Aveyron | National | Par Didier Bouville

Vautours : de nouvelles attaques sur des troupeaux en Aveyron [point de vue]

Une brebis prédatée à Saint-Chély d’Aubrac, parmi une vingtaine de vautours…

Vautours : de nouvelles attaques sur des troupeaux en Aveyron [point de vue]

Des attaques de vautours sur des troupeaux ont été constatées récemment sur l’Aubrac et le Lévézou, mettant en alerte les éleveurs inquiets des conséquences économiques sur leur cheptel. Le point de vue de Benoît Fagegaltier (photo ci-contre), 1er vice-président FDSEA Aveyron, délégué régional Nord-Aveyron.

– Où ont eu lieu ces dernières attaques de vautours ?

Benoît Fagegaltier : «Elles ont eu lieu sur des zones où, de mémoire d’homme, aucune attaque de vautours n’avait été constatée, sur un secteur de l’Aubrac et de La Viadène qui n’ont pas de falaises. Contrairement à la région des Grands Causses où les vautours avaient été réintroduits il y a une quinzaine d’années. Une première attaque a donc eu lieu à Saint-Chély d’Aubrac, sur une brebis, jeudi 15 avril. Sur cette même région, une deuxième, puis une troisième attaque ont eu lieu sur un troupeau bovins à Soulages-Bonneval, endroit proche des habitations, samedi 17 avril. Le troupeau a été affolé, et un veau s’est cassé une patte. Le lendemain, un autre veau a été prédaté sur cette même ferme. Nous avons également enregistré une autre attaque, sur le Lévézou cette fois, jeudi 15 avril, sur un élevage bovins de Pont-de-Salars.

– Comme réagissez-vous à ces nouvelles attaques ?

B.F.. : «La situation est très inquiétante car nous sommes au printemps, et les animaux sont dehors. Les petits veaux de un, deux ou trois mois sont dans la nature, sans défense, à part celle de leur mère. Il faut donc que l’Etat prenne ses responsabilités, que ces attaques soient reconnues comme de vraies prédations. A Soulages-Bonneval, 25 vautours ont été vus, filmés, et autant sur la commune de Saint-Chély !

– Comment se déroule la procédure pour les éleveurs touchés par ces attaques ?

B.F. : «Les éleveurs appellent la gendarmerie. Des représentants de l’Office français de la biodiversité(1) viennent constater la prédation. Nous faisons ensuite remonter le dossier à la préfecture. Il n’y a pas d’indemnisation pour les éleveurs car le vautour n’est pas reconnu comme prédateur, malgré son comportement de prédateur…

– Quand le comité vautours départemental doit-il se réunir ?

B.F. : «Nous demandons qu’il se réunisse instamment, qu’il s’engage en faveur d’une régulation de l’espèce. Il faut que les dommages avérés sur les troupeaux soient indemnisés ! L’Etat doit assumer la réintroduction de ces rapaces qui n’ont plus assez à manger dans les Grands Causses et viennent donc se nourrir sur l’Aubrac ou le Lévézou !».

D.B.

(1) En cas d’attaque, contacter l’OFB au 05 65 87 07 31.

Mail : sd12@ofb.gouv.fr

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