : record d’enchères pour la Championne !

La 9ème édition des Bœufs de Noël à Laissac s’est déroulée samedi 7 décembre. Si la vente aux enchères a commencé timidement, la championne de race Aubrac a relevé tous les niveaux avec un record de vente à 23,60 euros/kg carcasse ! Du jamais vu à Laissac depuis la création du concours il y a bientôt 10 ans !

Les concours d’animaux de boucherie n’y échappe pas : le contexte tendu du marché de la viande pèse indéniablement sur les ventes et en particulier sur les prix pratiqués. Pour se démarquer, le concours des Bœufs de Noël à Laissac mise sur la qualité et l’homogénéité des animaux de races allaitantes et croisés exposés pour son concours annuel à quelques semaines des fêtes de fin d’année. La 9ème édition, le 7 décembre, n’a pas fait exception à la règle puisqu’une sélection rigoureuse à l’arrivée des animaux par les membres du jury, a retenu le meilleur ! Au total, 360 animaux de races Aubrac, Blonde d’Aquitaine, Charolais, Limousin et croisés étaient proposés à la vente.

Six champions aux enchères

Les membres du jury ont pris leur temps pour délibérer et désigner les six champions (1 par race, un croisé et un bœuf). «La qualité était au rendez-vous avec des bêtes exceptionnelles, bien finies et une qualité de viande à venir qui régaleront les consommateurs au moment des fêtes de fin d’année», ont commenté certains membres du jury.

Comme chaque année, Jérôme Chartron, commissaire priseur a pris le micro pour animer la vente aux enchères. Une vente qui a commencé timidement : le bœuf de race Limousine de la Maison

Marre en Aveyron a été acheté 6,20 €/kg carcasse par M. Cabiron du Leclerc de Millau. Le champion croisé de chez Eric Sazy dans le Tarn et Garonne a trouvé preneur à 8,60 €/kg carcasse auprès d’un acheteur du Tarn et Garonne qui le commercialisera dans une boucherie d’Agen. Le champion Charolais de l’élevage Vaccari en Haute Garonne, a été acheté par les Etablissements Guash à Perpignan au prix de 7,60 €/kg carcasse. Les Etablissements Guash ont également enlevé l’enchère du champion de race Blonde d’Aquitaine de chez Eric Sazy dans le Tarn et Garonne à 8,20 €/kg carcarsse.

Le 2ème prix du concours attribué au champion Limousin de l’élevage Mazet dans le Tarn et Garonne a été acheté par Patrick Kalil de chez SOCOPA à Villefranche d’Allier et sera commercialisé dans un magasin Monoprix.

Mais celle qui a créé la grande surprise dans son enchère est la grande championne de race Aubrac préparé par Christophe Sudries de l’Aveyron. Trois acheteurs ont fait monter les prix et par là même la pression dans les gradins bien remplis du foirail. C’est finalement, Patrick Kalil de chez SOCOPA à Villefranche d’Allier qui a emporté l’enchère à 23,60 €/kg carcasse : du jamais vu au concours des Bœufs de Noël à Laissac depuis sa création il y a 9 ans ! Cet animal sera commercialisé dans un magasin Leclerc d’Ajaccio (lire en encadré). «Nous sommes très contents d’avoir acheté cette super bête, un animal très complet qui va sans nul doute, satisfaire la clientèle», a commenté l’acheteur. Et Jérôme Chartron, commissaire priseur de saluer lui aussi le travail de finition, «une véritable leçon d’engraissement», a-t-il qualifié. Cette vache Aubrac affichait tous les critères idéaux : poids, qualité d’engraissement... Pour le commissaire priseur qui officie sur d’autres concours d’animaux de boucherie, «les Bœufs de Noël à Laissac se distinguent par la diversité des animaux et leur qualité. Dans un contexte de prix un peu tendu, le concours a tiré son épingle du jeu même si l’on peut regretter que les enchères des premiers animaux ne soient pas montés davantage, la championne, hors normes, a relevé les niveaux !».

Une dynamique locale

Un constat partagé par les organisateurs : «La vente aux enchères a démarré doucement», avance Bernard Fabre, co-président de l’association du marché aux bestiaux de Laissac, organisatrice de l’événement. «Heureusement l’envolée du prix de la championne a donné un bel élan à la vente générale qui a suivi», poursuit-il, estimant un niveau de prix général identique à celui de l’année dernière. «C’est plutôt positif si l’on tient compte du contexte actuel».

Les organisateurs se félicitent de la bonne participation des éleveurs et des acheteurs à cette 9ème édition des Bœufs de Noël, de même le public est venu nombreux en curieux, partager ce moment avec les acteurs de la filière viande. «Les retours sont très positifs, c’est motivant et encourageant pour tous ceux qui s’impliquent à nos côtés pour la réussite de l’événement», avance Bernard Fabre, soutenu par de nombreux bénévoles, les associations locales, la municipalité, l’ITEP de Grèzes... «Beaucoup d’entre eux travaillent dans l’ombre et je veux ici les remercier pour leur implication dans la réussite». Un succès qui devrait se poursuivre en décembre 2020 pour les 10 ans des Bœufs de Noël à Laissac.

Eva DZ

05 décembre 2019

Ovinpiades : huit Aveyronnais en finale régionale

Près de 50 jeunes de La Roque et de La Cazotte ont participé à la finale départementale des Ovinpiades des jeunes bergers, jeudi 28 novembre. Huit d’entre eux se sont qualifiés pour défendre les couleurs de l’Aveyron lors de la finale régionale en janvier.

L’Agricampus La Roque n’avait plus accueilli la finale départementale des Ovinpiades des jeunes bergers pour cause de travaux. C’est donc dans un cadre tout à fait sécurisé et flambant neuf que près de 50 lycéens de La Roque et de La Cazotte ont participé à l’édition 2019, jeudi 28 novembre.

En matinée, les jeunes de la 1ère au BTS, ont fait la preuve de leur savoir-faire autour de plusieurs épreuves pratiques et techniques sur un lot de brebis mises à disposition par la coopérative UNICOR : parage, tri des agneaux à la vente, état corporel des brebis, tri et état de santé des brebis.

La reconquête est en marche

Quatre étudiants en BTS PA 2ème année de l’Agricampus La Roque ont organisé et animé cette finale départementale dans le cadre de leur PIC, projet initiative et communication. Maëliss Mérican, Anthony Privat, Antoine Bonnet et Pierre Chauchard, eux mêmes concurrents des Ovinpiades, ont «recruté» d’autres jeunes du lycée pour participer à cette finale départementale. «Sur une quarantaine de volontaires dans l’établissement, nous en avons retenu 24», expliquent les quatre jeunes. «Et nous avons organisé une journée d’entraînement afin d’être tous fin prêts pour l’événement !». Satisfaits de cette belle participation, Maëliss, Pierre, Anthony et Antoine ont étoffé le rendez-vous des Ovinpiades, en proposant des ateliers d’informations l’après-midi, à la rencontre des acteurs de la filière ovine : le schéma de sélection avec l’UPRA Lacaune, le Roquefort avec la Confédération générale de Roquefort, l’appui technique avec UNOTEC et la situation de la production et des marchés avec la Chambre d’agriculture. Les jeunes ont ainsi pu tester ou améliorer leurs connaissances sur les productions ovines, lait et viande. La rencontre avec les professionnels de la filière, techniciens, animateurs... a aussi été très appréciée des jeunes. Ce sont d’ailleurs ces mêmes professionnels qui ont jugé les performances des jeunes lors des épreuves techniques et pratiques sur les brebis du matin.

«C’est clairement l’objectif de ces Ovinpiades de faire se rencontrer les jeunes et les professionnels de la filière ovine», atteste Laurent Cavaignac, co-président de la section ovins viande FDSEA et responsable du comité Inn’Ovin Occitanie. «Ces Ovinpiades s’inscrivent pleinement dans le dispositif de reconquête ovine lancé il y a quelques années, en vue de communiquer positivement autour de notre production et de notre métier d’éleveur ovin», poursuit-il. «Les besoins d’installation en filière ovine sont réels et cette journée permet de le rappeler aux jeunes : nous avons besoin d’éleveurs mais aussi de techniciens pour les accompagner», assure Laurent Cavaignac.

Depuis leur lancement, les Ovinpiades ont marqué des points dans la relance de la filière : «Nous avons réussi à stopper l’hémorragie dans le nombre de producteurs mais le chemin est encore long parce qu’ils sont nombreux à partir à la retraite dans quelques années et si nous voulons continuer d’approvisionner nos filières de qualité, qui restent dynamiques, nous devrons assurer l’avenir avec des porteurs de projet», expliquent les responsables de la filière ovine.

Navarin d’agneau et yaourts au lait de brebis

En tout cas, cette finale départementale des Ovinpiades cette année, y a sans doute contribué : «Nous avons vu des jeunes motivés, soucieux de bien faire, intéressés par l’élevage ovin. Nous sommes satisfaits de voir que les lycées La Roque et La Cazotte jouent bien le jeu et ils sont très fiers de pouvoir représenter leur département dans les prochaines épreuves régionales !», enchaîne Laurent Cavaignac.

Ils seront ainsi 8 lauréats de la finale départementale à participer à la finale régionale le 16 janvier à Castelnaudary.

Pour aller au bout de la conquête, l’ensemble des participants et des lycéens de l’Agricampus La Roque ont pu déguster au déjeuner du navarin d’agneau et des yaourts au lait de brebis de la Ferme de la Sarrette et du Petit Basque.

«Cette manifestation a le mérite de valoriser une filière agricole qui a du mal à recruter», a souligné Bruno Montourcy, président du conseil d’administration de l’Agricampus La Roque, hôte de cette finale. «Les jeunes ont pu montrer leur talent et leur attachement à cette production. Une manifestation qui tombe bien quelques jours après la visite du ministre de l’agriculture, nos jeunes et nos équipes en lien avec la profession ont montré l’intérêt de la pratique dans les formations agricoles», a-t-il commenté.

Eva DZ

28 novembre 2019

Journée départementale Prim’Holstein : des solutions pour lutter contre la Mortellaro et les mycotox

Une centaine de personnes ont participé jeudi 21 novembre, à la journée technique départementale organisée par l’association Prim’Holstein Aveyron, sur le thème des mycotoxines et de la Mortellaro, à Colombiès.

Thierry Domergue, président de Prim’Holstein Aveyron avait le sourire devant la belle participation à la journée organisée par son association, chaque année. «C’est devenu un rendez-vous incontournable pour les éleveurs laitiers du département et même des alentours !», souligne-t-il. Preuve en est, ils étaient une centaine à Colombiès pour venir parler de deux problématiques bien connues dans les élevages : les mycotoxines et la Mortellaro.

Pour éclairer sur ces thématiques, les organisateurs emmenés par Alexandre Tayac et toujours Jean-François Alary, avaient convié des intervenants venus de Barcelone. Mélania Calle, ingénieur agronome de la société Logicomex accompagnée de Cyrille Vray et Brigitte Eclancher. «Notre intervention est totalement neutre, nous sommes venus pour véhiculer des bonnes pratiques qui répondent aux attentes en matière de sécurité alimentaire», introduit Brigitte Eclancher. Ils se sont employés à expliquer ce que sont les mycotoxines : «on en parle peu mais elles représentent de vraies problématiques dans les élevages», souligne Cyrille Vray.

«Ce sont des substances générées par des champignons, présentes dans les céréales à paille, le maïs, le soja et donc dans la ration animale», détaille Mélania Calle. «Même si elles sont en petite concentration, les effets restent importants». Bien sûr des contrôles sont réalisés à différents échelons de la filière (analyses dans le champ, à l’entrée du silo, dans le silo, à la sortie...), chez les fabricants d’aliments pour garantir une alimentation saine et exempte de risques. «Ces toxines peuvent indirectement se retrouver dans le lait et la viande produits par les animaux», avertissent les intervenants.

La présence de mycotoxines dans la ration alimentaire des animaux entraîne des conséquences importantes dans un élevage : problème de croissance des animaux, de reproduction, baisse de production de lait ou de viande, possibilité d’avortements,... Les intervenants ont présenté quelques pistes pour se prémunir des mycotoxines : la réalisation d’analyses régulières dès le champ, l’isolement d’une zone de collecte en cas de contamination pour mettre en place un traitement, assurer des bonnes pratiques de stockage (veiller à la bonne température, au taux d’humidité, au niveau de pH acide, à la présence de rongeurs, d’insectes...). «Il faut s’en prémunir à la base car dès qu’une mycotoxine est présente dans un produit, on ne peut plus l’éliminer», ont averti Melania Calle et Cyrille Vray.

Stevenn Clec’h de Synthèse Elevage en Bretagne, responsable de la partie ruminants, a partagé son expertise sur la dermatite, cause des boiteries. «80% des élevages sont touchés en Europe et aux Etats-Unis par cette problématique», a-t-il assuré. «La dermatite est une maladie complexe, un seul détail peut suffire à la provoquer et c’est une maladie très contagieuse», poursuit-il. Dans un élevage, elle trouve de nombreux réservoirs potentiels. «Le bâtiment peut être parfait mais un endroit contaminé où la vache ne reste que quelques minutes peut suffire à attraper une dermatite».

Stevenn Clec’h a donné plusieurs conseils appelant les éleveurs à la vigilance sur l’ambiance dans les bâtiments, la qualité des sols dans les parcours (extérieurs et intérieurs), l’accès au pâturage, la propreté et l’absence d’humidité dans les zones à forte fréquentation, le parage et le lavage des pattes. «On ne peut pas gérer une dermatite en ne gérant qu’un seul facteur. D’ailleurs les dermatites ne s’éradiquent pas, elles se maîtrisent», avance le spécialiste.

Enfin pour terminer les interventions, Gaël Gautier et Thomas Donaint société Haut les pattes, pédicures indépendants, ont présenté les soins et le parage, qui soulagent les animaux dans les élevages.

«C’était une journée très intéressante avec des thématiques qui touchent l’ensemble des éleveurs laitiers», a conclu Thierry Domergue. Encore une journée technique départementale réussie pour l’association Prim’Holstein Aveyron qui réfléchit déjà à de nouveaux thèmes pour l’édition 2020 !

Eva DZ

14 novembre 2019

Le Petit Basque : des formations sur l’état corporel du troupeau

Le Petit Basque a mis en place une formation NEC «savoir noter l’état corporel de son troupeau» en collaboration avec le service élevage de la Confédération générale de Roquefort, Laureline Drochon et Julien Visse des Vetoccitan.

La formation NEC est un outil primordial, fiable et gratuit prenant peu de temps pour bien évaluer son troupeau. Un point de NEC équivaut à un 1 litre de lait par jour !

Grâce à des partenariats avec le Service élevage de la Confédération générale de Roquefort notamment, Le Petit Basque propose ce type de formation à ses producteurs. 14 d’entre eux ont suivi la première, avec la théorie le matin à Durenque et la mise en pratique sur l’exploitation de M. et Mme Chosit à La Selve l’après-midi.

Le Petit Basque propose trois autres formations d’ici la fin d’année à ses producteurs, sur plusieurs thématiques :

- une formation NEC chez M. Landez à Calmont le 27 novembre.

- une formation sur la gestion des adventices chez M. Frayssinhes le 26 novembre à Prades de Salars

- une formation sur les butyriques cher M. et Mme Bessière à La Selve le 6 décembre.

Ces trois formations sont organisées en collaboration avec UNOTEC.

A noter pour les producteurs livrant au Petit Basque, la réunion annuelle des producteurs le 12 décembre à l’usine de Bordeaux.

14 novembre 2019

Concours cantonal Aubrac à Laissac : le dernier de la série

Pour le dernier concours cantonal Aubrac de la saison en Aveyron, 22 élevages des cantons de la vallée de l’Aveyron jusqu’au Ruthénois et même du Gard, étaient réunis samedi 9 novembre sur le foirail de Laissac.

Belle affluence pour le dernier de la série des concours cantonaux de la race Aubrac en Aveyron, samedi 9 novembre ! Sur le foirail de Laissac, 22 élevages ont présenté 253 animaux. «Tout s’est très bien passé, nous sommes très satisfaits de la journée», a résumé ravi, Clément Chassaly, président du syndicat cantonal Aubrac de Laissac - Bozouls. «Notre concours ne serait pas une réussite sans l’engagement des éleveurs, des élus locaux, de la mairie de Laissac qui nous met à disposition le foirail et des agents municipaux qui nous aident à la mise en place et au nettoyage du foirail, sans oublier l’ensemble des sponsors et partenaires qui nous permettent de récompenser les éleveurs exposants», tient-il à préciser. Le syndicat cantonal Aubrac de Laissac - Bozouls tient aussi à remercier les techniciens de la Chambre d’agriculture et de l’Union Aubrac qui apportent leur aide lors du concours.

Pour la première fois, les organisateurs avaient proposé une vente d’animaux de repro mâles et femelles, il s’agissait pour les éleveurs exposants de mettre en avant les produits de leur élevage. «Quelques animaux se sont vendus et surtout de nombreux contacts ont été pris pour l’avenir. Ce qui est très encourageant pour la suite», a noté Clément Chassaly, satisfait que l’idée ait séduit les participants et les visiteurs.

Des visiteurs qui ont été nombreux dans les allées du foirail tout au long de la journée mais aussi en soirée, lors de l’apéro concert, une animation ouverte à tous. «Cette formule a été très appréciée et nous sommes heureux d’avoir pu accueillir des personnes qui n’étaient pas agriculteurs et avec lesquelles nous avons pu échanger. Un bel esprit d’ouverture !», a conclu Clément Chassaly.

Eva DZ

24 octobre 2019

Trophée national des lycées agricoles (TNLA) : les Roqu’ccitans de La Roque cherchent des sponsors

Huit étudiants de l’Agricampus La Roque, coachés par une autre élève, se préparent pour le Trophée national des lycées agricoles 2020 qui se déroulera au Salon de l’agriculture à Paris. Ils sont à la recherche de sponsors pour financer leur projet.

Flavie Niel, Camille Fagegaltier, Chloé Lafon, Benoît Boussaguet, Dorian Taurines, Guillaume Tamalet, Martin Dagneau et Jean-François Boudon forment l’équipe qui représentera l’Agricampus La Roque, au Trophée national des lycée agricole à Paris au Salon de l’agriculture. Il s’agit de la troisième participation de l’établissement à cette compétition.

Ils sont en BTS PA 2ème année, en 1ère ou en Terminale STAV, ils sont 6 titulaires et 2 suppléants, et sont coachés par une autre élève, Léa Lafon qui a déjà participé à la compétition avec le lycée il y a 2 ans (elle ne peut donc pas participer une deuxième fois à ce trophée en tant que membre de l’équipe, elle les accompagne dans le cadre d’un PIC - projet initiative communication).

Les Roqu’ccitans

Depuis la rentrée, ils se préparent à l’événement. Ils ont déjà trouvé le nom de leur équipe : les Roqu’ccitans et ont commencé à construire leur projet autour de la thématique du Salon de l’agriculture : «l’agriculture vous tend les bras». «Nous avons envie de bien représenter le lycée, comme nos prédécesseurs l’ont fait», expliquent-ils en guise de motivation. «Ce trophée nous apporte aussi une belle expérience professionnelle, dans la conduite d’un projet, la communication, la recherche de partenaires...», détaillent-ils. L’équipe est d’ailleurs à la recherche de sponsors qui lui permettraient de financer leur projet et leur voyage à Paris. Les étudiants ont lancé, en parallèle, une cagnotte en ligne participative sur Leetchi. Ainsi qu’un compte Instagram pour informer leurs supporters de l’avancée de leur projet.

Pour les contacter : tnla2020laroque@gmail.com.

Eva DZ

17 octobre 2019

Concours départemental race Aubrac à Ste-Geneviève-sur-Argence : Musette et Impérial, champions !

Samedi 12 octobre, le terrain multi-activités de la commune d’Argences en Aubrac offrait un cadre idéal pour le défilé des 280 animaux Aubrac en concours départemental. Sous une météo quasi estivale, les spectateurs ont été nombreux tout au long de la journée pour admirer les belles aux yeux noirs !

Bonne ambiance et convivialité étaient au rendez-vous du concours départemental Aubrac, pour sa deuxième édition, samedi 12 octobre à Argences en Aubrac. La commune avait mis à disposition de l’événement un cadre bucolique, un terrain multi-activités flambant neuf habitué à accueillir de grands événements.

La soixantaine d’élevages venus de tout le département (lire en page ci-contre) ont proposé une belle exposition de 280 animaux. «Nous pouvons féliciter les éleveurs pour la qualité de présentation des bêtes», a souligné Didier Dijols, président de la Fédération départementale des syndicats cantonaux Aubrac, chef d’orchestre de l’événement. «Et l’équipe du syndicat cantonal Aubrac de Sainte Geneviève sur Argence emmené par Maxime Delrieu pour l’organisation réussie». «Nous avons réussi notre pari, lancé il y a un an, lorsque nous nous sommes portés candidats pour accueillir un concours départemental», ajoute Maxime Delrieu. «Je remercie tous les bénévoles qui se sont impliqués pendant plusieurs jours pour que cet événement soit une réussite».

Et il l’a été puisque le public a répondu présent. Le site offrait suffisamment de place pour circuler en toute sécurité et admirer le spectacle offert par le concours des animaux et la vente aux enchères de la SARL Nolorgues (lire ci-dessous). Autour des animaux, pendant le repas de midi et la soupe au fromage le soir, à la buvette, les échanges ont été nombreux entre éleveurs mais aussi avec le grand public, on voyait ainsi de nombreuses familles avec poussettes et jeunes enfants, déambuler sur le site ! «Cet événement nous a permis de créer des moments d’échanges entre éleveurs alors que la conjoncture générale n’est pas évidente mais aussi avec le grand public, à l’heure où notre métier est tant décrié. Ce départemental a offert une communication positive sur l’élevage et notre lien au territoire», a poursuivi Maxime Delrieu.

Un constat de réussite partagé par les élus locaux présents. Le maire d’Argences en Aubrac, Jean Valadier, représentant également la Communauté de communes Aubrac Carladez Viadène, a félicité l’équipe locale pour le «formidable travail» fourni. «Argences en Aubrac n’a jamais aussi bien porté son nom en accueillant un événement de portée départementale autour de notre race emblématique». Vincent Alazard, conseiller départemental, a validé le retour de cet échelon départemental pour la race, «une vitrine du travail quotidien des éleveurs» : «Le Département continuera de vous accompagner dans toutes vos manifestations, qui contribuent à la vitalité de nos villages et à l’entretien d’un lien social».

Yves Chassany, président de la race Aubrac, venu en voisin du Cantal, a salué le «formidable élan de solidarité» autour des éleveurs, avec les partenaires, les collectivités. Il a félicité les éleveurs exposants pour leur «ténacité» alors qu’ils sont durement impactés par la sécheresse. «Ils ne relâchent pas les efforts pour montrer les performances de la race», a-t-il précisé. A l’heure où l’Union Aubrac fête ses 40 ans, il mesure le chemin parcouru par la race qui dépasse cette année les 250 000 têtes. «Il faut garder confiance, rester patient et garder espoir, notre travail autour du projet racial va porter ses fruits. Nous avons des raisons d’espérer quand on voit tous ces jeunes investis et présents autour de nos animaux», a-t-il encouragé.

Eva DZ

17 octobre 2019

FODSA-GDS Aveyron : questions-réponses sur la BVD

La maladie BVD était dans l’attente d’un programme de lutte national obligatoire. Un arrêté ministériel a été publié le 31 juillet au Journal Officiel du 1er août après l’avis favorable du CNOPSAV (Conseil National d’Orientation de la Politique Sanitaire Animale et Végétale). L’arrêté définit les mesures obligatoires de surveillance et de lutte contre la maladie des muqueuses/diarrhée virale bovine (BVD) en France. A cette fin, il met en place : un dispositif obligatoire de surveillance et les mesures d’assainissement dans les cheptels infectés en imposant l’élimination des animaux infectés permanent immunotolérants (IPI). Les modalités d’application de cet arrêté ministériel seront précisées dans un cahier des charges qui doit paraître dans les semaines à venir. 

Afin d’anticiper et de préparer un grand département d’élevage comme l’Aveyron à ce nouveau défi, d’assainir au plus tôt et de fluidifier les mouvements, le GDS de l’Aveyron (conformément à l’assemblée générale du 5 avril 2018) avait fait évoluer le suivi BVD, déjà existant dans le département, avec la mise en place du dépistage systématique des veaux à la naissance. Ce dépistage se fait via le kit «TST prélèvement auriculaire» (Test Sur Tissu) sur boucles d’identification depuis la campagne 2018/2019.

Pour répondre aux exigences de cette réglementation et compte tenu de la situation épidémiologique du département, les orientations prises avec la boucle TST sont confortées pour le dépistage de tous les veaux à naître.

Quels sont les points clés de l’Arrêté ministériel ?

- La surveillance et la lutte contre la BVD sont rendues obligatoires pour tous les troupeaux bovins français.

- Pour l’Aveyron, la surveillance des troupeaux s’effectue par une recherche directe du virus BVD sur tous les animaux à la naissance par un prélèvement auriculaire issu des boucles officielles d’identification TST.

- Les animaux dont le statut n’est pas connu et issus de troupeaux suspects sont soumis à un dépistage 15 jours avant leur sortie pour l’élevage.

- Un troupeau infecté de BVD doit faire l’objet d’un assainissement en dépistant, dans le mois suivant la notification de l’infection, l’ensemble des animaux du troupeau sans statut par une recherche directe du virus BVD.

- Les animaux reconnus IPI sont éliminés du troupeau le plus rapidement possible et au plus tard dans un délai de 15 jours suivant la notification au détenteur par envoi vers un abattoir (transport direct) ou vers un équarrissage (après euthanasie).

- Les animaux issus de troupeaux infectés ne peuvent pas rentrer dans un cheptel «carte verte» pendant la recherche et l’élimination des IPI.

Pourquoi lutter contre la BVD ?

En Europe, un programme de lutte et d’éradication se met en place avec la Loi Santé Animale. De nombreux pays (Norvège, Suède, Finlande, Suisse, Danemark, Autriche, Allemagne, Irlande, Luxembourg, Belgique) ont éradiqué ou sont en cours d’éradication du virus.

En France, le coût pour la ferme française peut être évalué dans les grandes lignes à plus de 30 millions d’euros par an. Aussi, un programme de lutte national est lancé afin de stopper les pertes sanitaires et économiques de la BVD et d’assurer la valorisation commerciale des bovins en France et à l’étranger. En Aveyron, après une première campagne de dépistage à grande échelle en 2018/2019, il a été détecté des IPI avec un constat de problèmes sanitaires importants dans certains élevages ainsi que des mortalités. Ces cheptels ont pu lancer leur assainissement dès l’an dernier.

Suite à l’arrêté ministériel, les étapes pour poser les boucles TST sont-elles les mêmes que l’an dernier ?

Compte tenu de l’orientation prise en Aveyron de détecter les IPI à la naissance dès l’an dernier, le protocole de pose de boucle TST est déjà connu et reste identique.

Vidéo de démonstration de la pose des boucles TST sur www.fodsa-gds12.fr, rubrique «Actions sanitaires», catégorie «Bovins».

Quelle est la technique utilisée pour analyser les prélèvements ?

La technique d’analyse utilisée pour le dépistage sur cartilage d’oreille est une analyse virologique individuelle par antigénémie. Un résultat négatif atteste d’un statut «non IPI» pour le bovin analysé ainsi que pour sa mère.

Comment sont transmis les résultats ?

Sur le principe déjà existant, FODSA-GDS Aveyron informe directement l’éleveur par téléphone et notifie systématiquement par courrier le résultat à l’éleveur s’il y a une analyse viro-positive (animal potentiellement IPI).

Aveyron Labo transmet un récapitulatif des résultats chaque fin de mois avec la facture correspondante.

Pour consulter en temps réel l’ensemble des résultats, FODSA-GDS12 a mis en place un portail «Eleveur Web» (téléchargez sur www.fodsa-gds12.fr le formulaire à retourner afin d’obtenir un identifiant et mot de passe pour accéder à ce portail également accessible via le site de FODSA-GDS 12.

Dans le cas où les résultats confirment la présence de bovins IPI, que se passe-t-il ?

Les animaux reconnus IPI sont éliminés du troupeau le plus rapidement possible et au plus tard dans un délai de 15 jours suivant la notification au détenteur par envoi vers un abattoir (transport direct) ou vers un équarrissage (après euthanasie).

Un plan d’assainissement sera mis en place par le GDS dans les troupeaux infectés selon le cahier des charges à venir.

Quel est le coût total par animal pour la nouvelle campagne ?

A partir du 1er novembre, pour la campagne 2019/2020, le coût total est de 5,26 € HT par veau (surcoût boucle auriculaire, enveloppe T et analyse virologique).

Le surcoût de la boucle d’identification avec le kit TST et de l’enveloppe T est facturé par le GDS.

Les analyses sont facturées par Aveyron Labo chaque fin de mois. La facture précise le numéro des bovins analysés.

Quelles sont les participations qui permettent une réduction du coût global ?

FODSA-GDS Aveyron applique une déduction de 1,70 € sous la ligne «BVD TST» qui apparaît sur la facture du suivi sanitaire. Sur la facture transmise par Aveyron Labo pour les analyses il sera également appliqué en 2019/2020 une déduction de 0,76 € (via la participation de FODSA-GDS Aveyron et du Conseil départemental).

Sur un coût total de 5,26 € il reste à la charge de l’éleveur 2,80 € par veau, après déduction du total de la participation à hauteur de 47 % (1,70 € + 0,76 € = 2,46 €).

Une aide financière du GDS est-elle prévue en plus de la participation sur le kit TST et les frais d’analyses ?

Une participation de FODSA-GDS Aveyron est prévue sur les bases suivantes pour l’élimination d’un animal IPI suivant les modalités règlementaires : 60 € pour un veau laitier et 200 € pour un veau allaitant.

Infos complémentaires auprès des services de FODSA-GDS Aveyron.

03 octobre 2019

Section Midi-Pyrénées du Herd-book Limousin : l’Aveyron candidat au National 2023

L’assemblée générale de la section Midi-Pyrénées du Herd-book Limousin s’est déroulée le vendredi 27 septembre à Baraqueville sous la présidence du Lotois Philippe Parrou, en présence des membres du syndicat Limousin de l’Aveyron.

Pour la campagne 2017/2018, la section Midi-Pyrénées comptait 234 adhérents, un effectif stable, plaçant cette région au premier rang national, derrière le bassin historique Limousin. Le syndicat départemental des éleveurs Limousin est co-présidé par Anthony Moysset (Gramond) et Nicolas Puel (Laissac). Il regroupe 66 adhérents avec environ 5 000 vaches. L’Aveyron a posé sa candidature pour accueillir le National de la race en 2023.

Rappelons que le prochain National aura lieu à Limoges en septembre 2020, en même temps que le Mondial de la race Limousine ! Le dernier National organisé en Aveyron remonte à 2002. Pour l’heure, le prochain concours régional aura lieu dans le cadre de la foire de Baraqueville, les 2 et 3 mai 2020. L’Aveyron compte au total environ 80 000 vaches de race Limousine, c’est également le deuxième cheptel français, hors zone du bassin Limousin. Le syndicat aveyronnais rassemble donc une majorité de sélectionneurs, en lien avec le Herd-book Limousin. Les éleveurs de la région valorisent également leurs animaux en broutards et en labels rouges Veaux d’Aveyron et du Ségala, et Blason prestige.

La section Midi-Pyrénées recense 10 556 vaches cotisantes au Herd-book Limousin, en baisse de 2 %, plaçant encore la section au 2ème rang national avec un taux de cotisations de 73 %. La section Midi-Pyrénées a fait certifier sur cette campagne, 500 mâles, un chiffre stable, et 2 731 femelles, en baisse de 5 %. Le total est de

2 287 animaux certifiés, soit 1 % de l’activité nationale. Concernant le pointage, il a porté pour cette campagne sur 3 226 génisses.

Station de Lanaud

Les éleveurs de la section Midi-Pyrénées ont apporté 100 veaux durant cette campagne à la station nationale de qualification de Lanaud. Ce sont les premiers apporteurs nationaux ! Avec parmi ces animaux, 29 qualifiés Espoir et 37 RJ, soit un très bon ratio de 57 % de RJ et meilleur ratio national. Par ailleurs, les éleveurs de la section ont acquis 34 veaux à la station de Lanaud, dont 17 Espoir et 16 RJ, «ce qui fait d’eux les 5èmes meilleurs acheteurs nationaux», selon les responsables du Herd-book Limousin. S’agissant des vaches et taureaux qualifiés au sein de la section Midi-Pyrénées, 456 femelles ont été qualifiées RR, et 191, RRE. Du côté des mâles, 20 ont été qualifiés RR VS et 3 ont été qualifiés RRE VS.

Le président Philippe Parrou a souligné les bons résultats de la section Midi-Pyrénées, et remercié les éleveurs ayant représenté la race Limousine aux différents concours nationaux, régionaux ou locaux. Après le repas partagé au restaurant à Baraqueville, le groupe a visité la ferme de Jean-Luc Mouysset à la Bessière, sur la commune de Sauveterre de Rouergue. Son cheptel compte 57 vaches sur une SAU de 55,51 ha. Ses animaux sont notamment valorisés en label rouge Veau d’Aveyron et du Ségala.

D.B.

26 septembre 2019

Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées - Agricampus La Roque : agropastoralisme sur le Causse Comtal

Une convention de partenariat signée notamment entre le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées et l’Agricampus La Roque d’Onet-le-Château vise à réhabiliter l’activité agropastorale sur les causses, près du siège régional de la banque verte à Lioujas.

Une quarantaine de brebis Lacaune de la ferme de l’Agricampus La Roque ont investi les terres de causse près du site administratif du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées à Lioujas, vendredi 20 septembre. La convention signée pour cinq ans concerne deux parcelles, 7 ha et 12 ha. Ce site auparavant envahi de genévriers était en effet fermé depuis 40 ans, suite à l’installation du siège administratif régional du Crédit Agricole. «Progressivement, la richesse de ce lieu en espèces animales, fleurs, etc, a décliné avec la disparition du pâturage», confirme Fabien Delmarès, responsable Développement durable au sein de la Caisse régionale du Crédit Agricole. Il ajoute : «nous savons que le pâturage procure d’importants éco-bénéfices en plus de la production agricole. C’est donc l’enjeu de cette action basée sur l’entretien de l’espace et le maintien de la biodiversité».

Le Causse Comtal recense 140 espèces de plantes, dont les «patrimoniales» Sénéçon de Rodez et la sabline controversée. Plus de 75 espèces de papillons, avec notamment l’hespérie des Cirses, et 49 espèces d’oiseaux dont la fauvette Orphée, l’oedicmène criard, et 22 espèces d’orthoptères, avec le croquet des genévriers, etc. Dans ce projet, le Crédit Agricole a travaillé avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) qui possède un refuge sur le site, en lien avec les services de l’Etat, le conservatoire botanique, le conservatoire des espaces naturels, la Chambre d’agriculture, la Fédération des chasseurs, tous réunis dans un comité scientifique. Rodolphe Liozon, directeur de la LPO, était présent sur le site, vendredi 20 septembre aux côtés de David Pons, responsable activité logistique du Crédit Agricole Aveyron, Pierre-Yves Miquet, responsable du secteur logistique de la caisse régionale du Crédit Agricole, Jérôme Bourret, directeur del’Agricampus La Roque et Jérôme Hercouet, responsable de la ferme de l’établissement scolaire.

Agro-écologie

Jérôme Bourret a mis en avant l’intérêt pédagogique de cette action, dans le cadre de la promotion de l’agro-écologie prônée par le ministère de l’agriculture. «Cette initiative impliquant des élèves de terminale, démontre que l’activité agricole est compatible avec le maintien de milieux ouverts, et qu’une activité pastorale avec du pâturage favorise la biodiversité. Tout cela contribue à valoriser l’image du métier d’agriculteur, une profession trop souvent accusée à tort alors qu’elle est un acteur majeur dans l’entretien de nos espaces naturels !».

L’an dernier, les deux parcelles concernées ont été débroussaillées en fonction de la carte établie lors de l’inventaire réalisé en 2017. Environ 70 tonnes de genévriers ont ensuite été prélevées pour produire de l’huile essentielle bio. Cette année, les clôtures électriques ont été posées, avec des piquets en acacia, un bois de classe 4. La convention signée avec l’Agricampus La Roque prévoit le pâturage des parcelles avec des brebis mais aussi des vaches, les génisses de race Aubrac du lycée. Les Lacaune quitteront la parcelle mi-novembre pour la période des mises bas. Il est également programmé dans cette action environnementale la rénovation de la station d’épuration (installation de phytoépuration), puis la rénovation des murets de l’ancienne doline, et l’installation d’un rucher !

D.B.

19 septembre 2019

Berceau des races à viande : «nous demandons le respect de la loi»

A la veille du Sommet de l’élevage, les éleveurs du grand Massif central avertissent : les élus qui ont voté à la fois l’article 44 de la loi alimentation et le CETA ne seront pas les bienvenus. Question de cohérence et de respect des éleveurs.

Participation massive, lundi 16 septembre, à Aubière, pour la réunion des éleveurs du berceau des races à viande. Venus de la Nièvre, de la Saône-et-Loire, de la Lozère, de la Corrèze, de l’Aveyron, du Cantal, du Puy-de-Dôme… les responsables professionnels réunis autour du coordinateur, Christian Bajard, éleveur en Saône-et-Loire ont fait le point sur les dossiers du moment. Et autant dire qu’il n’y a pas que la température particulièrement élevée pour un 16 septembre qui a échauffé les esprits !

Face à un terrain, ébranlé pour la seconde année consécutive par une sécheresse sans précédent, et des politiques qui multiplient les incohérences, les éleveurs disent stop. «Trop c’est trop, le moral des éleveurs est au plus bas. Au-delà du contexte climatique et économique plus que tendu, la colère gronde dans les campagnes face à des pouvoirs publics qui exigent des éleveurs tout et son contraire», a résumé Christian Bajard. Depuis le vote positif des députés en faveur du Ceta au début de l’été, et, à la veille de l’examen du texte par les sénateurs (courant octobre), les éleveurs ont multiplié les actions. Et c’est loin d’être terminé. Ils entendent bien mettre les politiques face à leur contradiction, et exiger d’eux qu’ils appliquent les lois qu’ils ont voté.

Des députés hors la loi

En effet, à travers l’article 44 de la loi EGALIM, la France s’est engagée à interdire toute commercialisation de produits «pour lesquels il a été fait usage de molécules vétérinaires ou d’aliments pour animaux non autorisés par la règlementation européenne ou ne respectant pas les exigences d’identification et de traçabilité imposées par cette même règlementation». Il est indiqué à la fin de cet article que «l’autorité administrative prend toute mesure de nature à faire respecter cette interdiction». «La première de ces mesures devrait être, en vertu de la loi, de refuser de ratifier le CETA pour en exiger le retrait de la viande bovine», a expliqué Bruno Dufayet, président de la FNB.

Pour Emmanuel Bernard, FDSEA de la Nièvre, «il y a de quoi douter de la volonté des pouvoirs publics de garantir un avenir aux paysans français quand leur politique se résume à nous taper dessus sans arrêt et à importer n’importe quoi».

A quelques jours de l’ouverture du Sommet de l’élevage (2-3-4 octobre) à Clermont-Cournon, la pression monte. Et les éleveurs préviennent : «gare aux élus qui souhaiteraient profiter du Sommet pour raconter n’importe quoi. Le Sommet est un évènement sérieux». Comprenez, les élus qui ont voté à la fois l’article 44 de la loi alimentation et le CETA ne seront pas les bienvenus. A bon entendeur…

Sophie Chatenet - PAMAC

12 septembre 2019

Echanges entre Irlande et Aveyron

Un groupe d’agriculteurs irlandais a séjourné dans le département la semaine dernière à la découverte des systèmes d’élevage «à l’aveyronnaise» ! Des prairies d’estives sur l’Aubrac aux caves de Roquefort, des vignes de Marcillac à un élevage laitier bio, ils se sont régalés !

Depuis quelques années, les étudiants en BTS de l’ADPSA et du CFPPA La Roque profitent d’un séjour dans des exploitations en Irlande dans le cadre de leur formation. Des échanges se sont donc naturellement noués entre l’Aveyron et l’Irlande. Là-bas, des agriculteurs ont initié il y a 25 ans, un groupe de réflexion. Il y a un an, ils ont connu la sécheresse, un phénomène nouveau pour eux... Ils cherchent des moyens d’adapter leur système d’élevage à ce changement climatique et ont eu l’idée de venir chercher quelques idées chez leurs amis aveyronnais ! Deux des agriculteurs irlandais ont bénéficié d’une bourse Nuffield comme l’Aveyronnaise Yolène Pagès, présidente de Nuffield France, qui les a accompagné dans leur séjour aux côtés des formateurs de l’ADPSA et du CFPPA La Roque.

En une petite semaine, ils ont tour à tour découvert l’Aubrac, rencontré Géraud Valadier, administrateur à Jeune Montagne, assisté à la traite mobile au pâturage, visité un élevage de la coopérative équipé de deux robots de traite, fait filer l’aligot... puis échangé avec des éleveurs de vaches laitières en système Agriculture Biologique, et en conventionnel, visité l’élevage Aubrac de la ferme de l’Agricampus La Roque ainsi que le hall technologique de l’établissement, rencontré des responsables de centres de formation et échangé sur le lien avec la profession, découvert les vignes du Domaine Laurens à Clairvaux en AOP Marcillac, visité les caves de Roquefort et l’élevage de brebis laitières de Jérôme Faramond à Réquista...

Une soirée à la Ferme auberge de la Calmette à Arvieu a réuni les Irlandais et quelques agriculteurs aveyronnais pour prolonger les échanges autour d’un repas et d’un moment convivial. Les voyageurs ont été vraiment séduits par leur séjour ! Ils en ont retenu le lien fort entre les agriculteurs, leur territoire et le produit fini, que ce soit le Laguiole AOP, le Roquefort AOP, l’aligot de l’Aubrac, le lait bio, la viande d’Aubrac... Alors qu’en Irlande, les éleveurs sont avant tout producteurs de lait destiné au marché de la poudre. La qualité de vie comme élément central dans la gestion d’une exploitation, l’organisation du travail ont aussi fait l’objet de nombreux échanges. De même l’investissement en commun à travers les CUMA a surpris les Irlandais séduits par le matériel de distribution de l’alimentation, eux étant peu équipés sauf pour le matériel de récolte. Beaucoup ont été choqués par le niveau des coûts de production dans les élevages du département (notamment les bâtiments), en Irlande, les équipements sont plus légers.

Dans le groupe d’Irlandais reçus, les agriculteurs possèdent en moyenne 300 vaches laitières sur 110 à 120 ha et produisent 1,5 million de litres de lait par exploitation (leur moyenne nationale est de 70 vaches laitières). Les échelles sont certes différentes de celles en Aveyron mais nombre de réflexions sur l’adaptation au changement climatique, l’organisation du travail... sont identiques.

De belles rencontres donc entre l’Irlande et l’Aveyron que les formateurs de l’ADPSA et du CFPPA La Roque espèrent voir perdurer lors de cette année scolaire avec le traditionnel séjour des BTS au pays vert !

Eva DZ

12 septembre 2019

Marché au cadran de Baraqueville : les élus et la sous-préfète en visite

Les élus du département et de la Région ont accompagné la sous-préfète de l’Aveyron au marché au cadran de Baraqueville, lundi 9 septembre. Un an et demi après son ouverture, le marché poursuit son développement.

Le Conseil départemental, la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée et l’Etat ont appuyé la Communauté de communes du Pays Ségali à concrétiser la mise en œuvre d’un marché au cadran à Baraqueville. Un an et demi après son ouverture, les élus des deux collectivités accompagnés de la sous-préfète de l’Aveyron, Pascale Rodrigo et du sénateur, Alain Marc, ont visité le marché et ont pu constater avec plaisir le beau développement de ce concept.

Près de 200 animaux par semaine

«Nous sommes passés d’une foire tous les 15 jours avec une trentaine d’animaux à une foire hebdomadaire qui frôle les 200 animaux tous les lundis !», résume Vincent Albouy, président de la SAS Marché au cadran de Baraqueville. «La réussite de notre projet tient dans le fait que nous avons démarré de façon modeste autour des installations existantes et avec un investissement limité», ont expliqué Jacques Barbezange, maire de Baraqueville et Jean-Pierre Mazars, président du Pays Ségali.

Aujourd’hui, l’infrastructure, le volume d’animaux, les éleveurs, les acheteurs, tout est réuni pour continuer la marche en avant, selon Jean-Marc Fabre, responsable agricole à la Communauté de communes. La proximité du prochain échangeur de la RN 88 devrait aussi être un facilitateur dans l’accès au marché hebdomadaire qui accueille des éleveurs et des acheteurs du grand Ségala et des départements alentours (Tarn, Tarn et Garonne, Cantal, Lozère). Et les élus locaux ont confirmé le projet de construction d’une salle d’animation toute proche de l’espace Raymond Lacombe pour améliorer l’accueil et l’organisation.

Le marché au cadran de Baraqueville rassemble 550 actionnaires : «des fidèles pour la plupart qui sont venus au départ en curieux et qui reviennent parce qu’ils ont été séduits par ce concept de marché au cadran», confirment les organisateurs qui notent, chaque lundi, l’arrivée de quelques nouveaux. «Le public s’est beaucoup rajeuni et ça aussi c’est encourageant pour l’avenir», poursuivent-ils. «Le concept de marché au cadran plaît parce qu’il garantit une sécurité de paiement, une transparence et un anonymat dans les transactions. L’un des atouts est aussi que le vendeur a toujours le dernier mot, il est maître jusqu’au bout du prix de son animal».

Un «dossier d’avenir» pour la Région

Baraqueville est le seul marché au cadran de France qui affiche une croissance et le seul marché de ce type à sortir un résultat positif dès sa première année. «Actuellement, le site nous offre une capacité suffisante pour le volume de notre marché dont le potentiel peut encore augmenter, et nous l’espérons !», souligne Vincent Albouy. «Nous ambitionnons de faire évoluer la catégorie des broutards et pourquoi pas mettre en place quelques innovations comme la vente d’animaux par vidéo qui est déjà en place sur certains marchés en France. C’est une piste à travailler», avance-t-il.

Des projets que les deux élus du Conseil régional sont prêts à relayer et à accompagner. Jean-Sébastien Orcibal et Stéphane Bérard ont montré tout leur intérêt lors de leur première visite au marché au cadran. «Nous sommes clairement sensibles à ce type d’installations qui contribue au dynamisme de l’économie locale», a déclaré le premier. «C’est un dossier d’avenir». Et Stéphane Bérard de compléter : «il est de notre compétence de porter attention à nos territoires ruraux. L’agriculture est d’ailleurs l’un des premiers employeurs de la Région et notre volonté à la Région est de les accompagner au plus près de leurs besoins».

Un système de vente apprécié

Une satisfaction partagée par le président du Conseil départemental qui venait lui aussi pour la première fois, visiter le marché au cadran. «Je suis heureux que le Département ait contribué à cette réalisation. Le marché au cadran permet de faire évoluer les habitudes de ventes des animaux de façon neutre, objective selon les prix réels du marché», a commenté Jean-François Galliard. «Et quand on connaît le poids de l’activité agricole dans le département (10% de la population active), c’est un enjeu suprême du département de l’encourager à travers des réalisations comme le marché au cadran».

Présente depuis 9 mois dans le département, la sous-préfète de l’Aveyron, Pascale Rodrigo découvrait elle aussi, le marché de Baraqueville : «pour le territoire comme pour la profession agricole, c’est une démarche porteuse, un élément de développement et d’attractivité. Les chiffres que nous ont présentés les responsables du marché nous le prouvent bien. J’apprécie aussi le principe de la fixation du prix plus respectueuse, plus objective, la qualité de l’animal et du travail de l’éleveur est appréciée à sa juste valeur».

Eva DZ

08 aout 2019

Finale du championnat de France des chiens de troupeau sur bovins : soleil, sourire et bonne humeur

Le soleil était au rendez-vous lors de la finale du championnat de France des chiens de troupeau sur bovins, dimanche 4 août à l’Agricampus La Roque. Plus de 4 000 personnes sont venues encourager les 21 duos berger - chien qui ont concourru pour le titre national.

«C’est une belle réussite, nous sommes très contents», le président de l’association des chiens de troupeau de l’Aveyron (ACT 12), Frédéric Guiral, ne cachait pas sa satisfaction au lendemain de la finale du championnat de France des chiens de troupeau sur bovins, organisée dans le département. Comme en 2006 à Bozouls, le soleil a été au rendez-vous pendant toute la journée, il fallait parfois se faufiler pour chercher un peu d’ombre !

Le spectacle lui aussi a été à la hauteur, de même que les protagonistes de cette finale : les chiens, les bergers et les génisses Aubrac du troupeau de la famille Boubal de Montrozier. Plusieurs points d’eau étaient d’ailleurs installés sur le parcours pour désaltérer les concurrents ! A partir de 8h et jusque 18h, 21 duos chien - berger ont effectué le parcours sous les yeux avisés des deux juges et les commentaires de René Debons et Marion, éleveur en Haute Vienne, venue en amie de l’ACT 12. «Nous avons accueilli chez nous le championnat du monde de tonte au début de l’été et nous avons rencontré les membres de l’ACT 12 que nous avions déjà croisé sur des concours. On leur a proposé de venir leur apporter un coup de main pour leur finale», explique-t-elle. «Nous avons passé une belle journée, l’Aveyron et les Aveyronnais nous ont très bien accueillis !», poursuit-elle.

Un constat partagé par l’ensemble des concurrents venus de toute la France (Loire, Pyrénées Atlantiques, Ain, Morbihan, Haute Saone, Cantal, Doubs, Calvados, Manche, Haute Savoie, Tarn...). «Tous ont été très contents de l’accueil, il faut dire que nous avions la chance de pouvoir nous appuyer sur l’infrastructure du lycée La Roque pour l’hébergement et la restauration des concurrents, c’était idéal», ajoute Frédéric Guiral.

Un parcours très sélectif

Pourtant le soleil, s’il a permis d’attirer plus de 4 000 personnes (environ 1 000 repas - aligot de l’Aubrac et saucisse - ont été servis le midi), a rendu l’épreuve un peu plus difficile pour les concurrents. «Les conditions n’étaient pas évidentes. Lorsqu’il fait très chaud, les animaux n’ont pas toujours envie de bouger !», détaille Marion. «Et les chiens de troupeau en grande majorité des Border Collie, sont des animaux qui s’économisent peu, ils fournissent un effort intense tant sur le plan physique que de la concentration mais la plupart ont été très performants», poursuit-elle.

Pour preuve, la belle performance réalisée par Jean Basty et son chien, Flox. Egalement président de l’association des chiens de troupeau Rhône et Loire, il a réalisé un beau parcours en totalisant 93,5 points. Loin devant son dauphin, Daniel Ferrier et son chien Flic, venu de la Dordogne. Benoit Redoules et son chien, L’Oustal du Mistral, complètent le podium. L’éleveur tarnais n’est autre que le tenant du titre 2018, vainqueur à Carhaix-Plouguer.

Le site de l’Agricampus La Roque offrait une très belle vue à l’ensemble des spectateurs, sur le concours. Et sa grandeur permettait aux organisateurs de proposer une foule d’animations : entre défilé et exposition de vieux tracteurs, démonstration de débardage avec chevaux, de cutting (tri de vaches avec des chevaux), d’agility (parcours d’obstacles pour les chiens) mais aussi spectacle folklorique avec Lo Bourreio d’Olt, les balades en poneys et le marché de terroir où les visiteurs ont pu se rafraîchir avec des glaces au parfum inédit (Roquefort par exemple !). «Nous avons passé une super journée avec beaucoup de monde, de belles animations, une bonne ambiance et un grand soleil, nous sommes ravis», résume Frédéric Guiral.

De quoi donner quelques idées à leur successeur, la Haute Savoie qui accueillera en 2020, la prochaine finale du championnat de France des chiens de troupeau sur bovins... avec quelques duos gagnants de l’Aveyron !

Eva DZ

01 aout 2019

Plateau du Larzac et attaques de loup : expliquer la réalité du métier d’éleveur

La MSA Midi-Pyrénées Nord, en partenariat avec le Collectif des éleveurs de la région des Causses (Cercle 12) mettent en place cet été un réseau de huit fermes touchées par des attaques de loup, visant à communiquer vers le grand public sur le sujet. Exemple au GAEC de Caussenuejouls à Cornus.

Les attaques de loup sur le plateau du Larzac et le Sévéragais ont des conséquences économiques et humaines sur les élevages ovins du rayon de Roquefort où les brebis pâturent la nuit. A deux pas de l’A75, le hameau de Caussenuejouls est aussi celui du GAEC du même nom, avec son troupeau de 540 brebis Lacaune. Il fait partie du réseau de huit fermes impliquées cet été pour échanger avec le grand public, les touristes, sur la difficulté de se protéger des attaques du loup (lire aussi la VP du 16 mai). Un flyer avec les adresses et contacts des huit fermes est diffusé dans les offices de tourisme du Sud-Aveyron et du Sévéragais (1).

Défendre le pastoralisme

«L’objectif est d’échanger sur la réalité du métier et les difficultés du pastoralisme sur le Larzac et le Causse de Sévérac» résume Bernard Fabre, président du comité territorial du Millavois de la MSA, et retraité agricole, après avoir quitté le GAEC familial de Caussenuejouls. «Nous avons connu trois attaques de loup avéré ici, en 2016, 2017 et 2018, avec au total neuf brebis tuées ou euthanasiées à cause de leurs graves blessures» commente Bernard Fabre. «Cet été, j’ai déjà reçu deux couples sur le GAEC soucieux de connaître notre façon de travailler, et comment nous arrivions à pratiquer le métier dans de telles conditions. Le premier couple venu du Nord de la France avait entendu parler des attaques de l’ours dans les Pyrénées et voulait se rendre compte comment nous appréhendions la présence du loup sur notre secteur», raconte Bernard Fabre.

Il poursuit : «le deuxième couple était de la région de Nant, toute proche, dont le mari est fils d’éleveur de brebis. Ils voulaient voir eux aussi comment nous faisions pour nous protéger du loup et constater l’évolution d’une ferme produisant du lait pour l’AOP Roquefort. Au final, pour le moment, nous n’avons accueilli ici que des personnes sensibles à notre métier d’agriculteur», relève Bernard Fabre.

Le retraité agricole accueille les personnes chaque mercredi à partir de 16h, sur rendez-vous, avant la traite des brebis. «Je suis le plus disponible dans le GAEC familial !» admet-il, «c’est donc à moi de recevoir les gens», insiste Bernard Fabre, sans oublier son rôle de président du comité territorial MSA du Millavois, structure soucieuse d’être à l’écoute des éleveurs touchés par les attaques de loup (lire encadré). Il continue : «ce volet psychologique est important à relayer mais il faut commencer par expliquer aux gens qu’il est impossible de protéger nos élevages du loup. Les brebis sont à l’étable la journée, et sortent à cette époque vers 19h, après la traite, et rentrent à l’intérieur des bâtiments vers 9 h. Elles passent la nuit dehors dans des parcelles fermées par des km de grillages d’un mètre de hauteur. A l’intérieur de ces parcelles, nous avons des parcs destinés au pâturage tournant, fermés par des clôtures électriques. Tout ce dispositif lourd à mettre en place ne suffit pas à dissuader le loup qui arrive à sauter par dessus les clôtures, à passer en dessous à cause parfois des trous de sangliers. Nous ne pouvons pas veiller la nuit dehors ni payer un berger pour ce travail nocturne !».

Patous, tirs de défense...

Bernard Fabre évoque aussi la possibilité de placer des chiens : «c’est une option que nous avions envisagée avec des patous, des chiens de garde de troupeau. Il nous faudrait une dizaine de patous pour notre cheptel. Ces chiens ont un coût, et il faut les dresser, les nourrir... Sans compter que les patous peuvent être dangereux pour les randonneurs». Et le tir de défense ? : «mon fils Nicolas a le permis de chasser et l’autorisation de pratiquer le tir de défense simple» répond Bernard Fabre, «dernièrement, il pense avoir aperçu un loup à proximité de notre ferme, mais comment agir rapidement sans avoir le fusil de chasse avec soi ? Le loup est un animal très malin et il ne reste pas longtemps sur place».

«Nous aimons nos animaux»

Cette année, le GAEC n’a pas été victime d’attaque du loup mais pour Bernard Fabre, le traumatisme psychologique est bien présent dans l’élevage : «il faut faire comprendre aux gens de la ville qu’il est impossible de se protéger du loup. Et que nos ennuis sont plus que justifiés lorsque nos bêtes sont attaquées, mortes, avec ensuite la procédure administrative lourde, le temps passé à rechercher les brebis égarées, apeurées. Nous sommes certes indemnisés lorsque les attaques de loup sont avérées, mais le versement se fait avec au moins six mois de retard. L’an dernier, nous avons eu par ailleurs des soucis d’avortement dans le troupeau, c’est peut-être une conséquence de la présence du loup».

Bernard Fabre conclut : «nous aimons nos animaux et sommes touchés quand des brebis sont attaquées par le loup. Pourquoi les pro-loup ne parlent-ils jamais de bien-être animal lorsqu’il s’agit de brebis blessées par le loup ?».

D.B.

(1) Les huit exploitations ouvertes au public sont les suivantes (visites gratuites sur rendez-vous) :

- Romain Boutry à Ste-Eulalie-de-Cernon.

- M. Goujon. GAEC de la Doline à L’Hospitalet du Larzac.

- Bernard Fabre. GAEC de Caussenuéjouls à Cornus.

- Jean-Louis Vidal à Cornus.

- Mélanie Brunet à Sévérac d’Aveyron.

- Bertrand Martin à Sévérac d’Aveyron.

- Noëlle Rousseau et David Kunze. GAEC du Cun à La Couvertoirade.

- Henriette et Michel Pons et Florian Glandières. GAEC de Figayrol à Cornus.

27 juin 2019

Coopérative CELIA : un groupe qui «se porte bien» !

