National | Par Didier Bouville

Alimentation animale : une amélioration compromise

En novembre 2015, la production française d’aliments du bétail a enregistré une reprise de 2,6 % par rapport au mois correspondant de 2014 avec, notamment, une production d’aliments pour volaille en croissance de 6 %. Il convient toutefois de pondérer cette progression, novembre 2015 comptant un jour ouvré de plus que novembre 2014.

Une comparaison sur une période plus étendue, en l’occurrence les 11 premiers mois de l’année est plus significative. Elle enregistre une baisse globale de 0,3 %, les aliments pour bovins, confirmant leur repli, – 4,8 %, les aliments porcs, un ralentissement de leur dégradation, – 1,3 % et les aliments pour volaille, (le plus gros poste de l’alimentation animale, 7,8 Mt sur 11 mois), leur progression à + 2 %. Ces chiffres permettent aux fabricants d’aliments d’atteindre l’équilibre pour l’exercice 2015 après avoir envisagé une baisse de 0,4 % par rapport à l’année précédente.

Mais les mesures de vide sanitaire dans les élevages avicoles du Sud-Ouest, risquent de remettre en cause cette reprise. Les deux syndicats de l’industrie de l’alimentation animale, Coop de France Nutrition animale et le SNIA, estiment en effet que ces mesures peuvent avoir pour conséquence, une baisse de production de l’aliment volaille de 250 000 t qui pénaliserait dès janvier, le bilan 2016 ou, si l’on raisonne en terme de campagne, la 2eme partie de la saison 2015/2016.

Ces syndicats rappellent que les anciennes régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, représentent à elles deux 66 % de la production nationale d’aliments « palmipèdes à foie gras » qui porte sur plus de 1 Mt par an.

Pour les entreprises de nutrition animale de ces régions, la filière foie gras constitue en moyenne 35 % de leur activité, le chiffre pouvant atteindre 66 % pour certaines d’entre elles, dans l’impossibilité de compenser par une diversification de production.

L’Association générale des producteurs de maïs, considère, quant à elle, que le débouché intérieur risque de se voir réduit de 150 000 t, qui viendrait gonfler un stock de report de fin de campagne déjà très lourd : 2,9 Mt.

 éleveurs+canards+UNICOR

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