Aveyron | Par Jérémy Duprat

Confédération générale de Roquefort «Nous recrutons, il est temps de le faire savoir»

La Confédération générale de Roquefort et l’APLBR seront présents lors du salon Provinlait. L’occasion de faire le point sur une filière ovine qui se porte bien structurellement malgré les difficultés conjoncturelles.

Jérôme Faramond, président de la Confédération générale de Roquefort (photo archives)

La filière ovine recrute. L’APLBR et la Confédération générale de Roquefort ne font pas exception. «Notre but est de nous faire connaître et de promouvoir le Roquefort. Nous recrutons à tous les niveaux. Il est temps de le dire et de le faire savoir. Nous ne pouvons qu’être présents à cet événement. D’autant plus que la thématique centrale de Provinlait est l’emploi», défend Jérôme Faramond, président de la Confédération générale de Roquefort.
Un certain déficit en notoriété motive l’APLBR à partir à la rencontre des éleveurs. «Tous les fabricants y sont. Au vu des élections récentes de ce printemps, il y a un certain déficit de notoriété. Les éleveurs apprennent encore à connaître l’APLBR. Nous avons pensé que ce serait chouette d’être au plus près des gens. Après la réforme d’il y a 5 ans, le flou règne encore dans la tête de certains, concernant l’association et son fonctionnement. Avec le coronavirus qui ne nous a pas aidés, il faut le dire, nous n’avons pas eu le temps d’aller sur le terrain», développe Jérôme Faramond.
Depuis quelques années, l’emploi de salarié agricole est de plus en plus prisé par les agriculteurs. «Cet emploi se développe. De plus en plus d’éleveurs recherchent de la main d’œuvre à temps partiel sur leur ferme. Il y a une demande qui ne cesse de croître. J’estime que c’est la première marche pour envisager une installation par la suite. C’est un créneau qui va nous permettre de susciter des vocations. D’autant plus qu’il peut permettre le maintien du travail sur une ferme. C’est une excellente alternative pour quelqu’un qui est novice pour se lancer dans le monde agricole. L’avenir du lait passe par le maintien de la main d’œuvre, ce qui veut dire par les ouvriers aussi», estime Jérôme Faramond.

Une filière en forme

D’autant plus que la conjoncture ne facilite pas la vie des éleveurs. «Il y a, certes, les difficultés liées à la conjoncture. Quelles que soient les raisons : guerre en Ukraine, approvisionnement, sécheresse… Le monde de l’élevage vit un moment difficile, comme beaucoup de secteurs. Il faut le dire et parler positivement de notre filière. Car malgré la conjoncture morose, les débouchés sont là. La demande en lait de brebis croît. Pour Roquefort, c’est un peu plus compliqué, c’est un produit différent et spécifique. Le marché est différent. Le lait de brebis a le vent dans le dos», défend Jérôme Faramond.
Une conjoncture difficile qui n’occulte pas une structure en bonne forme. «Je considère qu’au niveau structurel, nous avons des atouts. En période sèche, nous ne trayons pas par exemple. Je ne dis pas que c’est un métier facile, loin de là. Mais sur certains aspects, il est plus facile en tout cas. Autre exemple : le prix du lait. Sans évolution extravagante, il augmente sans cesse. Bien sûr, dans ce contexte particulier, dont nous ne connaissons pas la durée, quelle va être la réaction des éleveurs, va-t-il y avoir décapitalisation ? Il est trop tôt pour le dire», décrypte Jérôme Faramond.
Peu importe : aujourd’hui, le lait de brebis jouit d’une belle image. «Que ce soit sur notre territoire, pyrénéen ou en Corse aussi, sur tous les territoires de la filière ovine. En terme de nutrition, le lait de brebis est plutôt bien classé. Évidemment, chaque spécialiste défendra sa version, les débats existent. Mais en tout cas, nous en profitons auprès des consommateurs. Peut-être la suite de notre travail est de proposer de plus en plus de fabricants et d’offres. Il est cependant important de rappeler que nous sommes sur un petit marché par rapport au lait de vache. Pour nous, la demande évolue très vite. À l’échelle du marché de lait de vache, c’est peu», sourit Jérôme Faramond.

Un suivi de qualité

Et si la demande progresse, un autre phénomène pointe le bout de son nez. «Il y a une demande des fabricants pour davantage de volumes. Malheureusement, nous sommes de moins en moins d’éleveurs. Après la réforme, chaque ferme a pu produire un peu de plus. Aujourd’hui, elles sont à bout de souffle : tout à coup les volumes atteignent un plafond ou ne sont pas loin de l’atteindre. Nous producteurs, nous ne sommes pas forcément capables de produire plus», rappelle Jérôme Faramond.
Pour attirer de nouveaux venus dans la filière, quelques difficultés sont au rendez-vous. «Nous ne sommes pas envahis d’installés hors-cadre. La plupart sont originaires de système bovin lait ou bovin viande. Ils souhaitaient se reconvertir pour tout un tas de raisons. Il y a, dans énormément de cas, un contact avec le milieu familial : mes grands-parents étaient paysans. Quelqu’un qui ne connaît pas ce monde ne s’improvise pas éleveur. La marge d’erreur est infime, en grande partie avec l’investissement élevé que demande l’installation. Par contre, en ovin lait, nous profitons d’un atout : nous avons un suivi exceptionnel. Qu’il provienne des services techniques, Unotec, la Confédération générale, les vétérinaires en nombre, les CUMA dynamiques… Chez nous, 80% des éleveurs sont en suivi technique», défend Jérôme Faramond

Jérémy Duprat

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