Dans un contexte très concurrencé la coopérative CELIA a présenté un bon exercice, à l’équilibre, lors de son assemblée générale vendredi 21 juin. «Un grand motif de satisfaction» pour son président, André Veyrac, qui permet au groupe coopératif d’afficher sa confiance dans l’avenir, dans ses productions et dans son territoire.

Que ce soit dans le maigre ou dans la viande, le groupe coopératif CELIA «se porte bien», a introduit son président, André Veyrac. La stratégie mise en œuvre par BEVIMAC à l’export sur les pays tiers porte ses fruits (lire aussi dans notre dernière édition) et celle axée sur les filières de qualité avec Languedoc Lozère Viande est toute aussi porteuse.

Pour continuer de créer de la valeur ajoutée sur la viande et innover dans la communication, CELIA a travaillé à la construction d’une certification agroenvironnementale de ses exploitations, reconnue GIE environnemental. Bien-être animal, circuit court, lutte contre le réchauffement climatique, sauvegarde de la biodiversité... autant d’éléments recueillis dans les exploitations et sur lesquels Languedoc Lozère Viande pourra s’appuyer pour sa campagne marketing. L’entreprise devenue un moteur de la croissance du groupe CELIA, devra aussi investir dans ses outils pour franchir de nouveaux paliers de développement.

Côté export, André Veyrac évoque «une belle aventure à poursuivre». Le développement des échanges vers les pays tiers permet d’apporter des niveaux de rémunération des broutards «très intéressants» et «bien meilleurs que sur l’Italie». Il cite : «pour BEVIMAC, 40% de la rentabilité finale et donc du complément de prix versé à CELIA, est assurée par les 10% d’animaux exportés sur les pays tiers !». Premier opérateur français sur l’Algérie, BEVIMAC envisage de prospecter d’autres pays du pourtour méditerranéen et pour celà, il faudra travailler à la structuration de quarantaines, leur absence avait notamment freiné l’activité avec la Turquie en 2015.

L’exemple espagnol

Pour éclairer le débat sur les perspectives d’export, CELIA a invité Germain Milet du service Economie de l’Institut de l’élevage pour évoquer l’engraissement bovin en Espagne, les raisons de sa réussite et les risques qu’il représente pour le broutard et le taurillon français.

L’Espagne est le deuxième importateur de broutards en Europe, un marché pas majoritaire pour la France mais toutefois non négligeable, notamment pour les veaux laitiers (69 000 vaches laitières du Cantal en 2018 sont parties en Espagne). Ce pays est ainsi le deuxième importateur de veaux de moins de 80 kg et la France est son premier fournisseur. Qui plus est, l’Espagne importe de plus en plus de broutards : 198 000 en 2017 (soit 70 000 têtes de plus qu’en 2012).

Il faut préciser que les capacités d’engraissement en Espagne sont importantes et continuent de progresser. Le système est bien différent du système français : une production très standardisée quels que soient la région, la race, le sexe... une production sur paille, dans un bâtiment ouvert, des ateliers de très grande taille et très automatisés : 1 UTH gère 800 à 1 000 bêtes ! L’alimentation en ration sèche complète avec de la paille à volonté et un abattage précoce permettent des GMQ très élevés dans un temps de finition très court, les animaux sont de tout poids, offrant une adaptabilité à différents marchés.

Le coût de production d’un kg de viande en Espagne est moindre : coût du maigre moindre, bâtiment sommaire, coût de main d’œuvre très faible, charges d’équipement limitées du fait de l’achat intégral et de l’automatisation de l’alimentation, taille des ateliers déconnectée de la surface de l’exploitation, prix de l’aliment en dessous de celui en France (220 euros/tonne en 2018) du fait des gros besoins, de la concentration de la production, des fabricants pluri-espèces, d’une présentation en poudre, d’une forte connexion au marché mondial... mais d’une composition différente (part de matière première plus importante).

Cette organisation et le statut sanitaire maîtrisé de l’Espagne lui permettent de réaliser de grosses performances à l’export de vif fini (200 000 têtes environ en 2018) notamment vers l’Afrique du nord. L’organisation à l’export est facilitée par la taille des élevages qui remplissent vite les bateaux, l’homogénéité des pratiques d’élevage et donc des animaux, la présence de ports équipés... Néanmoins les bovins exportés finis ne représentent que 6,5% des bovins engraissés en Espagne.

Le marché intérieur se redresse, après la grosse crise économique : la consommation nationale de viande de bœuf progresse de 3,5% par rapport à 2012, de même que la consommation individuelle (+4% depuis 2012, soit + 500g), à noter aussi une reprise du tourisme qui engendre une hausse de consommation de viande. De fait, le cheptel allaitant se professionnalise et rebondit ce qui pourrait avoir des conséquences sur les importations de maigre en Espagne...

Les exportations de viandes venues d’Espagne valorisent 30% des abattages et la balance commerciale du bœuf espagnol s’est aussi améliorée (+46 000 tec en 2017). Néanmoins la crise financière en Turquie a stoppé cette dynamique positive et provoque un repli des cours.

Germain Milet considère l’Espagne comme un partenaire à long terme pour la France : ce pays restera déficitaire en maigre notamment en veaux laitiers. Mais il reste aussi un concurrent : présence sur les mêmes marchés à l’export avec une coordination efficace avec l’administration, un statut sanitaire enviable... le coût faible d’engraissement... Mais si l’Espagne produit de la viande de manière générale à partir de maigre bon marché pour une prise de risque minimale, il n’est pas un concurrent pour la France sur le broutard haut de gamme. A chacun sa culture !

Eva DZ

20 juin 2019

Union de coopératives BEVIMAC : l’eldorado des pays tiers !

Un an après l’arrivée de la SICAGIEB au sein de BEVIMAC Centre Sud, l’Union de coopératives est l’un des leaders dans l’export avec près de 98 000 têtes commercialisées et une plus-value de 36 euros par pièce en 2018. Si l’Italie reste le principal débouché, l’ouverture vers les pays tiers permet de tirer le marché vers le haut.

Les coopératives CELIA, UNICOR, Bévid’Oc et depuis un an, SICAGIEB confient la vente de leurs bovins et ovins pour l’export à BEVIMAC Centre Sud. Une activité portée par un partenariat historique avec l’Italie et qui se diversifie de plus en plus vers les pays tiers. «Conserver nos positions sur l’Italie et continuer à nous développer sur les pays tiers», tel a été le message de Pierre Terral, président de BEVIMAC lors de l’assemblée générale, mardi 18 juin.

Près de 98 000 bovins ont été commercialisés en 2018. Les apports sont en nette progression (+2,3%) du fait de l’arrivée de SICAGIEB au sein de l’Union de coopératives et les ventes sont en hausse aussi de 5,5%. Près de 87% des animaux sont destinés à l’Italie, un marché historique mais qui «fait aussi un peu peur» comme l’explique Hervé Chapelle, directeur : «Les outils d’abattage en Italie ne sont pas du tout saturés et quand on a la possibilité de «trier» nos marchés pour apporter de la valeur ajoutée à nos produits, il ne faut pas se priver !». Il fait ainsi référence à l’émergence des pays tiers (10% des volumes exportés).

Pays tiers : une opportunité saisie

Cette tendance est notamment marquée depuis le début de l’année avec une baisse de 7% des ventes vers l’Italie (soit 2 camions de moins par semaine) et une hausse de 53% vers les pays tiers et notamment vers l’Algérie. Les pays tiers représentent ainsi depuis le début de l’année, 20% de l’activité de BEVIMAC ! Sur une activité globale en hausse elle aussi de 1 650 têtes (+4,3%). «Dans un contexte économique difficile où nous ne sommes pas à l’abri d’un aléa sanitaire, politique... d’une baisse de l’engraissement en Italie... l’enjeu est de maintenir nos positions grâce à notre système naisseur - engraisseur à haute valeur ajoutée», a résumé Pierre Terral.

BEVIMAC, leader sur le port de Sète !

Pour conforter son activité, BEVIMAC s’appuie depuis plusieurs années sur le port de Sète, à travers le SEPAB, société privée créée en 1999 qui regroupe les opérateurs d’activité d’export de bétail vivant. Son directeur, Laurent Trémoulet, était l’invité de l’assemblée générale de BEVIMAC pour évoquer les enjeux et les perspectives de l’export notamment vers les pays tiers.

«En 2012, 1,3 million de bovins ont été importés sur le pourtour méditerranéen, en 2018, nous sommes à 2,6 millions, soit une hausse annuelle de 20%», a indiqué en préambule Laurent Trémoulet. BEVIMAC est devenue un acteur majeur sur le port de Sète : en 2015, elle représentait 2% de l’activité export du port, en 2018 elle a pesé sur 15% de l’activité et sur les premiers mois de 2019, elle affiche déjà 18% !

Ces chiffres prouvent aussi l’émergence des pays tiers dans l’export d’animaux vivants venus de France. Les pays tiers sont un marché de proximité puisque le plus long trajet maritime est de 7 jours, le coût de frêt est plus bas que celui de l’Amérique du Sud du fait de bateaux plus «petits» (entre 1 200 et 1 300 animaux par bateau). Et un transport parmi les plus sûrs avec un taux d’accidentologie très faible. «Par contre contrairement aux pays exportateurs concurrents, nos animaux ne prennent pas de poids pendant le trajet», nuance Laurent Trémoulet.

L’une des batailles du directeur du SEPAB est la «malveillance de l’administration française par rapport à l’activité d’export d’animaux vivants». Il dénonce les délais trop importants (23 jours minimum pour l’Algérie) pour autoriser le départ d’un bateau depuis la France quand le Brésil met autant de temps à l’acheminer ! «Vous devez vous faire entendre sur cette problématique, les autorités doivent être des facilitateurs pour fluidifier le commerce, il en va de notre compétitivité sur les marchés», a-t-il encouragé. Pour lui, les marchés de l’Egypte et de la Lybie ont été perdus pour la France en raison de ce manque de réactivité !

«Nous ne serons jamais maîtres de la variabilité du marché des pays tiers, un accident sanitaire, un événement politique, une dévaluation de la monnaie... mais même s’ils pèsent 10% de l’activité aujourd’hui, c’est eux qui maintiennent l’équilibre du marché entre le vif, la viande et l’export vers l’Italie», détaille Laurent Trémoulet.

L’Algérie mais pas que...

Ce marché est en devenir, selon le directeur du SEPAB, il en veut pour preuve une démographie croissante, l’absence de mouvement vegan dans ces pays, l’émergence d’une classe sociale moyenne qui consomme du bœuf, «pas seulement en haché mais aussi en entrecôte et filet», une activité touristique qui fait augmenter la consommation de viande... «Qu’importe les aléas, ils font partie des règles du jeu mais nous devons tenir compte de leurs demandes, de leurs contraintes pour avoir une vraie force d’impact, de réactivité sur leur marché», a poursuivi Laurent Trémoulet.

Mais le directeur du SEPAB a mis en garde contre la dépendance à l’Algérie : «C’est depuis quelques années et ce malgré les aléas, le marché le plus stable mais il ne doit pas être unique. S’il ferme, tout s’écroule !». Il encourage donc les opérateurs à se structurer notamment avec la mise en place de quarantaines, structures obligatoires pour les autres pays. «Le marché des pays tiers grossit aevc des clients capables de passer des commandes de plusieurs centaines d’animaux à chaque fois, organisez-vous pour être présents, améliorez vos coûts de logitisque sur bateau et de gestion sanitaire, impulsez votre dynamique auprès de l’administration française», a-t-il conclu.

Eva DZ

20 juin 2019

ELVEA Nord Midi-Pyrénées Lozère : les 30 ans !

ELVEA Nord Midi-Pyrénées Lozère fête ses 30 ans vendredi 28 juin à Sauveterre de Rouergue. Officialisée au JO le 18 octobre 1989 sous le nom d’ADEL 12, l’organisation de producteurs non commerciale agréée en décembre 2002, a grandi depuis ses premiers adhérents, éleveurs de Veau d’Aveyron et du Ségala sur le Ségala.

Elle réunit aujourd’hui 556 exploitations bovins et ovins viande sur les départements de l’Aveyron, du Tarn, de la Lozère et du Lot (en ovins) et 70 négociants, bouchers et abatteurs. ELVEA a su jouer la carte de la diversité des productions et donc des débouchés grâce à son lien avec les signes officiels de qualité (Veau d’Aveyron et du Ségala, Bœuf Limousin Blason Prestige, Bœuf fermier Aubrac, Agneau Lou Paillol). Sa force : réunir éleveurs et acheteurs pour échanger ensemble sur les opportunités de marché. Un atout qui lui a assuré sa longévité depuis 30 ans. Les acteurs de l’association, d’hier et d’aujourd’hui, seront réunis notamment sur l’exploitation de Jean-Luc Mouysset, à Sauveterre de Rouergue pour évoquer l’histoire et envisager l’avenir... ensemble. Jean-Luc Rouquette, président depuis près de 20 ans, Nadine Vernhes, présidente de la section ovine et Bernard Fabre, représentant le collège des acheteurs apportent leur témoignage sur le parcours d’ELVEA Nord Midi-Pyrénées Lozère.

Jean-Luc Rouquette (photo), éleveur bovins viande à Grand Vabre, a rejoint ELVEA Nord Midi-Pyrénées Lozère en 1991-92. Il préside l’OP depuis octobre 2001. Interview.

Comment est née ADEL 12 devenue ELVEA Nord Midi-Pyrénées Lozère ?

J-L. Rouquette : «Sur le Ségala, il y avait un nombre important de marchés notamment autour de la production de veaux d’Aveyron qui généraient un volume important d’animaux que les éleveurs vendaient en direct auprès des négociants. La création de notre association est née d’un besoin de structuration des éleveurs qui n’appartenaient à aucune OP. Daniel Carrié en a été le fédérateur. Il a succédé à la présidence de l’ADEL à Pierre Solinhac qui en avait déposé les statuts.

Comment ELVEA a-t-elle évolué ?

J-L. Rouquette : Le modèle mis en place qui permettait aux producteurs de se fédérer tout en étant maîtres de leurs produits jusqu’à la commercialisation a plu. Le système a grandi autour du Veau d’Aveyron et du Ségala, en parallèle de la création de l’IRVA puis s’est étendu à l’Aubrac grâce à la diversité des éleveurs et des acheteurs. Petit à petit, nous avions la production pour nous ouvrir à des marchés supplémentaires avec la SA4R, la filière Sudries - SVA pour le Veau d’Aveyron, le Bœuf Fermier Aubrac, Blason Prestige et en production d’agneaux sous la mère avec Lou Paillol. C’est indéniablement la force d’un groupe d’éleveurs et d’acheteurs associés qui a fait ses preuves.

L’appui technique est aussi l’une des marques de fabrique de l’OP...

J-L. Rouquette : En effet. Les adhérents ont toujours pu compter sur l’appui technique. Des progrès ont été réalisés qui nous ont permis d’améliorer les coûts de production même si nous avons encore des marges de progrès. Nous essayons aussi de diversifier nos propositions de services pour intéresser le plus grand nombre.

Les rapprochements avec la Lozère, le Tarn puis le Lot sur la partie ovine ont aussi été des étapes importantes dans la vie d’ELVEA. Qu’en retenez-vous ?

J-L. Rouquette : A plusieurs, on pèse toujours plus ! Ces rapprochements ont permis de continuer de faire vivre nos structures tout en proposant une continuité de services à l’ensemble de nos adhérents. Sur le Lot par exemple, nous avons maintenu le poste de la technicienne.

Le rapprochement avec la Lozère fut le premier. Les éleveurs de ce département étaient de plus en plus nombreux à vouloir proposer leurs animaux à la station Gélioc à Naucelle qui n’accepte que les adhérents à une OP commerciale ou non commerciale. De plus la demande sur ce département en label rouge Bœuf Fermier Aubrac était croissante.

Un an plus tard, nous nous rapprochions de l’ATEB 81, un département avec une production de Veau d’Aveyron importante comme nous. Et enfin, nous avons fusionné notre section ovine avec celle du Lot pour répondre à la loi d’orientation qui avait fixé un seuil de 40 000 brebis que nous avons atteint en nous unissant.

Que retenez-vous de l’histoire ?

J-L. Rouquette : Qu’il est important de s’engager pour conforter nos structures qui représentent 25 000 éleveurs en France. Il faut être présent pour montrer que l’on existe et que notre rôle est important. En échangeant en direct avec les acheteurs, nous sommes davantage réactifs face au marché.

Pourquoi fêter les 30 ans ?

J-L. Rouquette : Là encore, il s’agit de montrer que notre structure vit bien, que nous avons su fédérer autour de nous. C’est avant tout un moment de partage et d’échange avec l’ensemble de nos adhérents et de nos partenaires.

Quelle sera la suite ?

J-L. Rouquette : Les enjeux sont multiples. La clé est de garder notre réactivité face aux marchés, de continuer à répondre collectivement aux demandes».

Reccueilli par Eva DZ

23 mai 2019

Marché au cadran de Baraqueville : un an après le lancement...

Un an après avoir vu le jour, le marché au cadran de Baraqueville affiche un joli parcours : plus de 7 600 animaux ont été vendus avec un taux de vente de 98% et la fréquentation moyenne est de 150 animaux tous les lundis. Pour souffler sa première bougie et dresser un bilan d’étape, le conseil d’administration de la SAS Coop Cadran Ségali qui le gère, a invité, lundi 20 mai, les élus sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour.

«Sans une évolution, le marché de Baraqueville était voué à disparaître !» Que de chemin parcouru en un an ! La mise en place d’un marché au cadran tous les lundis avec de nouvelles catégories d’animaux proposés à la vente a reboosté ce rendez-vous économique hebdomadaire sur le Ségala. Les quelques chiffres présentés par le président de la SAS Coop Cadran Ségali, Vincent Albouy, prouvent cette réussite : 7 600 bêtes vendues en un an avec un taux de vente de 98%, une fréquentation linéaire avec en moyenne 150 animaux présents tous les lundis, 500 adhérents (éleveurs et acheteurs) et de nouveaux venus chaque semaine. «Nous sommes vraiment satisfaits de ce bon départ», a résumé Vincent Albouy devant les élus de la Communauté de communes qui a financé ce projet. «Nous avons mis tous les atouts de notre côté en proposant un projet raisonné et limité, ce qui nous permet un résultat positif un an après», poursuit le président.

Car la mise en place d’un marché au cadran représentait une petite révolution en soi : «Nous partions un peu dans l’inconnu mais sans ce projet le marché traditionnel aux veaux gras de Baraqueville aurait disparu». En effet, sur le marché traditionnel, il y avait péniblement 30 veaux gras tous les 15 jours, aujourd’hui, le marché au cadran en accueille 80 par semaine et même 90 depuis début 2019. La moyenne des petits veaux à la vente était de 25, elle est aujourd’hui de 40. Et pour les nouvelles catégories dont les vaches, la moyenne est de 30 têtes par marché (1 160 en un an). Seule la catégorie des broutards (340 en un an) peine à démarrer mais les responsables du marché réfléchissent à quelques idées qui pourraient augmenter les apports et ainsi satisfaire les acheteurs (vente par vidéo par exemple).

«Nous avons mis en place un marché bien organisé grâce à la mobilisation chaque semaine de nos bouviers qui gèrent la circulation des animaux», explique Vincent Albouy. «Chaque lundi, les ventes sont bien animées par notre chef de vente, Laure Guitard et bien encadrées avec un horaire précis pour chaque catégorie : 11h les petits veaux, 13h30 les vaches, baby et taureaux, 14h45 les broutards, 15h les veaux gras. Et le fonctionnement est simple puisque les apporteurs annoncent leurs animaux le vendredi avant 14h par téléphone ou sur internet pour que les acheteurs aient connaissance de la liste des animaux proposés à la vente», détaille Vincent Albouy. «L’annonce des animaux est un point vraiment important puisqu’elle influence les acheteurs dans leur choix de venir».

Clairement, les responsables du marché sont satisfaits de cette belle évolution : «C’est un outil qui permet aux éleveurs de garder le choix pour la vente de leurs animaux, et au territoire de maintenir une dynamique économique chaque semaine».

Des éleveurs satisfaits...

Pour les éleveurs apporteurs, le marché au cadran constitue une nouvelle opportunité de vente pour leurs animaux tout en leur apportant certaines garanties : «Je viens à la vente plus serein, je suis moins stressé car mes animaux seront vendus au plus offrant», témoigne cet utilisateur fidèle de la première heure, enchanté de ce nouveau système. «Les organisateurs prennent en charge nos animaux dès le déchargement, après on ne s’occupe de rien !», souligne cet autre utilisateur régulier. «Ce système d’enchères crée une émulation et tire les prix vers le haut. J’apprécie aussi la sécurité de paiement et le paiement comptant à la fin de la vente», continue un autre. Certains viennent pour la première fois et ont été séduits : «C’est une première pour moi aujourd’hui et je reviendrai !».

... tout comme les acheteurs

Hervé Tortissier de Parm’Aubrac venait au marché traditionnel à Baraqueville et regrettait le manque d’affluence des animaux : «le pari est réussi avec ce marché au cadran car nous bénéficions d’un choix plus important d’animaux avec aussi de nouvelles catégories. Sur un même site, le même jour, nous pouvons trouver tous les types d’animaux que nous recherchons». Son seul regret est le manque de broutard. Cet acheteur apprécie aussi le lieu central de Baraqueville et l’accès facilité... qui le sera peut-être encore plus dans les mois à venir avec l’ouverture de la 2x2 voies. Même constat positif pour Gérard Sudries : «Nous avons vraiment le choix dans les animaux et cette nouvelle forme de commerce que je découvre, nous donne accès à tous les animaux, on peut se positionner sur plusieurs à la fois». Et l’anonymat permet une meilleure équité dans les enchères.

Un an après, les élus de la Communauté de communes qui ont financé le projet, sont heureux de la réussite : «Nous avons eu la chance de pouvoir nous appuyer sur une structure existante, ce qui nous a permis de limiter nos investissements et donc de donner toutes les chances de réussite à ce marché au cadran», avance Jean-Pierre Mazars, président de la Communauté de communes du Pays Ségali. «Le principe d’un conseil d’administration qui réunit éleveurs et acheteurs permet aussi un fonctionnement efficace et équitable».

La député, Anne Blanc, a aussi constaté les bons résultats. A l’origine du projet, elle présidait la Communauté de communes : «les éleveurs et les acheteurs ont su se réunir pour réagir et trouver une alternative à leur marché qui périclitait. Les résultats sont là, au-delà des estimations premières. L’objectif est de s’inscrire dans la durée tout en augmentant progressivement les apports. Nous serons là pour les y aider».

Vincent Albouy confirme : «Nous avons en l’état un vrai potentiel de développement des apports. En un an, nous avons assuré la pérennité de notre marché, à nous maintenant de continuer à le développer !».

Eva DZ

Le marché au cadran de Baraqueville accueille l’opération Made in Viande lundi 27 mai à 14h30

16 mai 2019

Charolais Aveyron : un groupe animé et fédérateur

Le groupe Charolais Aveyron sous la présidence de Christophe Gardes, Laurent Foulquier et Etienne Lauriol, affiche sa dynamique à travers de belles performances dans les concours départementaux et régionaux et une présence renforcée dans les nouveaux outils de communication, dans un objectif partagé : promouvoir la race Charolaise produite en Aveyron !

Le groupe d’éleveurs Charolais de l’Aveyron a choisi de miser sur la communication et notamment sur les réseaux sociaux, pour promouvoir sa race et la bonne ambiance qui règne au sein de ce petit groupe fédérateur.

Une convivialité qui s’est une nouvelle fois exprimée lors de l’assemblée générale du groupe, le 26 mars à Curan. Une douzaine d’éleveurs étaient réunis chez Thomas Fabié, du GAEC des FA, éleveur de vaches laitières et bien sûr de Charolaises. Ce jeune éleveur est lauréat du challenge Charolais Aveyron. Ce trophée récompense les résultats techniques d’un troupeau (productivité globale, IVV, mortalité et taux de renouvellement). Lors de la visite de l’élevage, le groupe a pu découvrir les pratiques de l’éleveur sur l’alimentation, le choix génétique (utilisation des taureaux IA)... et ses innovations, notamment l’utilisation de plaquettes bois pour la litière.

Belles performances en concours

L’assemblée générale a également été l’occasion de revenir sur les belles performances des éleveurs Charolais du département dans divers concours. L’automne dernier, ils ont ramené de beaux classements du concours régional au Sommet de l’élevage à Cournon ainsi qu’au concours national à Poitiers.

De même, la démarche que le groupe aveyronnais a lancée pour valoriser les vaches de réforme avec Bleu Blanc Cœur continue de faire ses preuves. En un an, 93 vaches ont été commercialisées, soit 15 de plus que l’année précédente. Apportées par 12 éleveurs, elles affichaient un poids moyen carcasse de 512 kg.

De même, les éleveurs Charolais de l’Aveyron se fédèrent autour de l’achat de minéral pour optimiser les tarifs. Cette année, 10 éleveurs ont participé à cette opération groupée, ils ont acheté 7 200 kg, soit + 25% en 3 ans.

En novembre, les éleveurs Charolais de l’Aveyron ont également assisté à une journée de présentation des nouveaux taureaux IA. Ils en ont profité pour visiter l’usine Terrya et découvrir ainsi le process de fabrication du granulé, l’usine et le stockage...

Présence renforcée sur Facebook !

Le petit groupe d’éleveurs entend bien se démarquer notamment via la communication et l’utilisation d’outils modernes comme Facebook pour promouvoir leur race et aussi la grande convivialité qui les fédère. C’est dans cette optique qu’une journée autour du «numérique» a été organisée le 30 avril.

Dans un premier temps, des nouveautés du Herd Book Charolais ont été présentées par Stéphane Billoux ainsi que le E-Cow, un nouvel outil numérique d’aide à la décision qui permet de classer les vaches de chaque élevage (intra troupeau) en fonction de leurs performances économiques et d’affiner le travail de sélection (IVV, ISU, PAT...). Cet outil gratuit est mis à la disposition des éleveurs adhérents au HBC.

Parallèlement, les éleveurs participants ont bénéficié d’une initiation à l’utilisation et à la communication avec Facebook. L’objectif étant de communiquer sur le groupe, ses activités et promouvoir sa race (annonce des ventes notamment) via ce réseau social. Retrouvez leur page sur charolais aveyron (en complément du site internet www.charolais-aveyron.com).

Pour confirmer la convivialité qui règne dans le groupe des éleveurs Charolais de l’Aveyron, une journée conviviale est traditionnellement organisée chaque année dans l’été autour d’activités diverses : pique-nique, karting, canöe, vélorail..., avec la participation des familles. «Avis aux éleveurs Charolais du département, la prochaine rencontre aura lieu début août c’est l’occasion de venir nous rencontrer et d’échanger sur une race qui nous anime...», invitent les trois présidents.

(Contact : Christophe Gardes : 06 85 35 85 08).

Eva DZ

18 avril 2019

Concours départemental Simmental à St-Amans-des-Côts, le 1er mai : les 20 ans !

Le Syndicat Simmental Aveyron fête les 20 ans de son concours départemental, qui se déroule traditionnellement le 1er mai à Saint Amans des Côts. Une dynamique entretenue par les éleveurs, jeunes et moins jeunes, qui s’investissent chaque année, avec le soutien de la municipalité de Saint Amans des Côts pour faire de cet événement un rendez-vous convivial et de promotion de la race.

Son retentissement va bien au delà des limites aveyronnaises puisque les responsables de l’OS Simmental à l’échelle nationale viennent constater les progrès réalisés édition après édition.

Cette belle dynamique a convaincu de jeunes éleveurs de rejoindre l’aventure. Julien Falgayrat, du GAEC de Rigals à Moyrazès et Maxime Miquel du GAEC Miquel-Cervel à Laguiole, deux petits nouveaux à Simmental Aveyron, témoignent.

«La Simmental est un vrai avantage dans un troupeau lait»

Installé sur la commune de Moyrazès, Julien Falgayrat a rejoint son père, Alain, en septembre 2016. Parmi les 70 vaches laitières, ils élèvent une trentaine de Simmental et participent pour la deuxième année au concours départemental à Saint Amans des Côts.

Passionné d’élevage depuis tout petit, Julien a rejoint son père sur l’exploitation familiale, au sein du GAEC de Rigals. «Peu de temps avant mon installation, nous avons agrandi le troupeau pour passer à 70 vaches laitières dont une trentaine de Simmental», explique Julien. «C’est mon père qui a introduit cette race parmi les Prim’Holstein et les Montbéliardes au moment de son installation. C’est une race qui s’adapte très bien, une vache solide, rustique et qui valorise bien les pâtures», poursuit le jeune éleveur. «Son autre avantage est la bonne valorisation des réformes et des veaux, les Simmental s’engraissent plus facilement. C’est une plus-value intéressante», ajoute Julien qui commercialise ses animaux par le biais d’un négociant et du marché au cadran de Baraqueville.

«Nous avons toujours eu plusieurs races laitières dans le troupeau, cela permet une bonne complémentarité entre quantité et qualité du lait», poursuit l’éleveur. «Nous avons la chance en Simmental de bénéficier d’un catalogue large de taureaux entre le modèle français et le modèle européen. Ainsi nous pouvons cibler des taureaux laitiers plutôt que fromagers, ce qui correspond mieux à notre système d’élevage. Nous avons un large choix, ce qui n’est pas toujours le cas dans les autres races laitières», précise Julien.

Deuxième participation à Saint Amans des Côts

C’est au syndicat Simmental de l’Aveyron que Julien a décidé de s’engager : «Il y a une bonne ambiance et beaucoup de jeunes». Sa première sortie était presque à domicile aux Journées laitières de Baraqueville en 2017. «J’ai réalisé mon stage de BTS chez la famille Miquel à Laguiole où j’ai fais la connaissance de Maxime, un jeune comme moi qui s’installe en race Simmental à la suite de son père. Ca crée des liens !».

Son père, Alain, n’avait pas la fibre concours : «Etant seul sur la ferme, il n’avait pas forcément le temps de préparer des animaux mais nous avons souvent été présents à Saint Amans des Côts en spectateurs du concours», assure Julien. Pour la deuxième année, ils participeront avec une vache et une génisse. «Nous n’avons pas le recul et l’expérience des élevages renommés de l’Aveyron en race Simmental mais nous sommes heureux de participer à la dynamique de la race dans le département et de passer une bonne journée entre éleveurs», témoigne le jeune éleveur.

«C’est important de bien représenter le département, de jouer le jeu aussi parce que le syndicat Simmental Aveyron se donne chaque année, depuis 20 ans, pour faire vivre cet événement qui d’ailleurs, reçoit les responsables de l’OS à l’échelle nationale, ce n’est pas rien !», appuie Julien. «Quand on voit des éleveurs aveyronnais participer et réussir au concours du Salon de l’agriculture à Paris, ça fait plaisir, c’est une belle image pour le département et pour Simmental Aveyron. A nous de la cultiver sur le terrain et de proposer un beau concours à Saint Amans !».

Eva DZ

11 avril 2019

Concours des Bœufs de Pâques à Baraqueville : la haute qualité fidèle au rendez-vous

La 21ème édition du Concours national des Bœufs de Pâques de Baraqueville a été fidèle à la tradition, avec un niveau record en nombre d’animaux inscrits et une vente aux enchères toujours de haut niveau, vendredi 5 avril dans l’Espace Raymond-Lacombe.

Pas moins de 430 animaux de boucherie étaient inscrits cette année, c’est plus que l’an dernier. «Avec une qualité encore supérieure», relève Jean-Yves Renard, président de la Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie de haute qualité (FNCAB), fidèle au rendez-vous de Baraqueville. A l’issue de la vente aux enchères, tous les autres animaux ont été vendus en général avec une plus-value d’au moins un euro/kg/carcasse. Chaque animal valorise environ 500 kg de poids carcasse pour de la viande de qualité bouchère. Les cours actuels, départ de ferme, pour des animaux de qualité, sont situés autour de 4,50-4,60 euros/kg/carcasse. Baraqueville mérite donc le déplacement ! Et encore plus pour les propriétaires des vaches championnes sélectionnées pour la vente aux enchères qui a attiré la grande foule dans l’Espace Raymond-Lacombe.

Des passionnés

Cette vente aux enchères était animée par Bernard Guibbaud, aux côtés de Jackye Serieys, présidente de l’association organisatrice, laquelle a été saluée avant la vente par un «clapping» effectué par le public massé autour du ring des championnes. Jackye Serieys a été décorée de la médaille de Chevalier de l’ordre du mérite agricole par Jean-Yves Renard, également Commandeur de l’ordre du mérite agricole. Gérard Baud animateur des séquences culinaires de l’émission téléshopping (lire ci-dessous), a félicité Jackye Serieys pour son implication sans faille dans le concours de Baraqueville, «le seul en France à avoir une femme à sa tête !» a-t-il lancé.

Claude Azémar, trésorier du comité d’organisation, a sabré le champagne sur le podium. L’ancien boucher de Rodez, aujourd’hui retraité, est intarissable sur la qualité de l’élevage aveyronnais : «nous n’avons ici que des passionnés ! Dans un département où la qualité de la viande est remarquable avec des prix abordables pour le consommateur !». Pour Jackye Serieys, le bilan général est positif : «tous les animaux ont été vendus, avec une belle homogénéité. C’est une très belle édition 2019 !».

D.B

04 avril 2019

Syndicat Limousin de l’Aveyron : en concours régional en 2020 à Baraqueville

Les 70 adhérents du syndicat Limousin de l’Aveyron se sont retrouvés en assemblée générale jeudi 28 mars à Sainte Radegonde, à quelques encablures de l’élevage de Christian Lagarde qu’ils ont visité l’après-midi.

Première assemblée générale pour le duo de jeunes co-présidents, Anthony Moysset et Nicolas Puel qui ont pris la suite de Michel Thuéry à la tête du syndicat Limousin de l’Aveyron. Une nouvelle dynamique qui se traduit par l’arrivée de plusieurs jeunes au bureau.

Et de nouveaux challenges puisque l’Aveyron et plus particulièrement Baraqueville accueilleront l’année prochaine au moment de la foire de Baraqueville, début mai, le concours régional Limousin. L’équipe renouvelée a également posé sa candidature pour accueillir le National Limousin en 2021...

Autant d’occasions pour les éleveurs Limousins de l’Aveyron de s’illustrer comme ils ont pu le faire tout au long de l’année dernière sur plusieurs rendez-vous. L’élevage de Pierre Calmelly de Bozouls a participé aux deux dernières éditions du Salon de l’agriculture avec Lorette (1ère de section en 2018 et 6ème en vaches suitées de moins de 3 ans et 8 mois en 2019). Cinq élevages du département étaient également au palmarès du Régional à Tarbes puis 18 élevages avec 80 animaux au Départemental à Baraqueville, 4 élevages au National à Châteauroux. Deux élevages se sont aussi illustrés au Sommet de l’élevage : Gap de l’EARL Calmelly a été désignée meilleure vache hors berceau et Igor en copropriété GAEC Moysset et Francis Fraysse meilleur taureau hors berceau. A noter le Sabot d’or aussi du GAEC Combelles d’Istournet.

Enfin, la race Limousine était représentée au trophée de pointage par les jeunes. Et de nombreux éleveurs ont participé à une journée de visites en Corrèze.

Sans corne

Le calendrier 2019 des éleveurs Limousins de l’Aveyron est déjà bien rempli ! L’EARL Calmelly a ouvert la voie au Salon de l’agriculture à Paris, seul représentant aveyronnais en race Limousine. Suivront le Régional en avril à Mazères, le Départemental début mai à Baraqueville, visites d’élevages en juillet, National à Périgueux en septembre et Sommet de l’élevage en octobre.

«En terme de nouveautés, nous avons aussi créé deux nouvelles sections pour le concours départemental à Baraqueville : mâles et femelles sans corne», explique Nicolas Puel, co-président. «C’est une tendance qui se met en place et nous ne voulons pas exclure les éleveurs qui se lancent», complète Anthony Moysset. Pour présenter cette nouvelle tendance, le commercial du GIE Liredoc a évoqué la création d’une association au sein de Genelim à laquelle tous les adhérents du GIE et des syndicats Limousins de l’Aveyron, du Tarn, de l’Ariège et de la Lozère, intéressés par le gène sans corne pourront adhérer. «L’idée est de faire avancer ensemble ce critère, et de permettre à tous les éleveurs intéressés de pouvoir disposer d’une génétique de qualité dans ce type de produits», a détaillé le commercial. «Nous serons sûrement obligés d’intégrer le sans corne dans notre schéma de sélection autant le travailler ensemble et créer une émulation positive», a complété Nicolas Puel.

Coralie Nouvel du Herd Book Limousin a félicité les éleveurs de l’Aveyron pour leur bonne représentation dans le classement du challenge UPRA. Christian Lagarde (élevage que les participants à l’assemblée générale du syndicat Limousin ont visité) arrive en tête. Alain Belloc termine à la troisième place. René Chassang (5e), GAEC Combelles d’Istournet (6e), GAEC Domaine Laurens (7e), EARL Rouches (10e) et GAEC Peyrac (34e) sont les autres représentants du département à l’échelon national.

En 2019, 7 taureaux de l’Aveyron ont été qualifiés RR VS et 1 taureau RRE VS.

L’assemblée générale s’est terminée par l’intervention de Fany Trotier de FODSA - GDS Aveyron sur l’actualité sanitaire, notamment la BVD et la Besnoitiose.

Eva DZ

04 avril 2019

Syndicat Limousin de l’Aveyron : en concours régional en 2020 à Baraqueville

Les 70 adhérents du syndicat Limousin de l’Aveyron se sont retrouvés en assemblée générale jeudi 28 mars à Sainte Radegonde, à quelques encablures de l’élevage de Christian Lagarde qu’ils ont visité l’après-midi.

Première assemblée générale pour le duo de jeunes co-présidents, Anthony Moysset et Nicolas Puel qui ont pris la suite de Michel Thuéry à la tête du syndicat Limousin de l’Aveyron. Une nouvelle dynamique qui se traduit par l’arrivée de plusieurs jeunes au bureau.

Et de nouveaux challenges puisque l’Aveyron et plus particulièrement Baraqueville accueilleront l’année prochaine au moment de la foire de Baraqueville, début mai, le concours régional Limousin. L’équipe renouvelée a également posé sa candidature pour accueillir le National Limousin en 2021...

Autant d’occasions pour les éleveurs Limousins de l’Aveyron de s’illustrer comme ils ont pu le faire tout au long de l’année dernière sur plusieurs rendez-vous. L’élevage de Pierre Calmelly de Bozouls a participé aux deux dernières éditions du Salon de l’agriculture avec Lorette (1ère de section en 2018 et 6ème en vaches suitées de moins de 3 ans et 8 mois en 2019). Cinq élevages du département étaient également au palmarès du Régional à Tarbes puis 18 élevages avec 80 animaux au Départemental à Baraqueville, 4 élevages au National à Châteauroux. Deux élevages se sont aussi illustrés au Sommet de l’élevage : Gap de l’EARL Calmelly a été désignée meilleure vache hors berceau et Igor en copropriété GAEC Moysset et Francis Fraysse meilleur taureau hors berceau. A noter le Sabot d’or aussi du GAEC Combelles d’Istournet.

Enfin, la race Limousine était représentée au trophée de pointage par les jeunes. Et de nombreux éleveurs ont participé à une journée de visites en Corrèze.

Sans corne

Le calendrier 2019 des éleveurs Limousins de l’Aveyron est déjà bien rempli ! L’EARL Calmelly a ouvert la voie au Salon de l’agriculture à Paris, seul représentant aveyronnais en race Limousine. Suivront le Régional en avril à Mazères, le Départemental début mai à Baraqueville, visites d’élevages en juillet, National à Périgueux en septembre et Sommet de l’élevage en octobre.

«En terme de nouveautés, nous avons aussi créé deux nouvelles sections pour le concours départemental à Baraqueville : mâles et femelles sans corne», explique Nicolas Puel, co-président. «C’est une tendance qui se met en place et nous ne voulons pas exclure les éleveurs qui se lancent», complète Anthony Moysset. Pour présenter cette nouvelle tendance, le commercial du GIE Liredoc a évoqué la création d’une association au sein de Genelim à laquelle tous les adhérents du GIE et des syndicats Limousins de l’Aveyron, du Tarn, de l’Ariège et de la Lozère, intéressés par le gène sans corne pourront adhérer. «L’idée est de faire avancer ensemble ce critère, et de permettre à tous les éleveurs intéressés de pouvoir disposer d’une génétique de qualité dans ce type de produits», a détaillé le commercial. «Nous serons sûrement obligés d’intégrer le sans corne dans notre schéma de sélection autant le travailler ensemble et créer une émulation positive», a complété Nicolas Puel.

Coralie Nouvel du Herd Book Limousin a félicité les éleveurs de l’Aveyron pour leur bonne représentation dans le classement du challenge UPRA. Christian Lagarde (élevage que les participants à l’assemblée générale du syndicat Limousin ont visité) arrive en tête. Alain Belloc termine à la troisième place. René Chassang (5e), GAEC Combelles d’Istournet (6e), GAEC Domaine Laurens (7e), EARL Rouches (10e) et GAEC Peyrac (34e) sont les autres représentants du département à l’échelon national.

En 2019, 7 taureaux de l’Aveyron ont été qualifiés RR VS et 1 taureau RRE VS.

L’assemblée générale s’est terminée par l’intervention de Fany Trotier de FODSA - GDS Aveyron sur l’actualité sanitaire, notamment la BVD et la Besnoitiose.

Eva DZ

28 mars 2019

Association chiens de troupeau de l’Aveyron : la finale du championnat de France en août !


L’association des chiens de troupeau de l’Aveyron (ACT 12) a présenté son grand rendez-vous de l’été : la finale du championnat de France de chiens de troupeau sur bovins, dimanche 4 août au l’Agricampus La Roque à Onet le Château.

Après 2006 à Bozouls, les meilleurs duos de France réunissant l’homme et son chien (ils seront 21 concurrents) sont de retour cet été en Aveyron pour décrocher le titre de champion de France de chiens de troupeau sur bovins, en l’occurrence des génisses Aubrac.

L’ACT 12 entourée de nombreux partenaires dont la Chambre d’agriculture, est aux manettes de cette journée, organisée à l’Agricampus La Roque. Plus de 10 000 personnes sont attendues pour admirer les performances des concurrents, profiter des multiples animations et déguster les spécialités des producteurs de pays.

Eva DZ

21 mars 2019

Visite en Aveyron de X. Doublet, chargé de mission loup : l’Aveyron, zone difficilement protégeable

Le nouveau référent pour le plan national d’action sur le loup, le Préfet Xavier Doublet était en visite en Aveyron mardi 19 mars, pour rencontrer la profession agricole. Il a annoncé notamment la mise en place d’une zone difficilement protégeable sur une partie de l’Aveyron, la Lozère, le Tarn et l’Hérault, qui permet d’assouplir les conditions de prélèvement du loup. Une première à l’échelle nationale, fruit d’un travail de plus de 3 ans mené par les éleveurs aveyronnais.

Xavier Doublet, préfet chargé de mission loup au niveau national, a rencontré la profession agricole mardi 19 mars, à l’occasion d’une visite de terrain, la 17ème qu’il réalise à la rencontre des éleveurs français touchés par les attaques de loup. Il était le matin en préfecture et l’après-midi sur une exploitation du sud Aveyron pour recueillir le ressenti des éleveurs mais aussi pour les informer des dernières avancées.

L’Aveyron était précurseur quand il a fait réaliser par l’INRA, SupAgro Montpellier et le CERPAM, à la demande du préfet de l’époque Louis Laugier, une étude sur les conséquences de l’adoption des moyens de protection des troupeaux sur le territoire des Grands Causses. Les conclusions de cette étude menée sur 41 communes du sud Aveyron, ont montré que pour protéger les 315 fermes et 157 000 brebis de ce territoire, selon les préconisations du plan loup, il faudrait 3 500 km de clôtures de 3m de haut, 2 500 chiens «patous», 70 emplois (installation, entretien de clôtures, surveillance des troupeaux et soin aux brebis). Pour financer ces mesures de protection, il en coûterait entre 22 et 35 millions d’euros par an sans compter les conséquences sur l’économie des exploitations concernées.

Un arrêté pour mai ?

Lors de la visite sur l’exploitation du GAEC du Figayrol à Cornus, l’un des trois associés Michel Pons a témoigné du non sens du plan loup actuel : «le plan loup ne s’adapte pas à nos pratiques. Sur notre ferme, il faudrait 30 chiens pour protéger le troupeau. Sans parler du coût que cela engendrerait, nous redoutons aussi et c’est bien normal, les échos de nos voisins ! De plus notre conduite en lots n’est pas non plus adaptée aux mesures de protégeabilité». Son voisin, Nicolas Fabre du GAEC de Caussenuéjouls à Cornus, a constaté d’autres soucis engendrés par la présence du loup : infertilité, stress des animaux... D’autres éleveurs ont évoqué leurs changements de pratiques pour s’adapter à la présence du loup. Sur le Larzac, 1 250 ha ont déjà cessé d’être pâturés selon une étude de la Chambre d’agriculture menée en 2017. «En Aveyron, nos pratiques d’élevage doivent être préservées car elles sont ancestrales et vertueuses sur tous les plans mais elles sont incompatibles avec les mesures de protection imposées par le plan loup», ont argumenté les éleveurs présents.

Ces arguments ont été entendus puisque le préfet, Xavier Doublet, a annoncé la mise en place d’une zone difficilement protégeable sur une zone très élargie depuis le sud Aveyron et jusqu’à la vallée du Lot, sur 4 départements (Aveyron, Lozère, Tarn et Hérault). Le préfet Xavier Doublet a envoyé une proposition en ce sens à chaque préfet des départements concernés. La préfète de l’Aveyron a d’ores et déjà donné son accord. «Une fois l’accord des 4 préfets obtenus, nous pourrons faire paraître un arrêté pour la mise en place de cette zone», a assuré Xavier Doublet, qui espère un aboutissement dès le mois de mai.

Des mesures de tirs du loup assouplies

«Cette annonce est une première au niveau national et une belle avancée pour l’ensemble de la profession qui s’est mobilisée sur ce dossier depuis plus de 3 ans», ont commenté les responsables professionnels FDSEA - JA et Chambre d’agriculture, présents à la journée. Par ailleurs, Xavier Doublet a annoncé un autre changement : le seuil fixé à 500 loups maximum par le gouvernement pour assurer la viabilité de l’espèce loup en France devient un plafond. Le taux de prélèvement de loup autorisé en France passerait donc de 40 à 80 têtes.

Concrètement la mise en place de la zone difficilement protégeable permettrait d’assouplir les modalités de tirs des loups. Le Préfet a rappelé que ces mesures n’enlevaient en rien les indemnisations aux éleveurs en cas d’attaques sur des troupeaux.

«Cette demande était unanime, nous sommes très heureux de voir nos propositions retenues», ont exprimé les responsables agricoles tous syndicats confondus. «Mais le loup est un animal très malin, nous ne devons pas relâcher nos efforts pour demander notamment une brigade loup dédiée au sud du Massif central», ont-ils réitéré. A cette question, Xavier Doublet a expliqué que le point de blocage à la création d’une autre brigade loup était l’aspect financier puisqu’une telle organisation nécessite un budget d’un million d’euros !

De même, les éleveurs ont demandé au Préfet où en étaient les discussions autour de la Convention de Berne qui classe le loup comme espèce protégée. «Les discussions sont en cours avec l’ensemble des Etats membres pour obtenir leur accord en vue d’une révision mais ce sera long...», a-t-il répondu.

Enfin, le cas des attaques relevées dans le nord Aveyron a été évoqué. Le Préfet Xavier Doublet a précisé qu’au cas par cas, les exploitations touchées par des attaques où le loup n’est officiellement pas écarté pourraient être reconnues non protégeables.

Tout au long de la journée, les échanges entre le préfet Xavier Doublet, les responsables professionnels de la FDSEA, des JA et de la Chambre d’agriculture et les services de l’Etat représentés par la Préfète et la DDT ont été riches et porteurs d’espoir pour l’ensemble de l’élevage aveyronnais. Mais le combat continue...

Eva DZ avec l’appui de Laurent DENEBOUDE

07 mars 2019

Assemblée générale de la coopérative Ovi-Test : un nouveau seuil est franchi !

La coopérative Ovi-Test s’est réunie en assemblée générale mardi 5 mars à Lestrade-et-Thouels en présence de nombreux éleveurs. La structure franchit un nouveau palier, avec un schéma de sélection ovins lait qui passe le cap des 500 litres de lait/an/brebis ! Et une filiale espagnole dont l’activité IA dépasse largement les objectifs prévus pour une première année de fonctionnement.

C’est désormais un tandem de deux éleveurs qui dirige cette coopérative de 140 salariés, dont 85 équivalents temps plein. Frédérik Lacombe, président, et Antoine Stouff, vice-président, ont pris le relais de Jean-Jacques Fabrègues, président décédé brutalement en 2017, avec une nouvelle gouvernance toujours motivée par la performance. Le bilan d’activité 2017-2018 porté par l’équipe dirigeante reste dans la lignée des fondamentaux d’Ovi-Test, avec comme maître-mot : «le progrès ensemble et pour tous !» ont rappelé Frédérik Lacombe et Antoine Stouff.

La coopérative compte 2 007 adhérents, la plupart sont des éleveurs installés en Aveyron, mais aussi dans les départements limitrophes du rayon de Roquefort notamment, en plus du Cantal, de la Haute-Garonne et de l’Ariège. Parmi les points marquants de l’exercice écoulé, il faut noter la légère baisse du nombre d’inséminations artificielles due à l’augmentation des éleveurs engagés dans le bio, au nombre de 150 aujourd’hui. Le secteur des reproducteurs se maintient. Et l’activité échographie enregistre une hausse significative. «Cette demande est plus diversifiée car les éleveurs veulent désormais connaitre le stade de gestation, si la portée est simple ou multiple, ou le dénombrement» détaille Antoine Stouff.

Le cap des 500 litres/brebis/an

Toujours dans le schéma lait, Ovi-Test est entrée dans une nouvelle ère suite «au franchissement d’un plafond de verre», celui d’une production de 500 litres de lait/an/brebis mesurée chez deux de ses éleveurs sélectionneurs installés dans des régions différentes avec des systèmes de production eux-aussi différents, à base de foin et d’ensilage. «Cela, sans détériorer ni les taux, ni le comptage cellulaire allié à une vitesse de traite rapide». La dernière moyenne plaçait le curseur à 337 litres/an/brebis. «Nous mesurons ainsi les effets de la génomie mise en place en 2015» continuent Frédérik Lacombe et Antoine Stouff. «A cela s’ajoutent des conduites de troupeau plus performantes accompagnées par des stocks de foin de qualité en 2017 pour la campagne 2018. Il faut aussi préciser que 190 éleveurs progressent également dans le même sens !».

Pour les deux responsables d’Ovi-Test, «les IA diffusées ainsi de façon homogène tirent vers le haut les sélectionneurs mais aussi tous les utilisateurs. La brebis Lacaune Ovi-Test peut produire du lait dans la performance et l’économie, même sur des territoires qualifiés de difficiles. Notre Lacaune est dotée d’une souplesse de production adaptable à tous les systèmes !».

Génétique et territoires

Frédérik Lacombe et Antoine Stouff continuent : «non, la performance n’est pas un gros mot ! Elle reste liée à des exploitations familiales ancrées sur nos territoires. Chaque éleveur, sélectionneur ou utilisateur trouve dans la Lacaune Ovi-Test, la génétique qui lui convient». En schéma viande, la coopérative vise l’optimisation des résultats de fertilité et de prolificité vers la valeur laitière naturellement, et veut «accroître l’effort de sélection vers la qualité bouchère attendue par les éleveurs». Pour la deuxième année, Ovi-Test évalue deux bandes de la station de contrôle individuel pour la résistance au parasitisme. «Cet équilibre doit perdurer tout en gérant au mieux le gène majeur de prolificité».

Ovi-Test Iberica en grande forme

Autre point fort de l’année écoulée, le premier bilan de l’activité Ovi-Test Iberica, centre d’insémination artificiel basé en Espagne, au sud de Madrid, à 800 mètres d’altitude. Cette filiale de la coopérative a été créée en 2017 avec des partenaires espagnols. Son activité IA a débuté en mai 2017 et vient en effet de boucler sa première année d’activité pleine. «Nous étions partis sur un prévisionnel de 25 000 IA/an, nous en avons réalisé 40 000. Sur cette année en cours, nous allons vers les 60 000 doses» annonce Antoine Stouff. Ovi-Test Iberica concerne à ce jour une quarantaine d’élevages du réseau espagnol de la coopérative. «Jean-Jacques Fabrègues en fut l’un des promoteurs» complètent les deux responsables d’Ovi-Test. «Il avait senti très tôt l’enjeu que représentait une telle implantation».

Et de préciser encore : «notre objectif est d’aller chercher de la valeur ajoutée à l’export pour ensuite la ramener ici. Notre ADN, c’est le progrès génétique au service de notre zone de production. Nos meilleurs reproducteurs restent toujours chez nous. Si nous n’avions pas créé ce centre IA, les Espagnols l’auraient fait sans nous. Il était nécessaire de nous impliquer avec eux plutôt que de les laisser seuls !». Cette réalisation espagnole est donc gagnante et doit être confirmée dans l’avenir : «le challenge est de stabiliser cette activité et de fiabiliser les résultats de reproduction. Mais cette premier année de démarrage montre que la demande était forte de la part des éleveurs espagnols et de nos clients historiques !».

D.B.

07 février 2019

Race Limousine : l’élevage Combelles, Sabot d’Or

Au dernier Sommet de l’élevage, le GAEC Combelles d’Istournet a reçu le Sabot d’or, récompensant l’efficacité du duo éleveur-technicien. Désignés meilleur élevage au niveau national, Christophe et son épouse, Fabienne sont fiers de cette distinction qu’ils partagent avec leur technicien, Frédéric Barthe et aujourd’hui, Michaël Vayssade.

Dans les années 70, le père de Christophe Combelles fut l’un des premiers à se lancer dans la race Limousine en Aveyron. Aujourd’hui première race en effectif dans le département, la Limousine a fait du chemin grâce notamment à des éleveurs bien investis, consciencieux et soucieux de faire avancer la race, avec l’appui de leurs techniciens.

Le GAEC Combelles d’Istournet à Sainte Radegonde est de ceux-là. Comme son père avant lui, Christophe installé depuis 2001 avec son père d’abord puis depuis 2007 avec son épouse, Fabienne, a poursuivi l’implication de l’élevage à l’Herd Book Limousin (depuis 1973) et au contrôle de performances au sein de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron (depuis environ 40 ans).

Complémentarité efficace

«La complémentarité du Herd Book pour la sélection génétique et du contrôle de performances pour la technicité, est un atout dans un élevage pour sélectionner les meilleurs animaux, et progresser d’un point de vue des résultats technico-économiques. Les chiffres m’aident à orienter mes choix et l’œil extérieur et objectif du technicien est aussi très appréciable pour progresser», estime Christophe Combelles. Passionné de la race Limousine, Christophe sélectionne avant tout la facilité de naissance et la docilité, des atouts de poids pour ce sélectionneur qui vend beaucoup d’animaux pour la repro (la moitié des mâles et toutes les femelles). Chaque année, entre 5 et 10 veaux sont évalués en station à Gélioc à Naucelle ou à Lanaud. Parmi eux, de nombreux veaux nés sur la ferme ont été diffusés par la suite à l’IA. A noter que l’éleveur travaille aussi au développement du gène sans corne au sein de son troupeau. Chaque année, entre 10 et 15 veaux naissent avec ce gène. Ce travail mené depuis longtemps lui a permis de diffuser à l’IA, le taureau Jensuis PP né sur l’exploitation. Le troupeau est mixte viande. L’élevage a développé la vente directe (entre 5 et 10 vaches et quelques veaux par an) avec son propre atelier de découpe.

A la tête d’un troupeau stabilisé à 90 vaches sur 115 ha, le couple a vu son engagement récompensé par un Sabot d’or au Sommet de l’élevage 2018 (Sabot d’argent en 2017). «Cette distinction récompense le meilleur éleveur au niveau national au sein de chaque race. C’est le fruit de la conciliation des bons résultats de productivité du troupeau (IVV, âge au premier vêlage, maîtrise de la mortalité et réactivité de l’éleveur dans la réforme des vaches) et d’un très bon niveau génétique global (ISEVR des veaux et IVMAT des mères avec pesée et pointage). Et ce, sur 5 ans», détaille le technicien bovin viande de la Chambre d’agriculture, Michaël Vayssade, qui suit l’élevage Combelles près d’un an. Il a remplacé Frédéric Barthes, ancien technicien qui suivait l’élevage depuis 2004. «Je me souviens d’un éleveur très investi, toujours en recherche d’informations, prêt à avancer et ouvert aux échanges avec d’autres éleveurs, avec son technicien et les partenaires de son élevage, comme l’inséminateur», se rappelle Frédéric Barthes. «C’était vraiment très facile de travailler ensemble pour faire progresser l’élevage et je vois avec plaisir que ses efforts ont été récompensés», complète celui qui est devenu aujourd’hui éleveur sur l’Aubrac.

Un éleveur investi et un technicien à l’écoute

Aujourd’hui c’est Michaël Vayssade qui assure le pointage et Yves Ricard la pesée des veaux au GAEC Combelles d’Istournet. «On voit de suite que l’éleveur est proche de ses animaux, les animaux sont très dociles, on les approche très facilement pour faire les pesées et les pointages», note le jeune technicien. Sur cet élevage, plusieurs pesées sont effectuées dans la vie des veaux afin d’estimer le potentiel lait et croissance des parents et de mesurer leurs performances (120 jours et 210 jours). Et les pointages sont réalisés à 7-8 mois. La majeure partie des vêlages est groupée (août - septembre) en extérieur de façon à limiter au maximum le développement des pathologies néonatales chez les veaux et la stratégie fonctionne puisque l’élevage affiche un faible taux de mortalité (en 2017  : 1,2%).

