National | Par Jérémy Duprat

Solaal, l’association de dons agricoles, fête ses 10 ans

Solaal fête ses 10 ans. Retour sur le succès de la première association de récolte de dons agricoles.

L’association de don alimentaire Solaal, créée par Jean-Michel Lemétayer, fête ses 10 ans cette année. Angélique Delahaye est quant à elle devenue la présidente depuis 2013 et l’année suivante, Solaal est reconnue association d’intérêt général. «Malgré les crises qu’ils [les acteurs du monde agricole, ndlr] traversent régulièrement, leur solidarité ne s’est pas démentie car la générosité fait partie de l’ADN des agriculteurs. Au total, ce sont 8291 dons depuis notre création en 2013, qui ont permis de distribuer 29 000 tonnes, soit l’équivalent de 58 millions de repas, composés à 97% de produits frais. C’est la spécialité de Solaal : distribuer le plus de produits frais, ceux dont manquent nos concitoyens en situation de précarité, avec un impact positif sur leur santé», se félicite Angélique Delahaye.

Les fruits et légumes représentent plus de 90% des dons. L’ensemble des denrées récoltées sont distribuées aux associations d’aide alimentaire nationales. De nombreux événements ont été organisés par Solaal. Ou bien l’association a participé à ceux déjà en place, comme lors du SIA 2023 ou encore la participation à de nombreux Plan alimentaire territorial, dans l’Hérault, le Gard, un rendez-vous avec René Debons et la Maison familiale rurale de Naucelle… Solaal s’étend partout à la faveur des soutiens des pouvoirs publics, des entreprises, de l’Ademe, de fondations, mais aussi «des femmes et des hommes qui ont cru en notre projet et qui nous ont aidés sans relâche», complète la présidente de Solaal.

Aujourd’hui, Solaal dispose de 9 antennes régionales : en Auvergne-Rhône-Alpes, en Bretagne, en Centre-Val-de-Loire, dans la région Grand-Est, dans les Hauts-de-France, en Normandie, Occitanie, Pays de la Loire et dans la région Sud, avec un relais en Île-de-France ainsi que son siège à Paris.«Nous prévoyons de poursuivre notre régionalisation avec l’ouverture d’antennes en Nouvelle-Aqui-Aquitaine et en Bourgogne-Franche-Comté afin de couvrir l’ensemble du territoire. Nous comptons évidemment démultiplier nos opérations de glanages et également expérimenter l’achat de produits agricoles pour répondre au besoin croissant des associations d’aide alimentaire», précise Angélique Delahaye. Des événements spécifiques auront également lieu dans chaque région pour célébrer les 10 ans de Solaal et poursuivre l’ascension de l’association.

232 tonnes de produits en 2022

En Occitanie spécifiquement, depuis la création de l’antenne régionale en 2020, 1360 tonnes de denrées ont été collectées, ce qui représente 2 720 000 repas. «Ce résultat peut paraître important mais il aurait pu, à mon avis, être plus conséquent compte-tenu de la richesse agricole de notre région», défend Amaury de Faletans, président de Solaal Occitanie. «L’existence même de notre antenne est intimement liée au tonnage annuel traité. Plus il sera élevé, plus nous pourrons solliciter financièrement nos partenaires. J’en appelle donc, une fois encore, à l’implication de tous, sans quoi notre action, et ce malgré l’investissement de son unique salariée et des quelques bénévoles, sera limitée», complète Amaury de Faletans.

En 2022, ce sont 232 tonnes de produits, 93% d’entre eux étant des produits frais, qui ont été donnés aux associations d’aide alimentaire. Soit 464 000 repas distribués. Pour donner une idée, 139 tonnes de fruits ont composé ces dons, 73 tonnes de légumes, 1 tonne de produits laitiers et 65 kg de viande.Solaal connaît de très forts pics d’activités en juin et en décembre. «Ces dons peuvent s’expliquer par les prix du marché, l’impact météorologique ou encore la variation de pouvoir d’achat des consommateurs. Si celui-ci baisse et que les prix du marché augmentent, les agriculteurs auront davantage de difficultés à écouler leurs produits et feront appel à l’aide alimentaire», explique Solaal Occitanie.

Parmi les acteurs du don alimentaire, Solaal cite les fermes directement, les coopératives et les grossistes. Il y a également les retraits communautaires auprès des organisations de producteurs qui représentent 20% du volume total des dons. Ou en parallèle, les magasins issus de coopératives agricoles. Les refus d’agréage constituent également une source non négligeable de dons, autour de 5%. Et puis pour clore la liste, les glanages, au nombre de 70 en 2021, les événements comme le SIA et l’abandon de recette de la part des producteurs de grandes cultures, constituent autant de sources de dons agricoles.

Jérémy Duprat

Toutes les actualités

Sur le même sujet

En ouverture de la séance publique le 27 mars, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a insisté pour que le gouvernement tienne ses promesses et avance sur les 62 demandes du syndicalisme agricole pour tourner la page de la crise qui dure depuis quelques mois. Au congrès de la FNSEA cette semaine à Dunkerque, les départements ont exprimé leur ras le bol et leurs attentes suite aux annonces du gouvernement. «Arrêtez d’emmerder les agriculteurs», a lancé de la tribune, Patrick Valois, vice-président «Ruralité» du Conseil départemental du Nord, en paraphrasant Georges Pompidou. Celui-ci aurait vilipendé en 1966 un de ses jeunes collaborateurs de Matignon, qui venait lui présenter un parapheur rempli de décrets : «Arrêtez d’emmerder les Français». Ce jeune collaborateur…