National | Par Didier Bouville

Viande bovine : le sur-stock en ferme pourrait s’accroître de 7000 têtes (Interbev)

Si les abattages restent au même niveau qu’actuellement, «il pourrait y avoir 7 000 animaux de plus en stock dans les fermes», prévient Guy Hermouet, président de la section bovine d’Interbev (interprofession bétail et viandes).

Ce nombre correspond aux «animaux présents dans les élevages prêts à sortir début mai». Ce surplus potentiel s’explique par la reprise saisonnière de la production et par un pic de naissances observé en septembre et octobre 2018. Ces 7000 animaux s’ajouteraient au sur-stock actuel, évalué par l’Idele à 4900 bêtes au 19 avril par rapport à une année « normale ».

Concernant ce sur-stock actuel, Guy Hermouet observe des «niveaux de stock disparates selon les opérateurs», concentrés dans trois bassins: «1600 à 1800 bêtes dans l’Est, 1100 dans l’Ouest et entre 700 et 800 en Rhône-Alpes». Pour résorber le surplus de viande, la filière étudie plusieurs pistes d’action, dont l’aide alimentaire et le stockage privé. Dans cette optique, «les entreprises sont en train de regarder le marché potentiel d’ici trois mois, notamment en restauration collective», indique M. Hermouet.

Le veau compte sur la Pentecôte pour «stopper une situation dégradée» (Interbev)

«Fin avril, la situation demeure (…) critique» pour la viande de veau, déplore Interbev (interprofession bétail et viandes) dans une note envoyée à la presse le 30 avril. Lors des semaines 14 à 16, les abattages moyens se situaient «17% en deçà des niveaux de 2019» (après -35% en semaine 13).

En cause, notamment, la fermeture des restaurants (environ 20% des débouchés), et «sans doute des arbitrages en notre défaveur» dans certaines enseignes de grande distribution, estime Jean-Louis Arquier, président de la section veaux d’Interbev, interrogé par Agra Presse. D’après lui, cette viande a pu être pénalisée par «la mise en avant de produits simples et bon marché» (steak haché et poulets par exemple).

Pour résorber l’excédent, la filière réclame notamment «l’éligibilité du veau aux aides au stockage privé». Annoncées le 22 avril par la Commission européenne, elles sont «réservées pour l’instant à la viande de bovins de plus de huit mois», regrette Interbev.

Pour «stopper une situation dégradée», M. Arquier compte aussi sur les traditionnelles mises en avant du veau dans les grandes surfaces à l’occasion de la Pentecôte, «un de nos quatre temps forts de l’année». «Les enseignes sont toutes mobilisées et ont toutes maintenu leurs opérations de mise en avant», indique-t-il.

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