Depuis quelques années, Christophe Combelles opte pour le vêlage à 2 ans, une pratique encore peu commune en race Limousine. «Je sélectionne les génisses qui ont le plus de gabarit (13 sur 19 en 2018) et le reste est conduit en vêlage à 3 ans», détaille l’éleveur. «Ce travail est le fruit de la sélection et de la complémentarité du travail avec mon technicien sur le suivi de la croissance, l’alimentation... sinon les résultats ne seraient pas au rendez-vous», assure Christophe. «Nous sommes en train de comparer les écarts de croissance et de poids entre les génisses prévues pour vêler à 2 ans et celles qui vêleront à 3 ans pour voir la différence de poids carcasse. C’est un travail sur le long terme qui me permettra de mesurer le gain de productivité», poursuit-il. Côté productivité justement, l’élevage Combelles d’Istournet affiche de beaux résultats. «La «règle» d’un veau par vache et par an est respecté !», souligne Michaël Vayssade. Depuis plusieurs années, l’IVV moyen du troupeau est en constante amélioration (366 jours en 2017 et 363 en 2018).

Vêlage à deux ans et plan d’alimentation à perfectionner

L’autre chantier auquel le GAEC souhaite s’atteler est le coût alimentaire des broutards. L’alimentation hivernale est principalement constituée d’ensilage d’herbe et d’ensilage de maïs avec en plus de la paille qui joue le rôle de la fibre. Du printemps à l’automne, le troupeau pâture. «Sur ce point, je suis autonome, excepté pour la paille que j’achète», explique Christophe. Il souhaite diminuer ses achats de concentré pour les broutards en trouvant des alternatives. «Avec Michaël, nous allons travailler sur la mise en place d’espèces fourragères diversifiées, de prairies multi-espèces à adapter selon le type de sols comme le méteil par exemple, qui offre un bon compromis énergie-azote», détaille Christophe. Et Michaël de compléter : «Nous pourrions réaliser des annalyses fourrages de façon à avoir un ordre d’idée de leur valeur et ainsi orienter la stratégie». L’éleveur se pose aussi la question de diminuer les surfaces en maïs. «C’est important de mesurer les performances d’une vache et de son veau en fonction de sa ration, c’est ce que nous essaierons de réaliser ensemble», avancent les deux spécialistes.

De beaux chantiers en perspective pour l’élevage Combelles d’Istournet qui devrait voir arriver l’année prochaine, un nouvel associé, le neveu de Christophe.

Eva DZ

07 février 2019

Producteurs de lait Villefranchois (GPLV) : les jeunes croient en l’avenir de la production laitière

Le Groupe des producteurs de lait du Villefranchois (GPLV) a organisé une conférence, jeudi 31 janvier, avec les étudiants de l’Institut François Marty et Nicolas Juillard ingénieur du Bureau technique de promotion laitière (BTPL) sur le thème «De Laitspérance dans la production bovin lait locale».

Oui les jeunes croient en l’avenir de la production laitière et il existe des stratégies gagnantes chez les producteurs de lait ! La conclusion de la conférence à l’initiative du GPLV a réchauffé les cœurs des producteurs de lait du Villefranchois et plus largement ! Des étudiants en BTS ACSE à l’Institut François Marty ont présenté les résultats de l’enquête qu’ils ont menée auprès de jeunes en formation agricole. Au total, 250 jeunes des lycées La Roque, La Vinadie dans le Lot, François Marty, de Rignac, de l’ADPSA, de Bernussou, de BPREA, bac pro, bac STAV, BTS et licence pro ont répondu à leur questionnaire, sur leur motivation à l’installation en agriculture mais aussi sur les freins.

Des jeunes qui y croient !

78% des jeunes interrogés (196) ont un projet d’installation dont 61 en production laitière. Les trois quarts s’installeraient dans le cadre familial. Leurs motivations premières sont le lien à l’animal et la viabilité économique de l’exploitation. Les freins, à leurs yeux, consistent dans la volatilité des prix et l’astreinte en particulier le décalage du temps de vie. L’exploitation type retenue par les étudiants est une installation en société et en conventionnel même si beaucoup de jeunes étaient encore en réflexion sur cette question.

Ce qui ressort de cette enquête, c’est la motivation des jeunes à orienter leur carrière dans l’agriculture : «Ces jeunes croient en l’avenir du métier d’agriculteur et c’est une vraie satisfaction pour les éleveurs en place !», sourit François Bosc, co-président du GPLV.

Des stratégies gagnantes

L’apport des jeunes a été enrichi par l’intervention de Nicolas Juillard, ingénieur au Bureau technique de promotion laitière (BTPL). Ce dernier a ciblé des exploitations laitières aveyronnaises aux stratégies gagnantes. «Bien souvent, les fermes les plus rentables sont celles qui vont au bout de leur stratégie», a-t-il affirmé. «Il n’y a pas de recette miracle, il faut croire en son projet et aller au bout. Le plus important c’est la rémunération du producteur et la capacité d’auto-financement».

Nicolas Juillard a présenté trois exploitations efficaces, rentables et qui donnent satisfaction aux éleveurs : un système dit «intensif» qui produit beaucoup de lait à l’hectare (+20 000 L/ha), soit le double de la moyenne du Sud-Ouest, un système «économe» basé sur la culture de l’herbe avec une productivité plus faible mais des charges peu élevées et un système «AB» basé sur du pâturage tournant et la recherche de valeur ajoutée via un label. «Aucun système ne se détache plus qu’un autre mais tous sont intéressants dans la mesure où ils sont cohérents avec le choix de l’exploitant», explique Nicolas Juillard.

Dans le système «intensif», le GAEC familial de 4 associés élève 110 vaches laitières (plus d’un million de litres de lait produits et 8 700 L par vache) et 65 vaches allaitantes pour valoriser les prairies, le tout sur 144,5 ha de SAU. La ration est à base de maïs et d’ensilage d’herbe, seules les génisses gestantes pâturent. Le GAEC adhère à 2 CUMA et participe à un groupe d’ensilage. Il a aussi investi dans le confort des animaux dans le bâtiment avec l’installation de matelas et de la ventilation.

Le résultat économique, produits laitiers et du cheptel, s’élève à 346 euros/1 000 L. La marge brute est de 224 euros/1 000 L.

Dans le système «économe», deux éleveurs (un frère et une sœur) gèrent 70 vaches laitières (500 000 L produits et 7 300 L par vache) et un atelier de veau de boucherie sur 75 ha (25 ha de prairies naturelles et 50 ha de prairies temporaires) sans maïs ni céréales (le maïs est acheté sur pied). Les exploitants ont misé sur le pâturage pour diminuer les intrants et surtout baisser le coût de concentré. Ils se sont essayés au pâturage de la bettrave fourragère pour diversifier l’alimentation.

Le résultat économique, produits laitiers et du cheptel, s’élève à 333 euros/1 000 L, l’engraissement de quelques vaches permet d’augmenter un peu le résultat. La marge brute est de 252 euros/1 000 L.

Dans le système «AB», l’éleveur est installé en individuel et a recours à un salarié à temps partiel. Il élève 42 vaches laitières sur 89 ha de SAU, pour une production de 295 000 L (7 000 L par vache). Il a fait le choix de la conversion au bio depuis janvier 2013 : «j’avais l’impression de ne plus maîtriser mon système, je me suis alors remis en question et j’ai pensé au bio. Pour cela, je me suis formé sur le pâturage tournant notamment - environ 10 jours par an et j’ai travaillé sur l’autonomie de ma ferme. Je ne cherche pas à produire plus, sinon j’augmenterai ma charge de travail mais je veux maîtriser mon système en vue de l’installation de mon fils». Le résultat économique, produits laitiers et du cheptel, s’élève à 451 euros/1 000 L. La marge brute est de 442 euros/1 000 L.

Des exploitations vivables

Nicolas Juillard a également travaillé, sur ces trois fermes, sur l’aspect «charges et conditions de travail». Dans le système «AB», l’éleveur apprécie la durée «raisonnable» de sa journée de travail, il a mis en place une organisation qui lui permet de bien supporter les périodes de pointe et de pouvoir facilement se faire remplacer. Il a créé une place pour son fils sur la ferme sans pour autant augmenter la charge de travail. Par contre, son organisation si confortable soit-elle n’empêche pas de travailler le dimanche ! Il réfléchit à anticiper les tâches à effectuer (préparation à l’avance de la ration...) pour soulager le travail ce jour-là.

Dans le système «économe», l’éleveur s’est organisé de façon à pouvoir prendre le temps de pratiquer des activités comme le foot. Il s’est équipé pour faire face aux pointes de travail même si la charge de travail reste importante à ces moments-là. Il essaie aussi de diminuer la pénibilité de certaines tâches comme le paillage. Mais cela reste tout de même difficile de se faire remplacer.

Dans le système «intensif», les associés peuvent se remplacer les uns, les autres, chacun a sa place sur la ferme mais tous sont polyvalents. Les gros travaux sont réalisés en CUMA et les chantiers d’ensilage bien organisés avec un groupe. Le GAEC souhaite améliorer la planification des travaux pour optimiser encore l’organisation.

Des éleveurs bien dans leurs bottes...

Ces ressentis ont été étayés par l’enquête d’étudiants de l’Institut François Marty sur le travail d’astreinte sur ces trois fermes. Le système «intensif» consacre 33h/UGB/an au travail d’astreinte, le système «AB» 26h/UGB/an et le système «économe» 23h/UGB/an. La différence s’explique notamment par la part de pâturage qui nécessite un peu moins d’astreinte que le logement en bâtiment. Dans l’astreinte, c’est le poste traite qui consomme le plus de temps mais il ne faut pas oublier le temps d’organisation des postes d’astreinte.

Enfin, Nicolas Juillard a travaillé sur la résilience des exploitations, leur capacité à résister aux aléas (baisse des rendements fourragers, du prix du lait, de la viande, des cultures de vente, hausse des intrants...) à partir d’une étude de l’Institut de l’élevage. Les aléas les plus impactants sont la baisse du prix du lait et la baisse des rendements dus notamment à la sécheresse. La capacité à résister dépend du niveau de rémunération attendu par l’éleveur, de ses annuités moyennes et du volume produit/UMO.

Et prêts à faire face à l’imprévu

«L’important est de bien définir sa stratégie dès le départ pour anticiper les aléas», détaille Nicolas Juillard. «Il faut veiller aux engagements pris antérieurement, de façon à ne pas être asphyxiés en temps de crise, il faut produire chaque litre de lait avec efficience et valoriser les charges au mieux. Chaque producteur doit produire un volume suffisant. Et l’atelier doit savoir se préserver un matelas de trésorerie ou parvenir à la gérer en cas de coup dur», conseille l’ingénieur. «En résumé, si on gère son exploitation en définissant une stratégie cohérente entre son projet professionnel et personnel, en travaillant avec des partenaires de confiance, on gardera sa motivation !», a conclu Nicolas Juillard. Avec François Bosc, il a rebondi sur l’intérêt de participer à des groupes d’échanges entre éleveurs pour faire face aux challenges collectifs de la profession. «Il faut avoir confiance en ses idées, en ses passions, accepter aussi de se remettre en cause en s’ouvrant aux autres, en se confrontant... C’est ainsi que les éleveurs laitiers se réaliseront humainement, économiquement et socialement», a terminé François Bosc.

Eva DZ

31 janvier 2019

FD CUMA-Chambre d’agriculture : attrait confirmé pour la betterave fourragère

La réunion technique organisée par le groupe betterave fourragère porté par la FD CUMA et la Chambre d’agriculture a rassemblée environ 80 personnes, jeudi 24 janvier, à Vors, commune de Baraqueville. L’attrait pour cette culture est confirmé en Aveyron, à la veille du lancement d’une deuxième campagne de mise en production.

Cette rencontre technique sur la culture de betterave fourragère était précisément organisée par un groupe d’éleveurs de la CUMA DEI (Départementale Energies Innovations) en partenariat avec des élèves de la licence professionnelle du centre de formation de Bernussou (Chambre d’agriculture). Ils ont communiqué sur les effets des premières rations de betterave fourragère à l’issue de la première année de production (22 ha) conclue cet automne par la récolte, puis distribuée à des bovins lait et ovins lait. Des éleveurs ont également témoigné sur leur première expérience de production, des semis à la distribution, en passant par la récolte.

Cette rencontre a rassemblé environ 80 personnes, dont les deux tiers d’agriculteurs, en présence d’élèves de Bernussou. Elle était animée par Patrick Couderc, enseignant de la licence professionnelle bovins lait à Bernussou, Jean-Claude Platon, conseiller machinisme FD CUMA, et des éleveurs du groupe betterave fourragère, Gilles Brast (Druelle), Christian Marty (Rignac) et Franck Delagnes (Almont-les-Junies). Les autres intervenants étaient Serge Moncet (RAGT) et Pierre Casenave (vétérinaire à Naucelle).

«Nous devrions avoir autour de 40 ha pour la deuxième campagne avec la CUMA DEI», annonce Patrick Couderc. «C’est un bon succès. Les éléments présentés lors de cette rencontre par les étudiants de Bernussou ont apporté des informations techniques et économiques encourageantes, en plus des témoignages d’éleveurs rassurants. Il reste encore des points techniques à améliorer concernant la présence des cailloux qui peuvent poser quelques problèmes lors de la distribution».

Augmentation des taux butyreux et protéique

Les étudiants de Bernussou ont enquêté auprès de onze élevages bovins lait bio et conventionnels et deux élevages ovins lait. «Les résultats économiques sont positifs et conformes à la bibliographie technique», résume Patrick Couderc. «Nous observons une augmentation des taux, notamment lors de la distribution optimale de betterave en bovins lait qui est de 15 kg brut/vache/jour. Automatiquement, cela se traduit par un prix du lait intéressant. Par exemple, sur l’hiver, décembre-janvier, il est de 370 euros/1 000 litres, avec 30-40 euros/1 000 litres de gain par le taux butyreux et le taux protéique».

Les engagements de surface pour la deuxième campagne sont en cours, avec une prochaine réunion programmée vendredi 15 février (lieu à confirmer). Ce sera l’occasion de finaliser une commande groupée de semences. «Elles seront cette année activées, autrement dit, elles germeront plus vite. Cela devrait améliorer plus encore la levée de cette culture», conclut Patrick Couderc.

D.B.

31 janvier 2019

Trophée national des lycées agricoles : l'ITEP de Grèzes a aussi son équipe pour Paris !

Comme le lycée La Roque, l’ITEP de Grèzes a son équipe pour le Trophée national des lycées agricoles lors du Salon de l’agriculture à Paris, du 23 février au 3 mars.

L’ITEP de Grèzes, institut thérapeutique, éducatif et pédagogique, à Sévérac l’Eglise, comptabilise une dizaine de participations au Trophée national des lycées agricoles (TNLA) dont un podium (2ème place en 2009). Serge Grasset, le responsable de l’exploitation laitière de l’ITEP n’est pas étranger à cette fidélité : «J’ai lancé l’idée un peu par hasard la première fois et puis au fil des participations, nous avons vu les bienfaits de cette expérience sur nos jeunes, les bons résultats nous ont encouragés à persévérer avec une nouvelle équipe cette année !».

Ils seront donc 5 jeunes, Maxime, Alexis, Clément, Joseph et Marlon en CAP 1e et 2e année métiers de l’agriculture option ruminants, accompagnés de Serge Grasset, de Jean-Louis Joie et de Mathias Poujol, enseignants. «A notre connaissance, nous sommes le seul ITEP de France à participer au TNLA et à présenter des jeunes de niveau CAP», avance Serge Grasset.

«Leur point fort c’est le lien aux animaux et leur savoir-faire en matière de manipulation», complète Jean-Louis Joie qui précise que leur formation comporte 10h de pratique par semaine dans l’élevage de la ferme. Sans compter leurs participations aux côtés des éleveurs dans des manifestations comme les Bœufs de Noël à Laissac ou encore le National Aubrac en septembre dernier, ou le Sommet de l’élevage. «Ils ont l’habitude de mener des animaux, et sont très à l’aise sur l’épreuve de la manipulation. Je les ai laissé en autonomie sur le dressage», confirme Serge Grasset.

Pour les accompagner dans cette aventure parisienne, les jeunes de l’ITEP de Grèzes ont choisi Marquise, vache Simmental en 1ère lactation. «Nous avons choisi une vache qui correspond bien aux orientations de la race», justifie Serge Grasset, habitué à exposer des animaux de l’exploitation sur les concours Simmental locaux et régionaux. Marquise fera d’ailleurs route vers la capitale avec Maline, la vache Aubrac de l’équipe du TNLA du lycée La Roque.

Les talents de demain

Autour de la thématique «Des femmes, des hommes, des talents», l’équipe de l’ITEP de Grèzes a réalisé une affiche, et anime une page Facebook (TNLA 2019-itepdegrezes). «La partie communication est le point le plus compliqué pour eux, ils ne sont pas habitués à ce genre d’exercice mais ils ont construit un argumentaire cohérent et en adéquation avec leurs idées», explique Jean-Louis Joie. Ils ont ainsi choisi de mettre en avant les savoir-faire de l’Aveyron : «nos savoir-faire, notre gastronomie issus d’un territoire rude et difficile à exploiter de par sa topographie, ont formé des hommes et des femmes ressources pour la transmission et l’évolution de nos produits. Ces talents font que notre terroir s’exporte en dehors de nos frontières». Ils livrent aussi leur vision de l’avenir : «Les talents de demain se forment aujourd’hui. Nous devons leur inculquer les bonnes pratiques : préservation de la biodiversité, favoriser la traçabilité de la production à la consommation avec l’aide des nouvelles technologies pour un moindre coût, répartir équitablement la valeur entre tous les acteurs et transférer les valeurs de l’artisanat au monde agricole afin d’atteindre l’excellence et la reconnaissance d’un terroir».

Ces idées, ils entendent les défendre tout au long de leur projet, jusque sur le stand qu’ils vont animer au Salon de l’agriculture. Pour les aider dans la décoration, ils ont sollicité un ITEP de la région parisienne. «Nos jeunes vont apprendre à travailler avec d’autres jeunes, c’est une expérience très intéressante, ils seront aussi confrontés aux autres concurrents du TNLA, c’est toujours enrichissant d’être au contact des autres», avance Serge Grasset.

L’équipe de l’ITEP de Grèzes tient aussi à remercier ses partenaires sans qui ce séjour ne serait pas possible : l’association des Bœufs de Noël à Laissac, les organisateurs du National Aubrac, l’UNREP et l’ITEP de Grèzes. «Il nous paraît important de soutenir nos jeunes dans leurs initiatives», souligne Sophie Groh, directrice adjointe de l’ITEP. «L’équipe pédagogique prend un risque en confiant ce projet à des jeunes en difficulté mais très motivés et soucieux de se prendre en main. Ils y travaillent depuis l’automne et les enseignants comme le conseil d’administration de l’ITEP seront à leurs côtés pour les encourager».

Eva DZ

24 janvier 2019

Trophée national des lycées agricoles : l’équipe de La Roque cherche des partenaires

Après le joli podium décroché par leurs prédécesseurs l’année dernière, les lycéens et étudiants de La Roque ont reconstitué une équipe pour l’édition 2019 du Trophée national des lycées agricoles (TNLA), au Salon de l’agriculture à Paris. Rencontre avec 8 étudiants bien décidés à faire parler de l’Aveyron dans la capitale !

Julie Rozière, Lucie Couvignou, Guillaume Poujol, Eloïse Rossignol, Mylène Joulié, Romuald Cazes, Samuel Lacoste et Alexane Canal forment l’équipe Les roque n’roles de La Roque pour le Trophée national des lycées agricoles qui se déroule chaque année au Salon de l’agriculture. Sur les traces de leurs prédécesseurs qui ont relancé le lycée dans cette compétition l’année dernière, ils ont envie de montrer toutes leurs qualités et de défendre les couleurs de leur établissement à Paris.

«C’est un challenge très excitant, très enthousiasmant, qui nécessite beaucoup d’organisation mais nous sommes très motivés», résument les 8 jeunes. «C’est aussi une belle expérience, très formatrice», ajoutent-ils. De la 1ère au BTS, ils sont en formation STAV, S ou PA, certains l’ont intégré à leur PIC, projet initiative et communication.

Multifonctionnalité des agriculteurs

L’équipe planche autour du thème imposé «Agriculture : des femmes, des hommes, des talents». Baptisés Les roque n’roles pour montrer que chacun a son rôle dans l’agriculture, les jeunes ont envie de valoriser les talents des agriculteurs. Leur affiche est terminée, ils en gardent pour l’instant le secret !, ils ont travaillé à la manipulation de la vache Aubrac Maline (3 ans) qui les accompagnera dans cette aventure, avec son veau Occitanie (bientôt 6 mois). «Parce que pour nous, une vache Aubrac ne peut être sans son veau !». Ils seront notés sur plusieurs aspects : la communication (création d’une affiche, animation de leur page FaceBook : TNLA 2019 les roque n’roles, implication de l’équipe pendant le salon...), la manipulation de leur vache avec une présentation en ring et la réalisation d’une pièce de théâtre et enfin l’animation de leur stand pendant le durée du salon.

Au sein de l’équipe, chacun a son rôle : «tout ce que nous faisons, nous le réalisons ensemble». Les jeunes ont choisi de mettre en avant la multifonctionnalité des agriculteurs, «des professionnels aux multiples talents» : plusieurs métiers dans un seul ! Ainsi que la mixité en agriculture : l’équipe compte 5 filles et 3 garçons et a choisi un parrain et une marraine : Cyril Leymarie, responsable technique à l’UPRA Aubrac et Maïté Tichet, agricultrice, éleveur Aubrac en Lozère.

Pour les accompagner dans leur aventure, les roque n’roles sont à la recherche de partenaires afin de financer leur séjour dans la capitale. «Nous sommes impatients d’y être maintenant et nous avons plein d’idées pour animer notre stand. Nous savons que ce sera intense mais nous sommes prêts à relever le défi», avancent les étudiants. Une motivation qui fait plaisir aux deux enseignants qui accompagnent l’équipe (Mme Bes et M. Pouget) et au directeur de La Roque, Noël Boissonnade, «fier de soutenir une nouvelle équipe du lycée cette année au TNLA». «Nous leur souhaitons le meilleur ! Un podium comme leurs prédécesseurs l’année dernière serait une belle récompense de leur investissement», espère le chef d’établissement.

Eva DZ

Pour contacter l’équipe les roque n’roles : tnlalaroque2019@gmail.com - 06 03 87 76 75.

24 janvier 2019

Loup : des attaques lourdes de conséquences pour les éleveurs

 

Le 10 janvier, une réunion était organisée en préfecture sur le suivi du loup. Les chiffres 2018 ont été présentés : les attaques «loup non écarté» ont diminué mais cette baisse s’explique avant tout par un changement de conduite des éleveurs, qui craignent pour leurs troupeaux. Explications avec François Giacobbi, en charge de ce dossier pour la profession agricole.

Quel est le bilan des attaques sur les troupeaux dans le département en 2018 ?

F. Giacobbi : «La préfecture nous a livrés les chiffres 2018 lors du dernier comité loup : 49 constats d’attaques «loup non écarté» et 150 brebis victimes «loup non écarté» sur deux zones principales du département : le sud Aveyron et l’Aubrac. C’est 12 attaques de moins et 67 victimes de moins qu’en 2017.

Il y a moins d’attaques, c’est positif mais il faut être mesuré dans l’interprétation de ces chiffres et les relativiser. Il ne faut pas en tirer la conclusion systématique que le(s) loup(s) attaque(nt) moins, simplement les éleveurs ont adapté leurs pratiques à la présence de ce prédateur.

Quelles conclusions en tirez-vous ?

F. Giacobbi : De peur des attaques du loup, les éleveurs ont beaucoup moins sorti leurs brebis. Une enquête réalisée en 2018 auprès des éleveurs, montre que 1 200 ha de parcours n’ont pas été utilisés, il s’agit souvent des plus éloignés des bergeries, les éleveurs ne voulant plus prendre de risques pour la sécurité de leur troupeau et n’ayant pas les moyens de les protéger. Les brebis ne sont plus dehors la nuit voire ne sortent plus lorsqu’un troupeau voisin a été attaqué.

Le pastoralisme doit prévaloir sur le loup

Quelles sont les conséquences pour les éleveurs ?

F. Giacobbi : Il y a d’abord la crainte permanente des attaques, une situation morale difficile à supporter.

La Chambre d’agriculture a également mené une étude auprès de producteurs dont les troupeaux ont été attaqués pour mesurer les conséquences. Sans savoir si le lien est avéré, certains ont noté des problèmes à la repro, des brebis vides, des animaux davantage stressés, dans des situations d’affolement jusqu’à un an après une attaque ! Sur les problèmes d’avortements, nous essayons d’en trouver les causes en réalisant les recherches sanitaires de façon à exclure les maladies «classiques». Nous travaillons sur cette problématique avec l’ensemble de nos partenaires.

Quelles sont les suites à donner ?

F. Giacobbi : Le pastoralisme doit continuer sur nos territoires de Grands Causses, c’est une évidence et une nécessité pour le maintien de la qualité de nos paysages, reconnue par un classement à l’UNESCO au patrimoine mondial.

La mise en protection de nos troupeaux est difficile à mettre en œuvre et très coûteuse. Le loup, les éleveurs le savent, il faudra vivre avec mais nous devons travailler sur son comportement et lui faire comprendre qu’il y a danger létal pour lui s’il s’approche des troupeaux. Il doit apprendre à avoir peur. Les organisations agricoles y travaillent avec l’INRA, le CERPAM (centre d’études et de réalisations pastorales), SupAgro Montpellier et le CNRS. Je citerai en conclusion un chercheur de l’INRA : quel que soit l’épouvantail en place s’il ne représente pas un danger, les oiseaux continueront de venir manger dans le champ !».

Recueillis par Eva DZ

17 janvier 2019

Conduite des élevages ovins viande : comment réduire la mortalité des agneaux ?

Dans le cadre du projet GOPEI Robustagno, le comité Bassin ovin viande a organisé en décembre dans le département une journée technique axée sur les pratiques aptes à rendre un agneau plus robuste à la naissance. Le sujet visiblement mobilise, puisqu’une cinquantaine de participants étaient présents à cette rencontre qui s’est appuyée sur des interventions en salle le matin, puis dans un élevage l’après-midi. Retour sur les messages-clés délivrés.

La filière ovine doit relever un défi : faire baisser la mortalité des agneaux pour améliorer le revenu des éleveurs.

GOPEI Robustagno, un projet multi-acteurs

Sur ce sujet, un projet européen baptisé Robustagno est en cours et commence à faire émerger des solutions. Ce projet, financé par l’Europe et le ministère de l’agriculture, au travers du Programme de développement rural régional de Midi-Pyrénées, est un Groupe opérationnel dans le cadre du Partenariat européen pour l’innovation (GOPEI).

L’objectif de Robustagno est d’améliorer, de façon durable, la productivité numérique dans les élevages d’ovins allaitants, en réduisant la mortalité des agneaux. Pour cela, l’accent est mis sur la robustesse des agneaux dès leur naissance.

Le programme, porté par Coop de France Midi-Pyrénées, est mis en œuvre sur les départements du Lot et de l’Aveyron, via une approche multi-acteurs. Les partenaires scientifiques sont l’Institut de l’élevage, l’INRA, l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse. Les partenaires opérationnels sont les coopératives CAPEL et UNICOR, les Chambres d’agriculture du Lot et de l’Aveyron, les GDS du Lot et de l’Aveyron, le lycée agricole de Figeac (Animapôle) et le Coram (Collectif des races de massifs).

Gestes et conduite du troupeau pour des agneaux plus robustes

La journée technique organisée le 3 décembre en Aveyron par le comité Bassin ovin viande a été suivie par 50 éleveurs : le matin, en salle à Bournazel, ils ont bénéficié de l’intervention de Myriam Doucet, de l’Idele ; l’après-midi, la visite en exploitation s’est effectuée sous la conduite de Céline Pouget, vétérinaire à la FODSA.

A partir des expériences des éleveurs qui participent au programme Robustagno, plusieurs solutions ont été mises en évidence et seront formalisées dans le cadre du programme pour être largement diffusées.

• Un suivi global du troupeau crucial pour la santé des agneaux

La robustesse d’un agneau est fonction de multiples facteurs. On pense bien sûr au poids à la naissance, à la facilité de naissance et à la prise de colostrum. Mais avant tout, c’est le suivi global du troupeau qui est le principal facteur de réussite.

Ce suivi global commence dès l’organisation de la lutte, avec une alimentation établie en fonction des notes d’état corporel (NEC) des brebis, et des périodes de lutte courtes (objectif 80% des mises bas sur 3 semaines), qui permettent de gérer à la fois l’alimentation et l’organisation de l’espace dans le bâtiment à la mise bas, puis de gérer des lots homogènes d’agneaux.

Cela passe aussi par une politique de réforme stricte des mères, assortie d’un taux de renouvellement suffisant et de qualité (génétique indispensable).

Durant la matinée, les points-clés de l’alimentation des brebis pendant la gestation ont également été soulignés : une bonne couverture des besoins en énergie et en protéines (surtout les 6 dernières semaines de gestation), la mise à disposition d’eau propre en quantité suffisante et un apport en minéral et vitamines suffisant.

L’organisation du bâtiment lors de l’agnelage est apparue comme essentielle, pour le tri des brebis, pour avoir un nombre suffisant de cases d’agnelage et des zones de relâche. Mais surtout, une bonne gestion de la surface permet de se libérer l’esprit pour se consacrer à l’agnelage en lui-même.

La tétée du colostrum est certainement le point central de réussite de l’agnelage. Les défauts de tétée sont à l’origine de 25% de la mortalité des agneaux avant 60 jours. Dans les six heures qui suivent sa naissance, l’agneau doit avoir pris 200 à 400 ml de colostrum. Il faut bien vérifier que les agneaux ont bien bu. Un pèse-colostrum (matériel présenté en élevage l’après-midi) permet de mesurer la qualité du colostrum. Une «banque» de colostrum congelé est également nécessaire (brebis, vaches ou chèvres).

• Les bonnes pratiques autour de la mise bas

L’après-midi en élevage a été consacré aux pratiques de l’éleveur autour de la mise bas, toujours dans le même objectif de renforcer la bonne santé des agneaux. Des mesures sanguines ou urinaires ont fortement retenu l’attention des éleveurs, en ramenant les résultats d’analyses à l’alimentation des brebis en fonction du stade de reproduction.

La mesure de la qualité du colostrum au réfractomètre (pèse-colostrum) est facile, elle permet d’anticiper des tétées de naissance de mauvaise qualité, pour un coût très modeste (25 €). Après s’être exercés à réaliser des mesures avec cet appareil, les participants en ont remarqué tout l’intérêt.

Réussir grâce à une somme de «petits» actes techniques

En conclusion, avant des diffusions plus larges et plus formalisées au sein même du projet Robustagno, c’est un ensemble d’actes techniques tout au long de l’année qui est primordial : des éléments-clés comme les notes d’état corporel des brebis, l’alimentation différenciée selon les stades physiologiques des mères, les soins aux agneaux et l’organisation du bâtiment semblent incontournables.

Les techniciens d’appui technique des Organisations de producteurs, tous associés à la journée du 3 décembre, apporteront les conseils nécessaires aux éleveurs suivis, que ce soit pour la réalisation des rations ou pour la gestion des modes de reproduction.

Au final, la robustesse des agneaux ne relève pas d’une quelconque «solution miracle», mais bien plutôt d’une somme de «petits» actes techniques dans l’élevage, et ce sont eux qui font la différence !

Dominique Delmas, animateur Bassin ovin viande, Chambre d’agriculture de l’Aveyron

10 janvier 2019

FODSA-GDS Aveyron : boiteries et pathologies du pied, une formation sur mesure !

Mi-décembre, les GDS de Belmont et Camarès ont accueilli une formation sur les boiteries et pathologies du pied en bovins. Une dizaine d’éleveurs ont planché sur le sujet avec Audrey Carrière de FODSA - GDS Aveyron et Mathieu Molinier, pareur de FARAGO Aveyron qui a réalisé une démonstration en direct au GAEC d’Aupiac.

A la demande de ses GDS locaux, ponctuellement, FODSA  - GDS Aveyron propose des formations en lien avec l’Approche Sanitaire Globale, notamment sur la santé des veaux, l’éleveur infirmier, la manipulation et contention... et les boiteries et pathologies du pied. Le 13 décembre, cette thématique a fait l’objet d’une journée de formation à laquelle participaient une dizaine d’éleveurs bovins lait et viande adhérents des GDS de Belmont sur Rance et Camarès.

«Cette formation est l’occasion de faire se rencontrer des éleveurs bovins, peu nombreux sur notre secteur de Belmont et Camarès mais qui ont plaisir à se retrouver pour échanger sur des problématiques communes, comme celle des boiteries», explique Gilles Chibaudel, président du GDS de Camarès. «Pour compléter la formation, nous avons associé le GDS de Belmont, présidé par Vincent Guilloth. Cela permet d’élargir les échanges», poursuit le responsable local.

Une formation alliant théorie et pratique en élevage

Les participants ont été très satisfaits de la journée, répartie en deux temps : un apport de connaissances théoriques en salle et une démonstration de parage l’après-midi dans un élevage. Pour cette formation, les participants ont été chaleureusement accueillis par les trois associés du GAEC d’Aupiac à Camarès. Cet élevage de 80-85 vaches Prim’Holstein à la traite est particulièrement attentif aux problèmes de boiteries, misant sur le préventif plutôt que sur le curatif. «Nous faisons appel au pareur de FARAGO Aveyron deux à trois fois par an», assure l’un des éleveurs associés. «Il y a 2 ans, nous avons installé deux robots de traite et construit un nouveau bâtiment. Dès que c’est possible, nous privilégions le pâturage et nous n’avons que très peu de soucis au niveau des boiteries», poursuit-il.

Preuve en est, Mathieu Molinier, le pareur, n’a pas eu beaucoup de travail sur les quelques vaches que les éleveurs avaient sélectionnées. «Ce qu’il faut retenir c’est que les problèmes de boiteries peuvent s’anticiper par de la prévention, en sollicitant régulièrement le pareur, pour entretenir les pieds de vos bovins», a expliqué Audrey Carrière de FODSA - GDS Aveyron. «Cette situation est plus confortable, moins stressante et plus économique qu’une situation d’urgence avec des animaux en mauvaise santé». La démonstration a été enrichissante pour tous puisque le pareur, accompagné d’Audrey Carrière, a pu apporter quelques conseils et repères pour les éleveurs, sur les pathologies du pied mais au-delà sur l’approche sanitaire globale sur une exploitation.

Ces conseils pratiques venaient compléter l’apport théorique délivré en salle le matin. L’évolution des structures - nombre de bovins, d’UTH, bâtiments...  peut engendrer des problèmes de boiteries plus nombreux qu’avant, ainsi que des pertes économiques importantes. En découlent de nombreuses conséquences négatives pour l’élevage : une conduite de troupeau perturbée (temps passé aux soins, frais vétérinaires, réformes précoces et dépréciées...), la douleur des animaux qui se déplacent moins, mangent moins, produisent moins et présentent des problèmes à la repro...

Audrey Carrière a présenté aux éleveurs, les indices de locomotion permettant de mettre en évidence qu’un animal souffre de ses pieds : dos courbé, enjambées courtes avec une ou plusieurs pattes, arrêts fréquents pendant les déplacements...

Que faire pour repérer les boiteries ?

Lors de cette formation, FODSA - GDS Aveyron a livré ses conseils pour repérer les boiteries :

- observer la démarche des vaches (25% du troupeau ou 15 vaches minimum)

- faire le bilan : dos plat et horizontal au repos et pendant le déplacement, bon aplomb... tout va bien ! Dos courbé au repos et/ou pendant les déplacements, tête plus basse et plus éloignée du corps... l’animal doit être surveillé.

- observer les aplombs, les tarsites

- observer les vaches au pré et en bâtiment

- lever régulièrement les pieds des vaches

- observer et noter les lésions avec son pareur.

Pour une bonne santé des pieds des bovins, FODSA - GDS Aveyron mise sur la qualité des onglons, une charge bien répartie sur les onglons, des traitements précoces et une attention particulière aux agressions extérieures (propreté et hygiène, humidité des litières...).

Via l’Approche Sanitaire Globale qui se base sur le bon équilibre entre le troupeau, l’éleveur, le bâtiment, l’état sanitaire, l’alimentation, les sols, le pâturage... plusieurs pistes permettent d’améliorer les situations. Le confort des animaux en bâtiment même si le pâturage reste généralement un critère de référence est une priorité en créant des zones de confort (espace, accès facilité à l’eau, à l’alimentation, allotement autour du vêlage). Des signes peuvent montrer que des vaches ne sont pas bien installées : des animaux trop longtemps debout, qui se couchent ou se lèvent difficilement, qui ne sont pas bien répartis dans le bâtiment...

Il est conseillé de privilégier les sols souples de façon à bien adapter la pousse et l’usure du sabot, de vérifier la température de la litière, d’éviter les sols glissants, pentus et irréguliers, d’observer la ventilation (odeurs, toiles d’araignées), d’évaluer la propreté et l’hygiène des animaux...

Bien sûr l’état général sanitaire du troupeau a une incidence sur la bonne santé des animaux : prophylaxie annuelle obligatoire, recherches lors des contrôles d’introduction mais aussi favoriser la bonne immunité du cheptel... L’alimentation du cheptel joue aussi un rôle primordial dans la qualité de la corne et des aplombs : une disponibilité en eau en quantité et de qualité, du sel iodé pour tous et tous les jours, une alimentation à base de fourrages grossiers en premier puis d’aliments plus acidogènes dans l’heure qui suit, l’observation des bouses... Des changements métaboliques peuvent également intervenir autour du vêlage et mener à des boiteries, cette période nécessite donc une attention toute particulière, comme les transitions alimentaires.

En conclusion, Audrey Carrière et Mathieu Molinier ont mis en avant un «indispensable» : le parage fonctionnel qui permet de répartir l’ensemble des pressions de façon équivalente sur les deux onglons et d’éviter l’apparition de lésions de la boîte cornée ; en plus de permettre un suivi régulier de l’évolution des aplombs et de la qualité de la corne des animaux.

Eva DZ

03 janvier 2019

Capr’Inov : deux élevages aveyronnais primés

Tous les 2 ans, le salon Capr’Inov à Niort, met à l’honneur la filière caprine. La coopérative laitière, Terra Lacta profite de cette occasion pour récompenser ses éleveurs en mettant à l’honneur leurs performances. Pour sa deuxième édition, fin novembre, le Challenge caprin a primé six élevages dont deux en Aveyron, le GAEC de la Chamoisée à Mouret et le GAEC de Bertrand à Rodelle.

Prix du lait, régularité de livraison, bonification cellulaire/taux cellule bas, développement de production et installation, la coopérative laitière, Terra Lacta a pris l’habitude de récompenser parmi ses éleveurs, ceux ayant enregistré les meilleures performances dans ces thématiques. La deuxième édition de son challenge caprin a récompensé six élevages dont deux en Aveyron.

Le GAEC de la Chamoisée formé par Sandrine et Vincent Marcenac à Mouret a été récompensé pour sa bonification cellulaire et son taux de cellule bas. Et Pauline Rouquet du GAEC de Bertrand à Rodelle a reçu le prix de l’installation. Ces lauréats ont été sélectionnés par les techniciens de leur secteur et sur leurs résultats sur l’année 2017.

Au GAEC de la Chamoisée, les cellules sont au plus bas !

Sandrine et Vincent Marcenac élèvent 180 chèvres de race Alpine ainsi qu’une vingtaine d’Aubrac sur 88 ha à Mouret. Un élevage caprin historique en Aveyron ! En 1997, Vincent a repris le flambeau de ses parents qui s’était lancés dans la production de lait de chèvre en 1981 avec la coopérative des Gorges du Lot alors installée à Entraygues sur Truyère qui après restructuration, a rejoint Terra Lacta. Son épouse, Sandrine, l’a rejoint en 2003. Ils produisent 134 000 litres de lait par an.

Particulièrement rigoureux sur la santé des mamelles, le suivi régulier des indicateurs techniques du contrôle laitier, les efforts des deux éleveurs ont été récompensés par une bonification de 10,3 euros/1 000 litres en 2017 pour leur taux de cellules bas

(1 103 000 cellules). «Nous suivons quelques régles de base simples : le contrôle régulier de la machine à traire et de la salle de traite, la traite des primipares en premier de façon à préserver la santé des mamelles», explique Vincent. «Grâce à l’appui du contrôle laitier, particulièrement efficace en Aveyron, nous obtenons un comptage cellulaire à l’animal qui nous permet de trier les réformes, d’organiser le tarissement pour traiter...», complète Sandrine.

«Ce qui peut faire la différence chez nous c’est une lactation de 10 mois et un tarissement de 2 mois qui permet de reposer la mamelle», poursuit Vincent. L’alimentation est aussi un élément clé. La ration que proposent Vincent et Sandrine à leurs chèvres est composée de fourrages séchés en grange : pas d’ensilage, ni d’enrubannage. Et un peu de concentré.

«Nous ne cherchons pas à augmenter le litrage par chèvre mais plutôt la performance économique et l’autonomie pour limiter les intrants. C’est grâce à cette approche que nos chèvres sont en bonne santé», disent encore les deux éleveurs. L’exploitation a fait le choix d’une production de qualité et de la sélection génétique du troupeau. «L’histoire de notre élevage avec plus de 35 ans d’IA est aussi un atout», confirme Vincent, qui a sélectionné sur la conformation des mamelles pour une traite plus rapide. «Ce prix est une belle récompense qui va bien au-delà de nos résultats sur la seule année 2017. Même quand nous avions un troupeau plus important, nous n’avons jamais rencontré de gros soucis de cellules», conclut le couple.

Pauline Rouquet, une installation réussie

En 2015, Pauline a rejoint son père sur l’exploitation familiale, à Rodelle, un élevage bovins lait et viande. Mais la jeune agricultrice avait un projet bien en tête : la création d’un atelier caprin. Après des études agricoles spécialisées dans cette production, son emploi au Contrôle laitier caprin lui a permis de bien mûrir son projet. Pauline a choisi d’y aller doucement en achetant ses chevrettes. Les premières mises bas ont démarré à l’automne 2016. Aujourd’hui Pauline élève 200 chèvres de race Alpine et produit 156 000 litres de lait. Trois ans après son installation, elle attaque sa troisième campagne et ne regrette pas son choix et voit avec plaisir l’arrivée de son frère, Romain installé depuis le 1er décembre. «Ensemble nous avons pris la décision d’arrêter le troupeau bovin lait, pour nous consacrer à l’atelier caprin et à un petit troupeau de vaches allaitantes qui assure une bonne complémentarité».

Pauline a bénéficié d’un accompagnement de la part de Terra Lacta au moment de son installation et son frère Romain profitera du nouveau dispositif (lire encadré). «Nous avons fait le choix de ne pas augmenter le troupeau mais plutôt d’améliorer la qualité du lait via la génétique, l’alimentation...», détaille la jeune agricultrice. «Nous travaillons à l’équilibre de notre système tant d’un point de vue économique avec nos deux troupeaux que social d’un point de vue vivabilité». Après la construction de la chèvrerie, Pauline a installé un séchage en grange et une nouvelle machine à traire (ligne haute). «Nous recherchons le confort de travail et la qualité de production», confirme-t-elle.

Dans cette réalisation, les administrateurs de Terra Lacta ont été séduits par la création de cet atelier de A à Z de façon réfléchie, progressive, qui a permis quelques années plus tard d’accueillir un nouveau jeune. L’aménagement du bâtiment, la mise en place du séchage en grange pour plus d’autonomie, le démarrage progressif avec les chevrettes... sont le fruit d’un projet raisonné, à taille humaine. «Un bon exemple de réussite et de pérennité», a conclu Elodie Vidaillac de Terra Lacta.

Eva DZ

27 décembre 2018

Coopérative des Chevriers du Rouergue : bilan d’activité 2018 stable

La coopérative des Chevriers du Rouergue s’est réunie en assemblée générale jeudi 20 décembre à Rodez. A l’image de la production caprins lait, son activité 2018 est sur une bonne dynamique.

Beaucoup d’éleveurs caprins lait ont participé à l’assemblée générale présidée par Jean-Paul Fayret, à Rodez. La coopérative rassemble 145 adhérents aveyronnais, dont 5 engraisseurs de chevreaux, avec un cheptel total de 34 141 chèvres et 12 117 chevrettes de renouvellement. 31,03 % des élevages adhérents possèdent entre 200 et 300 chèvres, 21,38 % entre 300 et 400 chèvres, et 20,69 % entre 150 et 200 chèvres. Et 10,34 % ont plus de 400 chèvres. «Notre coopérative rassemble les deux-tiers des éleveurs caprins de l’Aveyron» a indiqué le président Fayret, en guise d’introduction, en présence notamment de Gérard Pradels, responsable technique de cette structure siégeant à Espalion.

«Nous avons un nombre d’adhérents stable, avec des arrêts d’activité compensés par des installations, et un nombre d’animaux en progression», relève Jean-Paul Fayret. Il ajoute : «l’activité reproducteurs autant en local qu’à l’exportation, nous permet depuis deux ans de dégager un bon résultat d’exercice. Par contre, le marché du chevreau fini est toujours fragile avec malheureusement trop peu de chevreaux de Noël. Pour cette nouvelle campagne, nous allons mettre en place trois nouveaux ateliers d’engraissement afin d’apporter le meilleur service à nos adhérents».

Chevreaux naissants

En chevreaux naissants, la coopérative a ramassé en 2018, 17 373 animaux. «La collecte reste stable avec une meilleure régularité au cours de la campagne» complète Mireille Chassaing-Trapy, vice-présidente. «En revanche, le fait que les fêtes de Pâques aient été plus tôt dans le calendrier de cette année a été favorable, d’une part, à la tenue des cours de début 2018, et d’autre part, nous a permis de commercialiser davantage de chevreaux à cette période. Cela explique l’augmentation de

9 centimes/kg du prix de vente du chevreau fini. La marge nette moyenne par chevreau vendu est de 3,47 euros cette année, en hausse de 45 centimes comparé à la précédente campagne».

Reproducteurs

L’activité reproducteurs a été résumée par Jean-Noël Angles, vice-président. «Nous avons commercialisé cette année 400 reproducteurs de moins que la campagne dernière, essentiellement des chevrettes. Malgré un marché plus calme, notre groupement, reconnu au-delà du département, a vendu des reproducteurs notamment à l’extérieur, permettant ainsi de vendre des chevrettes et des boucs à davantage d’éleveurs».

Chèvres de réforme

En chèvres de réforme, 3 956 animaux ont été collectés cette année. Les ventes se font essentiellement auprès de la Maitérie du Rouergue (66,64 %), l’abattoir Arcadie (24,38 %), les Entreprises Comibev (5,80 %). Selon Jean-Noël Angles, «cette année, nous avons commercialisé davantage de chèvres de réforme (plus 400) avec une collecte plus régulière sur l’année (environ 330 chèvres/mois). La qualité des animaux s’est améliorée avec seulement

2 % de saisie, mais l’effort collectif doit être maintenu»

Autre activité, la vente de poudre de lait aux adhérents avec les fournisseurs UNICOR et RAGT. «Elle a progressé de 7 tonnes en 2018 par rapport à la dernière campagne avec des prix en légère baisse» note Jean-Paul Fayret. Enfin, un point a été fait sur les différentes ristournes accordées aux adhérents, pour chaque activité : poudre de lait, chevreaux naissants, chevreaux finis, jeunes reproducteurs, et soutient aux engraisseurs.

D.B.

20 décembre 2018

Journée caprine : une filière jeune et dynamique

Des prix rémunérateurs, une demande à la hausse, une consommation de fromages positive... La filière caprine se porte bien. Pour la faire connaître et inciter les jeunes à s’installer, la Chambre d’agriculture entourée de partenaires a organisé une journée mardi 18 décembre à Gabriac.

Arnaud Cormouls est un jeune éleveur caprin installé depuis 2012 avec son père, en GAEC, à Malagenq, sur la commune de Gabriac. Depuis tout petit, il souhaite reprendre la ferme familiale. Lorsque ses parents ont arrêté la production de lait de brebis, ils ont créé un atelier caprin en vue de l’installation de leur fils. Ils ont acheté en 2007, 150 chevrettes et ont réalisé leur première traite en 2008 pour la coopérative Terra Lacta. Arnaud, lui, s’est installé en 2012... en pleine crise caprine : «Cette crise m’a permis de mesurer mes investissements. Si j’ai réussi à investir et à développer mon système vers plus d’autonomie à ce moment-là sans me noyer, c’est bon !», résume Arnaud. Il a pu compter sur le soutien des techniciens de la Chambre d’agriculture pour construire son projet.

Arnaud, un bel exemple de réussite caprine !

«En élevage caprin, il faut être très bon techniquement en plus de tout l’administratif. Et puis je pense qu’il faut commencer petit avec des chevrettes. Même si c’est compliqué de les élever un an sans production, il ne faut pas prendre le risque de commencer avec des chèvres en production», explique Arnaud qui a acheté ses chevrettes chez un éleveur du département et auprès de la coopérative des Chevriers du Rouergue. Aujourd’hui, Arnaud a 330 chèvres à la mise-bas et une production de 1050 L/chèvre en moyenne. Avec la mise en place d’un séchage en grange en 2013, il mise sur l’autonomie fourragère : maïs ensilage et foin de luzerne une partie de l’année et enrubanné et foin l’autre partie. Son troupeau de 45 vaches Limousines complète bien le système pour les refus et les surfaces difficiles à exploiter. Son séchage en grange lui permet d’économiser 20 000 euros par an et de valoriser ses prairies naturelles. L’achat d’un robot d’alimentation lui permet aussi de gagner du temps dans la distribution tout comme l’installation d’une nouvelle machine à traire qui lui supprime 2h30 d’astreinte par jour ! Bientôt seul sur la ferme, Arnaud a réfléchi à la simplification du travail et sait qu’il peut compter sur l’entraide des voisins et de la CUMA. Il s’appuie aussi sur son technicien caprin à la Chambre d’agriculture, son troupeau est en Contrôle laitier officiel. «J’ai atteint un bon fonctionnement, mon objectif est de maintenir mon troupeau tel qu’il est, de consolider la ferme en agrandissant par exemple le séchage en grange pour plus d’autonomie».

Son témoignage a beaucoup plu aux participants, dont des étudiants de La Cazotte, de la journée caprine organisée mardi 18 décembre par la Chambre d’agriculture, en partenariat avec Cilaisud, interprofession laitière du Sud-Ouest - commission caprine, le GIE Elevage Occitanie, l’IDELE et l’ANICAP, interprofession nationale caprine, présidée par l’Aveyronnais Jacky Salingardes, présent à cette journée.

«Notre filière en Aveyron est jeune et dynamique avec 190 élevages livreurs ou fermiers ou mixtes», a souligné Virginie Albespy, responsable du groupe caprin à la Chambre d’agriculture. Le président, Jacques Molières a d’ailleurs encouragé la filière à continuer sur cette voie de la réussite. «Ensemble notre objectif est de faire prospérer une filière et tout un territoire», a complété Joël Mazars, président de CILAISUD. Pour faire connaître cette production et inciter les jeunes à la choisir, la filière a engagé plusieurs actions de promotion : «Nous allons partir à la rencontre de tous les établissements agricoles de notre bassin de production pour parler de notre production», a expliqué Joël Mazars. Une plaquette réunissant dix témoignages, dont celui d’Arnaud Cormouls, est à la disposition de tous. «Nous voulons dire et montrer que notre filière s’est professionnalisée, qu’elle est créatrice de valeurs dans les exploitations et les territoires», concluent de concert Virginie Albespy et Joël Mazars.

Eva DZ

06 décembre 2018

"Moi(s) je m’installe" avec Marie Delpuech : «Aux Bornottes, on se sent bien !»

La Volonté Paysanne avait rencontré pendant l’été 2017, Marie Delpuech à la Ferme des Bornottes, «havre de paix» à Lacroix Barrez, un an après la création de sa ferme pédagogique. Aujourd’hui, la jeune femme continue de s’épanouir dans son métier... des projets plein la tête !

«Depuis que je suis toute petite, je vais aider mon père sur son élevage Charolais !», Marie Delpuech ne se voyait pas autrement qu’agricultrice. Mais plutôt que de rejoindre la ferme familiale, Marie s’est créée son propre projet : une ferme pédagogique. Elle s’est installée en individuel en avril 2016. Après une solide formation (Bac STAV à La Roque, BTS conduite de projet en espace rural, licence pro expertise agro-environnement et conduite de projet à Aurillac), Marie a découvert la ferme pédagogique lors de plusieurs stages et expériences professionnelles notamment dans le Puy de Dôme. Avec un papa agriculteur et une maman enseignante, Marie a vite fait le lien !

Passionnée, Marie l’est mais pas question de foncer tête baissée ! Elle a monté son projet pas à pas, regrettant au passage de n’avoir pas pu bénéficier de l’accompagnement à l’installation. «En m’installant en individuel, sur la création de ferme pédagogique, mon activité principale, difficile de mettre des chiffres sur mon projet. On avance à tâtons. Nous sommes pourtant les premiers maillons de la chaîne, en contact direct avec le grand public sur notre métier d’éleveur...».

Ferme pédagogique et élevage d’Highland

Marie a d’abord lancé sa ferme pédagogique, son activité principale mais qui reste saisonnière (mars à octobre). Alors pendant la période «creuse», elle réfléchit à de nouveaux projets, elle travaille sur les animations de la saison à suivre, réalise divers aménagements... Et elle s’occupe de son troupeau de vaches Highland Cattle pour compléter son revenu. «J’ai augmenté un peu mon effectif. J’élève aujourd’hui une douzaine de mères, sachant que dans cette race on ne peut abattre les bœufs avant 4 ans, donc je m’occupe d’un troupeau d’une quarantaine d’animaux», explique Marie. Des animaux qu’elle commercialise en vente directe (les animaux sont abattus à Neussargues et transformés au lycée de Saint Flour). «La viande issue de cette race est recherchée et au fil du temps, je me suis constituée un petit carnet d’adresses de clients fidèles grâce à ma ferme pédagogique. Je travaille aussi avec quelques restaurateurs étoilés du nord Aveyron», confie la jeune femme qui envisage d’expédier des colis sur Paris et Marseille notamment, en 2019.

Marie vend aussi quelques génisses sur pied à des éleveurs ou des particuliers pour débroussailler ! Les vaches Highland sont en effet connues pour leur capacité à valoriser des terrains très pauvres. C’est ainsi que la commune de Lacroix Barrez a sollicité Marie et ses vaches pour entretenir 10 ha autour du village de Valon dès le printemps 2019, réouvrir ce site Natura 2000 et éviter les risques incendie. Quelques années après son installation, Marie peut aujourd’hui s’appuyer sur son propre renouvellement, sur un troupeau homogène, sélectionné sur le caractère, la conformation... Elle commercialise actuellement 2 à 3 animaux par an et compte d’ici 2020 atteindre 5 à 6.

Visites libres ou guidées

Sur la ferme pédagogique, tout se déroule à merveille. L’été dernier Marie a reçu environ 80 personnes par jour. «La fréquentation continue d’augmenter avec des scolaires, des maisons de retraite, des familles, des personnes en situation de handicap, des touristes, des locaux, des nouveaux mais aussi des fidèles qui reviennent chaque année découvrir les nouveautés !». Et des nouveautés, il y en a ! Marie présente 120 animaux d’une vingtaine d’espèces (lamas, chèvres, moutons, cochons, poneys, chevaux, ânes, lapins, volaillles d’ornement...). Le nombre de naissances a également augmenté permettant à Marie de vendre quelques animaux à des particuliers.

La jeune agricultrice a développé, en plus des visites guidées et des ateliers (petits fermiers, beurre, traite de chèvre et fromage, chasse au trésor, rallye photo, laine, kim...), des visites libres. Elle espère aussi développer les anniversaires à la ferme. Et pour cela, elle travaille à améliorer l’accueil avec un projet de salle (animation, vente et location) et la possibilité de rejoindre le réseau Bienvenue à la ferme. Une réflexion est aussi en cours avec la commune pour aménager un parking à l’entrée de la ferme, avec un tracé pour les poussettes et les fauteuils roulants.

Sur le long terme, Marie réfléchit à l’embauche d’un saisonnier l’été pour soulager la charge de travail. «Entre l’accueil, le soin aux animaux, les animations... ce n’est pas facile de pouvoir tout concilier. J’ai donc réfléchi à quelques aménagements pour simplifier le travail», explique Marie. Avec l’aide de son papa et de son conjoint, elle a construit un parc adapté sur 1 ha avec des abris pour héberger les animaux par espèces avec des abreuvoirs pour éviter d’avoir à transporter des seaux d’eau matin et soir.

Cadre de vie exceptionnel

Autre corde à l’arc de Marie, la médiation animale. Formée à cette spécialité, la jeune femme travaille avec tout public sur la confiance en soi, l’hyperactivité, la phobie envers l’animal... sur place ou en itinérance dans les IME, les CAT, chez les particuliers... «Les animations en périscolaires ayant fortement diminué du fait du retour de la semaine de 4 jours, du coup j’ai pu augmenter le nombre de contrats en médiation animale», souligne Marie, qui apprécie ce côté partage et rencontre du métier. «Le démarchage a porté ses fruits et je suis heureuse dans mon métier. J’évolue dans un cadre de vie exceptionnel, je m’organise librement dans mon travail : à fond l’été et plus dans la réflexion et les projets l’hiver ! Le retour des clients est très gratifiant, c’est cela qui nous motive et nous encourage à persévérer».

C’est par hasard que Marie a eu vent de la création du groupe JA 100% féminin via FaceBook, réseau social sur lequel elle est bien présente. «J’ai trouvé cette première rencontre vraiment super, très enrichissante et qui valorise la place de la femme dans le milieu agricole. Nous partageons les mêmes soucis et cela me permet de me reconnecter à mon milieu professionnel étant plutôt en contact avec le grand public dans mon activité». De quoi donner des idées à cette jeune entrepreneuse !

Eva DZ

29 novembre 2018

Prim’Holstein Aveyron : le robot de traite, une opportunité ?

Le premier robot de traite a fait son apparition en France, en Mayenne, en 1995. Plus de 8 000 sont actuellement en fonctionnement (1,6 en moyenne par ferme - de 1 à 6). Un marché dynamique en progression. L’association Prim’Holstein Aveyron pour sa traditionnelle journée technique, a invité quatre éleveurs à venir témoigner sur le robot de traite : deux l’ont définitivement adopté et deux autres l’ont délaissé pour revenir à la salle de traite «classique».

