Aveyron | Par La rédaction

Un CAP boucher va ouvrir en octobre sur l’Aubrac

Pari réussi ! Depuis de longs mois, la Communauté de communes Aubrac Carladez Viadène, entourée de partenaires et en lien avec les entreprises locales, Maison Conquet et Beauvallet (Plainemaison Occitanie), œuvre pour l’ouverture d’un centre de formation sur son territoire et notamment d’un CAP boucher. Une expérimentation inédite qui va se concrétiser en octobre.

La journée découverte s’est partagée entre la visite des entreprises et des échanges avec les Maisons Conquet et Beauvallet © CCACV

«Vivre et travailler sur le territoire», c’est le slogan de la Communauté de communes Aubrac Carladez Viadène pour donner envie de venir s’installer durablement sur le territoire. Et la collectivité se donne les moyens de concrétiser cette devise. Depuis de longs mois, elle travaille avec de nombreux partenaires (Région Occitanie, Service public de l’emploi et Espaces Emploi Formation, Chambre des métiers et de l’artisanat) et bien sûr les entreprises de son territoire, Beauvallet et Maison Conquet, à l’ouverture d’un CAP boucher qui permette de répondre à la problématique de l’emploi et du recrutement sur le territoire dans ce secteur d’activité.

Opération séduction

Mardi 6 septembre, elle a invité de potentiels candidats à cette formation à venir visiter les sites des deux entreprises, rencontrer leurs responsables et échanger avec eux. Une opération séduction en quelque sorte ! Et elle a bien fonctionné puisque dans l’après-midi, la confirmation de l’ouverture du CAP boucher courant octobre a été annoncée ! «Nous sommes très heureux de pouvoir concrétiser ce projet», a avancé Jean Valadier, président de la Communauté de communes Aubrac Carladez Viadène, qui attend tout de même la confirmation des candidats pour être pleinement serein ! «Ce dont je suis très satisfait c’est l’énergie dont ont fait preuve les deux entreprises de notre territoire envers notre projet, ils en sont les moteurs. Notre collectivité se veut facilitatrice parce qu’il ne faut pas se voiler la face, c’est difficile de recruter sur notre territoire», poursuit l’élu. Alors voir cette expérimentation se concrétiser est une première étape qui peut ouvrir d’autres champs de formations sur d’autres secteurs d’activité…

A ce jour une dizaine de candidats étaient intéressés par la formation boucherie, de profils différents et d’horizons divers, certains tout juste sortis de l’école, d’autres en reconversion professionnelle, certains déjà installés sur le territoire et en recherche d’un emploi local, d’autres venus de plus loin. C’était d’ailleurs toute la difficulté de proposer une formation qui s’adapte aux demandes de chacun et aux attentes des entreprises. Ainsi que des conditions d’accueil (logement, emploi du conjoint, services…) qui répondent à leurs besoins. Mais la synergie entre tous les acteurs concernés a été efficace.

Une salle de formation a été entièrement aménagée au centre de Sainte Geneviève sur Argence, avec 12 postes informatiques, accès à la visio, wifi, téléphone, imprimante… avec même une salle de repos attenante où les stagiaires pourront prendre leur repas. «Une formation à taille humaine, à l’image de notre territoire», a commenté Isabelle Baldit, en charge du développement économique à la Communauté de communes. La formation théorique est en effet assurée par la Chambre des métiers et de l’artisanat avec des intervenants qui viendront sur l’Aubrac et d’autres qui proposeront leurs cours en visio, avec toujours la présence d’une personne de la Communauté de communes pour encadrer. Et la partie pratique se déroulera en entreprise, vraisemblablement sous la forme de contrats de professionnalisation, soit à la Maison Conquet, soit chez Plainemaison Occitanie (Beauvallet). «La boucherie, c’est un métier qui s’apprend avec les mains dedans !», sourit Lucien Conquet, venu accompagner son fils, Casimir pour faire découvrir son entreprise. «Le principe de faire visiter nos entreprises, d’échanger en direct avec les potentiels candidats à cette formation est une bonne prise de contact», poursuit-il, ravi de cette première. «Ce qu’il faut maintenant, c’est démarrer !».

Vincent Landat, directeur des ressources humaines de l’entreprise Beauvallet – Plainemaison Occitanie est lui aussi ravi de l’expérimentation : «Clairement derrière cette formation, notre objectif est de proposer des emplois en CDI dans notre entreprise et je pense que le message a été très clair auprès des candidats !». Un coup de pouce dans la marche en avant de Beauvallet depuis la reprise du site industriel d’Argences en Aubrac puisque l’entreprise qui compte aujourd’hui 50 salariés, maintient son objectif de 150 emplois d’ici trois ans boostés par la réouverture du site d’abattage en 2023.
Les deux entreprises saluent l’investissement de la Communauté de communes pour attirer et accueillir de nouveaux arrivants sur le territoire : «Elle a pensé à la formation mais aussi à tout ce qu’il y a autour, le logement, l’emploi des conjoints, les services… Nous sommes tous très heureux de voir des candidats se positionner !».

Des contacts convaincants

Ces derniers étaient d’ailleurs satisfaits aussi de cette journée d’échanges. Kevin, tout juste majeur et habitant Entraygues sur Truyère ne connaissait pas le métier de boucher : «J’ai bien aimé les visites des deux entreprises, je me suis fait une idée plus précise de ce métier qui me plaît bien !». Pascal, 55 ans, a été séduit par l’accueil très chaleureux reçu par les différents partenaires : «Après 36 ans comme démonstrateur sur les marchés en France, en Belgique et en Suisse, j’ai envie de me poser. Il y a deux ans, j’envisageais déjà une formation de boucher mais le COVID a stoppé le projet. Cette fois-ci je me suis décidé mais il reste à régler la question financière car je suis sous le régime des indépendants et je n’ai que peu d’aides… Mais je suis très motivé !», a témoigné cet habitant de Villemur sur Tarn. Pour d’autres qui habitent déjà l’Aubrac, l’ouverture de cette formation avec un emploi à la clé est une bonne opportunité.
Une émulation collective qui redonne espoir aux deux entreprises locales impliquées dans ce projet ainsi qu’à tous les acteurs qui en sont à l’initiative. Une expérimentation novatrice en termes de recrutement, de formation, d’emploi sur un territoire rural qui donnera peut-être des idées à d’autres !

Eva DZ

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