National | Par Didier Bouville

Serres chauffées : FNSEA, APCA, Felcoop, Coop de France regrettent «un encadrement franco-français»

Si le Comité national de l’agriculture biologique (CNAB) de l’Inao a encadré l’utilisation des serres chauffées en agriculture biologique, sans les interdire totalement, la FNSEA, Légumes de France, l’APCA, Felcoop et Coop de France regrettent «l’absurdité destructrice d’un encadrement franco-français».

Dans un communiqué du 12 juillet, les organisations soulignent en effet les conséquences négatives de cet encadrement du chauffage des serres spécifique à la France : «la commercialisation de tomates, concombres, aubergines, poivrons et courgettes biologiques qui auront bénéficié du chauffage sera possible dès le 1er mai : cela empêchera-t-il les consommateurs d’en consommer en avril ? Non, cela signifie que ces légumes biologiques ne pourront pas être Français. Ils seront demain Belges, Hollandais ou Allemands, et auront bénéficié du chauffage bien entendu. La balance commerciale française s’en trouvera une fois de plus dégradée. Rappelons que nous importons déjà 78 % de la tomate bio à destination des circuits longs de distribution».

De même, «comment dans ces conditions, remplir les objectifs ambitieux de développement du bio fixés par ce même gouvernement, notamment pour l’approvisionnement des cantines scolaires ?», demandent les organisations. Ces dernières regrettent également la date du 30 avril, choisie de façon arbitraire et pénalisante pour le concombre notamment.

«Nous ne manquerons pas également d’observer attentivement entre le 21 décembre et le 30 avril la disponibilité et l’origine des légumes biologiques des enseignes de la grande distribution et des réseaux de magasins spécialisés bio ; certains se posant en donneur de leçon tout en appliquant de gourmands taux de marge sur les légumes biologiques issus de l’importation», concluent les organisations.

 éleveurs+bio+AB

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Le marché mondial du bio serait en passe d’atteindre les 100 Mrd€, a annoncé Michel Reynaud, vice-président d’Ecocert, le 18 juin, lors du colloque international de l’Agence bio: «Nous sommes en train de passer la barre des 100 milliards». En 2017, l’Ifoam (fédération internationale du bio) estimait le marché à 90 Mrd€.A titre de comparaison, le marché alimentaire mondial était estimé à 5000 Mrd$ (McKinsey, 2015). En bio, 40Mrd€ étaient consommés aux Etats-Unis et 37Mrd€ en UE. «Mais à la différence des États-Unis, l’UE connait aussi une forte évolution de la production, note Michel Reynaud, parce qu’il existe des aides publiques à la conversion, ce qui n’existe pas aux Etats-Unis, où l’on trouve seulement des programmes privés pour la commercialisation…