National | Par Didier Bouville

Ruralité : ouverture de la chasse sur fond de tensions

(Photo archives source FNC)

La campagne de chasse s’ouvre cette année dans un contexte marqué par de nombreuses polémiques avec les écologistes et des militants anti-chasse. La Fédération nationale de la chasse (FNC) occupe le terrain, tant médiatique que politique.

Après l’Alsace et la Moselle le 23 août et la Corse les 1er et 6 septembre, la chasse est officiellement ouverte depuis le dimanche 13 septembre dans tous les départements de la moitié sud de la France. La chasse sera ensuite autorisée dans la moitié nord du pays à partir du 20 ou du 27 septembre selon les départements.

La campagne de chasse 2020/2021 s’ouvre dans un contexte inédit de crise sanitaire liée à la suite de la pandémie de Covid-19 mais aussi dans un climat tendu, marqué par les polémiques entre chasseurs et écologistes hostiles à la chasse ou la récente interdiction de la chasse à la glu.

Une raison supplémentaire pour la Fédération nationale des chasseurs (FNC) d’insister sur l’amélioration de la formation des chasseurs mais aussi sur l’ouverture des pratiquants au grand public. «La responsabilité des chasseurs est engagée, comme chaque année, en ce début de saison pour toujours plus renforcer la sécurité des chasseurs et des non-chasseurs», insiste ainsi la fédération présidée par Willy Schraen, auteur récent du livre «Un chasseur en campagne».

Dans le cadre de la réforme de la chasse de juillet 2019, un dispositif de formation continue a été mis en place dans le cadre de l’obligation, pour tous les chasseurs, de mettre à jour leurs connaissances.

La formation sera mise en place en début d’année 2021, précise la FNC, qui souligne que les accidents de chasse ont diminué de près de 41 % depuis 20 ans. L’an passé, l’Office français de la biodiversité (OFB) a comptabilisé 11 accidents mortels.

Un contexte «délétère»

La fédération des chasseurs, qui a lancé fin août une campagne de séduction remarquée sur les réseaux sociaux mettant notamment en scène une femme chasseresse, Johanna Clermont, entend se rapprocher des citoyens en les invitant à une partie de chasse.

L’opération «Un dimanche à la Chasse», pilotée par des sociétés de chasse communales ou privées de chaque département, sera déployée à l’échelle nationale. L’initiative consiste à proposer aux non-chasseurs qui le souhaitent de s’immerger, pour une matinée, au cœur d’une partie de chasse telle qu’elle est pratiquée sous ses formes les plus diverses.

Déplorant un contexte «délétère» pour la chasse française et des «attaques sociétales et politiques particulièrement violentes», les chasseurs n’en oublient pas pour autant le terrain politique. La FNC appelle en cette rentrée les chasseurs à devenir «des militants de leur passion» et à «faire reconnaitre leur droit de pratiquer cette activité légale et encadrée», insistant sur la réalité «d’une activité rurale à part entière, au service de la nature et des territoires».

Un rassemblement des chasseurs et ruraux a été organisé samedi 12 septembre, dans la ville de Prades (Pyrénées orientales) dont le Premier ministre Jean Castex est maire, pour lui «montrer l’attachement viscéral du monde cynégétique aux chasses traditionnelles».

Actuagri

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