Aveyron | National | Par Didier Bouville

Plan Loup : la FNSEA dénonce une «ruralité sacrifiée»

Le ministère de la Transition écologique limite à 40 le nombre de loups qui pourront être abattus au cours de l’année 2018. Selon le Plan loup et activité d’élevage pour 2018-2023 publié le 19 février, ce plafond pourra, toutefois, être ajusté au printemps, lorsque les derniers chiffres sur la population de l’animal seront connus, pour correspondre à 10 % de la population.

Le ministère souhaite porter le nombre d’individus présents sur le territoire à 500 en 2023, contre 360 actuellement. Les prélèvements auront lieu entre septembre et décembre, mais le plan laisse la possibilité aux éleveurs de réaliser des tirs de défense tout au long de l’année, sur décision du préfet coordinateur.

Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, relève sur ce point une incohérence : « là-dessus le gouvernement n’est pas clair, le fait d’avoir comme préalable ce plafond est incompréhensible, s’il est atteint on ne va pas laisser les brebis se faire tuer ». L’élu dénonce un plan qui protège davantage l’animal que les éleveurs et le pastoralisme, et qui ne permettra pas d’atteindre l’objectif de zéro attaque.

Les indemnités conditionnées aux mesures de protection

Le gouvernement prévoit d’introduire la conditionnalité des indemnisations en cas d’attaque. Le plan précise, en effet, qu’aura désormais lieu une « vérification proportionnée et progressive de la protection des troupeaux avant indemnisation des dommages ». « Nous avons toujours été opposé à conditionner les indemnités à des mesures de protection plus ou moins efficaces », rappelle Patrick Bénézit. « Ce plan rejette la responsabilité des attaques sur les éleveurs », dénonce le secrétaire général adjoint de la FNSEA.

Interrogée sur ce plan lors de sa conférence de presse, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert a aussi exprimé son inquiétude : «ce que nous attendons, c’est un préfet à l’écoute des éleveurs. A chaque attaque, nous voulons l’abattage du loup pour rééduquer l’animal et qu’il comprenne qu’à chaque fois qu’il s’approche d’une brebis, il y aura un coup de fusil».

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