Aveyron | Par Jérémy Duprat

2022, une année charnière

La FDSEA a présenté son agenda pour la nouvelle année qui s’amorce. L’occasion de présenter ses vœux autour de thématiques chères aux agriculteurs et particulièrement aux éleveurs. Renouvellement des équipes syndicales, hausse des charges, Egalim et contractualisation sont les sujets qui pourraient faire de cette année une année charnière.

Élections syndicales

Le président de la FDSEA Laurent Saint-Affre, le secrétaire général adjoint Germain Albespy et Dominique Fayel, administrateur à la FNSEA, étaient présents pour présenter leurs vœux lors d’une conférence de presse. Et c’est d’abord l’actualité au sein du syndicat qui a inauguré la discussion. « Le renouvellement syndical est un sujet important cette année. Toutes les communes ont réélu leur bureau local. Ce qui représente pas moins de 1350 personnes, soit un tiers des adhérents, qui sont élus localement au sein de 177 syndicats locaux. La deuxième phase qui s’amorce, avant le 12 janvier, c’est celle de l’élection cantonale et régionale. L’assemblée générale du 28 janvier procédera aux élections des 17 sections qui composent la FDSEA. Lors de cette assemblée, un thème articulera la réunion : autour des perspectives pour demain. En essayant d’expliquer le plus possible, des marchés ultra-locaux aux marché mondiaux, les mécanismes qui régissent la vie des agriculteurs. Autant en aval qu’en amont. Et enfin, le 7 février nous élirons le bureau départemental et notamment le président », retrace Laurent Saint-Affre.

Hausse des prix, Egalim et contractualisation

Une fois l’actualité de la vie syndicale dévoilée, les 3 élus se sont attaqués à un gros morceaux. « Le monde agricole fait face à une hausse des charges et notamment des matières premières. Cependant, les produits de l’élevage ne sont pas montés dans le train, ou pas suffisamment », explique Dominique Fayel. À l’appui, un tableau d’indice des prix d’achats moyens de production agricole (IPAMPA). Si les consommations intermédiaires ont augmentés de 19% en un an, de novembre à novembre, la hausse est vertigineuse pour l’énergie et les engrais. Respectivement plus 39,2% et 79,5%.

Alors pour s’attaquer au problème, la FDSEA compte sur Egalim et la contractualisation. « Selon l’intégralité des opérateurs de l’agriculture, que ce soit les GMS, les négociants ou tous les représentants de la profession agricole, sur toutes les parties qui ont pris part au débat, toutes étaient d’accord avec la façon d’écrire la loi. Celle-ci n’a pour unique objectif que de faire des agriculteurs la variable d’ajustement initiale qui dicte la règle. Et non plus celle qui subit. Le contrat c’est du jamais-vu dans le monde de l’élevage, ni en lait ni, en viande. Désormais, la loi le prévoit, il faut expliquer aux éleveurs ce qu’est cette loi et comment elle est pensée », assure Laurent Saint-Affre.

« L’objectif c’est que ce ne soit plus le broutard italien qui détermine le prix d’achat selon les marges de la saison passée. Ou les entreprises d’abattage et de transformation qui, d’un seul mail, détermine à quel prix la viande est achetée. L’idée du contrat c’est le contraire, que le prix versé aux éleveurs ne soit pas le montant qu’il reste au bout de la chaîne. C’est convenir à l’avance qu’une partie du prix soit prédéterminée », défend Dominique Fayel.

La prédation

Dernière tranche de la conférence : la prédation. « Il est difficile d’évaluer les dégâts sur un troupeau et le manque à gagner lors d’une attaque de loup. Nous demandons l’intervention plus rapide de la brigade loup. Et une autorisation de tir de défense plus simple pour les agriculteurs. Il s’agit de créer à nouveau la peur de l’homme et donc du troupeau chez le prédateur. Du côté du comptage, même l’OFB reconnaît qu’il y a des failles. Quand on compte 624 loups en France en 2020, mais qu’on précise un intervalle possible entre 414 et 834 individus, il y a un problème. Tout naturellement, puisque certains souhaitent garantir la présence du loup, nous demandons que les 39 millions d’euros que coûtent les outils, les mesures de protection et les indemnisations soient prélevés sur le budget du ministère de l’Environnement et non plus sur les fonds agricoles », fait valoir Germain Albespy.

Quant au dossier vautour, là encore, les mesures se font attendre après l’annonce de la création d’un plan cautour par Emmanuel Macron le 10 septembre. « Deux problématiques apparaissent : l’indemnisation et la régulation. Nous demandons une gestion du vautour complètement reprise en main. De 200 couples en 2010, il y en a 742 en 2020. Soit 80 couples de plus tous les ans. Sauf qu’à ceux-là, il faut rajouter les jeunes et vieux oiseaux qui ne sont pas comptabilisés dans les couples. Les attaques sont directement liées à l’augmentation de la population et au besoin de nourriture des rapaces. Et puis, nouveauté du dossier, les vautours aiment bien se baigner et boire dans les points d’eaux. Mais dans le Causses, ces eaux sont souillées par les vautours. Des troupeaux refusent d’y boire. Une évaluation des risques sanitaires doit être engagée prochainement par les services vétérinaires », dévoile Germain Albespy.

Jérémy Duprat

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