Aveyron | National | Par Didier Bouville

Nouveau gouvernement avec un Cantalou à l’agriculture : FDSEA et JA Aveyron réagissent

Le Cantalou Jacques Mézard, nouveau ministre de l’Agriculture (Photo Pleinchamp).

Le président de la FDSEA Aveyron, Dominique Fayel (membre du bureau FNSEA) et l’un des co-présidents de JA 12, Germain Albespy, réagissent à la récente désignation du nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron.

– Jacques Mézard a été nommé ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation. Quelle est votre réaction ?

D. Fayel : «Je ne le connais pas personnellement mais c’est un élu issu d’un département rural, le Cantal, un département similaire au nôtre. Son origine territoriale nous rassure et c’est une dimension qui compte dans son futur poste. Mais je ne sais pas sa connaissance des sujets agricoles. Je sais simplement qu’il s’est impliqué pour le déblocage des exportations de broutards vers la Turquie.

G. Albespy : «En tant que sénateur, élu local du Cantal, Jacques Mézard ne semble pas déconnecté des réalités agricoles et des enjeux de la ruralité. C’est un bon point mais je ne le connais pas plus que ça, nous attendons de voir comment il va aborder les premiers dossiers.

– Qu’en attendez-vous ?

D. Fayel : Nous attendons un vrai plan d’investissement et de modernisation de l’agriculture pour relever le défi de la compétitivité et répondre aux attentes sociétales. Nous espérons aussi la mise en œuvre d’Etats généraux de l’agriculture et de l’alimentation, qui permettent de remettre autour de la table, producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs. L’enjeu est majeur pour retrouver de la valeur dans nos produits. On parle beaucoup de la future PAC, de la politique de soutien mais la question essentielle reste celle de la valeur : la question du prix de nos produits et de la part qui revient aux producteurs. C’est un axe stratégique sur lequel le ministre est attendu. Le troisième volet est la simplification administrative. A ce sujet, la FNSEA a une liste de courses complète dans différents domaines pour améliorer et simplifier.

G. Albespy : Nous attendons que les engagements de la campagne soient tenus. D’abord sur la position forte de la France dans les négociations européennes, nous y serons vigilants. Nous attendons que ce gouvernement soit un allié des agriculteurs et qu’il fasse valoir les droits des zones d’élevage. La France devra aussi défendre une position forte en Europe pour l’harmonisation des normes. L’agriculture doit être remise au centre de la stratégie de développement de la France d’un point de vue économique et environnemental. Enfin nous devons travailler ensemble à la redéfinition du rapport de force entre agriculteurs et distributeurs en ouvrant la discussion aux consommateurs. Les agriculteurs ne doivent pas rester de côté. JA prendra ses responsabilités sur le sujet.

– Richard Ferrand, d’origine aveyronnaise, est nommé ministre de la cohésion des territoires. Est-ce un atout pour le département ?

D. Fayel : Je ne le connais pas vraiment mais je sais qu’il est élu en Bretagne ! Ce que l’on attend de ce ministre, c’est qu’il tienne compte de l’équilibre entre les grosses métropoles, le poids des collectivités face à nos petites communes rurales. L’avenir des territoires ruraux est un enjeu pour l’attractivité de notre métier. Agriculture et ruralité sont liées.

– Enfin, Nicolas Hulot a été nommé ministre de la transition écologique et solidaire. Votre réaction ?

D. Fayel : Il fut il y a 10 ans, l’initiateur du Grenelle de l’environnement qui a laissé un sentiment plus que mitigé aux agriculteurs, en privilégiant une écologie plus punitive que constructive. Nous ne rejetons pas les enjeux environnementaux mais ils doivent être traités de façon pragmatique, en adéquation avec nos propres contraintes. L’écologie concrè-te progressera plus vite si on considère les agriculteurs comme des partenaires plutôt que comme des adversaires».

G. Albespy : Le chantier sur la transition écologique et énergétique est nécessaire. Nous jugerons au fur et à mesure des dossiers de sa capacité à dialoguer et à travailler ensemble. Nous ne sommes pas dans une logique de blocage mais bien de travail dans l’intérêt du bien commun».

Eva DZ

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