Aveyron | Par eva dz

3ème circonscription : des candidats face aux agriculteurs

Après les rencontres avec des candidats de la première et de la deuxième circonscription, la même réunion s’est tenue sur la troisième circonscription, à l’initiative de JA, la Chambre d’agriculture et la FDSEA. 5 candidats ont répondu présents, sur 9 au total, pour présenter durant 5 minutes leur projet pour le monde agricole. Voici les points principaux à retenir.

Christophe Saint Pierre – Les Républicains

«L’agriculture doit être considérée sous deux niveaux : sa valeur économique puisqu’il s’agit de la principale activité sur notre circonscription et son rôle dans l’aménagement de notre espace naturel. Je vois quatre dossiers majeurs à mener : travailler sur l’attractivité du métier (valoriser le métier et son image, donner les moyens d’une juste rémunération et assurer le renouvellement des générations) ; alléger les normes subies (ne pas sur-imposer par rapport à la réglementation européenne, analyser l’impact des normes et trouver des solutions de remplacement) ; accompagner la transition agro-écologique dont les premiers acteurs sont les agriculteurs et intégrer pleinement l’agriculture dans l’aménagement du territoire par la loi».

Jean-François Rousset – La République en marche-Ensemble

«Parler d’agriculture en Aveyron, c’est parler de l’Aveyron. Cette agriculture doit être remise dans un contexte international bouleversé depuis la crise ukrainienne. Or l’agriculture n’est pas dans le temps de l’actu, elle a besoin de temps, pour investir, s’adapter… ce qui est difficile quand tout va trop vite ! Et pourtant elle doit assurer sa mission première, celle de nourrir. Le plan de résilience du gouvernement a amorti le choc. Il protège l’agriculture. Les agriculteurs ont la capacité de s’adapter, de travailler ensemble pour évoluer. C’est pourquoi il est de notre devoir de protéger le modèle agricole français, un modèle vertueux qui doit être défendu par la loi, par la PAC… contre les prédateurs naturels, ses détracteurs…».

Michel Rhin et Camille Valabrègues – La France Insoumise Nupes

«Nous sommes tous d’accord sur le constat de l’agriculture mais nous ne partageons pas tout ce qui a été fait. Il y a beaucoup de précarité dans l’agriculture, un taux de suicide trois fois plus élevé que dans d’autres secteurs… et pourtant ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent… La PAC ne permet plus de régulariser les marchés, les subventions sont distribuées selon les tailles des structures et non pas à l’actif. Nous militons pour des prix plus rémunérateurs afin de freiner la course folle à la compétitivité, pour stopper la captation de valeur par les firmes amont et aval… Notre programme repose sur trois piliers : des prix plus rémunérateurs, une politique de transmission des exploitations efficace et une transition agro-écologique progressive».

Jean-Marie Daures – Résistons

«L’agriculture c’est d’abord nourrir les populations. Les projets de méthanisation sont aberrants parce qu’ils n’ont pas vocation à nourrir. Il y a trop de normes ! Il faut laisser la liberté d’entreprendre cela veut dire, ne pas sur-imposer, ne pas cumuler des lois françaises, européennes qui sont contradictoires. La PAC doit être distribuée autrement : elle doit être dégressive. A l’image de l’ICHN, revalorisée pour les 50 premiers hectares, la PAC doit être pensée dans son ensemble sur ce schéma. Nous avons lancé le ticket paysan repris par le gouvernement sous la forme du ticket alimentation. Ce ticket paysan doit permettre aux agriculteurs de vendre en direct leurs produits, de proposer du local et de la qualité».

Thierry Noël – sans étiquette

«Je n’ai pas l’ambition d’être élu. Je suis un candidat qui amène des idées, soulève des interrogations rarement proposées. Je suis en dehors de toute logique productiviste et je défends une agriculture raisonnée, paysanne».

Les responsables FDSEA – JA et Chambre d’agriculture ainsi que les participants à la rencontre ont interrogé les candidats présents sur plusieurs points : les circuits courts, la loi Egalim 2 et la mise en place de la contractualisation, les freins à l’installation et notamment l’accessibilité au foncier pour les porteurs de projet, la prédation (loup, vautour) et les moyens à mettre en œuvre pour protéger les troupeaux, l’attractivité du territoire (services, emploi, aménagement…), le Nutri-score imposé aux AOP, la mise en œuvre de la transition agro-écologique, la problématique de la ressource en eau, l’agri-bashing et leur vision pour l’agriculture de demain sur leur circonscription.

Leur vision de l’agriculture pour demain

Michel Rhin et Camille Valabrègues – La France Insoumise Nupes : «un seul modèle d’agriculture autour de prix rémunérateurs, accompagné pour mener à bien la transition agro-écologique et de paysans nombreux».

Jean-Marie Daures – Résistons : «Je suis pessimiste pour notre agriculture. Les agriculteurs sont de plus en plus isolés. La solution est de remettre du monde dans les campagnes et d’exploiter de nouvelles zones comme les forêts».

Jean-François Rousset – La République en marche-Ensemble : «J’ai confiance en l’avenir car notre agriculture est une richesse pour notre territoire, elle est son moteur. Les jeunes lancent de belles initiatives. Je ne suis pas inquiet car il y a un vrai savoir-faire, qu’il faut encourager, protéger. Il existe plusieurs modèles d’agriculture c’est ce qui fait sa richesse et nous devons faire lien entre tous».

Christophe Saint Pierre – Les Républicains : «Demain il y aura autant d’agriculteurs si ce n’est plus. Nous devons donc accompagner la tranmission, travailler sur la revalorisation du métier, mieux rémunérer le travail. L’agriculture est un outil d’aménagement du territoire. Je suis confiant car il y a beaucoup de détermination et d’énergies sur les fermes. Les élus nationaux seront à vos côtés».

Eva DZ

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