National | Par Didier Bouville

Le gouvernement accélère l’effort budgétaire pour la bio

Le ministère de l’Agriculture vient de confirmer, le 5 avril, un budget de 1,1 milliard d’euros sur la période 2018-2022 pour le prochain Plan ambition bio, soit 220 millions d’euros par an (crédits européens et nationaux).

Soit une hausse de l’effort budgétaire par rapport au précédent plan pour lequel Stéphane Le Foll avait prévu 160 millions d’euros par an sur 2014-2020.

Dans le détail, le ministère annonce que ce budget de 1,1 Mrd€ est financé par 200 millions d’euros de crédit d’Etat (le double de la précédente période, selon le ministère) et 630 millions d’euros de crédits européens (Feader). Une partie du Feader, dont le montant n’a pas été communiqué, proviendra du transfert du 1er vers le 2nd pilier effectué en juillet 2017 et servira à boucler l’actuelle programmation de la Pac (jusqu’en 2020).

La Fnab se réjouit des budgets annoncés mais s’interroge sur leur origine

La Fédération nationale des agriculteurs bio (Fnab) a réagi positivement à l’annonce par le gouvernement d’un plan de 1,1 Mrd€ sur 2018-2022 pour soutenir les filières bio. «Nous ne pouvons que nous réjouir de ces annonces que nous appelions de nos vœux depuis maintenant un an et qui sont à la hauteur des enjeux», explique-t-elle dans un communiqué le 5 avril.

Cependant, la Fnab s’interroge sur l’origine des montants Feader annoncés (630 M€ sur cinq ans), alors qu’il n’en resterait, selon elle, que 40 M€ pour la bio d’ici 2020. Un transfert de 300 M€ par an du premier vers le second pilier de la Pac avait été annoncé en juillet dernier, qui devait financer à la fois l’ICHN, l’assurance récolte, les MAEC et la bio. «Nous voulons savoir si c’est bien cet argent qui sera attribué en totalité à la bio», demande la Fnab.

Carole Delga : «Au-delà des annonces, nous devons donner à nos agriculteurs de réels moyens pour développer leur activité et vivre de leur métier» 

A quelques jours du lancement de la concertation autour du futur plan Ambition Bio, le Gouvernement vient de faire savoir qu’il prévoit une enveloppe de plus de 1 milliard d’euros pour développer l’agriculture biologique en France. Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, a tenu à réagir à cette annonce :

« A l’heure où le Gouvernement annonce 1,1 milliard d’euros pour l’agriculture bio, il convient de préciser que, sur cette enveloppe, 800 M€ sont déjà prévus depuis 2 ans et que les 630 M€ de fonds européens sont gérés par les Régions. A ce stade, la question se pose de savoir si des crédits supplémentaires seront effectivement apportés et quel sera leur montant. Il convient également de rappeler le fait qu’il a décidé d’arrêter de financer les aides au maintien en agriculture biologique à partir de 2018 », a déclaré ce jour Carole Delga.

« La décision du Gouvernement de cesser le financement des aides au maintien en agriculture bio représente une perte de 1M€ en Occitanie en 2018. Un montant qui vient s’ajouter à une addition déjà lourde pour l’agriculture régionale, la baisse des interventions nationales s’élevant au total à plus de 8,3 M€ en 2018. Après la révision des zones agricoles défavorisées, la diminution des aides à la recherche et l’expérimentation ainsi qu’à l’élevage, l’Etat met à nouveau en difficulté l’agriculture et les agriculteurs d’Occitanie, l’une des 1ères régions agricoles de France.

L’Occitanie est 1ère région bio de France. C’est un atout bien sûr mais aussi une grande responsabilité. Ici, nous croyons dans le bio et nous en faisons à nouveau la preuve : pour la campagne 2018, la Région va compenser le désengagement de l’Etat afin d’accompagner les agriculteurs qui se sont engagés dans cette voie et qui ont besoin de conforter leur exploitation. Il s’agit aussi d’être cohérent. Alors que nous venons de lancer une grande consultation citoyenne pour bâtir notre futur Plan Alimentation régional, nous voulons donner à nos agriculteurs des moyens concrets pour répondre aux évolutions des pratiques de consommation en se tournant vers de nouveaux modes de production, créateurs de valeur ajoutée et d’emplois sur nos territoires. Il s’agit également de sécuriser leurs revenus, le revenu agricole en Occitanie étant parmi les plus faibles de France », a ajouté la présidente de Région.

Pour 2018, la Région Occitanie va compenser le désengagement de l’Etat en mobilisant 1M€ supplémentaires pour verser aux agriculteurs l’aide au maintien en agriculture bio (MAB) et ainsi accompagner la pérennisation de leur activité.

Toutefois, Carole Delga alerte : « L’Etat doit prendre ses responsabilités. Sans nouveaux moyens, les Régions ne pourront pas continuer de se substituer à l’Etat qui, tout en réduisant ses interventions, demande aux collectivités de se serrer la ceinture en leur imposant un effort supplémentaire de 13 milliards d’euros sur 5 ans. Pour la Région, les dotations de l’Etat ont diminué en 2018 de 50M€.

A partir de 2019, les crédits pour le bio ne pourront être maintenus que si l’Etat obtient des transferts de fonds européens, s’il apporte des crédits nationaux et si des moyens supplémentaires sont donnés aux agences de l’eau. En Occitanie, nous portons des propositions concrètes pour faire vivre notre agriculture dans toute sa diversité, pour permettre à nos agriculteurs de développer leur activité et de vivre de leur métier».

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