National | Par Didier Bouville

Beurre : pour la FNPL, la «pénurie» dans les supermarchés est une «intox»

Des éleveurs ont mené des actions dans les supermarchés pour dire que la pénurie de beure « n’existe pas » et pour « rétablir la vérité avec des affichettes dans les rayons où il y a soi-disant pénurie », selon la FNPL.

Pour eux, l’absence de plaquettes de beurre dans certaines grandes surfaces ne relève pas d’une faute ou d’une pénurie de lait chez les producteurs, « c’est un problème de négociations commerciales entre industriels laitiers et distributeurs », a indiqué à l’AFP une porte-parole de la FNPL.

Le 26 octobre, en Ille-et-Vilaine et dans la Sarthe, les paysans ont distribué aux clients des supermarchés des tracts où l’on pouvait lire : « Si ce rayon est vide, c’est que ce magasin ne veut pas payer le beurre à son juste prix ! ».

« Nous sommes soumis à un contrat et nous le remplissons en fonction de ce que l’on nous donne le droit de faire, a déclaré Frédéric David, président de la section laitière à la FDSEA 35. Nous ne voulons pas être les boucs émissaires des relations commerciales tendues entre transformateurs et distributeurs », a-t-il ajouté.

Ruptures de stocks de 30 % dans les supermarchés du 16 au 22 octobre

Selon une étude le cabinet Nielsen, « les risques de pénuries (évoqués) dans les médias ont entraîné une forte accélération des ventes, qui s’explique notamment par la volonté de stockage des consommateurs. » L’étude, basée sur les ventes effectives des distributeurs, montre que plus d’un tiers de la demande des grandes surfaces n’a pas été satisfaite entre le 16 et 22 octobre, contre des ruptures de stocks de 21 % la semaine précédente.

Conséquence directe de ce manque de beurre dans les rayons : les ventes de margarine, qui étaient en baisse sur l’ensemble de l’année, ont progressé de 15% en volume, et de 12% en chiffre d’affaires, sur la même semaine. Et d’une façon générale, on a assisté à un bon de la demande pour l’ensemble des corps gras (beurre, margarine, crème fraîche, etc.), constate le cabinet, qui parle d’une hausse de 5,4% des prix en octobre.

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