Aveyron | National | Par Didier Bouville

Zone vulnérable et règles d’épandage : action FDSEA-JA mardi 15 décembre à Rodez

A droite, Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA Aveyron, et Thierry Bousquet, co-président de la section Environnement FDSEA, lors d’un point presse, ce vendredi 11 décembre, au bord du Viaur.

« Deux projets inacceptables », telles sont qualifiées les réformes de la zone vulnérable et des règles d’épandage qui préoccupent la FDSEA et JA Aveyron. Ils ont prévu une action syndicale, mardi 15 décembre, à Rodez, en soirée, avec  tracteurs et sacs de feuilles mortes, en ville, puis devant la préfecture de l’Aveyron.

Le 6 octobre dernier, la profession agricole était invitée par la DREAL et la préfecture de région à la présentation de la nouvelle proposition de carte de la zone vulnérable. Ce nouveau classement s’appuie sur une campagne de surveillance des taux de nitrates dans les eaux de rivières et, nouveauté, dans les eaux souterraines, mesurés sur 34 points de prélèvements en Aveyron entre le 1er octobre 2018 et le 30 septembre 2019. « Résultat : 10 communes aveyronnaises sortiraient de la zone vulnérable et 30 nouvelles l’intégreraient, soit un agrandissement de 129 000 hectares, qui concernerait quelque 2 500 fermes », dénoncent les deux syndicats agricoles, « soit le  doublement du nombre de communes classées au niveau départemental ! ».

La profession agricole met notamment en doute, la méthode de prélèvements dans les rivières :

« Pour la majorité de ces points de prélèvement, la moyenne du taux de nitrates dans l’eau est basse, bien en dessous du seuil réglementaire de 18mg/l, et même en baisse par rapport à la campagne précédent. Sauf pour certains, où les prélèvements des mois de décembre et de février dépassent légèrement le seuil autorisé, mais suffisamment pour classer tout le bassin versant en «zone vulnérable». Les mois d’hiver ? Ce sont des mois où il n’y a pas d’épandage de fumier, ni de lisier. Les apports organiques se font essentiellement au printemps au moment où les plantes en ont besoin pour pousser. En expertisant ces données, la Chambre d’Agriculture suspecte fortement un phénomène dû… à la dégradation des feuilles mortes dans les forêts. Phénomène tout à fait naturel en soit ».

Concernant les prélèvements dans les eaux souterraines :

« Concernant les eaux souterraines, nous déplorons que seulement deux points de mesures aient été utilisés, et seulement 4 mesures aient été réalisées. Ces points de prélèvement sont, de surcroît, hors département ! Dont l’un est en aval d’une station d’épuration… ».

Selon la FDSEA et les JA, « Ce nouveau zonage repose sur des données fragiles, incomplètes et insuffisamment expertisées. Cette proposition n’est pas acceptable. La profession agricole demande que soit préservées de ce classement toutes les zones pour lesquelles les taux de nitrates mesurés ne semblent pas en rapport avec l’activité agricole ».

Règles d’épandage : un projet de loi inapplicable

Autre protestation syndicale,  en plus de cette réforme de la zone vulnérable, un autre projet de loi actuellement en préparation vise à harmoniser le cadre réglementaire appliqué aux épandages des matières fertilisantes, qu’il s’agisse de compost, fumiers, lisiers, digestats de méthaniseurs ou boues de stations d’épuration. Ce nouveau projet concernera toutes les fermes, qu’elles soient ou non dans la zone vulnérable. Avec comme autres contraintes, un plan de fumure et un cahier d’épandage pour tout le monde, l’allongement de la liste des interdictions d’épandage (sur sols karstiques, sur terres légères, dans les pentes), l’obligation d’enfouir ou d’incorporer fumiers, lisiers ou compost lors de leur épandage…

En conclusion

Pour la FDSEA et JA, « Dans le contexte de pression économique que connaît l’agriculture, l’ajout de contraintes injustifiées sur le plan environnemental, et économiquement irresponsable, est complètement décourageant pour les paysans. Une approche raisonnable des enjeux environnementaux ne peut passer que par la concertation avec les agriculteurs. L’Etat doit reconnaître que les pratiques de ceux qui travaillent la terre chaque jour ne sont pas dénuées de bon sens et participent aux équilibres naturels, économiques et sociaux ».

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«Au soir de la remarquable mobilisation des agriculteurs aveyronnais du 15 décembre 2020, les représentants de l’Etat en Aveyron s’étaient engagés à ce que nous puissions obtenir un rendez-vous avec la direction régionale de l’Environnement. Celui-ci s’est tenu vendredi dernier à Toulouse.Il s’agissait pour nous de pouvoir réexpliquer en quoi les dépassements des taux de nitrates dans les eaux aveyronnaises ne pouvaient pas être imputés à une origine agricole pour deux raisons principales :1- Les dépassements enregistrés sont relevés exclusivement en hiver, une saison où l’activité d’épandage est nulle.2- Les moyennes annuelles mesurées sont largement en-dessous des seuils exigés, et de surcroît en baisse par rapport à la campagne précédente. Tout laisse à penser que les pratiques des agriculteurs sont…