Philippe Pélissier élève 70 vaches laitières à Moyrazès. Au départ à la retraite de sa mère en 2012, il a choisi d’investir dans un robot de traite pour diminuer l’astreinte et se simplifier le travail.

Se simplifier le travail quotidien

«Mes animaux et moi-même, nous sommes plus calmes ! Je ne passe plus 2h le matin et 2h le soir à crier derrière les vaches !». S’il a réussi à se simplifier le travail au quotidien, Philippe constate qu’il est désormais plus difficile de partir plusieurs jours, la main d’œuvre qualifiée sur un robot de traite en remplacement n’est en effet pas courante... Reste l’entraide entre voisins eux aussi équipés... L’installation du robot a modifié sa conduite d’élevage : réduction du pâturage (peu de parcours autour du bâtiment) entraînant une fragilité des animaux (mamittes, problèmes de pattes... «J’ai choisi de remettre du tempérament dans la sélection pour avoir des vaches plus volontaires, plus autonomes», souligne Philippe. «Le robot s’il diminue l’astreinte nous oblige à observer attentivement le troupeau ce que je faisais naturellement avant à la traite». Philippe même s’il avoue quelques déconvenues en terme de réglement de pannes, et en frais d’entretien «qu’il ne faut pas sous évaluer», est satisfait de son investissement : «Mon organisation du travail est plus souple et je n’ai pas eu d’alarme la nuit !». Il fera le bilan lorsque le robot sera amorti.

«Rester disponible»

Yves Dufour élève avec son frère, dans le Lot et Garonne, 80 vaches laitières. En 2008, ils ont investi dans un robot... Six mois plus tard, ils reprenaient le chemin de la salle de traite. «D’un point de vue astreinte au quotidien le robot c’est l’idéal mais c’était trop d’alarmes, trop de stress de la panne, et une disponibilité de tous les instants nécessaire... On n’a pas tenu», explique l’éleveur, également producteur de céréales. «Nous passions aussi beaucoup de temps à pousser les vaches pour qu’elles aillent au robot, aujourd’hui les machines ont évolué, ce serait peut-être différent mais avec un robot, on ne voit que les vaches à problèmes (cellules, fin de lactation...)», poursuit Yves. «Nous ne regrettons pas d’avoir fait l’essai, quand le robot marche, nous avons été bluffés mais cela ne nous correspondait pas. Nous avons revendu le robot et embauché un salarié».

«Je me suis installé parce que j’aime traire»

Cédric Fauré est un jeune éleveur ariégeois. Avant son arrivée, le GAEC familial (6 associé et 1 salarié) a choisi d’investir dans 2 robots pour les 130 vaches laitières en 2001, plutôt que dans une salle de traite neuve. Dix ans après, les associés sont revenus à la salle de traite classique. «Nous faisions partie des pionniers, nous avons bénéficié de 6 mois d’assistance au départ mais quand à mon installation, mon père m’a laissé la gestion du robot, je ne me suis pas du tout adapté ! Trop de mamittes, trop de vaches à trier, une qualité de lait en chute alors que nous livrons une coopérative qui travaille le lait cru, nous étions sans cesse pénalisés. Nous en étions même à acheter des vaches car nous avions trop de réformes ! A sélectionner des taureaux sur l’emplacement des trayons... Nous faisions fausse route. Aujourd’hui nous vendons de nouveau des génisses et nous ne sommes plus pénalisés sur le lait et nous ne jetons plus de lait. Quand nous avons eu fini de payer le robot, nous l’avons éteint pour de bon et avons investi dans une nouvelle salle de traite et dans un salarié. Je me suis installé parce que je voulais traire et pas être devant un ordinateur ! Nous ne regrettons rien parce que nous y avons cru ! Ça ne l’a pas fait !».

Un outil d’attractivité du métier

Le GAEC Brast Savy à Druelle, a acheté 2 robots de traite, le premier en 2008 puis le deuxième en 2012, au moment du regroupement de trois fermes. «Nous avons pu tirer les leçons de notre première expérience et après avoir comparé avec l’investissement dans une salle de traite roto, nous avons choisi le robot», explique Gilles Brast, l’un des 3 associés. «L’environnement du bâtiment, de l’exploitation joue beaucoup dans la réussite de l’installation d’un robot : nous avons visité de nombreux élevages avant de nous lancer. Nous avons réfléchi globalement notre projet avec l’installation de logettes plutôt qu’une aire paillée, un revêtement en caillebotis et caoutchouc, un bâtiment bien ventilé. Le robot craint davantage les trop belles mamelles mais sait dompter les plus mauvaises ! Nous l’avons appris avec l’expérience», souligne Gilles. «C’est vrai que l’on s’occupe davantage des vaches à problèmes, psychologiquement c’est un peu dur. Du coup nous avons orienté notre sélection sur les mamelles, les pattes pour éviter les problèmes».

Sur le temps de travail, les associés y ont gagné. Après le départ de l’un d’entre eux à la retraite, ils sont désormais 3 avec plus de 100 vaches. «Si nous finissons à la même heure le soir, en revanche le matin on se lève une heure plus tard ! Si on veut installer des jeunes, socialement il ne faut pas creuser l’écart du temps de travail. Economiquement, le robot s’autofinance : le coût d’entretien et maintenance (12 000 euros par an pour 2 robots) est absorbé par la production supplémentaire (+ 100 000 litres) mais cela ne doit pas enlever la nécessité d’un prix de base revalorisé pour les éleveurs», avance Gilles. «Si nous devions le refaire, nous choisirions de nouveau le robot. C’est un outil qui donne des résultats et nous permet d’améliorer la performance de l’élevage mais ce qui est vrai chez nous, ne l’est pas forcément chez un autre !».

Globalement, les éleveurs témoins ont insisté sur la capacité des robots, leur «saturation» qui peut parfois être bloquante en terme de développement de production et qui peut générer un certain nombre d’alarmes, contraignantes pour l’éleveur. Une adéquation à trouver entre la taille de l’élevage et l’équipement, au moment de l’investissement.

Eva DZ

25 octobre 2018

Ovins lait à Durenque et Optitraite : sécuriser la qualité laitière

Yves Deveix, conseiller machine à traire à la Chambre d’agriculture, était récemment sur une ferme ovins lait de Durenque pour y effectuer un contrôle Optitraite, à la demande de l’éleveur.

Kévin Fabre, 32 ans, éleveur ovins lait depuis 2011 dans un GAEC, va voler de ses propres ailes en s’installant seul sur la ferme de l’un de ses oncles à Durenque. Son cheptel est composé de 180 brebis Lacaune, sur une SAU de 60 ha, avec une production AOP Roquefort livrée à l’entreprise Vernière à Villefranche-de-Panat. Il reprend une machine à traire en sommeil depuis sept ans. Il a fait appel la semaine dernière à Yves Deveix, pour un contrôle Optitraite ayant pour objectif de remettre en route de façon optimale une machine de 12 postes. Tout doit être prêt pour la première campagne laitière individuelle de Kévin, prévue à la mi-novembre. «Dans le rayon AOP de Roquefort, le contrôle Optitraite annuel est obligatoire» dit le jeune éleveur. «Il est important de travailler avec un outil fonctionnel pour la sécurité sanitaire, lutter contre les mammites, avoir un lait de qualité et donc, tirer le revenu vers le haut». Le contrôle Optitraite existe en France depuis plus de 25 ans. «Il a été généralisé à l’ensemble de la filière laitière dans les années 2000 pour les bovins, ovins et caprins», indique Yves Deveix.

Un protocole rigoureux

Le contrôle toujours effectué par un technicien agréé, se fait avec l’aide du logiciel Logimat. «Le protocole est clairement établi. Il s’agit de mesurer le niveau de vide, la dépression nécessaire pour aspirer le lait», détaille Yves Deveix. «Il faut donc contrôler la régulation. Elle doit stabiliser le niveau de vide négatif de l’air (niveau de vide de traite) afin d’avoir une machine performante, moins agressive, pour le bien-être animal. Il y a aussi les mesures du débit d’air des faisceaux trayeurs et la vérification de l’orifice calibré des faisceaux. Nous vérifions également la bonne simulation de la traite, ici, pour la tétée de l’agneau, qui a un mouvement d’environ 170 fois/minute. Il est de 90-110/minute pour les caprins et de 60/minute pour les bovins. Tout est vérifié, avec notamment un pulsographe, des niveaux, et un débit-mètre à flotteur (Optiflo) qui mesure le débit au niveau des faisceaux trayeurs».

Le contrôle dure au minimum 3 heures pour une machine de 12 postes, avec un coût HT de 230 euros. Les deux conseillers Chambre d’agriculture réalisent environ 180 contrôles Optitraite par an. D’autres prestataires de service, comme UNOTEC Roquefort en effectuent également avec ses cinq techniciens.

«Au final, nous avons une interprétation et un bilan précis permettant à l’éleveur de faire les interventions nécessaires, par lui-même ou avec un concessionnaire», souligne Yves Deveix. «Il est important de faire ce contrôle chaque année car une machine à traire s’entretient. Il y a toujours des consommables à changer. L’objectif est de produire un lait de la meilleure qualité possible !».

D.B.

18 octobre 2018

13ème Festibœuf et 6ème Salon du goût : la réussite toujours au rendez-vous

Le 13ème Festibœuf et le 6ème Salon du goût ont rencontré le succès le week-end dernier à Naucelle dans la foulée de la vente aux enchères des neuf meilleures bêtes du concours.

Jérôme At, président du Comité naucellois pour la promotion de l’élevage (CNPE) tire un bilan positif : «les animations ont très bien fonctionné, avec plus de monde cette année, selon les retours satisfaits des exposants et éleveurs. Le beau temps était aussi avec nous». S’agissant de la vente des animaux le vendredi, le président du CNPE ajoute : «sept éleveurs ont été récompensés lors de la vente aux enchères, avec la mise en avant cette année des signes officiels de qualité. C’est là-aussi une belle satisfaction !». Quant à la vente des autres animaux, ils se sont négociés autour de 5,70 euros/kg/carcasse, selon Jérôme At. «C’est en moyenne 30 centimes de moins comparé aux éditions précédentes. Vu le contexte actuel, nous avons très bien résisté. La bonne valorisations des bêtes sous signe officiel de qualité répond aux attentes des consommateurs. Ces animaux représentaient le quart des 200 bêtes inscrites cette année, une première pour Festibœuf». Jérôme At est également satisfait de la mobilisation des partenaires et bénévoles : «merci aux jeunes et à la MFR de Naucelle !».

Interbev assure !

Marie Christophe, animatrice Interbev-Ocitanie basée à Rodez avait piloté le 6ème Salon du goût pour la première fois. Sa réaction : «le bilan est positif pour nous aussi ! Nous avons enregistré plus de 200 repas le samedi midi, avec une «formule marché gourmand», où le visiteur pouvait constituer son plateau repas auprès de chaque producteur présent». Autre satisfecit, le déplacement exceptionnel du marché hebdomadaire de Naucelle près du Salon du goût qui a permis d’étoffer le nombre de visiteurs, avec là-aussi, une belle réussite.

Des enchères de bon niveau

- Championne du concours et championne naisseur-engraisseur génisse Limousine. Serge Costes. La Capelle Balaguier. Adjugée 9,20 euros/kg/carcasse à Michel Guibert, boucher à Tours.

- Championne Fleur d’Aubrac. Elevage SAS Veyrac à Sénergues. Adjugée 8,60 euros/kg/carcasse au magasin Leclerc de Millau.

- Championne Bœuf Fermier Aubrac. EARL de la Gamasse. Currières. Adjujée 8,20 euros/kg/carcasse à Ouest-Saveurs-boucherie Azémar de Rodez.

- Championne Bœuf limousin label rouge. GAEC de la Vallée du Lézert. Cabanès. Adjugée 7 euros/kg/carcasse à Bigard de Castres.

- Championne Charolaise. EARL St-Cizy. Cazères (31). Adjugée 7,20 euros/kg/carcasse à SARL Privat-Rieupeyroux pour Guasch & fils à Perpignan.

- Championne Blonde d’Aquitaine. GAEC de Palayret. St-Cyprien-sur-Dourdou. Adjugée 8 euros/kg/carcasse à Bigard-Distribution à Toulouse.

- Championne Limousine. SARL Carayon. Viane (81). Adjugée 8,20 euros/kg/carcasse à Bigard-Distribution à Toulouse.

- Championne Aubrac. Jérôme Carayon. Le Masnau-Massugiès (81). Adjugée 8,40 euros/kg/carcasse pour le magasin Leclerc de Millau.

- Championne croisée. EARL St-Cizy. Cazères (31). Adjugée 9,20 euros/kg/carcasse à SARL Privat-Rieupeyroux pour Guasch & fils à Perpignan.

D.B.

04 octobre 2018

Aubrac et Lacaune, des destins communs pour la défense de la ruralité

Aubrac et Lacaune ont initié un rendez-vous inédit à Laissac, pendant trois jours le week-end dernier, autour de Rencontres communes. Les deux races ont uni leurs efforts pour promouvoir leurs spécificités, leurs bienfaits pour le territoire, leurs atouts mais aussi leurs problématiques. Le message est passé !

Michaël Dressayre et Yves Chassany sont deux présidents heureux ! Le premier pour l’OS Lacaune, le second pour la race Aubrac ont exprimé leur satisfaction à l’issue des trois jours de fête à Laissac - Sévérac l’église, du 28 au 30 septembre. «Malgré un travail commun depuis plus de 10 ans au sein du CORAM, cet événement commun à nos deux races était inédit, c’est un premier pas qui assurément en appellera d’autres», a avancé Michaël Dressayre. Même écho du représentant des éleveurs Aubrac qui s’est félicité de cette collaboration efficace entre Aubrac et Lacaune, l’ensemble des filières et les collectivités.

Destins partagés

«Derrière nos races, c’est tout un territoire qui vit, une ruralité qui porte nos espoirs et c’est bien cela que nous avons voulu mettre en avant tout au long des trois jours, auprès du grand public et des élus venus nous rencontrer», avance Yves Chassany. L’événement a en effet reçu la visite de nombreux élus locaux, conseillers départementaux, maires, présidents de Communautés de communes, députés, sénateurs,... et le président de l’Assemblée nationale, accompagné de la préfète de l’Aveyron. Richard Ferrand a en effet consacré plus de 2 heures d’échanges avec les éleveurs, samedi après-midi, participant notamment à la remise des prix des jeunes des lycées d’enseignement agricole.

«Nous avons rappelé à nos décideurs que les éleveurs font des efforts au quotidien, qu’ils croient en leur métier, qu’ils ont le soutien des jeunes motivés à poursuivre notre travail - plus d’une centaine de jeunes étaient mobilisés tout le week-end à nos côtés», argumente Yves Chassany, qui s’est porté en véritable militant de la ruralité. «Les éleveurs sont inquiets de l’utilisation de l’argent public. Certes l’élevage bénéficie de soutiens compensatoires mais il a aussi besoin de signaux forts : imposer un menu du terroir plutôt qu’un menu végétarien dans les cantines», une proposition qui a suscité de nombreux applaudissements !

«Cette manifestation est la preuve des liens nombreux et forts qui existent entre l’élevage et son territoire. Nous avons le savoir-faire, notre événement contribue à le faire savoir mais il faudra encore marteler nos messages», complète Michaël Dressayre. Avec Yves Chassany, ils sont convaincus de la nécessité de communiquer positivement sur les qualités de leurs races et leur attachement au territoire : «il y a des événements à inventer au cœur des grandes villes pour aller à la rencontre des consommateurs et recréer un climat de confiance. Eleveurs et consommateurs en ont besoin !».

Une équipe locale efficace

Yves Chassany et David Minerva, maire de Laissac-Sévérac l’église ont félicité l’équipe du syndicat cantonal Aubrac, autour des deux présidents, Michel Laurens et Clément Chassaly, qui a œuvré avant, pendant et après au bon accueil et au bon déroulement de l’événement. «C’est à l’image de l’engagement du Laissagais, autour des agriculteurs, des commerçants, des artisans, de la municipalité tout au long de l’année pour animer notre ville», avance David Minerva. Les organisateurs n’ont pas oublié celui qui fut à l’initiative de ce projet, Claude Salles, maire de Laissac, disparu subitement en début d’année, alors qu’il revenait d’une réunion de préparation des Rencontres Aubrac et Lacaune. L’ensemble des participants et organisateurs ont salué sa mémoire par une minute d’applaudissements.

Tour à tour, Christine Presne, conseillère départementale, Jean-Claude Luche, sénateur et Stéphane Mazars, député, entourés de leurs homologues élus, et de Mme Lugrand, secrétaire générale de la préfecture, ont salué la performance commune des races Aubrac et Lacaune.

Eva DZ

20 septembre 2018

Laissac : «Un rassemblement qui a du sens !»

Autour des OS Aubrac et Lacaune, nombreux sont les partenaires à soutenir les Rencontres des deux races emblématiques de l’Aveyron, pour leur grand rendez-vous des 28, 29 et 30 septembre à Laissac. Filières, Organisations professionnelles agricoles (OPA), élus, lycées d’enseignement agricole,... des départements concernés sont mobilisés pour faire de cette première, une réussite.

Aubrac, Lacaune, deux races locales de massif qui ont décidé de mettre leurs forces en commun pour créer l’événement pendant trois jours, fin septembre à Laissac. Un village au savoir-faire reconnu en matière d’événementiels ! Initiées par les organismes de sélection (OS) des deux races, les Rencontres Aubrac Lacaune sont une première et résonnent sur l’ensemble d’un territoire dont le nom semblait prédestiné : des Causses à l’Aubrac. Une zone qui compte de nombreux élevages ovins en race Lacaune lait et/ou viande et bovins en race Aubrac, parfois dans des systèmes doubles. «Nous avions tout pour accueillir un rassemblement aussi exceptionnel», assure David Minerva, maire de Laissac. Yves Chassany, président de la race Aubrac confirme : «Laissac en tant que 2ème marché aux bestiaux de France nous offre une situation unique, centrale à nos deux races et très pratique grâce à ses infrastructures, ses foirails bovins et ovins».

Les deux races Aubrac et Lacaune ont l’habitude de se côtoyer depuis 10 ans au sein du CORAM, collectif des races locales de massif mais c’est bien la première fois qu’elles portent un projet commun. «Nous partageons un certain nombre de valeurs, de problématiques, en tant que races locales, bien implantées sur des territoires difficiles, soutenues par de nombreuses démarches de qualité. Nous avons donc décidé d’unir nos forces pour faire passer nos messages», avancent Yves Chassany et Michaël Dressayre, président de l’OS Lacaune.

Défense d’un patrimoine vivant

Poids économique des filières de qualité, performance environnementale des élevages basés sur l’herbe, impacts sur les paysages, l’aménagement du territoire, emplois induits (l’agriculture contribue à l’emploi de 703 000 ETP),... ce sont tous ces arguments que les éleveurs Aubrac et Lacaune vont mettre en valeur pendant trois jours à Laissac, avec une journée dédiée aux scolaires (vendredi), une journée spéciale professionnels (samedi) et une journée destinée au grand public le dimanche (programme détaillé en page suivante).

Ils s’appuieront sur les six lycées agricoles de la zone Aveyron, Cantal et Lozère (lire par ailleurs) pour informer les visiteurs et surtout leur faire découvrir et déguster les multiples produits de qualité issues de ces deux races (label rouge Bœuf Fermier Aubrac, Agneau fermier des Pays d’Oc, Agneau Lou Paillol, Agneau laiton, IGP Fleur d’Aubrac, AOP Roquefort et bientôt Pérail). Ces animations encadreront le concours National Aubrac avec 450 des meilleurs reproducteurs de la race annoncés, une trentaine de brebis Lacaune lait et viande en présentation et deux conférences techniques des rameaux lait et viande de la race ovine.

Et pour les accompagner dans cette opération de promotion collective, éleveurs Aubrac et Lacaune ont pu compter sur le soutien de nombreux partenaires dont le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, les élus départementaux et locaux (ville de Laissac - Sévérac l’Eglise, la Communauté de commune Des Causses à l’Aubrac, le Conseil Départemental), l’Office de tourisme,...

Tous ont exprimé leur motivation à soutenir une telle manifestation «positive pour l’ensemble du monde de l’élevage». «Quand on voit le chiffre d’affaires que génèrent les élevages Lacaune et Aubrac sur nos territoires, on ne peut qu’être le partenaire de leur réussite», souligne Jean-Paul Peyrac, président de la Communauté de communes, Des Causses à l’Aubrac. «Ces deux races sont la preuve de la qualité, de la traçabilité, du respect de l’environnement et sont le fleuron de notre gastronomie, tout en faisant la preuve de leur haute technicité, ce n’est pas paradoxal !», appuie-t-il.

«Aubrac et Lacaune présentent l’image d’un modèle d’élevage en totale adéquation avec les attentes des consommateurs», confirme Benoît Quintard, vice-président de la Caisse régionale du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées. «Je suis fier des valeurs qu’elles portent».

Sur le territoire Des Causses à l’Aubrac, l’activité agricole est aussi un support dans le développement touristique. Christine Presne, conseillère départementale et présidente de l’Office de tourisme, le confirme : «Notre OT soutient chaque année, les Bœufs de Noël. Nous serons donc aussi aux côtés des éleveurs Aubrac et Lacaune, pour rassembler et faire connaître des activités, des produits qui comptent sur notre territoire». Elle annonce la visite du Domaine des Bourines le dimanche après-midi, l’un des plus grands domaines agricoles de l’histoire, du sud de la France et dont la première production fut des ovins, suivie par des Aubrac.

Cette démarche de cohésion territoriale a été saluée également par Jean-Claude Anglars, conseiller départemental en charge de l’agriculture. «Votre manifestation a beaucoup de sens : sans l’agriculture, sans vos structures, l’Aveyron ne serait rien !». Il a félicité la municipalité de Laissac, «une terre d’élevage, d’accueil, de convergence», avec une pensée pour Claude Salles, ancien maire décédé en début d’année. Un hommage lui sera par ailleurs rendu par les éleveurs Aubrac et Lacaune, pendant le week-end.

Enfin, le sénateur, Jean-Claude Luche est convaincu que ces Rencontres permettront de «redonner confiance aux éleveurs, aux jeunes et à tous ceux qui vont participer» : «Vous représentez un symbole très fort dans notre économie locale avec d’importantes retombées économiques. Votre partenariat va permettre de le clamer haut et fort. Fin septembre, il se passera quelque chose à Laissac autour de productions vraies, de pays vrais, des femmes et des hommes vrais, capables de se rassembler ! Les perspectives existent bel et bien pour l’agriculture aveyronnaise !».

Eva DZ

20 septembre 2018

Marché ovins de Réquista : première vente à la criée réussie

Le marché ovins de Réquista abandonne les ventes de gré à gré au profit des ventes aux enchères, à la criée. La première s’est déroulée lundi 17 septembre.

Le marché ovins de Réquista avait déjà pratiqué les ventes aux enchères pour le concours des agneaux de Pâques, en complément des traditionnelles ventes de gré à gré du lundi matin. Cette fois, une nouvelle page se tourne bel et bien avec la suppression du marché de vente de gré à gré au profit d’une vente à la criée, aux enchères, comme c’était le cas pour la première fois, lundi 17 septembre. Une quarantaine de lots étaient ainsi mis à disposition des acheteurs venus de la région, et de l’Hérault notamment. Ils étaient tous équipés d’un petit boîtier leur permettant de faire monter les enchères, lesquelles étaient visibles en temps réel sur deux grands écrans de télévision posées au dessus du public, éleveurs, curieux, et sans doute futurs acteurs du marché.

Un investissement de 18 000 euros

Pour le maire de Réquista, Michel Causse, il était temps de réagir pour maintenir à flot le marché ovin communal. «Depuis plusieurs années, notre marché accuse en effet une baisse régulière annuelle d’animaux d’environ 5 %», confie l’élu. «A ce rythme-là, dans dix ans, c’est terminé. Les autres marchés de France, comme Mézières (Haute-Vienne), Saugues (Haute-Loire), ou Laissac, qui sont passés aux ventes à la criée, ont retrouvé une nouvelle dynamique. C’est pour cette raison que la ville de Réquista a décidé d’investir 18 000 euros dans du matériel informatique pour mettre en place une vente à la criée». Michel Causse complète : «il y a 20 ans, Réquista accueillait 4 000 bêtes chaque lundi, avec le titre de premier marché ovins de France. Cette année, nous sommes à 1 000 animaux, et classé maintenant au 3ème national. Il fallait vite réagir en proposant ce nouvel outil aux producteurs et aux acheteurs. C’est à eux maintenant d’en faire bon usage. L’enjeu est de permettre au marché ovins de Réquista de continuer à fonctionner !».

Les choses sont désormais très claires également pour Claude Alvernhe, président de l’Association des utilisateurs du marché ovin de Réquista (AUMOR) créée en 2015 pour redonner un nouveau souffle au marché : «cette première vente dotée du nouvel outil informatique est une réussite» affirme-t-il. «Les acheteurs sont venus en nombre, les producteurs aussi avec plus d’une quarantaine de lots d’animaux. Au niveau des cours, je suis agréablement étonné de constater, par exemple, qu’une brebis est partie à 100 euros ! C’est unique ici avec un prix de 1,30 euro/kg vif. L’avenir devra confirmer ce premier bon départ !».

Des avantages

Le système d’enchères par boîtier semble être apprécié et bien maîtrisé par les acheteurs. Côté public, malgré une sonorisation exigeant quelques réglages, vue l’acoustique de la vaste halle, le bilan est jugé positif apparemment. «Il faudra revoir quelques petits détails mais cette vente à la criée a montré ses avantages», souligne Claude Alvernhe. «L’acheteur dispose de six secondes maximum pour gagner l’enchère. Et l’éleveur peut valider ou non la vente». Le président de l’AUMOR y voit aussi un autre atout, plus psychologique : «les éleveurs qui ne sont pas à l’aise avec les ventes de gré à gré, par timidité, manque d’expérience, ou parce qu’ils ne s’estiment pas suffisamment combatifs dans les transactions, peuvent trouver leur salut avec ce type de vente à la criée». L’affaire se règle en effet uniquement entre les acheteurs. Et donc sous l’œil attentif du vendeur qui suit avec attention la vente de ses animaux sur l’écran. Cette forme de vente à la criée peut donc élargir le potentiel de vendeurs, dans une région agricole qui reste le premier bassin moutonnier de France !

D.B.

06 septembre 2018

Championnat de France chiens de berger : le duo aveyronnais Denis et Grand Bill, champions de France

Pour la première fois, un Aveyronnais est champion de France de chiens de berger ! Denis Malbouyres, éleveur ovins lait à Flavin et son Border Collie, Grand Bill ont été sacrés dimanche 2 septembre dans le Lot.

Belle consécration pour l’éleveur aveyronnais, Denis Malbouyres et son chien Grand Bill des Monts du Lévézou. Ensemble ils ont été sacrés champions de France et vainqueurs de la coupe de France le week-end dernier dans le Lot. Un joli doublé qui fait la fierté de toute la famille !

Depuis de nombreuses années, Denis est un habitué des concours de chiens de berger. Il a joué sa septième finale du championnat de France et sa troisième avec Grand Bill, totalisant 241 points sur 300, un «bon pointage». «C’est la récompense d’un travail de tous les jours entre l’éleveur et le chien», témoigne ravi, Denis, pas peu fier de la performance de son duo face à des concurrents bien plus chevronnés ! Déjà il y a deux ans, le tandem s’était hissé à la troisième place de la finale du championnat de France.

Le concours : la cerise sur le gâteau

L’histoire entre les deux compères a démarré il y a presque 7 ans, le 25 décembre 2011, jour de la naissance de Grand Bill, sur l’élevage de Denis Malbouyres et sa compagne, Sandrine, installés en brebis laitières pour la filière Roquefort à Flavin. «Sur la portée, nous l’avons choisi pour le dressage car il était calme et on sentait déjà ses aptitudes», se souvient Sandrine.

Leur fils, Baptiste, qui vient de fêter ses 15 ans, s’est occupé de son éducation : «Nous l’avons emmené à une démonstration de dressage à Pastoralia à Saint Affrique et c’est là que nous avons pris conscience de son potentiel», complète Denis qui a ensuite pris le relais pour le dressage. A partir de là, l’aventure des concours a démarré : obtention du brevet de niveau II en 2013, trois victoires en niveau III à Ségur en 2015, 2016 et 2017, trois finales de championnat de France dont une gagnée cette année !

«Les concours, c’est l’occasion de se retrouver entre copains, de sortir un peu de la ferme mais forcément on se prend au jeu et si on veut des résultats et bien il faut se donner les moyens de réussir», telle est la devise de Denis. C’est pour cette raison que quasiment chaque jour, il révise ses gammes avec son chien ! «Le dressage est une somme de détails dont il faut négliger l’importance d’aucun : c’est ce qui fait la différence entre les bons et les très bons !», résume Denis. La finale s’est en effet jouée sur quelques détails : le placement juste, l’anticipation du mouvement des animaux, la précision du berger comme du chien,... La finale du championnat de France se joue en deux épreuves sur deux jours avec un lot de 60 brebis : «le samedi j’ai concourru en début d’après-midi en 9ème position, je savais que notre passage avait été réussi, certains concurrents me l’ont dit aussi. Notre passage a été très fluide. J’avais le sentiment du travail accompli», détaille Denis. Sandrine, sa compagne, au bord du parcours, elle aussi a tout de suite vu qu’il s’était passé quelque chose : «Je savais qu’il avait laissé passer peu de points». Mais pour la deuxième manche, pas question de se reposer sur ses lauriers ! «Dans l’épreuve du dimanche, dans nos têtes, nous repartions de zéro pour ne pas se mettre la pression. Le chien ressent nos émotions, il fallait que je reste serein. Nous sommes restés concentrés pour aller chercher tous les points», détaille Denis. D’autant plus qu’il est passé en premier avec des brebis vives, ce qui n’est jamais la position la plus facile.

Premier éleveur de brebis lait à devenir champion de France de chiens de berger, Denis attribue cette victoire à sa famille : «Sans ma compagne, Sandrine, mes enfants, notre stagiaire aussi qui nous a secondé sur l’exploitation le jour du concours, nos parents,... nous n’aurions pu décrocher ce résultat. Grâce à eux, je pars en concours, serein, sûr que le travail sera bien fait sur la ferme parce que je ne vis pas des concours !».

Un appui au quotidien sur la ferme

Et puis c’est du temps consacré tous les jours au chien : «Après un break d’une semaine pour partir en vacances en famille en août, nous avons repris des petites séances d’entraînement dix jours avant la finale, chaque jour», explique Denis. «Nous travaillons surtout des points spécifiques car nous avons encore tous les deux une marge de progression même si Grand Bill a atteint sa plénitude : il est resté serein, ne s’est affolé à aucun moment, c’est aussi ce qui a fait la différence».

Il n’a d’ailleurs pas pris la grosse tête puisque dès le lendemain de la finale, il était à la traite ! «Au-delà des concours, même si nous n’avons pas tous un chien champion de France, un chien sur une exploitation est vraiment un atout», argumente Denis. «Tous les jours il nous aide et nous facilite le travail, dans le déplacement de nos 450 brebis laitières», ajoute Sandrine. «Faire la traite avec lui est un plaisir, il s’occupe de mener les brebis, nous les branchons ! Pas besoin de pousser, de tirer les récalcitrantes ! Bill s’en occupe !». Idem pour déplacer les brebis entre les deux sites de l’exploitation : «là où nous étions 4 ou 5 pour aider le troupeau à traverser la départementale, je suis aujourd’hui seul avec Bill», assure Denis. Au moment du tri des réformes, Bill se charge de la montée des brebis en bétaillère,... «C’est quand même bien mieux qu’un quad !», sourient Denis et Sandrine. Et puis le chien a un impact positif sur les brebis : «grâce à lui notre rapport à l’animal a été grandement simplifié».

Pas question donc d’arrêter pour l’instant : «Notre chien nous rend trop de services à la ferme pour tout stopper. D’ailleurs une jeune chienne de 2 ans est prévue pour prendre le relais de Bill, mais il a encore de belles années devant lui avec une nouvelle inscription à son pedigree !», espère Denis. Sa descendance sera aussi marquée : «fils de champion de France». Le duo est déjà sélectionné pour la finale du championnat de France en mai 2019 à Poitiers : «Nous irons défendre notre titre !».

En attendant, la famille compte bien savourer ce premier titre de champion de France, avec une petite fête prévue prochainement. «C’est l’occasion aussi de remercier tous les copains et notamment ceux de l’ACT 12, association des chiens de troupeau de l’Aveyron, dont certains sont venus m’encourager dans le Lot !».

Eva DZ

16 aout 2018

Union Aubrac : une expansion continue

La race Aubrac continue de surfer sur la vague de la notoriété ! Une croissance soutenue de l’ordre de 5%, un taux d’inscription au Herd Book toujours significatif et de grands rendez-vous à venir, notamment le concours national fin septembre. L’Union Aubrac réunie en assemblée générale vendredi 10 août, reste vigilante tout de même à la maîtrise de ce développement.

«L’Aubrac n’en finit pas de séduire de nouveaux éleveurs vers des horizons toujours plus larges», Yves Chassany est un président heureux. Les derniers chiffres de juin affichent de nouveaux records avec près de 217 000 vaches Aubrac en France, soit une croissance soutenue de l’ordre de 5% par an depuis plusieurs années.

Les 640 adhérents de l’Union Aubrac détiennent environ 20% du cheptel mère, «ce qui nous place dans les tout premiers rangs en terme de pourcentage d’animaux inscrits vis-à-vis de la population totale», se réjouit Yves Chassany. Les adhésions sont d’ailleurs stabilisées depuis quelques années (210 en Aveyron, 143 dans le Cantal, 151 en Lozère et 146 hors berceau). Et près d’une quinzaine d’éleveurs ont émis le souhait de rejoindre le Herd Book cet été. Et si les cheptels non inscrits pratiquant la certification de parenté bovine ou le contrôle de performances sont comptabilisés, plus d’un tiers des vaches Aubrac en France sont suivies et viennent alimenter la base de sélection.

Une situation positive mais les responsables de l’Union Aubrac ne veulent pas céder à l’euphorie pour autant : «Les adhésions se font de plus en plus hors berceau, ce qui demande une réflexion au sein de notre conseil d’administration quant au suivi des élevages (déplacements plus nombreux, plus éloignés, demandes différentes des adhérents, effectif par cheptel en progression,...)», résume Yves Chassany qui alerte sur la baisse des subventions. Deux techniciens ont été recrutés dans l’année pour accompagner cette évolution.

Le conseil d’administration mise donc sur une stratégie de prudence pour assurer la pérennité de la structure et de l’accompagnement, au service des adhérents et du développement de la race (investissement génomique, création d’une OS européenne cet automne,...). Dans cette perspective, les administrateurs ont engagé une réflexion sur le projet racial Aubrac : «Au-delà de l’orientation raciale qui détermine plus le type de vache recherché, savoir ce que nous souhaitons faire demain de notre race est aujourd’hui une priorité absolue», a signalé Yves Chassany, remerciant au passage l’engagement de Bernard de Lapanouse, administrateur depuis 1985 et rapporteur de la commission d’orientation raciale au sein de l’UPRA.

Quel animal et quel éleveur demain ?

Pour construire le projet racial des 5 à 10 ans à venir, un groupe de travail restreint s’appuie sur les résultats marquants de la race :

46 569 naissances, un taux de croisement qui ne cesse de baisser (14% contre 23% en 2013) ce qui entraîne une offre sur-abondante de femelles Aubrac, des filières valorisant le croisé qui souffrent,... et d’autre part de gros écarts entre les mères à taureaux élite (362 jours IVV, soit un veau par an) et les mères de service (380 jours IVV), 88% de vêlage sans aide (+1% «seulement»), des tailles de cheptel en augmentation,... D’où les questions à se poser pour l’avenir : qu’en sera-t-il de l’élevage allaitant en France ? Des zones non convertibles à la culture ? L’élevage sera-t-il spécialisé naisseur et l’engraissement se développera-t-il dans des zones plus adaptées ? Comment se portera la consommation de viande quand on sait qu’aujourd’hui 45% d’une carcasse est transformé en haché ! Quel type d’animal faudra-t-il produire ? Comment évolueront les attentes sociétales ? Et les attentes des éleveurs ? «Le groupe va dégager des pistes de travail pour savoir quel type d’animal pourra répondre à ces questions demain tout en rémunérant l’éleveur», a résumé Jacques Renou, directeur de l’Union Aubrac.

Les éleveurs Aubrac pourront toujours compter sur leur station d’évaluation de La Borie, pour les accompagner : les ventes de la station ce printemps ont atteint des niveaux de prix tout à fait satisfaisants «à même de valoriser le travail génétique de chacun». Un outil essentiel pour la race Aubrac, selon Yves Chassany : «Chacun chez soi doit être en mesure de savoir quels veaux ils vont proposer, issus de leurs vaches les mieux qualifiées et aux capacités d’allaitement irréprochables». La capacité d’allaitement des vaches Aubrac est nécessaire au maintien des systèmes économes en herbe, qui font, notamment, la notoriété de la race. Yves Chassany espère un déploiement de l’index allaitement.

Vers une représentativité élargie

Pour une meilleure représentativité des éleveurs inscrits, l’Union Aubrac réfléchit aussi à modifier ses statuts de façon à intégrer au sein de son conseil d’administration des éleveurs représentatifs des différentes zones géographiques où l’Aubrac est présente. «Avec 10 syndicats Aubrac actifs sur le territoire et un certain nombre d’autres en préparation, notre conseil d’administration est devenu au fil du temps, une véritable assemblée pour laquelle nos statuts seront bientôt limitants», a avancé Jacques Renou. Dans un souci d’ouverture et de simplification, le conseil d’administration propose une élection tous les 2 ans, des membres du bureau et tous les 6 ans de ses administrateurs. Ces modifications des statuts sont à l’étude et interviendront lors de l’assemblée générale de 2019.

2019 marquera également le 40ème anniversaire de l’Union Aubrac. Encore de grands rendez-vous à venir donc pour la belle aux yeux noirs et ses très nombreux suiveurs !

Eva DZ

Trois nouveaux administrateurs entrent à l’Union Aubrac : Céline Batut (Laguiole), Alain Durand (Sarrans) et Thierry Reversat (Lozère). Ils remplacent Bernard de Lapanouse, Christian Soulenq et Patrice Laporte et 5 autres administateurs ont été renouvelés.

26 juillet 2018

Fédération Simmental-Rhône Alpes Massif Central : un EuroSimmental à Cournon

Au deuxième rang national en terme de pointage, l’Aveyron est une référence en race Simmental. Le département a reçu, mardi 24 juillet à Curières, l’assemblée générale de la Fédération Simmental Rhône Alpes Massif central.

Avec plus de 7 000 vaches inscrites, la Fédération inter-régionale Simmental Rhône Alpes représente près de la moitié de l’effectif national de la race en France. «Nous sommes un peu le deuxième berceau», sourit le président, Serge Grange, éleveur dans la Loire. La Fédération réunit les éleveurs Simmental de 11 départements (Aveyron, Lozère, Cantal, Puy de Dôme, Loire, Haute-Loire, Ain, Jura, Isère, Haute Savoie et Saône et Loire). L’Aveyron est le socle de la fédération avec près de 3 000 vaches inscrites.

«Notre rôle est de fédérer les énergies autour de la Simmental, qui constitue en France, une race à petit effectif, parfois encore méconnue des éleveurs», souligne Serge Grange. «Notre fédération représente au sein de l’OS Simmental, des élevages en système herbager, en altitude. C’est important que nous puissions défendre nos spécificités dans les orientations de la race», continue le président. «Notre gros point de rendez-vous est le Sommet de l’élevage, autour d’un noyau d’éleveurs qui se plaît de se retrouver lors de ce grand événement de promotion de l’élevage». Pour la race Simmental, c’est l’occasion de communiquer sur ses qualités de rusticité, de longévité, de mixité, de résistance aux mammites : «Nous sommes très sollicités par les éleveurs en conversion AB», note Serge Grange.

L’assemblée générale de la Fédération est itinérante et cette année, les éleveurs se sont retrouvés à Curières en Aveyron, accueillis par le syndicat Simmental du département et son président, Pierre Salelles. Comme les autres races, la Simmental souffre d’un marché de la génétique atone excepté sur l’export. «Pour autant, la Simmental ne doit pas être bradée. Nous devons nous pencher sur une adaptation de notre système de commercialisation», a souligné Serge Grange, prenant l’exemple des éleveurs de l’Aveyron qui «ont su se retrousser les manches pour sauver la production laitière sur l’Aubrac, avec une valorisation qui fait des envieux !».

Le président de la Fédération en est convaincu, la Simmental a de beaux jours devant elle : «dès cet automne, nous devrons bien aborder les défis à venir : le choix d’un système d’indexation des animaux, l’adaptation de la structure OS au réglement zootechnique européen et la refonte de l’ISU. Le séminaire prévu en septembre doit nous permettre de prendre les bonnes décisions», a-t-il encouragé. Il s’appuie sur une belle dynamique de la race en France : «La Simmental est présente un peu partout en France, de 200 à 6 500 femelles selon les départements. Et plus de 1 700 cheptels possèdent au moins une Simmental».

Sur le secteur géographique de la Fédération, la Simmental peut, de plus, s’appuyer sur la stabilité de ses effectifs depuis 3 ans : la baisse des effectifs inscrits (-3%) est essentiellement due à l’arrêt du contrôle laitier par les éleveurs et non à l’arrêt d’élevages.

Au sein de la fédération, 91 éleveurs adhèrent à l’OS Simmental avec 4 400 vaches. Le nombre d’éleveurs est identique et le nombre de vaches en augmentation (+3%). La Fédération représente 44% des élevages et 41% des effectifs inscrits au national. Sur les mêmes critères, l’Aveyron représente 37% des élevages et 38% des effectifs inscrits au sein de la Fédération. «Il est donc naturel que nous représentions une force de proposition au sein de l’OS», a argumenté Pierre Salelles.

Enfin, la Fédération relaie les concours et manifestations locales autour de la Simmental comme Miss Lozère à Aumont Aubrac, les Journées laitières à Baraqueville, le concours départemental à Saint Amans des Côts, qui cette année a particulièrement marqué les esprits par sa qualité et l’homogénéité des lots présentés. Mais aussi des événements de plus grande envergure comme le SIA à Paris et le Sommet de l’élevage à Cournon. Cette année, cet événement accueillera de nouveau l’EuroSimmental avec une cinquantaine d’animaux français, allemands, autrichiens et suisses en compétition. Rendez-vous cet automne !

Eva DZ

12 juillet 2018

Festibœuf à Naucelle en octobre : bienvenue aux animaux sous signes officiels de qualité

Vendredi 12 et samedi 13 octobre, Naucelle fête son 13e Festibœuf. Les organisateurs ont instauré une nouveauté : l’arrivée d’animaux sous signes officiels de qualité. Le point avec Jérôme At, président du Comité naucellois pour la promotion de l’élevage.

Quelle est la nouveauté de l’édition 2018 de Festibœuf ?

J. At : «Nous avons souhaité élargir le public d’éleveurs présents en ouvrant notre concours aux animaux sous signes officiels de qualité. C’est-à-dire qu’en plus des animaux de races allaitantes et croisés que nous avons l’habitude de recevoir, nous accueillerons aussi des animaux sous les labels Blason Prestige, Charolais Terroir, Bœuf Gascon, Bœuf Salers, Bœuf Blond d’Aquitaine, Bœuf Fermier Aubrac, Fleur d’Aubrac, Agriculture Biologique,...

Un panneau distinctif sera apposé devant chaque animal après le jugement pour informer les acheteurs.

Pourquoi cette ouverture ?

J. At : Notre objectif depuis la première édition il y a 13 ans, est toujours de valoriser la production de viande locale et régionale, de l’Aveyron et des départements alentours. En élargissant notre panel d’animaux proposés à la vente, nous sommes en mesure de répondre aux attentes des opérateurs qui sont en recherche d’animaux de qualité, à la demande des consommateurs. Cette orientation s’inscrit aussi dans la continuité des Etats généraux de l’alimentation.

Depuis plusieurs années, nous organisons aussi, dans le cadre de Festibœuf, un Salon du goût qui réunit toutes les démarches de qualité de notre territoire, cette ouverture aux signes de qualité sur les animaux à la vente permet de renforcer notre engagement pour la qualité. Cette année, notre Salon du goût sera piloté par Interbev et son animatrice en Aveyron, Marie Christophe.

Quels sont les enjeux de cette ouverture ?

J. At : Nous avons déjà des contacts avec les opérateurs sur le sujet, ils sont satisfaits de ce nouveau rayonnement, nous espérons que les éleveurs seront aussi réceptifs à notre nouvelle orientation. C’est à eux que nous nous adressons aussi, nous leur lançons un signal : ils ont toute leur place sur notre concours aux côtés des engraisseurs. Festibœuf se veut un événement rassembleur, fédérateur qui réunit les éleveurs naisseurs et les engraisseurs, pour répondre à l’ensemble de la demande de nos acheteurs, toujours plus nombreux. Nous voulons donner une chance à tous ceux qui font l’effort de finir leurs animaux.

Concrètement, comment va se dérouler le concours ?

J. At : Déjà au moment de l’inscription, nous demandons aux éleveurs de préciser la démarche qualité dans laquelle leur animal est engagé. De cette façon nous pourrons composer des sections spécialisées et si le nombre d’animaux est suffisant, nous pourrons proposer aux enchères la meilleure vache sous signe officiel de qualité».

Recueillis par Eva DZ

05 juillet 2018

Pôle de formation de Bernussou : la licence pro a fait son cinéma !

La «journée cinéma» de la galerie européenne du pôle de formation de Bernussou s’est déroulée vendredi 29 juin dans l’amphithéâtre de l’IUT de Rodez. Les étudiants de la licence professionnelle de conseil en élevage ont présenté six films relatant leur expérience à l’étranger.

Grosse ambiance dans l’IUT de Rodez pour cette première, et pour le centre de formation de Bernussou de Villefranche de Rouergue (Chambre d’agriculture) qui avait réuni ses étudiants à l’IUT de Rodez ! La promo 2017-2018 a rassemblé 48 étudiants, dont 24 en parcours lait, 16 en parcours bovins viande, et 8 en parcours porcin. Cette année, la galerie européenne de Bernussou a décidé de marquer la fin de l’année d’étude par un concours de films vidéos réalisés par les étudiants et soumis à un jury de professionnels agricoles et institutionnels.

Les 48 étudiants ont été répartis en six équipes de huit, issus des licences professionnelles des métiers du conseil en élevage, bovin lait, bovin viande, ou porcin. Objectif pour les six groupes : illustrer par la vidéo la galerie européenne de Bernussou, l’expérience des séjours à l’étranger de trois semaines organisés lors de l’année d’étude, leur perception de l’agriculture européenne à travers le pays de stage, la diversité des cultures, dans le sens sociétal du terme... «C’est en effet ce cahier des charges qui avait été fixé et finalement bien respecté» indique Patrick Couderc, enseignant, «avec une durée de film limitée à 10 minutes chacun».

Les étudiants ont monté eux-mêmes les vidéos, élaboré leur scénario, et ont collecté des témoignages auprès notamment de leurs maîtres de stages agriculteurs, aux Pays-Bas, en Irlande, en Italie, etc.

Le jury était composé de Jéhan Moreau (CNIEL), Damien Lacombe (Sodiaal Union), Maxime Quintard (Lactalis), Pierre Tavernier (GEA), Alexandre Anton (European Dairy Association), Olivier Sérieye (Chambre d’agriculture), des représentants de la coopérative Agrial, d’Anjou Maine Céréales, de l’IUT de Rodez... Avec la présence des trois enseignants des licences professionnelles, Patrick Couderc (bovins lait), Julien Blanc (bovins viande), Xavier Lefèvre (porcs), aux côtés d’Olivier Depitre, directeur adjoint de l’IUT de Rodez (Université Toulouse 1 Capitole).

La prochaine 13ème promotion de Bernussou (2018-2019) affiche complet, avec 54 étudiants venant de toute la France, âgés d’environ 20 ans, de niveau BTS ou IUT (bac +2). La galerie européenne de Bernussou a été créée en 2008, et déjà présentée sous diverses formes (mallette pédagogique, jeu de l’oie, des sept familles, etc). Les stages à l’étranger se font dans dix pays d’Europe, avec une cinquantaine de fermes partenaires.

D.B.

05 juillet 2018

Coopérative CELIA : saisir les nouvelles opportunités

Vendredi 29 juin, lors de son assemblée générale, la coopératice CELIA a présenté des résultats «honorables» dans un environnement concurrentiel. Le contexte sanitaire, géopolitique complique notamment la commercialisation de bovins mais des opportunités se créent comme l’a confirmé Germain Milet de l’Institut de l’élevage.

«En 2017, l’activité de la coopérative a été constante en volume mais elle a eu une réelle difficulté à faire des marges convenables», a introduit le président, André Veyrac. En cause, la FCO qui a suspendu l’export vers l’Algérie pendant 5 mois et le problème de la valorisation de la viande sur un marché de la consommation en baisse. «Heureusement nos filières de qualité, Bœuf Fermier Aubrac et Fleur d’Aubrac en bovins et Elovel en ovins, nous tirent vers le haut», a poursuivi le président.

Un projet de GIEE déposé

Pour conforter son activité en maigre, CELIA veut sécuriser l’export sur l’Italie et les pays tiers pour la voie mâle, comptant sur l’engagement des autorités administratives sur le volet sanitaire. Et pour redonner confiance aux consommateurs dans la viande rouge, la coopérative a déposé un dossier de reconnaissance en tant que GIEE, axé sur la gestion de la biodiversité en lien avec le pastoralisme. «Il est important de montrer et de dire que nos filières, nos pratiques sont gages de qualité, de sécurité, que notre agriculture respecte l’environnement. Réapproprions-nous la communication sur nos élevages», a incité André Veyrac.

Des ouvertures à l’export

Les opportunités s’ouvrent, notamment sur le pourtour méditerranéen, Germain Milet du service économie de l’Institut de l’élevage, l’a démontré lors de cette assemblée générale.

Même si la concurrence s’intensifie sur l’export de viande, la France a un atout à jouer, à elle seule elle pèse 30% du cheptel allaitant de l’Europe à 28. Elle exporte entre 1 et 1,2 million de broutards, générant plus d’un milliard de chiffre d’affaires ! Son plus gros acheteur reste l’Italie, un importateur structurel où la consommation est bien plus importante que la production. «L’économie italienne se redresse», assure Germain Milet, «et la consommation aussi !». L’Italie est de loin, le premier partenaire de la France à l’export, les deux filières se sont construites en parallèle : «les produits correspondent à la demande et nous pouvons penser que ce partenariat s’inscrit dans la durée», a poursuivi l’expert.

En Grèce aussi la situation s’améliore, l’économie se redresse, la consommation repart même si le dynamisme peine encore à se traduire en importations. «C’est un marché de niche intéressant, destiné à la boucherie traditionnelle avec donc, des produits particulièrement bien valoirisés s’ils sont bien conformés», a assuré Germain Milet. Seul bémol, le réglement européen imposant une vaccination FCO sérotypes 4 et 8 avec 60 jours de délai.

Des contraintes à lever

L’Espagne constitue un concurrent de taille sur le marché à l’export : sa production est en hausse pour les pays tiers avec une très forte compétitivité sur les prix, des élevages de grande taille adaptés à l’export, un grand pragmatisme dans les négociations sanitaires.

Pour autant, le potentiel est immense pour le cheptel français sur le marché export du pourtour méditerranéen, selon Germain Milet. «La population de tradition musulmane est culturellement portée sur le bœuf frais, la demande est croissante dans une zone où le climat est peu propice à l’élevage bovin et forte avec une population proche de celle de l’Europe». Ainsi en Algérie, le marché est lié aux cours du pétrole qui assurent un niveau de vie à la population. «La demande en maigre y est robuste mais souvent perturbée mais ce marché reste très rémunérateur», note Germain Milet.

Il a aussi évoqué l’ouverture progressive d’Israël, «un marché riche mais capté par les autres pays de l’Europe». Pourtant la France pourrait y mettre en avant la haute valeur génétique de ses animaux, sa sécurité sanitaire ainsi que sa qualité de produits.

Troisième importateur de bovins vivants en 2017, la Turquie constitue un marché majeur et en développement. Il reste très concurrentiel avec l’Amérique du sud. Et il faut aussi prendre en compte le développement du cheptel via un dispositif d’aides. Ce qui pourrait engendrer une baisse de ses besoins en maigre...

Globalement sur les pays tiers, «le potentiel est immense mais les échanges restent difficieles à pérenniser». Germain Milet a listé les contraintes à lever pour peser sur ces marchés : les taux de change avec l’euro, le respect des cahiers des charges sanitaires, les tensions, religieuses notamment, la concurrence au sud de la Méditerranée où les animaux sont moins chers, plus légers,... «Exporter des animaux vivants reste contraignant (alimentation, effluents, risque sanitaire,...) mais le marché méditerranéen est une zone de croissance à conquérir», a encouragé Germain Milet. Pour capter ce marché des pays tiers, les animaux devront être vaccinés, les structures devront être organisées pour assurer l’activité en plus de l’Italie et maîtriser la logistique bateau pour comprimer les coûts.

Germain Milet se dit confiant pour l’avenir du marché des broutards français : «L’Italie reste le débouché de base et la multitude de marchés sur les pays tiers permet de diluer les risques tout en allégeant le marché européen». Des propos qui ont rassuré les responsables et adhérents de la coopérative CELIA.

Eva DZ

07 juin 2018

Made in Viande : la filière viande s’ouvre aux jeunes

A l’occasion de l’opération Made in viande, six établissements de l’Aveyron, de l’école primaire au lycée jusqu’au CFPPA ont pu découvrir les coulisses de la filière viande, dans des exploitations, des abattoirs, des boucheries, des cuisines centrales comme celle de Baraqueville Ansamble, que les 3eme prépa pro de Saint Joseph à Villefranche ont visitée mercredi 6 juin.

Le bilan de l’opération de communication autour des métiers de la viande est un succès auprès des scolaires. Les établissements ont en effet répondu en nombre à l’invitation d’Interbev, pilote de l’événement. Comme cette classe d’une douzaine d’élèves, emmenés par leur enseignant au lycée hôtelier de Villefranche de Rouergue, Stéphane Soulard, venus à la rencontre de Myriam Bonnefille, directrice de la cuisine centrale Ansamble à Baraqueville. Plusieurs de ces jeunes, âgés de 14-15 ans qui sont en train de faire leur choix d’orientation, se destinent d’ailleurs à la cuisine.

Des jeunes intéressés par les métiers de bouche

«Nous avons bien préparé la visite en classe avec des projections de films, des rencontres avec des bouchers,... pour que les jeunes puissent poser toutes les questions qui les interpellent», explique l’enseignant prof de cuisine. Myriam Bonnefille s’est en effet adressée à un public intéressé, curieux. «Ce type de visites est importante car elle nous permet de dire que nos métiers sont en recherche d’emplois, notamment en cuisine pour notre part», explique la directrice d’Ansamble qui accueille régulièrement des jeunes en visite dans son entreprise. «Ce sont des métiers d’avenir car nous aurons toujours besoin de manger ! Nous devons donc communiquer dessus et montrer comment nous travaillons».

La cuisine centrale de Baraqueville, ouverte en 2000, emploie 28 salariés dont 5 cuisiniers. Elle prépare et livre chaque jour 6 000 repas en barquettes prêtes à réchauffer, pour les cantines scolaires, les maisons de retraite, le portage à domicile, les entreprises.

Au cours de la visite de l’entreprise, les élèves ont suivi les différentes étapes, depuis la livraison des produits pour la plupart frais ou surgelés, jusqu’à la préparation des repas, la mise en barquettes puis en palettes, prêtes à être livrées. Myriam Bonnefille a expliqué la philosophie de l’entreprise : «même si nous dépendons d’une maison mère nationale rattachée au groupe Elior (propriétaire d’enseignes nationales de restauration), nous avons le libre choix de nos produits. Pour notre part, nous nous approvisionnons en viande uniquement chez Bousquet viandes à La Primaube sauf pour le steak haché que nous ne pouvons travailler cru. Nous l’achetons donc surgelé mais d’origine France et de races allaitantes. D’ailleurs toutes nos viandes sont d’origine France, c’est notre credo», assure la directrice.

Et dès que c’est possible, la cuisine centrale de Baraqueville s’approvisionne localement comme tout récemment, avec les yaourts Ségalait de Fabien Pezet, éleveur installé à Quins. Les pâtisseries sont également confectionnées sur place. Ainsi que les compotes réalisées par un cuisinier à partir de fruits frais, chaque jour, très appréciées des petits et des grands ! Et les soupes de légumes ! Et jusqu’à la vinaigrette !

Un secteur qui recrute

A toutes les étapes, Myriam Bonnefille a aussi sensibilisé les jeunes à la traçabilité des produits et des plats préparés (étiquetage, tenue de cahiers, inscription de l’origine,...). Les repas sont préparés avec une diététicienne, une spécialisée pour les enfants et une autre pour les personnes âgées. «Mais nous avons tout de même une petite souplesse pour proposer quelques plats régionaux», avance Myriam Bonnefille.

Autre petite spécialité de l’entreprise, elle laisse le choix chaque jour à ses clients entre 4 entrées, 4 viandes, 2 plats de légumes, 2 plats de féculents, 4 fromages et 4 desserts. «Les gens aiment bien avoir le choix de ce qu’ils mangent, nous voulons leur garder cette liberté !».

Et tous les jours, les salariés de l’entreprise goûtent ensemble pour le déjeuner les repas qui seront livrés le lendemain, histoire de s’assurer qu’il n’y aucun problème !

Un souci de la satisfaction client qui a convaincu les élèves comme les enseignants ! Une belle image de l’un des maillons de la filière viande en Aveyron.

