National | Par Didier Bouville

La situation financière des élevages bovins s’est dégradée en 2018 (Idele)

Les revenus disponibles des élevages laitiers et allaitants suivis par l’observatoire de l’endettement ont globalement reculé en 2018, d’après une étude de l’Idele publiée le 23 octobre sur 950 exploitations clôturant leur comptabilité en hiver.

Pour les bovins lait et viande, les produits sont stables, mais les charges sont en hausse dans les quatre régions étudiées (Grand-Ouest, Cantal, Dordogne et Saône-et-Loire). En lait, le revenu disponible recule de 10 à 30% par rapport à 2017 (16 000 euros annuels par UTH familiale en moyenne).

Les prélèvements privés sont «toujours restreints» (18 000 euros annuels), d’où une marge de sécurité «inexistante». Constat similaire dans les exploitations allaitantes, avec un revenu de 15 600 euros, «en baisse marquée dans le Grand-Ouest (…) et en montagne». Seul le bassin allaitant historique connaît «une petite hausse». En moyenne, les prélèvements privés atteignent 12 600 euros par UTH.

En lait, 35% des exploitations étudiées sont dans une situation «critique» (endettées à long et moyen terme et sans trésorerie) contre 16% en bovins viande. Des difficultés particulièrement criantes dans le Grand-Ouest, avec un élevage laitier sur deux et 42% des fermes allaitantes dans ce cas. Tous ces résultats n’intègrent pas l’impact des sécheresses de 2018 et 2019.

Les exportations de broutards reculent sous l’effet de la sécheresse (Agreste)

D’après une note de conjoncture d’Agreste parue le 25 octobre, les exportations de broutards ont chuté de 11% entre août 2018 et août 2019, à 74 000 têtes. Le service de statistique du ministère de l’Agriculture attribue ce recul à la «sècheresse estivale», qui a provoqué une baisse de la demande des engraisseurs italiens.

Résultat: «un repli de 8% des achats de bovins mâles français» au Sud des Alpes. «Malgré l’offre d’animaux limitée dans les exploitations, la baisse de la demande à l’export pèse sur les cours», constate Agreste.

Le cours moyen du broutard charolais (6 à 12 mois) atteint 2,83 €/kg vif en septembre 2019 (-0,9% par rapport à septembre 2018, +2,4% par rapport à la moyenne quinquennale). Sur les huit premiers mois de 2019, toutefois, les exportations totales de broutards «dépassent de 1,1% le niveau de 2018», tirées par la demande italienne, tandis que les ventes vers l’Espagne reculent.

Toutes catégories confondues, les abattages totaux de bovins accusent un repli de 2,6% en têtes (1,9% en poids) en septembre 2019 par rapport à septembre 2018.

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