Aveyron | National | Par eva dz

Indice des fermages : les raisons de la hausse

A compter du 1er octobre, l’indice national des fermages s’établit pour 2022, à 110,26, soit une hausse de 3,55% par rapport à 2021. Emilie Solignac, secrétaire de la section fermiers de la FDSEA donne son point de vue.

Comment est calculé l’indice des fermages ?

E. Solignac : «L’indice des fermages repose sur deux facteurs :

– l’inflation mesurée à partir de l’indice du prix du PIB

– l’évolution des résultats économiques des exploitations à l’échelle nationale.

Ces deux facteurs sont en hausse en France, d’où cette augmentation de l’indice national des fermages, et ce pour la 3ème année consécutive.

Comment appréhendez-vous cette hausse ?

E. Solignac : L’inflation touche l’ensemble des agriculteurs français. Par contre l’évolution des résultats économiques des exploitations n’est pas en hausse pour l’ensemble des agriculteurs français et notamment pour les éleveurs… Pour eux et en particulier en Aveyron, c’est la double peine : nous subissons l’inflation de nos intrants et des céréales que nous achetons pour nourrir nos animaux et si nous avons bénéficié d’une hausse relative des prix de nos produits, elle n’est pas à la hauteur des céréaliers par exemple…

Existe-t-il des leviers pour limiter cette hausse des fermages ?

E. Solignac : A l’échelle nationale, les revenus agricoles ne sont pas les mêmes, les productions n’ont pas les mêmes résultats. Une étude est en cours pour «régionaliser» l’indice du fermage et voir si à l’échelle des régions, il serait plus en adéquation avec les réalités locales…

La section des fermiers de l’Aveyron soutenue par les sections régionale et nationale demande la mise en place de «garde-fous» notamment en période de crise économique. A l’image du plafonnement de l’indice de référence des loyers voté à l’Assemblée nationale, nous aimerions que l’indice des fermages puisse être encadré en situation exceptionnelle.

Par ailleurs, nous militons pour que l’exonération de la taxe foncière en cas de calamités agricoles revienne à la production c’est-à-dire à l’exploitant, au fermier puisque c’est lui qui subit les pertes… Nous comprenons que le calcul de la rétrocession n’est pas forcément évident pour les propriétaires qui ont plusieurs fermiers mais ce n’est pas non plus facile pour le fermier de faire la demande de rétrocession à son propriétaire… Si le fermier est habitué à payer en temps et en heure son loyer, ce qui est normal (nous ne cautionnons pas les mauvais payeurs), nous en appelons à la compréhension du propriétaire lorsque son fermier subit une crise comme celle que nous vivons… Certains pourraient en effet baisser les bras face à ces difficultés…

Notre section des fermiers souhaite travailler main dans la main avec celle des bailleurs pour une communication plus sereine, plus fluide. D’ailleurs dans la grande majorité des cas, tout se passe très bien entre bailleurs et fermiers mais il faut savoir parfois aussi rappeler les réalités de terrain… Il faut savoir dialoguer, encourager…».

Eva DZ

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