Aveyron | Par eva dz

L’eau, sujet majeur pour le nouveau Préfet de région

Depuis sa prise de fonction fin janvier, le Préfet de la Région Occitanie part à la rencontre de tous les départements pour prendre contact avec les services de l’Etat sur le terrain et échanger avec les forces vives socio-économiques. Sa deuxième étape, après l’Hérault, était l’Aveyron, lundi 20 mars.

Accompagné de Charles Giusti, préfet de l’Aveyron, Pierre-André Durand a échangé avec le corps préfectoral du département, les directeurs administratifs des services de l’Etat. Puis dans un second temps, il a discuté avec le président du Département, Arnaud Viala ainsi qu’avec le président de Rodez Agglo et maire de Rodez, Christian Teysseidre. Il a déjeuné avec les parlementaires puis a terminé par une réunion avec les présidents des trois Chambres consulaires (agriculture, des métiers et de l’artisanat, du commerce et de l’industrie). «Il était important pour moi, de prendre contact avec les acteurs politiques et socio-professionnels afin d’avoir une vision la plus complète possible des caractéristiques et des réalités de ce territoire aveyronnais. Mais aussi ses points forts et les projets que ses acteurs envisagent pour son développement», a témoigné le Préfet de Région à l’issue de ces nombreux échanges.

S’il est un sujet que le Préfet de Région a abordé longuement avec les différents représentants du département, qu’ils soient élus ou acteurs socio-économiques, c’est bien celui de l’eau. «Nous savons que l’été à venir sera très difficile et sans aucune commune mesure avec celui de l’année dernière, vu l’état des réserves en eau», a alerté le Préfet de Région. Et d’évoquer la situation «très préoccupante» du taux de remplissage des réserves à 20% (au lieu de 70% à pareille époque en 2022). «Certes les pluies tombées depuis février et ces derniers jours ont permis de retrouver un niveau normal de remplissage mais nous constatons toujours un déficit de pluie», a complété le préfet de l’Aveyron, Charles Giusti. Il est en effet tombé 78% de pluviométrie sur la période de recharge en eau (novembre à avril) contre 85% en 2022. «La situation s’est améliorée sur notre département au vu des précipitations de ces dernières semaines mais la vigilance reste de mise, on constate toujours un déficit hydrique», a prévenu Charles Giusti.

Toujours un déficit d’eau

Préfet coordonnateur du bassin Adour Garonne, Pierre-André Durand envisage la situation à l’échelle du bassin versant composé de 26 départements : «Certains départements de notre bassin ont été bien moins «servis» en pluie et vont compter sur le château d’eau que représente l’Aveyron même s’il manque aussi de l’eau chez vous», appelant à la solidarité de l’aval. «En Aveyron nous n’en sommes pas à prendre des mesures de restriction mais il faut se préparer et préparer nos concitoyens à l’économie de notre ressource, à l’image du comportement raisonnable que nous avons tous eu cet hiver sur l’électricité», a poursuivi Pierre-André Durand.

C’est le discours qu’il a tenu aussi devant les forces vives du département : «J’ai rencontré des acteurs locaux conscients de l’enjeu, solidaires et prêts à déployer des mesures d’économie de la ressource», a-t-il avancé. Et Charles Giusti de citer en exemple le travail initié à l’échelle départementale sur les Rencontres de l’eau en lien avec tous les acteurs et utilisateurs concernés.

Appel à un «comportement précautionneux»

Le Préfet de Région a annoncé qu’il allait signer dans les prochains jours, un arrêté cadre de bassin sur les mesures à prendre dans les prochains mois. Chaque préfet aura autorité dans son département pour prendre des mesures de restrictions de l’usage de l’eau et des prélèvements par sous-bassins en fonction de l’évolution des précipitations et du niveau des réserves en eau. Au delà des mesures de restriction à court terme et des campagnes de sensibilisation sur l’économie d’eau, à plus long terme, des mesures se mettent en place pour accompagner les investissements sur les inter-connexions de réseaux. Avec EDF, le bassin Adour Garonne travaille aussi sur l’optimisation des réserves d’eau et des réflexions sont en cours pour créer de nouvelles réserves (lacs collinaires, micro-retenues…). «Il nous faut travailler sur les différents usages parce que l’eau est un sujet de société qui concerne tout le monde. Nous devons faire évoluer notre rapport à l’eau que l’on soit professionnels comme particuliers», a encouragé le Préfet de Région.

Eva DZ

eau+prefet+region

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Vendredi 8 décembre, la profession agricole d’Occitanie s’est montrée soudée pour défendre la survie de l’agriculture face aux défis de l’Eau. Le Conseil de l’Agriculture Régionale d’Occitanie avait organisé un grand colloque sur l’Eau à l’hôtel de Région à Toulouse, afin de se questionner sur l’avenir des territoires d’Occitanie dans un contexte de changement climatique. Une délégation de la FDSEA de l’Aveyron a participé à cette journée de réflexion.«Sans eau, pas de vie et donc pas d’agriculture !», indiquait en introduction Denis Carretier, président de la Chambre d’Agriculture Occitanie. Le 8 décembre, à Toulouse, 250 personnes étaient réunies – experts, élus, institutionnels, agriculteurs – afin d’échanger et de partager des témoignages et des propositions concrètes sur la gestion de l’eau…