Eva DZ

07 juin 2018

BEVIMAC Centre Sud : SICAGIEB rejoint l’union de coopératives

Lors de son assemblée générale, l’union de coopératives BEVIMAC Centre Sud spécialisée dans l’export de broutards, a annoncé l’adhésion de SICAGIEB, organisation de producteurs de l’Allier. Un rapprochement qui va notamment permettre de développer l’export sur les pays tiers.

Soucieuse de constituer une offre complète source de valeur ajoutée pour les éleveurs, BEVIMAC Centre Sud a accueilli au sein de son conseil d’administration, SICAGIEB. «Nous avions déjà l’habitude de travailler avec ce partenaire, une organisation de producteurs de l’Allier pour exporter des animaux maigres de race Charolaise notamment, vers les pays tiers», a expliqué Pierre Terral, président de BEVIMAC. «Elle va nous permettre de proposer une offre complète à nos clients, durable dans le temps et régulière», a-t-il complété en présence de Maurice Chopin, président de SICAGIEB. Cette OP va entrer au même titre que CELIA et UNICOR, apporteurs historiques de BEVIMAC. «SICAGIEB va défendre son identité autour du Charolais en complémentarité de nos races rustiques», avancent les responsables de l’union de coopératives.

Ce rapprochement officialisé depuis le 1er janvier a déjà marqué l’activité de BEVIMAC. Grâce à l’apport intégral de l’activité de SICAGIEB à partir du mois d’août, l’union de coopératives a commercialisé 4 500 animaux de plus en 2017 (+5%), atteignant ainsi les 95 600 bovins vendus. BEVIMAC a également pu conforter son chiffre d’affaires , frôlant les 110 millions. A noter que l’union a pu verser un complément de prix de 730 000 euros aux associés.

Le plus important débouché reste l’Italie (81 873 têtes, soit 86% des débouchés). Mais grâce au rapprochement avec SICAGIEB, BEVIMAC peut désormais développer ses débouchés vers les pays tiers en particulier l’Algérie (9 227 têtes), la Grèce (4 090 têtes).

«Ces nouvelles opportunités sont créatrices de valeur ajoutée pour nos animaux même si nous avons rencontré quelques complications dues à la fièvre aphteuse en Algérie, au sérotype 4 de la FCO chez nous», témoigne Pierre Terral. «Le potentiel est là puisque par exemple en Grèce, sur le marché export de broutards, BEVIMAC en assure la moitié».

«Nous nous tenons prêts à répondre aux besoins»

Au fil du temps, l’union de coopératives a travaillé sur la logistique du commerce par bateau, depuis le port de Sète : «Nous avons acquis un certain savoir-faire en la matière, ce qui nous permet d’optimiser le coût du transport. Ce qui veut dire que lorsque la Turquie réouvrira ses portes définitivement, nous nous tenons prêts à répondre à ses besoins», assure Pierre Terral.

Pour 2018, les volumes progressent sensiblement. Ainsi à fin avril, les ventes de bovins de BEVIMAC ont augmenté de 8,5% (+ 2 650 têtes). Pour autant cela ne rattrape pas le retard causé par une importante décapitalisation du cheptel allaitant français : entre le 1er septembre et le 1er mars, le cheptel allaitant français a perdu 180 000 bovins, soit deux fois le nombre d’animaux qu’exporte BEVIMAC ! De même le déficit de naissances s’accentue.

L’augmentation de volumes de BEVIMAC laisse entrevoir de belles perspectives. «Sur les 4 premiers mois de 2018, nous enregistrons des hausses des ventes vers l’Italie (+ 14%), vers les pays tiers (+12%) ainsi que vers la Grèce», commente Hervé Chapelle, directeur de BEVIMAC. «Notre dynamisme commercial est soutenu par une demande croissante et à la mobilisation de nos équipes qui chargent des bateaux en une après-midi, parfois le dimanche !», poursuit-il. D’ailleurs BEVIMAC s’est attaché les services de deux personnes supplémentaires, l’une étant spécialisée sur la logistique et l’autre vient en appui du commercial. Une réorganisation qui là aussi, va permettre de faire face à la demande. «Si nous ne sommes pas embêtés par les problèmes sanitaires, nous avons une multitude d’opportunités à saisir et nous sommes prêts !», a conclu Pierre Terral.

Eva DZ

24 mai 2018

UPRA Aubrac : une grande année !

La race Aubrac est en pleine forme : des effectifs en croissance, un intérêt grandissant en France et à l’étranger, une égérie au Salon de l’agriculture, et de nombreuses animations porteuses,... Les responsables de la race ne pouvaient espérer mieux mais ils gardent tout de même les pieds sur terre !

L’UPRA Aubrac était en assemblée générale dans les locaux de l’Agricampus de La Roque, jeudi 17 mai. Il était essentiellement question du rapport d’activités 2017, prémices de la grande année 2018 qu’elle a entamé avec Haute en égérie du Salon de l’agriculture à Paris et la perspective du concours national à Laissac fin septembre.

Tour de France à Laissac, 70 ans du Taureau de Laguiole, premier concours départemental Aubrac à Laguiole, deuxième concours interdépartemental à Varennes sur Allier,... et bien sûr l’officialisation d’une vache Aubrac comme égérie du SIA ont marqué les esprits. «Nos équipes se sont fortement impliquées pour mener à bien la mission de promotion raciale jusqu’à des horizons toujours plus éloignés de notre berceau», a introduit Yves Chassany, président de l’UPRA. «Notre présence sur le terrain est à la fois notre force et notre raison d’être mais c’est aussi notre défi à l’avenir pour répondre à l’ensemble des éleveurs, de plus en plus nombreux dans l’Hexagone à faire le choix de la race Aubrac».

Une notoriété grandissante

Bien sûr cette notoriété tient dans les qualités de la race mais le fait d’être race à l’honneur du SIA sonne aussi comme un nouvel élan : «Il s’agit d’une reconnaissance officielle après plusieurs décennies de travaux et de choix visionnaires. La couverture médiatique dont a bénéficié l’Aubrac n’a jamais eu d’équivalent mais nous avons réussi ce pari grâce au soutien des collectivités territoriales et de nos partenaires, la force du CORAM, collectif des races locales de massifs et bien sûr l’implication de nombreux éleveurs en particulier la famille Dijols de Linars à Curières», a ajouté Yves Chassany.

Cette confiance engrangée va permettre à la race Aubrac d’aborder sereinement son prochain concours national, fin septembre, à Laissac. «Nous avons choisi de nous associer avec la race Lacaune et les productions sous signes officiels de qualité de nos deux races, d’ouvrir aussi plus largement notre programmation au grand public», a annoncé Yves Chassany. L’idée étant, comme en 2016 à Saint Flour, de mettre en avant la triple performance des élevages : économique pour le maintien d’un maximum d’éleveurs et donc d’emplois, environnementale par des pratiques à l’herbe vertueuses pour les territoires et sociétale pour une alimentation saine et durable ainsi que pour services rendus à d’autres secteurs d’activités comme le tourisme.

Un groupe «projet racial»

Pour autant tout n’est pas simple pour les responsables de la race Aubrac. «Nous devons préparer notre passage en OSue à compter du 1er novembre et être capables d’inventer des complémentarités et les performances de demain au service de nos entreprises», a avancé Yves Chassany qui mise sur l’unité raciale, «notre force face à un Etat qui se désengage», citant la diminution des enveloppes FranceAgriMer, la mise à mal des aides aux stations d’évaluation, l’arrêt de l’indexation INRA qui génèrera des coûts supplémentaires,... Un groupe «projet racial» va se mettre en place, il sera représentatif des différentes familles de l’OS, avec un investissement plus important de la commission d’orientation raciale. L’outil génomique sur la base de nouveaux partenariats devra se renforcer au service des éleveurs pour mieux choisir et donc mieux sélectionner.

C’est un message d’espoir qu’a donné Yves Chassany : «le pari de réussir est devant nous, chacun doit y prendre sa part de responsabilité afin d’en espérer un juste retour».

Eva DZ

10 mai 2018

Sommet de l’élevage : pourquoi la Turquie sera à l’honneur de l’édition 2018 ?

Les organisateurs du Sommet de l’élevage étaient en mission en Turquie, fin avril, au moment même où les exportations européennes de bovins ont été réouvertes au secteur privé. Une opportunité à saisir pour la France dans un pays où les races françaises sont très appréciées.

C’est à Ankara, capitale de la Turquie qu’une délégation du Sommet de l’élevage, emmenée par son président, Jacques Chazalet, a appris la nouvelle, mardi 17 avril. La Turquie accepte d’être l’invitée d’honneur du prochain Sommet de l’élevage, qui se déroulera à Clermont-Ferrand, les 3, 4 et 5 octobre. Ce partenariat est le fruit d’un travail de fond que mène le rendez-vous européen des races à viande, depuis plusieurs mois, auprès des autorités locales, des ministères de l’agriculture français et turc, et des organisations professionnelles des deux pays.

La mise à l’honneur de la Turquie au cœur du berceau des races à viande dépasse évidemment le simple affichage. Avec un besoin estimé entre 500 000 et 700 000 broutards par an, la Turquie constitue un client de choix pour la filière française. Entre 2010 et 2013, l’export de bovins français a atteint en valeur 140 millions d’euros. «Jusqu’en 2013, nous acheminions jusqu’à 10 000 animaux français tous les mois, contre à peine 1 000 aujourd’hui via l’ESK¹», témoigne Nihal Kayar, responsable des achats de la société Namet, numéro 1 du marché de la viande bovine turc, qui engraisse en deux fois, 100 000 animaux par an dans le sud-est du pays. Depuis quatre ans, la FCO a grippé les échanges avec la France. Aujourd’hui, même si toutes les questions sanitaires sont loin d’être réglées, l’annonce récente de la réouverture des exportations européennes au secteur privé pourrait bien faire bouger les lignes.

Un potentiel énorme comparable à l’Italie

Côté turc, l’attente est réelle. «Ils ont goûté aux races françaises, ils veulent y revenir», analyse Benoît Delaloy, responsable international du Sommet de l’élevage. Le potentiel d’export de broutards français vers la Turquie est estimé à 200 000 têtes sur les 1,2 million qu’exporte la France chaque année. Qu’ils soient à la tête d’une unité d’engraissement de 2 500 ou de 50 000 places, les dirigeants turcs sont unanimes : certes plus cher², le broutard français fait au final la différence. «Nous apprécions la qualité des produits, la santé des animaux et leur performance», explique le directeur de Saray Hali, importateur de bovins, à la tête de deux ateliers d’engraissement de 10 000 bovins chacun et d’un atelier de 5 000 vaches laitières. En moyenne avec des Charolaises, des Limousines, des Blanc Bleu Belge venues de France, l’indice de croissance est de 1,5 kg par jour, contre 1,2 avec des bêtes venues d’Uruguay. Autre avantage substantiel des races françaises : leur capacité à générer de la viande maigre dont sont friands les Turcs. Aujourd’hui, c’est au Brésil que Nihal Kayar est bien d’autres vont faire leur marché. Les pays d’Amérique du Sud et d’Australie sont les principaux fournisseurs de broutards des ateliers d’engraissement. Parallèlement, par un habile tour de passe de passe, certains animaux français transitent par les pays de l’Est (Hongrie, Roumanie, Tchéquie, Slovaquie) avant d’être expédiés en Turquie. Une fois rebouclés, ils échappent ainsi à l’arsenal règlementaire lié à la FCO, la quarantaine notamment…

Régler les questions sanitaires

«Ce qui pose problème aujourd’hui c’est le nouveau certificat sanitaire qui impose en plus du vaccin, des filets de sécurité anti-moustiques et une quarantaine de 60 jours. Nous considérons que le vaccin contre la FCO avec ses deux injections protège. Il apporte une vraie couverture qui ne nécessite pas d’autres contraintes», explique Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine, qui a participé à la mission en Turquie organisée par le Sommet de l’élevage. Et de rappeler qu’avec les Italiens, le commerce se fait sans encombre simplement avec la vaccination. «Si on veut faire du volume avec la Turquie, il est indispensable de lever tous ces points bloquants pour les exportateurs français et qui sont générateurs de surcoûts», estime Roger Blanc, président d’honneur du Sommet de l’élevage, en charge des relations internationales.

La teneur des échanges démontre qu’une clarification est nécessaire entre les DGAL des deux pays. Osman Civil, président de l’association des producteurs de viande rouge de Turquie, dirigeant d’un atelier d’engraissement de 5 000 places près d’Izmir, en sa qualité de vétérinaire le reconnaît lui-même : «Que ce soit en termes de poids acceptés (a priori jusqu’à 350 kilos) ou de conditions de vaccination, nous n’avons pas le même niveau d’information». Le cahier des charges du protocole sanitaire entre la France et la Turquie mérite donc à ce stade d’être affiné. Consultant influent au ministère de l’agriculture, Osman Civil pourrait bien participer à sa rédaction. Lui a tout intérêt que le commerce reprenne entre les deux pays. Il a déjà travaillé avec la France, et de mémoire d’engraisseurs, c’est avec un contingent d’Aubrac françaises qu’il a obtenu l’un de ses meilleurs résultats.

Venus pour la plupart, au moins une fois au Sommet de l’élevage, les acteurs majeurs de l’élevage turc comptent bien y revenir dans cinq mois, avec l’espoir que d’ici là, d’une part, les autorités soient tombées d’accord sur un protocole sanitaire favorable aux deux parties, et que d’autre part, de nouveaux aléas géopolitiques à l’approche des élections annoncées pour le 24 juin, ne viennent pas contrarier les relations franco-turques.

Sophie Chatenet - PAMAC

¹ ESK : organisme public en Turquie dont les missions sont proches de FranceAgriMer cependant l’entité dispose d’abattoirs et de 14 magasins. L’ESK fournit l’armée en viande, et importe du vif et de la viande.

² En moyenne, les broutards français sont 25% plus chers que ceux venant d’Amérique du Sud ou d’Australie. Un écart réduit à 10% grâce au GMQ plus élevé des animaux français.

10 mai 2018

CELIA, section Nord-Aveyron : «un avenir sécurisé»

En préambule de son assemblée générale fin juin, la coopérative CELIA réunit en assemblée générale ses sections territoriales. Celle du Nord Aveyron se déroulait vendredi 4 mai à Saint Rémy de Montpeyroux.

Malgré un contexte difficile, la coopérative CELIA a réussi à tirer son épingle du jeu en 2017. Les volumes d’activité sont constants : plus de 71 000 bovins et plus de 86 000 ovins commercialisés après une année 2016 à +12% avec l’arrivée des adhérents de Bovi PC. «Nous avons réussi à rattraper le retard de l’automne grâce à l’investissement de nos équipes pour apporter la meilleure valorisation possible à nos 2250 apporteurs», a avancé André Veyrac, président de CELIA. Ainsi toutes les catégories d’animaux ont vu leur prix augmenter : +11 centimes/kg pour les broutards par exemple.

La fidélité valorisée

Et les dirigeants de la coopérative ont tenu à remercier les adhérents OP qui accordent leur entière confiance à CELIA. «Nous essayons de les orienter et de les conseiller vers les marchés les plus rémunérateurs avec un accent particulier pour le débouché croisé», détaille ainsi Hervé Chapelle, directeur général, affichant + 51 euros/Aubrac croisé et +48 euros/Aubrac pur (+ 14 euros en Charolais et + 15 euros en Limousin). «A poids égal nous encourageons à hauteur de 3 centimes/kg, l’éleveur qui produit des animaux croisés», appuie-t-il. Parallèlement, Hervé Chapelle a présenté les résultats des taureaux d’excellence Charolais que les adhérents peuvent privilégier au vu de leurs résultats en facilité de naissance. Il a également encouragé les éleveurs à soutenir la filière Fleur d’Aubrac IGP, et à s’engager dans la bonne conformation des animaux.

Languedoc Lozère Viande, fer de lance

Sur le marché de la viande, le groupe CELIA peut s’appuyer sur les belles performances de Languedoc Lozère Viande (LLV), entreprise dans laquelle elle est engagée à hauteur de 92%. «Le groupe affiche un résultat net de 330 000 euros grâce notamment à la belle progression de LLV qui affiche un chiffre d’affaires en progression de 7%», assure Hervé Chapelle. L’atelier de découpe apporte les résultats attendus avec plus de 3 500 tonnes travaillées. «L’accent est davantage mis sur les viandes travaillées plutôt que sur les carcasses entières ou demi-carcasses, en réponse aux demandes des clients», a expliqué André Veyrac, qui, vu la croissance de LLV, prévoit un nouvel investissement à l’horizon 2020 pour agrandissement. «Grâce à cet outil, nous pouvons organiser la transformation des produits sur notre territoire et ainsi surfer sur cette image d’un produit attaché à son territoire», poursuit André Veyrac.

Le marché de la viande est aussi davantage porteur du fait de la décapitalisation du cheptel allaitant français (-100 000 animaux). Du côté du marché du maigre, les indicateurs sont aussi au vert notamment pour les systèmes naisseur - engraisseur. Question débouchés, les incertitudes demeurent sur le marché italien, qui s’il reste un acteur dominant, est victime d’une restructuration par la faillite et d’un resserrement sur des animaux ne dépassant pas les 16 mois et les 450 kg. «Nous devons être capables de nous diversifier. L’exemple de la Grèce a été probant en 2017 avec deux camions par semaine et une bonne plus-value», avance Hervé Chapelle. Une bonne nouvelle de courte durée malheureusement du fait de l’arrivée du sérotype 4 ! Les pays tiers sont toujours porteurs. Malgré quelques chahuts en Algérie avec la fièvre aphteuse, les procédures administratives et la FCO, le pays reste un débouché intéressant et intéressé par les animaux proposés, notamment la race Aubrac, par CELIA via BEVIMAC qui assure l’export. «Nous espérons aussi une réouverture des relations avec la Turquie», a indiqué André Veyrac. «C’est une cible prioritaire, un pays avec des besoins importants (13 kg/habitant/an) et qui a une bonne image du bétail français». Une délégation turque sera d’ailleurs reçue au centre de Saint Rémy de Montpeyroux dans le cadre du Sommet de l’élevage en octobre (lire aussi en page 12).

Pour suivre les tendances du marché, en particulier les nouvelles attentes des consommateurs, la coopérative est en refléxion sur une certification agro-environnementale de ses exploitations. «L’idée est de pouvoir apporter de l’information sur les conditions de production. Le bien-être animal, les gaz à effet de serre, la biodiversité,... sont autant d’éléments qui interrogent les consommateurs et sur lesquels nous pouvons apporter des réponses», avance Hervé Chapelle.

«Le marché est vaste, nous devons nous donner les moyens de prétendre à tous les marchés dès lors que nos animaux sont qualifiés indemnes IBR et vaccinés contre les sérotypes 4 et 8 de la FCO. Votre coopérative est à vos côtés et travaille pour l’avenir», a conclu plein d’espoir André Veyrac.

Eva DZ

03 mai 2018

Assemblée générale de l’UPRA Lacaune : une activité toujours en progression

L’assemblée générale de l’UPRA Lacaune s’est déroulée jeudi 26 avril à Rodez, avec un bilan positif appuyé sur un travail de sélection génétique profitant à l’ensemble de la filière.

La structure présidée depuis l’an dernier par Michaël Dressayre, éleveur à Belmont-sur-Rance, et dirigée par Gilles Frégeat, affiche des chiffres positifs dans son bilan d’activité 2017. «Notre base de sélection est confortée en schéma lait et viande, avec une hausse en nombre d’animaux en Lacaune viande» résument les deux hommes. En Lacaune lait, l’amélioration génétique se situe entre 2 et 4 % sur tous les caractères (lait, TB, TP, CCS, mamelles). «La sélection génomique réalisée dans la race depuis 2015 apporte un progrès génétique de 20 supplémentaire. Les deux schémas de sélection Lacaune viande Ovi-Test et GID Lacaune réalisent également des progrès considérables en particulier grâce à la gestion des gènes majeurs».

Dynamique à l’export

Autre point positif, le marché export, où la génétique Lacaune est désormais présente dans 21 pays. «C’est une activité animée par l’UPRA Lacaune au sein de GENELEX qui est de plus en plus importante, le fruit d’un travail mené depuis plusieurs années, avec comme résultat, une notoriété croissante pour la race Lacaune» note le directeur de l’UPRA. «En 2017, nous avons exporté à nouveau au Canada, aux Etats-Unis, en Nouvelle Zélande, et toujours en Europe, en Iran, au Liban, etc. Il y a dix ans, nos deux destinations principales étaient la Grèce et l’Espagne». Au total, ce sont 12 583 reproducteurs Lacaune qui ont été exportés en 2017, en hausse de 1 933 unités, plus 10 680 doses de semence (+ 10 210). Le président a par ailleurs annoncé des pistes intéressantes de contact avec la Russie... «Toutes ces valorisations génèrent des moyens financiers pour maintenir une avance génétique aux éleveurs de notre région et de nos filières», insiste Michaël Dressayre.

Travail et revenu

Gilles Frégeat poursuit : «l’objectif de la structure est d’améliorer les systèmes de production Lacaune, pour gagner en productivité, autonomie, qualité des produits, en progrès sanitaire, en baisse de charge de travail, et au final, pour plus de revenu au producteur. La génétique permet d’agir sur tous ces leviers, ce n’est pas nouveau. Mais tout va plus vite désormais avec la génomique et la renommée croissante de la race Lacaune qui apportent de la valeur».

Lors de l’assemblée générale, Jérôme Raoul (Idele Toulouse), a présenté son étude intitulée : «La sélection génomique en ovin allaitant : est-ce envisageable ?». Selon lui, elle peut être une alternative intéressante au testage. En fin de réunion, la technicienne Emma Singla et Ioan Romieu, vice-président de l’UPRA Lacaune, ont rendu compte du voyage effectué à l’occasion du 23ème symposium nord-américain sur la production de lait de brebis au Québec.

D.B.

19 avril 2018

Syndicat Charolais de l’Aveyron : une nouvelle équipe

Lors de son assemblée générale mardi 10 avril, le syndicat Charolais de l’Aveyron a renouvelé son équipe. David Cassagnes a laissé la présidence à un trio, Christophe Gardes de Lassouts, Etienne Lauriol de Quins et Laurent Foulquier de Bozouls.

Les adhérents du syndicat Charolais de l’Aveyron se sont retrouvés à Baraqueville en assemblée générale puis à Quins pour visiter l’élevage de la famille Lauriol. Le GAEC est lauréat cette année, du challenge Charolais Aveyron qui récompense les résultats techniques de la dernière campagne (repro, productivité, IVV, mortalité).

En 2017, le GAEC familial a fait naître 96 veaux sur un troupeau d’une centaine de mères en race pure Charolais. Tous les vêlages sont regroupés en hiver en décembre. L’élevage sélectionneur en race Charolaise vend une partie de ses animaux en reproducteurs dont certains à la dernière vente aux enchères du Herd Book. Une quinzaine de vaches par an sont également commercialisées en direct. Lors de la visite, le groupe d’une vingtaine d’éleveurs a pu faire le tour de l’exploitation et des animaux du troupeau, parler génétique, origines,... et découvrir quelques astuces de contention. Une visite technique et pratique qui a beaucoup plus à l’ensemble des participants.

Depuis 3 ans, le Challenge Charolais Aveyron récompense le travail d’un élevage sur une campagne, qui reçoit son prix au moment de l’assemblée générale. A cette occasion, les éleveurs échangent sur les itinéraires techniques, les orientations raciales, les choix génétiques et le fonctionnement général de l’exploitation.

Un peu plus tôt dans la matinée, les éleveurs Charolais de l’Aveyron se sont retrouvés pour renouveler leur bureau. David Cassagnes, président sortant a souhaité laisser la main. Un trio lui succède : Christophe Gardes de Lassouts, Etienne Lauriol de Quins et Laurent Foulquier de Bozouls. Richard Gély de Sévérac est trésorier.

L’assemblée générale a été l’occasion de faire le point sur les temps forts de l’année : la traditionnelle réunion de présentation des taureaux IA, le concours de la Fédération du Sud Massif central, présidée par l’Aveyronnais Francis Pons où les 5 élevages de l’Aveyron se sont brillamment illustrés avec 8 premiers prix de section et 7 prix spéciaux (palmarès complet sur www.charolais-aveyron.com). Ce concours réunissant des éleveurs Charolais de l’Aveyron, du Cantal, de Lozère et de Haute Loire se déroulait à St Mamet. Il est renouvelé du 19 au 21 octobre en Haute Loire. Deux éleveurs aveyronnais ont également participé à la vente à la station vêlage facile, avec 2 veaux.

En avril 2017, le travail autour de la marque Charolais Aveyron initiée par Olivier Maruéjouls s’est concrétisé par un partenariat avec la CAPEL sur la vente de vaches de réforme sous l’étiquette Bleu Blanc Cœur. En un an, 68 vaches issues de 9 élevages ont été commercialisées (508 kg poids moyen) pour une plus value en moyenne de 30 centimes/kg carcasse. L’un des chantiers de l’année est de pérenniser ce marché, de le développer avec de nouveaux éleveurs, pour promouvoir l’identité Charolais Aveyron. La communication est en effet un challenge à relever en s’appuyant sur le site www.charolais-aveyron.com et sur la page Facebook ouverte récemment.

La dynamique de la race Charolaise en Aveyron poursuit son chemin.

Eva DZ

12 avril 2018

Baraqueville : une première vente au cadran attrayante

Le premier marché au cadran de Baraqueville, mis en place lundi 9 avril, a reçu un écho favorable de la part des éleveurs et acheteurs. Pas moins de 130 animaux étaient inscrits, selon les organisateurs.

Pour une première, elle fut réussie, confirme Vincent Albouy, éleveur et président de la SAS Cadran Ségali, structure à laquelle la Communauté de communes de Baraqueville a confié cette mission de service public. La SAS est composée d’éleveurs, négociants et organisateurs du marché emmenés par Jean-Pierre Mazars, président du Pays Ségali Communauté. «Nous avons pris nos marques pour cette première et tout s’est bien passé», rapporte Vincent Albouy. «L’affluence est positive avec environ 130 animaux, dont des veaux, vaches, veaux gras et broutards, ce qui est correct pour lancer ce marché au cadran».

Paiement direct certifié

La nouvelle formule, dirigée au micro par Baptiste Galland, chef de vente du marché au cadran d’Ussel (Corrèze), semble déjà satisfaire des éleveurs : «l’avantage de ce type de marché est de ne pas être en confrontation directe avec les acheteurs», confie Christophe Malgouyres, éleveur bovins lait. «Les enchères montantes sont de 5 euros en 5 euros et si le vendeur n’est pas satisfait du prix de vente final, il peut retirer sa bête».

Chez Olivier Maruéjouls, éleveurs bovins Charolais, le son de cloche est le même : «le principe du marché au cadran est bon car il permet au producteur de rester maître de son produit, tout en restant en adéquation avec la demande du marché». Autre point fort du marché, relevé aussi par Vincent Albouy, «le paiement de l’éleveur se fait avec un chèque de banque certifié, juste après la vente».

Le marché de Baraqueville est désormais organisé uniquement chaque lundi, pour tous les bovins, de 13h à 16h. Et ce, en lieu et place des marchés du lundi, pour les petits veaux laitiers, et du mercredi (tous les 15 jours), pour les veaux gras.

D.B.

05 avril 2018

Syndicat Limousin de l’Aveyron : toujours parmi les leaders !

Salon de l’agriculture, concours régional dans le Lot, concours départemental à Baraqueville, concours bi-départemental dans le Tarn, National au Sommet de l’élevage à Cournon, les éleveurs Limousins de l’Aveyron ont été particulièrement actifs en 2017 et 2018 démarre sous les mêmes auspices avec le premier prix de section au SIA pour Lorette de l’EARL Calmelly.

Le syndicat Limousin de l’Aveyron était en assemblée générale jeudi 29 mars à La Salvetat Peyralès. Quatrième département français en effectif Limousin juste derrière le berceau avec 80 000 vaches, l’Aveyron maintient sa belle dynamique autour de la race. La présence de plus d’une soixantaine d’éleveurs à l’assemblée générale en atteste, ainsi que leur implication dans les différents concours depuis l’échelon local jusqu’au niveau national. De quoi donner le sourire au président, Michel Thuéry : «Je suis très fier de l’implication des éleveurs Limousins de l’Aveyron que ce soit lors des concours ou lors des ventes aux stations d’évaluation à Gélioc ou à Lanaud».

Sylvie Ferrier, animatrice du syndicat Limousin de l’Aveyron, a ainsi affiché le bilan des différentes participations et les performances des éleveurs du département lors des concours qui ont jalonné 2017 : 1 éleveur au SIA, 7 élevages au régional dans le Lot, 18 éleveurs au départemental à Baraqueville, 6 élevages au bi-départemental dans le Tarn et 9 élevages au Sommet de l’élevage à Cournon.

Et 2018 a commencé sur les chapeaux de roues avec un premier prix de section pour Lorette de l’EARL Calmelly au Salon de l’agriculture à Paris, un concours régional réussi à Tarbes en mars, une bonne implication autour de l’organisation des Bœufs de Pâques à Baraqueville. Déjà le concours départemental se profile dimanche 6 mai à Baraqueville, lors de la foire expo. «Un événement qui fait désormais date pour les éleveurs de la race et qui attire du monde depuis que le matériel agricole a été déplacé autour de l’espace Raymond Lacombe», assure Michel Thuéry. A la fin de l’été, le National sera organisé à Châteauroux, il servira de sélection pour le Sommet de l’élevage. L’année s’achèvera par la traditionnelle journée IA et le trophée du meilleur pointeur par les jeunes.

A noter l’arrivée de deux nouveaux éleveurs au sein du bureau du syndicat : Thierry Peyrac et Alain Coméras.

Midi-Pyrénées : 3ème en effectif au Herd Book

Les éleveurs Limousins de l’Aveyron sont également investis au sein du Herd Book avec 91 adhérents (4 950 vaches inscrites) et un taux de cotisation de 76% (Midi-Pyrénées est 3è en effectif inscrit au niveau national et l’Aveyron est en tête au sein de Midi-Pyrénées).

De fait, les éleveurs aveyronnais sont particulièrement utilisateurs des outils à leur disposition comme la station de Gélioc à Naucelle et celle de Lanaud, à l’échelle nationale (34 RJ et Espoir qualifiés à Lanaud, 5 pris pour l’IA, 23 RCV et 19 évalués à Gélioc et 11 RJ et 2 Espoirs achetés à Lanaud). Quatre élevages aveyronnais figurent aussi au challenge France Limousin Sélection : Christian Lagarde (6è), Alain Belloc (9è), EARL Rouchès (10è) et René Chassang (25è).

Pour 2018, 9 taureaux RR VS sont qualifiables, issus des élevages de l’EARL Calmelly (Hussard), de Pierre Pouget (Indigo), de Jérôme Couybes (Half et Jordan), de l’EARL Pradines (Indic), du GAEC du Bas Lévézou (Jirko RJ), du GAEC de Fontenille (IRTO RCV), d’Olivier Gaubert (Hortensia) et du GAEC Long - Joffre (Jovial RCV). Sept taureaux RRE VS sont qualifiables, issus des élevages de Marc Soulé (Galopeur), du GAEC Soulenq d’Albinhac (Hidalgo RR VS), d’André Douziech (Grizzly), du GAEC du Moulin (Gratin RR VS), de l’EARL des Cloutets (Haled RR VS), de Jacques Cantaloube (Forlan RR VS) et du GAEC Combelles d’Istournet (Indulgent).

Pour compléter les informations lors de l’assemblée générale, Fany Trottier de FODSA - GDS Aveyron a fait le point sur plusieurs dossiers sanitaires dont la FCO, la Besnoitiose, l’IBR et le BVD.

Les participants à l’assemblée générale ont ensuite pu visiter l’élevage de Francis Fraysse, installé en individuel et en recherche d’un repreneur à quelques années de la retraite. «C’est un élevage de qualité, souvent récompensé lors des différents concours et bien impliqué dans la vie de la race Limousine aussi bien au Herd Book qu’aux stations d’évaluation», a souligné Michel Thuéry. Soucieux de pouvoir vivre de son métier, Francis Fraysse espère transmettre son exploitation et son troupeau à un jeune passionné par la Limousine et lui mettre tous les atouts en main pour réussir.

Eva DZ

29 mars 2018

Marché au cadran à Baraqueville : première édition lundi 9 avril

Ca y est ! C’est fait ! Le marché au cadran se met en place à Baraqueville. Pays Ségali Communauté a donné la délégation de service public à la SAS Cadran Ségali, composé d’éleveurs, de négociants et d’organisateurs du marché. La première édition se déroulera lundi 9 avril.

Prenez date ! Baraqueville a arrêté la date du lundi après-midi pour organiser son marché au cadran de bovins toutes catégories (petits veaux, broutards, vaches maigres et grasses de races laitières et allaitantes). Jean-Pierre Mazars, président du Pays Ségali Communauté l’a confirmé lundi 26 mars, aux côtés de Vincent Albouy, éleveur et président de la SAS Cadran Ségali, à laquelle la Communauté de communes a confié une délégation de service public.

Des enchères montantes

«Cela fait un peu plus d’un an que nous réfléchissons à trouver un nouveau souffle pour le marché aux petits veaux de Baraqueville», explique Jean-Pierre Mazars, alerté par Alain Bories et Christiane Gombert, élus à Baraqueville et responsables du marché actuel. La Communauté de communes, Pays Ségali Communauté, a donc lancé une réflexion avec les éleveurs, les acheteurs, utilisateurs du marché, pour connaître leurs attentes et leurs besoins. «Nous avons visité un certain nombre de marchés au cadran en France. Ce type de marchés évolue bien et ils sont les seuls à progresser», avance Jean-Marc Fabre, délégué aux affaires agricoles à la Communauté de communes et en charge de ce projet. Les élus peuvent, de plus, compter sur une installation existante adaptée qui nécessite peu d’investissements supplémentaires pour se lancer dans cette nouvelle aventure (autour de 250 000 euros dont la moitié pourrait être subventionnée). Et sur la proximité d’un axe routier important qui facilite l’accès.

«Nous n’avions aucune envie de fermer les portes de notre marché, qui permet aux éleveurs de bénéficier de cotations qui servent de référence. L’idée était d’aller plus loin, d’élargir notre public en proposant des bovins à la vente toute catégorie confondue», appuie Christiane Gombert. «Cette cotation se voudra complémentaire à l’offre actuelle des groupements et coopératives», tient à ajouter Vincent Albouy. «D’ailleurs pour ne pas concurrencer les autres marchés, nous avons choisi le lundi après-midi, à partir de 12h et jusqu’à 16h».

Le président de la SAS détaille l’organisation : «il s’agit d’une vente aux enchères montantes». Le propriétaire de l’animal reste maître de sa vente, il sera payé comptant, avec une garantie de paiement (chèque certifié). L’acheteur, lui, aura un large choix parmi tous les animaux à la vente. Les transactions se dérouleront en toute transparence et dans l’anonymat pour l’acheteur comme pour le vendeur.

Des animaux à annoncer avant vendredi 14h

Une chef de vente a été embauchée pour animer le marché et mettre en place des relations commerciales autour de l’événement. «Nous savons qu’il faudra un peu de temps pour nous faire connaître et pour mettre en place une relation de confiance», reconnaissent les organisateurs, qui se veulent confiants pour l’avenir. «En cas de succès, nous n’hésiterons pas à réinvestir pour améliorer le marché, comme l’aménagement d’une salle des ventes», avance Jean-Pierre Mazars.

La réussite passe avant tout par l’apport conséquent d’animaux chaque semaine au marché. Pour proposer des animaux à la vente, il suffit de les annoncer le vendredi avant 14h sur le site internet www.marche-cadran-segali.com ou au 05 31 97 02 05 ou par mail : cadransegali@orange.fr.

«C’est un véritable challenge pour notre territoire et une petite révolution dans le monde des marchés en Aveyron, mais nous sommes prêts à relever le défi !», ont conclu les organisateurs. Rendez-vous lundi 9 avril à partir de 12h.

Eva DZ

22 mars 2018

OP Bovins et ovins de la coopérative UNICOR : partager les métiers

La coopérative UNICOR a pris l’habitude de réunir ses organisations de producteurs bovins et ovins dans une assemblée générale unique. Elle avait lieu jeudi 15 mars autour des enjeux sociétaux de l’élevage.

Au bord des pistes de l’aéroport de Rodez, le cadre était inédit pour l’assemblée générale des organisations de producteurs bovins et ovins de la coopérative UNICOR ! «Un moment de rencontre pour nos adhérents, éleveurs bovins et ovins et nos partenaires», a souligné Jean-Claude Virenque, président de la coopérative. Malgré les difficultés conjoncturelles de l’élevage, les deux OP peuvent s’appuyer sur des labels et des démarches de qualité porteuses de valeur ajoutée dans les élevages. «Parce que ramener de la valeur ajoutée dans les exploitations de nos adhérents est toujours l’objectif d’UNICOR», a rappelé son président.

OP Bovins : en recherche constante de progrès

En production bovine, les 932 associés coopérateurs de l’Aveyron, de la Lozère, du Cantal et des cantons limitrophes ont réussi à maintenir leur activité. En 2016-2017, 65 413 bovins ont été collectés par UNICOR, soit une baisse de 2,5%. Les volumes en maigre restent prédominants (64%) contre 36% pour le gras. Ce sont justement ces volumes en maigre qui ont connu quelques difficultés économiques. Heureusement les productions de qualité, Veau d’Aveyron et du Ségala, Blason Prestige, Bœuf Fermier Aubrac et les marques Fermes des Hauts Terroirs (exclusivement distribuée aux Halles de l’Aveyron) et Bœuf de montagne fruit d’un partenariat depuis mars 2017 avec les établissements Puygrenier et Brake, sont porteuses. «La clé réside dans le développement de segments de marchés porteurs de valeur ajoutée», a confirmé Pierre Cabrit, responsable de l’OP Bovins d’UNICOR. Il cite ainsi les 700 animaux commercialisés sous la marque Bœuf de montagne depuis mars 2017, les 7 animaux par semaine sous la marque des Fermes des Hauts Terroirs, les 130 éleveurs engagés en Veau d’Aveyron et du Ségala affichant des volumes labellisables et labellisés en hausse, la progression aussi du Bœuf Fermier Aubrac et la stabilité de Blason Prestige. «Nous devons travailler sur la quantité et sur la qualité», a poursuivi Pierre Cabrit.

Le comité de gestion qu’il préside au sein d’UNICOR réunit 25 éleveurs assidus et soucieux de trouver des solutions pour créer de la valeur ajoutée. «Nous sommes un groupe ouvert, au travail et en recherche constante de progrès», a assuré Pierre Cabrit. «Nous sommes un peu en échec sur la filière maigre dans la mesure où nos adhérents ne voient pas forcément la valeur de leurs produits. Nous réfléchissons à de nouvelles règles d’approvisionnement et d’apport basées sur la cohérence et qui s’imposeront par leur efficience. Nous misons sur la transparence, la maîtrise des risques et la performance».

OP Ovins : encourager le désaisonnement

En production ovine, UNICOR reste leader en agneaux français. Les 828 associés coopérateurs (ovins viande, ovins lait, engraisseurs) ont mis sur le marché plus de 511 000 têtes (-2,5%). Les partenariats commerciaux et l’activité export de COMIBEV ont permis un maintien des prix et ont limité la baisse des volumes liée à un affaiblissement de la demande. La production d’agneaux sous la mère en légère baisse (-4,6%) suit une année 2016 exceptionnelle mais se maintient à un bon niveau avec près de 61 000 agneaux collectés. L’activité en brebis de réforme s’installe dans le temps (+10%) compensant la baisse de l’engraissement. «La réinvention du modèle d’engraissement sur le territoire peine à se mettre en place», a expliqué Gilles Bernat, responsable de l’OP Ovin d’UNICOR. «Les partenariats de contre-saison devraient permettre le développement des débouchés segmentés», a-t-il poursuivi.

Concernant le prix de l’agnelet, il oscille entre de bons niveaux à l’automne en début de campagne et une forte baisse en début d’année, ce qui pénalise les naisseurs. Pour les agneaux labels, les prix se maintiennent bien grâce au partenariat avec Arcadie, qui a développé les ventes sur la région parisienne et le nombre de points de vente apportant une hausse de 2,20 euros par rapport à 2016. «La performance de notre activité sera déterminée par la régularité de nos volumes sinon c’est le seuil plancher qui fera le prix. Le désaisonnement est un enjeu crucial d’où notre politique d’encouragement via la caisse dédiée», a prévenu Gilles Bernat. «La concurrence est grande, il ne faut donc pas s’endormir sur nos lauriers».

D’autant que quelques inquiétudes pointent comme le renouvellement des générations d’éleveurs. Pour encourager la production, l’OP Ovin d’UNICOR accompagne le désaisonnement, travaille à la mise en œuvre d’une grille de paiement individuelle à l’agneau, développe le partenariat avec Arcadie autour des labels pour aller chercher de nouveaux points de vente (+ 67),... Un voyage d’études a été organisé en Angleterre sur la technique, la découpe,... «Nous mettons au point en Aveyron, une réflexion commune entre toutes les ODG (Agneau Fermier des Pays d’Oc, Veau d’Aveyron et du Ségala, Bœuf Fermier Aubrac) pour animer le marché de la viande de qualité», a expliqué Gilles Bernat. Citant le lien avec Fil Rouge, fédération des labels rouges, qui a présenté un plan marketing ambitieux de 30% d’agneaux engagés. Gilles Bernat a aussi évoqué la recherche à travers le programme Robust’agno qui permet aux éleveurs d’agneaux sous la mère de diminuer la mortalité dans les élevages.

Le challenge de la segmentation

«Nous avons la chance d’adhérer à un groupement dynamique, avec des agriculteurs engagés dans la valorisation de la production et à l’écoute des consommateurs, acteurs de la vie économique de leur coopérative, des filières de qualité et des marques (Agneau Massif central Casino, Agneau Picard Surgelé, filière bio, Fermes des Hauts Terroirs)», a conclu Gilles Bernat, rappelant lui aussi que le comité de gestion ovin de 23 éleveurs, est toujours ouvert.

En bovins comme en ovins, UNICOR a de nombreux challenges à relever. Julien Volpelier, directeur des productions animales à la coopérative a résumé les perspectives : «Nous allons poursuivre notre stratégie de segmentation et de recherche de valeur en promouvant la qualité de nos productions et la typicité de notre territoire. Pour sauvegarder l’organisation dans le maigre, nous devrons réinventer une stratégie. D’autres partenariats devront être développés grâce à une linéarité de l’approvisionnement d’agneaux en contre-saison. Pour une meilleure complémentarité de nos filières, nous devrons renouveler le modèle d’engraissement. Et enfin, pour renforcer notre présence à l’international, nous devrons massifier les volumes, en s’appuyant sur les infrastructures spécialisées».

Eva DZ

15 mars 2018

Bœufs de Pâques à Laguiole : sous le signe de l’excellence

Le week-end dernier, le Festival des Bœufs de Pâques de Laguiole a surfé sur la dynamique de la race Aubrac suite au Salon de l’agriculture. Si les enchères des deux champions ont été un peu moins élevées qu’à l’accoutumée, en revanche la vente générale a été de bonne tenue avec 1,30 euro de plus-value.

Haute continue de bien remplir son rôle d’ambassadrice de toute une race et de tout un territoire. Elle ouvrait le défilé des confréries, du groupe folklorique Los Oyolos et du bandas de Sainte Geneviève sur Argence, dimanche 11 mars dans les rues de Laguiole. Accompagnée de son veau Olympe et de ses éleveurs, Florence et Thibaut Dijols, elle a attiré une foule de fans, sur le qui-vive pour prendre la belle en photo !

Deux grands champions

Mais elle n’était pas la seule star du week-end ! Sur le foirail neuf, 194 animaux issus des filières de qualité Bœuf Fermier Aubrac, Fleur d’Aubrac et AB ont démontré tout le savoir-faire acquis par les éleveurs Aubrac d’Aveyron, de Lozère et du Cantal. Deux d’entre eux ont reçu les honneurs du jury : en Fleur d’Aubrac il s’agit de Florence et Privat Serres du GAEC Serres de la Jonquière à Prades d’Aubrac et en Bœuf Fermier Aubrac c’est Julien Tufféry, du GAEC La Panouse à Grandrieu en Lozère, également désigné Grand Prix d’excellence du Festival.

Pour ces deux élevages, cette distinction vient récompenser le travail engagé depuis des années sur la finition de leurs animaux et leur fidélité au concours de Laguiole. La Volonté Paysanne avait d’ailleurs rencontré la famille Serres de Prades d’Aubrac en annonce du festival (VP du 1er mars). «Ça nous fait vraiment bien plaisir», sourit Privat Serres, dont les deux fils étaient également présents. Même satisfaction pour Julien Tufféry qui avait apporté 6 animaux cette année à Laguiole : «Je tiens à remercier l’ensemble des bénévoles qui s’investissent pour que chaque année, nous puissions valoriser nos animaux lors de ce concours de haut niveau», a-t-il salué.

Lors de la vente aux enchères, le grand champion Bœuf Fermier Aubrac a été acheté 10,20 euros par la Maison Conquet et le champion Fleur d’Aubrac a trouvé acquéreur auprès de la coopérative des bouchers de Montpellier pour 10 euros. «Je regrette que les enchères soient un peu plus basses que d’habitude, en revanche, la vente générale a affiché une plus-value moyenne d’1,30 euro par rapport à la grille», a commenté Didier Dijols, responsable du comité d’organisation. Il a tenu à féliciter l’ensemble des éleveurs pour la qualité de la présentation des animaux : «chaque année, on grimpe toujours plus haut dans la qualité ! Ce qui fait de notre festival l’unique concours naisseur engraisseur en France !», a-t-il avancé, sous l’aval de Jean-Yves Renard, président de la fédération nationale des concours d’animaux de boucherie.

Les élus présents, notamment Vincent Alazard, maire de Laguiole, conseiller départemental accompagné de Simone Anglade, le député Stéphane Mazars accompagné de Pauline Cestrières, ont salué le travail des éleveurs et l’union sacrée autour d’une race et d’un territoire. Le Festival s’est aussi tenu sous l’œil toujours bienveillant d’André Valadier qui attend dans les prochaines semaines, la labellisation du Parc naturel régional de l’Aubrac.

Yves Chassany, président de la race Aubrac, est venu en voisin : «la race Aubrac met en avant ici ce qu’elle a d’excellence : la reconnaissance du travail des éleveurs depuis des générations. Longtemps nous avons sous-estimé le potentiel de nos animaux, à force de travail et de rassemblement autour de la promotion de la race, nous avons atteint cette reconnaissance». Il s’appuie sur le bon écho reçu au Salon de l’agriculture, de la part des élus et des consommateurs : «nos pratiques d’élevage sont reconnues et satisfont mais le travail n’est pas terminé. Grâce aux femmes et aux hommes de notre territoire, nous devons continuer à faire vivre l’Aubrac, nous montrer vrais et transparents».

Des discours ponctués par la traditionnelle et non moins spectaculaire bénédiction par l’abbé Ricard ! En attendant la prochaine édition, la 20ème du nom.

Eva DZ

08 mars 2018

Assemblée générale d’Ovi-Test : la belle dynamique continue !

L’assemblée générale de la coopérative Ovi-Test s’est déroulée mardi 6 mars au lycée agricole La Cazotte, à St-Affrique, sous la vice-présidence de Joël Agulhon.

«Notre assemblée générale prend hélas un ton particulier cette année, suite à la disparition en 2017 de deux personnes» a introduit le vice-président d’Ovi-Test, Joël Agulhon, «je prends la place du président Jean-Jacques Fabrègues qui nous a quittés à l’âge de 57 ans, au cours de ses six années de présidence de notre coopérative. Nous avons aussi perdu, en décembre dernier, notre ancien directeur, l’un des fondateurs d’Ovi-Test, Jean-Pierre Belloc, à l’âge de 66 ans...». L’assemblée générale a rendu un hommage appuyé aux deux hommes, avec une minute de silence dans l’amphithéâtre de La Cazotte.

Joël Agulhon et Béatrice Giral-Viala, directrice, ont dressé un bilan d’activité et financier positif pour l’exercice 2016-2017 de la coopérative regroupant 2 035 adhérents, chapeautée par un conseil d’administration de 23 personnes pour la section des adhérents coopérateurs. Le nombre d’adhérents actifs reste relativement stable.

L’activité insémination artificielle (IA) est en légère baisse cette année (- 5 616), et pour la première fois, du fait de l’augmentation significative de producteurs vers l’agriculture biologique, «dont le cahier des charges ne rend pas possible la synchronisation des chaleurs» précise Joël Agulhon. «Sur environ 1 000 producteurs faisant régulièrement des IA, 150 se sont orientés vers l’agriculture biologique l’an dernier. C’est une tendance importante». En revanche, cette évolution est positive pour la vente de reproducteurs mâles qui est en forte hausse.

Le marché export de reproducteurs mâles et femelles est sur une bonne dynamique, principalement vers l’Espagne qui concentre aujourd’hui les deux tiers des volumes.

Ovi-Test Ibérica

La coopérative a par ailleurs décidé l’an dernier de se développer dans ce pays avec la société Ovi-Test Ibérica, et la création d’un centre IA au sud de la région de Madrid. «L’activité de ce centre a été lancée en mai, avec des béliers Lacaune de notre centre de La Glène (Saint-Léons) et trois inséminateurs espagnols que nous avons formés ici» explique Joël Agulhon. «Nous avons le contrôle de cette société à hauteur de 70 % avec deux associés espagnols. Nos prévisions de développement sont déjà favorables avec des résultats IA équivalents à ceux réalisés chez nous». Une quinzaine d’élevages sont pour l’heure impliqués dans ce réseau espagnol, au rythme de 300 IA/jour, trois fois/semaine avec un total de 20 835 IA comptabilisées fin décembre 2017.

Pour Joël Agulhon, cette diversification d’Ovi-Test à l’international vise une ambition économique bien calculée : «notre centre IA espagnol doit générer des plus-values financières par la vente de reproducteurs (à bon prix) à Ovi-Test Ibérica et de la marge sur l’IA en Espagne. Tout cela contribuera à développer plus encore le schéma génétique sur notre bassin de production national». Les producteurs espagnols concernés sont à la tête de troupeaux importants en effectifs, et produisent du fromage de brebis dit «de garde» et de la tomme.

Nouvelle Zélande

Autre levier de développement de la coopérative Ovi-Test, la vente de semences congelées Lacaune vers La Nouvelle Zélande depuis 2017, en collaboration avec le service Elevage de la Confédération générale de Roquefort. «L’an dernier, chaque structure a exporté 4 500 doses vers ce lointain pays» indique Joël Agulhon. «C’est là-aussi un autre marché porteur. Les Néo-Zélandais veulent produire du lait de brebis pour le transformer en poudre, puis l’exporter vers le marché chinois».

Tous les voyants de la coopérative sont donc au vert. «Nous sommes dans une bonne routine» note Joël Agulhon, «avec un peu moins d’éleveurs du fait de l’évolution démographique agricole constatée partout, mais notre production ovine reste stable, installe des jeunes, dans une zone de production dynamique». Le vice-président insiste : «en dehors de la baisse des IA du fait des conversions AB, notre activité globale, reproducteurs, échographies (+ 4,41 %), est en augmentation pour la cinquième année consécutive. Le passage à la sélection génomique en ovin lait lancé depuis le millésime 2015 confirme la pertinence de cette méthode de sélection, avec un gain génétique de 25 % depuis trois ans !».

D.B

01 mars 2018

Association Prim’Holstein Aveyron : les Aveyronnais toujours sur la brèche !

C’est à Saint Julien de Piganiol, tout près du Cantal, que l’association Prim’Holstein Aveyron a organisé son assemblée générale jeudi 22 février en présence de plus de 70 éleveurs et partenaires de la race.

Thierry Domergue achève sa première année à la tête de l’association Prim’Holstein Aveyron. Une année bien remplie pour l’éleveur d’Almont les Junies, entouré de toute son équipe qui se partage l’organisation des événements de la Prim’Holstein en Aveyron et en dehors du département.

L’année 2017 a démarré avec la traditionnelle assemblée générale à Camboulazet avec 80 participants. Les éleveurs ont ensuite réalisé un petit séjour dans le Cantal à la découverte d’un élevage Prim’Holstein bien entendu ! En avril, une journée clippage a été organisée à l’attention des jeunes pour préparer les animaux du concours départemental qui se déroulait dans le cadre des Journées laitières à Baraqueville début mai.

L’automne a aussi été riche pour l’association. A l’Openshow de Dôle, les jeunes Aveyronnais ont brillé puisque Théo Delagnes, fils d’éleveurs Prim’Holstein à Grand Vabre est devenu grand champion en présentation de génisses. Et son équipe qui représentait la région sud a décroché le titre de champion de France. «C’est une grande fierté de voir nos jeunes s’illustrer, c’est aussi une belle dynamique pour l’avenir de notre association», assure Thierry Domergue. Deux élevages du département, avec trois vaches, ont aussi participé au Sommet de l’élevage à Cournon.

Le moment fort de l’association Prim’Holstein Aveyron a sans aucun doute, été la journée départementale et la réception de Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’agriculture, qui a apporté son éclairage sur la filière laitière. Plus de 150 personnes ont assisté à cette conférence : «Nous étions complets !», se souvient Thierry Domergue. Plus que jamais cette journée départementale remporte un vif succès auprès des éleveurs laitiers de l’Aveyron, créant un bon moment d’échanges autour d’intervenants, experts et personnalités éclairées.

Forte de ses 115 adhérents, l’association Prim’Holstein Aveyron continue de renforcer ses rangs avec l’arrivée de nouveaux producteurs soucieux de partager des moments de convivialité, de participer à des rencontres techniques leur permettant d’avancer dans leur métier d’éleveur.

Jean-Jacques Espinasse, technicien Prim’Holstein France, a d’ailleurs félicité les éleveurs Prim’Holstein de l’Aveyron pour leurs efforts notamment sur les index cellules et membres : «Les Aveyronnais affichent de très bons résultats en fonctionnels. Depuis une vingtaine d’années, ils ont à cœur de rechercher des vaches autonomes et fonctionnelles». Reste à améliorer l’homogénéité du troupeau : «Ce travail se fera dans le temps mais cela avance bien, ce n’est pas facile de passer d’un troupeau de 20 à 60 vaches et d’atteindre de suite l’homogénéité ! Nous avons la chance de travailler en Aveyron, avec des éleveurs qui n’hésitent pas à se remettre en question et c’est ce qu’il faut car dans la génétique il n’y a surtout pas de certitude», a expliqué Jean-Jacques Espinasse, s’appuyant sur l’adage «les vaches sont là pour les éleveurs et non l’inverse». Il met en avant le point fort de l’association Prim’Holstein Aveyron : la recherche de l’efficacité et de la rentabilité.

Concours et journées techniques

Pour 2018, la Prim’Holstein Aveyron est déjà sur la brèche avec un élevage présent, celui de la famille Delagnes à Grand Vabre, au Salon de l’agriculture, avec une vache (voir le palmarès dans les pages dédiées au Salon).

Le 22 mars, une visite est organisée au GAEC d’Aupiac à Camarès (déplacement en bus - inscriptions auprès d’Alexandre Tayac au 06 12 78 67 06 de préférence par SMS).

Puis le 18 avril, les jeunes pourront s’essayer au clippage de façon à bien préparer les animaux du concours départemental qui se déroulera les 5 et 6 mai dans le cadre de la Foire de Baraqueville, avec les concours Montbéliard et Limousin. «Notre concours départemental est devenu un incontournable, un rendez-vous attendu de nos éleveurs, avec la participation de nombreux jeunes», souligne Thierry Domergue. Environ 25 éleveurs Prim’Holstein seront présents avec une soixantaine d’animaux.

L’année se terminera par la journée départementale autour de la robotique et le Sommet de l’élevage à Cournon où l’Aveyron peut présenter 4 vaches. Une année encore bien remplie s’annonce pour la Prim’Holstein en Aveyron !

Eva DZ

22 février 2018

GIE Aubrac : dix ans et plus de 14 000 Aubrac commercialisées

Le GIE Aubrac, outil de commercialisation des reproducteurs Aubrac fête cette année, ses dix années d’existence. A cette occasion, le groupement fait peau neuve avec un nouveau logo et un site internet relooké. Retour sur son histoire.

Accompagner le développement de la race Aubrac dans et en dehors du berceau, c’est l’objectif que s’est fixé il y a tout juste 10 ans, le GIE Aubrac. Outil mis en place par et pour les éleveurs Aubrac, il est au service des sélectionneurs vendeurs de génétique et des éleveurs en recherche de génétique Aubrac. «Le GIE est un interlocuteur neutre, qui travaille en complémentarité avec les acteurs de la race», explique l’actuel président, Hervé Catays, éleveur Aubrac à Laguiole, qui a succédé il y a 4 ans, à Jean Valadier et à Henry Peyrac, le premier président fondateur.

«Cette complémentarité est d’ailleurs inscrite dans les origines du GIE puisqu’il a été fondé par l’Union Aubrac (et ses adhérents), les groupements de producteurs CELIA, Altitude et UNICOR toujours partenaires aujourd’hui», détaille Daniel Miquel, commercial du GIE, qui a œuvré pendant 30 ans comme technicien à l’Union Aubrac avant de rejoindre le GIE. «Nous travaillons pour le développement de la race Aubrac, dans un souci d’harmonie avec les orientations raciales choisies au sein de l’Union Aubrac. Notre race est en progression de 5% chaque année, les intervenants sont nombreux, il nous fallait donc une structure pour encadrer un développement cohérent», note Hervé Catays.

La disponibilité, le temps passé, les conseils apportés sont les marques de fabrique du GIE : «le marché de la repro est vraiment particulier, nous ne sommes pas là pour simplement vendre des animaux mais apporter aussi un service après-vente, travailler pour l’avenir de la race et des élevages Aubrac en vue de nouvelles inscriptions, dans le berceau, dans toute la France et à l’étranger», appuie Daniel Miquel.

