Aveyron | Par eva dz

Ovi-test prépare la brebis de demain

Retour d’une assemblée générale en présentiel pour Ovi-test mardi 14 mars à Réquista. La coopérative a confirmé son statut de leader français de l’activité d’insémination et présenté ses pistes de réflexion pour préparer la brebis de demain.

Record ! Ovi-test n’en finit plus de dépasser ses objectifs dans sa mission de diffusion du progrès génétique en race Lacaune. Frédérik Lacombe, président et Antoine Stouff, vice-président, ont annoncé des résultats encore record en 2022 en vente de reproducteurs. Avec près de 31 500 reproducteurs vendus (agnelles, brebis, béliers), la coopérative affiche une hausse de cette activité de 50% en 8 ans.

Toujours leader français

«La race Lacaune est en plein essor pour le lait et cette dynamique se ressent aussi bien sur notre zone historique qu’à l’export», illustre Frédérik Lacombe. Antoine Stouff évoque le développement à l’export notamment vers la Grèce, qui constitue un tiers des ventes : «Ce pays est en train de recréer des troupeaux, de structurer sa filière ovin lait et pour cela, il mise sur la race Lacaune». Une belle reconnaissance de la valeur de la génétique made in Ovi-test et du travail de sélection mené depuis des décennies. En parallèle, la nouvelle organisation avec une personne dédiée uniquement à l’activité commerce a permis de renforcer les positions d’Ovi-test tant à l’échelle locale que nationale et internationale et de mieux gérer les pépinières d’agnelles.

Si le schéma Lacaune Lait continue de surfer sur le succès, il le doit au progrès génétique continu de la race. La quantité de lait par brebis ne cesse d’augmenter (+4 litres/brebis chez les sélectionneurs – 355 litres par brebis et 301 litres par agnelle) tout comme la qualité de lait (hausse du taux de MSU des cheptels en Contrôle laitier officiel à 135,64 g/L ; pointage mamelles et cellules en nette amélioration). Et la conformation de la mamelle progresse aussi nettement facilitant la traite avec des pis qui se maintiennent plus longtemps malgré une hausse de la production laitière. En plus de ses performances techniques, la Lacaune lait est aussi appréciée pour son adaptabilité à tous les systèmes en zones intensives, sur les grands Causses… «Une diversité qui constitue une richesse pour notre schéma», complète Antoine Stouff, «et que nous souhaitons préserver». Frédérik Lacombe tient d’ailleurs à remercier l’ensemble des partenaires d’Ovi-test qui contribuent à ce progrès génétique de la Lacaune lait : «Notre force et notre réussite, nous les devons à la gestion collective», a-t-il assuré.

Plus de 500 000 échographies

Le premier centre français d’insémination ovine a à cœur de mettre à disposition de ses près de 2 000 adhérents, une génétique de qualité mais aussi un service de qualité. «La vente de reproducteurs s’intensifiant, nous réfléchissons à développer un accompagnement technique à la hauteur car nous devons être en capacité d’aider les acheteurs à utiliser au mieux cette génétique», explique Antoine Stouff. Les responsables d’Ovi-test en sont convaincus : «Le progrès génétique permettra à l’élevage de garder sa place dans le monde de demain, c’est pour nous notre raison d’être». Et d’ajouter : «la génétique est un outil qui permet d’assurer l’adaptation de nos troupeaux, de nos exploitations face aux aléas climatiques et économiques. En 50 ans de sélection, nous avons certes progressé sur la quantité de lait produite, sur la qualité mais aussi sur les économies réalisées (-50 kg de concentrés par brebis) tout en restant productifs», illustrent Antoine Stouff et Frédérik Lacombe.

Autre point fort d’Ovi-test, le savoir-faire de ses équipes dans le constat de gestation. Plus de 500 000 échographies ont été réalisées et un haut niveau d’adhésion des éleveurs à l’offre de service et notamment l’activité échographie complexe, c’est-à-dire le dénombrement d’agneaux, le stade de gestation… «C’est le gros point fort chez nous parce que le niveau de résultat est très haut !», sourient Antoine Stouff et Frédérik Lacombe. «Cette compétence est un vrai plus pour les éleveurs qui peuvent ainsi mieux organiser les chantiers d’agnelage, leur travail, détecter les animaux vides… ainsi que pour les filières pour planifier les appros», détaillent-ils.

Pour autant, les responsables d’Ovi-test ne s’endorment pas sur leurs lauriers ! «Il y a toujours de nouveaux enjeux et de nombreux chantiers sont en cours, comme celui de la longévité fonctionnelle, de l’adaptation des techniques de reproduction», expliquent-ils. Entourée de ses partenaires, Ovi-test se veut moteur dans la recherche et «redouble d’efforts pour que nos éleveurs demain puissent continuer de maîtriser la reproduction de leur troupeau par l’insémination, de bénéficier d’une génétique performante et de garanties sanitaires». Là encore, ces défis pourront être relevés grâce à la gestion collective des équipes en interne, mais aussi des autres acteurs de la filière. «Nous le savons, la génétique progresse sur un temps long ponctué d’essais dans les élevages, à La Glène, d’échanges avec les chercheurs… Mais nous sommes pleinement engagés au quotidien sur la recherche et le développement», assurent Antoine Stouff et Frédérik Lacombe.

Engagés, ils le sont aussi sur le schéma viande même si le contexte est un peu plus compliqué : «Le recul de la production impacte nos sélectionneurs et nos utilisateurs de la génétique en Lacaune viande, comme sur les races à viande. Le marché reste très fluctuant», constatent-ils. Néanmoins les chantiers se poursuivent puisque 2022 a vu naître les premières expérimentations du passage en sélection génomique pour créer une population de référence. «Cette évolution nous ouvre la porte d’une meilleure gestion des gènes majeurs et d’une amélioration du progrès génétique», avance Antoine Stouff, qui évoque aussi le travail en cours sur la résistance au parasitisme. «Notre race est très performante et ses qualités bouchères sont reconnues grâce là encore, au travail collectif mené avec UNOTEC et les organisations de producteurs mais nous sommes soumis à une plus forte concurrence avec des races allaitantes spécialisées et la force de la Lacaune, c’est aussi sa mixité». Là encore, le travail se poursuit sur un temps long, celui de la génétique. Mais Ovi-test a les outils pour répondre, notamment sa force collective. La coopérative le prouve depuis plus d’un demi-siècle.

Eva DZ

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