Archives
Challenge CUMA - Crédit Agricole : le Plateau de Foissac à l’essai du désherbeur à eau chaude
19 aout 2021
Challenge CUMA - Crédit Agricole : le Plateau de Foissac à l’essai du désherbeur à eau chaude
David Lajeunie utilise le désherbeur à eau chaude de la CUMA pour l'entretien des abords de sa ferme et des clôtures.
La CUMA du Plateau de Foissac a investi dans un désherbeur à eau chaude pour l'entretien des abords de ferme et des clôtures. L'originalité de ce désherbage écologique a fait remporter à la CUMA le 3ème prix du challenge.
David Lajeunie, président de la CUMA du Plateau de Foissac, et son épouse, Emma, sont à l'initiative de ce nouvel investissement réalisé grâce à l'engagement de 5 adhérents. Emma Lajeunie raconte comment le projet s'est amorcé. «Cela faisait un moment que je cherchais une alternative aux désherbants chimiques pour l'entretien des cours de ferme et des clôtures. J'étais aussi fatiguée de passer des heures tous les ans avec le rotofil. C'est par hasard que j'ai croisé à Villefranche-de-Rouergue des agents municipaux qui utilisaient un désherbeur à eau chaude. Je me suis arrêtée pour leur demander ce qu'ils en pensaient et ils m'ont même fait essayer !».
Conséquemment David et Emma Lajeunie ont rapidement pris contact avec Oeliatec, entreprise basée en Ille-et-Vilaine et spécialisée dans la technique de désherbage à eau chaude. «Un technicien est venu faire une démonstration au cours de l'été 2020 devant des membres de la CUMA. Nous étions alors 5 adhérents intéressés, un bon effectif pour démarrer, car au début on doit réaliser des passages fréquents. Nous nous sommes engagés à hauteur d'une participation fixe de 500 euros par an», relate David Lajeunie. Le désherbeur a coûté 19 000 € et a été mis en service en avril 2021.
Une efficacité totale au bout de 3 ans d'utilisation
Le principe du désherbage thermique est une action de longue durée. «L'efficacité totale est visible au bout de 3 ans», explique le président de la CUMA. «La plante est brûlée grâce à une eau qui sort de la lance à 110°C, pour atteindre 100°C au cœur de la plante. Les premiers temps, il faut régulièrement repasser pour détruire les plantules issues des graines du sol. Pour l'instant nous n'avons pas de recul, mais je tiens à signaler une excellente efficacité sur les ronces et le lierre dès le premier passage». L'énorme avantage de ce système est qu'on peut l'utiliser toute l'année. «L'entreprise conseille même d'effectuer un passage avant les premières gelées», ajoute David Lajeunie qui apprécie de pouvoir utiliser l'appareil «dès qu'on a un peu de temps». La CUMA a investi dans le modèle HOUAT (visible sur le site internet de l'entreprise) qui se compose d'une cuve à eau de presque 1000 L, d'un brûleur alimenté en GNR ou en biocarburant, d'une pompe basse pression et d'une lance de 20 m. La machine a été installée sur un châssis à deux roues permettant de l'atteler à un petit tracteur. Le désherbeur bénéficie d'une bonne autonomie pouvant aller jusqu'à la journée entière. «Lorsque nous pourrons espacer les passages avec le désherbeur, nous pourrons intégrer plus d'adhérents utilisateurs», envisage le président. «Pour l'instant nous apprenons à nous en servir correctement, au bon moment». Le désherbeur à eau chaude fait tout juste son entrée dans le monde agricole. Si la CUMA du Plateau de Foissac confirme son efficacité dans les années à venir, elle risque sans doute de faire des émules.
Bérangère Carel