La grande majorité des animaux commercialisés via le GIE sont destinés au marché français : «lorsque nous avons démarré il y a 10 ans, l’Aubrac commençait à percer dans plusieurs départements français mais de façon un peu désorganisée, sans lien avec le schéma de sélection, ce qui ne la plaçait pas dans les meilleures conditions», se souvient Daniel Miquel. «L’Aubrac méritait mieux que cela, c’est pour cette raison que nous avons eu l’initiative de créer ce GIE qui encadrait le marché de la repro en fonction des critères et des qualités de la race», complète Hervé Catays. Aujourd’hui, la race Aubrac grâce au GIE, est présente dans quasiment tous les départements français et dans 14 à 15 pays (Est Europe). En 10 ans, le GIE a commercialisé plus de 14 000 animaux et a diffusé ses conseils à travers de nombreux élevages.

Ce n’est pas que du commerce !

«Le GIE ce n’est pas que du commerce, lorsque j’ai un contact avec un client, je lui apporte également des réponses à ses besoins, je le conseille en fonction de son orientation d’élevage, de sa conduite d’exploitation pour lui proposer des animaux qui correspondront à ses attentes», assure Daniel Miquel. Daniel et Hervé évoquent ainsi leur dernière visite en Irlande, sur un concours Aubrac : «Les éleveurs étaient avant tout demandeurs d’informations pour améliorer les accouplements, le choix des animaux,...».

De même Daniel Miquel se tient à la disposition des éleveurs pour travailler sur le choix des génisses, sur des plans d’accouplement raisonnés,... et proposent aussi des visites d’élevages.

Une vente chaque année en août ouverte à tous

L’une des vocations du GIE est aussi de donner accès au marché de la repro en Aubrac à l’ensemble des éleveurs. C’est dans cet objectif, qu’il organise depuis trois ans, une vente de reproducteurs fin août (elle se déroulera le 1er septembre cette année). Ouverte à tous les éleveurs, elle se déroule à la station d’évaluation de la Borie, à St Chély, qui est aussi le siège du GIE Aubrac. Daniel Miquel se rend au préalable dans tous les élevages qui proposent un animal à la vente. «Fin août, début septembre, c’est la bonne période pour faire repartir le marché de la repro, toujours dans un esprit de complémentarité des ventes que peuvent proposer les OP», argumente Hervé Catays. Le président du GIE tient d’ailleurs à préciser que la structure vit grâce aux prélèvements à partir des ventes réalisées et non sur la base de cotisations.

Pendant la vente, qui se déroule sous pli cacheté, les animaux restent dans le bâtiment. Leur profil ainsi que leur lignée sont présentés sous forme de diaporama aux futurs acheteurs : «C’est un peu atypique car les animaux ne défilent pas mais le procédé est apprécié et le succès est au rendez-vous grâce à une bonne préparation», témoigne Hervé Catays.

Pour les dix prochaines années, le GIE entend poursuivre le travail engagé et espère développer son activité en misant notamment sur la possibilité de développer davantage l’export compte tenu de l’intérêt que certains pays portent à la race Aubrac. «Notre objectif est de pouvoir satisfaire toutes les demandes que ce soit pour des créations d’ateliers complémentaires à une production laitière ovine par exemple dans le sud ou encore pour accompagner les conversions lait - viande de plus en plus nombreuses ou les changements de races allaitantes», assurent Daniel et Hervé, mettant en avant l’autonomie de la race Aubrac, sa facilité de vêlage, son économie en matière sanitaire ou encore la facilité de conduite qui apporte une qualité de vie, prisée des jeunes générations d’éleveurs.

Eva DZ

15 février 2018

Convention Agricampus La Roque-Ville de Rodez : brebis et vaches du lycée vont pâturer sur le piton

Lundi 12 février, la ville de Rodez a signé une convention «éco-pâturage» avec le lycée La Roque pour que dès le printemps, les troupeaux ovins et bovins viande de l’exploitation de l’établissement puissent paître sur des parcelles autour du piton de Rodez.

L’embroussaillement des parcelles autour de la ville de Rodez est une préoccupation, pour la prévention des incendies comme pour l’aménagement des paysages autour du piton. Pour les entretenir, la municipalité a proposé à l’Agricampus de La Roque et en particulier son exploitation de faire pâturer ses troupeaux de brebis Lacaune viande et de vaches Aubrac. «Les municipalités sont dans l’obligation de débroussailler leurs parcelles notamment pour éviter les incendies et sur le piton, en raison des fortes pentes, le pâturage est une bonne alternative à l’entretien mécanique peu aisé», explique Marie-Claude Carlin, adjointe à la mairie de Rodez, en charge du développement durable et de l’environnement. «Le pâturage est aussi un moyen de freiner l’arrivée de sangliers en zone périurbaine», complète l’élue locale.

Et depuis le départ des Haras en juin, le site de La Boriette tombait en friche. «Comment entretenir ces 3,5 ha en bordure de ville ? Via la Chambre d’agriculture, nous gérons l’entretien des parcelles de la commune avec les agriculteurs locaux qui en échange, récoltent le foin. Pour ces surfaces, nous avons repris contact avec la Chambre d’agriculture qui nous a orientés vers le lycée La Roque», ajoute Frédéric Vieilledent, qui a accompagné le projet d’écopâturage pour la Ville de Rodez.

Bientôt une transhumance dans Rodez !

La municipalité à travers son service espace verts et le lycée La Roque, via son exploitation ont donc mis leurs compétences en commun pour faire aboutir ce projet. «Le rôle de l’élevage n’est pas seulement de nourrir la population mais c’est aussi d’aménager le territoire en entretenant l’espace», assure Noël Boissonnade, proviseur du lycée et directeur de l’Agricampus. «Nous avons donc saisi cette opportunité avec la ville de Rodez, comme nous le faisons déjà avec celle d’Onet le Château». «Ce projet correspond tout à fait au projet de restructuration de notre exploitation», ajoute Jérôme Hercouët, directeur de l’exploitation du lycée agricole. «La mise en place de nos deux troupeaux (une centaine de brebis Lacaune viande et 70 mères Aubrac) s’oriente sur un système de pâturage mixte que nous calerons en fonction du potentiel agronomique des parcelles mises à notre disposition».

Un partenariat gagnant - gagnant donc puisque la Ville de Rodez trouve un acteur local pour entretenir ses parcelles et que le lycée trouve dans ce projet, un intérêt économique en instaurant un système alimentaire plus autonome, pour ses deux troupeaux basé sur le pâturage, un intérêt pédagogique pour ses 600 apprenants et un intérêt éco-citoyen, résume Noël Boissonnade.

Des week-end exploitation découverte

Car au-dela de ce projet, la ville de Rodez et l’Agricampus de La Roque ambitionnent d’organiser une transhumance des troupeaux à travers la cité ruthénoise ! «Ce projet d’écopâturage est une belle occasion de renouer un lien entre monde urbain et monde rural car on s’aperçoit que nombre de petits Ruthénois n’ont aucun lien avec l’agriculture. Remettre des brebis et des vaches dans les pâtures autour de Rodez est un premier pas», avance Noël Boissonnade, qui évoque la possibilité une fois les travaux de rénovation de l’exploitation du lycée (qui devraient démarrer en mai pour un montant de 2 millions d’euros), d’organiser des «week-end exploitation ouverte».

Les deux partenaires ne cachent pas leur envie de réaliser quelques panneaux d’information en bordure des parcelles afin d’informer les citoyens sur ce projet d’écopâturage, et pourquoi pas d’accueillir sur le site des écoles ou des centres de loisirs de Rodez.

Eva DZ

08 février 2018

SIA : Qui sont Florence et Thibaut Dijols, heureux propriétaires de Haute ?

Lorsqu’elle a déposé sa canditure pour être race à l’honneur au Salon de l’agriculture, l’UPRA Aubrac a sollicité par la même occasion, Florence et Thibaut Dijols, éleveurs à Curières pour la sélection de leur vache Haute, comme égérie du Salon parisien. Un honneur, une fierté pour ce jeune couple installé en GAEC avec Jeannette, la maman de Thibaut.

«Etre choisi pour représenter la race Aubrac est un honneur ! Une vraie fierté !», Thibault, installé depuis 2009, Florence son épouse installée depuis 2011 (dans le GAEC depuis 2016) et Jeannette, sa mère, ne cachent pas leur joie de voir leur vache Haute, égérie du prochain Salon de l’agriculture (lire sa présentation dans notre dernière édition).

«Lorsque l’UPRA Aubrac nous a proposé cette aventure, nous avons pris le temps d’y réfléchir ensemble parce que l’on savait que cela aurait un impact sur notre exploitation pendant plusieurs mois. Nous avons donc pris la décision collectivement», commente Thibaut. L’émotion est toujours perceptible dans la voix de ces éleveurs quant au choix de l’UPRA pour leur élevage : «C’est un grand plaisir de voir notre travail et celui de nos parents avant nous, pris en considération. Mais nous sommes conscients que derrière notre élevage, nous portons une race dans son ensemble et tout un territoire», souligne Florence.

A l’image d’ailleurs de la thématique choisie pour le Salon de l’agriculture 2018 : l’agriculture collective : «C’est à l’image de ce que nous défendons sur l’Aubrac : des acteurs locaux mobilisés, agriculteurs, artisans, commerçants, élus, monde associatif,... tous unis pour promouvoir leur pays. La race Aubrac est tout à fait dans cette thématique», poursuivent les éleveurs.

«Une fierté sans prétention»

«Pendant longtemps, nos prédécesseurs se sont battus pour maintenir la race Aubrac vouée à la disparition, aujourd’hui nous continuons le combat pour promouvoir son bel essor auprès des éleveurs et du grand public», enchaîne Thibaut. D’ailleurs dans les années 70, la race Aubrac n’était même pas invitée au Salon de l’agriculture !

Si la famille Dijols a été choisie, ce n’est pas complètement le fruit du hasard tant son implication dans les différents événéments de promotion de la race Aubrac et de leur territoire, sur l’Aubrac comme ailleurs, est importante, comme inscrite dans les gênes ! «Notre objectif est de rappeler les fondamentaux de la race Aubrac, si bien retranscrits avec Haute», avance le couple.

Haute a sa propre ligne téléphonique !

Thibaut et Florence savaient qu’ils se lançaient dans une aventure un peu particulière : «On nous avait dit que ce serait un gros défi ! Et depuis l’automne en effet, tout est allé crescendo !», confirment-ils. «Depuis la présentation de l’affiche, nous avons fait quelques déplacements à Paris, mais le deuxième coup d’accélérateur a été passé depuis janvier avec des sollicitations notamment des médias, quasi quotidiennes». Heureusement les deux éleveurs, qui possèdent désormais deux téléphones (le leur et celui de Haute !) sont bien encadrés par le service presse du Salon de l’agriculture, qui gère leur planning de rendez-vous. «Le temps passé est incalculable ! C’est une organisation de tous les instants sur la ferme avec l’appui de notre apprenti et dans notre vie personnelle puisque nous sommes sollicités même les week-ends ! Mais nous tenons à garder une journée par semaine pour «souffler» sur la ferme. Cela peut paraître paradoxal mais ça fait du bien de prendre une journée pour refaire les clôtures, retrouver tout simplement notre quotidien d’éleveurs !», sourit Thibaut qui apprécie aussi les entraînements de foot avec les copains.

Ce dernier est pourtant tout à fait à l’aise dans ce nouvel exercice de la communication : «c’est vrai j’aime bien parler et plus encore de la race Aubrac et de mon territoire !». Avec Florence, ils ont suivi une formation personnalisée sur la communication pour les aider à répondre aux médias sur le modèle de ce qu’ont vécu les 9 précédents propriétaires d’égérie du Salon. Et par le biais de l’UPRA Aubrac ils ont aussi participé à des formations dispensées par la Chambre d’agriculture du Cantal sur le discours envers les consommateurs et le grand public. «L’UPRA a souhaité que l’ensemble des éleveurs Aubrac présents au Salon puissent être formés de façon à répondre à toutes les sollicitations et à être plusieurs à pouvoir y répondre sans que tout soit concentré autour de Haute», précise Thibaut.

«C’est un vrai challenge, une expérience unique que l’on ne revivra sûrement pas, c’est d’ailleurs cela qui en fait toute la saveur ! Nous essayons d’y consacrer tout le temps possible pour ne pas décevoir tous ceux qui nous soutiennent et sont derrière la race Aubrac et notre territoire !», concluent Thibaut et Florence.

Eva DZ

Jusqu’au Salon de l’agriculture, La Volonté Paysanne consacrera plusieurs articles à Haute et ses éleveurs, Thibaut, Florence et Jeannette Dijols ainsi qu’aux diverses animations programmées autour de la race Aubrac pendant toute la durée du Salon.

08 février 2018

Marché ovin de Laissac : une vente au cadran efficace

Depuis le mois d’août, les responsables du marché aux bestiaux de Laissac ont initié une nouvelle forme de vente sur le marché ovins sous forme d’enchères au cadran. Une formule efficace puisqu’ils ont réussi à enrayer la baisse des apporteurs et à donner une nouvelle dynamique à ce rendez-vous hebdomadaire qui a attiré en 2017, plus de 3 500 visiteurs.

Le foirail ovin de Laissac a trouvé un nouvel élan depuis l’été. Mardi 6 février, les lots de brebis étaient nombreux et les éleveurs qui les entouraient tout autant, de même les acheteurs ont répondu présents. En fin de vente, on apercevait même des sourires sur les visages ... ! Pour la plus grande satisfaction des responsables du marché aux bestiaux de Laissac : «Il y a un nouvel état d’esprit, les sourires sont revenus», constate ravi Jean-Louis Puel, adjoint à la mairie et responsable du marché.

Pourtant le pari n’était pas gagné comme le rappelle le maire Claude Salles : «Sur la seule année 2017, nous avons perdu près de 20% des apporteurs, si nous voulions garder notre marché ovin, il nous fallait trouver une solution et vite !». Fort était en effet de constater que le marché de gré à gré ne séduisait plus les éleveurs apporteurs. Les responsables du marché ont donc cherché une formule différente, innovante. «Nous avons visité le marché de Mézières sur Issoire, en Haute-Vienne qui avait développé un logiciel permettant la vente au cadran. Nous l’avons quelque peu amélioré et adapté à notre marché», explique Jean-Louis Puel.

Des éleveurs - apporteurs satisfaits

A l’arrivée au marché, les lots sont pesés sur une nouvelle bascule dans laquelle a investi le marché, puis chaque lot est enregistré avant d’être mis un par un à la vente aux enchères. Les acheteurs, qui ont accepté de jouer le jeu, enchérissent par le biais d’un boîtier électronique. «Ce système est beaucoup plus efficace, il est aussi anonyme, ce qui est apprécié des apporteurs et des acheteurs au moment des enchères», complète Jean-Louis Puel. «Tout le monde s’est engagé pour que ça marche et nous sommes contents du résultat».

Une vente également plus animée, plus vivante, qui fait son effet puisque le marché ovin a réussi en quelques mois de mise en place de ce nouveau système, à enrayer la baisse des apports et accueille même des acheteurs de plus. Même sentiment positif du côté des éleveurs apporteurs. Thierry avait délaissé le marché depuis quelques années, n’y trouvant pas son compte dans la vente de ses brebis, aujourd’hui il y est revenu avec un lot de brebis : «La vente est beaucoup plus intéressante avec cette formule, il y a une réelle plus value pour les éleveurs», estimée à un euro environ par brebis. Même écho positif pour Guy : «la vente au cadran m’a plu, c’est un système bien adapté qui prend en compte la valeur de nos produits. Tout se déroule en toute transparence et nous n’avons plus besoin de «batailler» avec nos petits papiers avec les potentiels acheteurs intéressés». Il estime d’ailleurs que ce système de vente est adapté à la nouvelle génération : «les jeunes seront séduits par l’efficacité de la vente, il suffit simplement de dire oui ou non, finies les négociations sans fin !».

De nouveaux acheteurs présents

Les responsables du marché de Laissac sont donc satisfaits d’avoir tenté l’expérience : «en ovin, l’embellie reprend et en bovin (marché de gré à gré), nous enregistrons une hausse de 4% des apports en 2017», avance Claude Salles. «Notre marché est indispensable à l’économie locale, c’est un outil essentiel pour les filières, il se veut un lieu d’échanges, fonctionnel, sécurisé, avec une discipline de vente appréciée et de la traçabilité, réputé pour sa rigueur et une gestion sérieuse», poursuit le maire. Un message qu’il a rappelé aux acheteurs et apporteurs que la municipalité avait invité à un déjeuner d’échanges. «Une fois par an, la commission foires invite les acheteurs et apporteurs, tous les acteurs du marché hebdomadaire à nous retrouver autour d’une bonne table pour échanger, faire le point sur ce qui fonctionne et sur ce qui marche moins bien, dans un objectif unique de s’améliorer. C’est ainsi que les idées viennent», conclut Claude Salles.

Eva DZ

01 février 2018

La race Aubrac à l’honneur du prochain Salon de l’agriculture : Qui est Haute ?

Elle est la star du prochain Salon de l’agriculture, on ne voit qu’elle sur les grandes affiches du salon parisien. Dans trois semaines, elle accueillera les milliers de visiteurs à l’entrée du salon parisien. Rencontre avec Haute, vache Aubrac, égérie du SIA 2018.

Haute a 6 ans, elle a été baptisée ainsi à ses 3 ans, par les éleveurs qui l’ont vu naître, Thibaut, Florence et Jeannette Dijols.

Son père, Bijou, l’a précédé au Salon de l’agriculture puisqu’il y a décroché un deuxième prix en 2010. Sa mère c’est Venise.

Haute n’en est pas à sa première sortie. Si elle a été préservée en 2017 (le secret de sa sélection comme égérie du SIA a été bien gardé !), elle a multiplié les sorties en 2016 : au concours Généviande de Laissac, au Sommet de l’élevage, au concours cantonal de Laguiole, au SISQA à Toulouse.

Une descendance déjà remarquée !

Haute vient de produire son quatrième veau, Olympe, qui l’accompagnera à Paris. Ses premiers produits sont un mâle, sélectionné à la station d’évaluation de La Borie et vendu comme reproducteur aux enchères en Suisse et deux femelles, que Thibaut, Florence et Jeannette souhaitent conserver sur l’exploitation pour assurer le renouvellement du troupeau composé de 130 vaches. L’une d’elles, Mascotte, a terminé troisième lors du concours national Aubrac à Saint Flour en 2016.

Aubrac de la pointe des cornes au bout de la langue !

Haute possède tous les standards de la race : sa couleur froment, ses cornes en forme de lyre, ses yeux maquillés, les extrémités noires depuis le bout des cornes, jusqu’à la pointe de la queue, au bout de la langue, le museau, les sabots. Mais aussi son gabarit modéré, ses bons aplombs, son bon potentiel génétique. Les filles de Haute sont déjà des mères sur l’exploitation. Ses qualités maternelles, ses bons index,... «Le choix de Haute pour représenter la race Aubrac est celui de l’UPRA Aubrac qui voulait une vache répondant aux standards de la race et aux orientations qu’elle a choisies», précise Thibaut Dijols.

Pourquoi Haute et pourquoi la famille Dijols ?

«L’UPRA Aubrac nous a sollicité pour savoir si nous accepterions de proposer Haute comme égérie du Salon de l’agriculture. Il recherchait aussi un élevage dans le berceau de la race, dans une commune proche de Laguiole. Il était aussi soucieux de montrer une image jeune de la race Aubrac autour d’un couple», détaille Thibaut, qui s’est installé en 2009 en GAEC avec sa mère Jeannette. Puis sa femme, Florence les a rejoints en 2011.

Entre 5 000 et 6 000 clichés !

La grande aventure parisienne de Haute a démarré en août 2017 avec une très grosse séance de photos sur l’Aubrac. Elle a été sous les feux des projecteurs pendant de nombreuses heures : un photographe, un drône, un cameramen rien que pour elle ! A la sortie entre 5 000 et 6 000 clichés !

Des sollicitations au quotidien

Depuis le mois de décembre, et l’officialisation de l’affiche, Haute et ses éleveurs sont sollicités régulièrement mais depuis janvier, tout s’est accéléré puisqu’ils sont sur la brèche quasiment au quotidien. Ils reçoivent des médias locaux, régionaux et nationaux, des journaux, des magazines, des radios, des télés,... Ainsi que des élus locaux : le député Stéphane Mazars est fier de montrer Haute en photo sur son téléphone à l’Assemblée ! Et le maire de Curières Jean-Marie Cayla apprécie le retentissement national de sa commune !

Un planning digne d’un ministre que les éleveurs et Haute arrivent à gérer grâce au soutien du service presse du Salon de l’agriculture bien rôdé à l’exercice.

Haute accompagné d’Olympe, vivra son grand départ pour Paris, le 22 février après-midi sur le foirail de Laguiole avec tous les autres animaux Aubrac présents au Salon.

A Paris, elle sera en première ligne puisqu’elle accueillera les visiteurs à l’entrée du Salon, pas très loin de ses congénères. Etant donné ses nombreuses sollicitations pendant les 10 jours du Salon, elle ne participera pas au concours Aubrac.

Jusqu’au Salon de l’agriculture, La Volonté Paysanne consacrera plusieurs articles à Haute et ses éleveurs, Thibaut, Florence et Jeannette Dijols, installés à Curières, ainsi qu’aux diverses animations programmées autour de la race Aubrac pendant toute la durée du Salon.

Eva DZ

25 janvier 2018

Ovinpiades régionales : un Aveyronnais en finale à Paris

Organisée au lycée agricole de St-Gaudens, la 13ème finale des Ovinpiades des Jeunes Bergers d’Occitanie a réuni, le 18 janvier, 70 élèves, âgés de 16 à 24 ans, issus de 16 établissements d’enseignement agricole (lycée et CFAA de St-Gaudens, lycée de Saint-Affrique, lycée La Roque de Rodez, lycée Fonlabour d’Albi et CFA-CFPPA, lycée pro de Flamarens, lycée de Vic en Bigorre, lycée de Pamiers, lycée et CFPPA de Castelnaudary, lycée de Marjevols, lycée de St-Chély d’Apcher, CFAA de Marvejols, lycée de Figeac, CFAA du Lot.

A l’issue d’une compétition, très disputée, Valentin Bertrand du lycée agricole de St Affrique, Rémy Roux, Océane Benoit et Théo Buerle du CFAA du Lot sont qualifiés pour la finale nationale et représenteront les Meilleurs Jeunes Bergers d’Occitanie. Ils auront ainsi la chance d’espérer conquérir le titre national de Meilleur Jeune Berger 2018, samedi 24 février, au Salon International de l’Agriculture à Paris, sur le Grand Ring dans le Hall1.

Pour cela, ils ont dû se soumettre à des épreuves alliant théorie et pratique : l’évaluation de l’état d’engraissement et poids d’agneaux de boucherie, le choix d’un bélier, le parage des onglons, le tri de brebis avec lecture de boucles électroniques, la manipulation et l’évaluation de l’état corporel, le quizz et la reconnaissance des races.

25 janvier 2018

Conférence groupe COSE ! avec le philosophe Francis Wolff : «Faites le pari d’un discours vrai !»

L’amphithéâtre des Archives départementales à Rodez était comble vendredi 19 janvier pour recevoir Francis Wolff, philosophe qui étudie depuis plus de 20 ans le mouvement animaliste. Séduit par la démarche collective du groupe COSE ! qui entend prendre la parole face aux attaques sociétales de l’élevage, il a livré quelques conseils aux agriculteurs et représentants des organisations professionnelles agricoles et des filières de production, venus nombreux l’écouter.

«Ca nous est tombé dessus comme la grêle !» : les attaques sociétales contre l’élevage sont de plus en plus nombreuses et laissent les agriculteurs quelque peu désemparés. Le groupe COSE ! créé il y a un an, autour de plus d’une trentaine d’organisations professionnelles agricoles de l’Aveyron et sous la houlette de la FDSEA et des JA, se donne pour mission d’accompagner les agriculteurs dans la communication autour de leurs pratiques d’élevage. «La première étape c’est d’abord de comprendre l’évolution de la société qui peut être déconcertante», a résumé Joël Mazars, co-président du groupe. «Les agriculteurs bénéficient d’un capital confiance au sein de la société sur lequel ils doivent s’appuyer pour faire passer leurs messages», a complété Germain Albespy, qui co-préside le groupe à ses côtés.

Pour avancer dans cette compréhension des nouveaux comportements sociétaux, le groupe COSE ! a invité Francis wolff, philosophe, professeur émérite à l’Ecole Normale Supérieure qui depuis plus de 20 ans, étudie les «propres de l’homme», à savoir ce qui différencie l’homme de l’animal. Contrairement aux pays britanniques, la montée du mouvement animaliste ou welfarisme, c’est-à-dire de protection des animaux, est toute récente en France. «Rapidement, nous sommes passés d’un mouvement pour l’amélioration du bien-être animal à une lutte pour l’abolition de l’élevage», avance Francis Wolff. «Leur vision est claire : l’animal est une victime, l’homme est son bourreau. Il faut libérer les animaux de l’emprise humaine, l’élevage comme la domestication des chiens et des chats. La mode vegan est un des effets de ce mouvement révolutionnaire».

Les frontières de l’humanité sont de plus en plus floues

«Parmi les abolitionnistes de l’élevage, on retrouve les anti-spécistes, relayés par plusieurs intellectuels. Cette notion a été inventée par un philosophe australien, Peter Singer, qui considère qu’il existe une discrimination en fonction de l’espèce. La progression de cette idéologie vient de la croissance de l’urbanisation et de la disparition des animaux, des paysages. Avant la Première Guerre mondiale, il y avait deux types d’animaux : sauvages et domestiques. Depuis, deux nouvelles faunes sont apparues : les animaux de compagnie qui font désormais partie de la famille et les pauvres martyrs abattus dans les élevages industriels», résume Francis Wolff. «Comment voulez-vous que la réalité du monde animal puisse être comprise dans ce concept ?».

Les frontières de l’humanité sont de plus en plus floues : les confusions s’empilent du fait de la popularisation des thèses évolutionnistes (les éthologues démontrent que les animaux ont des systèmes de communication, d’émotion,...), la problèmatique écologique est associée à celle de l’élevage. Or si la cause écologiste est juste et légitime, elle entraîne une sacralisation de la nature, «un poison contre-productif, aussi absurde que de traiter la nature comme une poubelle».

Francis Wolff recentre le débat : «les animaux ne peuvent être traités comme des hommes dans la mesure où ils ne sont pas responsables, sinon il faudrait revenir au Moyen-Age lorsqu’on leur intentait des procès !». «La vie naturelle des animaux n’est pas paradisiaque : leur crédo est la survie face aux prédateurs, face à la faim, au stress, aux besoins sexuels,... l’élevage les libère de ses souffrances puisque l’éleveur a l’obligation de prendre soin de ses animaux, en leur donnant à boire, à manger, en les préservant du stress, de la souffrance et de la maladie».

Si ce mouvement animaliste a gagné la première bataille médiatique, Francis Wolff encourage les éleveurs à remporter la deuxième, la bataille de l’opinion : «les abolitionnistes sèment la confusion en faisant passer leur lutte comme celle des welfaristes, et face à eux, il n’y a personne pour leur répondre, sauf bientôt le groupe COSE !», a encouragé Francis Wolff.

Cela passe d’abord par l’appropriation de la notion de bien-être animal : «Au bien-être animal, je préfère la bien-traitance car on ne peut définir le bien-être d’une brebis mais on sait par contre comment on peut agir pour bien la traiter. La bien-traitance est à mon sens, l’affaire des éleveurs».

Activistes, militants, abolitionnistes

Les éleveurs sont face à trois publics : les activistes, militants, abolitionnistes avec lesquels il est difficile voire impossible de dialoguer, tant ils sont attachés à leur utopie révolutionnaire, il y a ceux qui suivent la mode, notamment les jeunes et puis il reste une grande majorité de personnes qui veulent simplement que les animaux soient bien traités et élevés dans les meilleures conditions. «Nous ne changerons pas la sensibilité contemporaine de ce souci du bien-être animal, en revanche, les consommateurs ne veulent pas arrêter de manger de la viande et veulent continuer à avoir leur chien ou leur chat à leurs côtés à la maison ! C’est vers eux que votre discours doit porter, en différenciant bien les animaux d’élevage, des animaux sauvages et des animaux de compagnie pour ne pas créer de confusion». Et d’argumenter : «nous ne pouvons pas élever les animau pour rien, il ne faut pas les chosifier, ni les personnifier».

La communication doit être à la fois rationnelle : «dire que les éleveurs s’occupent de leurs animaux depuis le début de leur vie et jusqu’à leur mort, ce soin apporté permet de produire une viande ou un lait de qualité. Sans oublier la mission des agriculteurs : nourrir la population». Mais aussi émotionnelle : «Nous ne voulons pas la guerre mais simplement pouvoir exercer ce métier que l’on a choisi par passion des animaux», ajoute Anthony Marre, éleveur aveyronnais, qui a fait l’amère expérience d’attaques sociétales sur les réseaux sociaux.

«Les médias sont prêts à entendre vos discours pour peu qu’ils ne soient pas corporatistes, parlez-leur de votre idéal, de votre amour des bêtes, de votre relation privilégiée avec les animaux, défendez vos idées, votre éthique !», a conseillé Francis Wolff. «En vous présentant comme un éleveur, vous serez écoutés car les consommateurs ne veulent pas d’un monde sans agriculteur». A la question, ce mouvement animaliste va-t-il durer ? Francis Wolff répond qu’il y aura du durable : «la nouvelle sensibilité à la cause animale est le fruit de l’histoire, de l’évolution des mœurs. Mais il y aura aussi de l’éphémère puisque ce mouvement de pensée suit un phénomène d’alimentation. Aujourd’hui la société mise davantage sur la qualité que sur la quantité».

En résumé pour Francis Wolff, c’est le discours de vérité des éleveurs qui primera : «Un discours direct, de proximité. Faites le pari de la vérité !».

Eva DZ

18 janvier 2018

13èmes Ovinpiades Jeunes Bergers : neuf Aveyronnais à la finale régionale

La finale départementale des Ovinpiades des Jeunes Bergers s’est déroulée jeudi 11 janvier au lycée agricole La Cazotte, à St-Affrique. Elle a rassemblé 28 élèves des lycées La Cazotte et La Roque (Onet-le-Château). Le jury était composé de représentants de groupements de producteurs et OPA de la filière ovine.

Les Ovinpiades des Jeunes Bergers, compétition organisée par Interbev Ovins et l’ensemble de la filière ovine, ont pour objectif de promouvoir le métier d’éleveur ovin et de susciter de nouvelles vocations auprès des élèves des établissements d’enseignement agricole. La 13ème finale nationale se déroulera, samedi 24 février, au Salon International de l’Agriculture à Paris, sur le grand ring dans le Hall 1. Seuls les meilleurs vont à Paris, après une sélection départementale puis régionale.

Quatre Occitans à Paris

Les neuf meilleurs élèves aveyronnais ont participé à la finale régionale programmée ce jeudi 18 janvier au lycée agricole de St-Gaudens (Haute-Garonne). A l’issue de cette finale régionale Occitanie, les quatre candidats arrivés en tête du classement iront conquérir le titre de Meilleur Jeune Berger de France 2018 à Paris. Ils représenteront l’Occitanie, face à 34 autres candidats venus des autres régions de France. Le dernier Aveyronnais à avoir participé à la finale nationale est Clément Condomine, 21 ans, qui avait terminé à la 5ème place en 2014. L’ancien élève de La Cazotte est aujourd’hui salarié sur la ferme du même établissement. Il faisait partie de l’organisation de la finale départementale.

Cette finale départementale s’est donc déroulée à La Cazotte, une semaine avant la régionale. Elle était encadrée par Christine Buisson, professeur de zootechnie, aux côtés du proviseur Gérard Parisot, en présence de professionnels, dont François Giacobbi (CDASA), Jean-François Cazottes, Thierry Agrinier et Alain Reynès (FDSEA), Mathilde Calmels (JA), Laurent Cavaignac (Inn’Ovin-Interbev Occitanie), avec comme autres membres du jury, des techniciens des OP, ELVEA, UNICOR, APROVIA, Sica2G, UNOTEC, Service élevage de la Confédération Roquefort, l’APLBR...

Filière dynamique

L’après-midi, dans l’amphithéâtre du lycée La Cazotte, Dominique Delmas, conseiller ovins à la Chambre d’agriculture, a fait le point sur la filière viande, et souligné sa bonne dynamique de production et de prix, devant de nombreux élèves. Il a indiqué qu’il était possible de dégager en 2016 un revenu annuel de 27 900 euros, avec 370 brebis, 1,8 agneau/brebis/an et 48 ha, soit 40 % de plus de revenu comparé à 2008. Les élèves ont échangé avec les quatre OP présentes, ELVEA, APROVIA, UNICOR et Sica2G. La proclamation des résultats, puis la remise des lots de la finale aveyronnaise, se sont déroulées en présence de Jacques Molières, président de la Chambre d’agriculture.

D.B.

Les Aveyronnais sélectionnés pour la finale régionale jeudi 18 janvier à St-Gaudens (photo ci-dessous) :

1 - Quentin Guilloux (La Cazotte).

2 - Vincent Rouquette (La Roque).

3 - Sylvain Galtier (La Roque).

4 - Maëliss Mérican (La Roque).

5 - Océane Pézet (La Roque).

6 - Mathilde Carrière (La Cazotte).

7 - Arnaud Bélière (La Roque).

8 - Valentin Bertrand (La Cazotte).

9 - Ludovic Vésy (La Cazotte).

18 janvier 2018

Interbev Occitanie : les vaches mangent des Chocapic ?!

Jeudi 11 janvier, les enfants de l’école élémentaire privée du Sacré Cœur à Millau ont pu faire le lien entre les produits alimentaires et l’élevage. Une initiative pédagogique d’Interbev Occitanie.

Un atelier pédagogique a eu lieu autour de l’équilibre alimentaire et de l’élevage dans les classes du CE1 au CM2. Le but étant d’informer les enfants sur ces deux thèmes tout en faisant le lien entre les produits alimentaires qu’ils consomment tous les jours et l’origine de ces produits.

Lors de l’animation, une diététicienne a présenté de façon ludique les 7 classes d’aliments. Elle a révélé aux élèves le secret des fibres alimentaires présentes dans les fruits et les légumes, le bienfait des protéines animales pour les muscles et l’utilité du calcium contenu dans les produits laitiers.

Un éleveur a quant à lui parlé des différentes familles des animaux de la ferme et notamment de leur alimentation. Cela a amené beaucoup de questions et d’affirmations assez surprenantes : «Le petit de la truie, c’est le porcinet !», «Le petit de la truie c’est le cochonnet !», «Les vaches mangent des céréales comme des Chocapic ?»… !

Cette animation organisée par Interbev Occitanie (Interprofession du Bétail et des Viandes en Occitanie) a lieu chaque année dans diverses écoles de la Région.

Les de la Région y ont gratuitement accès, il leur suffit de contacter l’interprofession au 05 61 75 29 40.

11 janvier 2018

Le philosophe Francis Wolff explique ce que veulent les végans

Un an après sa création, le groupe COSE ! qui œuvre pour «favoriser l’acceptabilité sociétale du développement agricole», propose une rencontre avec Francis Wolff, philosophe, qui travaille sur la cause animaliste, vendredi 19 janvier de 13h30 à 16h30 aux Archives départementales de Rodez.

Francis Wolff est professeur émérite de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure de Paris et auteur de nombreux ouvrages dont le dernier en date «Trois utopies contemporaines».

Quel est l’objet de vos travaux ?

F. Wolff : «Mon œuvre philosophique est variée. J’ai enseigné dans de nombreuses institutions françaises en France (Aix en Provence, Reims, Nanterre, Paris) et à l’étranger, en particulier au Brésil. Ma première spécialité est l’histoire de la philosophie ancienne. Mais depuis 20 ans, je travaille aussi sur une réflexion personnelle : les propres de l’homme. Il s’agit de traiter la question animale à travers celle de l’homme.

Une longue réflexion a abouti à un livre publié en 2010, Notre humanité qui retrace l’histoire des grandes révolutions de l’homme. De tout temps, les fondamentaux changent ainsi que la manière dont les hommes se définissent par rapport aux animaux. Et depuis le début du XXIe siècle, les repères continuent de bouger : la définition de l’humanité s’estompe pour des raisons culturelles, scientifiques, et donne une place nouvelle aux théories biologiques, aux sciences du cerveau entraînant une révolution scientifique et morale et une nouvelle considération de l’animal. Les organisations de protection animale sont submergées par de nouvelles revendications.

Aujourd’hui il n’y a plus de propre de l’homme. La définition de l’animalisme ouvre à la notion de droit de l’animal. Il faut s’en méfier, sinon en prendre conscience. Parce que désormais le regard porté à l’animal a changé.

Mon dernier ouvrage Trois utopies contemporaines, évoque ce sujet de société. Sans polémique, il explique simplement en quoi ces nouveaux phénomènes de société comme le veganisme, sont des utopies contemporaines. Il faut les comprendre.

Comment appréhender la problématique de la cause animaliste face à l’élevage ?

F. Wolff : Les organisations animalistes n’hésitent pas à prendre pour cible certaines activités qui ont lien avec les animaux : les chasseurs, les pêcheurs, les éleveurs,... Certains s’y étaient préparés comme les producteurs de foie gras souvent la cible des défenseurs de la cause animale mais la plupart sont victimes de ces excès médiatiques.

Le problème est que ces personnes font naître une confusion en jouant sur l’émotion, en publiant par exemple des vidéos qui heurtent la sensibilité. Mais rien n’est perdu car il ne faut pas confondre l’éphémère que constituent les grands succès médiatiques, la mode vegan, et ce qui est irréversible et s’inscrit dans la sensibilité contemporaine. Considérer par exemple en France que l’on fait de l’élevage industriel...

Que pensez-vous de l’initiative du groupe COSE ! en Aveyron ? En existe-t-il d’autres de ce type en France ?

F. Wolff : Au niveau national, je suis régulièrement sollicité par des initiatives de ce type. A la FNSEA, Christiane Lambert travaille sur cette thématique depuis plusieurs années et j’ai participé à divers événements autour d’éleveurs, d’élèves vétérinaires,... de syndicalistes, Les réflexions se multiplient car le monde de l’élevage prend conscience des dangers encourus face à cette montée en puissance de la cause animaliste.

J’ai accepté l’invitation de l’Aveyron parce que j’ai apprécié l’initiative collective menée sur le sujet. Une initiative excellente. Je pense en effet que rien ne vaut le débat de terrain appuyé sur des expériences concrètes. Les éleveurs pris dans les difficultés économiques de leur exploitation, n’ont pas vu le danger venir, pensant simplement à un phénomène de mode, très lointain de leur quotidien mais les attaques de plus en plus virulentes et directes les ont rappelés à cette dure réalité.

Quels conseils pouvez-vous donner aux éleveurs face à ces attaques ?

F. Wolff : On ne peut pas combattre ce qu’on ne comprend pas. Je pense donc que le premier service que je peux rendre, c’est comprendre ce phénomène, ses racines immédiates, politiques, morales. Pourquoi ce rapport nouveau à l’animal ?

C’est important de le savoir car on constate que les éleveurs ne comprennent pas leurs opposants qui sont des personnes généreuses, empathiques, pacifistes, universalistes mais ancrées dans une idéologie utopique dont il est difficile de sortir.

L’un des objectifs de mon intervention le 19 janvier sera d’apporter un éclairage sur les raisons de cette idéologie, le moment choisi, les personnes concernées, le contenu...

Nous avons affaire à des personnes radicalisées comme celles imbriquées dans une religion, une secte, ce qui rend toute discussion avec elles, extrêmement difficile.

Le plus grand conseil que je peux donner aux éleveurs c’est de s’emparer de la question du bien-être animal. Ils sont les mieux placés pour savoir ce que c’est que de soigner un animal, bien mieux que ceux qui les attaquent. Si les éleveurs ne le font pas, ce seront leurs adversaires, les anti-élevages qui se moquent bien des conditions d’élevage, qui s’empareront de la communication. D’autant qu’ils bénéficient du soutien des grands médias, de certains intellectuels et personnalités.

Les éleveurs doivent dire que la lutte pour le bien-être animal c’est leur affaire et non pas celle d’une poignée de militants qui considèrent de toute façon qu’il n’y a pas de bon élevage. Ce sera plus clair vis-à-vis du grand public.

Il n’est pas trop tard mais les éleveurs ont perdu la première manche. Il faut reprendre la main ! L’initiative du groupe COSE ! est un premier pas. Mais il aura aussi besoin de relais auprès des comités scientifiques, des institutions pour fédérer tous les acteurs concernés, je pense aux éleveurs, aux chasseurs, aux propriétaires de cirque, aux défenseurs de la corrida,...».

Recueillis par Eva DZ

11 janvier 2018

Première visite de terrain pour la nouvelle préfète

Les responsables agricoles de l’Aveyron (FDSEA-JA-Chambre d’agriculture) ont rencontré Catherine de la Robertie, nouvelle préfète de l’Aveyron, jeudi 4 janvier, sur une exploitation ovine de la commune de Roussennac, chez Sylvie et Antoine Stouff.

La nouvelle préfète de l’Aveyron, universitaire de formation, découvre le métier depuis le 2 janvier et l’agriculture aveyronnaise en même temps ! Accompagnée de Laurent Wendling, directeur de la DDT, elle a été reçue jeudi 4 janvier, près de Montbazens, sur l’exploitation de Sylvie et Antoine Stouff à Cabanous, commune de Roussennac. L’élevage compte 400 brebis laitières, avec un système autonome en fourrage sur une SAU de 70 ha. Ce GAEC livre son lait à la coopérative Sodiaal (hors AOP Roquefort). La ferme est très impliquée dans un projet collectif d’unité de méthanisation rassemblant des éleveurs du plateau de Montbazens (lire ci-dessous). Jacques Molières (Chambre d’agriculture), Dominique Fayel (FDSEA), Anthony Quintard (JA) ont accueilli la préfète en présence de nombreux élus locaux et départementaux, dont le président du Conseil départemental, Jean-François Galliard, le vice-président du Conseil départemental et de la commission agricole, Jean-Claude Anglars, la député Anne Blanc, les conseillers départementaux Lot et Montbazinois, Cathy Mouly et Bertrand Cavalerie, le maire de Roussennac, Guy Flottes, et celui de Montbazens, Jacques Molières, également président de la Communauté de communes de Montbazens. Jacques Molières a mis en avant la dynamique agricole aveyronnaise, «l’un des départements qui installent le plus d’agriculteurs». Guy Flottes, maire de Roussennac, a souligné l’essor démographique de sa commune proche de Montbazens, compatible avec le développement économique agricole.

Sylvie et Antoine Stouff ont expliqué à la préfète comment ils produisaient leur lait, avec une approche économique et sociale optimisée, en lien avec la CUMA. Ils ont également transmis à la préfète l’inquiétude des éleveurs face aux dénigrements et attaques sociétales, «l’agriculture bashing», désapprouve Antoine Stouff. «Cette situation est difficile à vivre pour les éleveurs qui font correctement leur métier» a-t-il confié, faisant référence à «l’affaire de la génisse volée» (VP du 28 décembre). «Un acte en effet inadmissible» a répondu la préfète, rappelant les investigations en cours de la gendarmerie.

Dialogue et compréhension

Catherine de La Robertie a exprimé sa satisfaction d’occuper son premier poste de préfète en Aveyron : «c’est ma première sortie et je suis déjà sur une ferme, au contact d’une agriculture d’élevage de qualité, dans un département classé dans le top 5 en nombre d’exploitations agricoles. Ma fonction sera animée par le dialogue, la compréhension, afin de décider les meilleurs actions possibles. J’ai été recteur d’académie en Normandie, et je suis au courant des difficultés du métier d’agriculteur, en lait de vache notamment. Cela est injuste. Je voulais travailler dans un département agricole, sur le terrain».

Dominique Fayel a enchaîné : «ce département se distingue par sa densité agricole, mais aussi sa culture du collectif, de la solidarité, et de la défense du territoire, avec une forme de patriotisme aveyronnais». Il a aussi défendu la profession : «nous voulons travailler dans la sérénité, loin d’une image romantique d’un métier, confrontée à la réalité brutale économique. En décalage avec l’expression du citoyen, l’image qu’il projette sur l’agriculture et son acte d’achat...». Le président de la FDSEA poursuit : «nous avons aussi une minorité d’illuminés, qui idéalisent la nature et considèrent les agriculteurs moins légitimes qu’eux pour parler de nos pratiques d’élevage !». Il a fait allusion aux «fake news» évoqués récemment par le Président de la République, lequel envisage un cadre législatif plus sévère dans le domaine de la circulation des fausses informations. La député Anne Blanc (La République en marche !) a dénoncé les actes de malveillances causant préjudice à la profession agricole, puis mis par ailleurs en avant l’importance des plans d’urbanisme concertés avec l’agriculture. «Ceux qui n’aiment pas le chant du coq ou le son des cloches ne doivent pas vivre à la campagne» a t-elle lancé. Evoquant les Etats généraux de l’alimentation, la député ajoute : «la prochaine loi doit avoir des effets sur le porte monnaie des agriculteurs».

Jean-François Galliard a lui aussi défendu l’agriculture départementale : «nous avons ici le condensé et la force d’un engagement collectif, mais aussi des inquiétudes nées de la déprise agricole. Je souhaite que l’Etat admette que ce département est aussi le vôtre Mme la préfète, pour travailler ensemble et avancer toutes et tous en même temps». Catherine de La Robertie a pris en compte tous ces messages avec la volonté apparente de s’impliquer avec enthousiasme dans sa nouvelle fonction. Elle a ensuite chaussé les bottes pour aller découvrir la salle de traite des brebis, avant de se rendre à la mairie de Montbazens.

D.B.

Méthanisation

Antoine Stouff a insisté sur le collectif agricole, à travers le projet de la SAS PROMETER qu’il préside, rassemblant plus de 70 agriculteurs désireux de créer une unité de méthanisation à Montbazens. «C’est un vrai projet d’entrepreneur, exemplaire, de transition écologique et solidaire, accompagné par les services de l’Etat, avec une garantie scientifique» a loué Catherine de La Robertie. «Bravo pour votre ténacité !».

«Le projet, dont la réflexion avait été initiée en août 2008» confie Antoine Stouff, a en effet demandé «sept années de travail assidu» pour mener à bien le montage du dossier réglementaire, en relation avec les services de l’Etat «qui nous ont bien accompagnés», selon l’éleveur. «Nous avons passé le cap administratif, et depuis février 2017, avons purgé tous les recours possibles, avec une communication partagée avec l’ensemble de la population», et les partenaires, l’Association Energies vertes agricoles du Montbazinois (avec les agriculteurs), ENERIA (expert-construction en production d’énergie), la Caisse des dépôts et consignation.

L’autorisation d’exploiter étant signée, la phase de financement est en cours avec un million d’euros de fonds propres apportés par les éleveurs. L’unité de méthanisation doit traiter environ 100 000 tonnes/an d’effluents d’élevage, plus des déchets des industries agroalimentaires partenaires, pour injecter dans le réseau collectif quelque 5 millions de m3 de biogaz. La première pierre devrait être posée durant l’automne 2018, pour une mise en fonction espérée en 2019-2020.

Le tour des filières

La profession agricole s’est réunie avec Catherine de La Robertie à la mairie de Montbazens. Le maire, Jacques Molières, lui a présenté les chiffres de la ferme Aveyron. Dominique Fayel a rappelé quelques points d’actualité, en premier lieu la zone vulnérable. Il a dénoncé la réglementation imposant «le rallongement des durées de stockage de lisier, nécessitant un investissement sans retour pour une contrainte sans utilité». Il a évoqué le dossier ICHN et le projet de réforme de la carte, et souligné les conséquences de la dernière sécheresse estivale dans le Sud-Aveyron, après des récoltes faibles. Il fut aussi question des lacs colinaires pour sécuriser les systèmes de production. S’agissant du loup, la profession agricole a repris les conclusions de l’INRA sur la non-protégeabilité des troupeaux. Selon la préfète, il faut être «créatif» dans le prochain plan loup (février ou mars). «Il est possible d’envisager une exception culturelle pour ce département en voie de colonisation», dans le cadre de la convention de Berne. Pour Jean-François Galliard, «ce problème du loup est un enjeu de société pouvant mettre en péril le cahier des charges de la filière Roquefort».

Dans le tour des productions, Michaël Chavatte (FDSEA) attend les effets positifs des Etats généraux de l’alimentation sur le prix du lait payé au producteur. Jean-Claude Virenque (UNICOR) a alerté la préfète sur les contraintes sanitaires liées à la FCO4 pour l’export des agneaux. En ovins lait, Patrick Géraud regrette «la perte de vitesse du Roquefort», mais a souligné la demande forte des éleveurs pour investir. En caprin lait, Christophe Estival a confirmé la bonne santé de la filière. En bovins viande, Dominique Fayel a détaillé le poids économique de la filière veaux d’Aveyron et du Ségala, des marchés exports, vers l’Italie ou les pays du Maghreb. Anthony Quintard a mis en avant la dynamique d’installations (128 en 2017). Philippe Viguier, vice-président Crédit Agricole Nord-Midi Pyrénées et Sabine Delbosc-Naudan, présidente-déléguée Aveyron MSA Midi-Pyrénées Nord ont clôturé les échanges.

04 janvier 2018

Aveyron : la nouvelle préfète déjà sur le terrain

Catherine Sarlandie de La Robertie a pris ses fonctions de préfète de l’Aveyron ce mardi 2 janvier, succédant ainsi à Louis Laugier nommé en Savoie. Elle était déjà sur une exploitation agricole ce jeudi 4 janvier pour y rencontrer la FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture.

Originaire de Courbevoie (Hauts-de-Seine), la nouvelle préfète de l’Aveyron est une universitaire de formation. Elle occupe son premier poste de préfet dans le cadre de la volonté du Président de la République d’ouvrir le corps préfectoral à la société civile, et aux femmes en même temps. Catherine Sarlandie de La Robertie, qui résume volontairement son nom à Catherine de La Robertie, «pour faire plus simple», découvre l’Aveyron depuis cette semaine. «Je me suis déjà entretenu évidemment avec mon prédécesseur Louis Laugier. Et j’entame dès cette semaine plusieurs rencontres avec des responsables aveyronnais», confie-t-elle.

Première rencontre agricole à Montbazens

Après les premiers rendez-vous programmés avec le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, puis le président du Conseil départemental, Jean-François Gaillard, la nouvelle préfète de l’Aveyron a placé le secteur agricole au premier plan. Elle a rencontré les responsables FDSEA, JA et Chambre d’agriculture ce jeudi 4 janvier, sur l’exploitation ovine de Sylvie et Antoine Stouff à Roussennac, près de Montbazens, avant une réunion avec la profession agricole (1). «Je sais que ce département est celui de la filière Roquefort, de l’Aubrac avec ses vaches et son futur parc naturel régional. Le secteur agricole et agroalimentaire est important en Aveyron, et compte de nombreux éleveurs. Il fallait que je rencontre rapidement la profession dès mon arrivée». La préfète avoue ne pas connaitre le département, mais elle n’ignore pas l’origine de l’aligot «qui est fabriqué avec le fromage du pays !».

Entreprises et international

Catherine de La Robertie a également rencontré cette semaine les responsables de la Bosch, à Onet-le-Château, et se félicite que SAM Technologies, à Decazeville, «soit sauvée, suite à son rachat par des Chinois», en devenant Jinjiang SAM. Une langue chinoise qui figure parmi les langues parlées du Curriculum Vitae de Catherine de La Robertie, avec l’anglais, le russe, l’allemand et le japonais. Un CV dont la synthèse «se résume» à deux pages... : rectrice d’académie à Caen, directrice du pôle de recherche stratégie et économie d’entreprise et directrice du Master 2 stratégie et économie d’entreprise à la Sorbonne, chercheure associée CNRS-CREM (centre de recherche en économie et management), professeure des université es sciences de gestion université Paris 1, conseillère de Défense du préfet de Région Bretagne, colonel de gendarmerie (réserve citoyenne), sans compter les multiples responsabilités scientifiques internationales (Europe-Asie, Chine, Portugal...), etc... «Il faut savoir apprendre, se remettre en question, changer de métier parfois. J’ai en effet un parcours universitaire atypique, car j’aime m’investir dans beaucoup de choses» admet la préfète.

Travail et parole donnée

«Je suis quelqu’un qui a besoin d’action, du contact du terrain, et je remercie le Président de la République de me faire confiance avec cette nouvelle mission en Aveyron» dit-elle. «Cette marque de reconnaissance de la part du chef de l’Etat constitue pour moi un facteur de motivation». Elle poursuit : «je suis ici dans une belle région, dans un département qui a conservé les frontières de son ancienne Province, le Rouergue, avec de belles valeurs de travail et de la parole donnée. Et une identité forte, alliant tradition et modernité. C’est aussi une terre d’entrepreneurs». Elle glisse aussitôt : «le Président de la République veut que les préfets soient des entrepreneurs de l’Etat, c’est à dire une force de transformation par l’action sur le terrain». Et de conclure : «j’ai hâte de découvrir ce département connu par-delà les frontières, son patrimoine, sa gastronomie généreuse. C’est cette qualité de vie que je peux défendre, dans la sécurité afin de préserver la cohésion sociale».

D.B.

(1) La profession agricole a évoqué les productions aveyronnaises en général et les sujets d’actualité : la zone vulnérable, l’ICHN et les zones défavorisées, le dossier loup, l’installation… A lire dans notre prochaine édition.

28 décembre 2017

Le séchage en grange, technique dans l’air du temps

Depuis plusieurs années, on observe en Aveyron un important développement des installations de séchage en grange, porté par les nombreux atouts que cette technique présente. Toutefois, mettre en place un séchage en grange est un projet d’envergure, qui demande à être réfléchi et réalisé dans de bonnes conditions. La Chambre d’agriculture propose aux porteurs de projet un accompagnement sur mesure, à travers des conseils, de l’information et de la formation.

Depuis 2009, l’Aveyron connaît un engouement pour le séchage en grange de foin vrac, avec en moyenne une vingtaine de projets par an, qu’il s’agisse de nouvelles installations ou de l’agrandissement d’unités existantes.

Originaire des zones de montagne de la Suisse, de l’Autriche et de l’Est de la France (Jura, Savoie…), cette technique a pour but de conserver au maximum la qualité de l’herbe verte. Pour cela, l’herbe est récoltée à un stade précoce, le foin est engrangé avec un taux de matière sèche d’environ 55 à 60%, puis il est stabilisé après ventilation à 85% de MS.

Le temps de séchage au champ étant limité (en moyenne 48 h), tout comme les altérations chimiques et mécaniques qui dégradent la qualité du foin (effeuillage mécanique, UV...), les pertes en valeur alimentaire du fourrage sont minimisées.

De nombreux atouts

Les motivations des éleveurs pour cette technique sont multiples. Celle qui revient le plus fréquemment est de «faire du foin de qualité», suivie de la volonté «d’améliorer l’autonomie alimentaire et diminuer le coût alimentaire».

D’autres objectifs sont aussi affichés : augmenter la productivité de la prairie en commençant à faucher tôt ; faciliter la distribution ; augmenter la qualité du lait et avoir moins de risques sanitaires (listeria, butyriques), notamment pour la transformation de lait cru ; avoir des animaux en meilleure santé.

La technique du séchage en grange répond à ces motivations, aussi beaucoup d’éleveurs réfléchissent-ils aujourd’hui à mettre en place un tel projet sur leur exploitation. Cependant, c’est un projet majeur, aussi bien en terme d’investissement que de fonctionnement, et qui demande donc à être bien réfléchi.

Accompagnement pour les porteurs de projet

• Une formation spécifique. Pour tout savoir sur le séchage en grange avant de se lancer dans un projet, ou pour savoir comment piloter son installation, il est très utile de participer aux formations proposées chaque année sur le sujet. La première formation permet d’aborder la technique du séchage en grange pour ceux qui s’interrogent sur la mise en œuvre d’un projet chez eux : ce stage est prévu en début d’année, les 26 et 29 janvier prochains (voir encadré). La seconde formation traite de l’optimisation du pilotage d’un séchage en grange et de sa performance énergétique globale.

• Conseils pour concevoir ses installations. La Chambre d’agriculture accompagne les éleveurs pour les conseiller sur le dimensionnement et l’agencement de leur future installation de séchage. Il s’agit d’adapter de manière cohérente la taille des cellules aux besoins fourragers des troupeaux, à la SFP, aux rythmes de récolte souhaités. Ces volumes ont aussi des répercussions sur la taille du capteur solaire, les entrées d’air, la puissance des ventilateurs et l’aménagement précis des cellules (caillebotis, gaines, diffuseurs…).

• Un dispositif d’aide financière intéressant. Depuis 2015, la région Occitanie pilote le dispositif d’aide aux investissements agricoles PCAE qui permet de soutenir les projets de bâtiments d’élevage, de gestion des effluents et déjections, de salle de traite, de stockage de fourrage. Dans ce cadre, la Chambre d’agriculture vient en appui aux éleveurs pour les aider à monter leurs dossiers de subvention et pour réaliser les études techniques nécessaires à l’instruction des demandes d’aides : diagnostic énergie, étude gestion des effluents et déjections.

Benoit Labascoule, conseiller énergie

Chambre d’agriculture

14 décembre 2017

Concours de jugement d’animaux par les jeunes (CJAJ) : dix Aveyronnais en finale à Paris

Mercredi 6 décembre, les lycées agricoles de Rodez La Roque et de La Cazotte à St Affrique organisaient les finales départementales des Concours de Jugement d’Animaux par les Jeunes (CJAJ) pour l’espèce bovine à La Roque et pour les espèces ovine et équine à La Cazotte. Dix jeunes se sont sélectionnés et représenteront le département à la finale nationale au Salon de l’agriculture 2018.

Environ 100 jeunes à La Roque et 165 à La Cazotte ont participé aux trois compétitions départementales de jugement d’animaux (bovins, ovins et équins). Ces jeunes de 15 à 25 ans sont de plusieurs niveaux, lycéens, étudiants, apprentis de l’enseignement agricole.

Quelle que soit l’espèce, ce concours permet de valoriser l’aptitude des jeunes, au pointage et à l’appréciation morphologique des animaux. Ainsi, ils sont sensibilisés à l’importance de la description et de l’appréciation morphologique des animaux dans le travail de sélection et pour le revenu de l’éleveur.

Cette expérience pratique vient aussi appuyer les actions de formation professionnelle réalisées dans ce domaine aussi bien par les Organismes de Sélection et syndicats de races que par les établissements d’enseignement agricole, les instituts techniques, les établissements départementaux de l’élevage.

