Aveyron | National | Par Didier Bouville

Action FDSEA-JA (26 août-Rodez) : «Ne pas devenir des hommes vulnérables !» [point de vue]

 Les responsables FDSEA-JA lors du point presse de ce vendredi 22 août, à Luc.

Action FDSEA-JA (26 août-Rodez) : «Ne pas devenir des hommes vulnérables !» [point de vue]

La nouvelle carte de la zone vulnérable ne passe pas chez les éleveurs aveyronnais. Le point de vue de Jean-Pierre Verlaguet (photo ci-contre), secrétaire général FDSEA, à la veille de l’action syndicale FDSEA-JA de ce mardi 26 août à Rodez, place d’Armes, à partir de 20 h 30.

– Pourquoi cette colère des éleveurs ?

«Nous sommes encore la cible de décisions technocratiques qui nous dépassent et cela devient de plus en plus pénible ! On rajoute une couche administrative à des contraintes de productions qui sont déjà réglementées. Tout cela génère un ras-le-bol général chez les éleveurs. Ces nouvelles contraintes nous obligeront notamment à investir dans des fosses de stockage de lisier plus grandes. Ce sont des investissements morts, sans retour positif sur notre prix du lait ou celui des veaux. Cela est d’autant plus insupportable que nos voisins, comme les Espagnols, peuvent produire comme ils le veulent, sans les mêmes règles que les nôtres ! Sommes-nous dans la même Union européenne ?

– Qu’entendez-vous par «investissements morts» ?

C’est par exemple investir dans des fosses à lisiers déjà aux normes, pour avoir des capacités de stockage plus importantes. Cela représente une facture de plusieurs milliers d’euros. Dans les bureaux des ministères, on nous dira quand il faudra épandre. Même si nous ne sommes pas dans le bon créneau, celui que nous, éleveurs, avons choisi. On nous demandera d’épandre six mois plus tard, en dépit du bon sens et des réalités agronomiques. Tout se décidera dans les bureaux ministériels, alors que les agriculteurs sont les premiers écologistes. Personne n’est mieux placé que nous pour travailler et respecter la terre et le sol. Devront-ils nous dire aussi quand doit-on se lever ou se coucher ?

– Autre critère qui ne passe pas, celui des cultures intermédiaires…

Oui et c’est là aussi une aberration totale. Dans nos régions, il y a des zones où il y a des pierres dans la terre. Faudra-t-il broyer les cailloux, avant de semer et dépenser du carburant en plus ? J’ai l’impression que les choses se décident en haut lieu sans se poser les questions de bon sens. La vraie écologie n’est pas de dépenser du carburant supplémentaire !

– Tout cela pèsera-t-il finalement sur le revenu des éleveurs ?

Evidemment. Je parlais d’investissements morts, ce ne sera donc pas un centime de plus sur l’exploitation, pas un centime de plus sur le prix du veau ou du litre de lait. La cohérence est d’investir sur la production et non dans des cuves stockage de lisiers que nous avons déjà mises au normes. Tout cela ne générera qu’une surcharge financière qui perturbera la bonne gestion de nos exploitations agricoles. Et puis, épandre à des dates imposées, c’est aussi avoir la possibilité de disposer de matériels plus performants, plus spécialisés. Tout cela représente des coûts de fonctionnement beaucoup plus élevés.

– Quel est l’enjeu de l’action de ce mardi 26 août à Rodez ?

Au vu de toutes ces nouvelles contraintes annoncées, inquiétantes pour notre métier, il est nécessaire de se mobiliser massivement. Pour dire, haut et fort, que les éleveurs ne veulent pas devenir les hommes vulnérables de demain !».

Recueilli par Didier BOUVILLE

Voir aussi nos articles dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 21 août 2014.

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