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Challenge CUMA-Crédit Agricole : les CUMA génératrices d'innovation
29 juillet 2021
Lors de la remise des prix du 19ème Challenge CUMA-Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, à la journée mécanisation de la FD CUMA le 18 juin, cinq CUMA ont été primées, portant à 139 le nombre d'initiatives récompensées depuis 2002. Autant de succès mis en avant dans le but de créer de l'émulation. Autant de projets aboutis grâce à la force du collectif.
Comme chaque année, le conseil d'administration a déterminé un thème pour qualifier les initiatives sélectionnées : «Pionniers, ils l'ont fait en CUMA !». Une thématique pour valoriser l'innovation qu'elle soit technique, par la création de nouveaux services, ou qu'elle s'applique au fonctionnement même de la CUMA. Ainsi les lauréats se sont fait remarquer en relevant de nombreux défis, grâce à un esprit visionnaire, voire un peu frondeur.
- 1er : La CUMA du Bassin version 2021 résulte de la fusion de 4 CUMA et montre que le fait de se réunir permet de créer une nouvelle dynamique.
- 2ème ex æquo : La CUMA de Buzeins a créé un service innovant de camion frigorifique pour répondre aux attentes des adhérents qui développent la vente directe. La CUMA de Salles-la-Source a transformé l'historique service enfonce-pieu en mini-pelle avec chauffeur.
- 3ème : La CUMA du Plateau de Foissac a acquis un désherbeur à eau chaude pour limiter l'utilisation des produits phytosanitaires pour le nettoyage des clôtures et des abords de ferme.
- 4ème : La CUMA de Colombiès a su se montrer réactive en adaptant certains de ses services pour mieux coller aux besoins des adhérents.
1er prix CUMA du Bassin : La fusion pour produire une nouvelle énergie
La CUMA du Bassin remporte le premier prix du challenge CUMA-Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées.
Fusionner quatre CUMA en une seule, un sacré défi concernant 80 adhérents répartis sur les communes d'Almont-les-Junies, de Flagnac, de Grand-Vabre, de Livinhac, et même pour certains de Decazeville et de Noailhac. Historiquement les CUMA Coteaux d'Almont, Plateau d'Almont et Vallée de Flagnac, faisaient vivre ce territoire. En 1980, la CUMA du Bassin a vu le jour pour offrir, au départ, un service ensileuse avec chauffeur aux adhérents des trois CUMA d'origine.
Depuis le 1er janvier 2021, la CUMA du Bassin héberge officiellement la fusion des quatre CUMA. Jean-Louis Guibert en est le président. «Avec la diminution du nombre d'adhérents, nos CUMA étaient en train de perdre en efficacité. On se rendait compte qu'on avait du mal à concrétiser des projets, ou même dans certains cas à renouveler du matériel. De plus nos CUMA fonctionnaient déjà ensemble. On se dépannait, on se prêtait du matériel. Mais cela devenait de plus en plus compliqué à gérer au niveau de la comptabilité. C'est donc devenu une évidence de rassembler tout le monde. Ce faisant, nous avons réuni ce qui se faisait de mieux dans chaque CUMA».
Harmoniser les règles de fonctionnement, défi relevé !
Un long travail s'est alors engagé au sein des trois CUMA historiques. «Il a fallu demander leur avis à tous les adhérents», raconte Benoît Grialou d'Almont-les-Junies, qui partage la vice-présidence avec Jean-Christophe Lacombe de Flagnac. «A la fin, la fusion a été votée dans les assemblées générales de chaque CUMA». Pour réussir cette fusion, les responsables ont dû, non seulement rassurer les réticents, mais surtout surmonter les différences de gestion de chacune des structures. «Le plus dur a été d'harmoniser la gestion du matériel. Pour cela nous avons équipé absolument tout le matériel de compteurs. Maintenant nous sommes au top de la traçabilité !», explique Benoît Grialou. «Tout en respectant l'historique de chaque CUMA, il nous a fallu être très rigoureux sur les règles de fonctionnement. Avec 80 adhérents, il faut être carré». Pour conserver de la proximité, le matériel reste disséminé sur le territoire de la CUMA. De plus la responsabilité est affectée à une personne par matériel et par secteur.
Les avantages de cette fusion sont multiples et bien défendus par Jean-Louis Guibert. «Nous gagnons en efficacité et allons pouvoir lancer de nouveaux services. Notre objectif est de diversifier le matériel pour mieux nous adapter aux besoins des adhérents. On pourrait même, pourquoi pas, se projeter vers la création d'un service complet. On réalise aussi des économies d'échelle importantes, notamment sur les assurances et les frais administratifs». La réussite de ce projet réside aussi dans les relations humaines au sein de la nouvelle entité. «Nous avons réuni les plus motivés de chaque CUMA dans une seule !», se félicite Benoît Grialou. «Nous n'avons pas eu à subir de guerre de clochers. On a même vu plus de jeunes s'impliquer dans la vie de la CUMA. Ils ont d'ailleurs créé une commission animation-convivialité». L'expérience de la CUMA du Bassin prouve bien que la fusion n'est pas forcément synonyme d'appauvrissement du territoire, mais plutôt une façon de remobiliser les énergies.
Bérangère Carel