L’épreuve du CJAJ est appelée trophée du meilleur pointeur de race (TMPR). En races bovines (laitière ou allaitante), chaque élève juge deux vaches appartenant à une des quatre races au choix : Aubrac, Limousine, Montbéliarde ou Prim’Holstein. Leur pointage est comparé à celui d’un jury de professionnels.

Les 6 meilleurs pointeurs des races bovines représentent l’Aveyron au Concours Général Agricole lors du Salon International de l’Agriculture à Paris (du 24 février au 4 mars 2018).

Au lycée agricole La Roque, la finale départementale du Concours de Jugement d’Animaux par les Jeunes (CJAJ) pour l’espèce bovine a rassemblé 105 jeunes issus de quatre établissements de l’enseignement agricole aveyronnais (Rodez La Roque, CFPPA La Roque, Pôle de formation de Bernussou, MFR Naucelle).

Le podium des lauréats en races bovines

Dans chaque race en compétition, Prim’Holstein, Montbéliarde, Limousin et Aubrac, les trois premiers ont été récompensés :

Prim’Holstein :

1- Marie Brast - LEGTA La Roque

2- Théo Delagnes - LEGTA La Roque

3- Julien Albouy - LEGTA La Roque

Limousin :

1- Rémi Besse - pôle de formation de Bernussou

2- Anthony Vigignol - pôle de formation de Bernussou

3- Jean-Marie Delbez - pôle de formation de Bernussou

Aubrac :

1- Gauthier Nolorgues - LEGTA La Roque

2- Tony Trepsat - LEGTA La Roque

3- Pierrick Arvieu - pôle de formation de Bernussou

Montbéliarde :

1- Margot Rouquié - LEGTA La Roque

2- Fabien Puech - LEGTA La Roque

3- Axel Poulhès - LEGTA La Roque

Six d’entre eux sont qualifiés pour la finale nationale au Salon de l’agriculture à Paris : Marie Brast, Rémi Besse, Anthony Vigignol, Tony Trepsat, Gauthier Nolorgues, Margot Rouquié.

Les quatre lauréats en ovins et équins

Quant à la finale départementale du concours de jugement d’animaux par les jeunes pour les espèces ovines et équines, elle s’est déroulée le 6 décembre au lycée La Cazotte.

Ils étaient 83 participants à la finale départementale en ovins et 82 en équins.

Pour les ovins, les deux finalistes sont Ludovic Vesy et Valentin Bertrand, tous les deux étudiants à La Cazotte.

Et en équins : Carla Gineste du lycée agricole La Roque et Annabelle Fourcade, étudiante au lycée agricole de La Cazotte.

Ces quatre finalistes monteront donc à Paris lors du SIA pour participer à la finale nationale et ainsi défendre les couleurs de l’Aveyron.

Les enseignants et responsables des établissements agricoles participants ainsi que l’ensemble des partenaires dont les organismes de sélection et les syndicats de races, souhaitent bonne chance pour l’épreuve finale.

EvaDZ (source lycée agricoles La Roque et La Cazotte)

07 décembre 2017

Trophée national des lycées agricoles (TNLA) : une première pour le lycée La Roque !

Pour sa première participation au Trophée national des lycées agricoles (TNLA) au prochain Salon de l’agriculture à Paris, le lycée La Roque a mis la barre haute. Trois étudiants de BTS PA 2e année sont mobilisés pour coacher six de leurs collègues (+ 2 suppléants). L’aventure a démarré !

Jérôme et Edgar ont participé au Trophée national des lycées agricoles en 2015 au Salon de l’agriculture, dans leur lycée. Marqués par cette expérience, ils ont voulu la partager en arrivant cette année, au lycée La Roque. Rejoints par Sarah, pour leur PIC (projet initiative et communication), ils ont décidé de coacher une équipe de 6 jeunes du lycée (+2 suppléants) car ils ne peuvent participer deux fois au Trophée. «C’est une expérience inoubliable que l’on vit collectivement et qui apporte beaucoup dans notre parcours», avancent Jérôme et Edgar. «Nous avions envie de la revivre et de la faire connaître dans le lycée La Roque que nous venons de rejoindre et qui n’y avait jamais participé».

Sarah, Edgar et Jérôme ont donc mis au point un jury de sélection pour composer l’équipe de jeunes qu’ils vont coacher pour ce trophée. Affiches dans le lycée, interventions dans les classes pour présenter l’événement,… ils ont réussi à convaincre 25 candidats de tous niveaux confondus, filles et garçons. Un jury composé de professeurs techniques, du chef d’exploitation et des trois étudiants du PIC, a sélectionné la meilleure équipe (6 titulaires et 2 suppléants).

Ainsi Floriane, Océane, Volodia, Xavier, Gauthier, Estelle, Léa et Emmy coachés par Sarah, Edgar et Jérôme forment le collectif des Avey’Roquenais pour le Trophée national des lycées agricoles 2018. Ils sont en BTS PA 1ère année, suivent la nouvelle formation «Devenir ingénieur par le bac pro» ou sont en 1ère ou terminale STAV option productions agricole. Tous ont été séduits par cette aventure collective : «c’est un travail d’équipe où chacun est force de propositions», avance Océane. Beaucoup apprécient aussi cette expérience au Salon de l’agriculture à Paris. «Notre équipe a un beau profil avec des compétences diverses et complémentaires», avance Edgar.

L’équipe et sa vache Aubrac Idylle, suitée

Ce projet nécessite en effet, une certaine polyvalence, il se décline en plusieurs volets. L’épreuve n°1 porte sur la communication (création d’une affiche sur le thème du salon «l’agriculture : une aventure collective», réalisation d’une page facebook déjà ouverte : «Le collectif Avey’Roquenais» https://www.facebook.com/collectifaveyroquenais, décoratiaon de la stalle au Salon).

L’épreuve n°2 consiste dans la manipulation d’un bovin (de l’exploitation du lycée) en toute sécurité. L’équipe a choisi sa vache Aubrac Idylle, qui vient tout juste de mettre bas (le nom du petit veau est encore en débat mais il commencera par la lettre N). Sa présentation en anglais et en français devant un jury au Salon, sera l’objet de l’épreuve n°3. Enfin la dernière épreuve évaluera l’implication des jeunes sur le salon, cela passe par leur comportement lors de l’événement et tout au long de la semaine.

«Choisir une vache Aubrac nous met bien dans le sujet puisque le Salon met à l’honneur cette race mais c’est aussi une pression ! Nous devrons bien faire !», sourient les jeunes. Pour les aider à relever le défi, l’équipe s’appuie sur les conseils de leurs enseignants, Carole Bes, enseignante en agronomie, Jérôme Hercouët, le chef d’exploitation du lycée, M. Letournel qui suit les jeunes pour leur PIC,… «L’aventure ne se joue pas qu’à Paris, nous l’avons d’ores et déjà démarré avec notre page Facebook, la recherche de sponsors (lire encadré), l’élaboration de notre affiche et bien sûr le soin apporté à notre égérie, Idylle !», poursuivent les membres de l’équipe. Un seul objectif : gagner !

La pression est en effet grande pour tous puisqu’il s’agit de la première participation du lycée La Roque dans ce Trophée. Une expérience qui ravit son directeur, Noël Boissonnade qui a déjà vécu cette expérience du TNLA dans un autre établissement : «je suis vraiment fier que La Roque participe à ce Trophée, cela manquait à la notoriété de notre établissement», sourit-il. «Cette épreuve demande une grande implication des jeunes accompagnés de leurs enseignants. l’important c’est de donner le meilleur de soi, de ne pas avoir de regret et si la victoire est au bout c’est encore mieux !», a-t-il encouragé, apportant tout son soutien à l’équipe.

Eva DZ

30 novembre 2017

Association Prim’Holstein Aveyron : Stéphane Le Foll devant plus de 150 éleveurs laitiers

Stéphane Le Foll était l’invité de l’association Prim’Holstein Aveyron à l’occasion de sa traditionnelle journée technique. Plus de 150 éleveurs laitiers sont venus écouter l’ancien ministre de l’agriculture, aujourd’hui député européen et membre de la commission de l’agriculture et du développement rural, lundi 27 novembre.

Un cadre inédit pour accueillir un ancien ministre de l’agriculture ! L’association Prim’Holstein Aveyron a invité Stéphane Le Foll à venir échanger avec plus de 150 éleveurs, le 27 novembre à la discothèque Le Privilège à Onet le Château.

Pendant près de 2h, le député européen et membre de la commission de l’agriculture et du développement durable a échangé avec les éleveurs sur «le rôle des responsables politiques au cœur de la crise face aux géants de l’industrie laitière et de la distribution», une crise qu’il a vécue de près lorsqu’il était aux affaires agricoles sous l’ère François Hollande.

Il en a donné les raisons et quelques éléments d’explication, n’hésitant pas à aborder quelques anecdotes qui permettent de mieux comprendre les arcanes d’un gouvernement et surtout ses marges de manœuvre. «Lorsque la fin des quotas a été effective en 2015, le marché laitier s’est ouvert et a été tenté par la conquête du marché chinois, considéré comme le Pérou ! La production s’est emballée, le marché chinois s’est retourné deux ans plus tard et les ennuis ont alors commencé !».

Les raisons de la crise

Stéphane Le Foll est revenu longuement sur l’augmentation de la production de lait en Europe : «les débats ont été durs pour arriver à ne pas faire augmenter la collecte de plus de 1% par an et comme à chaque fois, nombre de pays sont passés outre, atteignant parfois 6% de hausse !», se souvient-il. Il se remémore aussi les pressions qu’il a subies pour ne pas voter les sanctions envers ceux qui dépassaient le seuil : «La France a respecté la feuille de route et j’ai tenu bon pour que des sanctions soient prononcées envers ceux qui ne la respectaient pas parce que cet emballement de la production pénalisait le marché et le prix».

«Il faut savoir que les pays n’ont pas tous la même philosophie. En Allemagne, c’est le marché qui prime sur le reste, c’est lui qui doit équilibrer l’offre et la demande. Comme aux Pays-Bas, ils ont une vision de commerçants et non de producteurs», souligne Stéphane Le Foll. Le temps est un facteur important sur la scène européenne et internationale : «il a fallu du temps pour changer la stratégie du 1% par an de hausse de production, il a fallu du temps pour mettre en place les interventions et enfin il a fallu du temps pour que la production soit freinée, et en attendant le prix aux producteurs souffre et même si les producteurs français ont été les bons élèves, ils ont quand même souffert car le problème ne peut être résolu qu’à l’échelle européenne».

La clé du mix laitier

Le prix mondial du lait est fixé par rapport à la poudre de lait. «Le mix laitier c’est ce que les industriels transforment. Ils s’ajustent sur le prix mondial et achètent la matière première au même prix qu’ils transforment aussi bien en lait, en yaourts, en fromages... Où va la marge ? A cela il faut ajouter la baisse du prix du pétrole, le crédit d’impôt compétitivité emploi aux entreprises... Je vous le dis, la crise ce n’est pas pour tout le monde !», ironise l’ancien ministre de l’agriculture. «Certains avaient sûrement de bonnes (ou de mauvaises) raisons de cacher leurs chiffres !». Même s’il convient que certaines industries laitières sont en difficulté : «la position d’un ministre n’est alors pas aisée dans ce contexte parce qu’il faut aussi penser aux entreprises françaises, de la production à la transformation».

Stéphane Le Foll ne ménage pas plus les distributeurs. «A la veille du Salon de l’agriculture, les pressions étaient nombreuses alors que se tenaient les négociations des contrats commerciaux entre industriels et distributeurs ! Dans un contexte de la politique du prix le plus bas !». L’ancien ministre de l’agriculture évoque bien la loi Sapin 2 qui oblige les acteurs de la filière à plus de transparence dans le prix et les négociations commerciales mais elle ne résout pas tout. «L’organisation au sein de la filière laitière est une nécessité, au sein aussi des associations de producteurs. Il n’y aura pas de sortie positive sans davantage de transparence dans les négociations commerciales pour valoriser les produits et répercuter cette valorisation aux producteurs», poursuit Stéphane Le Foll. «C’est ce qui vous permettra de vous démarquer du prix mondial basé sur des produits standards à faible valeur ajoutée», a-t-il conseillé.

L’agroécologie en cheval de bataille

La régulation de la production à l’échelle européenne par les responsables politiques et les syndicats agricoles, l’organisation collective des producteurs dans la filière sont les clés de réussite pour Stéphane Le Foll qui encourage aussi les producteurs à limiter leurs investissements prenant l’exemple de l’optimisation du matériel en CUMA, le partage du travail en GAEC. «La spécificité agricole du rapport au foncier peut constituer un frein, nous sommes dans un cadre de petites structures avec des capacités financières dignes de l’industrie lourde ! Le besoin de capitaux doit être moindre pour enclencher le processus de production plus facilement». En cela, les GIEE peuvent être un outil de mutualisation des pratiques. La notion d’agroécologie, chère au cœur de l’ancien ministre de l’agriculture, peut aussi être une piste : «Nous pouvons produire en tirant le meilleur parti de l’écosystème», évoquant la bio-économie, la diversité des sols, la mutualisation des assolements, la méthanisation,...

Eva DZ

16 novembre 2017

Journée pâturage à Flavin : un pâturage performant, c’est possible !

Chaque année dans le cadre de l’opération Agri Viaur, le syndicat mixte du bassin versant du Viaur organise une journée thématique en partenariat avec la Chambre d’agriculture. Elle avait lieu vendredi 10 novembre à Flavin sur la gestion performante du pâturage.

«De plus en plus d’agriculteurs se tournent vers le pâturage, l’herbe revient au cœur des discussions dans la gestion des exploitations», entame Maxime Rigal, co-président avec Nadine Vernhes de l’opération Agri Viaur. «L’herbe est la principale ressource dans la majorité des élevages aveyronnais et le pâturage est le moyen le plus simple de la valoriser d’un point de vue économique mais aussi environnemental puisqu’il limite l’érosion des sols, le lessivage par les nitrates, l’utilisation de produits phytosanitaires,...», complète Benoît Delmas, conseiller agronomie à la Chambre d’agriculture.

De plus en plus d’agriculteurs adeptes du pâturage

La demande des agriculteurs de l’Aveyron est grandissante quant à la gestion optimisée du pâturage. En 2017, huit groupes de formation se sont retrouvés pour parler du pâturage tournant. D’autres formations sont déjà prévues pour 2018. D’où l’idée partagée avec le syndicat mixte du bassin versant du Viaur de proposer une journée en commun sur cette thématique ouverte à tous les éleveurs intéressés. Organisée dans le cadre de l’opération Agri Viaur, cette journée a rassemblé plus de 80 participants, éleveurs, techniciens et étudiants, vendredi 10 novembre à Flavin.

Les participants ont écouté avec beaucoup d’attention, le spécialiste invité pour l’occasion : Bertrand Cailly ancien chef d’exploitation dans un lycée agricole de Nancy où il a expérimenté le pâturage exclusif. «Je suis venu partager mon expérience sur le pâturage en conditions séchantes un peu comme chez vous !», a-t-il introduit. «Dans un paysage de grosses structures sociétaires dans la région de Nancy, nous avons fait le pari de l’économie de gamme pour notre élevage de 80 vaches laitières dans un lycée agricole. Nous avons fait le choix d’une production maintenue à 400 000 litres de lait, plutôt que de doubler, en diminuant de moitié les charges liées à l’alimentation», poursuit le spécialiste.

L’humain a été au cœur de la démarche puisque l’idée était de maintenir la main d’œuvre salariée sur la ferme (deux salariés et un apprenti) et de l’impliquer au maximum dans ce nouveau système. «Ce fut l’une des conditions de réussite !», selon Bertrand Cailly.

Un système autonome et économe

La ferme de ce lycée agricole en région Lorraine valorisait 280 ha de SAU dont 140 ha de pelouses calcaires dédiés au troupeau de 200 brebis, 50 ha de cultures et 90 ha en herbe (prairies temporaires à 75% et prairies permanentes). «Notre structure devait équilibrer financièrement son fonctionnement. En 2005, nous avons fait le choix de nous orienter vers un système économe et autonome sur la base d’une cohérence globale entre l’homme, le sol, la plante et l’animal», a expliqué Bertrand Cailly. Il a fallu du temps certes mais le résultat est au rendez-vous puisque les charges opérationnelles ont baissé de 50 000 euros pour un même produit brut. «Nous avons avancé pas à pas en mettant en place les évolutions au fur et à mesure de l’amélioration économique», détaille Bertrand Cailly. «L’objectif était bien de mettre en œuvre des alternatives économiques crédibles pour développer l’EBE, rémunérer la main d’œuvre et investir». Les investissements en bâtiments et matériels sont désormais financés uniquement par l’activité de production, de même que la rémunération des deux salariés et d’un apprenti qui n’est pas une variable d’ajustement.

L’exploitation a aussi travaillé sur le développement de l’agroforesterie puisqu’autour du pâturage elle a créé de l’ombre avec des arbres pour les animaux, elle a géré avec des haies, le cloisonnement des paddocks à pâturer. «Ce n’est certes pas une activité à part entière mais nous avons augmenté notre production de biomasse», poursuit Bertrand Cailly qui n’oublie pas l’action pédagogique derrière ce projet. «C’est important aussi de montrer aux jeunes, le rôle de la photosynthèse». L’exploitation a arrêté la culture du maïs et a stoppé également le labour. «Nous misons sur le mélange variétal avec une dizaine d’espèces, là encore pour diminuer les charges opérationnelles de mécanisation».

Une marge brute de plus de 1 000 euros par vache

Economiquement, même si le niveau de production a baissé à 6 000 litres par vache (contre 9 000 auparavant), les hectares mis à disposition de la SFP lait n’en sont pas moins performants. La marge brute par ha de SFP est de 1 150 euros, 1 290 euros par vache et 79 000 euros par UTH. Sans oublier un coût de concentré bien réduit à 14 euros/1 000 litres (autour de 300 à 400 kg par vache). «Intensifier la productivité des prairies par des techniques de pâturage adaptées s’avère judicieux économiquement. Les résultats économiques pour ceux qui s’investissent bien dans un système de pâturage sont bien réels», conclut Bertrand Cailly. Il n’exlut pas non plus le développement de nouvelles technologies pour aider les éleveurs à diminuer le temps passé à la gestion de l’herbe par des mesures précises de hauteurs d’herbe, des densités réelles instantanées, la mesure de l’ingestion réelle ou de l’efficacité alimentaire...

Ce partage d’expériences peut permettre aux agriculteurs de tirer la meilleure valorisation possible de leurs prairies.

Eva DZ

16 novembre 2017

Race Aubrac : en haut de l’affiche du prochain SIA

Haute c’est son nom, tiendra le haut de l’affiche du prochain Salon de l’agriculture du 24 février au 4 mars. Depuis 1993 la race Aubrac n’avait pas été à l’honneur du grand salon parisien et c’est une première pour une vache. L’égérie de 6 ans a été sélectionnée dans l’élevage de la famille Dijols à Curières. La réaction d’Yves Chassany, président de l’UNION et de l’UPRA Aubrac.

- Le Salon de l’agriculture a officialisé mercredi 15 novembre, Haute, vache Aubrac comme égérie de sa prochaine édition. Quel est votre sentiment ?

Y. Chassany : «C’est une reconnaissance du travail engagé par les éleveurs Aubrac depuis plusieurs décennies. Depuis 1994 et le centenaire du livre généalogique, depuis 2008 et notre premier concours national dans le cadre du Sommet de l’élevage et depuis l’année dernière et notre Semaine européenne des races de massif à St Flour, les éleveurs Aubrac ont beaucoup appris, dans le dressage et la présentation de leurs animaux, dans la qualité en général et dans la communication. Ensemble nous allons apprendre à aller vers la société pour apporter des réponses qui compteront pour l’avenir de nos zones rurales. Cette candidature retenue pour l’égérie du Salon de l’agriculture est une vraie satisfaction pour l’ensemble de la race et une reconnaissance du chemin parcouru.

- Ce n’est pas une première pour la race Aubrac ?

Y. Chassany : En effet, la race Aubrac a été une fois à l’affiche du Salon de l’agriculture avec un taureau de l’élevage Mathieu à Laguiole mais c’est la première fois qu’une vache Aubrac a été choisie comme égérie. Et ces dernières années, cette star est particulièrement mise sous les projecteurs des medias en particulier avec l’essor d’internet et des réseaux sociaux. Cette candidature nous la devons à mon prédécesseur, Henry Peyrac, qui l’avait déposée il y a deux ans.

- Cette mise en avant jusqu’au Salon et pendant les huit jours de l’événement parisien va apporter une certaine lumière à la race. Quels sont les enjeux pour l’Aubrac ?

Y. Chassany : J’en vois plusieurs. Cette exposition est d’abord un vrai challenge à relever parce qu’elle demande pour l’élevage de l’égérie, en l’occurence la famille Dijols à Curières, une mobilisation quasi quotidienne tant les sollicitations seront nombreuses. L’Aubrac va franchir un stade dans sa communication sur la race et ses atouts, ses signes officiels de qualité et la valeur ajoutée amenée aux territoires. Nous en profiterons pour porter un message fort sur le rôle de l’élevage dans les territoires. Un territoire Aubrac qui est d’ailleurs largement associé à cet événement. Nous ne manquerons pas de communiquer le lien étroit qui existe entre l’élevage et notre gastronomie, notre tourisme, nos activités artisanales,... La race est lien de manière indéfectible à son territoire et inversément.

Enfin nous porterons un certain nombre de messages aux élus et aux responsables professionnels sur la place déterminante de l’élevage dans le maintien de la vie économique sur les territoires mais aussi de la préservation de l’environnement et du développement de l’emploi. Cet événement tombe au bon moment pour la race Aubrac parce que nous sommes passés de 100 000 vaches en 2000 à plus de 200 000 aujourd’hui. Les éleveurs Aubrac où qu’ils soient en France ont besoin d’être accompagnés. Au bon moment aussi parce qu’il correspond à la prochaine labellisation du Parc naturel régional de l’Aubrac dans laquelle la race Aubrac est pour beaucoup, elle figure d’ailleurs sur le logo du futur PNR. Sur ce territoire labellisé et reconnu comme faisant partie de l’excellence, l’activité de l’élevage et l’agriculture en général donnent toute leur qualité aux paysages et contribuent à la préservation de l’environnement.

Enfin à l’heure où la société s’interroge beaucoup sur l’élevage et la consommation de viande, l’Aubrac comme d’autres races, à travers ses pratiques d’élevage, ses démarches de qualité, porte un discours rassurant auprès des citoyens et des consommateurs. En œuvrant pour l’optimum plutôt que pour le maximum pour nos vaches, en misant sur une conduite basée sur l’herbe, nous sommes en mesure d’apporter des réponses aux questions de la société».

Recueillis par Eva DZ

26 octobre 2017

Remise en cause de l’élevage : maintenir le dialogue

Le Groupe COSE ! (contre les oppositions sociétales à l’élevage) réunit toutes celles et ceux qui veulent reprendre la parole pour défendre le secteur d’activité agricole. Ouvert à tous, il est composé de plusieurs cellules de travail sur différentes thématiques auxquelles chacun peut apporter sa contribution : filières et partenaires, témoins et experts, sujets sensibles, réseaux sociaux, interpellations médiatiques, formations, chartes rurales, enseignement. Explications des enjeux de ce groupe avec ses participants.

Huit cellules d’action

Filières et partenaires

Marc Ferrieu (Crédit Agricole de Cassagnes-Begonhès). «Nous voulons rassembler toutes les filières et les OPA de l’Aveyron dans ce groupe qui veut être une sorte de «baromètre» face aux oppositions sociétales qui réagissent face aux dossiers concernant le loup, les abattoirs, les projets de porcheries, d’élevages de canards, etc. C’est donc un groupe qui opère une veille sur tous ces sujets sensibles.?Il est composé de personnes très motivées !».

Témoins et experts

Bernard Lacombe (président de FODSA-GDS 12) : «Cette cellule a pour objectif de mettre en réseau les organismes qui interviennent sur le sujet du bien-être animal. Le GDS 12 est le premier interlocuteur des pouvoirs publics lorsque sont détectés des cas de maltraitance sur une exploitation. La structure se devait donc de participer à ce groupe de travail, qui pourra accompagner les éleveurs en difficulté qui le souhaitent. L’autre objectif est de mettre l’expertise de chacun des participants au profit des personnes qui se retrouvent sous les feux médiatiques à propos de sujets sensibles».

Interpellations médiatiques sur des sujets sensibles

Joël Mazars et Germain Albespy : «Les polémiques liées à l’agriculture alimentent abondamment la sphère médiatique. Certains agriculteurs ou autres acteurs du milieu agricole peuvent se retrouver à témoigner dans la presse sur des sujets plutôt sensibles. Avec l’appui du réseau de la cellule «Témoins et experts» et de nos organisations nationales, nous souhaitons créer un outil à disposition des personnes interviewées, afin qu’elles puissent préparer leur intervention et avoir accès à des données techniques et scientifiques compréhensibles. Nous proposons aussi un debriefing pour accompagner jusqu’au bout ces témoins pas toujours familiarisés avec ce type de prise de parole».

Réseaux sociaux

Anthony Quintard (co président de JA Aveyron) : «Aujourd'hui la majorité des 15-35 ans considère les réseaux sociaux comme une source d'information. A l’instar des détracteurs de l’agriculture, nous nous devons nous aussi d'être présents, mais plutôt dans une communication positive, mettant en avant nos activités quotidiennes. L’objectif de la cellule est d’accroître la communauté des agriculteurs connectés, et de proposer une méthodologie pour une communication efficace, afin d'être vus et compris, et d'éviter les pièges de ces types de media».

Sujets sensibles

Laurent Saint Affre (FDSEA) : «Le groupe auquel je participe veut donner les clés pour permettre aux éleveurs de parler de la réalité de leur métier, de le défendre aussi face aux attaques dont il est l’objet. D’être capables de s’exprimer parce que souvent on parle à notre place ! Il nous faut en même temps être attentifs aux attentes sociétales, les comprendre et les prendre en compte. L’idée est de présenter dans La Volonté Paysanne un argumentaire sur un sujet précis de façon à être plus serein au moment d’en parler. Le journal sera notre relais dans ce travail d’accompagnement auprès des agriculteurs».

Enseignement

Clément Lacombe (secrétaire général JA) : «Nous ciblons deux types de public dans ce groupe de travail : les consommateurs de demain, actuellement en primaire et collège, et les futurs agriculteurs, ou salariés agricoles, à travers les établissements d'enseignement agricole, du lycée jusqu'aux écoles d'ingénieur. Avec les premiers nous souhaitons recréer le lien entre alimentation et agriculture, en leur faisant découvrir les réalités des activités agricoles. Auprès des étudiants en filière agricole, nous voulons les sensibiliser aux attentes sociétales et aux évolutions du métier d'agriculteur».

Formations

Pierre Joffre (Mission Bio Chambre d’agricultrure) : «Nous voulons programmer des formations pour les responsables agricoles axées sur la prise de parole médiatique.?Notre profession doit mieux maîtriser sa manière de communiquer sur les sujets sensibles, tout en favorisant les échanges avec l’ensemble de la société.?Il est aussi question de proposer aux agriculteurs et acteurs des filières des formations au dialogue sociétal.?Il faut éviter le «dialogue de sourd» sur les sujets qui nous préoccupent !».

Chartes rurales

Benoît Fagegaltier (FDSEA) : «Notre travail est ciblé sur les relations entre les agriculteurs et les ruraux, afin de favoriser les liens entre tous ceux qui composent la ruralité, et de communiquer à travers des chartes rurales. Les agriculteurs doivent s’impliquer dans les communes, les Communautés de communes pour être partie prenante dans les décisions prises au sein de toutes les instances locales».

19 octobre 2017

Concours départemental à Laguiole : l’Aubrac, moteur du développement local

Quand le Taureau de Laguiole du haut de ses 70 ans raconte à son petit-fils son histoire ! C’est le scenario imaginé par Eric Raulet pour la table-ronde du 15 octobre. La salle des fêtes de Laguiole était comble pour écouter les interventions d’André Valadier, président du syndicat mixte de préfiguration du PNR Aubrac, de Michel Bras, chef étoilé laguiolais et de trois chercheurs, Claude Béranger, Geneviève Cazes Valette et Jacinthe Bessière.

L’histoire de l’Aubrac par Claude Béranger

En 1947 à sa naissance, le Taureau était dans une situation confortable : plébisicité par les agriculteurs de toute la France, il était vendu pour sa force motrice. Il était aussi élevé pour sa viande et les femelles pour leur lait transformé dans les burons. Mais l’après guerre a vu l’arrivée de la mécanisation. Le tracteur remplace les bœufs tarissant alors la richesse de la race Aubrac. La désertification gagne du terrain dans les montagnes, vidant les burons de leur main d’œuvre. Les races rustiques sont déconsidérées. De 350 000 têtes, l’Aubrac tombe à peine à 60 000 dans les années 70.

Mais c’est mal connaître l’Aubrac portée par tout un territoire et des Hommes opiniâtres de penser que ce plateau va abandonner sa ressource principale. Ils transforment leur race Aubrac en allaitante, se diversifiant par le biais du croisement Charolais, s’organisent autour d’un schéma de sélection avec l’Union Aubrac en 1979, suivi de la station d’évaluation à La Borie. Les qualités maternelles et bouchères, la rusticité sont recherchées. La race Aubrac dépas-se aujourd’hui les 200 000 têtes. La viande est qualifiée par des signes de qualité. Le rameau laitier renaît avec Jeune Montagne.

La vocation d’un territoire par André Valadier

«La cistre, herbe présente depuis des siècles sur l’Aubrac et emblème de la Maison Bras est la démonstration du décloisonnement entre l’étable et la table. Le territoire a une vocation que l’on ne peut biaiser. Après bien des péripéties, le Taureau qui a craint d’être le seul survivant, est aujourd’hui un symbole de cohésion et de solidarité de tous les acteurs du massif de l’Aubrac. Le projet de PNR Aubrac prend exemple sur ce qu’a été le Taureau : il a permis de resserrer les liens autour d’un projet rural, un rempart contre l’érosion démographique, offrant des perspectives d’économies issues du troupeau, du patrimoine. Le slogan : la tradition sans modernité est stérile et la modernité sans tradition est aveugle, scelle bien le destin de notre territoire».

Les Français sont toujours des viandards ! selon Geneviève Cazes Valette

«Certes la consommation de viande est en baisse mais elle reste toujours élevée puisque plus de la moitié des Français disent manger de la viande tous les jours. Seuls 3% de la population ne mangent jamais de viande même s’ils font beaucoup de bruit autour de celà ! Par contre la baisse de consommation de viande est continue : 54% des Français (contre 41% en 2015) disent qu’ils mangent moins de viande et les prévisions sur 3 ans sont sur la même tendance baissière. Je suis optimiste pour l’Aubrac car son mode d’élevage basé sur le pâturage, va dans le sens des attentes de la société. Pas de panique si le consommateur mange moins de viande, il mise sur la qualité».

La grillade d’Aubrac selon Michel Bras

«La viande d’Aubrac a gagné en qualité et est toujours plébiscitée. Au restaurant du Suquet, le menu légume n’est pas plus prisé qu’avant. Quand on vient en Aubrac, on vient pour manger de la viande ! Une viande pour être à son optimum est le fruit du travail passionné d’un éleveur. Pour une dégustation optimum, il faut sortir la viande du frigo quelques minutes avant de la cuire, la saisir à l’huile, rejeter l’huile puis la dorer au beurre, il faut l’accompagner, la caliner, l’arroser, l’écouter, et surtout ne pas la consommer tout de suite. Il faut autant de détente que de cuisson. Pour l’accompagner, une simple échalotte cuite dans le jus de cuisson, un assaisonnement au sel fin et gros mais pas partout et un tour de moulin de poivre noir?! Et pour la couper, la trancher à contre-fil avec un couteau de Laguiole bien sûr ! Parce que la viande d’Aubrac se mâche ! La tendresse de la viande vient aussi du fait de son tranchage».

L’Aubrac, leader du tourisme rural selon Jacinthe Bessière

«En vacances, les citadins recherchent des repères à contre-courant de ce qu’ils vivent. L’Aubrac les console et les réconcilie avec un certain imaginaire. Le touriste est mangeur, il est à la recherche de bons produits, d’un lien social avec les acteurs locaux (éleveurs, bouchers, restaurateurs,...), il cherche le goût de l’Aubrac, il apprécie le paysage entretenu, et surtout, une fois de retour chez lui, il va ramener des souvenirs pour prolonger les vacances et se faire l’ambassadeur du territoire qu’il a découvert. Ce regard extérieur est valorisant et nous fait comprendre qui nous sommes sur l’Aubrac».

Recueillis par Eva DZ

12 octobre 2017

Sommet de l’élevage : 93 000 visiteurs et un potentiel de développement important

Place forte du monde de l’élevage à l’échelle nationale, européenne et internationale, le Sommet de l’élevage, qui a fermé ses portes le 6 octobre à Clermont-Ferrand, confirme son attractivité en frôlant les 100 000 visiteurs. Un record.

2017 restera dans les annales comme l’une des éditions les plus réussies du Sommet de l’élevage. Une réussite d’abord par l’envergure du plateau d’exposition proposée (1 463 exposants répartis sur 78 000 m² de stands), réussie aussi par le spectacle inégalé des concours et présentations animales organisés dans l’enceinte prestigieuse du Zénith. Attiré par ce programme de choix, les visiteurs ne s’y sont pas trompés en participant en masse à cette 26ème édition. En trois jours, ils ont été 93 000 à déambuler dans les allées du salon, soit 5 000 de plus qu’en 2016. De quoi donner le sourire au président du Sommet, Jacques Chazalet : «Le professionnalisme et la convivialité du Sommet ont fait la différence. C’est désormais, un carrefour d’affaires international indéniable».

C’est d’ailleurs au niveau international que les organisateurs situent le potentiel de développement de l’événement. La perspective de la construction de la deuxième halle (voir encadré), confirmée en début de semaine par le président de Région, devrait faciliter ce développement.

«Une fenêtre sur le monde»

C’est justement pour honorer un rendez-vous international, que le ministre de l’agriculture a atterri à Clermont-Ferrand, jeudi, dans la soirée. Au programme pour Stéphane Travert : la réunion annuelle du comité mixte ministériel France-Iran, pour la première fois, délocalisée. La tenue de ce rendez-vous au cœur du berceau des races à viande ne doit rien au hasard. «Elle est le fruit d’un travail engagé avec l’Iran, invité d’honneur du Sommet de l’élevage. Ce pays est très intéressé par nos techniques d’élevage», suggère Benoît Delaloy, chargé de mission international au Sommet de l’élevage.

Si la teneur des échanges entre les dirigeants des deux Etats est restée confidentielle, en revanche, Stéphane Travert s’est prêté sans encombre et avec un plaisir non dissimulé aux échanges avec les éleveurs et les responsables professionnels, le lendemain, lors de sa visite du Sommet. Arpentant durant plus de trois heures le salon, le ministre a fourni des éclairages sur les sujets du moment.?Sur les Etats généraux de l’alimentation, en attendant les premiers arbitrages du Président de la République (lire en page 2), Stéphane Travert a rappelé la feuille de route du gouvernement?: «Il s’agit pour nous, de faire en sorte que les filières puissent bien contractualiser pour créer ses conditions de revenus avec les producteurs. Aujourd’hui, il y a une référence, c’est le consommateur. C’est celui qui vote, qui choisit une alimentation de qualité. Les consommateurs veulent une alimentation saine, durable et qui leur soit accessible, et c’est avec les filières que nous allons construire le dispositif pour y répondre».

L’ICHN : une préoccupation majeure

En plein cœur du Massif central, Stéphane Travert a également été interrogé sur les ICHN (Indemnités compensatoires de handicaps naturels). Aux inquiétudes des professionnels sur le budget qui leur est alloué, le ministre a répondu : «la priorité sur les ICHN, ce sont les zones de montagne. Ici, nous continuerons à aider les éleveurs avec l’ICHN. Nous avons obtenu de la Commission européenne que nous puissions effectuer une révision du zonage. Nous allons donc travailler avec nos partenaires à l’élaboration d’une nouvelle carte, et bien évidemment, notre priorité pour l’ICHN, ce sont les zones de montagne». Rassurant sur le budget ICHN, Stéphane Travert a été selon Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, «beaucoup plus flou sur la révision du périmètre des zones défavorisées».

Enfin, à trois jours d’une manifestation contre le loup d’envergure, organisée à Lyon par le réseau FNSEA-JA-FNO (lire en page 3), le ministre a évoqué ce dossier sensible : «Défendre et protéger les éleveurs est notre objectif. Nous ne pouvons pas fonctionner durablement en terme comptable. Nous devons regarder ce qui se passe à l’échelle des territoires, en mettant des mesures importantes, là où l’impact est très fort». Reste à savoir ce qu’entend le ministre par mesures importantes…

Sophie Chatenet - PAMAC

31 aout 2017

Export : l’avenir de l’Aubrac se joue-t-il à l’Est ?

Cet été, 70 génisses pleines et un taureau ont pris la direction de la Lituanie. Un marché en pleine expansion, avec des éleveurs fortement intéressés par le savoir-faire français.

En attendant d’être chargées dans le camion du transporteur polonais, une trentaine d’Aubrac (1) profitent une dernière fois des pluies cantaliennes sur l’exploitation de Michel Bos à Cropières de Raulhac. Les espaces verts du Carladès et la vie de château, c’est terminé pour elles. Direction la Lituanie.

Une trentaine de leurs congénères ont déjà fait le chemin il y a environ deux semaines et après trois jours de voyage et pas loin de 3 000 km parcourus, elles les retrouveront.

Service après-vente

Ces jeunes Aubrac partent pleines, et devraient vêler juste après Noël. Pour Michel Bos, éleveur sélectionneur installé depuis 1977, vendre à l’étranger représente un «bon débouché» dans une filière «qui tourne un peu en rond» : «Beaucoup se mettent à l’Aubrac avec des veaux mâles qui se vendent 38 centimes d’euro de plus au kilo. Mais plus il y a de monde, moins il y a de marché... Alors, même si pour vendre il faut accepter des concessions, le marché s’ouvre et on essaye de le satisfaire».

Après la Roumanie l’an dernier, les pays de l’Est se révèlent être très friands de la belle vache au pelage froment. Les délégations n’hésitent pas à faire le déplacement dans le Massif central, comme à l’occasion de l’Ascension où des représentants lituaniens ont passé trois jours sur le territoire Aubrac, en visitant de nombreuses exploitations. L’opportunité pour eux de cerner la filière dans sa globalité (naissance, engraissement,...). C’est à cette période qu’ils ont signé pour embarquer 45 Aubrac, sur les 50 proposées par le GAEC Bos, un habitué de l’export avec notamment des embryons vendus dans les années 2000 aux États-Unis.

«Quand ils viennent chez nous, il faut leur expliquer deux choses», poursuit le vice-président de la race, «pourquoi on garde les cornes, et pourquoi on travaille en monte naturelle avec un taureau !». Et au fur et à mesure des rencontres, les a priori ont été balayés. «Avec les Aubrac, on leur livre aussi le mode d’emploi». «Avant, on expliquait ; maintenant, ils savent». Et ça, c’est surtout le travail de la SARL Nolorgues, basée à Golinhac, en Aveyron, présente sur la majorité des pays de l’Est. «Le marché avec la Lituanie est ouvert depuis 2004. Ils ont besoin de renouveler leur cheptel et ils accordent beaucoup d’importance à la façilité d’élevage», expose François Nolor-gues. «Le fait nouveau, c’est qu’avant, on devait expliquer, alors que maintenant, ils connaissent les qualités de l’Aubrac : sa capacité d’adaptation, sa facilité de vêlage, sa rusticité, sa longévité, sa valorisation économique,... D’autant qu’elle correspond parfaitement à la logique du monde économique : un veau par vache et par an».

Clean sanitairement

Les investisseurs lituaniens ont donc dans l’idée de passer en allaitant, augmenter leur cheptel de souche et démultiplier la vache. Pour les accompagner, la société Nolorgues assure «un service après-vente», gage essentiel de la réussite de l’opération. «On transmet notre vécu, sur l’alimentation, le sevrage,... 2?000 vaches Aubrac vivent en Lituanie depuis une dizaine d’années et s’ils en redemandent, c’est que nous répondons à leurs besoins». Sanitairement parlant aussi : garantie de la gestation avec les échographies, IBR, paratuberculose, BVD, besnoitiose : «Il faut être plus que clean pour les envoyer là-bas», dévoile l’épouse de Michel Bos. Cette démarche, soutenue par la coopérative CELIA et le Herd Book, répond aussi à «une volonté des instances raciales d’essayer d’exporter notre génétique française, surtout en Aubrac», reprend François Nolorgues. «On en vend autant que sur la zone ; même s’il y a plus de contraintes sanitaires, ça fait partie de leur demande». «Et puis ça fait travailler les labos, les vétérinaires, ce qui amène un plus localement», poursuit Michel Bos. À la rentrée, c’est la race Aubrac qui sera présente en Lituanie les 8 et 9 septembre, invitée sur un concours. De quoi confirmer la conviction de François Nolor-gues : «L’avenir de l’élevage est à l’Est».

M. Varnieu – L'union du Cantal

(1) Les Aubrac sont issues des élevages du GAEC Bos Maryline, à Lacapelle-Barrès, du GAEC Catays à Laguiole (12), du GAEC Bos père et fils à Cropières (Raulhac et Cézens) et de l’exploitation de Gérard Lacroix, à Gourdièges.

24 aout 2017

Vincent Manneville de l’Institut de l’élevage : «l’élevage herbivore contribue à la qualité de l’eau

Vincent Manneville de l’Institut de l’élevage participera à la table ronde lors de la journée mécanisation du 14 septembre organisée par la FD CUMA, à St Julien de Rodelle. Il explique la teneur de ses travaux et porte son regard sur la gestion des effluents d’élevage en Aveyron.

Quelles sont vos missions à l’Institut de l’élevage ?

V. Manneville : «Je travaille pour le service environnement de l’Institut de l’élevage, en particulier sur les impacts environnementaux de l’agriculture : les gaz à effet de serre, les émissions d’amoniac, la biodiversité,... Je participe aussi à un groupe national d’experts qui calent les modalités de fertilisation pour la grande région Auvergne : il s’agit d’un référentiel pour aider à la fertilisation des prairies et des parcelles. Enfin j’interviens aussi dans un cadre européen sur un programme qui liste les impacts agricoles sur l’environnement et les moyens de les limiter.

Ma dernière contribution est une étude sur la fertilité des sols. J’en livrerai les grandes lignes le 14 septembre.

Quel regard portez-vous sur la gestion des fertilisants agronomiques en agriculture ?

V. Manneville : L’élevage herbivore contribue à maintenir la qualité de l’eau. Plusieurs études chiffrées sur l’évolution de la concentration des eaux en nitrates sur l’ensemble des bassins français, demandées par la Confédération nationale de l’élevage, présentent de nombreux arguments. Les travaux que nous avons menés montrent qu’en 30 ans, via les mesures d’eau, la cartographie,... les zones d’élevage affichent une qualité de l’eau en amélioration et une teneur en nitrates plus basse. Et depuis 20 ans, une vraie dynamique est en marche notamment dans les zones à forte proportion de surfaces en herbe et en forêt, associé à l’impact favorable des PMPOA I et II (programme de maîtrise des pollutions agricoles).

Globalement en France, on observe une diminution d’utilisation d’engrais au profit d’une gestion raisonnée des fumiers, lisiers et déchets verts dans les parcelles. Entre 1990 et 2010, la Bretagne a baissé ses intrants de 38%, les Pays de la Loire 23% et Midi-Pyrénées 21%. La matière organique est désormais mieux gérée pour fertiliser les parcelles. Avant, le premier réflexe était de se débarrasser des déchets avant de réfléchir à une quelconque valorisation dans le sol. Aujour-d’hui il y a une vraie réflexion sur la gestion des effluents. En Midi-Pyrénées par exemple, le niveau de fertilisation moyen est de 53 kg/ha de SAU.

Et en Aveyron ?

V. Manneville : L’Aveyron fait partie de ces départements robustes où les nombreuses prairies permanentes conservent une bonne activité biologique. Sa densité de forêts et sa mosaïque de cultures sont aussi des atouts. L’élevage herbivore, majoritaire en Aveyron, avec ses prairies, offre un milieu stable riche en matières organiques.

Avez-vous quelques résultats ?

V. Manneville : Oui. Nous avons participé à l’étude menée tous les 5 ans sur la concentration en nitrates dans les eaux douces, par le ministère de l’écologie afin de réexaminer la délimitation des zones vulnérables et des programmes d’actions nitrates. Et nos études ont confirmé que les engagements des éleveurs dans les PMPOA, dans le conseil agronomique portaient leurs fruits. Cela a servi d’arguments dans le contentieux qui opposait la France et l’Europe sur les nitrates.

Quel sera l’objet de votre intervention le 14 septembre ?

V. Manneville : Je participe à la table-ronde pour donner mon point de vue sur la gestion des effluents dans l’équilibre d’une exploitation. Donner quelques repères sur la prescription, la période, les doses. Et apporter des éléments d’information sur le stockage au champ que l’Europe envisageait de supprimer. Nos études ont apporté les arguments visant à prouver que si ce stockage était adapté, il n’était pas polluant.

Les CUMA s’équipent davantage dans la gestion des effluents et déchets d’élevage. Qu’en pensez-vous ?

V. Manneville : Les CUMA, à leur niveau, contribuent aussi à la reconquête de la qualité de l’eau. De par leur matériel innovant, performant, moderne qui permet de mieux réguler l’épandage. Mettre la bonne dose, au bon moment est essentiel. La qualité de l’épandage est fondamentale et les CUMA sont tout à fait à même de remplir ce rôle. Les chantiers sont aussi aujourd’hui plus rapides et plus efficaces, ce qui permet de ne pas «matraquer» les sols afin de préserver la vie biologique».

Recueillis par Eva DZ

10 aout 2017

GDS Apicole de l’Aveyron : une équipe de techniciens à l’écoute

Michel Rives préside le Groupement de défense sanitaire apicole (GDSA) de l’Aveyron. Ce jeune retraité passionné d’apiculture, installé à Massebiau, tout près de Millau, explique le rôle de cette structure et le suivi qu’elle propose à ses adhérents.

Qu’est-ce que le GDS Apicole??

M. Rives : «Le GDSA existe dans sa forme actuelle depuis une dizaine d’années. Il s’agit d’un groupement de défense sanitaire spécialisé dans l’apiculture à l’échelle du département. Il œuvre en partenariat avec FODSA - GDS Aveyron.

Quel est son rôle ?

M. Rives : Jusqu’à il y a quelques années, le GDSA intervenait uniquement pour l’achat optimisé de traitement. Nous n’avions pas forcément les moyens de proposer d’autres actions d’intérêt collectif. Aujourd’hui grâce à un appui supplémentaire notamment du Conseil départemental, de l’Etat et de nos adhérents par leur cotisation, nous pouvons aller plus loin dans le suivi et l’accompagnement de nos 300 adhérents apiculteurs.

Comment est organisé le GDSA ?

M. Rives : Avant 2014, des agents sanitaires apicoles (ASA) étaient mandatés par la Préfecture pour intervenir sur tous les ruchers du département notamment sur la protection contre les maladies.

Aujourd’hui ce statut n’existe plus. Depuis 2014, nous avons formé des techniciens sanitaires apicoles (TSA). Le GDSA a recruté des bénévoles passionnés d’apiculture (certains sont d’anciens ASA), pour les former. En Aveyron, nous avons réussi à former 21 TSA, une belle performance ! Nous sommes ainsi les seuls en Midi-Pyrénées à bénéficier d’un tel collège spécialisé. Cette équipe est, de plus, bien répartie sur l’ensemble du département, ce qui permet une certaine proximité avec les apiculteurs.

Informer et sensibiliser

Quelle est la mission de ces techniciens ?

M. Rives : Ils doivent s’assurer que les apiculteurs appliquent les traitements selon les règles de pharmacie sur la base de prix planchers. Ils visitent les ruchers de nos adhérents pour vérifier qu’aucune maladie n’est présente. Ils apportent un conseil en cas de maladie bénigne et déclenchent une chaîne d’alerte en cas de maladie plus grave et visitent l’ensemble des ruchers du secteur. Ainsi l’année dernière, grâce à leur intervention, nous avons pu contenir sur une seule ruche, la loque américaine, une maladie très contagieuse qui détruit les ruches. Ces visites sont aussi de vraies rencontres humaines autour de ruchers magiques, qui nous passionnent tous !

Quel est votre lien avec les vétérinaires ?

M. Rives : Grâce à la mise en place de notre réseau, trois vétérinaires nous ont rejoints : Lionel Lafon de Luc La Primaube, Karine Saget de Rieupeyroux et Kristof Choffray de Lacaune pour tout le sud Aveyron. Leur présence est une vraie reconnaissance de notre action et une garantie de suivi pour nos adhérents. TSA, vétérinaires, FODSA, nous travaillons tous en réseau.

Varroa et frelon asiatique sont les deux ennemis des abeilles. Où en est-on en Aveyron ?

M. Rives : La mission du GDSA est d’informer sur ces deux fléaux, présents en Aveyron et d’aider les apiculteurs à s’en protéger. Sur le frelon asiatique, nous avons organisé des formations pour montrer comment réaliser des pièges. Depuis son arrivée dans le département en 2007 - 2008, le frelon asiatique est passé à la vitesse supérieure en entrant dans les ruches pour les détruire. C’est pourquoi nous devons sensibiliser les apiculteurs sur les pièges existants. Nous nous appuyons aussi sur l’expertise de nos trois vétérinaires. Sur le varroa, le GDSA projette d’investir dans un détecteur. Au niveau régional, nous travaillons sur le recrutement d’un coordinateur pour organiser la lutte.

Enfin nous sommes aussi vigilants sur les nouvelles maladies dont celle provoquée par le petit coléoptère de la ruche.

Environnement favorable

Comment se porte le rucher aveyronnais ?

M. Rives : Globalement, nous avons la chance d’être dans un département où l’environnement est plutôt favorable aux abeilles. Je milite pour des relations entre agriculteurs et apiculteurs plus proches pour apprendre à se connaître et à travailler ensemble. L’Aveyron, grâce à son agriculture, est doté de milieux naturels extraordinaires où il y a la place pour faire cohabiter les élevages et nos abeilles.

Quels sont vos projets ?

M. Rives : Nous voulons faire de notre groupe de TSA, une équipe pour informer nos adhérents, les mettre en alerte si besoin et les accompagner. Le GDSA est aussi partie prenante de la section apicole régionale et de la fédération nationale pour être au plus près des infos.

Enfin nous préparons la création d’un rucher santé de l’abeille à Villefranche de Rouergue de façon à vulgariser les techniques de protection des abeilles et ainsi attirer de nouveaux adhérents !».

Recueillis par Eva DZ

10 aout 2017

Rassemblement contre le loup à Sévérac d’Aveyron : éleveurs, élus et brebis disent non au loup !

A l’initiative du Cercle, collectif des éleveurs de la région des Causses de la Lozère et de l’Aveyron, un grand rassemblement a réuni samedi 5 août, sur un contrefort du Parc naturel régional des Grands Causses, des centaines d’éleveurs, accompagnés de milliers de brebis, excédés par les attaques du loup.

Des centaines d'éleveurs et d'élus, accompagnés de milliers de bêtes se sont rassemblés samedi 5 août près de Sévérac d’Aveyron afin de dénoncer «le massacre» causé par le loup et «la menace» que le prédateur représente pour le pastoralisme en France. A la limite de l'Aveyron et de la Lozère, 3 000 brebis environ, une centaine de bovins, des chevaux et même un lama avaient été rassemblés sur des pâturages afin de représenter visuellement le nombre des animaux tués par le loup en France depuis quatre mois. «On nous dit que 80% des Français sont favorables au loup mais c'est parce que les gens ne connaissent pas la réalité», a expliqué Mélanie Brunet, bergère et militante du Cercle 12-48, organisateur de la manifestation.

Depuis début janvier, 4153 animaux ont été «prédatés» par le loup en France, selon la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) d'Auvergne Rhône-Alpes, chargé du dossier au niveau national. «Il faut remettre à plat le plan loup», a insisté Mélanie Brunet devant 200 participants, en majorité des éleveurs venus de l'ensemble de la France, mais également de nombreux élus locaux, dont Arnaud Viala, député, Jean-Claude Luche, sénateur, Sophie Pantel, présidente du Conseil départemental de Lozère,... ainsi que la FNSEA par la voix de Sandrine Hauser, en charge du dossier prédateur, la FNO et sa présidente, Michèle Boudoin (lire le point de vue en page 2), la FDSEA, les JA 12, la Coordination Rurale et la Confédération Paysanne.

"Les éleveurs sont en droit de vivre sereinement leur métier"

Tous ont rappelé les fondamentaux : le loup n’est plus une espèce menacée et les éleveurs sont en droit de vivre sereinement leur métier. «Nous devons obtenir une politique de régulation du loup qui fasse qu’on ait zéro attaque, zéro prédation», a rappelé Dominique Fayel. A ce jour, les responsables professionnels ont rappelé que la régulation était insuffisante et que le cadre juridique, en particulier la Convention de Berne, n’était plus adapté.

Le constat est unanime : le loup est incompatible avec l’élevage. «Ce sujet est révélateur des fortes tensions sociétales auxquelles sont confrontés les éleveurs face aux anti-viande, au mouvement végan, aux anti-élevage,...», affirme Dominique Fayel. «C’est le problème d’une minorité ultra militante, radicalisée voire anti-humaniste puisqu’il place l’animal au même niveau que l’Homme voire au-dessus ! Notre défi ne sera pas seulement de faire passer nos arguments aux pouvoirs publics, aux politiques au niveau national et européen mais il sera aussi de discuter avec ces minorités sur un plan sociétal», résume Dominique Fayel.

13 juillet 2017

ELVEA Nord Midi-Pyrénées-Lozère : accompagner les éleveurs

L’organisation de producteurs non commerciale ELVEA Nord Midi-Pyrénées-Lozère s’est réunie en assemblée générale, vendredi 7 juillet, à Tanus (Tarn), sous la présidence de Jean-Luc Rouquette.

La réunion s’est déroulée en présence notamment de Nadine Vernhes, vice-présidente, Bernard Fabre, du collège des acheteurs, et Bernard Cuq, trésorier. La section bovins viande rassemble 400 éleveurs (en hausse de 5?%), dont 41 % produisent du Veau d’Aveyron et du Ségala en filière label rouge, 42?% du maigre, 12?% des veaux lourds, 3?% du veau sous la mère en label rouge, avec également 2 % d’engraisseurs.

La section agneaux sous la mère compte 145 éleveurs (en hausse de 2 %), dont 12 ont signé le contrat label rouge Lou Paillol et 5 qui commercialisent en IGP?Aveyron. Depuis 2014, l’OP est engagée dans la filière Carrefour et 27 éleveurs ont signé le contrat CCP Agneau qualité Carrefour. Cette section ovine rassemble 65 éleveurs en Aveyron, 75 éleveurs dans le Lot, et 5 éleveurs en Corrèze, avec, par ailleurs, 33 éleveurs en production d’agneaux sevrés laitiers.

En bovins, ELVEA est intégrée dans les démarches qualité pour répondre aux demandes des éleveurs. Ainsi, en 2016, 8?200 veaux d’Aveyron et du Ségala issus d’éleveurs adhérents de l’OP, ont trouvé un débouché sur le marché label rouge. La filière SA4R-Bigard-Auchan représentant le principal débouché. La filière SARL-Sudries-SVA-Intermarché continue sa montée en puissance avec un volume d’animaux labellisés en hausse, aidée, en 2016, par l’implication de 7 nouveaux Intermarchés dans la région Sud-Est. Les autres débouchés des adhérents sont les négociants en bestiaux label rouge. Les vaches de réforme finies sont valorisées en Boeuf Limousin Blason Prestige (105 éleveurs), Boeuf Fermier Aubrac (51 éleveurs), et le CIPAM (16 éleveurs) pour les agneaux sous la mère (Lou Paillol), ou l’IGP Aveyron avec un abatteur. ELVEA est également engagée dans l’association GELIOC et l’OS?Aubrac, l’OS?Lacaune et FEDATEST pour l’amélioration, la diffusion et la promotion de la génétique bovine et ovine.

«Valoriser au mieux les différentes productions»

Le président Jean-Luc Rouquette a indiqué qu’ELVEA allait «continuer à travailler à la mise en place de nouveaux débouchés, en relation étroite avec le collège des acheteurs, afin de valoriser au mieux les différentes productions». Il n’a pas caché que le marché était tendu, «avec la baisse de la consommation de viande (-3%), et des trésoreries pénalisées par les retards de paiements PAC». Nadine Vernhes dénonce de son côté le préjudice causé par des associations anti-viande «qui mettent en doute nos pratiques d’élevage, alors que nous sommes, nous éleveurs, les plus concernés par le bien-être de nos animaux», un propos validé par Bernard Fabre. «Toutes les actions des anti-viande relayées dans les médias ont un impact négatif sur la consommation, c’est regrettable pour nos productions de qualité !» dénonce encore le représentant du collège des acheteurs.

D.B.

06 juillet 2017

Centre de formation de Bernussou : herbe et performance économique

Environ 150 agriculteurs ont participé à la «journée herbe» organisée au centre de formation de Bernussou de la Chambre d’agriculture, à Villefran-che de Rouergue, vendredi 30 juin, toute la journée.

Cette journée technique consacrée à l’herbe en pâture ou en ensilage s’est déroulée une partie de la journée sous quelques averses, toutes précieuses pour maintenir le potentiel des prairies de la région ! Différents ateliers techniques et pratiques, «du semis à la récolte», étaient animés en continu par les étudiants des licences «Métiers du conseil en élevage» dispensées à Bernussou, et des experts et chercheurs venus de Suisse. Il s’agissait de Pierre Aeby, responsable végétal du Centre de conseils agricoles de Grangeneuve (Institut agricole de l’Etat de Fribourg), accompagné de sa collègue Jasmin Jordi, et de Eric Mosimann, agronome à l’Agroscope de Berne.

Patrick Couderc, responsable des licences professionnelles de Bernussou, tire un bilan positif de la journée : «les éleveurs étaient au rendez-vous.?Ils ont apprécié les différents stands thématiques, où chacun a échangé en libre-service, à la carte, avec les techniciens et experts. C’était comme une «ruche herbagère» où chacun a butiné de stand en stand, avec la participation active de nos élèves de licences professionnelles !».

Les huit stands animés en continu par les experts et conseillers spécialisés de la Chambre d’agriculture, étaient notamments centrés sur le sol et la fertilisation, le choix des semences, la conduite du pâturage, l’abreuvement, les clôtures, l’ensilage/ conservation, la chaîne de récolte/matériels, avec le concours de partenaires techniques et commerciaux, dont UNICOR et la FD CUMA. Le groupe licence viande de Bernussou a présenté un focus sur la conduite de l’herbe en Europe.?Celui de la licence lait a animé le stand consacré au savoir-faire suisse, avec notamment un test de différents échantillons de foin.

«Trente ans d’avance»

Luc Delaby, responsable scientifique à l’INRA de Rennes, chercheur sur le domaine INRA du Pin (Orne), est un fidèle des rendez-vous techniques de Bernussou. Il confirme l’expertise des Suisses dans la gestion économique de l’herbe : «ils ont 30 ans d’avance sur nous concernant la pratique des mélanges d’espèces qu’ils ont mis à l’épreuve en pertinence avec le milieu et la nature du sol, puis largement diffusée ensuite. Ils ont une grande maîtrise du séchage en grange dans des systèmes d’élevage où les animaux ne sortent que la moitié de l’année en moyenne. Leur forte tradition fromagère impose une production régulière de lait sur l’année avec la qualité. La Suisse ne fait pas partie de l’UE et ne bénéficie donc pas de la PAC, mais ce pays soutient ses éleveurs au même niveau. Ces derniers sont considérés comme des jardiniers de l’espace rural, et porteurs de l’image fromagère reconnue de la Suisse !».

L’essentiel de la SAU en Suisse (1 million d’hectares) est recouverte d’herbe, avec un total de 53?000 exploitations agricoles (20 ha/exploitation), dont 22 000 fermes laitières avec 30 vaches/ exploitation. Une confirmation, pour tous les éleveurs suisses, l’herbe pâturée est l’aliment le moins couteux. Le tiers des agriculteurs suisses travaille à temps partiel, avec, pour tous, un lait rémunéré entre 400 et 900 euros/ 1 000 litres (selon une production conventionnelle, AOP ou bio). A noter que le niveau de vie en Suisse est environ deux fois plus élevé que celui de la France.

D.B.

29 juin 2017

Ségalafrom et fromagerie du PIC dans le nord du Tarn : recherche producteurs de lait de chèvre

Ségalafrom et la fromagerie du Pic dans le nord du Tarn transforment 2,5 millions de litres de lait de chèvre en fromages au lait cru. Les deux entités gérées par deux jeunes frères, Benjamin et Julien Remond, dans un esprit très famille, sont à la recherche de producteurs pour augmenter leurs volumes et ainsi répondre aux marchés.

Benjamin et Julien Remond sont deux jeunes entrepreneurs tombés dans la «bassine» de lait de chèvre dès leur plus jeune âge ! Leurs parents se sont installés dans les années 70 comme éleveurs à Penne, petit village touristique du nord du Tarn, doté d’un joli château. Avec leur troupeau de chèvres, ils ont commencé à transformer leur lait en fromages au lait cru qu’ils écoulaient, grâce à leurs contacts, sur Rungis. De là, ils ont lancé la fromagerie du Pic.

En 2010, au décès de leur père, Benjamin et Julien ont décidé de reprendre le flambeau. Cette reprise a coïncidé avec la proposition d’un voisin, gérant de Ségalafrom, une fromagerie installée à Carmaux depuis 2005. «Lorsque le gérant à la recher-che d’un repreneur nous a contactés, nous nous sommes lancés sachant que son entreprise était proche de l’esprit familial de la nôtre», avance Julien. Les deux fromageries partagent en effet la même philosophie : «concilier tradition fermière et modernité autour de produits de qualité au lait cru de chèvre».

«Chacun a choisi de garder sa propre identité mais nous partageons un même cahier des charges : sans OGM, sans ensilage, sans enrubannage et un encouragement au pâturage», précise Julien, annonçant une plus-value sur le prix du lait de base de 80 euros/1000 litres en moyenne. La fabrication des fromages est réalisée dans le respect de la transformation fermière et artisanale. «Notre objectif est bien de garder les deux entreprises, avec leur propre identité. La gamme de nos produits est ainsi élargie et permet de mieux répondre aux différents marchés», précise Julien.

Mais les deux fromageries sont en recherche de volumes supplémentaires en particulier sur le lait d’hiver pour offrir une régularité à leurs clients sur l’année. «Nous avons la chance de travailler dans une filière, le lait de chèvre, porteuse, avec une consommation dynamique. Encore faut-il être en capacité de répondre !», commente Julien. Car les marchés sont bien présents, surtout en période de fêtes. A Noël les fromageries réalisent deux mois de chiffre d’affaires par exemple ! «Nous avons mis en place une prime à la saisonnalité et nous accompagnons nos éleveurs dans cette évolution», appuie le co-gérant. Une personne est chargée de la qualité sur chacun des deux sites et va à la rencontre régulièrement des éleveurs, en plus d’une réunion annuelle. «Nous avançons ensemble dans un esprit très famille», confie Julien.

A elles deux, Ségalafrom et la Fromagerie du Pic (50 salariés) réalisent 6 millions d’euros de chiffre d’affaires, en transformant 2,5 millions de litres de lait (environ 550 tonnes de fromages par an), issus de 7 producteurs dont un en Agriculture Biologique (gamme de fromages Biopic) à la Fromagerie du Pic et de 5 producteurs à Ségalafrom. Les exploitations du Tarn et du Tarn et Garonne élèvent en moyenne 250 chèvres.

«Notre ambition est de continuer à travailler comme nous le faisons mais en étendant notre collecte afin de développer nos volumes transformés pour répondre à la demande croissante de nos clients, en majorité des grossistes parisiens via Rungis et dans toute la France mais aussi des marchés à l’export (Asie, Europe,...) comme en local via des crémiers et des fromagers et quelques petites GMS en direct», détaille Julien. Le magasin situé à Penne, à la Fromagerie du Pic ainsi que trois marchés hebdomadaires à Caussade, St-Antonin et Carmaux représentent aussi de bons débouchés. Les deux fromageries ont ainsi vu leur chiffre d’affaires progresser de 30% sur ces deux dernières années. «La qualité du savoir-faire de nos producteurs et de nos fromagers ainsi que les efforts de traçabilité sont très appréciés. Et nous n’hésitons pas à innover pour garder notre place de faiseurs de fromages au lait cru de chèvre», conclut Julien.

Eva DZ

Infos : 05 63 80 25 00 - segalafrom@segalafrom.com ou 05 63 56 33 64 - contact@fromageriedupic.com

08 juin 2017

Innov’action à Moyrazès : la betterave fourragère plaît aux bovins lait

Les journées Innov’action, organisées par les Chambres d’agriculture d’Occitanie, concernent deux exploitations, sur deux dates, en Aveyron cette année. Jeudi 1er juin, c’est la ferme bovins lait de l’EARL de Mérican à Moyrazès qui a accueilli les visiteurs avec son projet innovant : la réintroduction de la betterave fourragère dans son système de production.

Une soixantaine de personnes se sont retrouvées au bord de la parcelle témoin d’un hectare où ont été semées le 14 avril les betteraves fourragères de la ferme bovins lait de Cécile Couderc. Elle est installée en EARL avec 30 vaches produisant 288 000 litres de lait. La récolte se fera avant la Toussaint, lors d’une seconde journée de démonstration ouverte aux éleveurs, toujours en partenariat avec la FD CUMA et la Chambre d’agriculture de l’Aveyron.

La parcelle témoin a été présentée par une partie des 24 élèves de la licence professionnelle production bovins lait du centre de formation de Bernussou (Villefranche-de-Rouergue), et leur enseignant, Patrick Couderc, époux de Cécile. Cette culture a aussi servi de support pédagogique pour les élèves qui ont enquêté en janvier auprès de 25 élevages de la région du Ségala et des alentours.

Etablir des références techniques locales

«La betterave fourragère était encore cultivée sur cette région dans les années 1990, sur environ 100 ha», indique Patrick Couderc. «Suite à l’enquête de nos élèves, la moitié des élevages rencontrés affirme être intéressée par cette culture, un quart la refuse, et un autre quart est interrogatif. Nous avons donc un potentiel évalué à 25 ha de culture. Pour aller plus loin, il était nécessaire d’établir des références techniques nouvelles et locales. Nous avons donc décidé avec mon épouse de jouer le jeu avec cette culture intéressante. Tout se passe bien. Nous avons environ 95 000 pieds sur la parcelle. C’est déjà un bon résultat».

Gagner sur les taux TP et TB

A l’heure où les producteurs de lait de vache tentent de tirer la qualité de leur lait vers le haut afin de compenser par les bonifications aux taux, un prix du lait trop bas, ce type de culture affiche des avantages. «Il est en effet possible de diversifier la ration de maïs et de gagner des points sur les taux protéiques et butyreux avec cette culture». Ce fut le cas sur la ferme de Cécile Couderc avec une première culture test, sur le quart d’un hectare seulement. «Nous avons gagné respectivement 1,2 point et 2,5 points. Il faut savoir que la betterave fourragère est moins sensible au stress hydrique, contrairement au maïs.?Elle est aussi un excellent piège à nitrate», souligne Patrick Couderc.

Les vaches laitières dégustent la betterave fourragère «comme une friandise». Cette racine appétante «apporte du sucre, sans encombrer la panse, avec une bonne valeur énergétique. Avec environ 3 kg de matière sèche/ vache/jour, pour un total de 15 kg brut». Cécile Couderc précise : «je vais pouvoir distribuer ces 3 kg de MS durant les cinq mois d’hiver, de novembre à mars. Cette alimentation me permettra d’économiser du maïs ensilage, et, ainsi, d’être moins dépendante de cette dernière culture». Une effeuilleuse-arracheuse viendra du département de l’Aisne en octobre pour la démonstration de récolte organisée en collaboration avec la FD CUMA et la Chambre d’agriculture de l’Aveyron, dans la continuité de cet après-midi Innov’action de Moyrazès.

D.B.

01 juin 2017

Coopérative Jeune Montagne : améliorer encore sa notoriété !

Les adhérents de la coopérative Jeune Montagne étaient réunis en assemblée générale mardi 23 mai à St Rémy de Montpeyroux, la commune de leur président, Gilbert Cestrières.

La politique de maîtrise de la production et l’engagement des adhérents dans la prise en charge d’une partie des moins values liées aux excédents de lait, ont porté leurs fruits. Jeune Montagne a retrouvé son équilibre avec un volume de lait transformé en progression (près de 13 millions de litres transformés dans les ateliers de la coopérative sur les 16 millions collectés, soit 94%).

«Nous avons la chance d’avoir toutes les cartes en main pour prendre les meilleures décisions pour notre avenir dans un unique objectif : maintenir et développer une production laitière sur le plateau de l’Aubrac. La valorisation de notre lait à sa juste valeur passe obligatoirement par une corrélation entre le lait collecté et l’activité engendrée par les ventes de fromage de Laguiole AOP, d’aligot de l’Aubrac et de tome de l’Aubrac», atteste le président Gilbert Cestrières.

Des innovations à venir

Et l’évolution diffère selon les produits : un léger recul des volumes en fromage de Laguiole AOP (7%), une stabilité de l’activité aligot de l’Aubrac, des effets positifs pour la truffade l’Aubrac ou retortillat ainsi que pour la tome fraîche. Grâce à la valorisation des produits, le résultat d’activité est en progression.

«Cela démontre que le lait d’excellente qualité que nos 77 adhérents livrent et produit sous cahier des charges AOP Laguiole, génère une bonne valorisation (474,51 euros/1000 litres prix de base en 2016)», ajoute le président.

Le conseil d’administration a proposé une ristourne de 12?euros/1000 litres ce qui permet d’atteindre un prix moyen 2016 de 530 euros/1000 litres.

Pour répondre aux attentes des clients et consommateurs et rebooster l’activité de tous ses produits, la coopérative continue d’innover : nouveaux systèmes pour portionner le fromage de Laguiole, nouveau film pour une conservation optimale du produit tout en gardant ses qualités gustatives, évolution du packaging de l’aligot de l’Aubrac et de son étiquetage, le lancement de galets surgelés d’aligot et de truffade de l’Aubrac avec les capucins de la Maison Bras,... ont annoncé Gilbert Cestrières et son nouveau directeur, Frédéric Duvauchelle.

«Nous nous donnons 2 ans pour mettre en œuvre toutes ces nouveautés et en voir les effets mais nous prévoyons une hausse de 4% des ventes en Aligot de l’Aubrac dès 2017», avance Frédéric Duvauchelle. «Nous sommes les seuls à avoir le savoir-faire d’un aligot à base de purée de pommes de terre et de tome fraîche de l’Aubrac. A nous de le faire savoir maintenant !», poursuit-il.

Une certification IFS

Et la coopérative peut aussi se targuer d’avoir décrocher, avec une note de 92%, la certification qualité IFS de l’entreprise. «Cela va nous permettre de signer de nouveaux contrats, de poursuivre les investissements, en France comme à l’étranger», se réjouissent Gilbert Cestrières et Frédéric Duvauchelle. Une ouverture supplémentaire pour l’ensemble de la gamme des produits de l’Union Jeune Montagne et une occasion de plus de promouvoir les efforts des producteurs fromagers au quotidien. «Merci à tous les éleveurs car la valorisation de la qualité de votre lait cru passe par une très grande vigilance sur l’aspect sanitaire au quotidien», a ajouté Gilbert Cestrières s’appuyant sur les résultats positifs en terme de qualité du lait présentés par Christian Miquel.

Tous ces efforts ont été salués par Vincent Alazard, maire de Laguiole et conseiller départemental : «bravo pour la maîtrise de votre filière dans un contexte très concurrentiel. Votre complémentarité avec Thérondels est un bel exemple de réussite pour le territoire Aubrac en vue du projet de PNR». Un projet qui tient à cœur d’André Valadier, fondateur de Jeune Montagne et qui a cédé la présidence de l’ODG Laguiole en fin d’année dernière à François Maynier. «C’est réconfortant de voir que Jeune Montagne est une entreprise solide et qui, face à l’adversité, a su tenir le coup», a souligné André Valadier, heureux aussi de voir que «Jeune Montagne porte toujours aussi bien son nom avec une moyenne d’âge des producteurs plutôt basse» ! «Notre territoire ne sera pas compétitif sur le seul apport de matières premières, notre engagement collectif porte sur la valorisation et la satisfaction des consommateurs», a-t-il conclu, plus que satisfait de la trajectoire de la coopérative qu’il a fondée il y a 57 ans.

Eva DZ

25 mai 2017

Fête de l’Estive à St-Geniez d’Olt : l’œil d’une étudiante italienne sur la fête

Les Eleveurs Aubrac du Pays d’Olt avec l’appui de la mairie de St Geniez d’Olt organisent la fête de l’estive. Une manifestation qui suscite l’intérêt des jeunes, certains ont même choisi la transhumance, comme sujet de leur mémoire d’études. C’est le cas de Malesa Rinaldi, étudiante en anthropologie à l’université de Toulouse.

Non les fêtes de la Transhumance n’intéressent pas seulement les générations d’après 60 ans accrochées à la tradition d’une agriculture d’antan ! Les jeunes s’intéressent tout autant à ce phénomène qui traverse le temps et s’inscrit pleinement dans l’économie agricole, touristique d’un territoire ouvert et attractif. C’est d’ailleurs bien l’ambition des organisateurs, qu’ils soient Eleveurs Aubrac du Pays d’Olt à St Geniez d’Olt ou de Traditions en Aubrac dans le petit village d’Aubrac : faire de ces fêtes annuelles au moment de la montée des troupeaux en estives, un rendez-vous incontournable dans la vie de tout un territoire !

Cette magie de l’événement en interpelle plus d’un ! A commencer par les étudiants qui en font parfois un sujet d’étude. C’est le cas de Malesa Rinaldi, étudiante en 1ere année de master en anthropologie sociale à l’université de Toulouse. Arrivée d’Italie, son pays natal, elle vient étudier en France où elle a découvert la Transhumance et la fête qui l’entoure.

Un sujet de mémoire

«Au cours de notre première année de cours, nous avons eu l’occasion de venir à St Geniez d’Olt, rencontrer des éleveurs pour parler de l’économie locale autour de l’agriculture, et évoquer les événements qui contribuent à la promouvoir comme la Fête de l’estive. Et ce sujet m’a tout de suite passionnée», résume l’étudiante. «Je voulais en savoir plus sur cette tradition inscrite dans la modernité, j’en ai donc fait mon sujet de mémoire pour ma première année», poursuit-elle.

Qu’est-ce qu’être éleveur Aubrac en 2017 ? A quels besoins répond cette fête de l’estive ? A la fois pour les éleveurs, pour le territoire et pour les milliers de visiteurs qui y assistent chaque année... telles sont les questions que se pose Malesa qui espère bien trouver des éléments de réponse, en rencontrant des éleveurs, des acteurs locaux mais aussi des touristes et gens de passage venus participer à la fête. Elle sera guidée dès ce mercredi 24 mai par Jean-François Petit et toute l’équipe de l’association des Eleveurs Aubrac du Pays d’Olt. «Je vais assister pour la première fois à la fête et je pourrais me faire ma propre idée, du retentissement de cette manifestation auprès de tous ses acteurs, qu’ils soient éleveurs, commerçants, élus,... mais aussi visiteurs français et étrangers», détaille Malesa.

Dès mercredi, elle pourra assister aux derniers préparatifs de la fête ainsi qu’à la journée de rencontre entre éleveurs et visiteurs, à la soirée cinéma autour d’un documentaire sur les burons et bien sûr, le jour J à la fête de l’estive, sur la place Charles de Gaulle, autour des troupeaux transhumants le samedi matin et au cours des randonnées qui mènent aux estives. «C’est un projet passionnant et j’ai hâte de partir à la rencontre des acteurs de cette fête», avance la jeune femme. «La Transhumance est une véritable culture sur l’Aubrac et je veux en être un témoin !», conclut-elle. Pour l’association des Eleveurs Aubrac du Pays d’Olt, c’est aussi une belle expérience de partage : «Malesa nous apportera son regard extérieur et un œil neuf sur notre fête. C’est toujours positif».

Eva DZ

25 mai 2017

Prédation par le loup : la «brigade» enfin en Aveyron

Sur demande de la profession agricole de l'Aveyron la «brigade loup» de l'ONCFS est intervenue du lundi 15 au vendredi 19 mai sur la commune de Ste Eulalie de Cernon, lieu de nombreuses attaques.

Créée à l'automne 2015 sur demande de Ségolène Royal, ancienne ministre de l'environnement, la «brigade loup» est constituée d'un groupe d'agents de l'ONCFS, formés à l'accompagnement des éleveurs et habilités à effectuer des tirs de prélèvement, dans les zones où la pression de la prédation se fait trop forte. Cela faisait longtemps que la profession réclamait sa présence sur le sud Aveyron. C'est chose faite. Après quelques nuits d'affût, la brigade n'a pas assuré de prélèvement, mais a pris connaissance du milieu dans lequel les attaques se sont déroulées. François Giacobbi, en charge du dossier loup en Aveyron, commente cette première intervention. «Nous déplorons que la présence de la brigade ne se soit pas soldée par un prélèvement, néanmoins toutes les conditions de la réussite n'étaient pas réunies. En effet la brigade devait agir sur 5 nuits mais le brouillard et l'annonce de l'abattage réglementé d'un loup dans les Alpes en ont annulé 2».

Une première positive

Cette première intervention est jugée plutôt positive. «Les brigadiers ont pu repérer les lieux. Cette connaissance du terrain leur fera gagner en efficacité pour la prochaine fois. De plus, ils ont été accompagnés par des lieutenants de louvèterie locaux, qui ont pu se former à leur contact. Nous devons absolument avoir un maximum de gens aguerris sur le terrain. C'est pourquoi nous organisons une nouvelle session de formation pour les agriculteurs en juin». Pour François Giacobbi il est absolument nécessaire d'étoffer la «brigade loup», jugée insuffisante avec une dizaine d'agents déployés sur tout le territoire national. «Nous sommes très inquiets de ce qui va se passer cet été, lorsque tous les troupeaux seront dehors. Si la brigade est en sous effectif, il faudra donner l'autorisation aux personnes formées en local d'agir. Devrons-nous envisager la création d'une brigade aveyronnaise ?». Il restait jusqu'à présent 2 loups à abattre en France sur le quota autorisé jusqu'au 30 juin. L'un d'entre eux a été tué dans les Alpes pendant que la brigade était en Aveyron. La réglementation permet donc de prélever encore un individu dans le mois qui vient.

B. CAREL

18 mai 2017

Assemblée générale CELIA-section nord-Aveyron : aller chercher la plus-value !

Avant son assemblée générale du 30 juin à Laguiole, la coopérative CELIA fait le tour de ses sections pour présenter les grandes lignes de son activité. Après le Cantal, la Lozère et Baraqueville en Aveyron, elle s’est arrêtée vendredi 12 mai à St Rémy de Montpeyroux pour le nord Aveyron.

2016 a été une année compliquée sur les marchés de la viande, la coopérative CELIA n’a pas échappé à ce constat comme l’ont rappelé ses responsables, André Veyrac, président et Christian Soulenq, président de la section nord Aveyron. «Nos volumes ont augmenté de façon conséquente : + 9% en bovins (71?000 têtes) et + 12% en ovins (88 420 têtes), sur un marché en particulier bovin, très concurrencé. Nos marges ont été difficiles», ont-ils résumé. Sans oublier l’impact des crises sanitaires (la fermeture du marché turc en raison de la FCO, la fièvre aphteuse en Algérie qui ne prend plus que des animaux destinés à la boucherie).

Un marché concurrencé

«Heureusement, l’activité ovine se porte bien avec des volumes en progression sur un marché en demande», souligne André Veyrac. En bovin, la donne n’est pas la même. L’activité a été présentée par Anahi Peralta Cruz, nouvelle responsable technique de la coopérative : un nombre d’apporteurs constant (2 100 en bovins, 320 en ovins et 60 mix-tes), plus de la moitié des volumes en race Aubrac puis suivent la Limousine, la Salers, le Charolais, 60 % des volumes sur le marché du maigre et 40 % en animaux finis et enfin quatre centres d’allotement fonctionnels dont celui de Bozouls-St Rémy qui accueille 40 % des volumes suivi de celui du Pontet dans le Cantal (21 %) puis d’Antrenas en Lozère (19 %) et de Calmont en Aveyron (18 %).

En animaux maigres comme en animaux finis, les prix ont été à la baisse en 2016, en race pure comme en croisé. La coopérative a mis en avant l’intérêt des filières de qualité dans ses résultats : une plus-value de 80 € en IGP Fleur d’Aubrac (1 500 animaux), de 170 € en label rouge Bœuf Fermier Aubrac (1 160 animaux), de + 210 € en Blason Prestige (190 animaux) et de +?180 € en AB (350 animaux).

«Pour faire face à cette année difficile où nous avons tout juste équilibré nos comptes, nous avons travaillé sur nos coûts de fonctionnement», résume le directeur général, Hervé Chapelle. «Et notre coopérative continue d’investir pour moderniser ses outils», tient-il à préciser. Le centre du Pontet fera ainsi prochainement l’objet d’une rénovation.

Des investissements qui portent leurs fruits

Les investissements récents, sur le centre de St Rémy ou encore l’atelier de découpe ouvert en 2015 et adossé à l'abattoir d’Antrenas, ont porté leurs fruits dans la compétitivité du groupe coopératif. Ainsi la filiale viande Languedoc Lozère Viande liée à CELIA, consolide son activité (+ 5 %) et son chiffre d’affaires (+ 6 %). L’entreprise se lance également dans la filière Bœuf Fermier Aubrac. Et plusieurs pistes s’ouvrent à l’export.

De même à travers l’union de coopératives, BEVIMAC, CELIA bénéficie d’un bon outil à l’export : 91 000 têtes exportées en 2016 dont la majorité en Italie mais avec de nouveaux réseaux dans les pays tiers, en Grèce,... «A CELIA, nos équipes mettent toute leur énergie pour garantir le prix annoncé aux éleveurs, c’est dans nos gènes !», a assuré le président André Veyrac. «Notre métier est aussi de prendre des risques pour aller chercher la plus-value !», conclut-il.

Eva DZ

11 mai 2017

UPRA Aubrac : l’Aubrac candidate pour le SIA 2018

Vendredi 5 mai, à Nasbinals, Henry Peyrac présidait sa dernière assemblée générale de l’OS Race Aubrac après 10 années de présidence. Un tournant pour la race qui continue de grandir.

Bientôt 200 000 vaches Aubrac inscrites à l’IPG, des pedigrees à l’export en augmentation, une participation remarquée lors de la Semaine européenne des races locales des massifs à St Flour,... la race Aubrac continue sa marche en avant en 2016 et 2017. Un bilan qui ne peut que satisfaire le président de l’organisme de sélection (OS), Henry Peyrac qui présidait sa dernière assemblée générale : «Que de chemin parcouru en 20 ans, depuis la création de notre Unité pour la promotion, la sélection et la diffusion de la race bovine d’Aubrac en 1996, devenue OS en 2008», avance l’éleveur de Cruéjouls. «Et autour de la station d’évaluation de La Borie, véritable centre décisionnel d’orientation raciale créée en 1997 par André Valadier».

L’ex UPRA, de par l’engagement des éleveurs et de ses partenaires, a initié le plan de relance et de sauvergarde de l’Aubrac et a contribué à sa promotion (Spéciaux à Cournon en 2008 et 2014, présence au SIA à Paris, Semaine européenne des races de massifs à St Flour,...). «Le travail accompli a été de grande qualité et se traduit par le développement de la race dans et hors du berceau, en France comme à l’étranger». Les chiffres prouvent les propos du président : plus de 198 000 vaches inscrites à l’IPG en 2016 (+ 200 000 attendues en 2017), stabilisation du nombre d’adhérents autour de 630 partout en France, 841 pedigrees à l’export (dont 275 en Italie, 187 en Lituanie),... Pas question de faire de l’autosatisfaction mais simplement de souligner la réussite collective : «grâce à la persévérance des éleveurs concernant les orientations raciales, nous avons réussi à hisser notre race parmi les plus grandes en allaitant en France. Tout en conservant nos spécificités : un gabarit modéré en adéquation avec les territoires, des qualités laitières, une facilité de mise-bas et de conduite,...».

La der d’Henry Peyrac

Pour autant, les éleveurs Aubrac ne doivent pas rester sur ces acquis. Henry Peyrac a alerté sur la baisse de l’utilisation du croisement Charolais qui influe sur le nombre de génisses en race pure Aubrac à la vente. La clé est, selon lui, d’encourager l’engraissement autour des filières de qualité et de réfléchir à une revalorisation des animaux finis où qu’ils soient élevés. «Nous devrons nous rassembler comme nous l’avons toujours fait, pour construire l’axe génétique et trouver les synergies pour une juste valorisation de nos animaux de boucherie, le prix de nos reproducteurs y étant étroitement liés».

Et les chantiers ne manquent pas pour la race Aubrac : évolution de l’OS dans un cadre européen, évolution de la branche IA dans le schéma Aubrac et des programmes génomiques, évolution de l’accompagnement financier de la station de La Borie, démarrage du programme sur la valorisation des fourrages grossiers (lire encadré), participation au volet agricole du PNR Aubrac en lien avec les Chambres d’agriculture,... Parallèlement l’Aubrac se porte candidate pour être race d’honneur au Salon de l’agriculture à Paris en 2018... réponse attendue en juin. Autant de défis à relever pour les éleveurs Aubrac : «Nous sommes tous animés par la même envie de faire progresser notre race afin qu’elle réponde à toutes les attentes et qu’elle permette à chacun de vivre son métier avec bonheur», a conclu Henry Peyrac, accompagné de Michel Bos, vice-président qui quitte également ses fonctions.

Eva DZ

11 mai 2017

Mur-de-Barrez : le robot de traite mobile prêt pour l’été !

Le GAEC de Conroc, à Brommes, commune de Mur-de-Barrez, a «transhumé» son robot de traite ce mardi 9 mai, à un kilomètre du siège d’exploitation. Une première nationale sans doute pour un robot de deux stalles opérationnel depuis novembre sur cette exploitation en lait de vache, qui optimise cet outil dans le cadre d’une production AOP Cantal pour la coopérative de Thérondels.

Les associés du GAEC de Conroc, Vincent Augeyre, son épouse Laurence, et le frère de Vincent, Régis Augeyre, étaient à la fois ravis d’entrer dans la période de pâturage d’été, mais aussi un peu préoccupés par le déroulé de la journée.?Une journée où ils étaient accompagnés par une jeune équipe de cinq techniciens de chez Manhaval Fabre pour déménager le robot de traite du siège de l'exploitation, vers les hauteurs de la ferme, à environ un kilomètre.

Le trajet s’est déroulé lentement, sans encombre pour la remorque longue de 11 mètres, pesant près de 8 tonnes, construite en inox par les établissements Bonifacié installés à Sériès (Cantal), où sont posés les deux stalles du robot, la cabine de contrôle informatique et l’armoire technique. «Cette remor-que unique a nécessité 500 heures de travail. C’est une première pour nous ce type de commande», indique Patrice Bonifacié, près de son salarié Jean-François Collé, présents pour l'événement.

«Nous avons déménagé la totalité du robot, tel qu’il est installé, sur ses deux roues, à la ferme, depuis novembre», expliquent Vincent et Régis Augeyre. Ils sont déja satisfaits de leurs premiers mois de robotisation laitière concernant un troupeau de 84 vaches Montbéliardes et 14 vaches Simmental (130 ha de SAU). «Nous livrons 630 000 litres de lait à la coopérative de Thérondels. Nos animaux se sont bien adaptés, avec en moyenne 2,7 traites/jour/ vache cet hiver.?Depuis la mise à l’herbe, mi-avril, nous en sommes à environ 2,5 traites/ jour/vache». Une partie du troupeau a déjà pâturé autour du siège sur environ 10 ha. Le site d’été du robot de traite est entouré de 40 ha de pâtures, gérés en plusieurs parcelles cloturées, avec des chemins aménagés pour le troupeau.

Optimiser l’outil toute l’année

«Nous sommes ici sur un bâtiment créé en 1974 par mes parents», explique Vincent Augeyre. «Nous y avons notamment construit la plateforme d’accueil du robot en béton, et prévu tous les raccordements techniques. L’eau et l’électricité étaient déjà installées pour la traite et le tank à lait, mais il a fallu tirer un cable en fibre pour la connection internet entre le siège et le robot». Les vaches passeront l’été (jusqu’en octobre) sur les hauteurs de Brom-mes, comme elles le font chaque année, avec le robot de traite à proximité. «C’est en effet une autre façon de travailler, mais nous sommes confiants», disent les deux frères.

C’est Régis qui a impulsé le projet de robot de traite itinérant : «je suis allé voir celui installé à Trévarez (Finistère) sur la ferme expérimentale des Chambres d’agriculture de Bretagne et de l’Institut de l’élevage. Leur robot se déplace sur deux sites avec une seule stalle, et donne de bons résultats techniques». Vincent complète : «l’idée, pour nous, était d’optimiser l’usage de ce matériel, hiver comme été, pour notre système de production sous cahier des charges AOP Cantal imposant au moins 140 jours de pâturage, avec une alimentation tout foin. Le robot de traite mobile est donc la solution que nous avons choisie. Elle contribue évidemment à diminuer l’astreinte au travail qui a aussi motivé l’investissement au départ».

Les deux frères confient : «nous voulons concilier une production de lait de vache traditionnelle avec une façon de produire utilisant des outils modernes qui ont fait leur preuve». Finalement ils continuent de faire pâturer leurs vaches en été au même endroit, comme le faisaient leurs parents, mais avec un robot de traite posé au milieu de la nature. «Nous continuerons à venir voir nos vaches au moins deux fois par jour, car le robot de traite ne fait pas tout le travail !», sourient Régis et Vincent Augeyre.

D.B.

04 mai 2017

Assemblée générale de l’UPRA Lacaune : une activité 2016 en hausse

L'assemblée générale de l'UPRA de la race ovine Lacaune s'est réunie vendredi 28 avril à St-Affrique, sous la présidence de Ioan Romieu. Le bilan 2016 est positif sur plusieurs points !

La base de sélection en contrôle laitier officiel (CLO) a concerné en 2016, 175 589 brebis qui ont mis bas dans 364 troupeaux, avec 160 189 brebis traites, en hausse de 3 766 brebis, pour 440 brebis à la traite par troupeau. Le nombre d'élevages reste stable comparé à 2015 (364), avec une augmentation moyenne d'animaux par exploitation de 12 unités, selon le bilan d'activité présenté par la technicienne de l'UPRA Lacaune, Emma Singla, aux côtés du directeur, Gilles Frégeat. A noter que le taux d'insémination artificielle (IA) est de 84,3 %, pour un total de 147 972 IA.

Sélection génomique

En contrôle laitier simplifié (CLS), le nombre moyen des brebis traites est de 378, là aussi en hausse de 11 unités, avec un nombre d'élevages quasiment stable (- 8), pour un total de 1?117, et un effectif estimé de 423?000 brebis traites. Au total, le contrôle de performance (CLO et CLS), le suivi inventaire et les mises bas représentent un cheptel de 690 347 brebis pour 1 715 troupeaux sur les départements 11, 12, 30, 34, 46, 48, 81, 82.

«Nous constatons en 2016 une forte augmentation de la diffusion génétique par les béliers (2?510 béliers inscrits soit +10 %) et par l'insémination en béliers Lacaune lait (421?497, soit +12 587)», note encore l’UPRA?Lacaune.

Le déploiement de la sélection génomique continue de se développer de manière significative, avec, en 2016, 2 376 béliers génotypés (+ 538), 2 247 béliers indexés (1 740 en 2015), une population de référence de 8 812 unités (6 565 en 2015), et un taux de sélection de 30 %. A noter que la puce dite «basse densité» a été validée en 2016, permettant de réduire les coûts de génotypages.

En programme viande, la base de sélection (Ovi-test ou GID Lacaune) continue d'augmenter depuis 2012, avec 43 élevages.

Jean-Michel Astruc, ingénieur IDELE, a ensuite fait un exposé sur «les pointages des béliers Lacaune lait», ouvrant ainsi «des pistes de travail pour l'amélioration de caractères fonctionnels et leur évaluation génétique dans la race Lacaune lait».

Un marché Lacaune en Nouvelle Zélande ?

Un point a été fait sur la résistance à la tremblante, le volet sanitaire, et sur les actions de l'UPRA Lacaune pour valoriser la race lors d'événements nationaux, comme le Salon de l'agriculture à Paris, et dans une activité export dynamique, portée par GENELEX, structure animée par Gilles Frégeat. Ce dernier a rendu compte du voyage effectué en Nouvelle Zélande (notre photo), avec Jean-Jacques Fabrègues, membre du bureau de l’UPRA Lacaune, dans le cadre d'une conférence internationale organisée les 13 et 14 mars à Palmerston North. Elle a réuni 250 participants issus du secteur de la recherche, de l'enseignement, éleveurs, marketing, avec des Néozélandais, Chinois, Australiens et Aveyronnais !

Gilles Frégeat a indiqué que la Nouvelle Zélande avait pour ambition de développer la production de lait de brebis pour répondre à de nouveaux marchés, essentiellement sur l'Asie. Ces pays sont demandeurs de poudre de lait infantile, de plaquettes de compléments alimentaires, de poudre de lait aromatisée… «Le lait de brebis vendu en poudre a une excellente image là-bas», a-t-il dit, «c'est comme un médicament, avec une haute valeur ajoutée ! La production se ferait suite à la reconversion d'élevages bovins lait, pour des raisons de meilleure adaptation des ovins ou des caprins aux contraintes environnementales locales».

Vente de semences

Les Aveyronnais ont aussi visité plusieurs exploitations ovins lait travaillant déjà avec des races importées (East frisonne, Awassi, British Milk Sheep) et des races locales. Les tailles de troupeaux sont variées, de 300 à 4 000 brebis, certains ayant été créés avec des capitaux chinois. Une première exportation de 8 000 doses de semences Lacaune lait vient d'être réalisée, «la race Lacaune suscitant beaucoup d'intérêt dans ce pays», se réjouit l’UPRA Lacaune.

La Nouvelle Zélande a donc du potentiel pour développer la Lacaune, a confirmé Jean-Jacques Fabrègues, «mais il faut attendre pour voir comment la race va s'adapter au pays et à son système d'alimentation». L'idée de proposer du conseil technique aux Néozélandais a été évoquée par Ioan Romieu, lequel a, par ailleurs, transmis le poste de présidence tournante (tous les deux ans) à Michaël Dressayre, éleveur à Belmont-sur-Rance, suite à l'élection du nouveau bureau de l'UPRA Lacaune.

D.B.

13 avril 2017

FODSA-GDS Aveyron : 1 001 questions sur les maladies vectorielles émergentes

Thierry Baldet, chercheur entomologiste, était l’invité de FODSA-GDS Aveyron. La mission de ce spécialiste des maladies vectorielles émergentes au CIRAD - INRA de Montpellier et de son équipe est «d’aider à mieux comprendre ces maladies». «L’émergence est une notion très à la mode, elle concerne à la fois les maladies infectieuses transmissibles nouvelles que l’on n’a jamais connues ou celles qui réapparaissent.

Ce qu’il faut retenir c’est que ces maladies vectorielles sont très complexes ! De par la diversité de leurs agents pathogènes (virus, parasites,...), de leurs vecteurs (tiques, moustiques,...), de leurs dynamiques (environnement, climat, saisonnalité...), leurs sensibilités (environnement, activités humaines,...).

Il y a plusieurs facteurs d’émergence qui agissent ensemble : le changement climatique tant mis en avant n’est pour moi pas le facteur le plus important, il vient en complément de la globalisation des échanges et déplacements des Hommes, des animaux, des pathogènes, de l’urbanisation (concentration des populations dans de grandes villes), des facteurs socio-économiques. Ainsi depuis la crise économique en Grèce, le paludisme fait sa réapparition.

La complexité de ces maladies réside aussi dans le fait que l’on n’a pas les réponses à toutes les questions ! D’où viennent-elles ? Comment s’amplifient-elles ? Pourquoi comment et quand reviennent-elles ?... Heureusement nous menons une activité de recherche pluridisciplinaire entre chercheurs, biologistes, climatologues, géographes, vétérinaires, éleveurs,... tant la surveillance est délicate et l’exper- tise complexe».

Pour prouver cette complexité, Thierry Baldet a pris l’exemple de la FCO, véhiculée par un insecte culicoïde : cette maladie subtropicale et exotique est arrivée dans le sud de l’Europe en 1999 avant de réapparaître au nord de l’Europe en 2006. Elle s’est ensuite transmise par des culicoïdes locaux présents depuis longtemps. En 2012, la France a récupéré son statut indemne FCO avant une nouvelle réapparition en septembre 2015 dans l’Allier. «Après 2 ans de silence, la question reste entière des raisons de sa réapparition !», selon Thierry Baldet. Aujourd’hui le sérotype 4 inquiète avec deux cas avérés dans le sud de la Corse.

Sur le virus Schmallenberg, le chercheur a montré l’efficacité des travaux de recherche qui ont permis de sortir un test de diagnostic sensible spécifique et un vaccin inactivé.

Prévention

«Nos missions sont de mieux connaître ces maladies vectorielles émergentes pour mieux les contrôler et prévoir des méthodes de surveillance et de prévention : cela passe par le suivi des dynamiques de population, un travail sur l’écologie larvaire : où piquent-elles ? A quel moment ? Quel animal ?... pour réfléchir à des méthodes de lutte ciblées. Des éléments d’information qui pourraient être intégrés à vos pratiques d’élevage, une démarche en totale cohérence avec votre approche globale sanitaire par exemple !», a-t-il encouragé.

Le CIRAD a également une mission de surveillance des culicoïdes en France. «Depuis 2015, nous essayons de déterminer les périodes saisonnièrement indem-nes pour bénéficier des dérogations à l’interdiction de sortie des zones réglementées», ajoute Thierry Baldet.

Ces maladies vectorielles émergentes représentent de réels défis pour les scientifiques tant elles sont complexes et soulèvent encore beaucoup d’inconnues pour les éleveurs.

Eva DZ

13 avril 2017

Filière caprine à Moyrazès : une journée porte ouverte réussie !

Beaucoup de monde vendredi 7 avril à la chèvrerie du GAEC Cap Avenir à Montplaisir, sur la commune de Moyrazès ! La journée porte ouverte organisée en collaboration avec la coopérative des Chevriers du Rouergue a été un succès, illustrée par une production caprine en bonne forme.

Légitime satisfaction chez les organisateurs pour cette journée mettant en avant un élevage de 900 chèvres, optimisant performance technique, bien-être animal, et confort de travail pour les associés et salariés (lire aussi dans la VP du 30 mars). Le GAEC composé de Frédéric Carrière, Guilaine Clergue, Marie-Claire Aussibal, avec comme salarié Gilles Aussibal, plus le groupement d’employeurs du Tec avec les salariés spécialisées, Virginie Cadillac et Floriane Debard, travaillent en effet dans des conditions optimales. Avec, de plus, un prix du lait rémunérateur, «730 €/1 000?litres en 2016. L’objectif d’un EBE de 200 €/ chèvre est atteint cette année», confie Frédéric Carrière.

Joël Mazars, président de la section caprine FDSEA, complète : «on constate ici que la production caprine est devenue une filière professionnalisée à part entière». Cette filière partagée entre les fermiers et les laitiers est riche de sa diversité, et active avec l’engouement constaté pour cette production. L’Aveyron y prend part (200 producteurs) et compte dans le paysage caprin national. La conjoncture est favorable avec une consommation en hausse de 4 %, dans un marché qui importe 20?% de son lait. «Il faut continuer à installer prudemment, avec des projets raisonnés et raisonnables», avertit Joël Mazars.

Jean-Paul Fayret, président des Chevriers du Rouergue (150 adhérents) ajoute : «la filière est en effet dynamique et nous cherchons de nouveaux engraisseurs de chevreaux». La coopérative participe au projet, sur le second site du GAEC à Grifouillet, de création prochaine d’une pépinière de chevrettes de renouvellement (600 places).

Lors de la journée à laquelle participait activement le réseau CUMA, dont celle de Baraqueville, les éleveurs ont communiqué sur leur métier, mettant en avant la genèse du projet, les atouts du bâtiment d’élevage fonctionnel, invitant aussi les visiteurs à la traite «rotative» de fin de journée (60 places).

Beaucoup de responsables professionnels et élus locaux sont venus saluer les éleveurs pour la réussite de leur entreprise.

D.B.

06 avril 2017

Bœufs de Pâques à Baraqueville : la crème de la crème pour Pâques !

Le 19e concours des Bœufs de Pâques à Baraqueville s’est déroulé vendredi 31 mars et samedi 1er avril. L’occasion pour les acheteurs de toute la France de venir s’approvisionner en viande de qualité deux semaines avant les fêtes de Pâques.

La foule était une nouvelle fois au rendez-vous dès l’issue de l’opération des jurys vendredi en début d’après-midi, autour des six meilleurs animaux du concours. La pression était palpable autour du ring quelques minutes avant la vente aux enchères menée par Bernard Guibbaud et sous la surveillance de Jackye Serieys, présidente du comité d’organisation. Des acheteurs de tout profil, artisans bouchers, distributeurs, négociants, restaurateurs,... des quatre coins de la France avaient coché ce rendez-vous reconnu depuis de nombreuses années pour sa qualité et sa diversité de races allaitantes ainsi que pour sa convivialité !

Les enchères sont montées progressivement. Par palier de 20 centimes, à partir de 7 € prix de base. Le meilleur bœuf, issu de l’EARL de La Valette à Luc, chez Benjamin Azémar, naisseur en-graisseur, s’est vendu à 10,80 €/ kg pour le Leclerc Millau sous la houlette de Christian Cabiron. Ce dernier s’est également porté acquéreur de la meilleure Aubrac de l’élevage de Christophe Sudries à Lédergues, à 18 €/kg. La meilleure Charolaise de la SARL Tauriac à Onet le Château a été achetée par le local de l’étape, le Carrefour Market de Baraqueville, à 12,20 €/kg.

Des enchères entre 10,80 et 18,40 €/kg

La meilleure Blonde d'Aquitaine du GAEC Cannac à La Selve, naisseur engraisseur, a été remportée par le Système U d’Aimargues dans le Gard pour 14 €/kg. Puis le meilleur croisé de l’élevage de Christophe Sudries à Lédergues, a été acheté par le Super U de Roujan (la Maison Bordes) dans l’Hérault pour 16 €/kg. Enfin le meilleur animal du concours (également meilleur Limousin) issu de l’élevage d’Anne-Marie Froment à Marcillac Vallon rejoindra le Leclerc de Cahors qui a remporté l’enchère à 18,40 €/kg.

«Globalement, les prix se sont bien tenus», résume satisfaite Jackye Serieys. «Même lors de la vente générale qui a suivi les enchères, les prix ont été corrects», assure-t-elle, estimant la plus-value du concours au-delà d’1€/kg. «Nous sommes dans la même moyenne que les années précédentes, une belle performance dans le contexte actuel du marché de la viande», commente-t-elle. Autre satisfaction pour les organisateurs, l’ensemble des 390 animaux exposés ont trouvé preneur. «Je pense que, comme d’habitude, l’ensemble des acheteurs, quel que soit leur profil, ont tous trouvé la marchandise qu’ils recherchaient», poursuit Jackye Serieys.

Le repas des éleveurs et l’ensemble de la manifestation se sont déroulés dans une très bonne ambiance, marque de fabrique de Baraqueville ! Dommage la pluie du samedi a quelque peu perturbé les animations mais la bonne humeur était tout de même au rendez-vous ! En attendant les 20 ans en 2018 !

Eva DZ

Le concours culinaire autour du paleron, jugé par Michel Truchon, chef étoilé, Frédéric Rubio professeur de cuisine Chambre de métiers et Dominique Bastide, du restaurant Les Coquelicots à Moyrazès, a récompensé deux lauréats : Géraldine Costes chez les amateurs et Sarah Faure de l’Ardoise à Réquista chez les professionnels.

30 mars 2017

Portes ouvertes, vendredi 7 avril à Moyrazès : investir et innover à 4 c’est possible !

La chèvrerie du GAEC Cap Avenir, à Montplaisir sur la commune de Moyrazès, est un outil de travail moderne et innovant, le nec plus ultra pour les 900 chèvres qui y sont installées et les trois associés et deux salariés qui y travaillent. Avec le soutien de la coopérative des Chevriers du Rouergue, elle ouvre ses portes à tous, vendredi 7 avril à partir de 10h.

Marie-Claire et Gilles Aussibal travaillent depuis longtemps avec leurs voisins de 4 km également chevriers, Guilaine Clergue et Frédéric Carrière, à la CUMA, au groupement d’employeurs,... C’est un coup du sort qui a précipité leur projet d’unir leurs deux structures, un choix qu’ils ne regrettent pas et qu’ils veulent même partager à l’occasion d’une porte ouverte, le 7 avril. En septembre 2014, un sinistre a fait périr le bâtiment de Marie-Claire et Gilles. «L’idée trottait dans nos têtes sans qu’on ne l’ait jamais formulée. Tout s’est fait naturellement !», se souvient Marie-Claire.

Et même rapidement puis-qu’un an plus tard, ils visitaient tous les quatre, plusieurs chèvreries en Vendée, à l’image de leur projet. «Ces visites et surtout les échanges avec des éleveurs sereins (bien plus que nous sur nos petites structures !) nous ont montré que c’était possible», ont constaté rassurés les exploitants.

Une chèvrerie dernier cri !

Et un an plus tard, les premières chevettes, fournies par la coopérative des Chevriers du Rouergue, entraient dans le nouveau bâtiment installé au bien nommé lieu-dit Montplaisir ! Pour autant, les quatre exploitants (Marie-Claire, Guilaine et Frédéric sont associés dans le GAEC Cap Avenir créé en octobre 2015, Gilles est salarié), ont bien pris le temps de la réflexion sur leur bâtiment. Ils se sont entourés de partenaires compétents, efficaces, de bons conseils et sur le chiffrage de leur projet d’une chèvrerie destinée à accueillir un millier de chèvres, soit 200 par ETP. «Un bâtiment facile à fonctionner, confortable pour les chèvres et pour les personnes qui y travaillent», résument les éleveurs. Et la réalisation est à la hauteur de leur ambition : toit, murs et portails sont isolés, une ventilation dynamique permet de maintenir le bâtiment à bonne température hiver comme été, sans odeurs, une aire d’attente sur caillebotis a été installée, la distribution de concentré est automatique, le roto traite permet de traire les

1 000 chèvres en 2h... «Chez nous personne ne porte un seau ! Tout est fait pour que le travail ne soit pas pénible !», rapportent les éleveurs qui veillent aussi au confort de leurs salariés.

Plus de sérénité

«Nous avions envie de travailler tous ensemble, ce qui n’a pas posé de problèmes étant donné que nos modèles d’exploitation étaient semblables : appui des CUMA locales, un salarié en groupement d’employeurs, conduite de troupeau...». La clé c’est l’organisation du travail entre tous : «Notre association est encore jeune mais nous avons atteint un bon rythme de travail qui apporte de la souplesse et surtout de la sérénité», avance Guilaine. «C’est important de savoir que l’on n’est pas seuls et qu’on peut compter sur les autres», complète Marie-Claire. «Nous partageons tout : l’astreinte, la gestion administrative, la gestion des problèmes ! Nous impliquons même nos salariés dans l’amélioration du fonctionnement ou de la conduite du troupeau. Nous travaillons en confiance», poursuit Frédéric. L’élevage a aussi gagné en productivité de travail : «quand tout est bien calé, on ne court pas !», résume Gilles.

Une organisation sans faille

Pour le matériel, le GAEC s’appuie sur 8 CUMA, l’engagement de Gilles et aujourd’hui de Frédéric président de la fédération départementale, y est sûrement pour beaucoup ! «C’est notre choix depuis toujours d’investir collectivement. Quasiment tout notre matériel est en CUMA, en activité simple ou en services complets, pour l’ensilage, la moisson, la dessileuse automotrice,...». Et le GAEC fait aussi appel à la mise à disposition de main d’œuvre ponctuellement en complément du Service de remplacement et du groupement d’employeurs pour gérer les pointes de travail.

Cette journée portes ouvertes du 7 avril a un double objectif pour les membres du GAEC Cap Avenir : «témoigner de notre organisation de travail tant d’un point de vue des Hommes que du matériel, partager nos résultats technico-économiques, notre marge au litre de lait, échanger en toute transparence sur notre projet (financement bâtiment, équipement,...)» et «remercier nos partenaires, organisations professionnelles agricoles et maîtres d’œuvre autour du bâtiment, qui seront d’ailleurs présents pour compléter notre présentation».

Eva DZ

30 mars 2017

Festival des Bœufs de Pâques à Laguiole : une formule qui marche !

Le 18e Festival des Bœufs de Pâques s’est déroulé samedi 25 et dimanche 26 mars à Laguio-le. Un festival qui a le vent en poupe avec des éleveurs exposants plus nombreux, des acheteurs engagés et fidèles et des animations innovantes.

Didier Dijols, président du comité d’organisation, avait le sourire à l’heure de la remise des prix dimanche matin sur le foirail, devant la vitrine des 218 animaux de qualité, présentés par plus de 70 éleveurs dont de nombreux Lozériens. Ce sont d’ailleurs eux qui ont séduit les membres du jury puisque les deux champions Bœuf Fermier Aubrac et Fleur d’Aubrac sont issus d’exploitations de Lozère. Nicolas St Léger de St Sauveur de Ginestoux a décroché le prix du festival en Fleur d’Aubrac et le Grand Prix d’excellence et Vincent Remise du Buisson, le prix du festival en Bœuf Fermier Aubrac, pour sa première participation ! Encouragé par UNICOR qui collecte ses animaux, le jeune éleveur installé en 2011 sur la ferme familiale de 50 mères Aubrac n’est pas déçu d’être venu?! «Les trois animaux que j’ai amenés ont réalisé une belle performance, une première et une troisième place et le prix du festival, c’est encourageant pour la suite», sourit Vincent Remise, félicité par le président du Conseil départemental de l’Aveyron, Jean-François Galliard lui aussi en visite pour la première fois sur le festival. Guidé par Vincent Alazard et Annie Cazard, conseillers départementaux, des élus locaux et le député Yves Censi, il a apprécié cette belle vitrine de l’agriculture.

Une vitrine qui poursuit sur sa lancée la promotion des produits viande sous signes officiels de qualité. «Malgré un nombre plus important d’animaux exposés que les années précédentes, nous sommes satisfaits de voir que tous ont trouvé preneurs», se réjouit Didier Dijols.

La vente aux enchères s’est déroulée dans de bonnes conditions. La championne BFA a été achetée par Benoît de la Maison Conquet à 10,30 euros/kg. Et la championne Fleur d’Aubrac par COBO 34 à 14,10 euros/kg. La vente générale a été, elle aussi, très animée avec une plus value d’environ 1 euro par rapport à la grille. A noter l’investissement de trois acheteurs majeurs : la Maison Conquet, Arcadie Sud Ouest et Bigard qui ont acheté 130 bêtes (sur les 218 présentes).

Côté animations, le Festival des Bœufs de Pâques n’a pas été en reste avec une soirée Bœuf au comptoir à guichet fermé dans le gymnase. «Nous avons été obligés de refuser près de 150 repas faute de place», regrette Didier Dijols mais la soirée fut une réussite.?Comme chaque année, le concept de dégustation de viandes de qualité debout au comptoir séduit au-delà des frontières aveyronnaises !

De même, pour sa première, le salon du chocolat, proposé par l’association des parents d’élèves le dimanche dans le gymnase, a attiré une foule de gourmands ! Plus de 200 entrées ont été enregistrées en seulement 2h ! Et le compteur a sûrement continué de grimper l’après-midi ! «Nous sommes très contents. Et je pense que les 9 artisans chocolatiers présents sont eux aussi satisfaits de leur journée», a commenté Régis St Geniez, membre de l’association des parents d’élèves. «Nous avons réussi notre pari de lier nos deux gourmandises de Pâques, la viande de qualité et le chocolat !», poursuit-il. Les animations pour les enfants, en particulier la fontaine de chocolat, ont remporté un gros succès !

Les organisateurs du Festival remercient tous les bénévoles pour cette nouvelle réussite?!

Eva DZ

23 mars 2017

Filière porc : investir et se moderniser, c'est possible

Bernard et Cédric Valette, du GAEC des Valettes à Ségur, ont ouvert les portes de leur exploitation mardi 21 mars. C'était l'occasion d'inaugurer leur tout nouveau bâtiment destiné à abriter des porcelets en post sevrage, puis engraissement. Ce projet a bénéficié de l'accompagnement de la coopérative aveyronnaise Alliance Porci d'Oc (APO).

L'élevage porcin est arrivé en 1992 sur cette exploitation de tradition laitière. Bernard Valette a ainsi démarré son activité de naisseur avec 60 truies en plein air. En 2000, le cheptel est passé à 150 truies logées dans une maternité. Après l'installation de Cédric, son fils, en 2004, l'exploitation s'est équipée d'un bâtiment pour abriter les gestantes. Cédric et Bernard sont aujour-d'hui multiplicateurs Hypor.

Conserver les animaux sur l'exploitation

Jusqu'à présent les porcelets nés sur l'exploitation étaient engraissés à l'extérieur. «En tant que multiplicateurs nous souhaitions pouvoir conduire nous mêmes les animaux jusqu'à la vente comme reproducteurs», confie Cédric Valette. Il s'agit aussi de mieux gérer la qualité sanitaire des animaux voués à la reproduction, limitant leurs déplacements.

De cette volonté de prendre en charge l'engraissement, est né le projet de bâtiment. Gilbert Delsol est responsable des projets chez APO. C'est lui qui a suivi le dossier du GAEC des Valettes. «Nous avons accompagné Cédric et Bernard depuis l'avant projet jusqu'au suivi du chantier, en passant par l'étude économique, les appels d'offre et la gestion administrative». Le résultat est une porcherie flambant neuve qui a nécessité le concours de pas moins d'une dizaine d'entreprises, dont une partie est locale. Elle va abriter, dans un premier temps, 528 places en post sevrage et 768 places en engraissement. Seules les femelles seront d'abord engraissées. Le projet doit en effet se poursuivre dans les années à venir avec une extension dédiée à l'engraissement des mâles.

Economiser l'énergie

Lorsque l'idée du bâtiment a émergé dans l'esprit de Cédric Valette, il s'est fixé comme objectif premier l'économie d'énergie. Il a ainsi fait appel à une technique encore inédite dans la région : l'utilisation de niches chauffées dans les cases de post sevrage des porcelets. «Alors qu'il fait autour de 24°C dans le reste de la case, les porcelets sont à 28°C sous la niche», explique le jeune éleveur. Cette zone de confort est abritée par une plaque en acier chauffée par un circuit d'eau chaude qui circule à 70°C. De plus, grâce à une ventilation centralisée, utilisant des ventilateurs de dernière génération, eux aussi économes, cette eau est préchauffée par le recyclage de l'air chaud. Enfin, des sondes permettent de réguler le chauffage en fonction de la température. «Ce type de bâtiment, pensé dans une logique de réduction énergétique, représente l'avenir», selon Gilbert Delsol.

Dans une même logique d'économie, Cédric Valette évoque son engagement vers la réduction des traitements sanitaires sur les porcelets. «Nous n'utilisons pas de traitements en systématique. Lorsque nous avons des porcelets malades nous traitons uniquement la case en injectant les produits dans l'eau des abreuvoirs». Côté engraissement, les auges ont été surélevées pour permettre un confort de lavage et une meilleure circulation de l'air. C'est aussi un moyen de faire de